Aller au contenu

Séminaire Saint-Sulpice

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.

Séminaire Saint-Sulpice
Image illustrative de l’article Séminaire Saint-Sulpice
Présentation
Culte catholique
Type Séminaire (catholicisme)
Rattachement Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice
Début de la construction 1599
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1996)
Logo monument historique Classé MH (1996)
Site web seminairesaintsulpice.fr et www.sulpissy.infoVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Ville Issy-les-Moulineaux
Coordonnées 48° 49′ 31″ nord, 2° 16′ 37″ est

Carte

Le séminaire Saint-Sulpice est une maison de formation ecclésiastique de l'Église catholique de France dirigée par la Compagnie des prêtres de Saint Sulpice. Fondé au XVIIe siècle par Jean-Jacques Olier, le séminaire offre tout le programme d'études (philosophie et théologie) conduisant au sacerdoce.

Il se situe rue du Général-Leclerc à Issy-les-Moulineaux dans le département des Hauts-de-Seine (France), depuis l'expulsion et la confiscation du bâtiment d'origine place Saint-Sulpice (Paris) en 1905.

L'ensemble des bâtiments, à l'exception des parties classées, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. Le nymphée, les chapelles (Grande, Notre-Dame et de la Solitude, oratoire inclus), le bassin XVIIe siècle, le passage souterrain sous la rue Minard et l'édicule Saint-Joseph, font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le .

Histoire du bâtiment

Le séminaire a été construit sur l'emplacement d'un château que Marguerite de Valois acheta en 1609[2] et où elle séjourna à la fin de sa vie. Elle y fit bâtir le nymphée entre 1609 et 1615[2]. La propriété passa ensuite à Antoine de Sève, aumônier du roi, prieur de Champdieu et d'Ulnon, et ami de Jean-Jacques Olier (fondateur des sulpiciens), lequel y fit des séjours à partir de 1640.

En 1655, Alexandre Le Ragois de Bretonvilliers (successeur d'Olier comme curé de Saint-Sulpice en 1653 puis comme supérieur général de la Compagnie de Saint-Sulpice en 1657) achète le domaine à Antoine de Sève et en ouvre les portes aux Sulpiciens désireux de venir s'y reposer. À sa mort en 1676, il lègue la propriété à la Compagnie de Saint-Sulpice sous deux conditions : il demande que ce lieu serve aux vacances, mais aussi aux études des futurs Sulpiciens. Sous son successeur Louis Tronson, l'endroit abrita notamment les « entretiens d'Issy » (1694-1695), réunissant Bossuet, Fénelon, le cardinal de Noailles pour examiner les écrits de Madame Guyon. Jusqu'au XIXe siècle, les personnages célèbres s'y succèdent : le cardinal de Fleury, Talleyrand, sans oublier Ernest Renan qui laissa quelques témoignages au sujet du séminaire qu'il quitta cependant[3].

Les démolitions dues à la Révolution puis à la Commune ont amené de nombreux travaux de réhabilitation et de construction, notamment une somptueuse chapelle imitée de celle de Versailles[4]. Les constructions nouvelles ont été faites avec des pierres provenant de la roche des carrières de Fleury à Clamart[5].

Ce vaste domaine est le seul grand domaine de l'Ancien Régime qui ait survécu jusqu'à nos jours dans toute son étendue. Le jardin, les façades et la toiture ont récemment été restaurés, ce qui accentue le caractère majestueux du lieu[6].

Bâtiment

Dans la crypte de la Grande chapelle ont été transportés et reconstitués : le mur du chemin de ronde de la prison de la Roquette devant lequel ont été fusillés par la Commune de Paris les otages, le  ; les cellules, avec leur ameublement, occupées par l'archevêque Mgr Georges Darboy et le séminariste Paul Seigneret avant leur exécution[4].

Plaque commémorative du débat entre Fénelon et Bossuet sur le quiétisme.

Dans le nymphée, une inscription rappelle que c'est en cet endroit qu'eurent lieu les conférences-débats entre Fénelon et Bossuet en 1695.

