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Vénus d'Arles

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Vénus d'Arles
Vénus d'Arles
Vénus d'Arles
Type sculpture
Dimensions 194 cm (hauteur)
Matériau Marbre
Méthode de fabrication Sculpture ronde-bosse
Période Fin Ier siècle av. J.-C.
Culture Époque classique, Grèce antique (copie romaine)
Date de découverte 1651
Lieu de découverte Arles
Conservation Département des antiquités grecques, musée du Louvre, Paris
Signe particulier Copie d'un original attribué à Praxitèle
Fiche descriptive Fiche sur la base Atlas

La Vénus d'Arles (du nom du lieu de sa découverte) est une statue en marbre dégagée en 1651, lors de la fouille des vestiges romains proches du théâtre antique d'Arles. Elle représente probablement la déesse Vénus.

À l'époque de sa découverte, elle fut l'antique de référence, mais aujourd'hui la restauration effectuée par François Girardon au XVIIe siècle suscite des réserves bien que sa portée ait été très exagérée. À ce titre, elle témoigne de l'évolution de la science archéologique. Alors qu'il s'agit vraisemblablement d'une copie romaine, elle constitue l'une des traces majeures de la sculpture du second classicisme grec rattachée à l'œuvre de Praxitèle. On lui reconnaît d'être un type iconographique pour certaines répliques et statues semblables. Elle pourrait être l'une des sources d'inspiration du mythe de l'Arlésienne.

Elle est conservée à Paris au musée du Louvre depuis la Révolution française, après avoir orné le château de Versailles pendant plus d'un siècle.

Une « Vénus » à la plastique grecque

Il est généralement admis que la Vénus d'Arles est une statue romaine[1] datant de la fin du Ier siècle av. J.-C. (règne de l'empereur Auguste). Elle serait la copie d'un original en marbre ou en bronze[2]connu sous le nom d'Aphrodite de Thespies, du sculpteur grec Praxitèle trois siècles plus tôt (vers 360 avant notre ère).

Présentation

Description

Profil droit de la Vénus d'Arles et le bras rajouté par Girardon avec la pomme de Pâris.
Profil gauche de la Vénus d'Arles et trace de mutilation sur l'omoplate.
La Vénus d'Arles de dos avec ses mutilations et le trou de crampon.

La statue, traitée en ronde-bosse, sculptée dans un seul bloc de marbre blanc cendré, à gros grains, supposément en provenance du mont Hymette près d'Athènes (pour la partie antique), présente une femme mesurant 1,94 m (2,08 m avec le socle et une profondeur de 65 cm)[3],[4], donc plus grande que les femmes de l'époque.

Elle a le haut du corps, plutôt menu, nu jusqu'au bassin. Elle est dans une position « souplement hanchée[5] ». La partie inférieure est enveloppée d'un manteau drapé[6] qui débute aux hanches, descend à plis larges profondément creusés jusqu'aux pieds, vient s'enrouler autour du bras gauche et retombe le long de la jambe. Le bord en est froncé pour un effet de frange (en grec ancien, κράσπεδον / craspedon). Un petit morceau du pli de côté manque. Le bras gauche descend le long du corps. Il est orné en partie haute d'un bracelet (spinther)[7] à cabochon incrusté (comportant un chaton vide). La tête est scellée au torse par un joint qui masque que sa cassure initiale n'avait avec le torse qu'un seul point de contact. La chevelure, relevée en chignon, est cerclée d'un ruban enroulé deux fois dont la partie la plus frontale présente également un chaton vide en son centre supérieur. Les oreilles ne sont pas percées. Le dos, qui présente encore deux traces de mutilation (épaule et omoplate), est traité sobrement et présente un trou de crampon carré au niveau des reins, sur le bourrelet du drapé arrière. Les pieds sont chaussés de sandales et partiellement recouverts par le drapé. Un joint placé au bord de la draperie partage horizontalement la statue en deux morceaux, comme cela est courant. Au-dessous du genou droit, on voit dans le marbre un fil remastiqué qui traverse toute la statue[8].

Dans son état actuel, après restauration et divers ajouts en marbre de Carrare par François Girardon[9], l'avant-bras se relève et la main tient un manche de miroir. Le bras droit est élevé à la hauteur de l'épaule et la main présente une pomme. La tête s'incline vers le miroir (absent). Le ruban cerclant la tête retombe sur chaque épaule.

Décoration de la statue

Lors de sa découverte, la Vénus était d'une couleur légèrement brun-doré, avec quelques traces témoignant d'un apprêt polychrome[10] (sans doute une peinture à l’encaustique, appliquée chaude[11]), qui devait donner aux chairs de la Vénus d’Arles la couleur de la peau et un aspect diaphane qui ont disparu au profit d'une blancheur faussement conforme à l'esthétique gréco-romaine telle que se la représente la croyance populaire. Aujourd'hui, l'absence de cette protection sur la Vénus (comme sur bien d'autres antiques) et les conséquences sur sa conservation, peuvent prêter à polémiques[12].

Louis Jacquemin note que l'on a retrouvé des traces de couleur rouge dans la chevelure, ce qui pourrait indiquer qu'elle était dorée[13]. Jules Formigé, quant à lui, semble suggérer que le drapé était possiblement teinté en bleu. En outre, il observe que la Vénus devait être pourvue de bijoux (au centre du cerclage avant de la tête et dans le chaton du bracelet du bras gauche)[14]. Pour Cécile Carrier il s'agissait, pour la tête, probablement d'une pièce rapportée en métal, une étoile ou un diadème[15].

Place et influence dans l'art grec

La Vénus d'Arles serait d'un nouveau type apparu en Grèce au début du IVe siècle av. J.-C., alors que la représentation de la déesse avait déjà connu par le passé plusieurs transformations suivant l'évolution de son mythe, y compris une époque de nudité vulgaire (Chypre, Iles de l'archipel). Aphrodite était en effet devenue une divinité virginale, soudain empreinte de gravité, drapée tout du long et parfois diadémée (telles la Déesse Céleste, l'Aphrodite aux jardins d'Acamène, l'Aphrodite voilée du Parthénon). À l'orée de la période hellénistique, avant que ne s'opère à nouveau le retour au nu intégral (avec la descendance de l'emblématique Vénus de Cnide), la Vénus d'Arles semble donc faire partie de cette ultime transition, nue jusqu'à la ceinture et plus avenante (type Vénus Victrix ou « Nikêphoros »), ce qui la placerait — de ce point de vue — dans le même groupe que la Vénus de Capoue (Naples), la Vénus de Milo (Le Louvre) et l’Aphrodite tordant sa chevelure (Vatican)[16], dont la Vénus d'Arles serait le modèle ayant pu toutes les inspirer[17].

Charles Lenthéric s'autorisait à classer — de manière quelque peu datée — la Vénus d'Arles dans l'art grec ainsi :

« Quand on la dégage de ses appendices modernes, elle représente un des types les plus séduisants de la beauté grecque ; il est difficile toutefois de la rapporter à la grande époque de l'art ; elle a trop de grâce et pas assez de noblesse, et paraît devoir être classée dans le groupe charmant des statues antiques, élégantes, délicates et un peu voluptueuses, qui ont immédiatement précédé l'époque de la décadence (hellénistique)[18]. »

Identification

Dès sa découverte et avant même que son attribution ne fasse l'objet d'hypothèses pertinentes (cf. infra), l'interprétation de l'identité de la statue se posait.

Rattachement, impact de la découverte

Sa dénomination Vénus « d’Arles » provient d'abord de ce qu'elle a été découverte à Arles en juin 1651 au tout début de la fouille des vestiges romains (fortuitement lors du creusement d'une citerne sur le site encore privé[19]) préalable au désenclavement du théâtre antique d'Arles dont elle fut un ornement (voir infra) et de l'immense ferveur populaire qu’elle a suscitée sur place, émoi qui a ensuite traversé la communauté archéologique mondiale compte tenu qu'à cette époque du Roi-soleil la France était le centre du monde culturel.

La cour de la Miséricorde au début du XIXe siècle, avant le dégagement du théâtre antique d'Arles, véritable musée à ciel ouvert après l'extraction de la Vénus d'Arles aux pieds des « deux veuves » . Des copistes sont à l'œuvre.

Non sans controverse, la Vénus connut ainsi plus d'un siècle et demi d'une extrême célébrité et jouira pendant longtemps de la considération des spécialistes[20]. L'émotion de la population et des élites fut initialement alimentée par le feuilleton de la découverte qui s'éternisa et par la rareté, pour l'époque, de cette étrange statue déshabillée et sans attributs permettant de l'identifier d'emblée. Ainsi, la statue fut mise au jour aux pieds des « deux veuves », successivement, par fragment séparé[21], sans que l'on retrouvât finalement les bras, malgré de très longues recherches sur le moment, trente ans plus tard, puis au XIXe siècle[22], ce qui se fit parfois sans précaution[23]. On doit néanmoins mentionner qu'un bras mystérieux, peut-être celui de la Vénus, fut découvert et envoyé à Paris en 1821 sans que l'on en retrouve trace par la suite[24]. La Vénus d'Arles est cependant la seule statue de ce type à avoir sa tête, l'absence de bras due à la manufacture des statues étant par ailleurs fréquente[25].

L'impact de la découverte était si important que les consuls de la ville d'Arles s'empressèrent de l'acquérir[26] avant de la mettre à disposition du public, les premières fouilles terminées et la reconstruction de la Vénus réalisée, par l'assemblage des quatre fragments effectué par Jean Sautereau en 1652[27],[28]. Elle fut alors exposée pendant 30 ans dans cette ville, d'abord à la vieille Maison commune, un temps dans une « armoire faite exprès » dans un local provisoire[29],[30], puis finalement, après une restauration due à Jean Dedieu, dans la Tour de l'Horloge[31] là où se trouve l'escalier d'honneur du nouvel hôtel de ville, comme une figure emblématique de la beauté, témoignant également des nobles racines des habitants de la région, selon la thèse de l'époque (reprise deux siècles plus tard par les félibres comme Frédéric Mistral et par les ethnographes provençaux — cf. infra). On vient la voir de toute l'Europe, ce qui suscita la convoitise du Roi. Sur son injonction, elle sera cédée à Louis XIV, qui l'avait découverte lors de visites antérieures[32], pour conforter le prestige de sa galerie des glaces, dans l'espoir qu'il en soit reconnaissant à la ville d'Arles qui espérait un geste royal fort en retour ; en vain[33]. La Vénus arriva cependant d'abord à Paris où elle fut exposée quelque temps au Palais Brion (lié au Palais-Royal)[34]. À sa place, à Arles, il fut mis une copie de la statue originelle — aujourd'hui disparue — réalisée par Jean Péru (infra).

Préalablement protégés à des fins archéologiques, les lieux de la découverte, où les deux dernières colonnes corinthiennes — dites les « deux veuves » — restèrent longtemps en l'état, devinrent de facto un véritable musée à ciel ouvert, sans doute l'un des premiers au monde dans ce domaine, avant que les vestiges du théâtre ne soient complètement mis au jour, puis réhabilités dans la seconde moitié du XIXe siècle[35],[36].

Diane ou Vénus ?

Diane de Versailles côtoyait la Vénus d'Arles dans la galerie des glaces.

Particulièrement pendant toute cette première période provençale, et même bien au-delà[37], compte tenu que sa demi-nudité surprenait et du fait de l’absence de ses bras et de tout autre signe d'identité, elle fit l'objet d'une retentissante polémique savante qui amplifia le mystère et la légende naissante de la « Vénus ».

S’agissait-il d'une Artémis (Diane chez les Romains), comme il fut conclu en premier lieu, notamment par les érudits (« les antiquaires ») arlésiens qui suivirent la sentence de François Rebattu[38] ? D'où les gravures de cette époque qui la représentent durablement sous le nom de « Diane d'Arles ». S'agissait-il plutôt d'une Aphrodite (Vénus chez les Romains), déesse de l'amour, comme on en a convenu finalement malgré sa nudité partielle, en constatant (notamment) que le lieu de découverte, identifié initialement comme un temple à cause de deux colonnes encore debout (les deux veuves) qui le laissaient penser et de la tradition qui le situait là[39], était, en fait, incontestablement un théâtre antique[40], donc, sans doute dédié à Vénus et à Apollon, comme de coutume au temps d'Auguste[41] ?

Le débat fit rage avec une égale érudition, notamment entre ecclésiastiques et savants[42] mais c'est cette dernière thèse en faveur d'une Vénus — étayée à la fois par la fonction déterminante des lieux (un théâtre, comme le démontra Jacques Peitret) et par les caractéristiques du vêtement (trop long et ne couvrant pas les seins de façon serrée), celle de la coiffure (trop stricte pour une Diane), celles du corps avec de larges hanches (pas assez souple pour une Diane chasseresse)[43] et l'absence des attributs nécessaires (carquois, flèches et arc)[44] alors qu'un bracelet à cabochon incrusté présent au bras caractérise Vénus[45] — que retiendra le roi, sur l'avis de son sculpteur François Girardon, conforté par ceux de Charles Le Brun et Jean-Baptiste Bouchardon[46],[47]. Mais il pouvait aussi s'agir tout simplement d'une femme sortant du bain comme le défendit le comte de Caylus[48]. Girardon avait eu cependant l'habileté de présenter au roi une petite cire de la statue réinterprétée avec ses bras, comportant une pomme dans la main droite, qui emporta la décision d'en faire une Vénus ; en tout cas pas une Diane[49] car il y en avait déjà une prévue pour la grande galerie de Versailles et il pouvait difficilement y en avoir deux[50]. La science contemporaine appuyée sur les découvertes ultérieures mises au jour lors des fouilles, ainsi que le dégagement du théâtre, confirmeront plutôt la conclusion des érudits de l'époque comme Claude Terrin en faveur d'une Vénus et la belle arlésienne est désormais admise par les chercheurs comme telle[51],[52], ralliés qu'ils sont à ce « sentiment universel » et son affirmation par le travail de Girardon, bien que la solidité de la sentence ne soit pas absolue. Nonobstant, la dénomination de Diane persistera étonnement longtemps à Arles[53].

La fonction exacte de la statue, sans doute une Vénus Victrix (infra), reste cependant en débat et plus tard, c'est une querelle plus feutrée, celle sur sa restauration, qui emportera la gloire de la Vénus d'Arles (infra).

Vestiges du théâtre antique d'Arles et les « deux veuves » qui flanquaient la porte royale (2008) aux pieds desquelles fut découverte la vénus.
Vestiges de la statue monumentale d'Auguste qui ornait la porte royale du théâtre antique à la droite de laquelle devait se trouver la niche de la Vénus d'Arles (Musée départemental Arles antique).

Un ornement théâtral

Ce fragment d'une Aphrodite, dite Tête d'Arles, ornait probablement en pied le théâtre d'Arles de manière symétrique à la Vénus d'Arles (Musée de l'Arles antique).

Élevée au rang de colonie romaine en récompense de son soutien à César, Arelate (Arles) se couvre d’édifices majeurs. La Vénus d'Arles fut l'un des principaux faire-valoir du théâtre d'Arles, érigé sous l'empereur Auguste qui, selon Jacqueline Gibert, était de « premier ordre », avec notamment un style, une architecture et des ornements riches en marbres « de la plus belle époque de l’art »[54].

Le théâtre peut avoir fonctionné jusqu'au Ve siècle, puis l'édifice antique disparait peu à peu sous un quartier comprenant notamment une église, remplacée au XVIIe siècle - au moment où la mémoire du monument romain resurgit - par un couvent[55] (qui s'avérera bâti sur le proscaenium et le postscaenium du théâtre) occupé en dernier lieu par les sœurs de la Miséricorde[56] ; les sœurs avaient l'obligation de laisser libre accès, dans leur cour, aux deux colonnes du théâtre restantes[55], de triste réputation[57] mais de riche facture (l’une en brèche africaine, l’autre en marbre saccharoïde)[54] finalement surnommées « les deux veuves » au XIXe siècle par les Arlésiens[55].

Selon toute vraisemblance, compte tenu de l'emplacement de sa découverte au pied des dites colonnes corinthiennes encore visibles de nos jours - placées sur le côté droit de la porte royale (valva regia) - la Vénus proviendrait de la décoration du postscaeniumFormigé 1911, p. 658, un grand mur, comportant en l'espèce trois étages de colonnes, situé derrière le pulpitum (l'estrade de scène) qui dissimulait les coulisses des théâtres antiques, enjolivé par une importante statuaire inspirée de modèles grecs, notamment des danseuses et des déesses, encadrant comme pour le célébrer, la représentation majestueuse d'Auguste en Apollon qui dominait l'ensemble de l'édifice de façon centrale[58]. La richesse de cette décoration témoigne d'ailleurs de l'importance accordée à la colonie arlésienne par Auguste, en même temps qu'elle concourt à le célébrer avec éclat[59].

La trace de scellement que la statue a dans le dos au niveau des reins (trou de crampon), le traitement simplifié du dos et la forme aplatie que présente l'ensemble de la statue indiquent que cette dernière devait être scellée dans un mur, probablement dans une niche. Par analogie avec le théâtre d'Orange mieux conservé, l'architecte Jules Formigé, qui après son père fouilla et restaura les deux théâtres, assez semblables, suppose donc que la Vénus d'Arles avait son pendant du côté gauche de la porte royale, peut-être la Vénus plus pudique dont on a retrouvé la tête avec le nez cassé (connue sous l'appellation « tête de Livie » puis « tête d'Arles »)[60], dont l'épaule nue devait émerger du drapé qui l'habillait entièrement[61]. La porte royale elle-même devait supporter dans sa partie supérieure l'imposante statue d'Auguste debout[62] (3 m 20 environ) dont le torse découvert au XVIIIe siècle, puis la tête (exhumée postérieurement, comme la tête d'Arles au début du XIXe siècle) se trouvent actuellement au Musée de l'Arles et de la Provence antique[63], tout comme la tête d'Arles, l'autel d'Apollon (qui ornait la base du pulpitum) et un plâtre moderne de la Vénus d'Arles[64].

Comme pour tout théâtre romain[65],[66], la décoration du théâtre d'Arles mêlait célébration politique et invocation des dieux. Outre la personnification d'Apollon, l'idéologie augustéenne utilise ainsi Vénus, déesse non seulement protectrice mais fondatrice de la dynastie de la « gens Julia », pour légitimer le pouvoir du nouvel empereur par sa filiation divine et son destin de vainqueur. La Vénus d'Arles, supposément une déesse de type Victrix (infra), serait ainsi un double hommage à Auguste, à ses victoires et aux vétérans de sa Legio VI Victrix, premiers colons d'Arelate[67], par ailleurs renommée par lui « Colonia Julia Paterna Arelate » en l'honneur de Jules César, son père adoptif, qui l'avait érigée en colonie romaine[67] ; lui-même ainsi doublement invoqué puisque la seconde statue encadrant l'Apollon-Auguste serait de type Vénus Genetrix, la déesse protectrice de César[67]. Cette symbolique est renforcée par la présence du taureau, emblème de la Legio VI et signe zodiacal de Vénus, que l'on trouve sous forme de protomés sur la frise du mur extérieur de la cavea[67].

Quant à l'état de mutilation et de fragmentation dans lequel la Vénus fut trouvée dans les ruines du théâtre (supra), il serait consécutif, selon Jules Formigé, soit aux invasions barbares contemporaines de la prise d'Arles en 260, soit plutôt au zèle de chrétiens qui pillaient les sites antiques pour la construction de basiliques et qui obéirent à Saint Hilaire, évêque d'Arles, qui fit détruire les représentations païennes au milieu du Ve siècle[29],[68],[69]. Mais, selon Charles Lenthéric, la Vénus qui, les bras mis à part, est dans un état relativement intact après reconstitution, fut protégée d'une destruction complète par les ruines mêmes sous lesquelles elle était ensevelie[70].

Attribution

Connue par d’autres répliques[71], elle reproduirait l’Aphrodite de Thespies, œuvre disparue d’un des plus grands sculpteurs grecs classiques, Praxitèle[72], réalisée vers 360 av. J.-C., dont le modèle était sa maîtresse, la courtisane Phryné[73]. En dehors de ses qualités plastiques propres, c'est aussi ce qui lui donne de l'importance puisque Praxitèle n'a pas laissé beaucoup de traces de son œuvre, sinon dans la littérature, ce qui corrélativement incite à être prudent sur cette attribution.

Les indices stylistiques

Aphrodite Braschi, type Aphrodite de Cnide, Glyptothèque de Munich. La Vénus d'Arles, prélude au nu féminin praxitèlien ?

Au même titre que l'ensemble des œuvres rattachées sans preuve absolue à Praxitèle, la Vénus d'Arles contribue à « se faire une idée de l’alphabet du maître grec[74] » en même temps qu'elle semble symétriquement démontrer son appartenance : « une ligne souple, presque indolente », un visage songeur avec des traits réguliers[75]. Mais surtout, avec son buste nu, cette statue manifesterait ainsi un premier mouvement révolutionnaire vers la nudité intégrale dont on prête l'invention à Praxitèle, avec sa non moins célèbre Aphrodite de Cnide, vers , alors qu'à l'époque classique primitive, les déesses étaient vêtues de longues tuniques couvrantes (chitôn ou péplos). Certes, la Vénus de Cnide, œuvre la plus sûrement praxitèlienne, est le parangon d'un nouveau type morphologique, aux hanches généreuses et aux petits seins. En comparaison, même si la morphologie est seulement moins accentuée, le style de la Vénus d'Arles peut sembler plus « classique dans sa façon de privilégier la vision de face, ainsi que par les effets de surface entre les plages lisses du buste et le drapé, aux nombreux plis cassés, qui accrochent la lumière[76] ». Ce classicisme est d'ailleurs encore présent dans la bouche et les paupières un peu lourdes et dans l’attitude de la statue « qui respecte le contrapposto classique » de Polyclète, même si l'on trouve aussi ce léger déséquilibre de la posture, en appui sur un pied, qui donne à la statuaire praxitèlienne cette sinuosité et cette souplesse dont on dit qu’elle n’appartient qu’au maître, selon Le Louvre[77].

Emmanuel Daydé résume : « l’appui sur la jambe gauche, la convergence des lignes de force vers la hanche, la sinuosité du flanc droit, ou encore le regard mouillé, tout semble indiquer la main de Praxitèle[78]. »

De fait, le style de Praxitèle serait également décelable dans la ressemblance de la tête de la Vénus avec celle de l'Aphrodite de Cnide, justement[79], et avec quelques autres têtes qui seraient également l'œuvre du maître[80]. C’est le même visage ovale représenté de trois-quarts, la même composition capillaire, la même sinuosité[77]. C'est-à-dire, s'agissant du visage, un standard de beauté neutre, presque asexué — malgré les lèvres charnues —, doux, serein et rêveur, à vocation universelle mais plus humanisé qu'à la période précédente.

En outre, la poitrine menue que l'on retrouve sur la Vénus d'Arles est une constante chez Praxitèle[76] et le drapé offre un bon indice de datation puisque l’un des pans retombe en cascade sur le côté de la cuisse comme cela est observé au IVe siècle av. J.-C.

