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Syndrome de Stein-Leventhal

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Syndrome de Stein-Leventhal
(ovaires polykystiques)
Description de cette image, également commentée ci-après
Échographie d'ovaires polykystiques
Causes Maladie génétiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Ovaire polykistique (d), hyperandrogénisme et anovulationVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Médicament Urofollitropine (en) et étonogestrelVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Endocrinologie et gynécologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 T99Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 E28.2
CIM-9 256.4
OMIM 184700
MedlinePlus 000369
eMedicine 256806
ped/2155radio/565
MeSH D011085
Patient UK Polycystic-ovary-syndrome-pro

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Le syndrome de Stein-Leventhal, ou « ovaires polykystiques (SOPK) » ou « polykystose ovarienne » ou « OMPK[1] », est une maladie encore mal connue touchant les ovaires et dont les effets sont nombreux.

Le syndrome est caractérisé par un déséquilibre hormonal chez les femmes qui se traduit par des cycles menstruels irréguliers avec des règles peu abondantes ou absentes, une acné persistante et une pilosité importante (hirsutisme). Tous ces symptômes ne sont pas toujours présents, ce qui rend le diagnostic assez difficile.

Il semble exister une relation entre l'exposition aux perturbateurs endocriniens au cours de la vie utérine et ovaires polykystiques[2].

Mécanisme

Il s'agit d'une maladie assez commune, qui touche 3 à 10 % des femmes[3],[4], et le mécanisme est encore mal élucidé. Elle a été décrite pour la première fois en 1935[5] et se caractérise par un déséquilibre de la glande hypophyse et de l'axe hypophyse-hypothalamus, engendrant entre autres une anomalie de sécrétion d'une hormone hypophysaire gonadotrope, l'hormone lutéinisante (LH). La sécrétion de LH se comporte comme si elle était hyper-sensible à la stimulation par la LH-RH (Luteinizing Hormone Releasing Hormone) ou la GnRH (Gonadotrophin Releasing Hormone), hormone sécrétée par l'hypothalamus.

Aspects cliniques

Les signes fonctionnels comportent :

L'examen clinique permet de retrouver de gros ovaires lisses à la palpation[6].

Le déséquilibre hormonal induit, dans 40 % des cas, une surcharge pondérale aggravant la surabondance des règles[7].

Malgré les problèmes méthodologiques liés à la détection du syndrome (et donc à la délimitation de la population concernée[8]), on estime que :

  • 60 % des femmes touchées par ce syndrome sont fertiles (avant un an), bien que le temps de fécondation soit sensiblement plus long ;
  • 90 % des cas d'infertilité associés à ce syndrome sont accompagnés d'une surcharge pondérale ;
  • 70 % à 95 % des cas d'infertilité qui sont liés à l'anovulation sont accompagnés de ce syndrome[9].

En cas de grossesse, ces dernières s'avèrent souvent compliquées (diabète gestationnel, pré-éclampsie, prématurité, mortalité et morbidité péri-natale...)[10],[11].

Les ovaires des personnes atteintes présentent de nombreux follicules (d'où le nom), mais la maturation est souvent interrompue avant l'ovulation.

Les femmes atteintes de ce syndrome ont sept fois plus de chances de développer le diabète de type 2 que les femmes non atteintes. Des tests de dépistage sont donc recommandés, car des symptômes pré-diabétiques peuvent être détectés cinq à six ans avant que le diabète lui-même ne se manifeste. L’insulinorésistance peut constituer un facteur de diabète, et ce quelle que soit la corpulence de la femme.

Différents types de SOPK

Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un trouble endocrinien complexe qui se manifeste sous plusieurs formes. Voici un aperçu des principaux types de SOPK :

  1. SOPK Classique : Le SOPK classique est le type le plus répandu et est souvent associé à une résistance à l'insuline. Cette résistance perturbe la régulation de la glycémie et stimule la production d'androgènes (hormones mâles) par les ovaires, entraînant des symptômes tels que l'acné, la croissance excessive de poils et des irrégularités menstruelles ;
  2. SOPK Non-Classique : Ce type de SOPK partage des similitudes avec le SOPK classique mais peut présenter des symptômes moins sévères ou moins fréquents. La résistance à l'insuline peut également être un facteur contributif ;
  3. SOPK Oligoménorrhée Hyperandrogénie : Le SOPK oligoménorrhée hyperandrogénie se caractérise par des irrégularités menstruelles importantes et des niveaux élevés d'androgènes. La résistance à l'insuline peut jouer un rôle majeur, et les femmes atteintes peuvent rencontrer des difficultés à concevoir ;
  4. SOPK Surrénalien : Moins courant que les types précédents, le SOPK surrénalien est lié à une surproduction d'androgènes par les glandes surrénales plutôt que par les ovaires. Les symptômes sont similaires à ceux du SOPK classique, mais la source des androgènes diffère.