L'ensemble se compose aujourd'hui[1] :

  • d'éléments anciens :
    • le passage voûté aménagé vers 1599 (le "tunnel"),
    • le nymphée d'inspiration italienne édifié entre 1609 et 1615,
    • le bassin circulaire du XVIIe siècle ;
  • d'éléments plus récents :
    • le bâtiment principal du séminaire reconstruit après 1871,
    • la chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Grâces construite par des séminaristes en 1808,
    • la grande chapelle construite entre 1898 et 1901 par l'architecte diocésain Édouard Bérard (vitraux dus à Félix Gaudin et Léon Tournel),
    • le bâtiment de Lorette construit en 1930, situé dans le parc et accessible par le tunnel, et qui contient la chapelle Notre-Dame-de-Lorette (à l'origine du XVIIe siècle, mais reconstituée après sa destruction en 1871),
    • les bâtiments de la Solitude (dont une chapelle néo-gothique) réalisés en 1842.

Séminaire

Le bâtiment principal du séminaire et la grande chapelle, se reflétant dans le bassin circulaire du XVIIe siècle.

Jean-Jacques Olier ouvrit d'abord sa maison de formation des futurs prêtres à Vaugirard en . Devenu curé de la paroisse Saint-Sulpice (), il transféra l'établissement, d'abord rue Guisarde (1643), puis rue du Vieux-Colombier (1645). Après la Révolution, puis le concordat de 1801, Jacques-André Émery réinstalla le séminaire, en , dans l'ancien couvent des Filles de l'Instruction Chrétienne (actuellement 6, rue du Regard). À partir de 1820, l'architecte Étienne-Hippolyte Godde construisit un nouveau bâtiment au no 9 de la place Saint-Sulpice, qui fut le siège de l'établissement jusqu'en , date à laquelle, à la suite de la loi de séparation des Églises et de l'État, les séminaristes durent quitter les lieux (le bâtiment de Godde est affecté depuis au ministère des Finances).

Le séminaire Saint-Sulpice a conservé le site du 6, rue du Regard en plus de celui d'Issy-les-Moulineaux.

Toujours placé sous la direction de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, il constitue l'un des principaux séminaires français. Interdiocésain il accueille les séminaristes des diocèses de Nanterre, Saint-Denis, Créteil, Evry, Pontoise, Amiens, Beauvais, Rouen, Le Havre, Evreux et des Missions Etrangères de Paris.

Anciens séminaristes

Ont suivi leurs études (ou une partie de leurs études) au séminaire Saint-Sulpice :

Élevés sur les autels

Canonisés

Bienheureux

Vénérables

Témoins de la foi

  • Amédée Benoît, mort au Vietnam en 1954, déclaré témoin de la foi le , séminaire Saint-Sulpice 1932[12]

Autres personnages illustres

Ci-après, les personnages connus non élevés sur les autels: les scientifiques, les hommes de lettres, les fondateurs, les résistants et quelques évêques.