Les indices historiques et rhétoriques

La littérature ancienne, assez lacunaire[81], qu'il faut par ailleurs interpréter avec prudence[82], témoigne néanmoins de ce que la maîtresse de Praxitèle, Phryné, aurait inspiré à celui-ci, notamment l'Aphrodite de Cnide[83] et celle de Thespies[84], ainsi que des portraits[85] que l'on reconnaît par ailleurs et entre autres, dans la tête d'Arles[86]. L'original grec de la Vénus d'Arles pourrait être l’Aphrodite offerte par Phryné à Thespies, sa ville natale[87]. L'ex-voto de Phryné devait en effet compter trois figures, un Éros, un portrait de la courtisane et une Aphrodite[87]; ce groupe était analogue à celui du jeune Satyre entre Dionysos et Méthé, dû également à Praxitèle. L'une des Aphrodite évoquées par les textes anciens serait celle de Cos dont aucune trace n'a été retrouvée[88], mais elle est drapée, ce qui laisse la place à notre Vénus, à moins qu'elle soit précisément celle que les habitants de Cos avaient choisi de préférence à celle de Cnide dont la nudité les choquait[89]. Mais on ne peut pas totalement exclure qu'il puisse s'agir de l'énigmatique Pseliūmenē également évoquée par Pline l'ancien dans la liste qu'il dresse des œuvres de Praxitèle[90],[91]. Adolf Furtwängler[92], qui au XIXe siècle a tenté de reconstituer la carrière de Praxitèle[93], considère clairement que l'Aphrodite de Thespie nous est conservée par la Vénus d'Arles en la situant antérieurement au groupe des Aphrodites de Cos et de Cnide produit vers L'analogie de cette statue avec l'Eiréné et le Satyre verseur pourrait effectivement attester qu'elle fut sculptée au début de la carrière de l'artiste vers 360. De même que la demi-nudité qui aurait préparé celle totale de l'Aphrodite de Cnide, au floruit de sa carrière, bien que, selon un raisonnement aussi spécieux[94], il est possible d'inverser la chronologie des Aphrodites d'Arles et de Cnide sur l'idée que le nu intégral pourrait représenter Phryné dans tout l'éclat de sa beauté, alors que le voile de l'Arlésienne cacherait utilement une nudité un peu flétrie[95],[96]. À contrario, Salomon Reinach suggère un auteur et une datation antérieure remontant à la fin de carrière de Céphisodote, le père présomptif de Praxitèle[97]. Finalement, la thèse de Furtwängler, en faveur d'une œuvre de jeunesse, au même titre que Le Satyre verseur ou encore L’Artémis de Dresde, est plutôt admise mais fait partie, elle aussi, d'un débat qui n'est pas clos[98].

Une attribution en débat

Cette attribution praxitèlienne qui globalement demeure incertaine fait l'objet de prises de positions contrastées[99]. Comme le soulignent Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez[100], il faut savoir trouver aujourd'hui son chemin entre l’enthousiasme positiviste d’Antonio Corso qui continue de proposer une liste constamment grandissante de types statuaires « praxitéliens[101] », et de l’autre côté le scepticisme extrême de Brunilde Sismondo Ridgway, qui n’accepte que l’Aphrodite de Cnide comme la seule œuvre plus ou moins assurée du grand maître[102]. Pour Ridgway, le traitement de la draperie lourd, statique voire illogique illustrerait plutôt un « à la manière de » de l'époque augustéenne[103] et la Vénus d’Arles, pourrait être une création néo-classique purement romaine destinée à la décoration du théâtre d'Arles construit sous Auguste, en écho au décor du théâtre de Dionysos à Athènes, remanié juste auparavant; autrement dit, deux théâtres à la décoration quasi contemporaine et un même type[104], ce qui apparenterait cette Vénus à la statuaire romaine de la fin du Ier siècle av. J.-C. L'interprétation des plis apparait en tout cas plus stylisée que celle de la Vénus du Capitole. La forme aplatie de la statue plaide également pour une réalisation spécialement adaptée à sa destination d'ornement, par exemple d'une niche, comme le souligne Jules Formigé (supra) ce qui, toutefois, n'infirme pas qu'il puisse s'agir d'une copie adaptée d'un original grec. Même Cécile Carrier, qui suggère pourtant clairement une réalisation formatée propre à l'ère augustéenne (infra) — probablement une « tête de série » respectant les normes officielles, issue d'un atelier romain — ne nie pas que le modèle utilisé est « d'évidence » l'Aphrodite semi-drapée de Praxitèle[105]. Malgré les vives controverses qu'il relève, Emmanuel Daydé conclut pareillement que le modèle ne peut provenir que du maître[106]. D'ailleurs, Alain Pasquier réfute la thèse et la datation de Ridgway[107] et revient à l’ancienne proposition d’Adolf Furtwängler qui, comme la plupart des chercheurs, rattache la Vénus d'Arles à la statuaire grecque du début des années 360 av. J.-C.[108].

Une Vénus « retouchée »

Sa restauration pour Versailles

Conformément à la pratique de l’époque, le sculpteur François Girardon, collaborateur de Le Brun, retouche par la suite la Vénus à la demande de Louis XIV qui, en 1683, s’était fait offrir « la plus belle statue découverte en France »[109], à peu de frais[110], pour orner la Galerie des glaces à Versailles ; elle y prit effectivement place le 18 avril 1685[111] à son extrémité septentrionale, adossée au Salon de la Guerre[112],[113], en compagnie de six autres antiques en pieds — certaines également passée par les mains de Girardon — adossées au dit salon ou à son vis-à-vis le Salon de la Paix, ou ornant les niches qui alternent avec les arcades de miroirs le long de la grande Galerie[114]. Cependant, la restauration qui, prenant parti sur la fonction de la statue, va jusqu'à inventer une reconstruction des bras fut critiquée au-delà de son principe car on pensa — à tort — que Girardon avait atteint gravement à l'intégrité matérielle de l'œuvre originelle.

Portée et pertinence de la restauration de Girardon

Les parties principales (en bleu) primitivement ajoutées (bras), remodelées ou restaurée (arasement du tenon, bas du cou, ruban...) par Girardon[115].
Pâris choisit Aphrodite pour lui remettre la pomme d'or de la Discorde destinée à la plus belle (Le Jugement de Pâris - Juan de Juanes, 1507-1579).

Parties touchées par la restauration - En 1684, après avoir reçu l'aval du roi sur son projet[116], Girardon restaure la tête (bout du nez, bas du cou et oreille gauche), le devant du gros orteil droit, le pied droit lui-même, les sandales et le tour de la plinthe (socle). Il supprime les étais (tenons) qui subsistaient sur la face externe de la hanche droite, ainsi que sur l'épaule droite, ce dernier ayant été transformé en ruban. On l'a soupçonné faussement d'avoir repris sévèrement le modelé du buste ainsi que le tracé des plis[117] (cf. infra) mais il repositionne le vêtement sur le pied gaucheRance 1890, p. 368, efface les éraflures superficielles pour homogénéiser la surface de la sculpture. On pensa à tort qu'il avait très sensiblement modifié l'inclinaison de la tête pour orienter le regard de la vénus vers son nouvel attribut[118]. En fait, la partie inférieure de l’himation, au revers, a été refaite au cours d’une seconde intervention, peut-être après le transport de l’œuvre de Versailles à Paris, entre 1789 et 1800. À cette occasion la tête avait été séparée du corps et la position erronée qu’elle occupait après avoir été remise en place (trop poussée vers l’épaule gauche) ne fut rectifiée que lors de la dernière restauration en 1990-1991[119].

Mais surtout, Girardon ajoute les bras, un bras droit levé (entraînant probablement l'ajustement de l'épaule)[120] et un avant-bras gauche avec une partie du drapé qui s’y rattache. ll y place deux attributs qui, pour les anciens, a priori s’excluent[119] : la pomme dans la main droite (en référence à la victoire remportée par Aphrodite lors du Jugement de Pâris qui la désigne comme la plus belle) et le miroir dans la main gauche, censé refléter sa beauté triomphante (victorieuse) mais qui pourrait être un gage donné à ceux qui penchaient pour une Vénus au bain (cf. Terrin infra).

Comparaison entre l'Aphrodite acéphale du Capitole et la Vénus d'Arles.

Hypothèses sur la restitution des bras et la fonction de la Vénus - Bien que pouvant paraître « vraisemblable »[121], l'authenticité de cette interprétation par Girardon qui prend aussi parti sur la fonction qu'avait la statue est sujette à caution. Ainsi, d'autres hypothèses peuvent être avancées sur l'état initial de la Vénus, comme d'imaginer par exemple que le bras droit rejoignait plutôt la chevelure, ce que d'ailleurs avait envisagé Girardon lui-même et ce que pensent certains auteurs du XIXe siècle[122]. Cependant, la présence du tenon sur la hanche semble infirmer qu'il supporta autant de hauteur[123]. D’autres copies de ce type (par exemple, une réplique acéphale au Musée du Capitole-Montemartini à Rome - photo - ou la Vénus de Townley du British Museum)[124] laissent pourtant à penser que le bras droit aurait dû être davantage levé[125] et que la main aurait dû revenir effectivement vers la tête, mais sans la toucher[126] ; cette main pouvant par exemple tenir un peigne même si, à l'évidence, la coiffure de la Vénus ne demande plus aucun soin. En revanche, la position du bras gauche semble correcte à ceci près que la partie déjà en place avait sans doute été rapportée au moment de la reconstruction initiale[119].

Les hypothèses qui spéculent sur la fonction qu'avait la statue semblent admettre majoritairement ce positionnement des bras. Mais plutôt que l'ode à la beauté victorieuse retenue par Girardon, la plus constante s'appuie sur la légende de la filiation adoptive d'Auguste avec Vénus et le triomphe des armes que cette dernière peut incarner, particulièrement à Arles où s'établirent les vétérans de la Legio VI Victrix, ce qui va dans le sens de la symbolique ornementale du théâtre d'Arles (supra). Ainsi, au XVIIe siècle, Primi Visconti notamment (mais aussi Schweighaeuser et Millin), soutient que la Vénus tenait d'une main le casque de Mars ou d'Énée et de l'autre une lance[127],[128] ; c'est la thèse de la « Vénus Victrix » armée, reprise au XIXe siècle par le conservateur des antiques au musée du Louvre Jean-Baptiste de Clarac[129] et aujourd'hui par Cécile Carrier, notamment, pour qui la Vénus célébrant Auguste [Victoria Augusti] dépose les armes après la victoire[130]. Selon cette auteure, qui passe en revue les différentes versions historiques de la Vénus Victrix, elle devait plutôt tenir un glaive de la main gauche, alors que le bras droit levé tenait la courroie du baudrier qu'elle est en train d'enlever, ce qui lui fait baisser la tête. Un bouclier devait être déposé sur le côté[131]. Le Louvre tient donc pour probable qu'il s'agit d'une Vénus Victrix[132].

À contrario, Jules Formigé qui s'inspirait d'une Vénus découverte près d'Agen, suggère que le bras droit s'abaissait peut être vers le bord du manteau, comme pour le retenir, ce que semblent justifier l'amorce initiale du bras et le tenon originel sur la hanche[133], bien que la présence de ce dernier ne contredit pas formellement l'hypothèse précédente[134]. Faisant la même observation quant à l'amorce de l'épaule, Claude Terrin avait déjà suggéré dans son premier ouvrage (1680) un bras abaissé posé en appui sur la hanche pour soutenir un petit vase d'essence ou d'eau de senteur, que les yeux de la Vénus et sa tête inclinée de ce côté contemplaient. En toute dissidence, Arthur Malher voyait même dans la dame d'Arles une fileuse en référence à la Kalagousa de Praxitèle et plaçait une quenouille dans la main gauche dont la droite déviderait la laine[135].

Si les attributs choisis par Girardon paraissent purement hypothétiques par rapport à la thèse dominante d'une Victrix armée, plutôt que victorieuse des cœurs, l'hypothèse controversée de la pomme associée à une Vénus n'est pas totalement absurde en soi[136], nonobstant le risque de surabonder ainsi la « pomme de discorde » ; ni celle, par ailleurs, du miroir (disparu), même si son style décalé interpelle[137], s'il s'agissait d'une Vénus au bain, comme le suggère implicitement Terrin[138] et comme le défendit le comte de Caylus précité[48] et même le Louvre un temps[139]. Là encore le débat n'est pas totalement clos mais cette incertitude affaibli le parti pris pourtant plausible de Girardon.

Mise en cause de la restauration de Girardon

Au-delà de la discussion sur la vraisemblance de la position des bras qui déjà alimente la critique de la Vénus, le principe même de cette restauration contredit radicalement la ligne de conduite qui s'impose à partir de la fin du XIXe siècle, jusqu'à ce jour, c'est-à-dire une conservation en l'état - dite « archéologique » - restaurée pour une consolidation surtout matérielle[140], une méthode qui est appliquée par exemple à la Vénus de Milo deux siècles plus tard, bien que cette dernière échappât de justesse à une reconstitution en tout point semblable à la Vénus d'Arles[141].

Antoine Héron de Villefosse, fossoyeur de la Vénus d'Arles, mourut (1919) avant de pouvoir rétablir la réputation de la vénus.

Comparée à sa notoriété passée, telle est l'une des raisons de la relative disgrâce de la Vénus d'Arles, en cette époque contemporaine avide d'authenticité patinée[142], même si d'autres hypothèses complémentaires sont avancées[143], notoirement aggravée d'une méprise navrante sur l'ampleur réelle de cette restauration à l'origine d'une condamnation sévère de la statue et de son déclassement.

Aussi, même si l'interprétation de Girardon peut être considérée en soi comme un geste artistique de qualité, que des spécialistes comme Charles Picard, Henri Lechat et Étienne Michon (par exemple) défendirent[144], elle fut le plus souvent dénigrée à l'époque moderne[145],[146],[147],[148], notamment parce qu'on supposait un sévère « ravalement » de la statue, consécutivement à la découverte par Jules Formigé d'une copie, présumée contemporaine de son départ pour Versailles, qu'il prenait — à tort — pour référence[149]. Pendant la plus grande partie du XXe siècle on dénonce ainsi une grave trahison de l'œuvre originelle, à la suite notamment du réquisitoire fameux qu'Antoine Héron de Villefosse, conservateur de la sculpture grecque et romaine au Louvre et membre de l'Institut, prononce en 1911 à l'encontre de la Vénus d'Arles en relayant la « découverte » de Formigé[150],[151], quitte à se fonder sur des données qui se sont avérées peu fiables par la suite[152] réalisées à l'époque de la découverte qui, malgré un relevé coté, ne sont peut-être pas si fidèles qu'attendu[153]. Déjà à l'époque, quelques spécialistes tempèrent pourtant sérieusement la critique de Formigé[154] mais l'autorité de Héron de Villefosse prévalut et la thèse de Formigé ne sera anéantie pour l'essentiel qu'à la fin du siècle, en 1995.

Néanmoins, l'idée très ancrée que l'œuvre a gravement été dénaturée persiste encore et on commence à peine à rendre justice à la Vénus sur ce point[155] ; ce qui n'efface pas les écrit antérieurs, d'autant qu'Internet leur donne désormais une certaine survivance[156].

Cette question écartée, la Vénus d'Arles reste, avec les bras que lui a donné Girardon, un exemple typique du style de restauration-reconstruction des antiques qui était faite à cette époque et depuis la Renaissance, notamment en France et en Italie[157] — inimaginable aujourd'hui — et qui peut choquer les puristes contemporains[158] ; sans toutefois que cela soit unanime[159]. De ce fait, elle est un témoin important de la réception de l'art grec à l'époque moderne et, consécutivement, des modes successives ayant traversé la science archéologique[160]. Nonobstant, la restauration de l'antique arlésienne ne choqua qu'à partir de 1911, après l'affaire Formigé[161], la Vénus d'Arles devenant à cette occasion le symbole emblématique des « errements » du passé en la matière[162],[163], même si notre notion de l'« authenticité » reste très subjective[164].

Dans le cas de la Vénus d'Arles on doit préciser que Girardon fut conduit par une double nécessité : bien marquer l'identité vénusienne de la statue alors que jusque-là on la prenait pour une Diane[165], quitte à être redondant sur les attributs ; apprêter un futur ornement de la prestigieuse galerie des glaces qui ne pouvait donc qu'être complet et en parfait état, selon les usages sculpturaux en vigueur, l'éminence du lieu et le souhait impérieux du Roi[166].

Spéculations sur l'état initial de la statue

Comme il a été dit, la statue fut reconstituée à partir de la découverte de plusieurs fragments, sans que l'on retrouve jamais les bras ni aucun autre attribut, raison de la querelle évoquée (supra). C'est dans cet état qu'elle fut livrée à Girardon mais on voulut en garder la mémoire avant sa restauration.

Copie de la Vénus d'Arles qui fut attribuée à Péru par erreur (Musée départemental Arles antique).

Une copie (en plâtre) dans son allure initiale — sans bras — se trouve à Arles, à l'intérieur du Musée de l'Arles et de la Provence antiques (ou Musée départemental de l'Arles Antique, dit « le Musée Bleu »)[167]. Celle-ci fut longtemps attribuée à un grand sculpteur local Jean Péru qui avait effectivement réalisé le premier moulage de l'original, avant qu'il ne parte pour Versailles. Il en fit d'ailleurs trois au total[168], sachant au surplus qu'il y en eut au moins sept autres réalisés par des artisans italiens[169],[170]. On sait aussi que la copie maître de Péru, exposée à l'époque à l'Hôtel de ville d'Arles (supra), fut endommagée à la Révolution par des sans-culotte qui mutilèrent notamment la poitrine à coups de sabre. Réparée, elle disparut[171].

Tenon visible sur la copie exposée au Musée départemental Arles antique.

On crut l'avoir retrouvée, mais on sait maintenant que la copie actuellement exposée au Musée d'Arles, dénichée par hasard par l'architecte en chef Jean Formigé et son fils Jules, dans les greniers de l’école municipale de dessin de la ville d'Arles en 1911 — ce qui avait fait grand bruit à l’époque, malgré l'absence de preuve formelle — n'est qu'un tirage de deuxième série (dit « surmoulage »), plus tardif.

Elle semblait pourtant, par défaut, la représentation présumée fidèle de ce qu'a été la statue avant l'intervention de Girardon. La présence du tenon originel sur la hanche droite, éliminé sur le marbre du Louvre, le laissait supposer. Selon Cécile Carrier, le dispositif dont il devait constituer le support devait être placé en diagonale par rapport au corps et devait rejoindre l'humérus juste au-dessus du coude[172]. De fait, c'est un élément connu et incontestable de la statue dans son état d'origine attesté par de vieilles gravures[173]. À l'époque, ajouté à la localisation plausible de la découverte, cela suffit. Du coup, les différences entre la copie et l'original du Louvre ne manquèrent pas de surprendre les experts. Par exemple, la tête n'avait pas la même position, la poitrine est nettement plus volumineuse et le déhanché semble avoir plus d'ampleur. C'est pourquoi on pensa assez longtemps que Girardon avait délibérément et gravement trahi le modelé original en marbre, ce qui va porter un préjudice durable à la notoriété de la statue du Louvre (supra).

Copie au Palais des Études - École des Beaux-Arts, Paris.

Pourtant, s'ajoutant à la partialité de la comparaison photographique qui appuyait à l'époque la démonstration des outrages que dénonçait Formigé (cf. Henri Lechat précité)[154], la question de la parfaite authenticité de cette copie aurait dû se poser d'emblée du fait : qu'on savait dès l'origine que la poitrine de la Vénus de Péru pouvait ne pas être en l'état initial puisqu'elle avait nécessairement été restaurée ; d'autre part, qu'on pouvait noter sur la copie retrouvée que manquaient, sur l'épaule droite, les fragments d'une bandelette attestée, elle aussi, par lesdites gravures anciennes[174]. Il fallut néanmoins attendre les résultats d'un scanner fait en 1995, à l'occasion de sa restauration[175] pour découvrir que le plâtre n'était finalement qu'un surmoulage rudimentaire, ayant visiblement fait l'objet, en outre, de plusieurs restaurations grossières, qui le discréditent totalement en tant qu'étalon de l'état initial de la Vénus du Louvre[176]. En témoigne a contrario une autre copie conservée dans la Petite Écurie de Versailles qui constitue désormais un meilleur point de repère[177] même si le périmètre très précis de l'intervention de Girardon conserve sa part de mystère.

La copie qui est toujours exposée au Musée de l'Arles Antique, au cœur de la patrie d'origine de son modèle, outre qu'elle donne une idée de l'état initial de la statue sans ses bras, reste cependant l'un des plus anciens plâtres de la Vénus d'Arles (le Musée le date du XVIIIe siècle) - elle est d'ailleurs présentée comme une des copies de l'original de Jean Péru[178] - et constitue un témoignage troublant de son parcours mouvementé, qui in fine aura traversé l'histoire et l'évolution de l'analyse scientifique des œuvres, du seul œil aguerri de l'expert à l'accélérateur de particules, en passant présentement par l'usage de la photo puis du scanner, ce dont la Vénus du Louvre a eu successivement à pâtir puis à se louer[179]. Aujourd'hui, la modélisation en 3D pourrait être envisagée pour mieux étudier l'œuvre[180].

D'autres copies - sans bras - de moindre intérêt historique, existent en sus du moulage de Versailles (précité), comme celle que conserve l'École des Beaux-Arts de Paris, qui orne la Cour du Palais des Études[181], l'une des deux versions que présente le Musée des Moulages de l'université Paul-Valéry de Montpellier[182] et celle conservée par le Museon Arlaten (CERCO)[183] à Arles depuis la réfection du musée[184],[185], sans compter toutes les copies didactiques en plâtre[186].

Notoriété de la Vénus restaurée

Visibilité et postérité de la statue restaurée

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À l'Hôtel de ville d'Arles, une copie de sa Vénus offerte par Girardon lui-même a finalement remplacé l'original parti au Louvre, auquel avait d'abord succédé la vraie copie de Péru (sans bras) aujourd'hui disparue.
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La Vénus d'Arles au Louvre (Ma 439) devant la Vénus de Milo (2010).
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Vue d'un autre angle (2020) ; en arrière-plan la Venus Cesi (Louvre, Ma 437).

La statue originale — Ainsi restaurée par Girardon, la Vénus orne Versailles jusqu’en 1797 (soit pendant 112 ans), date à laquelle elle fut réquisitionnée pour les musées nationaux. Aujourd'hui, et depuis plus de deux siècles[187], elle est au Louvre et fait partie des expositions permanentes[188]. Au début du XXe siècle elle était encore présentée de manière fort avantageuse dans une loge monumentale pour un hommage à Praxitèle[189]. Dans le courant du XXe siècle et au tout début des années 2000 elle était exposée dans la même galerie, mais — conséquence de « l'effet Formigé » ? — plus modestement puisqu'elle était reléguée presque au ras du sol contre un pilier, Melpomène ayant pris sa place dans la grande loge[190].

Cependant, depuis le début du XXIe siècle la Vénus d'Arles est nettement mieux mise en valeur, au Louvre, comme en extérieur, illustrant ainsi plusieurs expositions.

En 2007, elle fut l'emblème d'une exposition du Louvre consacrée à Praxitèle[191]. Peu après cet événement elle fut placée dans les réserves du Musée et n'était plus visible, dans l'attente d'une réorganisation des salles dédiées aux antiques[192]. Auparavant et bien qu'il soit délicat de la faire voyager[193], elle fut cependant encore exposée en Asie[194]. Ensuite, certains regrettèrent son absence en 2009 lors d'une exposition réalisée à Arles en partenariat avec le Musée du Louvre[195].

Depuis juillet 2010, après un léger « lifting »[196], elle a retrouvé sa place au Louvre, toujours dans la même galerie, non loin de la Vénus de Milo, déplacée à cet endroit, à qui elle sert d'ultime invitation dans les nouvelles salles rouvertes au public pour mettre en valeur les antiques grecques, dans l'aile Sully (également accessible par l'aile Denon), à l’angle sud-ouest de la Cour carrée du Louvre[197]. Simultanément le Louvre illustre sa page internet d'appel au don avec une représentation de la Vénus d'Arles[198]. C'est ensuite un retour nostalgique dans son histoire. De novembre 2012 à mars 2013, après plus de deux siècles d'absence, la Vénus revient provisoirement au château de Versailles pour l'exposition « Versailles & l'Antique » dont elle est l'une des têtes d'affiche[199],[200]. Pareillement mise en avant, elle est ensuite visible temporairement au Musée de l'Arles Antique pour les besoins de l'exposition « Rodin, la lumière de l'antique » (avril à septembre 2013)[201] qui évoque les sculptures antiques ayant inspiré l’artiste[202]. Ainsi la Vénus a-t-elle retrouvé provisoirement Arles après 330 ans d'absence. La même année, la Monnaie de Paris édite une médaille touristique à l'effigie de la Vénus ; une autre médaille sera éditée en 2017. De retour à Paris, on retrouve la statue au Grand Palais pour l'exposition « Moi Auguste Empereur de Rome » (19 mars/13 juillet 2014)[203] avant de reprendre sa place au Louvre. En 2017, il est envisagé (en vain à ce jour) de la prêter temporairement au Musée de l'Arles Antique[204] mais on la retrouve finalement à Genève en février 2019 pour l'exposition « César et le Rhône. Chefs-d’œuvre antiques d’Arles » jusqu'au 26 mai[205].