Ces différents types de SOPK reflètent la complexité du syndrome et nécessitent des approches de gestion adaptées aux besoins individuels de chaque patiente. La compréhension des mécanismes sous-jacents et des caractéristiques spécifiques de chaque type est essentielle pour un diagnostic précis et un traitement approprié[12].

Explorations paracliniques

Dosages hormonaux

La LH a un taux sanguin très augmenté (avec un rapport LH/FSH supérieur à 2) et très variable (hyperpulsatilité) avec une réponse explosive au test de stimulation par la LH-RH

Le taux sanguin de FSH est normal, celui de la progestérone quasi nul. Il existe une hyperœstrogénie relative avec des androgènes (delta-4-androsténédione, testostérone) augmentés.

Le dosage du cortisol et de la prolactine dans le sang sont normaux (diagnostic différentiel).

Examens morphologiques

L'échographie pelvienne montre des ovaires augmentés de volume avec un stroma épaissi. La cœlioscopie montre de gros ovaires lisses

Diagnostic

L’European Society for Reproduction and Endocrinology et l’American Society of Reproductive Medicine définissent la maladie comme l'association de deux des trois critères suivants[13], en l'absence de cause nette :

  • ovulations rares ou absentes ;
  • signes d'hyperandrogénie (virilisation) clinique ou biologique ;
  • ovaires polykystiques.

Diagnostic différentiel

Il est possible d'avoir un syndrome des ovaires polykystiques sans avoir un ovaire polykystique diagnostiqué par échographie si d'autres problèmes de santé sont exclus, tels que :

  • hyperplasie surrénale congénitale ;
  • tumeurs productrices d'androgènes ;
  • hyperprolactinémie.

Traitement

Le syndrome de Stein-Leventhal n'a pas de traitement curatif. On ne peut traiter que quelques symptômes. Le traitement de l'hyperandrogénie est basé sur la prescription de progestatifs (acétate de cyprotérone - Androcur).

Traitement de l'infertilité ou de l'hypofécondité

Plus d'un tiers des femmes aux ovaires touchés peuvent concevoir naturellement. Certaines femmes atteintes du SOPK n’ovulent pas du tout (naturellement) mais la majorité ovulent de façon irrégulière; ce qui réduit leurs chances de tomber enceinte.

L'utilisation des tests d’ovulation urinaires pour détecter le pic de LH qui précède l’ovulation n’est généralement pas très efficace pour les patientes atteintes du SOPK. En effet, ils donnent en général des résultats positifs tout au long du cycle menstruel sans identifier l’ovulation. Cela s’explique par le taux de LH souvent trop élevé chez les patientes ayant des ovaires polykystiques, ce qui fait donc réagir les tests même en période non-ovulatoire. Les tests utilisant la courbe de température basale obtiennent de bons résultats dans 40 % des cas.

La mise en place d'un régime alimentaire induit une amélioration globale des symptômes (hyperandrogénie, infertilité et aménorrhée). Un tel amaigrissement (de l'ordre de 15 % et d'au moins 5 %) diminue le taux des androgènes, en particulier la testostérone libre, et suffit à entraîner des cycles ovulatoires dans plus de la moitié des cas. La pratique d'un sport régulier aide à stabiliser les taux d'hormones anormaux dans le corps, à éliminer les graisses (où est principalement stocké entre-autres le Bisphénol A), entraînant une réduction de la pilosité et de l'acné.

Suivre un régime à index glycémique faible régule le taux d'insuline. Les glucides sont alors apportés par les fruits, les légumes et les céréales complètes et non raffinées.

En cas d'échec, une induction de l'ovulation par citrate de clominophène (Clomid) et une prise en charge dans un centre spécialisé pour fécondation in vitro peuvent être proposées. Des interventions chirurgicales (résection et drilling) ovariens sont souvent nécessaires. [pourquoi ?] [réf. nécessaire]

La prise d'un traitement pour « stabiliser » la résistance à l'insuline, tel que la metformine, peut aider l'ovulation.

