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Cathédrale Saint-Maurice d'Angers

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Cathédrale Saint-Maurice d'Angers
Façade de la cathédralesurmontée de la Croix d'Anjou.
Façade de la cathédrale
surmontée de la Croix d'Anjou.
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Maurice
Type Cathédrale
Rattachement Diocèse d'Angers (siège)
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style dominant roman
gothique angevin
Protection Logo monument historique Classée MH (1862)
Site web https://cathedralestmauricenotredame.diocese49.org/
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Maine-et-Loire
Ville Angers
Coordonnées 47° 28′ 14″ nord, 0° 33′ 18″ ouest

Carte

La cathédrale Saint-Maurice d'Angers, en France, est l'église cathédrale du diocèse d'Angers.

L'œuvre est intermédiaire entre les styles roman et gothique. La cathédrale est un témoignage de l'art gothique angevin.

La cathédrale d'Angers fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[1].

Au début du XIe siècle, l'évêque Hubert de Vendôme (1006-1047) fait construire une nouvelle cathédrale romane à nef unique, qui est consacrée le . À peine achevé, cet édifice brûle en 1032.

L'évêque Geoffroy de Tours remet la cathédrale en état durant la seconde moitié du XIe siècle. L'autel du crucifix est béni en 1051 et le nouveau maître-autel est consacré en 1096[2].

Peu après les évêques Renaud de Martigné (1102-1125) et Ulger (1125-1148) entreprennent la reconstruction de ce lieu de culte. Celle-ci se déroula progressivement sous l'impulsion notamment des évêques Normand de Doué (1148-1153) et Guillaume de Beaumont.

Normand de Doué et Guillaume de Beaumont font reconstruire la nef, ainsi que le monumental portail face au parvis. La nef unique s'inspire de celles de la cathédrale d'Angoulême et de l'abbaye de Fontevraud.

Les structures de base des murs de la nef, de style roman, ont subsisté jusqu'à mi-hauteur. Ils ont reçu au milieu du XIIe siècle des colonnes et des voûtes d’ogives : c'est la naissance du gothique angevin. La nef romane à vaisseau unique ouvre ainsi sur un transept et un chœur gothiques — ce dernier a été aménagé en débord sur l'enceinte tardo-antique de la cité.

Ancien porche de la cathédrale d'Angers.

Au XVIe siècle, l'architecte angevin Jean Delespine ajoute à la base des deux tours, la galerie des personnages représentant des chevaliers, compagnons de saint Maurice. Sur cette galerie, il fait élever, dans le style Renaissance, un deuxième niveau, ayant l'aspect d'une tourelle carrée surmontée d'un clocheton hexagonal[3] dominé par la croix d'Anjou.

Les tours sont surmontées de deux flèches : celle du nord est édifiée en 1518 et celle du sud en 1523.

En 1806, est détruit, pour raison de vétusté, un porche monumental qui s'élevait devant la façade de la cathédrale, face au parvis. Ce porche, de style gothique angevin, placé devant le portail d'entrée, possédait deux niveaux. Restent de nos jours, quatre arcs d'ogive, seuls témoignages de cet ancien porche médiéval. Divers projets de reconstruction furent élaborés durant le XXe siècle, mais aucun d'entre eux n'aboutit[4].

Plan de masse de la cathédrale d'Angers.

Description

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  • Longueur totale : 90,47 mètres
  • Largeur de la façade occidentale : 23 mètres
  • Hauteur de la voûte de la nef : 24,7 mètres
  • Largeur de la nef : 16,4 mètres (comme à Chartres)
  • Longueur de la nef : 48 mètres
  • Longueur du transept : idem
  • Hauteur des tours : 75 mètres

Le maître-autel à baldaquin avec sa gloire sommitale, en bois doré de style baroque, datent de 1758 (Denis Gervais). Le baldaquin est inspiré par le baldaquin de la basilique Saint-Pierre à Rome et de celui de l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris. La base et les deux colonnes sont en marbre. La partie supérieure est en chêne.

L'autel du bras nord du transept est consacré à la Vierge, celui dans le bras sud à saint Maurice.

La chaire à prêcher date du milieu du XIXe siècle. Réalisée en trois ans par un prêtre artiste, l'abbé Choyer, elle relève du style néogothique revenu à la mode au début du XIXe sous l'impulsion de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Elle fut installée en 1870 et bénite par Mgr. Freppel en 1871.

La partie supérieure représente l'Église glorieuse (Père, Fils et Saint-Esprit) et la partie basse illustre l'Église dans ses luttes terrestres (Adam, Noé et Abraham au centre ; l'ancienne loi à gauche ; des scènes du Nouveau Testament à droite).

Face à la chaire se trouvent les stalles de la cathédrale.