Les copies — De nombreuses copies (statues et statuettes) sont disséminées de par le monde[206]. En 2007, l’Atelier de moulage du Louvre proposait encore des copies de la Vénus d'Arles en résine faisant 2,10 m de hauteur (avec socle) [23] ainsi que des reproductions de la tête seule. Il faut maintenant faire appel aux fournisseurs privés [24], parfois se contenter d'un format réduit [25], [26] et [27]. Cependant, l'Atelier de moulage propose toujours d'effectuer des copies à la demande, notamment pour les collectivités publiques : catalogue et Arielle Lebrun explique même comment se font les moulages à partir de l'exemple de la Vénus d'Arles[207].

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Interprétation de la Vénus d'Arles au XIXe siècle par Ludwig von Hofer (de) (Stuttgart).

En France, en dehors des expositions itinérantes de moulages que propose ponctuellement la Réunion des musées nationaux[208],[209], et bien qu'elles ne soient pas toutes connues[210], on trouve actuellement des copies de cette restauration, grandeur nature[211], avec son ruban intact, par exemple :
en extérieur, depuis 1909 à Angers (Jardin du mail), une reproduction en fonte du Val d'Osne[212], depuis 1903 à Chantilly en provenance du même fondeur (vertugadin du parc du château, face à son vis-à-vis l'Arès Borghèse)[213],[214], à Gap (Passage Rolland, derrière la Chambre de Commerce)[215], au Château de Vincennes, deux copies, dont une endommagée (galeries en arcades du pavillon royal)[216], depuis 2000 à Montpellier (jardin de Zeus, quartier Antigone)[217] où la statue, renversée en 2010, fut le théâtre d'un événement artistique[218] ; enfin, il semble qu'à l'époque de la présence de l'original dans la galerie des Glaces existait une reproduction en fonte placée dans le jardin de Versailles. Cette copie aurait disparu[219] ;
en intérieur, également à Montpellier, au Musée des Moulages de l'université Paul-Valéry[182], depuis 1999, près de Nice au sein de la villa grecque Kérylos (galerie des Aphrodites, in galerie des Antiques) à Beaulieu-sur-Mer[220] où l'on peut lire au pied de la statue : « Elle était considérée [au moment de sa découverte] comme l'une des plus belles Antiques de France et peut être du monde ». On trouve aussi une copie au Château de La Ferté-Saint-Aubin (hall d'entrée)[221] et à Arles, d'une part au sein du Musée de l'Arles Antique (elle était même visible de l'extérieur derrière la façade vitrée[222] avant la transformation du site[223]), d'autre part dans l’Hôtel de Ville (escalier d’honneur) où la vieille copie resta décapitée pendant 15 ans[224] et enfin, au Museon Arlaten (CERCO depuis la réfection du musée)[183],[184],[185]. Aux Petites Écuries de Versailles, un des deux moulages en plâtre de la Vénus d'Arles encore visibles est celle de la statue retouchée[225].

À l'étranger, entre autres, le musée archéologique de Grenade (Espagne), le musée des Antiques de Saskatoon (Canada)[226] ainsi que le musée national des Beaux-Arts de Rio de Janeiro (Brésil)[227] présentent également une copie grandeur nature. Une copie en zinc, moulée par Moritz Geiss (de), à Berlin, acquise par la reine d'Angleterre Victoria (comme cadeau au Prince consort Albert), est érigée en 1858 dans les jardins de sa résidence d'été à Osborne House (Royaume-Uni)[228]. Au XIXe siècle, le sculpteur Ludwig von Hofer (de) fait une copie, qu'il adapte à son époque, pour orner le jardin du château de Stuttgart (Allemagne)[229].

C'est généralement sous cet aspect que lui a donné Girardon qu'elle est représentée dans l'iconographie moderne et médiatisée. En 2006, une copie de la Vénus d'Arles apparaît dans l'une des scènes du film « V pour Vendetta » dans le décor de l'antre du héros M. V. (en complément voir la partie sculpture infra).

Un type iconographique — On dit parfois d'une Vénus qu'elle est « de type d'Arles », notamment lorsqu'elle est de style classique, à demie dénudée et qu'elle tient des attributs dans ses mains. Les plus fameux exemples sont, d'une part une antique en marbre encore à Versailles dite la « Vénus Cesi »[230] et, d'autre part, l'Aphrodite acéphale du Capitole (supra), sans compter d'autres statues clairement rattachées à ce type[71],[231]. Dans son ouvrage Johan Flemberg présente des statues très proches du type d'Arles, dans l'attitude et le mouvement[232]. Dans sa thèse sur la Syrie romaine, Nada Ghraoui dénombre vingt-huit cas relevant de ce type dans son champ d'investigation[233]. (Voir aussi les créations artistiques autour de la Vénus infra.)

Éloges d'experts sur la Vénus d'Arles

Le visage de la Vénus d'Arles serait « porté à la perfection » (Charles Lenthéric).

Telle qu'elle se présente aujourd'hui, la Vénus d'Arles a de quoi séduire notre subjectivité comme elle subjuguait encore au XIXe siècle, jusqu'au début du XXe siècle, certaines élites qui, postérieurement à la découverte de la Vénus de Milo, maintenaient l'antique Arlésienne au premier rang[234], nonobstant les critiques qu'engendra sa restauration (supra).

Nombre de spécialistes, particulièrement Louis Jacquemin et Charles Lenthéric, et des critiques d'Art de l'époque (mais pas seulement, comme Pierre Rosenberg au XXIe siècle) se sont enthousiasmés pour la plastique de la Vénus d'Arles, retenant chacun différents motifs. Par goût du drapé, on peut ainsi apprécier une Vénus d'Arles qui émerge lentement et souplement de sa gangue de plis, dont les détails sont soignés, « qui s'enroule autour de ses hanches et de ses cuisses avec beaucoup de souplesse et de style »[235]. Une draperie qui serait remarquable « par la science du jet, du mouvement et de la pose, autant que par la manière toute magistrale dont s'en trouvent traités les divers accidents »[236], et ce, nonobstant les critiques de Ridgway (précitée) sur la lourdeur et le manque de réalisme des plis. Tandis que pour d'autres, le drapé semble de moindre intérêt comparé « à la tendresse manifestée dans le buste de la Vénus d'Arles[237] » qui, légèrement infléchi, se développe suivant des lignes « d'une pureté exquise[238] ». Reste le visage qui avec son doux modelé, équilibré par la régularité des traits, serait « porté à la perfection avec la Vénus d'Arles[239] ».

Cependant pour le critique d'Art Jacques Bins de Saint-Victor, si par le détail, la Vénus excelle : « il est impossible de manier le marbre avec plus de sentiment et de délicatesse ; de tracer des contours plus suaves et plus fins, le motif de la draperie est charmant et le travail en est admirable », néanmoins l'« aplatissement extraordinaire » de l'ensemble (effet niche) le dérange[240].

Finalement, plus pudique (question de période aussi) et pouvant paraître de prime abord moins voluptueuse que la Vénus de Milo[241], certains regrettant qu'elle n'en ait ni la gorge, ni les épaules[242] malgré sa grâce féminine[243], et cependant moins rigide que les postures les plus classiques, elle peut plaire au contraire par sa douce prestance de déesse olympienne intemporelle, subtilement avenante et surtout « si vivante », selon la sentence sans appel de Louis Jacquemin[244], que l'on adhère ou non aux attributs ajoutés lors de sa restauration[245],[246].

Une Vénus « mythique »

La Vénus d'Arles a déclenché une passion identitaire qui a pu inspirer le mythe de l'Arlésienne[247] et a simultanément inspiré les artistes évoqués ci-après, dans l'art littéraire ou représentatif, jusqu'à nos jours.

Le thème de l'Arlésienne

Cette Vénus est la patronne des Arlésiennes pour lesquelles elle fut un idéal de beauté[248]. Elle devient ainsi le modèle de l'Arlésienne[249]. Une vieille tradition arlésienne relie même abusivement Praxitèle à la légendaire beauté des Arlésiennes dont la Vénus d'Arles serait la synthèse[250]. Le musée du Louvre explique aussi comment après que l'on a apparenté la « race arlésienne » aux Romains, aux Grecs et aux Sarrasins, la Vénus d'Arles est entrée dans l'arbre généalogique des Arlésiennes en qualité d'aïeule, « adoptée » en cette qualité par Frédéric Mistral et les ethnographes de la deuxième moitié du XIXe siècle qui la magnifièrent[251]. Ainsi, l'adhésion populaire à cette filiation quasi charnelle et la dévotion pour son modèle de beauté symbole de pureté (frisant la « névrose fétichiste » selon Le Louvre[251]), les mystères qui l'entourèrent au XVIIe siècle (suspense des fouilles et changement d'identité), la nostalgie populaire et l'émotion consécutives à son départ forcé pour Versailles, sa métamorphose par Girardon, de même que son absence et ses réapparitions évanescentes (à travers celles de ses copies)[252], sont probablement la principale source d'inspiration du fameux mythe de l'Arlésienne qui traduit le poids d'une présence récurrente en quelque sorte invisible et presque imaginaire[253],[254], bien avant que Prosper Mérimée, par ailleurs inspecteur général des monuments historiques, ne s'en inspire — très partiellement — pour sa maléfique Vénus d'Ille (nouvelle de 1837)[255], et qu'Alphonse Daudet ne s'en empare (L'Arlésienne des Lettres de mon moulin en 1869), lui qui fréquentait Mistral et partageait son émoi devant la Vénus d'Arles[256],[257]. Mais c'est Daudet qui fit de ce sentiment populaire diffus un mythe littéraire romanesque.

Augustin Dumas, Arlésienne à la Vénus (vers 1860), Arles, Museon Arlaten.

Comme le dit notamment Estelle Mathé-Rouquette[258], ainsi que d'autres auteurs sur la même ligne[259],[260],[261] : « Cette statue a laissé aux hommes de la ville une absence, dont ils ont fait un mythe, et l'assurance d'une perpétuelle renaissance par le sang, qui, de ses veines imaginées, a coulé dans celles des Arlésiennes. »

Le portrait d’une Arlésienne peint par Augustin Dumas symbolise cette filiation mythique. Comme le musée départemental d'Ethnographie d'Arles (Museon Arlaten) le souligne[262] : « La présence près du portrait en buste d’une reproduction miniature de la Vénus d’Arles, que la jeune fille effleure de la main, suggère des liens entre cette arlésienne assimilée à un archétype et une histoire locale glorieuse. […] Au XIXe siècle en effet, bon nombre d’artistes contribuent au mythe d’une filiation entre Arles et la Grèce antique, personnalisée à travers l’image de la femme : “Les femmes d’Arles sont en quelque sorte les Athéniennes de la Provence”, affirmait par exemple le poète Jules Canonge en 1841. En représentant la Vénus d’Arles, le peintre s’inscrit dans cette tradition. »

Bernard Thaon résume[263] : « La Vénus d'Arles ne se réduit pas au bloc de marbre chéri de quelques esthètes […] mais se multiplie au travers des filles d'Arles. »

Théodore Aubanel célébra la Vénus d'Arles mieux que quiconque.

Un vieux poème provençal, le plus célèbre du félibre Théodore Aubanel (XIXe siècle), s'intitule « La Vénus d'Arles ». Ce poème « fougueux » traduit la dévotion que la Vénus a suscitée et ce lien de sang évoqué plus haut[264]. Le texte commence par « Tu es belle, ô Vénus d’Arles, à faire devenir fou ! » (traduit en français) et contient notamment cet extrait :

[…]
O douço Venus d'Arle ! O fado de jouvènço !
Ta bèuta que clarejo en touto la Prouvènço,
Fai bello nòsti fiho e nòsti drole san !
Souto aquelo car bruno, o Venus ! i'a toun sang,
Sèmpre viéu, sèmpre caud. E nòsti chato alerto,
Vaqui perqué s'envan la peitrino duberto !
E nosti gai jouvènt, vaqui perqué soun fort
I lucho de l'amour, di brau e de la mort !…
E vaqui perqué t'ame, e ta bèuta m'engano,
E perqué iéu crestian, te cante, o grand pagano !…

([…]
Ô douce Vénus d'Arles ! Ô fée de jouvence !
Ta beauté qui rayonne sur toute la Provence,
Fait belles nos filles et sains nos jeunes gens !
Sous cette chair brune, ô Vénus ! Il y a ton sang,
Toujours vif, toujours chaud. Et nos jeunes filles alertes,
Voilà pourquoi elles s'en vont la poitrine ouverte !
Et nos gais jeunes hommes, voilà pourquoi ils sont forts.
Aux luttes des taureaux, de l'amour, et de la mort !…
Et voilà pourquoi je t'aime, que ta beauté est mienne [m'ensorcelle],
Et pourquoi, moi chrétien, je te chante, ô grande païenne !…[265])

Frédéric Mistral exalta son histoire de l'ethnologie provençale en la plaçant sous l'autorité tutélaire de la Vénus d'Arles[266].

Aubanel traduira lui-même en 1891 le texte complet en français[267] et amant fervent et passionné de sa beauté plastique, il fera souvent référence à la Vénus d'Arles[268]. En dehors des diatribes poétiques qui alimentèrent la polémique savante du XVIIe siècle (dont celle d'Antoine Magnin)[269], d'autres poètes comme Georges Sylvain[270] puis François Porché lui emboîtent le pas au XXe siècle[271]. Frédéric Mistral lui-même évoque la belle à plusieurs reprises[272] ; il écrira en particulier ces vers dans son œuvre majeure, Mireille, pour laquelle il reçut le prix Nobel de littérature :

Un vòu de chato viroulavon,
E su'n refrin qu'ensèn quilavon,
En danso ardènto se giblavon
Autour d'un flo de marbre en quau disien Venus
Canten Venus, la grand divesso :
De quau prouvèn touto alegresso !
Canten Venus, la segnouresso,
La maire de la terro e dóu pople arlaten !…

(Un essaim de jeunes filles tournoyait,
Et se tordait en danses ardentes,
Autour d'une statue de marbre qu'on appelait Vénus
Et elles répétaient en chœur de leurs voix stridentes :
Chantons Vénus, la grande déesse
De qui vient tout le bonheur !
Chantons Vénus la souveraine,
La Mère de la terre et du peuple d'Arles !…
— F. Mistral, Mireille, ch. XI)

Bien d'autres écrivains célèbres, ou moins parce qu'ils sont régionaux, prennent la Vénus pour un étalon de la beauté, de Chateaubriand à Flaubert, entre autres, en passant par George Sand[273] mais aussi Laurent Pierre Bérenger en 1786[248], Richard Lesclide en 1886[274] et Charles de Martrin-Donos en 1896[275]etc.

Alexandre Dumas participe ainsi à ce mouvement :

« Une belle jeune fille aux cheveux noirs comme le jais, aux yeux veloutés comme ceux de la gazelle, tenait debout, adossée à une cloison, et froissait entre ses doigts effilés et d'un dessin antique une bruyère innocente dont elle arrachait les fleurs, et dont les débris jonchaient déjà le sol ; en outre, ses bras nus jusqu'au coude, ses bras brunis, mais qui semblaient modelés sur ceux de la Vénus d'Arles, frémissaient d'une sorte d'impatience fébrile[276]… »

Stendhal lui-même écrit :

« Quand j'étais à Marseille, je rencontrai au château Borelli, où j'allais presque tous les soirs,
une société de dames arlésiennes qui étaient venues voir ce joli parc.
La renommée n'est qu'équitable quand elle parle de leur beauté.
Ce sont des cheveux d'un noir d'ébène, tranchant sur un front d'une blancheur éblouissante.
Je n'exagère point ; la forme générale de leurs traits rappelle la Vénus d'Arles […][277] »

Stendhal tomba sous le charme de la vénus et, comme Mistral, milita pour son retour dans « sa patrie d'origine » à Arles.

Madame de Sévigné évoque elle aussi la Vénus dans ses fameuses lettres[278], à l'instar d'autres écrivains érudits qui rapportent avec admiration l'existence de la Vénus dans leurs carnets de voyage en France, tels déjà Jean Huguetant en 1680[279], Jacques-Antoine Dulaure en 1798[280], Abel Hugo en 1835[281], la comtesse de Blessington en 1841[282], Amable Tastu en 1862[283], Paul Mariéton en 1890[284] et André Hallays en 1913[285]. En 1833, Augustin Fabre écrit :

« On vantait la Vénus d'Arles. On admirait la grâce de son voluptueux sourire, la pureté de ses formes enchanteresses, et les femmes lui sacrifiaient, bien dignes par la renommée de leurs charmes de professer son culte[286]. »

Curieusement, le mythe de l'Arlésienne a prospéré alors que le souvenir de sa matrice vénusienne en marbre s'est estompé à l'égal de son aura dans l'art antique, même si le troisième millénaire s'ouvre sous de meilleurs auspices.

Peu d'auteurs se réfèrent à la Vénus d'Arles au XXe siècle et Bernard Citroën est sans doute une exception[287]. Cependant, un regain d'intérêt s'esquisse en ce début du XXIe siècle, avec ces évocations admiratives de la Vénus sur un roman-blog datées de janvier et [288], cette ode en sur un site de poésie[289] et cette comptine urbaine en 2014[290]. Dans le même temps divers artistes contemporains, peintres, photographes ou quelque anonyme du street'Art sont à nouveau inspirés par l'antique vénus.

D'ailleurs, plus de trois siècles après sa découverte, la Vénus suscite toujours la nostalgie. Son retour à Arles a ainsi été réclamé par des nationalistes occitans dans un communiqué en date du 2 février 2007[291], suivi d'interventions auprès du président-directeur du musée du Louvre et des autorités politiques[292], ce qui ne fait que raviver le regret et le mythe de l'absence cultivés par Frédéric Mistral qui, dénonçant l'abandon de l'antique Arlésienne par les autorités locales, avait lui aussi demandé qu'elle rentre au bercail en 1891[293] ; précédé en 1838 par Stendhal dans Mémoires d'un touriste[294], également depuis les années 1903-1912, demande relayée par la Société des amis du Vieil Arles (qui obtint du Louvre le retour du buste d'Auguste)[295] ; et encore en 2011, par le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, ancien ministre et maire d'Arles Michel Vauzelle[296] ; puis en 2020 par la députée des Bouches-du-Rhône Monica Michel à l'occasion de la réouverture du Museon Arlaten[297], puis de la nomination du ministre de la Culture, Roseline Bachelot que connaît bien le nouveau maire d'Arles, Patrick de Carolis ; ce dernier plaidant pour une mise en dépôt de l'œuvre afin de respecter l'intégrité de la collection du Louvre[298],[299], le musée national n'ayant pas hésité à déjà permettre à la Vénus de retrouver Arles en 2013 pour les besoins d'une exposition (supra).

Pour plaider le maintien in situ des restes antiques d'Arles, Aubin-Louis Millin, parlant du midi, n'avait-il pas fait valoir dès 1806 que la France « est le seul état de l'Europe dont une de ses contrées puisse rivaliser avec la Grèce et l'Italie[300] » mais, comme l'indique l'actuel commentaire sous la copie de la Vénus du musée de l'Arles Antique, la belle Arlésienne de marbre « eut le malheur de plaire à Louis XIV » ; elle est donc à ce jour la propriété inaliénable des collections nationales[301].

Créations artistiques autour de la Vénus

Art contemporain

Le choc de la Vénus (Zevs à Montpellier - 2010).
  • Lucien Clergue, photographe arlésien, entreprend un travail sur la Vénus d'Arles au Louvre (collages photographiques, surimpression), Paris, 1991[302] (une des œuvres réalisées) ;
  • Élèves de l'Académie d'Aix-Marseille qui refont la garde-robe de la Vénus d’Arles (collages photographiques)[303]
    • Collège Jules-Ferry à Marseille, une classe de 6e, février 2007[304] ;
    • Collège Carcassonne à Pelissanne, une classe de 4e latiniste, avril 2010[305]
  • Série d'expositions organisées à Arles concernant la Vénus d'Arles, 24/26 novembre 2006[306] :
    • La Vénus fait un carton : TOY recrée la Vénus d’Arles en bandelettes de carton ;
    • La Vénus d’Arles s’est échappée : des dessinateurs créent une bande dessinée ;
    • Vénus virtuelle : Remodélisation en 3D de la Vénus d’Arles ;
  • Saleire, Portrait de la Vénus d'Arles customisée, poster (début du XXIe siècle)[307] ;
  • Zevs, Le choc de Vénus. En 2010, consécutivement au renversement accidentel de la copie de la Vénus d'Arles située place Zeus à Montpellier (supra ), l'auteur s'est emparé de l'évènement pour une mise en scène fluorescente sur les lieux mêmes de l'accident[218] ;
  • David Pinzón, Les héritières de Vénus, installation photographique vidéo, à l'occasion de la venue de la Vénus d'Arles à l'exposition « Rodin, la lumière de l'antique », Musée départemental de l’Arles Antique, 2013 (supra)[308] ;
  • Dominik Barbier, La Vénus s'éveille ou I’m your Vénus, scénographie électronique sur le mythe et l'histoire de la Vénus d’Arles pour la 9e, projection à l'Hôtel de ville, Nuit des musées à Arles, Musée départemental de l’Arles Antique, mai 2013 [309],[310],[311],[312] ;
  • Anne Eliayan, Le symbole de la beauté des arlésiennes : la Vénus d'Arles, photomontage, in série « Monuments et lieux », Arles, 2014[313] ;
  • Robert Delord, Vénus, dite Vénus d'Arles..., in Photographies 3D de l’exposition « Moi Auguste, empereur de Rome », Paris, 2014 (supra)[314] ;
  • Françoise Souchaud (Souchaud Art Project), déclinaison collective autour du thème de la « Vénus éternelle » à Arles, Hôtel-Dieu Espace Van Gogh, du 15 au 25 mars 2015[315],[316] ;
  • Véronique Ellena, photographe, a travaillé sur la Vénus d’Arles à l’occasion de sa rétrospective au musée Réattu (Arles) en 2018 (30 juin au 30 décembre)[317] ;
  • Daniel Arsham, exposition « Paris 3020 », Galerie Perrotin (Paris) (11 Janvier au 21 Mars 2020) ; réappropriation de chefs-d’œuvre de l’Antiquité classique, en collaboration avec l'atelier de moulage du Louvre, dont la Vénus d'Arles, la Vénus de Milo, etc. (sculptures et photographies)[318],[319].