Résistance à l'insuline

Il a été suggéré que le syndrome de Stein-Leventhal puisse être dû à une résistance à l'insuline. En effet, bon nombre de patientes ont des taux d'insuline élevés[14] : ainsi le traitement à la metformine peut être efficace pour régler les symptômes, et réduire le taux d'insuline. Une perte de poids est souvent conseillée pendant le traitement pour le rendre plus efficace; cependant l'un des symptômes de ce syndrome étant l'obésité, il est très difficile d'obtenir une perte de poids significative. La LH et/ou la testostérone peuvent être assez élevées chez ces femmes. Cette hausse du niveau de LH est directement liée à l'excès d'insuline présent dans le corps, et a un effet direct sur les troubles ovulatoires. La mise en place d'un régime à index glycémique faible peut aider les patientes à réguler leur taux d'insuline, les glucides sont alors apportés par les fruits, les légumes et les céréales complètes et non raffinées (millet, quinoa, amarante...)[15].

Les perturbateurs environnementaux endocriniens

Certains perturbateurs endocriniens favoriseraient la maladie, des études mettent en cause chez les rongeurs le bisphénol A[16],[17], les femmes atteintes auraient plus de BPA dans le plasma sanguin[18],[16], mais ce point reste contesté[19]. Il pourrait néanmoins favoriser la stéatose du foie chez les sujets obèses et atteints de SOPK[20]. Un autre perturbateur endocrinien, l'octyphénol, pourrait être directement lié au risque de SOPK[21].

Thérapeutiques complémentaires

Parmi les thérapeutiques non pharmacologiques, l'intérêt de l'acupuncture[22],[23] , de différentes substances naturelles[12] et de l'herboristerie de la médecine traditionnelle chinoise[23] sont à l'étude, notamment dans leur modulation du système nerveux sympathique, du système endocrinien et du système neuroendocrine.

Selon une synthèse de méta-analyses d'essais contrôlés randomisés de 2022, la supplémentation en vitamine D, en probiotiques/synbiotiques, en oméga-3, en inositol et en curcumine a montré des effets favorables sur certains marqueurs métaboliques[24]. Les probiotiques/synbiotiques peuvent réduire le taux de testostérone total et l'inositol stimule l'ovulation[24].

Aspects sociaux

Les personnes atteintes de ce syndrome sont confrontées à un nombre certain de difficultés sociales. Ainsi, la revue anglaise Rugby League World consacre un article entier à une joueuse de rugby, Verity Smith, qui, atteinte du syndrome, a du mal à se faire accepter dans le milieu du rugby[25].