Le premier orgue fut construit en 1416 par Jean Chabenbel dont le buffet est dû à Jean Le Flamand. Il fut consumé dans l'incendie de et aussitôt remplacé[5].

Un nouvel orgue put être construit en 1507-1513 par Ponthus Jousseline grâce aux libéralités de la reine Anne de Bretagne. Il fut détruit par un incendie en 1533 et en 1617 et chaque fois reconstruit.

La tribune (avec les atlantes) et le grand buffet furent érigés par Pierre-Étienne Surugue de 1742 à 1748 avec un orgue reconstruit par Jean Dangeville (1714-1779), facteur d'orgue d'origine parisienne. La destruction du narthex de la cathédrale nécessitait l'installation d'une nouvelle soufflerie, hélas défectueuse.

Au début de 1869, l'évêque d'Angers Guillaume Angebault demande à Aristide Cavaillé-Coll de dresser un état des orgues et de présenter un devis des réparations nécessaires. Le devis est présenté le et se monte à 55 900 francs. Il est approuvé par le Garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes le . Les travaux commencent immédiatement et continuent pendant la Guerre franco-allemande de 1870. Il est inauguré le . Il fut durement éprouvé par les bombardements de 1944. L’instrument fut alors réparé et électrifié de 1957 à 1959, par les établissements Beuchet-Debierre spécialisés en facture d'orgue ; ce nouvel orgue fut inauguré en par l'organiste Marcel Dupré. La tribune ainsi que le buffet sont classés monuments historiques depuis [6].

L'orgue actuel comprend trois claviers et un pédalier pour 65 jeux. Le nombre de tuyaux reste à préciser.

Composition

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I - Positif
Quintaton 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Unda Maris 8'
Prestant 4'
Flûte douce 4'
Quinte 2 2/3'
Doublette 2'
Cornet 8' V
Fourniture III
Cymbale III
Trompette 8'
Cromorne 8'
Clairon 4'
II - Grand-Orgue
Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Flûte harmonique 8'
Salicional 8'
Grosse Quinte 5 1/3'
Prestant 4'
Flûte 4'
Quinte 2 2/3'
Doublette 2'
Tierce 1 3/5'
Grand Cornet 16' V
Plein-jeu IV
Cymbale III
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Trompette en chamade 8'
Clairon en chamade 4'
III - Récit expressif
Bourdon 16'
Principal 8'
Quintaton 8'
Viole de gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte harmonique 8'
Prestant 4'
Flûte octaviante 4'
Nazard 2 2/3'
Octavin 2'
Tierce 1 3/5'
Fourniture IV
Cymbale IV
Bombarde acoustique 16'
Trompette 8'
Basson-Hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Pédale
Soubasse 32'
Contrebasse 16'
Bourdon 16'
Violoncelle 8'
Bourdon 8'
Flûte 8'
Octave 4'
Doublette 2'
Plein-jeu IV
Bombarde acoustique 32'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Œuvres principales

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Parmi les œuvres significatives présentes au sein de la cathédrale, on trouve :

  • Un ensemble sculpté influencé par le portail royal de Chartres ;
  • Un décor peint du XIIIe siècle découvert aux alentours de 1980 et présentant la vie de saint Maurille ;
  • Une verrière de la vie de saint Julien (située dans le transept), considérée comme un chef-d’œuvre de la peinture sur verre du XIIIe siècle français.
  • Des vitraux, notamment les deux rosaces, des transepts d'une grande richesse, réalisées par le maître verrier André Robin en 1451. La rénovation d'un certain nombre de vitraux dans les années 1960 fut réalisée par le maître-verrier Jacques Le Chevallier.
  • En 1453, le maître d'œuvre Guillaume Robin refait le pavage du transept nord de la cathédrale. Il édifie également dans la cathédrale, l'escalier à une volée droite d'accès à la bibliothèque, dans le transept sud. Il travailla à la construction de la cathédrale d'Angers à la même époque que le maître-verrier André Robin qui posa les vitraux de la cathédrale.
  • Retable Beaussant, Crucifixion, pietà et donateur, peinture sur bois, 149 × 241 cm, attribué au Maître du Retable Beaussant, donné par le général François Beaussant en 2004. Il était recouvert par une peinture de l'Assomption datée de 1699. Cette peinture a été dégagée lors d'une restauration pour laisser apparaître la peinture originelle[7].

Les cloches

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Photo de la plus grosse cloche de la cathédrale, avec son mécanisme et des éléments de charpente.
Le bourdon "Maurice".