Comédies et littérature

Outre les œuvres littéraires déjà évoquées (supra) :

  • Joseph Bard, « La Vénus d'Arles. Lecture du matin », (roman) Abraham Cherbuliez (Paris) et L. Babeuf (Lyon), 1834, deux tomes en un volume, XVI-264 p., in-8°. [lire en ligne] ;
  • Georges Denola, La Vénus d'Arles (film) (1911) (interprètes : Jeanne Brindeau, Andrée Divonne, André Lefaur, Armand Tallier)[320] ;
  • Jean-Marie Floret (Préf. de Émile Ripert), La vénus d'Arles (roman), Éditions de la Revue « En Provence », 1931, 272 p
  • Joseph Méry, avec Auguste Barthélemy, La Vénus d'Arles (1866) Lire en ligne; Marthe la blanchisseuse. La Vénus d'Arles (1874) (romans)
  • Jean Variot, La Vénus de Praxitèle, T. 1 (madame Candaule T. 2), lithog. Paul Jarach, Lefèbvre Henri, Paris, 1948 (romans)
  • Louis Varney, La Vénus d'Arles, (opéra comique) , livret de Paul Ferrier et Armand Liorat, créé le 30 janvier 1889, Paris, Nouveautés (interprètes : M. Piccaluga et Mlle Auguez, immortalisés par Nadar[321]) ;

Gravures et dessins anciens

  • In Recueil d’antiquités formé par monsieur Laurent Bonnemant (après 1680) (Ms 242, Médiathèque d’Arles) :
    • Pierre-Mathieu Ogier de Lyon, La Vénus d'Arles, deux dessins, (avec miroir), 1687(Jacquemin 1863, p. 366),[322]
    • Wolffy J., La Vénus d'Arles
    • Mesnaget, Diane d'Arles (sans bras), eau forte, 1657(Jacquemin 1863, p. 366)
  • in Recueil de dessins et contre-épreuves de différents maîtres (Vol. 453), composé par Pierre-Adrien Pâris - Dessin anonyme du XVIIIe siècle, Bibliothèque municipale de Besançon[323] ;
  • Maurice Boudot-Lamotte, La Vénus d'Arles, (fin XIXe siècle), Musée départemental de l'Oise (Beauvais) ;
La Vénus d'Arles devant les « deux veuves » sous lesquelles elle fut retrouvée (Monnaie de Paris - 2013)
  • Paul Maurou, Lecture de la Vénus d'Arles au théâtre antique avec les Cigaliers, eau forte, vers 1884[324];
  • Philippe Mellan, Diane d’Arles, (sans bras, avec armoiries) (1653), Arles, Collection privée[325] (C'est la toute première gravure réalisée[326]) ;
  • Jean-Baptiste Monicart, La Vénus d'Arles in "Versailles immortalisé par les merveilles parlantes", tome 1, 1730, Châteaux de Versailles, Étienne Ganeau et Jacque Quillau, p. 400 (Lire en ligne) ;
  • Jean-Frédéric-Guillaume Muller, gravure de la Vénus d'Arles, pour le Musée Robillard, Paris, vers 1804[327]
  • Alice Reboursière, Vénus d'Arles, étude académique de la tête au fusain, 1901 (Collection particulière)[328] ;
  • Denis Testeblanque, Diane d'Arles (sans bras) (1659)(Jacquemin 1863, p. 366)> (Médiathèque d’Arles)
  • Simon Thomassin :
    • La Vénus d'Arles (deux estampes), in Recueil de cinquante des plus belles figures antiques et modernes, placée dans la Galerie des Glaces du château et parc de Versailles (XVIIIe siècle), Châteaux de Versailles[329].
    • La Vénus d'Arles (sans bras), Bibliothèque Méjanes, Arles (Ref AP55S02047)
  • N. Tinet, La Vénus d'Arles, gravure sur cuivre de Benoît-Louis Henriquez (1787)[330] in « Abrégé chronologique de l’histoire d’Arles... » de Jean-François Noble de Lalauzière, Arles, Imprimerie de Gaspard Mesnier, 1808.
  • Monnaie de Paris - Médailles touristiques
    • La Vénus d'Arles à la pomme devant les « deux veuves » du Théâtre antique d'Arles (2013)
    • Théâtre antique d'Arles (statuaire) : Auguste, Vénus d'Arles sans bras (2017)[331]

Peintures, art mural

Peinture murale de Jean Thiry - XXe siècle.
Graphe-tag sur la rocade d'Arles (2013).
  • Augustin Dumas (1800-1870), dit Le Long de Castelan[332], Arlésienne à la Vénus, (peinture) (1858), Arles, Museon Arlaten (illustration supra) ;
  • Mandon de Cazan, La Vénus d'Arles, peinture de plafond, en médaillon (1767), salle du conseil de l'Hôtel de ville d'Arles[333]
  • Michel Ghougassian, Trompe-l’œil mural d’après la Vénus d’Arles, Château de la Canière à Thuret (1995)[334]
  • François Huard, Les Fouilles de la tour de Roland (vers 1843), Museon Arlaten, Arles (on ne voit pas la vénus mais les fouilles à son propos) ;
  • Magali Junior, Vénus d'Arles, acrylique sur toile (2008) (collection de l'auteure)[335] ;
  • Jean-Pierre Leclercq, Venus et Aphrodite, confrontation entre une vénus réelle et le mythe antique. En son atelier (Vacqueyras - 2018)[336]
  • Léo Lelée
    • La Vénus d’Arles, Lithographie (1903) ;
    • Affiche du 25e anniversaire des Fêtes d'Arles (1947)[337] (Médiathèque Arles)
  • Mathilde L'Huillier, Portrait de la Vénus d'Arles, mosaïque murale réalisée en pâte de verre italienne de Trend[338] (début XXIe siècle) (collection particulière)[339] ;
  • Brigitte Masson, La Vénus d'Arles, aquarelle contemporaine, Arles (collection particuière) (2015)[340]
  • Florent Natoire, Les antiquités d'Arles en un seul point de vue, pastel, 1777 (La Vénus déjà à Versailles y apparaît en silhouette évidée évoquant son absence) (Museon Arlaten, Arles)
  • Hubert Robert montrant la salle de l’Apollon du Belvédère dans son aménagement du tout début du XIXe siècle, dans laquelle on reconnait la Vénus d’Arles et l'Aphrodite du Capitole[341] ;
  • Jean Thiry, La Vénus d'Arles, peinture murale en trompe-l'œil (seconde moitié du XXe siècle), (collection du peintre) - Carros (près de Nice) - (ci-dessus) ;
  • André Vigneau, Vénus d'Arles, affichette publicitaire pour Innoxa (1930), imprimerie Lecram-Press[342] ;
  • Anonyme, graphe-tag papier (expression du street'Art), sur les flancs de la rocade d'Arles à l'entrée du Musée de l'Arles antique (2013)

Sculpture

  • Anonyme :
    • Relief d'une tête de femme d'après la Vénus d'Arles, Musée Bouchard (Paris);
    • Buste de la Vénus d'Arles du XVIIe siècle, Maison Carrée de Nîmes[343];
    • Statuette d'après la Vénus d'Arles, Musée de Brou (Bourg-en-Bresse);
    • Statuette de la Vénus d'Arles, reproduction en bronze à patine noire nuancée vernie, 41 cm, fin XIXe siècle (collection particulière)[344]
  • Liliane Guiomar, Vénus d'Arles, statuette en grès, sans bras, pour le Forum lyrique européen d'Arles (XXe siècle), (photo ci-contre et détails ci-après);
  • Ludwig von Hofer (de) (1801-1887), statue grandeur nature de la Vénus d'Arles (aujourd'hui endommagée), avec une coiffure réinventée en fonction des goûts de l'époque, XIXe siècle (jardin du château de Stuttgart) (photo supra);
  • M. Richard, Tête d'après la Vénus d'Arles, Hôtel du gouverneur général (Paris)
  • Fonderie Ferdinand Barbedienne, statue en bronze de la Vénus d'Arles, 84 cm (1880)[345] Cf. illustration[346]
  • Fonderie Val d'Osne, statues en fonte de la Vénus d'Arles du XIXe s ou tout début du XXe s qui sont connues : un exemplaire moyen format (hauteur 1,30 m, sur socle en bois)[347] et deux exemplaires à l’échelle 1 implantés, l'un dans le jardin du mail à Angers, l'autre dans le vertugadin du château de Chantilly[348] (supra).

Événements

Le trophée du Forum lyrique européen d'Arles dans les mains d'une de ses lauréates, Olivia Doray (2007).
  • Art Lyrique - La Vénus d'Arles a donné son nom et sa silhouette à un trophée annuel remis comme premier prix et prix du public du concours « Opéra en Arles » dans le cadre du Forum lyrique européen organisé depuis 2000 par le Comité des fêtes de la ville d'Arles (généralement en juin). La sculpture numérotée constituant le trophée (ci-contre), est l'œuvre de Liliane Guiomar, peintre régional et maître santonnier, Meilleur ouvrier de France (supra);
  • Le printemps des musées - Lors de l'édition 2004, par exemple, le Musée de l'Arles et de la Provence antiques proposait aux jeunes enfants de « croquer la Vénus » et à tous, une «visite-atelier sur l'aventure et les mésaventures d'un objet archéologique : La Vénus d'Arles[349] ».
  • Le Musée départemental Arles antique proposait en 2009 et en 2010 deux contes de Fabien Bages : « Il était une fois... la Vénus d'Arles », présenté comme le récit au jour le jour de la naissance de la statue aux époques antiques, de son étrange découverte et de son extraordinaire destin, ainsi que l'histoire de la sulfureuse déesse et de toute sa tumultueuse parenté ; « Les Dieux et la naissance des étoiles » présenté comme la fin des aventures de la Vénus d'Arles qui évoque la naissance des étoiles[350].
  • Le Comité international des jeux mathématiques, lors de sa deuxième chasse aux trésors en novembre 2009 a posé une énigme mettant fortuitement en scène la Vénus de Milo, la Vénus d’Arles et la Victoire de Samothrace[351].
  • L'atelier artisanal de peinture sur verre « La Vénus d’Arles », dont la marque est déposée début 2015, expose pour la première fois ses créations autour de la vénus à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Arles) du 20 juillet au 2 août 2015[352]. La vénus a même son parfum désormais[353].

Source d'inspiration

  • Œuvres littéraires :
    • Pour sa Vénus d'Ille, Prosper Mérimée pourrait s'être inspiré de plusieurs Vénus, dont la Vénus d'Arles (supra) (1835/1837)
    • Alphonse Daudet pourrait s'être inspiré de l'histoire changeante et mouvementée de la Vénus d'Arles pour l’Arlésienne des Lettres de mon moulin (supra) (1869)
  • Sculptures et art contemporain :
    • L'exposition consacrée à Auguste Rodin à Arles en 2013 évoque les sculptures antiques ayant inspiré l’artiste, parmi lesquelles figure la Vénus d'Arles (supra) (vers 1880/1900)
    • Pour sa Vénus au chiffons (Venere degli stracci/Vénus off rags) Michelangelo Pistoletto se serait inspiré de plusieurs Vénus, dont la Vénus d'Arles[354]. (1967/1974)