Notes et références

  1. OMPK pour ovaires micropolykystiques, SOPK pour syndrome des ovaires polykystiques : « Syndrome des Ovaires Micro Polykystiques OMPK / SOPK », sur medicms.be (consulté le ).
  2. Réseau Environnement Santé : communiqué de presse (16 mai 2012) – La prévention des maladies chroniques : c’est maintenant ! Lien : [1]
  3. Legro RS, Driscoll D, Strauss JF 3rd, et al. Evidence for a genetic basis for hyperandrogenemia in polycystic ovary syndrome. Proc Natl Acad Sci U S A 1998;95:14956–14960
  4. Dunaif A. Insulin resistance and the polycystic ovary syndrome: mechanism and implications for pathogenesis. Endocr Rev 1997;18:774–800
  5. Stein I, Leventhal M, Amenorrhea associated with bilateral polycystic ovaries, Am J Obstet Gynecol, 1935;29:181-5
  6. « la contraception des dystrophies ovariennes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur esculape.com (consulté le ).
  7. Goldzieher JW, Axelrod LR, Clinical and biochemical features of polycystic ovarian disease, Fertil Steril, 1963;14:631-53.
  8. Dans une étude récente, il est apparu que 70 % des femmes n'avaient pas été diagnostiquées. Voir Teede H, Deeks A, Moran L. Polycystic ovary syndrome: a complex condition with psychological, reproductive and metabolic manifestations that impacts on health across the lifespan. BMC Med. 2010;8:41
  9. Voir sur ces trois points, Teede et al., idem et Brassard M, AinMelk Y, Baillargeon JP., Basic infertility including polycystic ovary syndrome, Med Clin North Am. 2008 Sep;92(5):1163-92, xi.
  10. Boomsma CM, Eijkemans MJ, Hughes EG et al. A meta-analysis of pregnancy outcomes in women with polycystic ovary syndrome, Hum Reprod Update, 2006;12:673-83
  11. Roos N, Kieler H, Sahlin L et al. Risk of adverse pregnancy outcomes in women with polycystic ovary syndrome: population based cohort study, BMJ, 2011;343:d6309
  12. a et b NIH Supplément, « Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) et ses Différents Types », sur NIH Supplément, (consulté le ).
  13. The Rotterdam ESHRE/ASRM-sponsored PCOS consensus workshop group, Revised 2003 consensus on diagnostic criteria and long-term health risks related to polycystic ovary syndrome (PCOS), Hum Reprod, 2004;19:41-7
  14. Puder J, Pralong F. « Syndrome des ovaires polykystiques et résistance à l’insuline (Polycystic ovary syndrome and insulin resistance) » Rev Med Suisse 2009;5(198):779-82. PMID 19418980
  15. (en) Marsh K, Brand-Miller J. « The optimal diet for women with polycystic ovary syndrome? » Br J Nutr. 2005;94:154–65. PMID 16115348.
  16. a et b (en) Evanthia Diamanti-Kandarakis, « Endocrine disruptors and polycystic ovary syndrome (PCOS): elevated serum levels of bisphenol A in women with PCOS - PubMed », The Journal of clinical endocrinology and metabolism, vol. 96, no 3,‎ , E480–E484 (ISSN 1945-7197, PMID 21193545, DOI 10.1210/jc.2010-1658, lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) Carlos Libertun, « Neonatal exposure to bisphenol a and reproductive and endocrine alterations resembling the polycystic ovarian syndrome in adult rats - PubMed », Environmental health perspectives, vol. 118, no 9,‎ , p. 1217–1222 (ISSN 1552-9924, PMID 20413367, DOI 10.1289/ehp.0901257, lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) Yuji Taketani, « Positive relationship between androgen and the endocrine disruptor, bisphenol A, in normal women and women with ovarian dysfunction - PubMed », Endocrine journal, vol. 51, no 2,‎ , p. 165–169 (ISSN 0918-8959, PMID 15118266, DOI 10.1507/endocrj.51.165, lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) Osamu Tsutsumi, « Assessment of human contamination of estrogenic endocrine-disrupting chemicals and their risk for human reproduction - PubMed », The Journal of steroid biochemistry and molecular biology, vol. 93, nos 2-5,‎ , p. 325–330 (ISSN 0960-0760, PMID 15860277, DOI 10.1016/j.jsbmb.2004.12.008, lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Silvia Savastano, « Bisphenol A in polycystic ovary syndrome and its association with liver-spleen axis - PubMed », Clinical endocrinology, vol. 78, no 3,‎ , p. 447–453 (ISSN 1365-2265, PMID 22805002, DOI 10.1111/j.1365-2265.2012.04500.x, lire en ligne, consulté le ).
  21. (zh) Rong Hu, « [Effects of eight environmental endocrine disruptors on insulin resistance in patients with polycystic ovary syndrome : a preliminary investigation] - PubMed », sur ncbi.nlm.nih.gov, Nan fang yi ke da xue xue bao = Journal of Southern Medical University, (ISSN 1673-4254, PMID 22027783, consulté le ), p. 1753–1756.
  22. (en) Stener-Victorin E, Jedel E, Mannerås L. « Acupuncture in polycystic ovary syndrome: current experimental and clinical evidence » J Neuroendocrinol. 2008;20(3):290-8. PMID 18047551
  23. a et b (en) Raja-Khan N, Stener-Victorin E, Wu X, Legro RS. « The physiological basis of complementary and alternative medicines for polycystic ovary syndrome » Am J Physiol Endocrinol Metab. 2011;301(1):E1-E10. PMID 21487075 DOI 10.1152/ajpendo.00667.2010
  24. a et b Nazanin Moslehi, Sheida Zeraattalab-Motlagh, Fatemeh Rahimi Sakak et Sakineh Shab-Bidar, « Effects of nutrition on metabolic and endocrine outcomes in women with polycystic ovary syndrome: an umbrella review of meta-analyses of randomized controlled trials », Nutrition Reviews,‎ , nuac075 (ISSN 1753-4887, PMID 36099162, DOI 10.1093/nutrit/nuac075, lire en ligne, consulté le )
  25. (en) Gareth Walker, « Verity Smith », Rugby League World, no 462,‎ , p. 38-41 (ISSN 1466-0105) :

    « As a teenager Verity had polycystic ovarian syndrome, one of the side effects of which is to grow the facial hair »

Voir aussi

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