Élections en Côte d'Ivoire
Les élections en Côte d’Ivoire se rapportent au processus d'élection au niveau national du chef d’État – le président – et des membres de l'assemblée, du Sénat ainsi que des conseillers régionaux, municipaux et ruraux.
Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir, le Front populaire ivoirien ainsi que le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) qui siègent ensemble au Gouvernement, dominent la vie politique. Les partis d’opposition sont autorisés.
Modes de scrutin
[modifier | modifier le code]Le président de la république de Côte d'Ivoire est élu pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours[1],[2]. Conformément à la Constitution ivoirienne de 2000 qui limite l'exercice de la présidence à deux mandats consécutifs, Alassane Ouattara, président de la république de Côte d'Ivoire élu en 2010, peut être candidat pour concourir à un second quinquennat. Les candidats qui veulent se présenter à cette élection doivent satisfaire aux conditions de l'élection présidentielle ivoirienne.
L'Assemblée nationale est composée de 255 députés élus pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour. 169 le sont dans des circonscriptions uninominales et 36 dans des circonscriptions de 2 à 6 sièges où les électeurs votent pour des listes bloquées composées d'autant de candidats que de sièges disponibles[3]
Les conseillers régionaux et municipaux sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct, selon un système proportionnel avec prime majoritaire, en un tour, sur des listes complètes sans vote préférentiel ni panachage. La liste qui recueille le plus de suffrages exprimés obtient la moitié des sièges à pourvoir. L'autre moitié des sièges est répartie, entre toutes les listes, y compris la liste majoritaire, à la proportionnelle et aux plus forts restes[4].
Élection présidentielle de 2010
[modifier | modifier le code]À la suite d’un accord de paix (Accord de Ouagadougou) entre le Président Laurent Gbagbo et la rébellion des Forces nouvelles en mars 2007 et après la mise en œuvre d'un mode opératoire consensuel par la Commission électorale indépendante (CEI), l'élection du Président de la République est, après plusieurs reports, fixée au .
Se présentent à cette élection présidentielle 14 candidats, les principaux étant Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Les 11 autres recueillent au premier tour des scores inférieurs à 3 % , voire 1 % pour la plupart[5]. Le pourcentage de participation est d'environ 80 %.
Élection présidentielle de 2015
[modifier | modifier le code]L'élection présidentielle ivoirienne de 2015 se tient le et voit la réélection dès le premier tour d'Alassane Ouattara à la fonction de président de la République pour un mandat de cinq ans.
Élection présidentielle de 2020
[modifier | modifier le code]L'élection présidentielle ivoirienne de 2020, a lieu le afin d'élire le Président de la République de Côte d'Ivoire[6].
Le scrutin présidentiel de 2020 est le premier à avoir lieu sous la Constitution ivoirienne de 2016 adoptée par référendum quatre ans plus tôt. Celle ci modifie notamment plusieurs des critères d'éligibilité du président : la limite d'âge pour se présenter, auparavant fixée à 75 ans, disparaît, tandis que l'âge minimum est abaissé à 35 ans (art. 55)[7].
Là où l'ancienne constitution imposait qu'un candidat soit « exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d'origine », la nouvelle constitution remplace cette condition par « nés de père ou de mère ». Un seul des parents d'un candidat présidentiel a désormais besoin de posséder la nationalité ivoirienne de naissance et ils ont maintenant la possibilité d'avoir eu une autre citoyenneté. Le candidat lui-même peut également avoir eu une autre nationalité, ce qui était auparavant impossible, mais doit y renoncer avant de soumettre sa candidature[7].
Le poste de vice-président est également créé. Il est élu en même temps que le président et lui succède en cas de vacance du pouvoir[Note 1]. Le mandat d'Alassane Ouattara étant en cours au moment de la modification, le vice-président Daniel Kablan Duncan a été exceptionnellement nommé par le président en , en accord avec l'article 179[8],[9].
Le , Alassane Ouattara annonce qu'il ne se représente pas à l'élection présidentielle d'octobre 2020[10]. Huit jours plus tard, il désigne Amadou Gon Coulibaly candidat du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie (RHDP) pour la présidentielle[11].
En cependant, Coulibaly est évacué vers la France pour être hospitalisé en raison de problèmes d'ordre cardiaque. Il est ensuite opéré une seconde fois en juin pour la pose d'un stent[12], avant de retourner en Côte d'Ivoire le [13],[14]. Six jours plus tard, le , il meurt à la suite d’un malaise survenu en Conseil des ministres[15].
Un temps envisagée en raison de la crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19, l’idée d’un report de l’élection présidentielle est repoussée par Ouattara lors du Conseil des ministres du , à l’occasion duquel le Code électoral est adopté par ordonnance. Les ministres reçoivent l'ordre d’accélérer les opérations électorales une fois la crise endiguée[16].