Notes et références

  1. Charles Lenthéric, précise : « On ignorera probablement toujours son origine ; mais il est cependant très probable qu'elle n'a pas été transportée de la Grèce dans la Gaule ; Elle est née et s'est épanouie sous le ciel de Provence, semblable à une fleur dont la semence grecque aurait été apportée par un souffle de l'Orient et dont l'éclosion un peu tardive rappellerait, à trois siècles de distance, la beauté supérieure, la pureté et la délicatesse des grandes œuvres de la patrie disparue ». La Grèce & l'Orient en Provence (Lenthéric 1910, p. 260).
  2. Jean-Julien Estrangin rapporte : « Ce marbre est vraiment une Vénus antique, une copie de celle de Praxitèle, dont l'original était en bronze », cf. Estrangin 1838, p. 57. Cependant, par référence aux textes anciens (notes 7 et 8, ci-après), il est plutôt admis qu'elle était en marbre.
  3. Pierre Rosenberg, La Vénus d'Arles, Dictionnaire amoureux du Louvre, Plon, 2007.
  4. Jean-Luc Martinez, Vénus d'Arles, catalogue de l'exposition Versailles et l'antique, -, Château de Versailles, Artlys, Paris, 2012, pp. 36-37. Toutefois, les Ateliers des Musées nationaux donnent d'autres dimensions pour leur reproduction : 206 × 91 × 78 cm, dont socle : 9 × 69 × 48 cm.
  5. Formule employée par le Louvre dans sa notice.
  6. Louis Jacquemin parle de « systide » (Jacquemin 1863, p. 367) et le Louvre évoque « l'himation » sur la fiche descriptive de la Vénus d'Arles [1].
  7. Louis Jacquemin précise que ce type de bracelet ne se trouve qu'en dessous de la saignée du bras, ce qui le distingue de l’épicarpe toujours placé autour du poignet (Jacquemin 1863, p. 368).
  8. Wilhelm Frœhner, Notice de la sculpture antique du Musée national du Louvre, Vol. 1, Charles de Mourgues frères, 1878, p. 180.
  9. cf. infra.
  10. Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 255) précise en effet : « Le marbre de la Vénus d'Arles n'est pas absolument blanc, il a gardé une sorte de teinte brune et presque dorée qu'il est impossible d'attribuer uniquement au temps ou au soleil ; très probablement il avait reçu quelqu'une de ces préparations encaustiques (...) qui préservaient les statures antiques des attaques de l'air et de l'humidité. On y trouve même quelques traces de coloration qui permettent d'affirmer que la statue avait été réellement peinte ».
  11. La coloration et sa protection résultaient généralement des opérations de Causis (brûlure/cicatrisation) et de Ganosis (brillance). Praxitèle lui-même aimait à travailler avec le peintre Nicias, spécialiste d'une technique semblable [2].
  12. Voir ce qu'en pense, par exemple, l'Association pour le respect de l'intégrité du Patrimoine s'agissant du nettoyage et de l'entretien des Antiques qui causerait une triple destruction : artistique, picturale et archéologique. Ceci rejoint l'opinion de Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 251) qui s'en prenait aux restaurateurs de la Vénus (entre autres) « dont le moindre défaut est d'enlever à tout ce qu'ils touchent cette teinte lentement déposée par les siècles et ce grain si fin et si délicat qu'on a pu appeler avec raison l'épiderme du marbre »
  13. L'auteur précisant que ce badigeon rouge est le mordant au moyen duquel les anciens fixaient l'or sur le marbre (Jacquemin 1863, p. 371).
  14. Formigé 1911, p. 663 et 659.
  15. Carrier 2005, p. 377.
  16. En ce sens les présentations historiographiques de Vénus/Aphrodite sur les sites Mémo.fr - Hachette et Lutèce.
  17. Selon Emmanuel Daydé « il ne fait pas de doute que cette jeune beauté praxitelienne est à l’origine de toutes les Aphrodite aux seins nus, Vénus de Milo comprise » : Exposition. Praxitèle aphrodisiaque in Revue ARTabsolument, no 21, été 2007, p. 45.
  18. Lenthéric 1910, p. 252. Nota : le terme décadence évoque ce que l'on préfère nommer aujourd'hui la période hellénistique où l'on situe la Vénus de Milo, par exemple. Par ailleurs, contrastant avec la thèse contemporaine sur la fonction plus virile d'une Vénus Victrix armée que pourrait avoir eu la Vénus d'Arles (infra), l'interprétation "charmante" (romantique) de Girardon ne pouvait que conforter le jugement et le vocabulaire de Lenthéric à l'époque.
  19. Un collège, repris et agrandi par les Jésuites était installé sur le site du théâtre antique depuis 1489. Une partie fut vendue en 1648. Voulant creuser une citerne le nouveau propriétaire, M. Naufari Brun, prêtre (parfois dénommé Abbé Lebrun - on évoque aussi les frères Brun), découvrit la Vénus à 8 pans sous terre (environ 2 mètres). Le lieu où se trouvent les deux colonnes rescapées du Théâtre (les « deux veuves »), aux pieds desquelles fut découverte la Vénus, prit ensuite le nom de cour de la Miséricorde, comme le portique encore debout qui en commandait l'accès et dont les sœurs qui remplacèrent les Jésuites en 1664 prirent le nom, avant de devenir la cour Perrin, du nom du nouveau propriétaire qui poursuivit lui-même les fouilles, notamment en 1787. La cour subsista jusqu'au début du dégagement de la totalité du Théâtre dans les années 1830. Selon Baudat 1996, p. 13.
  20. La légende au bas de la copie de la Vénus d'Arles ornant la villa Kerylos (infra) rappelle qu'au moment de sa découverte, « elle était considérée comme l'une des plus belles Antiques de France et peut-être du monde. » (illustration sur Flick.com). À la fin du XIXe siècle Charles Lentheric écrit encore que « 'La Vénus d'Arles vaut à elle seule tout un musée » (Lenthéric 1910, p. 259)), tandis que Louis Jacquemin constate qu'elle est « chantée sur tous les tons et entourée d'honneur » (Jacquemin 1863, p. 368). Voir également l'éloge qu'en ont fait de nombreux experts (infra).
  21. Les auteurs sont confus sur le nombre de fragments, trois, cinq, sans doute quatre : la tête, le torse avec le haut des cuisses, les jambes et les pieds avec le socle ; une partie du cou est manquante et le bout du nez ainsi que le lobe de l'oreille gauche sont brisés, sans compter le dos accidenté (selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 15/17)
  22. On rechercha encore longtemps et vainement les deux bras et d'éventuels accessoires. Par exemple en 1676, les recherches du consul François de Boche (Séréna-Allier 2013, p. 23). Sans plus de résultats sur ce point, d'autres fouilles furent entreprises entre 1679 et 1684, notamment par le commissaire des troupes du roi en Provence, Simon Lenfant, puis au XIXe siècle à l'initiative du baron de Chartrouse (maire d'Arles), sous la conduite des architectes Questel et Revoil pour dégager l'ensemble du site. Cette quête ne prit fin qu'en 1833, marquant le début du dégagement du théâtre lui-même. Celui-ci s'achèvera en 1860 mais la restauration du théâtre s'éternisera bien après la première guerre mondiale - Bulletin de l'Association des Amis du Vieil Arles, décembre 1974, no 15, p. 3 et « Patrimoine en chantier : le Théâtre antique », sur le site patrimoine.ville-arles.fr (consulté le 26 août 2012).
  23. Louis Jacquemin relève que les premières recherches achevèrent de détruire les vestiges de l'avant-scène du théâtre, (Jacquemin 1863, p. 366).
  24. C'est M. Perrin, le nouveau propriétaire du jardin où fut découverte la Vénus qui fit cette trouvaille. Identifié par le directeur du Musée d'Arles comme étant le bras probable de la Vénus, ce dernier l'adresse à M. de Lauriston, ministre du Roi (membre de l'Institut de France - Académie des Beaux-Arts), comme en témoigne sa lettre du 7 décembre 1821. Aucune trace depuis. (selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 23/24)
  25. Les bras étaient toujours des ajouts, fixés à l'épaule par un goujon interne en fer qui rouillait, occasionnant la chute du membre qui se brisait.
  26. Délibération du conseil de la ville du 26 juin 1651 pour le rachat de la Venus d'Arles à l'abbé Brun
  27. Par exemple : Jean-Luc Martinez, Dossier de presse « Versailles et l'Antique », 2013, p. 14 [PDF]
  28. La Vénus fut néanmoins retrouvée en trois fragments principaux ; d'abord la tête le 6 juin 1651 en creusant une citerne dans la maison de l'abbé Nauphary Brun contiguë de deux colonnes antiques. Suivirent le corps jusqu’en dessous des genoux, les jambes et les pieds avec la base. Comme le précise Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 250-251) : « le marbre était enfoui au-devant des colonnes de l'avant-scène (.../...). Mais il portait quelques traces de mutilation, et le torse était brisé en trois parties que l'on a pu heureusement rapprocher. La tête et le corps sont à peu près intacts ; les bras seuls n'ont pu être retrouvés. »
  29. a et b Formigé 1911, p. 658.
  30. Séréna-Allier 2013, p. 16.
  31. La Vénus est toujours mise en valeur dans une niche située au rez-de-chaussée mais présentée sur un chapiteau provenant du quartier de Trinquetaille, avec un socle reconstitué assorti d'une inscription de l'Abbé Verdier de l'Académie d'Arles (Séréna-Allier 2013, p. 16). Ce n'est que bien plus tard que l'on trouvera une copie par Péru (infra) sur le palier de l'escalier où est désormais présentée une copie de la Vénus de Girardon (infra)
  32. Louis XVI fut accueilli par deux fois à Arles en janvier puis en mars 1660 où il visite la belle Arlésienne et confirme ses privilèges à cette cité qui lui est plus fidèle que Marseille (Séréna-Allier 2013, p. 15.)
  33. En récompense de leur zèle, les autorités arlésiennes espéraient que Louis XIV annulerait notamment les dettes fiscales de la ville, selon R. Venture, « L’affaire de la Vénus », in Le Goût de l’Antique, quatre siècles d’archéologie arlésienne, Arles, 1990, p. 44-45. Voir aussi sur le site de la ville d'Arles - Séréna-Allier souligne combien cet espoir était illusoire et irréaliste (Séréna-Allier 2013, p. 40) - En fait, la ville d'Arles était en procès avec le Domaine, au sujet de la Directe (taille réelle, impôt direct foncier dans les Pays d'État), et le don de la Vénus était destiné à bien disposer le roi et ses ministres, en faveur de la ville, qui perdit cependant son procès peu de temps après (Rance 1890, p. 356)
  34. Emplacement actuel du Théâtre français (Comédie-Française) - Voir Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1, 1913, p. 25.
  35. Lorsque les lieux où fut découverte la Vénus furent vendus trois ans auparavant, il était déjà précisé que les deux colonnes ne pourront être abattues, qu'aucune construction ne pourra être édifiée contre elles et qu'il faudra en laisser l'accès libre à ceux qui voudront les visiter [[[#Baudat1996|Baudat 1996]], p. 13]. Les sœurs de la Miséricorde durent s'y plier car après l'extraction de la Vénus et diverses fouilles entreprises bien avant le dégagement du théâtre, les lieux, encore globalement dans leur situation primitive, devinrent un véritable musée à l'air libre où furent entreposées les découvertes successives, vestiges statuaires, bas-reliefs, etc. [Selon Le Comte de Villeneuve, Statistiques du département des Bouches-du-Rhône, A. Ricard, imprimeur du Roi, Marseille, Tome 2, 1823, p. 431]. Pour sa part, Louis Jacquemin souligne qu'avec les fouilles du théâtre antique, Arles avait pris la tête du mouvement visant à préserver et redécouvrir les anciens monuments, (Jacquemin 1863, p. 297) - Sur l'ensemble de cette question : Séréna-Allier 2013, p. 5-9.
  36. Une gravure du XIXe siècle, inspirée d'un pastel de 1777, où figurent la Vénus restaurée par Girardon et les « deux veuves », résume cette idée d'une ville musée : sur patrimoine.ville-arles.fr en fin de texte.
  37. Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 259), précise que « la lutte a duré près de cent ans. »
  38. En référence à un bronze également trouvé dans le sol arlésien et à la tradition faisant état du culte de Diane implanté en Arles (Séréna-Allier 2013, p. 10.)
  39. Lantelme de Romieu (1574) localise à cet emplacement l'autel dédié au culte de Diane chasseresse, par ailleurs implanté de longue tradition dans la région (rapporté parSéréna-Allier 2013, p. 10.)
  40. Ce sont en particulier les excavations conduites en 1678 par Jacques Peytret qui permettent à ce dernier de repérer le théâtre antique et d'en dresser le premier plan (publié en 1684) qui sera en grande partie confirmé lors du dégagement du monument au XIXe siècle (Rance 1890, p. 359 - Séréna-Allier 2013, p. 23.)
  41. Séréna-Allier 2013, p. 24.
  42. Cette querelle savante, qui opposa notamment le père jésuite Albert Dauguières qui (après François Rebattu et avec l'abbé Flèche) penchait pour une Diane, entraînant avec lui l'Académie royale des lettres d'Arles dont il fait partie, et Claude Terrin qui (avec François Gravenol et J. Séguin) penchait pour une Vénus, est notamment rapportée par : Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 259-260), par Jean-Julien Estrangin, (Estrangin 1838, p. 56-57), par Louis Jacquemin, (Jacquemin 1863, p. 355 et 364) et par Frœhner 1878, p. 179-182. Voir également area-archives.org : La Vénus d'Arles et Rance 1890, p. 358-404 et Séréna-Allier 2013, p. 23-30.
  43. Conclusions de l'Académie royale de peinture et de sculpture dirigée par Charles Le Brun (Séréna-Allier 2013, p. 44-45.)
  44. Il fut en effet remarqué qu'en général, les représentations de Diane n'avaient pas les jambes embarrassées de draperie, ni le corps à moitié dénudé, selon Ludovic Lalanne, Correspondance de Roger de Rabutin, Tome V, 1859, p. 625.
  45. En ce sens, Jean-Luc Martinez, Vénus d'Arles in catalogue de l'exposition Versailles et l'antique, 13 novembre 2012-17 mars 2013, Château de Versailles, Artlys, Paris, 2012, p. 36-37.
  46. Aubin-Louis Millin, Voyage dans les départements du midi de la France, tome III, 1807, p. 500.
  47. Antoine Magnin relata en vers comment le roi fut conduit à trancher en faveur de Vénus (Le triomphe de Vénus, Mercure Galant, avril 1665, p. 149.162)
  48. a et b Estrangin 1838, p. 57.
  49. Selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 26.
  50. Selon Alexandre Maral, « Quand Versailles retrouve ses antiques » in Dossier de l'Art, no 201, novembre 2012, p. 9.
  51. Claude Terrin, deux ouvrages de 1680 et 1697, in Bibliographie (infra).
  52. À la fin du XIXe siècle, Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 263-264) peut conclure que les principales découvertes, dont la Vénus d'Arles, semblent bien prouver que le théâtre d'Arles était, comme celui de Marcellus à Rome, consacré à Vénus elle-même et placé sous la protection d'Auguste
  53. Louis Jacquemin s'en étonne ainsi : « Nous ne saurions expliquer comment il se fait qu'en dépit de l'éclatante publicité donnée à l'arrêt donné par Girardon et ses confrères, les Arlésiens eussent refusé d'admettre comme une vérité ce qui, alors, était regardé comme le sentiment universel », (Jacquemin 1863, p. 365).
  54. a et b Jacqueline Gibert, Arles gréco-romaine: Seuil des Gaules chrétienne, 1949 (Lire en ligne)
  55. a b et c Vicissitudes d’un théâtre antique (Claude Sintès - 1989) sur www.patrimoine.ville-arles (consulté le 26 janvier 2020)
  56. Pas de lien avec la congrégation éponyme fondée à Dublin en 1831 mais avec le couvent fondé à Arles par la mère Madeleine Martin en 1665, succédant en ce lieu à une famille et surtout aux jésuites après que la Vénus d'Arles eut été découverte dans leur cour. L'un des cinq portiques subsistant du mur extérieur du théâtre, au nord, se serait d'ailleurs nommé l'« Arc de la Miséricorde » et il donnait effectivement accès à la cour du dit couvent, où subsistaient deux colonnes qui, postérieurement à l'édifice romain, connurent un usage sinistre (infra) - Cf. Jacqueline Gibert, Arles gréco-romaine: Seuil des Gaules chrétienne, 1949 (Lire en ligne)
  57. Sur le site du patrimoine de la ville d'Arles, Claude Sintès (précité) rapporte que les colonnes servirent de lieux de rite païen pour des sacrifices humains puis, plus tard, de supplices pour les criminels au point d'appeler les colonnes « fourches » » ou « palles de Roland »
  58. En dehors de celles-ci, on a également trouvé lors des premières fouilles, le torse d'Auguste, un silène appuyé sur une outre et une statue de Jupiter et de nombreux vestiges de statues non identifiables - Carrier 2008 et Lenthéric 1910, p. 260-263. Jean-Julien Estrangin énumère les résultats des différentes fouilles entre 1651 et 1837, Estrangin 1838, p. 55-72.
  59. Fred S. Kleiner souligne qu'Arles, érigée en colonie romaine en 46 av. J.-C. pour avoir soutenu César tandis que Massilia (Marseille) avait plutôt soutenu Pompée, a été récompensée de nombreuses façons : "Gallia Graeca, Gallia Romana and the Introduction of Classical Sculpture in Gaul", American Journal of Archaeology, 77 .4, octobre 1973, p. 387f.
  60. Formigé 1911, p. 663.
  61. Cécile Carrier fait cette hypothèse, identifiant cette statue comme une Vénus Genetrix (génitrice), aux côtés de la Vénus d'Arles qui représenterait une Vénus Victrix (victorieuse) : Carrier 2000, p. 375. Elle trouve confirmation de ce que les deux statues seraient des parèdres dans le fait qu'elles présentent de manière semblable une perforation sur le devant du crâne, probablement pour l'adjonction d'une pièce rapportée en métal, une étoile ou un diadème, Carrier 2000, p. 377.
  62. Il fut d'abord prétendu par erreur qu'il était assis, du fait qu'on lui avait faussement attribué des fragments de jambes drapées reconnus ensuite comme faisant partie d'une statue de type Jupiter assis - cf. Cécile Carrier, Une nouvelle statue impériale identifiée au théâtre d'Arles, RAN 42, 2006/2, pp. 263.276 (Lire en ligne). L'élément de drapé tombant lui fut restitué en 1938.
  63. Séparé de la tête retrouvée ultérieurement en 1834, le torse d'Auguste découvert en 1750, initialement transféré au Louvre, ne fut restitué à la Ville d'Arles qu'en 1903 - Bulletin de la Société des Amis du Viel Arles, 1903, p. 30 et 31
  64. La localisation de la statuaire du théâtre d'Arles est également décrite par Jean Servonat, Bulletin de l'Association des Amis du Viel Arles, no 109, décembre 2000, p. 31. Voir une reconstitution du théâtre laissant apparaître l'emplacement de la statuaire - Arles, le théâtre antique, ainsi que le plan du théâtre et les éléments du décor dégagés - Le théâtre antique d'Arles. Également la statuaire exposée au Musée de l'Arles et de la Provence antique Dossier enseignant du Musée de l’Arles antique. Une borne vidéo placée au théâtre permet de visualiser l'emplacement de la Vénus d'Arles [3]
  65. In Jean-Charles Moretti, Fronts de scène et lieux de culte dans le théâtre antique, Recueil, IRAA, USR 3155, CNRS - Université de Lyon, Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2009. 229 p. : « Le message religieux des statues divines et impériales dans les théâtres romains : approche contextuelle et typologique » par Emmanuelle Rosso (p. 89 - 12) - « Espaces, images et mobilier utilisés pour le culte dans les théâtres romains d’Hispania » par Sebastián F. Ramallo Asensio (p. 127-156) (lire en ligne)
  66. Frank Sear, « Roman théâtres : An architectural study », Oxford University Press, 2006
  67. a b c et d Carrier 2008.
  68. Dans la biographie de l'évêque Hilaire, il est mentionné l'affaire du diacre Cyrille qui a reçu un bloc de marbre sur le pied quand il était en train d'enlever sur ordre d'Hilaire, le décor du théâtre pour réutiliser les pierres pour la construction des basiliques. Wilhelm Frœhner rapporte aussi cette dernière hypothèse qu'il source avec précision. (Frœhner 1878, p. 180)
  69. Jean-Julien Estrangin relatait déjà les différentes circonstances au cours desquelles le théâtre antique d'Arles et ses ornements ont sans doute été successivement dévastés, (Estrangin 1838, p. 44-46)
  70. Lenthéric 1910, p. 250-251.
  71. a et b Cécile Carrier évoque outre la Vénus Acéphale du Capitole à Rome et la Vénus Cesi à Versailles, la partie inférieure d'une statue de Vénus conservée au Palazzo Margherita à Rome, le fragment de torse d'Athènes (du théâtre de Dionysos) et la tête dite Aphrodite Dart (du nom de sa propriétaire californienne) (Carrier 2005, p. 371-372). On peut y ajouter notamment la tête d'Aphrodite du Musée d'Athènes, dite Tête de la Tour des vents (Photo sur Wikipédia Commons), la Tête d'Arles (supra) et la Vénus de Townley à Londres : Identifications citées par Pasquier (« Praxitèle au Louvre : parti pris d’une exposition ». Communication au Colloque international Figures d'artistes dans l'Antiquité grecque : les limites de la monographie sous la direction d'Alain Pasquier et de Jean-Luc Martinez, Musée du Louvre. 24 mars 2007). Ainsi que le buste de Délos (Laugier 2007, p. 253)
  72. Dans leur Dictionnaire, Ch. Daremberg et E. Saglio (1877) précisent déjà : « La Vénus d'Arles, où l'on reconnaît généralement la copie d'une œuvre de Praxitèle. » Charles Lenthéric fait le même constat (Lenthéric 1910, p. 252). Idem pour Adolf Furtwängler (infra) et, plus contemporain, pour Alain Pasquier (infra)
  73. Son existence est évoquée dans plusieurs textes grecs anciens. Par exemple Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne].
  74. Selon la formulation de Jérome Farssac sur http://www.lesculturelles.net, .
  75. Selon la formulation, ou une formulation semblable de Jérome Farssac, ibid.
  76. a et b 3dsrc.com : « Aphrodite, dite "Vénus d’Arles" » sur 3dsrc.com.
  77. a et b Selon le site education.louvre.fr.
  78. Emmanuel Daydé, « Exposition. Praxitèle aphrodisiaque », ARTabsolument, no 21, été 2007, p. 45 Lire en ligne.
  79. Ce point est rappelé dans la présentation de la Vénus que fait Le Louvre sur son site. Brunilde Sismondo Ridgway qui est la plus critique concernant cette attribution, constate également que la tête est praxitélienne (« L'Aphrodite d'Arles », American Journal of Archaeology, vol. 80, no 2, printemps 1976, p. 147.)
  80. Ainsi (en complément de l'énumération précédente) de la tête Kaufmann (musée du Louvre) ; la tête Leconfield (Petworth House) et la Vénus de Martres (musée Saint-Raymond de Toulouse)
  81. Les sources ne nous éclairent pas vraiment sur la biographie de Praxitèle, celle de sa maîtresse Phryné et même l'histoire de la Béotie à cette période (Cf. Ludovic Langier, « La Vénus d'Arles » Dossier de l'Art, no 139, , p. 52).
  82. Claude Rolley qualifie certaines des anecdotes qu'on y trouve de « douteuses », La Sculpture grecque, vol. II : « La période classique », Picard, Manuels d'art et d'archéologie antiques, 1999 (ISBN 2-7084-0506-3), p. 243 ; et Alain Pasquier invite à les considérer « avec la plus grande des prudences », « Éléments de biographie » in catalogue de l'exposition au musée du Louvre, -, p. 21.
  83. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) (XIII, §590) (IIe siècle). Traduction de Marion Muller-Dufeu et Pline, Histoire naturelle (XXXVI, 20). Ainsi Phryné, « lors de la fête des Éleusinies et lors de celle de Poséidon, retira ses vêtements et défit ses cheveux devant tous les Grecs assemblés et plongea dans la mer ; d'après elle, Apelle peignit l’Aphrodite Anadyomène ; et le sculpteur Praxitèle, son amant, sculpta sur son modèle l’Aphrodite de Cnide ».
  84. Alciphron, Lettres de pêcheurs, de paysans, de parasites et d’hétaïres (frag. 3).
  85. Pausanias (IIe siècle) évoque deux portraits dont l'un situé à Thespie, l'autre un bronze doré consacré par Phryné elle-même à Delphes, Description de la Grèce (Périégèse), I, 20, 4; IX, 27, 5 et X, 15, 1. Voir également Athénée, XIII, p. 590 et Plutarque, De Pythiae oraculis, 15
  86. On a voulu reconnaître les portraits dont parle Pausanias dans la Vénus de Townley, dans la tête de la Tour des Vents (Cf. illustration sur Wimédia commons) ou celle d'Arles (au musée de l'Arles de la Provence antiques, FAN 92.OO.405) et quelques autres (rappel).
  87. a et b Son existence est évoquée par exemple Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne]. L'auteur note l'existence à Thespies en Béotie (Grèce centrale) d'un groupe composé d'Éros, de Phryné et d'Aphrodite. Notamment : (IX, 27, 5) « ἐνταῦθα καὶ αὐτοῦ Πραξιτέλους Ἀφροδίτη καὶ Φρύνης ἐστὶν εἰκών, λίθου καὶ ἡ Φρύνη καὶ ἡ θεός » (« Là [à Thespies], de Praxitèle lui-même, se trouvent une Aphrodite et une statue de Phryné, toutes les deux en marbre, Phryné et la déesse »). Voir également Pline l'Ancien, Histoire naturelle (XXXVI, 20).
  88. Furtwaengler l'identifie dans la Vénus Richelieu (Le Louvre), Meisterwerke, p. 552-553.
  89. Sur le mini-site du Louvre (précité) Alain Pasquier résume cette question clairement : « S'agirait-il d'une réplique de la statue d'Aphrodite qui se dressait à côté du portrait de Phryné dans le sanctuaire de Thespies tel que le narre Pausanias ou bien sommes nous en face d'un reprise de l'Aphrodite vêtue qu'avaient choisi les habitants de l'île de Cos tandis que les cnidiens optaient pour le modèle dévêtu ? ».
  90. Histoire naturelle (XXXIV, 69)
  91. La transcription de Pline a pu donner lieu à de multiples interprétations. Cf. Jean-Luc Martinez, Jean-Luc Martinez, « Les œuvres attribuées à Praxitèle », dans Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, Praxitèle. Catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, éditions du Louvre et Somogy, Paris, 2007, p. 31.
  92. Adolf Furtwängler, Meisterwerke der Griechisclien Plaetlk. Knnstgescliiclitliclie Untersncliungen. Gr. in- 8 de xvi-767 p., Leipzig et Berlin, Giesecke et Devrienl, 1893, p. 547.
  93. Et à sa suite Giulio Emanuele Rizzo en 1932
  94. Alain Pasquier qui semble avoir rédigé les commentaires accompagnant le mini-site du Louvre sur l'exposition Praxitèle (précité) souligne à propos de la Vénus d'Arles « ce dévoilement progressif repose sur l'idée moderne de la pudeur et ne peut être retenu comme un critère de datation »
  95. Rapporté par Pasquier, « Praxitèle au Louvre : parti pris d’une exposition », 2007 (précité).
  96. Adolf Furtwängler et Pierre Dumont divergeaient ainsi sur l'âge que pouvait représenter la déesse, jeune fille selon le premier qui relevait entre autres la forme juvénile des seins, plus mature (25 à 30 ans) selon le second qui soulignait que la taille n'était pas aussi swelte que pour d'autres (selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1, 1913, p. 36).
  97. Salomon Reinach, « Recueil de têtes antiques idéales ou idéalisées », Gazette des Beaux-Arts, 1903, pl. 182 et p. 145.
  98. Dès 1894, Salomon Reinach discutait certains éléments de cette chronologie sans remettre foncièrement en cause le rattachement à Praxitèle (« 56. Furtwaengler, Les chefs-d'œuvre de l'art grec », Revue critique d'histoire et de littérature, no 6, ). Plus récemment, voir Claude Rolley qui retient également une datation antérieure à la Vénus de Cnide (La Sculpture grecque, vol. II : « La période classique », Manuels d'art et d'archéologie antiques, Picard, 1999, p. 256).
  99. Évoquant l'ensemble des œuvres rattachées à Praxitèle, les conservateurs du Louvre soulignent : « Cette vision généreuse en termes d’attribution, est aujourd’hui largement remise en cause par les chercheurs et la présentation d’une grande majorité des répliques connues des œuvres citées ci-dessus permet d’approfondir les études de ces différents types statuaires, dont tous ont en commun le même problème, à savoir leur introduction dans l’œuvre de Praxitèle » in Dossier de presse de l'exposition Praxitèle du 23 mars au 18 juin 2007 : V-Praxitèle, une carrière ? Une démarche du XIXe siècle, p. 5.
  100. Alain Pasquier, Jean-LucMartinez (dir.), Michel Amandry, Michael Benet, Geneviève Bresc-Bautier, et al, Praxitèle. Exposition, Paris, musée du Louvre, 23 mars - 18 juin 2007 (catalogue de l'exposition), Musée du Louvre Éditions Somogy, Paris, 2007, 456 p.
  101. Les auteurs citent (p. 14) : The Art of Praxiteles, The Development of Praxiteles’ Workshop and its Cultural Tradition until the Sculptor’s Acme [364-1 BC] , Rome 2004
  102. Les auteurs citent (p. 14) : Fourth-Century Styles in Greek Sculpture, University of Wisconsin Press 1997, 261-267
  103. Alain Pasquier rapporte cette thèse sur le mini-site du Louvres (précité) ajoutant pour nuancer « même si une statuette de terre cuite bien antérieure rappelle le type statuaire de la vénus d'Arles »
  104. Alain Pasquier signale qu'un torse du même modèle exposé au musée d'Athènes en proviendrait (ce qui reste incertain) qui serait le prototype créé pour cette fonction selon Ridgway, in Dossier de presse de l'exposition Praxitèle du 23 mars au 18 juin 2007 : La Vénus d'Arles, p. 19.
  105. Selon Cécile Carrier, le type de la Vénus d'Arles s'intègre parfaitement bien dans les choix iconographiques de l'idéologie impériale, comme symbole des victoires d'Auguste, et suit les schémas "classicisants" préconisés dans l'art officiel de cette période, les plus aptes à exprimer les vertus telles que la dignités et la maiestra. Elle retient également l'irréalisme du drapé mais souligne qu'il donne de la Vénus « une image savamment élaborée » adaptée au rôle symbolique, qu'elle incarne mieux que d'autres Vénus Victrix, Carrier 2005, p. 372-375.
  106. Op. cit., p. 45.
  107. Op. cit. p. 264.
  108. Cf. A. Pasquier, dans « Les Aphrodites de Praxitèle » in catalogue précité, 2007, p. 28 et p. 134-139. Par curiosité, voir l'interprétation inverse et surprenante que fait en 2014 Alexandra Dardenay des propos de Pasquier : Rome, les Romains et l’art grec : translatio, interpretatio, imitatio, aemulatio… p. 123 [PDF].
  109. Selon Nicolas Milovanovic, qui ajoute, qu'avec Diane de Versailles, les deux statues sont accueillies comme des chefs-d'œuvre absolus des collections royales (Quand Versailles retrouve ses antiques in Dossier de l'Art, no 201, novembre 2012, p. 4). Il s'agit aussi de la traduction libre de l'expression attribuée à Colbert, qu'aurait reprise Louis XIV, pour qui c'était « la plus belle femme du royaume » (Jules Charles-Roux, « Autour de l'histoire. L'Arrivée de la Vénus d'Arles à Versailles », Paris, A. Lemerre, 1910)