Scientifiques

Personnes de lettres

  • Marie-Félicité Brosset, laïc, orientaliste français, spécialiste des études géorgiennes et arméniennes ;
  • P. Henri Lacordaire, prêtre, prédicateur, journaliste et homme politique, rétablit l’Ordre dominicain en France, séminaire Saint-Sulpice 1824 ;
  • Mgr Félix Dupanloup, évêque d’Orléans, éducateur théologien enseignant, journaliste, membre de l'Académie française, séminaire Saint-Sulpice 1825 ;
  • Cardinal Louis-Edouard Pie, évêque de Poitiers, chef de file des ultramontains, séminaire Saint-Sulpice de 1835 à 1839 ;
  • Ernest Renan (1843-1845), laïc, écrivain, philologue, philosophe et historien[14], membre de l'Académie française, séminaire Saint-Sulpice de 1841 à 1843 ;
  • Julien Sacaze (1847-1889), laïc, épigraphiste et érudit français spécialisé dans l'Antiquité des Pyrénées, séminaire Saint-Sulpice en 1863 ;
  • Abbé Henri Le Tendre de Tourville (1842-1903), prêtre, philosophe et précurseur de la sociologie, séminaire Saint-Sulpice entre 1866 et 1873 ;
  • P. Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), prêtre, dominicain, bibliste, séminaire Saint-Sulpice entre 1878 et 1879 ;
  • Arthur Mugnier (1853-1944), prêtre, mémorialiste du Paris intellectuel et mondain; au séminaire Saint-Sulpice pendant la Guerre de 1870 ;
  • Guy de Larigaudie (1908-1940), laïc, explorateur et écrivain scout, séminaire Saint-Sulpice 1926 ;
  • P. Irénée Noye (1921-2022), prêtre, historien, archiviste et érudit, séminaire Saint-Sulpice 1938-1943 ;
  • P. Michel de Certeau (1925-1986), prêtre, jésuite, philosophe, historien, séminaire Saint-Sulpice entre 1944 et 1947 ;
  • Fernand Mourret (1854-1938), prêtre, enseignant, historien et écrivain ;
  • Jean Steinmann (1911-1963), prêtre, exégète, écrivain et animateur de groupe confessionnel ;

Fondateurs

Résistants

Évêques

Autres membres illustres

Supérieurs du Séminaire Saint-Sulpice

Galerie

Pour approfondir

Bibliographie

  • Charles Grandidier, Le Séminaire d'Issy : ancien château de Marguerite de Valois, Paris, 1853.
  • Le Séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, éditions CRHIM Issy-les-Moulineaux, brochure 38 pages, 1990, (ISBN 2-905060-15-8).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a et b « Domaine du séminaire Saint-Sulpice », notice no PA92000001, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b « Demeure de Marguerite de Valois, séminaire Saint-Sulpice », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. « Le Séminaire Saint-Sulpice d'Issy », sur le site de l'association « Histoire et Recherche d'Issy-les-Moulineaux », (consulté le ).
  4. a et b Environs de Paris, Les Guides Bleus, 1921, p. 5.
  5. Répertoire des carrières de pierre de taille exploitées en 1889, Librairie Polytechnique Baudry et Cie, 1890, p. 254-255. Lire en ligne.
  6. « Séminaire de Saint-Sulpice », sur le site de la ville d'Issy-les-Moulineaux (consulté le ).
  7. François-Apolline comte de Guibert, Histoire de S. Jean-Baptiste de La Salle, ancien chanoine de l'église métropolitaine de Reims, fondateur de l'Institut des Frères des Écoles Chrétiennes, Ch. Poussielgue, (lire en ligne).
  8. Collectif Sarka-SPIP, « Présentation intégrale du séminaire - Séminaire Saint Sulpice », sur www.sulpissy.info (consulté le ).
  9. admin, « Daveluy — Français », sur www.irfa.paris (consulté le ).
  10. « Saint Just Ranfer de Bretenières », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
  11. dasim, « Ranfer de Bretenières (1838-1866) — Français », sur www.irfa.paris (consulté le ).
  12. dasim, « Benoît (1913-1954) — Français », sur www.irfa.paris (consulté le ).
  13. a et b Josseline Bournazel-Lorblanchet, L'Abbé Amédée Lemozi : Prêtre et préhistorien(1882 - 1970), Liège, Université de Liège, coll. « Études et Recherches Archéologiques de l'Université de Liège », , 149 p. (ISBN 978-2-930495-11-8, présentation en ligne), p. 117.
  14. Debouxhtay Pierre. Pommier (Jean). La jeunesse cléricale d'Ernest Renan; Renan (Ernest). Travaux de jeunesse. 1843-1844. publiés par Pommier (Jean), Revue belge de philologie et d'histoire, 1935, vol. 14, no 2, pp. 510-512. url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1935_num_14_2_1520_t1_0510_0000_3 Consulté le 10 octobre 2012.
  15. Bulletin du Diocèse de Reims du 7 janvier 1905 sur Gallica