Le clocher comprend 9 cloches[8] :

  • la cloche 1 s'appelle "Maurice" a été fondue par Besson et pèse 6 700 kg. Elle chante le sol 2, mais ne sonne plus, étant félée ;
  • la cloche 2 s'appelle "Guillaume-Marie" et chante le do 3 ;
  • la cloche 3 s'appelle "Noël Pinot" et chante le 3 ;
  • la cloche 4 s'appelle "Jeanne Delanoue" et chante le mi 3 ;
  • la cloche 5 s'appelle "Renée Henriette Gabriel" et chante le fa 3 ;
  • la cloche 6 chante le sol 3 ;
  • la cloche 7 chante le la 3 ;
  • la cloche 8 chante le si 3 ;
  • la cloche 9 chante le do 4.

Notes et références

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  1. Notice no PA00108866, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Les cathédrales en Pays de la Loire dans Revue 303, no 70, septembre 2001.
  3. Louis de Farcy, Monographie de la cathédrale d'Angers, Angers ; 4 tomes : 1905 - 1926
  4. Revue 303, no 70, septembre 2001
  5. Louis de Farcy, Notices archéologiques sur les orgues de la cathédrale d'Angers, Angers, Librairie P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau, (lire en ligne), compte-rendu dans « Chronique », Bulletin monumental, t. 40,‎ , p. 694-695 (lire en ligne)
  6. Notice no PM49000020, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. Notice no PM49001919, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. Emmanuel Delmas 2020.

Bibliographie

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  • Pierre-Marie Auzas, « Le trésor de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers », dans Congrès archéologique de France. 122e session. Anjou. 1964, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 37-48
  • John Bilson (en) (trad. comte Charles de Lasteyrie), « Les voûtes de la nef de la cathédrale d'Angers », dans Congrès archéologique de France. 77e session. Angers et Saumur. 1910, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 203-223
  • Karine Boulanger, Les vitraux de la cathédrale d'Angers, Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France III », , 547 p. (ISBN 978-2-7355-0722-1)
  • Karine Boulanger, « Les vitraux de la cathédrale d'Angers (XIIe – XVe siècle) », dans Congrès archéologique de France. 180e session. Maine-et-Loire. 2021 : Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou, Paris, Société française d'archéologie, , 600 p. (ISBN 978-2-36919-204-6), p. 67-78
  • Emmanuel Delmas, Angers, la grâce d'une cathédrale, Paris, Éditions Place des Victoires, , 450 p. (ISBN 9782809918816)
  • Bénédicte Fillion-Braguet, « La cathédrale Saint-Maurice d'Angers : L'autre "premier art gothique" », dans Congrès archéologique de France. 180e session. Maine-et-Loire. 2021 : Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou, Paris, Société française d'archéologie, , 600 p. (ISBN 978-2-36919-204-6), p. 35-49
  • Bénédicte Fillion-Braguet et Clémentine Mathurin, « Le portail de la cathédrale d'Angers », dans Congrès archéologique de France. 180e session. Maine-et-Loire. 2021 : Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou, Paris, Société française d'archéologie, , 600 p. (ISBN 978-2-36919-204-6), p. 51-65
  • Louis de Farcy, Cloches, sonnerie, horloge et porche de la cathédrale d'Angers. Recueil de notes et documents archéologiques, Angers, Imprimerie et librairie P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau, , 60 p. (lire en ligne), compte-rendu dans Gustave de Cougny, « Chronique », Bulletin monumental, t. 40,‎ , p. 695-700 (lire en ligne)
  • Louis de Farcy, Monographie de la cathédrale d'Angers, Angers ; 4 tomes : 1905 - 1926
  • Les cathédrales dans les Pays de la Loire, Revue 303, no 70, .
  • Jane Hayward et Louis Grodecki, « Les vitraux de la cathédrale d'Angers », Bulletin Monumental, t. 124, no 1,‎ , p. 7-67 (lire en ligne)
  • Sous la direction de Louis Grodecki, Vitraux du Centre et des Pays de la Loire, Corpus vitrearum : Recensement des vitraux anciens de la France, volume II, p. 285-294, Éditions du CNRS, Paris, 1981 (ISBN 2-222-02780-2)
  • André Mussat, Le style gothique dans l'ouest de la France, Éditions A. et J. Picard et Cie, Paris : 1963
  • André Mussat, « La cathédrale Saint-Maurice d'Angers. Recherches récentes », dans Congrès archéologique de France. 122e session. Anjou. 1964, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 22-36
  • Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (BNF 33141105, lire en ligne)
  • Chanoine Ch. Urseau, Rose de la cathédrale d'Angers. (Dans l'oculus central: le Christ Souverain Juge. - Dans les trois lobes inférieurs: la Résurrection des Morts. - A gauche: Anges musiciens; le Père Eternel), p. 3-9, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction, 1912 (lire en ligne)
  • Chanoine Ch. Urseau, La cathédrale d'Angers a-t-elle été incendiée en 1032 ?, p. 103-111, Bulletin monumental, 1927, tome 86 (lire en ligne)

Articles connexes

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