  110. C'est le Premier consul de la ville d'Arles, le marquis Gaspard de Grille d’Estoublon, qui l'offrit officiellement au Roi et ne reçu en retour que la médaille d'or représentant la croix de Saint-Louis alors que la ville d'Arles espérait le règlement de son contentieux fiscal (Cf. R. Venture, « L’affaire de la Vénus », op. cit., p. 44-45). Voir aussi sur le site de la ville d'Arles L'affaire de la Vénus. C'est cependant le sculpteur Jean Dedieu qui l'avait préalablement restauré qui se chargera du transport (Cf. area-archives.org : La Vénus d'Arles), par la voie fluviale (Cf. Correspondance Marius Jouveau - Frédéric Mistral /1900 - 1913, Lettre du 30 octobre 1911 Lire en ligne). La Vénus orne primitivement le Cabinet du Roi. L'architecte érudit, Claude Terrin, pour sa part, reçoit du roi une copie de la statue restaurée en marbre de carrare, exécutée par Girardon au sixième de sa grandeur en remerciement de sa contribution à la caractérisation de la Vénus (Jacquemin 1863, p. 365). (Cf. infra), les consuls arlésiens étant destinataires d'un autre exemplaire (Séréna-Allier 2013, p. 47).
  111. Le Marquis de Dangeau raconte dans son Journal que, ce jour-là, on plaça dans la Galerie une statue nommée "la Vénus d'Arles" (Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau, Journal du marquis de Dangeau, publié en entier pour la première fois…, Firmin-Didot, 1854-1860, 19 vol.* [Clermont-Ferrand, Paleo, 2002, 1 vol. paru]). Cf. également, Thierry Sarmant, Les demeures du soleil. Louis XIV, Louvois, et la surintendance des bâtiments du Roi, éditions Champ Vallon, 2003, p. 223 et s.
  112. Voir par exemple : Almanach de Versailles, année 1789... [lire en ligne] - Voir une copie de la Vénus d'Arles dans son emplacement d'origine au château de Versailles pour l'exposition « Versailles & l'Antique » (novembre 2012/mars 2013) : sur le blog connaissancesdeversailles.org. En complément voir une présentation de la décoration de la Galerie des glaces
  113. Selon une description faite en 1720 par Jean-Baptiste Monicart, elle est présentée sur un socle portant l'inscription « Vénus aurelatensis Sta-Anti » (La Vénus d'Arles, statue antique) (Séréna-Allier 2013, p. 49).
  114. Ces antiques toutes en marbre représentaient Bacchus, Uranie, Némésis et la Vestale (Pudicité) que Girardon restaura, ainsi qu'Hermès (Germanicus), Vénus sortant du bain (Vénus de Troas) et une copie de Diane chasseresse, auxquelles s'ajoutent huit bustes antiques d’empereurs romains en marbre et porphyre présentés sur des colonnes, entre les pilastres. Cf. Château de Versailles, Les grands appartements, Dossier pédagogique enseignant, p. 21 [PDF]. Voir également Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 36
  115. Un document semblable a circulé lors de l'exposition et du colloque « Vrai ou Faux, acte III, La beauté réparée, Les critères de l’authenticité », ayant eu lieu les 11 et 12 janvier 2008 à Drouot Montaigne, à l'initiative de la Confédération européenne des experts d'art (CEDEA) [4]
  116. Girardon présenta au roi un petit modèle en cire de son interprétation de la Vénus. Cf. Mercure galant, août 1684, p. 319-321.
  117. Pour plus de détails voir Formigé 1911, p. 662.
  118. Séréna-Allier 2013, p. 48.
  119. a b et c Extrait du catalogue de l’exposition « Praxitèle : un choix romain », Musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007. Voir aussi : Anthony Pontabry, « Rapport de restauration de la Vénus d'Arles », juillet 1990-juin 1991, accompagné du dossier de la gammagraphie. Service de restauration des Musées de France, Versailles, 1991
  120. Séréna-Allier 2013, p. 46.
  121. Tout en doutant de l'interprétation de Girardon, Louis Jacquemin fait cette observation pour souligner que le mouvement est plausible et naturel, (Jacquemin 1863, p. 307).
  122. Dans leur Dictionnaire (précité), Ch. Daremberg et E. Saglio font l'hypothèse suivante : « La Vénus d'Arles (...) occupée à sa toilette, tenait un miroir dans la main gauche et de la droite elle arrangeait les boucles de sa chevelure » (ce qui suppose un bras levé plus haut touchant la tête et contredit au passage la version de la pomme retenue par Girardon tout en confirmant un hypothétique miroir) Présentation selon Louis Séchan. Fröhner, Furtwängler et Espérendieu soutiennent également cette thèse.
  123. Selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 33,
  124. Voir aussi, par exemple, l'Aphrodite conservé au Ephesus Museum (Turquie) sur flickr.fr
  125. Selon le site education.louvre.fr/
  126. Dossier de presse de l'exposition « Praxitèle » de 2007, Le Louvre, p. 19.
  127. Selon Estrangin 1838, p. 57. Pour une illustration : Vénus d'Arles sur http://club.ados.fr (consulté le 1er novembre 2012)
  128. Un érudit du XIXe siècle, Aubin-Louis Millin, argumente le lien entre Auguste et Vénus : « les Arlésiens dont la colonie prend le nom de Julienne [en hommage à Jules César], auront consacré cette image de la déesse » qu'on regarde, dit-il, « comme la souche de la famille Julia [celle de César], dans laquelle Auguste avait été adopté » [Auguste fils adoptif de César], puisque la statue a été « exécutée au temps de cet empereur », et découverte avec une statue géante de celui-ci (Cf. supra). Comme Visconti, l'auteur relève que c'est d'ailleurs cette image de la Vénus victorieuse armée célébrant Auguste qui prévaut également sur les médailles et monnaies de l'époque. (Cf. Voyage dans les départements du midi de la France, tome III, 1807, p. 500 et 501). Pour sa part, Wilhelm Frœhner rappelle en 1878 que « le culte de la Vénus dans la ville d'Arles s'appelait colonia Jidia Arelatensis », « Jidia » pour « Julia » [Jules César], dont la famille « descendait, d'après la légende, en droite ligne de Vénus et d'Anchise » (Frœhner 1878, p. 180). Voir également Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 30
  129. Jacquemin 1863, p. 370.
  130. À cet hommage supposé de la déesse aux victoires d'Auguste, Cécile Carrier ajoute une symbolique plus locale, l'hommage qui serait ainsi rendu par Auguste via Vénus Victrix à la fondation de la colonie d'Arles par son père adoptif César, ainsi qu'aux vétérans de la Legio VI Victrix qui la peuplèrent (Carrier 2005, p. 374)
  131. Proposition illustrée à l'appui, Cécile Carrier se fonde notamment sur le mouvement de l'Aphrodite acéphale du Capitole et sur une image conforme de Vénus sur un camée de l'époque augustéenne se trouvant au Musée archéologique de Florence, (inv. 14444). Elle répond aux objections de Claude Rolley qui n'en trouve pas trace sur la statue (op. cit., 1999, p. 256) en émettant l'hypothèse que glaive et baudrier pouvaient être des pièces rapportées en métal, peut être en bronze. Carrier 2005, p. 373. Voir également Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 32
  132. Par exemple lors de la dernière exposition au Grand Palais en 2014 (infra) la légende accompagnant la Vénus d'Arles précise : « (…) À l'origine la déesse de la beauté et de l'amour apparaissait certainement telle une Vénus Victrix (victorieuse) tenant glaive et fourreau, et rappelait la victoire à l'issue de laquelle César a créé la colonie d'Arles pour ses vétérans »
  133. Formigé 1911, p. 663-664. L'auteur, qui croit pouvoir observer que l'amorce du bras droit a été substantiellement modifié par Girardon pour rendre plausible son interprétation, s'inspire notamment d'une vénus exposée au musée d'Agen et découverte en 1876 au Mas-d'Agenais qu'il juge ressemblante et dont le bras devait redescendre vers le drapé (Voir illustration sur wikimédia la Vénus du Mas.
  134. Pour Cécile Carrier, le tenon de hanche devait rejoindre le dessous du coude d'un bras qu'elle imagine levé. Celui au bord de l'épaule droite devait relier celle-ci au poignet. Ce dispositif qui alourdissait considérablement la statue était habituel à l'époque, comme une variante du type d'Arles conservée au Musée archéologique d'Istanbul en témoigne, dit-elle (Carrier 2005, p. 371)
  135. Selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 31
  136. Une charmante vénus drapée dite « Richelieu » ou « de Praxitèle » porte une pomme dans la main droite (Le Louvre) [5] et comme dit plus loin, on retrouva un fragment de bras et de main portant une pomme non loin du lieu de découverte de la Vénus de Milo elle-même (infra)
  137. Pierre Dumont reprochait au métal du miroir « d'être tourmenté de forme et contre le style antique » (selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 30)
  138. Lui-même suggérerait un miroir dans son ouvrage de 1680
  139. Dans l'autre main, l'hypothèse qu'il aurait pu s'agir aussi bien d'un miroir, que d'un flacon d'huile, est évoquée dans une vieille notice du Musée du Louvre : Frœhner 1878, p. 179. Ludovic Laugier envisage également la plausibilité d'un miroir (Laugier 2007, p. 52)
  140. Prévalence de la théorie de John Ruskin qui glorifie les ruines sur celle, en dernier lieu, de Eugène Viollet-le-Duc qui n'exclue pas la réinvention des œuvres. La synthèse qu'en proposera Camillo Boito qui privilégie la consolidation sur la restauration nourrira la doctrine très occidentale des chartes d'Athènes (1931) et Venise (1964) sur la préservation et la restauration des objets et monuments anciens
  141. L'académicien des beaux-arts Quatremère de Quincy s'y opposa finalement parce que cette restauration butait sur trop d'incertitudes, notamment le fait de trancher si la Vénus de Milo faisait ou non partie d'un groupe statuaire. Pourtant il fut bien initialement décidé d'adjoindre à la Vénus de Milo les fragments d'un bras et d'une main tenant une pomme, composés du même marbre et retrouvés au même endroit que la Vénus à Milo (selon Félix Ravaisson, La Vénus de Milo, Hachette, 1871, p. 27-28), dont l'analyse caractériologique récente montre que son appartenance à la dite vénus est plausible ; au point qu'il faudrait désormais reconnaître dans la Vénus de Milo une Aphrodite à la pomme du jugement de Pâris, le bras gauche tendu (La restauration de la Vénus de Milo 2009-2010), ce qui la rapproche de manière troublante de la Vénus d'Arles restituée par Girardon. La dernière restauration de la Vénus de Milo laisse d'ailleurs apparaître que, outre divers rebouchages, elle fut effectivement retouchée en 1821 - plus radicalement qu'on le pensait jusqu'ici - pour être préparée à une reconstitution complète : sous la direction du sculpteur Lange, le bras droit et la cassure du nez, celle du pied gauche et la plinthe ont ainsi été retaillés pour y recevoir, entre autres, les deux bras préalablement recomposés mais finalement seul le nez fut effectivement reconstitué : Jean-Luc Martinez Les secrets de la Vénus de Milo. Voir aussi Restaurée, la Vénus de Milo prend une nouvelle place au Louvre.
  142. Ainsi, relatant l'exposition Praxitèle de 2007 (supra), Stéphane Guégan s'arrange pour ne pas citer la vénus, pourtant choisie pour illustrer l'exposition, dans un long article, qui en énonce clairement la raison : « le parcours du Louvre s’intéresse d’abord aux pièces les plus célébrées, l’Aphrodite de Cnide, l’Apollon Sauroctone ou le Satyre au repos, avant d’aborder la descendance du maître, plus ouverte nécessairement dès qu’on s’écarte des simples imitations ou des détestables restaurations », La Tribune de l'Art, 9 avril 2007 [6]. Une attitude qui s'équilibre cependant de la remarque de "Lunettes Rouges", un blog du Monde, qui écrit simultanément : « La plus belle Aphrodite de Cnide, la plus belle Vénus d’Arles ne peut reluire au milieu d’un alignement indigeste de ses sœurs inégales » [7].
  143. Par comparaison avec la Vénus de Milo qui l'a supplanté, on avance le fait que cette dernière, dont on aperçoit la naissance du postérieur (contrairement à la Vénus d'Arles), dégage une volupté avec une pose plus lascive propre à la période hellénistique, plus en phase avec les mœurs légères de notre époque et sur laquelle l'absence de bras - censée caractériser son état de « vestige » authentique - permet de mieux se focaliser. Également, le fait que la Vénus de Milo sera mieux médiatisée car son avènement coïncide avec une époque qui connaîtra les débuts de l'internationalisation des communications, la photographie et la culture de masse[réf. nécessaire], au moment même où l'auréole de l'Arlésienne va pâlir. Du coup, bien que cette dernière soit née dans la France antique gallo-romaine, sa rivale découverte et importée de Grèce où elle est née, vierge de toute polémique savante malgré d'âpres débats sur son identification et qui garde le mystère de ses bras, s'impose comme un évidence au grand public et à la communauté scientifique.
  144. Pour Charles Picard, « notre Vénus d'Arles (…) aura vraiment peu souffert, en définitive, des soins intelligents de Girardon ». Ch. Picard. Manuel d'Archéologie grecque. La Sculpture. III, Période classique, IVe siècle (Première partie). Paris, éditions A. et J. Picard, 1948, p. 244 - Pour sa part, Henri Lechat juge que Girardon « a fait ce qu'unanimement on lui demandait de faire, et il la fait sans fantaisie, sans arbitraire, avec une mesure irréprochable, un tact exquis », H. Lechat, Revue des Études anciennes, T. 17, 1915, p. 16 et s. (Récupération du texte) ; Étienne Michon souligne « le talent supérieur de Girardon » et demande à prendre garde « à être injuste à l'égard du grand sculpteur » (« La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in: Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 42/43).
  145. Pour Charles Lenthéric, par exemple (Lenthéric 1910, p. 251-252) : « l'on ne saurait trop déplorer la pitoyable réparation dont elle a été l'objet […] on l'a dotée de bras et de mains vulgaires dont elle paraît assez embarrassée […] et la belle anadyomène a ainsi un faux air de maniérisme aussi peu grec que possible ».
  146. Pour l'écrivain Paul Mariéton (précité), qui par ailleurs loue sa beauté divine, « Elle n'aura son rang, parmi les divinités de l'art, qu'après qu'on l'aura dépouillée des restaurations pompeuses de Girardon » (« La Provence Grecque », VII, in La Terre provençale, Journal de route, Lire en ligne).
  147. Pour Jules Formigé qui a la lumière d'une comparaison qu'il se croit autorisé à faire énumère une à une toutes les imperfections de la restauration, « le désastre est complet ». Ce dernier conclut : « […] si la vénus d'Arles, tant vantée jadis, a produit de nos jours bien des déceptions, cela n'est dû qu'à sa désastreuse restauration » (Formigé 1911, p. 662-663).
  148. Dans son Discours i chatouno de 1904, le poète Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature et créateur du Museon Arlaten (Arles), regrette que la Vénus soit « défigurée » par l'outrecuidance du Roi soleil et l'empressement excessif du sculpteur Girardon (cf. Bulletin de l'Association des Amis du Viel Arles, no 38, , p. 11).
  149. Jules Formigé note ainsi : « […] pour effacer les éraflures, tout l'ensemble a été gratté, aplati et appauvri d'une façon déplorable » (Formigé 1911, p. 662 et note de 1912 infra).
  150. Sa communication devant l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1911, qui fait part d'une note de Formigé consécutive à la découverte d'un plâtre original de la Vénus, censé démonter un « sabotage artistique » de la part de Girardon, eut un énorme retentissement et fit longtemps autorité (selon Rémy de Gourmont, « Arlequin de marbre », in: Le Vase magique, Le Divan, 1923). Cf. Formigé 1911, p. 656-664. Voir également leurs publications en 1912 : Antoine Héron de Villefosse, « Un Moulage ancien de la Vénus d’Arles », La Revue de l’Art ancien et moderne, t. 31, janvier-, pp. 11-96 Lire en ligne - Formigé 1912.
  151. Aussitôt, les méfaits présumés de la restauration de Girardon font la une de la presse nationale et régionale en 1911, par exemple Gustave Babin dans L'Illustration du ou Jean Ajalbert dans Le Stéphanois du Lire en ligne. La réputation de la Vénus est défaite bien que certains soient plus mesurés comme André Hallays, dans le Journal des débats politiques et littéraires du (Fac-similé du journal - Récupération du texte). La question fait aussi l'objet d'une correspondance détaillée le entre les félibriges Marius Jouveau et Frédéric Mistral, Correspondance 1900-1913 Lire en ligne.
  152. Les critiques les plus vives de Héron de Villefosse et Formigé résultent de la comparaison qu'ils font avec la copie en plâtre de la Vénus, supposée à tort dans son état initial, que Formigé père venait de retrouver à Arles (1911). Par ailleurs, on s'appuya sur la comparaison avec le dessin de J. Sautereau, ou Scotto Darechi, selon Séréna-Allier 2013, p. 6.
  153. Selon Fabienne Dugast, « Les édifices de spectacles antiques de Gaule narbonnaise : documents iconographiques, interprétations, restaurations », thèse de doctorat, Histoire de l'art, Archéologie romaine, Paris IV Sorbonne, 2002 (sous la direction de Jean-Charles Balty), p. 317. S'ajoute à cette critique que la tête de la Vénus du Louvre avait été mal remontée, probablement au début du XIXe siècle. Sa position n'a été rectifiée que lors de la restauration de 1990-1991.
  154. a et b Dans « Les Bouches-du-Rhône », Encyclopédie départementale, T. 4, 1re partie, « Archéologie, des origines à 1789 », Masson, 1932, p. 74, Emile Cahen, rapporte « après études subséquentes des archéologues il [faut] ramener les choses au plus juste point et réduire les torts de Girardon », citant les études d'Étienne Michon « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in: Monuments Piot, t. 21, 1913, pp. 13-45 et la synthèse d'Henri Lechat, op. cit., 1915, p. 16 et s., ce dernier soulignant, en outre, que les photographies jointes à la note de Formigé, pour montrer face à face la statue du Louvre et le moulage d'Arles, étaient prises sous un éclairage très différent propre à révéler le volume avantageux du moulage et accentuer par comparaison le rabotage opéré supposément par Girardon.
  155. Il est désormais admis que le plâtre d'Arles ne reflète pas l'état initial de la Vénus (Carrier 2005, p. 371) et si Charlotte Lepethouka (le Louvre) avance prudemment : « Girardon n’a peut-être pas altéré le volume des chairs de façon aussi radicale qu’on l’a prétendu » : Notice du Louvre sur Aphrodite dite Vénus d'Arles - 2011, Pierre Rosenberg, conclut à peine plus nettement que « l'intervention de Girardon fut moins drastique qu'on le pensait autrefois » (« La Vénus d'Arles », in: Dictionnaire amoureux du Louvre, Plon, 2007).
  156. Le bulletin des Amis du Viel Arles (AVA) continuait de qualifier la copie présente à Arles de « vraie Vénus d'Arles » (Supplément au Bulletin, no 105, , p. III) et la notice Internet sur une copie de la vénus détenue par le musée national de l'Éducation précisait encore en 2020, sans distinction : « Girardon retouchera la statue […]. Il remplacera la tête, ajoutera les bras et reprendra le modelé du buste ainsi que le tracé des plis » (cf. Vénus d'Arles (Aphrodite de Thespies)).
  157. Évoquant, entre autres, la restauration de la Vénus d'Arles par Girardon, Jean-Baptiste de Clarac et Alfred Maury soulignent ainsi que « plus d'une statue eut à souffrir de restaurations faites en Italie et en France même par des sculpteurs de grand talent mais qui n'avaient pas le sentiment de l'antique » (Musée de sculpture antique et moderne, tome III, 1850, p. 40).
  158. Déjà au milieu du XIXe siècle, Félix-Sébastien Feuillet de Conches conclut à propos de la Vénus d'Arles : « on commence à comprendre de nos jours que tous ces rhabillages sont autant de profanations » (Causeries d'un curieux : variétés d'histoire et d'art tirées d'un cabinet d'autographes et de dessins, Tome 1, Paris, H. Plon, 1857-1864.
  159. André Hallays en 1911, au moment du scandale déclenché par Formigé, s'interroge ainsi : « On juge que c'était un sacrilège de défigurer un marbre grec pour le faire servir à la décoration d'une galerie de Versailles, et on laisse des architectes relever les ruines des théâtres d'Arles ou d'Orange et y tailler des gradins neufs, afin que des tragédiens du vingtième siècle puissent hurler des alexandrins du dix-septième dans un décor pseudo-classique. En quoi les monuments sont-ils moins vénérables que les statues ? » - André Hallays, « En Flânant. La Vénus d'Arles », in Journal des débats politiques et littéraires, , pp. 1-2 (Fac-similé du journal - Récupération du texte).
  160. Comme le souligne Jean-Luc Martinez qui précise : « tour à tour agitée par les questions d’identification, d’attribution et de datation mais aussi, à des moments précis, par les problèmes de l’histoire des restaurations », in: Les antiques du Louvre : une histoire du goût d’Henri IV à Napoléon Ier, Paris, Fayard, 2004, p. 101.
  161. Selon Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in: Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1, 1913, p. 15.
  162. Formigé 1911, p. 664.
  163. Héron de Vilfosse souligne que la restauration de la Vénus d'Arles « nous ouvre les yeux sur le traitement qu'on infligeait jadis aux antiques destinées à orner les galeries royales » (« Communication sur la découverte de Jules Formigé à propos de la Vénus d'Arles », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Année 1911, Vol. 55, no 8, séance du , p. 657).
  164. Ainsi nous jugeons et admirons aujourd'hui des antiques que l'on peut qualifier de « fiction », privées de leurs couleurs et de leurs attributs, souvent de leurs membres, qui peuvent être fort éloignées de l'idée que nous en aurions si elles étaient dans leur état (et leur contexte) d'origine ; preuve que la notion d'« authenticité » évolue selon les époques, voire suivant leur fonction, comme le souligne André Hallays (précité).
  165. Cf. supra.
  166. Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in: Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1, 1913, p. 44.
  167. Depuis 1995. Elle était auparavant exposée au Musée Lapidaire, avec la tête d'Arles, dans la nef de l'ancienne église, de part et d'autre du tombeau d'Yppolyte. Cf. AN.-E Agard, « Le Musée Lapidaire d'Arles », Imprimerie générale du Sud-Ouest - J. Castanet, janvier 1924, p. 16 « Lire en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  168. Deux sont destinées à être présentés dans le cabinet bas et sur le palier du grand escalier menant à la salle du conseil de l'hôtel de ville; le dernier est offert à Simon Lenfant, représentant du roi en Provence (Rance 1890, p. 357 - Séréna-Allier 2013, p. 43).
  169. Par exemple, l'érudit Claude Terrin en possède une due à l'artisan romain Scotto Darechi (Séréna-Allier 2013, p. 17)
  170. Cf Correspondance Marius Jouveau - Frédéric Mistral / 1900 - 1913, Lettre du 30 octobre 1911 précitée
  171. Par exemple : Fernand Benoit, « Les Bouches-du-Rhône », Encyclopédie départementale, T. 14, 3e partie, Monographie communale : Marseille-Aix-Arles, Masson, 1935, p. 615 - Henri Lechat, Revue des Études anciennes, T. 17, 1915, p. 16 et s
  172. Carrier 2005, p. 371.
  173. Notamment par les gravures dans les ouvrages de Claude Terrin (1680), op. cit. et Albert d'Augières (1684) op. cit.
  174. Selon Étienne Michon, op. cit., 1913, p. 13-45.
  175. Selon Le Louvre : Praxitèle-La Vénus d'Arles, « Un moulage « originel » contre un « original » restauré », p. 3 - Voir surtout : G. L. Barthe, « En Arles, la Vénus livre son plâtre au scanner », Conservation et restauration des biens culturels, 1997, p. 21-27, 6 ph. On trouve néanmoins la date de 1997 pour la restauration (à la place de 1995) dans un article de Vincent Noce dans Libération, sans doute par référence à la date de publication de cette étude - Cf. A quels seins de Vénus se vouer ?, Vincent Noce, Libération (2001)
  176. Cécile Carrier ne peut que constater que ce moulage, très restauré, ne reflète plus aujourd'hui l'état initial de la Vénus. Carrier 2005, p. 371.
  177. Dans son article de Libération (précité), Vincent Noce conclut que la statue de Girardon est en fait beaucoup plus proche de l'original que ce que l'on pensait. « À Versailles, les deux modèles côte à côte permettent immédiatement de juger »
  178. Dossier enseignant : Fiche Histoire des Arts : La Vénus d’Arles sur arles-antique.cg13.fr(consulté le 5 décembre 2017)
  179. Voir cette étude de 2000 de Jean-Pierre Mohen du CNRS sur la question : L’art et la science. Histoire du laboratoire de recherche des musées de France sur le site du CNRS (consulté le 4 octobre 2016)
  180. Jean-Yves Blaise, Francesca De Domenico, Livio De Luca, Iwona Dudek, Principes pour un Système d’Informations Architecturales tridimensionnelles : le cas des vestiges du théâtre antique d’Arles, 2.2 Application; Problématiques et objectifs [8]
  181. Copie ornant la Cour vitrée du Palais des études (photo sur Wikimédia Commons)
  182. a et b Moulages : le musée de la sensualité, enfin dévoilé… sur lagazettedemontpellier.fr (consulté le 30 septembre 2016)
  183. a et b CERCO = Centre d’étude, de restauration et de conservation des œuvres, qui est une extension du museon Arlaten rénové, fonctionnel depuis 2011
  184. a et b Séréna-Allier 2013, p. 55 et 58.
  185. a et b Pierre Polomé, Arles : à la découverte du CERCO/Museon Arlaten
  186. À l'école des Beaux-Arts de Paris : copie dans les réserves de l'École - Au Centre national de documentation pédagogique (CNDP), une copie de 85 cm : Vénus d'Arles (Aphrodite de Thespies)
  187. Elle arrive au Louvre le 13 janvier 1798 (AN.-E. Agard, Le Musée Lapidaire d'Arles, Imprimerie générale du sud-ouest, j. Castanet, janvier 1924, p. 16)
  188. Références actuelles à l'inventaire : MR 365, Ma 469
  189. En 1957, une photo témoigne de cet emplacement avantageux pour la Vénus d'Arles, située dans une grande loge au centre d'une présentation monumentale dédiée à Praxitèle, entourée d'œuvres rattachées au maître : l'Apollon sauroctone et Diane de Gabies. À voir sur le site du Ministère de la Culture (base Arcade -mémoire). Voir aussi [9]. Des cartes postales datant d'avant la seconde guerre mondiale témoignent également de cette présentation monumentale [10]. Voir une présentation plus simple, néanmoins sur un grand socle sur le site du ministère de la Culture, probablement plus ancienne puisque le cliché est l'œuvre de la maison Goupil, un célèbre éditeur-imprimeur parisien actif de 1827 à 1920 selon le site etudesphotographiques.revues.org. Il pourrait cependant s'agir d'une copie en plâtre exposée dans la salle du Manège entre 1898 et 1927 : Les moulages du Musée du Louvre
  190. La Vénus adossée à l'un des piliers de la galerie Melpomène sur insecula. com
  191. La Vénus d'Arles illustrait l'affiche de l'exposition et semblait résumer à elle seule tous les questionnements à propos des œuvres praxitèliennes et praxèlisantes. D'autres œuvres étaient mises en lumière comme le satyre de Mazara del Vallo. L'exposition eut lieu dans le hall Napoléon du 23 mars au 18 juin 2007, sous la direction d'Alain Pasquier, conservateur général du Département des antiquités grecques, étrusques et romaines et Jean-Luc Martinez, conservateur Présentation flash de l'exposition illustrée par la Vénus.
  192. La vénus d'Arles était jusqu'en juillet 2010 dans les réserves du Musée du Louvre (Denon, Rez-de-chaussée, Cour du Sphinx, Salle 31) non ouvertes au public. Notice no 20282, base Atlas, musée du Louvre.
  193. Jean-Luc Martinez souligne ainsi que « la Vénus pèse plus de 800 kg, et est très fragile car elle a des restaurations du XVIIe siècle : la déplacer est donc délicat ». Cf. Conférence «L’art grec au musée du Louvre : des salles permanentes aux expositions temporaires » du 14 juin 2006 à l’Institut franco-japonais de Tokyo Version retranscrite et modifiée p. 8
  194. L'exposition Praxitèle (réduite) s'est ensuite portée à Athènes tandis que la Vénus d'Arles partait de son côté pour Pékin, pour une exposition sur la culture et l'histoire grecque (12 juillet/9 novembre 2007) [11], puis au Musée national de Singapour (9 décembre 2007/16 mars 2008). Sur le site asiaone.com (en) (traduit en français) l'arrivée et le déballage de la Vénus à Singapour. Précédemment, la vénus était présente en 2006 à Tokyo à l'exposition "La Grèce classique au Louvre" [12]
  195. « Au grand dam de certains arlésiens » conclut une blogueuse à propos de l'exposition De l’esclave à l’empereur, l’art romain dans les collections du musée du Louvre, Musée départemental Arles antique, du 20 décembre 2008 au 3 mai 2009. Cf. [13]
  196. Elle a été « toilettée » selon une technique douce, avec des compresses buvard absorbant les impuretés et la saleté, complété d'un gommage délicat (voir sur le Blog de la Vénus. Musée du Louvre : Nettoyage de peau / Institut de beauté et sur le magazine municipal d'Arles, Info Arles : Portrait - Déesse de haute couture in info Arles, no 150, mars 2011, p. 24 [PDF]).
  197. Le Musée du Louvre a ouvert de nouvelles salles consacrées à l'art grec classique et hellénistique dans l'aile Sully pour y placer au rez-de-chaussée la Vénus de Milo (salle 16) et, notamment, les répliques romaines des chefs-d’œuvre disparus de la sculpture grecque : les nouvelles salles sur le site du Louvre et la visite en vidéo commentée par J.-L. Martinez (directeur du département des antiquités grecques du Louvre). La Vénus d'Arles, présentée seule sur un grand podium, se trouve dans la salle 15 précédant celle de la Vénus de Milo, toujours dans la même galerie où cependant Athéna (dite Pallas de Velletri) a remplacé Melpomène (qui doit être restaurée) dans la grande loge monumentale située à l'extrémité opposée de l'emplacement de la Vénus de Milo : La Vénus d'Arles vue de la salle de la vénus de Milo et La Vénus d'Arles devant la Vénus de Milo. À cette occasion, les deux Vénus ont été « toilettées » (supra)
  198. Soutenez le Louvre (consulté le 1er novembre 2012)
  199. Dans un premier temps, toute la communication s'est faite avec la Vénus d'Arles en illustration : voir le document destiné au mécénat Versailles & l'Antique - voir aussi sur le site de l'Office de Tourisme de Versailles - La Vénus d'Arles fait ensuite la couverture du numéro spécial du Dossier de l'Art (no 201, novembre 2012) consacré à l'exposition, rédigé par les commissaires de celle-ci. Elle est aussi en page de garde du sommaire du catalogue de l'exposition (éditions Artlys, 2012, p. 10) dont elle constitue la première illustration (hors couverture)
  200. La Vénus d'Arles est exposée deux fois : l'original est présenté à l'entrée de l'exposition Galerie de pierre basse (bas de l'escalier) en compagnie de la Diane de Versailles, l'Apollon lycien, le Cincinnatus et le Germinacus Savelli : dépliant de l'exposition [PDF]; comme pour Diane de Versailles, une copie a été mise à l'emplacement qu'avait la Vénus à l'origine dans la Galerie des glaces, le temps de l'exposition : sur le blog connaissancesdeversailles.org.
