Aller au contenu

Abel Hugo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Abel Hugo
Abel Hugo (1798-1865) (par son épouse Julie Hugo (née Louise Rose Julie Duvidal de Montferrier), 1830).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Abel Joseph Hugo
Pseudonymes
J. A., MonnièresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants
Léopold Armand Hugo
Jules Hugo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire

Abel Joseph, comte Hugo (né le à Paris et mort le à Paris, 2e arrondissement ancien), fils aîné du général d’Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773‑1828) — créé comte, selon la tradition familiale, par Joseph Bonaparte, roi d'Espagne — et de Sophie Trébuchet (1772‑1821), est un militaire et essayiste français ainsi que le frère de Victor Hugo.

Abel suit les cours du lycée Impérial à Paris. Il fut le seul des trois frères qui resta avec Léopold Hugo en Espagne. Entré à 13 ans à l’école des pages de Joseph Bonaparte, devenu roi d’Espagne (il sera l’unique page français à la cour d’Espagne), il s’exerce alors à l’écriture comme le faisait également son père.

Il participe à la retraite de la cour et de l’armée française en 1812. Il est sous-lieutenant à la chute de l’Empire[1].

Le général Léopold Hugo avec deux de ses frères et son fils Abel[2] (Julie Hugo, entre 1820 et 1860, maison de Victor Hugo).

En 1814, le comte d’Artois le fait, lui et ses frères, chevaliers de l’« ordre du Lys » en reconnaissance du rôle joué par sa mère dans la conspiration de Malet. Abel assume ensuite des fonctions auprès de l’état-major français jusqu’en 1818.

Abel contribue, en , à la fondation de la revue Le Conservateur littéraire, revue lancée par les frères Hugo, où il s’occupe surtout de la diffusion et de l’administration. Devenu le comte Hugo à la mort de son père (1828), il est relativement négligé par son illustre frère avec lequel il entretient des rapports distendus.

De conviction monarchiste, il abandonne les positions légitimistes vers 1833, ce qui correspond aussi à la rédaction de ses deux ouvrages majeurs sur Napoléon et la France militaire[3]. Outre ses ouvrages publiés, il collabore à la Revue des deux Mondes (1833) ainsi qu’à des revues militaires : Le Spectateur militaire et le Journal de l’Armée notamment[4]. Il fait paraître France Pittoresque (par départements, en 3 volumes en 1835). De 1836 à 1843, sort une Histoire générale de la France par les manuscrits en 5 volumes, suivie en 1838 d’une France militaire de 1792 à 1837, aussi en 5 volumes.

Victor Hugo mentionne son frère à plusieurs reprises dans ses souvenirs ou ses écrits intimes. Adèle Hugo rapporte ainsi que son père Victor est émerveillé des visites d’Abel en uniforme chamarré de page pendant la guerre d’Espagne[5].

Abel était le parrain du fils cadet de Victor, Charles, né en 1826.

Union et descendance

[modifier | modifier le code]
Louise Rose Julie Duvidal de Montferrier (1797-1865), autoportrait.

Abel épouse, le à Paris (10e arrondissement ancien), Louise Rose Julie du Vidal (ou Duvidal) de Montferrier (1797), artiste peintre, élève de Jacques-Louis David, professeur de dessin d’Adèle Foucher. Julie était la fille de Jean-Jacques Duvidal de Montferrier (, Montpellier - ✝ , Paris, 7, rue Saint-Guillaume), 2e marquis de Montferrier, chevalier de l'Empire (lettres patentes du ), syndic général des États de Languedoc (où il succède à son père le ), puis administrateur général des hospices de Paris, membre du Conseil général de la Seine, membre du Tribunat puis conseiller maître à la Cour des comptes. D’autre part, la grand-tante de Julie, Élisabeth Duvidal de Montferrier (✝ avant 1740) était la grand-mère de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.

Abel et Julie eurent ensemble deux fils :

  1. Léopold Armand Hugo ( - ✝ ), graphiste, marié, le à Versailles, avec Marie Jeanne Clémentine Solliers (née le à Dijon), dont :
    1. Zoé (, Paris - ✝ , Paris) ;
  2. Joseph Napoléon « Jules » (, Paris Xe - ✝ 1863), jésuite, prêtre de Notre-Dame-de-Sion.

Victor se défia de l’influence de sa belle-sœur sur son frère et mit celui-ci en garde contre « cette artiste ». Mais le grand écrivain lui écrivit plus tard des lettres qui prouvent la grande estime en laquelle il la tenait[6].

Première page du deuxième tome de la France Militaire par Abel Hugo.

Il était membre de plusieurs sociétés de lettres. Selon Jacques Hantraye[1], son œuvre littéraire apparaît très liée, à ses débuts, à celle de son frère.

Il semble aussi marqué par son intérêt pour l’Espagne à la suite des quelques années passées avec la famille Hugo dans ce pays et l’on peut supposer que son inclination pour les questions militaires n’est pas sans lien avec les événements qu’il a connus lors de la guerre d’Espagne sous le Premier Empire. Par ailleurs, son père Joseph Léopold Sigisbert Hugo devint général d'Empire et ses oncles étaient eux-mêmes militaires[7].

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jacques Hantraye, « Abel Hugo, de l’expérience à l’écriture de la guerre », dans Claude Millet, Hugo et la guerre, Maisonneuve et Larose, (lire en ligne), p.31-44.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Hantraye 2003, p. 33.
  2. Sont présents sur ce tableau, de gauche à droite : Abel Hugo, Louis-Joseph Hugo, Joseph Léopold Sigisbert Hugo et François-Juste Hugo. Joseph Léopold Sigisbert Hugo porte la croix de l’ordre royal d'Espagne attachée au cou et la plaque de commandeur de cet ordre sur la poitrine (celle liée à un ruban bleu semble être la croix de l’ordre des Deux-Siciles). Ses frères portent la croix de chevalier.
  3. Hantraye 2003, p. 37.
  4. Michaud, Biographie universelle et moderne, Paris, Desplaplaces, t. XX, 1858, notice Abel Hugo, p. 119-123.
  5. A. Ubersfeld et G. Rosa, Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, Paris, Plon, 1985, p. 239.
  6. « www.hautevillehouse.com », Julie Duvidal de Montferrier (1797-1865). Belle-sœur de Victor Hugo. (consulté le ).
  7. Hantraye 2003, p. 32.
  8. Vol. 1 [lire en ligne] et vol. 2 [lire en ligne].
  9. lire sur Wikisource.
  10. Vol. 1 [lire en ligne]
  11. voir par exemple Recherche simultanée dans plusieurs catalogues ou Éditions du Bastion.
  12. [lire en ligne].
  13. Vol. 1 [lire en ligne]; Vol. 2 [lire en ligne]; vol. 5 [lire en ligne].