Alassane Ouattara annonce finalement sa candidature le lors de sa prise de parole à la nation avant les festivités des soixante ans de l'indépendance[17]. L'opposition ivoirienne conteste la candidature jugée "illégale" de Alassane Ouattara et réclame une transition politique et la mise en place d’un “organe électoral véritablement indépendant et crédible”, lors d'un premier grand meeting rassemblant les leaders de l'opposition[18].
Le 2020, le Conseil constitutionnel confirme les résultats publiés par la Commission électorale, qui donnaient 94,27 % des suffrages au président sortant[19].
Élections précédentes
[modifier | modifier le code]Candidates - parties | Votes | % | |
---|---|---|---|
Laurent Gbagbo - Front populaire ivoirien | 59.4 | ||
Robert Guéï - Indépendant | 32.7 | ||
Francis Wodié - Parti ivoirien des travailleurs | 5.7 | ||
Théodore Mel Eg - Union des Démocrates de Côte d'Ivoire | 1.5 | ||
Nicolas Dioulo | 0.8 | ||
Total (Participation 37,4 %) | 100.0 | ||
Source: Reuters. Partis appelant au boycott: |
Partis | Votes | % | Sièges |
---|---|---|---|
Front populaire ivoirien | . | 96 | |
Parti démocratique de la Côte d'Ivoire | . | 94 | |
Rassemblement des républicains | boycott | 5 | |
Parti ivoirien des travailleurs | . | 4 | |
Union des Démocrates de Côte d'Ivoire | . | 1 | |
Mouvement des forces d'Avenir | . | 1 | |
Sans étiquette | . | 22 | |
Vacants | . | 2 | |
Total (Participation 33,1 %) | 1 547 798 | 225 | |
Source: CNE. Ces élections ont été boycottées par le Rassemblement des républicains) |
Voir également
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- L'article 35 de la constitution dispose que « Le Président de la République est élu pour cinq (5) ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une fois. ».
- Article 36 de la constitution dispose que « L'élection du Président de la République est acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue, il est procédé à un second tour, quinze (15) jours après la proclamation des résultats du premier tour. ».
- COTE D'IVOIREAssemblée nationaleUnion Interparlementaire
- Article 107 et 135 du code électoral ivoirien
- Résultats Provisoires de l'Élection Présidentielle 2010 sur www.abidjan.net
- « Côte d’Ivoire : Ouattara très en colère - Afrik.com », sur Afrik.com (consulté le )
- « Côte d’Ivoire : ce qui changera si la nouvelle Constitution est adoptée le 30 octobre – JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « Daniel Kablan Duncan nommé vice-président de la Côte d'Ivoire », RFI Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le vice président Kablan Duncan a prêté serment », Abidjant.net, (lire en ligne, consulté le ).
- « Côte d'Ivoire: Ouattara annonce qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle d'octobre », Reuters et Le Figaro,
- « Alassane Ouattara choisit Amadou Gon Coulibaly comme successeur en Côte d'Ivoire », BBC Afrique,
- « Côte d’Ivoire : le décès d’Amadou Gon Coulibaly laisse le RHDP orphelin – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, jeuneafrique1, (consulté le ).
- Baudelaire Mieu et Vincent Duhem, « Convalescence d’Amadou Gon Coulibaly en France : quel impact sur la campagne présidentielle ? », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Benjamin Roger, « Amadou Gon Coulibaly de retour en Côte d’Ivoire », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- https://www.olloweb.com, « Amadou Gon Coulibaly est mort ce mercredi à Abidjan », sur lsi-africa.com (consulté le ).
- « Présidentielle en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara en plein dilemme sur le report du scrutin », Jeune Afrique,
- Le Point Afrique, « Côte d'Ivoire : Alassane Ouattara candidat à la présidentielle d'octobre », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- Le Point Afrique, « Côte d'Ivoire : en meeting, l'opposition en appelle à l'ONU », sur Le Point, (consulté le )
- Le Monde avec AFP, « En Côte d’Ivoire, le Conseil constitutionnel valide la réélection d’Alassane Ouattara pour un 3e mandat », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Amadou Ouattara Adou, « Discours politique et argumentation : Analyse de l’identification par symétrie dans le discours électoral ivoirien », dans Margareta Kastberg Sjöblom, Alpha Barry et Andrée Chauvin-Vileno (dir.), Nouvelles voix/voies des discours politiques en Afrique francophone, vol. 2, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-989-1, DOI 10.4000/books.pufc.53356, lire en ligne), p. 243-256.