  201. Un temps dénommée « Rodin l'ombre de l'antique » sur le site 2013.arles.fr (consulté le 3 août 2012) — également sur le site de Fréquence-sud.fr —, l'exposition fut rebaptisée « Rodin, la lumière de l’antique ». Cf. Musée départemental Arles antique - Programme d'activités, Automne> hiver 2012/2013, p. 8-9 sur le site du Musée de l'Arles antique http://www.arles-antique.cg13.fr (consulté le 26 septembre 2012) - Vidéo sur Culturebox : Exposition : La Vénus de Rodin de retour à Arles
  202. Le Louvre a fini par répondre favorablement à la demande de la ville d'Arles. Cependant, le directeur général du Louvre et le directeur des Antiquités ont préalablement lancé une expertise afin de s’assurer que le transport était possible : Museon Arlaten (Musée Frédéric Mistral) in Informations fournies par MM. Schiavetti et Mourizard pour l'assemblée générale 2011 (amisduvieilarles.com, consulté le 7 août 2011). En complément : info Arles, no 150, mars 2011, p. 2 et 24 [PDF].
  203. La Vénus d'Arles à Paris en son Grand Palais sur imagesdubeaudumonde.com (consulté le 19 septembre 2014)
  204. Arles, un laboratoire culturel en développement sur lemonde.fr/ (consulté le 12 octobre 2018)
  205. L'empire romain d'Arles à Genève sur lesgenevoises.com (consulté le 13 mai 2020)
  206. Un fournisseur américain propose des copies, petites ou grandeur nature [14]
  207. Les moules, les modèles et la production de l’atelier de moulage de la Rmn-GP aujourd’hui sur journals.openedition.org (In Situ, Revue des patrimoines) (consulté le ).
  208. En 2003, l'une des copies de la Vénus d'Arles figurait dans une exposition itinérante "Les moulages du Louvre", par exemple, en extérieur, au Centre-Jaude à Clermont-Ferrand [15].
  209. Le moulage de la Vénus d'Arles sert parfois à expliquer les techniques de moulages de l'Atelier du Louvre : Arielle Lebrun, Les moules, les modèles et la production de l’atelier de moulage de la Rmn-GP aujourd’hui, In Situ Revue des patrimoines, 2012 (lire en ligne)
  210. On découvre, par hasard, un plâtre en pied, couleur bronze, au détour d'une restauration faite par Anne-Gaelle Gop dans les années 2000 [16]
  211. Par souci d'économie certaines institutions ne commandent que des moulages du buste, telle l'université de Bordeaux : La collection de moulages de la Faculté des Lettres de Bordeaux
  212. Elle est érigée la même année que la Vénus de Mathurin Moreau, grâce au legs de 135 000 F or que M. Auguste Giffard, conducteur des Ponts-et-Chaussées (†1893) fit à la ville d’Angers. Cf. sur le site Angers.fr, mention historique : Histoire d'Angers/Chroniques historiques/ Jardin du mail/...Un musée de plein air et illustration : Découvrir Angers : Angers en images, image no 6 - Autres illustrations sur e-monumen.net/
  213. Notice no 00000105251, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  214. Restitution de l'Ares Borghese au Vertugadin
  215. Cf. photo sur leblogdupresident.over-blog.net
  216. Photos sur Wikimedia Commons : Category:Venus of Arles (Château de Vincennes) et Vue de la chapelle royale du château de Vincennes.
  217. Cette copie provient des ateliers de moulage de la RMN Catalogue - Photo sur Wikimedia Commons Copie de la Vénus à Montpellier
  218. a et b Le choc de la Vénus (za.montpellier.fr consulté le 29 juillet 2011)
  219. Selon le site Fontesdart.org/Versailles : de la France royale à la France républicaine/Versailles en fonte
  220. Cf. photo : La galerie des antiques- photo no 2 sur le site officiel de la villa Kérylos - La Vénus d'Arles sur flickr.com
  221. Château de la Ferté Saint Aubin (45)
  222. La Vénus d'Arles exposée au musée sur patrimoine.ville-arles.fr (consulté le 1er novembre 2012)
  223. La transformation (jugée) inacceptable des façades risque de masquer la Vénus selon ciriani-en-arles.blogspot.fr. Sur la photo, la confrontation entre cette Vénus de Girardon et la Vénus sans bras (de dos). De fait, cette copie de la Vénus d'Arles est désormais dans l'auditorium
  224. Séparée en 1981 de sa tête qui devait être restaurée, la statue n'a finalement été reconstituée qu'en 1996 - selon le Supplément numéro spécial au Bulletin des Amis du Viel Arles, no 97, juin 1997, p. I (Lire en ligne) - Cette copie de la Vénus de Girardon a remplacé la copie de la Vénus dans son état originel disparue à la Révolution (supra)
  225. Vincent Noce, Libération, samedi 6/dimanche 7 janvier 2001 Libération : À quel sein se vouer
  226. Voir l'illustration sur wikimedia Commons
  227. Voir l'illustration sur wikimedia Commons
  228. Royal Collection Trust : M. Geiss [Berlin Venus d'Arles 1858]
  229. Cf. illustration sur Wikimedia
  230. Cette vénus, localisée actuellement aux châteaux de Versailles et de Trianon est présentée sur le site de la Réunion des Musées Nationaux comme tel. [17]. La statue a été fortement restaurée, notamment le bras droit, la tête qui n'appartient pas à la statue et le haut du dos : Carrier 2005, p. 371 - Voir préalablement : Étienne Michon, « La réplique de la Vénus d'Arles du Musée du Louvre », Paris : Ernest Leroux, 1902 - Revue archéologique, 4 série, t. I, janvier-juin 1903, p. 39-43
  231. En élargissant la notion, signalons, par exemple, la vénus du jardin de l'infante au Louvre [18], une autre vénus de la collection Richelieu [19], voire, la vénus dominant la Fontaine d'Aphrodite à Nancy [20] et La coquetterie de Augustin Dumont, exposée au Musée de Semur-en-Auxois (selon L.Reisse, Salon de 1844, dans la « Revue des Deux mondes », 15 avril 1844. cf. pour illustration : La nuit des musées, 2008), etc.
  232. Johan Flemberg, « Venus Armada : Studien zur bewaffneten Aphrodite in der giechisch-römischen Kunst », Stockholm, Aströn, 1991, p. 56-58.
  233. Ghraoui, Nada, Les petites bronzes des divinités majeures de la Syrie romaine. Inventaire systématique et étude iconographique, Thèse en philosophie et lettres, orientation histoire de l'art et archéologie, Université Libre de Bruxelles, juin 2006. Selon lui, dix types iconographiques grecs classiques et hellénistiques étaient liés aux représentations des figurines liées à la déesse Aphrodite : « le type de la Vénus d’Arles tenant le miroir et la pomme avec les variantes est représenté sur 28 statuettes dont 19 nues et 9 mi-vêtues » - Voir : résumé et table des matières
  234. Pour Louis Jacquemin qui pourtant la trouvait moins belle que la Vénus de Milo (supra) : « Malgré les suffrages savants de la plupart de nos archéologues, malgré l'estime généralement professée en faveur de toutes les Vénus qui trônent au Capitole, on ne saurait nier que celle d'Arles ne soit au premier rang des sculptures antiques » ajoutant que sans avoir la sublimité de premier ordre de l'Antinoüs du Vatican, de la Pallas de Velletri, du Germanicus ou de la tête de l'Apollon du Belvédère, la « Vénus passe à bon droit pour l'un des plus riches joyaux artistiques de la France » (Jacquemin 1863, p. 368). J.-F. A. Perrot la situait également : « Au premier rang des statues antiques qui ornent aujourd'hui le Musée de la capitale » (« Lettres sur Nisme et le midi : histoire et description des monuments antiques du midi de la France », 1840, p. 47). Au XIXe siècle la comparaison avec la Vénus de Milo est fréquente mais si pour Louis Batissier, archéologue, inspecteur des monuments historiques et critique d’art, il s'agit de « deux chefs-d'œuvre » qui se différencient par leur style (Sur Phidias et Michel-Ange, in L'Artiste, 1837, p. 3), Jules Formigé insiste sur ce qui les rapproche : « il est certain que la Vénus d'Arles présente bien des ressemblances avec la Vénus de Milo, surtout pour la tête et le torse, dont elle rappelle la majestueuse plénitude » (Formigé 1911, p. 664)
  235. Selon l'écrivain et critique d'art Théophile Gautier, Étude sur les Musées (précitée), in Tableaux à la plume, G. Chaupentieu, Paris, 1880, p. 77.
  236. Jacquemin 1863, p. 367.
  237. Marie Françoise Ousset "La femme dans l’art" Conférence-projection 24 mai 2007
  238. Selon Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 251)
  239. Selon Charles Lenthéric (Lenthéric 1910, p. 251), qui précise que « la tète et la coiffure sont irréprochables et n'ont jamais été surpassées », tandis que Louis Jacquemin constate admiratif : « Voyez de quelle majesté se trouve empreint ce beau visage au front de neige », (Jacquemin 1863, p. 369). De célèbres critiques d'art du XIXe siècle partagent cette admiration : le peintre Charles Paul Landon, pour qui « la tête est un modèle de grâce et de beauté » (Annales du Musée et de l'École moderne des Beaux-Arts, Imprimerie des annales du Musée, 1800, p. 70) ; Louis Viardot pour qui la Vénus d'Arles est « remarquable par la beauté de la tète ornée de gracieuses bandelettes » (Les merveilles de la sculpture, Hachette, Paris, 1869, p. 91). Pour sa part, le romancier Gaston Leroux, par le biais de l'un de ses personnages, retient « les fossettes de la Vénus d'Arles » (La double vie de Théophraste Longuet, Bibliothèque Marabout, Paris, 1978, XXXIII, p. 484)
  240. Rapporté par Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 36
  241. Dans son Dictionnaire amoureux du Louvre (précité), Pierre Rosenberg est cependant plus disert sur ce point que lorsqu'il traite de la Vénus de Milo, laissant transparaître sa préférence pour la Vénus d'Arles : « Le beau torse dénudé de la déesse qui se dévoile, son dos sensuel, ses seins fermes, le drapé retenu aux hanches à la limite extrême du ventre, expliquent la popularité d'une œuvre en apparence chaste, en vérité d'une grande volupté »
  242. Ainsi, pour Louis Jacquemin cette Vénus « passe a bon droit pour l'un des plus riches joyaux artistiques de la France. Moins belle que celle de Milo, dont nous lui souhaitons la gorge et les épaules, elle est à coup sûr plus divine que celle de Médicis », (Jacquemin 1863, p. 370).
  243. Selon le même Louis Jacquemin, « C'est la femme telle que la conçoivent certaines natures bien douées ; la femme avec tout le cortège de ses perfections, de ses élégances, de sa souplesse et de sa grâce » (Jacquemin 1863, p. 369), tandis que J.-F.- A. Perrot s'exclame : « Que de moelleux dans ces contours ! que de volupté dans tout ce corps ! » (op. cit., p. 48)
  244. Pour l'archéologue, historien d'Art, Louis Jacquemin (1797-1868) : « L'attitude pleine de souplesse du corps, le sein, les épaules, le cou dont les chairs empruntent à la fraicheur et à l'éclat du marbre l'illusion d'une effrayante réalité, tout cela est rempli d'harmonie, de naturel et d'abandon. […] il (y a) un grand mérite d'effets dans l'apparente moiteur des bras, du cou, du torse entier, donnée au marbre par l'artiste. — Ne vous semble-t-il pas réellement que la vie passe et court avec le sang sous cette enveloppe délicate dont les contours sont si divins ? — Ne semble-t-il pas que cette bouche gracieuse, que ces lèvres si fraiches, vont s'ouvrir pour parler et sourire ? — Que d'âme et de langueur dans ce regard où se lit si clairement la vaniteuse satisfaction de la femme qui est belle et qui le sait ! — Voyez le frisson dont palpitent ces chairs nues si fraiches, si jeunes et si vivantes ! »,(Jacquemin 1863, p. 368-369)
  245. Pour l'écrivain Paul Mariéton, qui qualifie sa beauté de « rayonnante » elle est une « création divine, à la gracilité harmonieuse » et « si elle a moins de majesté que la Vénus de Milo, sa spiritualité est d'essence supérieure, comme sa jeunesse » (La Provence Grecque VII , in La Terre provençale, Journal de route, mai 1890), tandis que, pour le couturier du XXe siècle Christian Lacroix, ancien de l'École du Louvre, La Vénus d'Arles est « tellement plus émouvante que celle de Milo » (Bellagamba-Préface, 2004)
  246. L'ayant admiré à l'exposition Praxitèle 2007 (supra), voici ce qu'en dit un admirateur éclairé sur le blog du quotidien Le Monde en avril 2007 [21] : « Celle d’Arles a ma préférence. La tête portant à gauche avec ce regard des dieux qui traverse tout ce qu’ils voient, une coiffure rangée vers l’arrière qui dégage l’ovale serein du visage, les lèvres pleines sous le nez droit qui conduit le regard tout droit vers la nudité de la poitrine, les seins jumeaux fermes et le sillon juvénile qui descend au nombril, les hanches rondes n’ayant jamais porté d’enfant. »
  247. Seguin, Joseph, Les Antiquitez d’Arles in Librairie Livrarcheo, Dernières acquisitions, deuxième trimestre 2008 et Estelle Mathé-Rouquette (infra)
  248. a et b Décrivant la beauté des Arlésiennes, à laquelle il n’a pas été insensible, Berenger précise : « Joignez à ces biens un jargon d’une naïveté, d’une douceur infinie, des expressions caressantes, un accent séducteur, l’usage des diminutifs les plus mignards ; et voyez si c’est à tort que Vénus étoit anciennement la patronne des femmes d’Arles », Laurent Pierre Bérenger, Les Soirées provençales, Paris, Nyon, 1786, t.1, pp. 81-84.
  249. Selon Dominique Serena, directeur du musée Arlaten, communication au séminaire « L'artiste entre héritage et création : Ingres et l'antique », Arles, 23-.
  250. Déjà en 1863, Louis Jacquemin rapporte cette tradition longtemps vivace à Arles mais, dit-il, « empruntée sans doute à quelque ville grecque », selon laquelle « Praxitèle voulant réaliser la beauté absolue sous les traits d'une femme, rassembla dans son atelier trente des plus belles arlésiennes qui lui fournirent, l'une un bras, l'autre une jambe, une autre une belle gorge, une quatrième la figure, et que de toutes ces perfections pétries ensemble, il en tira le merveilleux chef-d'œuvre qui fut la Vénus d'Arles » (Jacquemin 1863, p. 360)
  251. a et b Selon une fiche sur la Vénus, éditée sur le mini-site internet du Louvre, pour leur exposition consacrée à Praxitèle (précitée).
  252. Comme le dit le mini-site du Louvre (précité) : « L’histoire de la Venus d’Arles apparaît comme un formidable chassé-croisé, vieux de plus de trois siècles, entre un marbre antique et ses copies modernes. ».
  253. Comme ce blog le rapporte : Le mythe de cette image de l’absence commence par la découverte de la célèbre Vénus d’Arles, dans les ruines du théâtre antique et qui disparaît rapidement vers les collections royales. Daudet et Bizet donnent à cette Arlésienne une notoriété telle qu’elle en devient l’expression commune du « personnage déterminant, mais qui jamais n’apparaît, tout ce que l’on attend, espère et que l’on ne voit jamais venir ni arriver », Christian Lacroix, « L'Arlésienne à la Chapelle de la Charité », Rencontres d'Arles 2014 sur jlcougy.wordpress.com (consulté le 19 septembre 2014).
  254. Le site internet d'une manufacture de cierges proche d'Arles résume ce sentiment populaire à propos d'une Arlésienne en cire qu'elle propose : « La Vénus d'Arles […] cette statue est offerte au roi Louis XIV, au plus grand désespoir des habitants […] Le mythe de l'Arlésienne est celui d'une absente regrettée mais présente pour tous en chacune des Arlésiennes de la ville »Ciergerie des Prémontrés : l'Arlésienne.
  255. Ce n'est toutefois qu'une supputation vraisemblable car on ne connaît pas la source d'inspiration, probablement multiple, de la Vénus d'Ille. À voir sur le site de l'Académie de Tours-Orléans qui suggère en outre que Mérimée pouvait s'inspirer en particulier du bracelet que porte la Vénus d'Arles. Voir également ce site sur Mérimée où figure la Vénus. Jean-Claude Heudin suggère pareille inspiration dans « La Vénus d'ille » in: Robot erectus, Une anthologie des nouvelles fantéastiques à l'aube des robots, Science ebook, , p. 13 Lire en ligne.
  256. Alphonse Daudet raconte l'une de ses visites à son ami Mistral : « […] Rien n’était changé. Toujours le canapé à carreaux jaunes, les deux fauteuils de paille, la Vénus sans bras et la Vénus d’Arles sur la cheminée […] ». Le récit est publié pour la première fois dans L’Événement du et repris dans le recueil des Lettres de mon moulin : "Le Poète Mistral" [22].
  257. En fait, Daudet se serait mépris en identifiant la Vénus d'Arles ; il s'agirait en réalité de Diane de Gabiès et de la Vénus de Milo selon D. Séréna-Allier (Séréna-Allier 2013, p. 54)
  258. op. cit. en bibliographie (infra), également rapporté par le Louvre Praxitèle - La Vénus d’Arles, « Une névrose fétichiste », p. 5.
  259. Voir Pascale Picard-Cajan, « De la Vénus à l'Arlésienne : les Athéniennes de la Provence », in catalogue de l'exposition Arlésienne : le Mythe ?, Museon Arlaten, 1999-2000.
  260. Daniel Jacobi souligne aussi « la contribution [de la Vénus] à la création d'un mythe », préface de Séréna-Allier 2013, p. 3. Cette dernière écrit elle-même p. 58 à propos de la Vénus d'Arles : « l'Arlésienne, qu'elle soit de marbre ou bien vivante, demeure la plus belle femme du royaume d'Arles. Aujourd'hui encore, le stéréotype semble se perpétuer, entre beauté et absence, l'Arlésienne devient même une expression quasi proverbiale. Celle que l'on ne voit jamais doit autant au texte d'Alphonse Daudet qu'à un poncif partagé par toute une population. ».
  261. Selon Jean Luc Cougy, qui rapporte la pensée de Christian Lacroix : « Le mythe de cette image de l’absence commence par la découverte de la célèbre Vénus d’Arles, dans les ruines du théâtre Antique et qui disparaît rapidement vers les collections royales. Daudet et Bizet donnent à cette Arlésienne une notoriété telle qu’elle en devient l’expression commune du "personnage déterminant, mais qui jamais n’apparaît, tout ce que l’on attend, espère et que l’on ne voit jamais venir ni arriver" »Christian Lacroix, « L’Arlésienne à la Chapelle de la Charité », Rencontres d'Arles 2014, sur jlcougy.wordpress.com (consulté le 21 janvier 2015).
  262. Commentaire sous le tableau de Dumas sur le site du ministère de la culture (base Joconde).
  263. Le Goût de l'antique » , Ville d'Arles, 1990 p. 3.
  264. Écrit en 1864, il sera publié dans Les Filles d'Avignon (Li Fiho d’Avignoun), en 1885. Le poème est dédié à Paul Arène et loué par Mallarmé. Un contemporain d'Aubanel, Ludovic Le Gré, souligne que lors de l'écriture de cette « poésie fougueuse », le poète était dans des conditions des plus paisibles alors que l'ode à la Vénus d'Arles semble avoir été « enfantée dans un moment de fièvre, et comme un jet de lave incandescente jaillir d'une explosion » (Le poète Théodore Aubanel. Récit d'un témoin de sa vie, Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1894, p. 143). Néanmoins, ce poème, considéré comme licencieux, fut dénoncé par Roumanille à l'archevêque d'Arles. À voir sur un des sites consacrés à l'auteur .
  265. Texte intégral : La Venus d'Arle in Li Fiho d'Avignoun, traduit en français sur [http://www.la-presse-anarchiste.net/spip.php?article2363 la-presse-anarchiste.net.
  266. Séréna-Allier 2013, p. 55 et 59.
  267. Arles selon… Théodore Aubanel/La Vénus d'Arles sur majlis-remomm.fr (consulte le 13 mai 2020).
  268. Par exemple, s'adressant à la Vénus d'Arles : « Montre-nous tes bras nus, tes seins nus, tes flanc nus, montre-toi toute nue, ô divine Vénus ! Ta beauté t'habille mieux que ta robe blanche. Laisse, à tes pied, tomber la robe qui autour de tes hanches s'enroule pour cacher ce que tu as de plus beau ! ». Paul Arène et Albert Tournier évoquent cette relation particulière avec la Vénus d'Arles (Des Alpes aux Pyrénées : étapes félibréennes, E. Flammarion-Paris, 1892, pp. 207 et 215).
  269. Le périodique Le Mercure Galant en rend compte à l'époque (Séréna-Allier 2013, p. 67)
  270. Son poème La Vénus d'Arles commence par : « L'éclat de ta beauté, Vénus d'Arles, rend fou », in La nouvelle revue T. 12, septembre-, p. 23 (en ligne).
  271. Soumission à la Vénus d'Arles, poème (9 pages), Mercure de France, no 547, .
  272. Par exemple, dans son Discours i chatouno en 1904 in: Bulletin de l'Association des Amis du Viel Arles, no 38, , p. 11.
  273. Émile Fassin, maire d'Arles en 1878, consigne, dans plus de cinq cents feuillets documentaires, les mentions littéraires de cet ordre en vue d'un ouvrage jamais publié (Séréna-Allier 2013, p. 52).
  274. Il fait dire à son héroïne Amanda que tous les artistes qu’elle a connus ont voulu la faire poser parce qu’elle ressemble à la Vénus d’Arles (« Contes extragalants », Dentu, 1886 ; réédition par Ligaran, ).
  275. Ch. de Martrin-Donos, « Les lis d’Entrevannes », in Légendes et comptes de Provence, Prie Flammarion, 1896 (extrait sur biblisem.net).
  276. Le Comte de Monte-Christo, vol. I (1845) Lire en ligne.
  277. Mémoires d'un touriste III, "Marseille/la Vie du jeune homme à Marseille", Michel Levy frères, 1854, p. 329/330. Voir également une évocation dans le même ouvrage, "Nîmes/La Vénus d'Arles, éditions Le divan, 1929, p. 255.
  278. Lettres de madame de Sévigné, de sa famille et de ses amis, tome IV, 1862, p. 439.
  279. Séréna-Allier 2013, p. 17.
  280. Séréna-Allier 2013, p. 52.
  281. Abel Hugo, France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, Paris, Delloye éditeur, 1835, p. 209.
  282. Selon elle, « nul n'égale la statue connue sous le nom de Vénus d'Arles » (The Idler in France, A. and W. Galignani-Paris, 1841, p. 18).
  283. Voyage en France, Tours, Éditions Mame, 1862, p. 443.
  284. Paul Mariéton, « La Provence Grecque », in: La Terre provençale. Journal de route, VII, (en ligne sur sites.univ-provence.fr).
  285. En flânant à travers la France ; Provence, Perrin, 1912.
  286. Augustin Fabre, Histoire de la Provence, tome I, chapitre IV, Marseille, Feissat ainé et Demonchy, 1833, p. 176 [lire en ligne].
  287. Au détour de son témoignage, Bernard Citroën s'exclame : « Et c'est une apparition ! Un enchantement. L'image de la femme dans toute sa splendeur, la poésie devenue chair vivante, comme la Vénus d'Arles » (« Pueblo de alamos : la Vénus d'Arles », in La conjuration de Javel, NEL, 1996, Partie 6, Chapitre III, p. 255).
  288. La Vénus d'Arles et Un dîner avec la Vénus d'Arles, Les dessous de la momie, 13, in La momie de Pâques (roman-blog) sur lamomiedepaques.com.
  289. La Vénus d'Arles
    regarde-la contemple-la
    et tu auras peut-être l'intuition
    de ce qu'on nomme la beauté
    La beauté en son essence
    par-delà pays siècles
    et songes
    qu'il est humainement impossible de dire
    De sa main droite exhibant un fruit sans tache
    à ses impeccables orteils
    qu'effleure un pur drapé auquel sa poitrine échappe
    elle respire l'éternel
    À quoi pense-t-elle donc
    ses yeux fixés à terre
    son visage grave de trois quarts
    et incliné semble-t-il vers sa propre énigme
    À l'amour peut-être qu'elle t'inspire
    et qu'ignora Praxitèle
    cet amour ce royaume
    où la femme qu'il sculpta n'a pas une ride
    (M de Saint-Michel, Toutelapoesie.com, 18 mai 2013).
  290. Aphrodite, dite Vénus d'Arles (en quatre épisodes) sur wattpad.com (consulté le ).
  291. Communiqué des nationalistes occitans
  292. Réclamations des nationalistes occitans auprès des autorités politiques et du musée du Louvre. Des revendications qui expliquent peut être l'absence de la Vénus lors d'une exposition du Louvre à Arles début 2009 (supra)
  293. Lettre de F. Mistral du 22 janvier 1886 à l'abbé A.-J. Range, pour son ouvrage L'Académie d'Arles au XVIIe siècle, où l'auteur regrette le marché de dupes ayant présidé à l'abandon de la Vénus : « les consuls arlésiens […] portèrent au roi leur admirable Vénus pour recevoir en échange une croix de Saint-Louis. La Vénus d'Arles est aujourd'hui au Louvre, et le plâtre est à Arles ; c'est bien gagné » Cf. Lettre de M. Frédéric Mistral à l'auteur. Cela conduit Mistral a réclamer clairement le retour de la Vénus dans le journal L'Aiôli du (Séréna-Allier 2013, p. 55) Avant lui, évoquant divers antiques, dont la Vénus d'Arles, H. Clair, membre de la commission archéologique d'Arles, s'interroge : « ne seraient-ils pas plus convenablement placés dans une collection à laquelle ils appartiennent de droit, et dans laquelle leur absence laisse un vide qui porte plus de préjudice à notre histoire monumentale, que leur présence à Paris ne donne de relief à la riche et nombreuse collection du Musée Royale ? ». H. Clair, Les monuments d'Arles, antique et moderne, D. Garcin imprimeur, 1837, p. 241.
  294. Édition de 1929, vol.III, p. 255. Lire en ligne.
  295. Historique de l'association des Amis du Vieil Arles.
  296. Comme en témoigne cette vidéo « Martine, la Vénus d'Arles » du sur dailymotion.com. Dans l'immédiat, Michel Vauzelle évoquait probablement la perspective que la Vénus figure à l'exposition sur Rodin prévue à Arles à partir de .
  297. Communiqué de presse du sur le site de la parlementaire.
  298. « Et si la Vénus d'Arles rentrait chez elle ? » sur laprovence.com (consulté le )
  299. La Vénus d’Arles, exposée au Louvre, va-t-elle retrouver sa terre natale ? sur franceinter.fr (consulté le 20 mai 2021)
  300. Rapporté par Bernard Thaon in Theatrum Arelatense, p. 3, sur le site du patrimoine de la ville d'Arles.
  301. Cf. Loi du 4 janvier 2002, codifiée à l’article 451-5 du Code du patrimoine : « Les biens constituant les collections des musées de France appartenant à une personne publique font partie de leur domaine public et sont, à ce titre, inaliénables. »
  302. Selon le site geowi.skynetblogs.be
  303. Des élèves d'autres académies sont inspirés par le Vénus d'Arles, y compris des CM1 comme à Corcieux (Vosges) : D'une Vénus à l'autre
  304. À voir sur le site de l'Académie d'Aix-marseille
  305. À voir sur le site de l'Académie d'Aix-marseille
  306. Selon le "Guide du visiteur du Salon de l'Art de Vivre en Provence" : « Louis XIV est venus à Arles... Alors pourquoi pas vous ? », p. 9.
  307. sur zazzle.fr : d'Arles de Vénus, Affiches
  308. Les héritiers de Vénus, 2013 Installation photographique de David Pinzón
  309. Catégorie : Scénographie immersive 2°) I AM YOUR VENUS – 2013 sur fearless.fr/ (consulté le 12 octobre 2018)
  310.  ;La Vénus s'éveille sur Arles Info, n° 173 juin 2013 [PDF], p. 4
  311. Dépliant sur la 9ème nuit des Musées [PDF] sur arles-antique.cg13.fr (consulté le 30 septembre 2016)
  312. Dominik Babier & Anne Van Den Steen, Chronologe des projets réalisés
  313. Le symbole de la beauté des arlésiennes : la Vénus d'Arles
  314. Moi Auguste, empereur de Rome
  315. Vénus éternelle Exposition / Musée - Du 15 au 25 mars 2015
  316. « La Vénus en Arles », 15-25 mars 2015 par Jean-Marc Paubel
  317. De récentes acquisitions en art contemporain pour le Musée des Cultures et du Paysage à Hyères sur www.infos-patrimoinespaca.org (consulté le 13 mai 2020)
  318. Daniel Arsham “Paris, 3020” at Perrotin, Paris (n° 7 et 13) sur moussemagazine.it (consulté le 13 mai 2020)
  319. Daniel Arsham Paris 3020 : Une exposition futuriste sous l’aile Perrotin sur luxe.net (consulté le 23 juin 2020)
  320. Filmographie Pathé sur filmographie.fondation-jeromeseydoux-pathe.com (consulté le 1er novembre 2012)
  321. À voir sur le site de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
  322. Réalisée initialement pour l'ouvrage de Claude Terrin publié 1680, cette gravure, ainsi qu'une autre planche, se trouve aussi dans un ouvrage du XVIIe siècle de Joseph Seguin, Les Antiquitez d’Arles. Cf. Bibliographie (infra) - Illustration : in Bibliothèque Méjanes - Arles.
  323. Illustration : Siur le Portail des collections des Musées de France.
  324. Lecture de la Vénus d'Arles sur vignon-et-provence.com (consulté le 29 octobre 2012).
  325. Semble être la première gravure de la Vénus d'après Louis Jacquemin, (Jacquemin 1863, p. 366).
  326. [Étienne Michon, « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 19].
  327. Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud, Muller in « Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par ... », Volume 30, p. 400 (Lire en ligne).
  328. L'œuvre fut vendu sur eBay en mars 2009.
  329. Planche 93.
  330. Arles Ae 52 sur e-corpus.org (consulté le ).
  331. Illustration sur commons.wikimedia.
  332. Il prend la direction de l'école de dessin d'Arles en 1856
  333. À voir sur le site de la Ville d'Arles
  334. Voir en ligne sur son site personnel
  335. À voir sur Gal'Art : 14 mars 2008 - Vénus d'Arles
  336. illustration sur Wiki-Commons
  337. Reproduite en couverture du Bulletin des Amis du Viel Arles, no 150, décembre 2011 voir en ligne
  338. Il s'agit de Trend Group, fabricant italien de pâte de verre : site internet
  339. Réalisations de projets en Mosaïque (5e projet) - La Venus d'Arles en mosaïque sur le site mosaique-et-creation.com (consulté le 26 août 2012)
  340. illustration sur Wiki-Commons
  341. Bénédicte Savoy, Patrimoine annexé, Les biens culturels saisis par la France en Allemagne autour de 1800, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris, 2003, t. I, p. 327 (En ligne)
  342. Sur le site hprint.com : Innoxa 1930 Vénus d'Arles, Lecram-Vigneau
  343. La présence de ce buste, en calcaire du pays, don de M. Adolphe Pieyre, est signalée par exemple dans les ouvrages de Félix Mazauric, Catalogue de la Maison carrée in Le musée de la Maison Carrée, en 1911 et d'Émile Espérandieu, La Maison carré à Nîmes en 1929. Depuis 2006, les œuvres sont toutefois reléguées dans un sous-sol inaccessible dans l'attente de la construction d'un autre musée
  344. L'œuvre fut vendue en février 2008 par un cabinet d'expertise en antiquités Photos sur le site Expertissim
  345. Mentionné dans le Bulletin de l'Alliance des Arts, n° 1, juin 1842, Paris, p. 199 (Lire en ligne)
  346. Sculpture en bronze représentant Aphrodite signé de F.Barbedienne (1810-1892) fondeur, fabricant et éditeur sur conceptantiques.com (consulté le 1er novembre 2012)
  347. La statue fut vendue en 2010 aux enchères par Sothebys pour 10 000  Vente Sotheby's : la fonte atteint des sommets
  348. Les archives du service des Bâtiments du Domaine de Chantilly comportent une mention d'achat en 1902-1903 à la fonderie du Val d'Osne pour la Vénus d'Arles et un Achille Borghese, les deux pendants du Vertugadin.
  349. Printemps des musées-Arles
  350. Plusieurs manifestations : César, le Rhône pour mémoire - Programme d'activités - Contes (p. 18) - Arelate, journées romaines d'Arles et Le site des évènements en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Monuments en scène
  351. Présentation des l'égnimes (p. 17) et des solutions (p. 3)
  352. Exposition : « Secrets et Légendes. La Vénus d’Arles » à la Tour Saint Louis
  353. La Vénus d'Arles - Parfums
  354. Vénus, la déesse du XXe siècle

Références bibliographiques

  • « Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae » (LIMC), s.v. Aphrodite (Angelos Delivorrias), p. 63, no 526, pl. 51, Artemis Verlag, 1984.
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    • Dominique Séréna-Allier, « Les collections de l'Hôtel de ville », p. 39-43;
    • Rémi Venture, « L'affaire de la Vénus », p. 44-45;
  • Antoine Agard, « Discours & roole des medailles & autres antiquitez tant en pierreries, grauures, qu’en relief & autres pierres naturelles & admirables plusieurs figures & statues de terre cuite à l’égyptienne & plusieurs rares antiquités qui ont été recueillies & à present rangées dans le cabinet du sieur Antoine Agard maistre orfèure & antiquaire de la ville d’Arles en Prouence », Paris, 1611;
  • Albert d'Augières, « Réflexions sur les sentiments de Callisthène touchant la Diane d’Arles », Paris, 1684;
  • Fabien Bages, Marie Vachin, Musée départemental Arles antique, « Mythologie : il était une fois la Vénus d'Arles », Collect. Les cahiers du musée, no 2 Conseil général, Bouches-du-Rhône, DL 2010 ;
  • Georges-Louis Barthe, « En Arles, la Vénus livre son plâtre au scanner », Conservation et restauration des biens culturels, ARAAFU, 1997, p. 21–27, 6 ph.;
  • Michel Baudat, « Du collège d'Arles au Museon Arlaten », Histoire d'Arles, Société des Amis du Viel Arles, no 7,‎ , p.13 et 34 (lire en ligne);
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  • John Boardman, « La Sculpture grecque du second classicisme », Thames & Hudson, vol. 74, coll. « L'univers de l'art », Paris, 1998;
  • Laurent Bonnemant, « Conversation curieuse sur la Diane & sur la piramide d’Arles », dans Recueil d’antiquités, après 1680, Médiathèque d’Arles, Ms 242;
  • Brigitte Bourgeois :
    • « De la Vénus d'Arles à la Guerre du Golfe : l'apport du moulage entre restauration et destruction », In "Moulages, copies, fac-similés : actes / des IXèmes Journées des restaurateurs en archéologie, Soissons, 14 et 15 juin 1993", p. 25-38 - Note : Publ. dans le "Bulletin de liaison du CNRS, Centre d'étude des peintures murales romaines", (ISSN 0249-6038), no 11, 1994;
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  • Brigitte Bourgeois, Alain Pasquier, « À propos de la restauration des marbre antiques du Louvre, » CRAI, vol. 141, 1, janvier-mars 1997 :
    • À propos de la restauration des marbres antiques du Louvre, Méthodologie de l'intervention et résultats (Brigitte Bourgeois), p. 149 et 152-153 [lire en ligne];
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  • :
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  • Jules Charles-Roux, « Autour de l'histoire. L'Arrivée de la Vénus d'Arles à Versailles », Paris, A. Lemerre, 1910;
  • Honoré Clair, « Les monumens d'Arles, antique et moderne », D. Garcin imprimeur, 1837, p. 241, 242;
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  • (en) Antonio Corso, « The triad of Thespiae » in « The art of Praxiteles. The development of Praxiteles'workshop and its cultural tradition until the sculptor's acme », (364-1 BC), Rome, L'Erma de Bretchneider, 2004, p. 262–270, fig. 106;
  • Charles Daremberg et Edmond Saglio, « Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines », 10 volumes, échelonnés de 1877 à 1919. Index d'articles en ligne sur le site mediterranees.net, dont celui sur « Vénus ». Présentation résumée par Louis Séchan [lire en ligne];
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  • Emile Espérandieu, « Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine », vol. XI, Paris, 1907-1938 ; 2e édition, New-Jersez, 1965-1956, vol. XII à XV par R. Lantier, 1938-65, vol XVI par P. M. Duval, 1981. 3.2516;
  • Jean Julien Estrangin, Études archéologiques, historiques et statistiques sur Arles, Aubin éditeur, (lire en ligne), p.41-72. (Théâtre antique d'Arles et ses fouilles) ; dont p. 56–57 (Vénus d'Arles) ;
  • (de) Johan Flemberg, « Venus Armada : Studien zur bewaffneten Aphrodite in der giechisch-römischen Kunst », Stockholm, Aströn, 1991, p. 56–58;
  • Jeanne de Flandreysy :
    • La Vénus d'Arles et le Museon Arlaten (préf. Frédéric Mistral), Alphonse Lemerre, Paris, 1903, gr. in-8°, 168 p.(réédité en 2010 par Nabu Press (ISBN 978-1-14412-116-5)) ;
    • Les Venus gréco-romaines de la vallée du Rhône, Jules Céas, Valence, 1906. gr. in-8° br., 70p.;
  • Jules Formigé, « Note sur la Vénus d'Arles », Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 55, no 8,‎ , p.658-664 (lire en ligne);
  • Jules Formigé, « Note sur un moulage ancien de la Vénus d'Arles », Musées de France, no 5,‎ ;
  • Wilhelm Frœhner, « La Vénus d'Arles », dans Notice de la sculpture antique du Musée national du Louvre, vol. 1, Charles de Mourgues frères, (lire en ligne), p.179-182 ;
  • (en) Adolf Furtwängler, « Masterpieces of Greek Sculpture, Series of Essays on the History of Art » (traduction et révision par Eugénie Sellers de Meisterwerke der griechischen Plastik, Leipzig et Berlin, 1893), W. Heinemann, Londres, 1895, p. 319-320; p. 330-335;
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  • Louis Gillet, « La Vénus d'Arles » in Visite aux musées de province - Le musée d'Arles, Revue des Deux Mondes, huitième période, Vol. 23, n ° 3, 1er octobre 1934, pp. 655 et s.;
  • Antoine Graverol, « Dissertation sur la statue qui estoit autrefois à Arles & qui est à present à Versailles », Nîmes, 16 février 1685 (7 p. in-40. Bibliothèque Méjanes, Arles, Recueil 28255);
  • André Hallays, « Provence » dans En flânant. À travers la France, 5, Perrin, Paris, 1912;
  • Antoine Héron de Villefosse :
    • « Communication sur la découverte de Jules Formigé à propos de la Vénus d'Arles », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Année 1911, Vol. 55, no 8, séance du 27 octobre, p. 656–657 [lire en ligne];
    • « Un Moulage ancien de la Vénus d’Arles », in La Revue de l’Art ancien et moderne, t. 31, janv-juin 1912, p. 11–96;
  • Louis Jacquemin, Monographie du théâtre antique d'Arles, t. II, Arles, Typographie Dumas et Dayre, (lire en ligne), Chapitre VI.
  • Ludovic Laugier, « La Vénus d'Arles », Dossier de l'Art, no 139,‎ , p.52–53;
  • Henri Lechat, « La Vénus d'Arles » in Revue des Études anciennes, T. 17, 1915, p. 16 et s. (Récupération du texte);
  • Charles Lenthéric, « L'Art grec à Arles », dans La Grèce & l'Orient en Provence, Paris, Plon-Nourrit, (1re éd. 1878) (lire en ligne), p.250-259.
  • Antoine Magnin, « Le triomphe de Vénus », Mercure Galant, avril 1665, p. 149.162;
  • Jean-Luc Martinez :
    • « Les antiques du Louvre. Une histoire du goût d'Henri IV à Napoléon 1er », Paris, Fayard / Louvre, 2004;
    • « Les antique du Musée Napoléon », édition commentée et illustréedes volumes V et VIde l'inventaire du Louvre de 1810, Paris, RMN, 2004;
    • « Les œuvres attribuées à Praxitèle », dans Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, Praxitèle. Catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, éditions du Louvre & Somogy, Paris, 2007 (ISBN 978-2-35031-111-1), chap. I (« Un sculpteur athénien du IVe siècle av. J.-C. »), p. 28-59;
  • Jean-Luc Martinez, Alain Pasquier :
    • « 100 chefs-d'œuvre de la sculpture grecque au Louvre, » Paris, éditions du Louvre & Somogy, 2007, p. 158-161;
    • « Praxitèle au Louvre : parti pris d’une exposition ». Communication au Colloque international Figures d'artistes dans l'Antiquité grecque : les limites de la monographie sous la direction d'Alain Pasquier et de Jean-Luc Martinez, Musée du Louvre. 24 mars 2007;
  • Paul Masson :
    • avec Emile Cahen, Bruno Durand, « Les Bouches-du-Rhône », Encyclopédie départementale, T. 4, 1re partie, Monographie communale. Archéologie, des origines à 1789, Masson, 1932, p. 63, 74,75, 276 [lire en ligne];
    • avec Fernand Benoit, « Les Bouches-du-Rhône », Encyclopédie départementale, T. 14, 3e partie, Monographie communale : Marseille-Aix-Arles, Masson, 1935, p. 615 [lire en ligne];
  • Estelle Mathé-Rouquette, « Belles comme l’antique », dans Arlésienne : le mythe ?, catalogue de l'exposition du 3 juillet 1999 au 30 janvier 2000 au Museon Arlaten, Arles, 1999, p. 51-62;
  • Étienne Michon :
    • « La réplique de la Vénus d'Arles du Musée du Louvre », Paris : Ernest Leroux, 1902 - Revue archéologique, 4 série, t. I, janvier-juin 1903, p. 39-43 (Lire en ligne);
    • « La Vénus d’Arles et sa restauration par Girardon », in Monuments et Mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 21, fasc. 1,1913, p. 13–45, illus., pl. II (Lire en ligne);
  • Aubin-Louis Millin, « Voyage dans les départements du midi de la France », Paris, Imprimerie nationale, tome III, 1807, p. 500 et 501;
  • (it) Paola Montuoro (Zancani-Montuoro), « Una replica dell'Afrodite di Arles nel museo Mussolini in Campidoglio », BCAR, LIII, 1926, p. 118–132;
  • Alain Pasquier :
    • « La Vénus de Milo et les Aphrodites du Louvre », éditions de la Réunion des musées nationaux, 1985 (ISBN 2-7118-0256-6), p. 53, 55;
    • « Les Aphrodites de Praxitèle » dans Alain Pasquier et Jean-Luc Martinez, Praxitèle, catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, éditions du Louvre & Somogy, 2007 (ISBN 978-2-35031-111-1), p. 134-139 et nos 28-32, p. 138-169. Présentation de l'ouvrage sur histara.sorbonne.fr;
  • Charles Picard, « Manuel d’archéologie grecque ». La sculpture. Tome 3 : période classique – IVe siècle (1re partie), Paris, Picard, 1948, p. 244 et 460-477. [En note sous la Vénus d'Arles, l'auteur invite le lecteur à se reporter p. 464 à "un objectif récit des « aventures de l'Arlésienne » (dessin de Sautereau, moulage d'Arles, etc)"];
  • Anthony Pontabry, « Rapport de restauration de la Vénus d'Arles, juillet 1990 - juin 1991 », accompagné du dossier de la gammagraphie. Service de restauration des Musées de France, Versailles, 1991;
  • Antoine-Joseph Rance, L'Académie d'Arles au XVIIe siècle d'après les documents originaux, étude historique et critique, t. 3, Paris, Librairie de la société bibliographique, (lire en ligne);
  • François de Rebattu :
    • « De la comparaison d’Arles & de Rome », Arles, 1617 ;
    • « La Diane et le Jupiter d’Arles se donnant à cognoistre aux esprits curieux », Arles, F. Mesnier, 1656;
    • « Description de la Diane d’Arles » (Portrait de la Diane retouchée), Arles, 1659;
  • Salomon Reinach, « Recueil de têtes antiques idéales ou idéalisées » Gazette des Beaux-Arts, 1903, pl. 182 et p. 145;
  • Brunilde Sismondo Ridgway :
    • (en) « The Aphrodite of Arles », dans American Journal of Archæology, vol. 80, no 2 (printemps 1976), p. 147-154;
    • (en) « The Aphrodite of Arles : a Problem of Chronology », in Studies in Art History, II, Maryland, 1976, p. 35–42;
    • (en) « Fourth-Century Styles in Greek Sculpture », University of Wisconsin Press, Madison, 1997 (ISBN 0-299-15470-X), p. 264-265;
    • (en) « Hellenistic Sculpture III. The Styles of ca. 100-31 B.C. », University of Wisconsin Press, Madison, 2002 (ISBN 0-299-17710-6), p. 197-198;
  • Claude Rolley, La Sculpture grecque, vol. II : La période classique, Manuels d'art et d'archéologie antiques, Picard, (ISBN 2-7084-0506-3), p. 256, fig. 256-257;
  • B-F Rouent (De), « Le retour de la Vénus d'Arles » in Bulletin de la Société des amis du Vieil Arles, 1903;
  • Jean-Maurice Rouquette :
  • Gilles Sauron, « Quis deum ? L'expression plastique des idéologies politiques et religieuses à Rome », Rome, École française de Rome, Palais Farnèse, 1994, p. 550–551;
  • Joseph Séguin,
    • « Les antiquités d’Arles traitées en manière d'entretiens et d'itinéraires où sont décrites plusieurs nouvelles découvertes qui n'ont pas encore vu le jour », Arles, 1687;
    • « Étude sur Arles », Aix, 1688;
  • Dominique Séréna-Allier (préf. Daniel Jacobi), Louis XIV et la Vénus d'Arles : la plus belle femme de mon royaume, Actes Sud, coll. « Sciences humaines », , 80 p. (ISBN 978-2-330-02639-4).
  • (it) Fabrizio Slavazzi, « Italia verius quam provincia, Diffusione et funzioni delle copie di sculture greche nella Gallia Narboensis », Naples, Edizioni Scientifiche, 1996, p. 42–43, 162-163, cat. 6, fig. 7;
  • Claude Terrin :
    • « La Vénus et l'obélisques d’Arles, ou entretiens de Musée et de Calisthène sur la prétendue Diane d’Arles », J. Gaudion, Arles, 1680 [lire en ligne];
    • « Lettres de Musée à Calisthène, sur les réflexions d'un censeur », M. Maillard, Avignon, 1684 (réédition 1697);
    • « Mémoire sur le théâtre d’Arles », in Journal des Savants, t. XII, 1684, pp. 51-52 ;
  • Johann Joachim Winckelmann :
    • « Réflexions sur l'imitation des œuvres grecques dans la sculpture et la peinture » (Gedanken über die Nachahmung der griechischen Werke in der Malerei und Bildhauerkunst - 1755). Dernière édition française : Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture, traduit de l'allemand par Laure Cahen-Maurel, éditions Allia, Paris, 2005;
    • « Histoire de l'art dans l'Antiquité » (1764), Livre de Poche, 2005, Traduction de Dominique Tassel;
  • Rémi Venture, « La Véritable histoire de la Vénus d'Arles », Archives 1, f. 13-16 : ill, 1984 (Musée de l'Arles antique - Arles);
  • Laurent Wolf, « À quoi ressemble la beauté ? Le mythe Praxitèle. À propos d’une exposition au musée du Louvre » Études, revue de culture contemporaine, Tome 407 2007/7-8, p. 75-83.

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