Haitōrei
Le Haitorei (廃刀令, haitōrei ) ou « Édit d'interdiction des épées», est un édit du gouvernement du Japon du 28 mai 1876, qui interdisait le port d'armes dans les lieux publics, à l'exception des militaires et de la police officielle. Les contrevenants se faisaient confisquer leurs armes.
Contexte
Le Haitorei faisait partie d'une série de mesures prises par le gouvernement pour abolir les privilèges traditionnels de la classe des samouraïs. Un premier Haitōrei de 1870 interdisait aux agriculteurs ou marchands de porter des sabres et s'habiller comme des samouraïs. Cet édit fit partie des mesures visant à rétablir la sécurité et l'ordre public pendant la période tumultueuse suivant la Restauration Meiji et pendant la Guerre de Boshin.
En 1871, le gouvernement avait émis l'édit Dampatsurei, obligeant les samouraïs à réduire leur chignon et porter une coupe de cheveux occidentale. Une conscription militaire fut instituée en 1873, et avec la création de l'Armée impériale japonaise, les samouraïs perdirent leur monopole sur l'activité militaire. Les allocations héréditaires des samouraïs, alloués originellement par leur seigneur féodal, puis par le gouvernement central à partir de 1871, furent également abolies en 1873. L'interdiction de porter les sabres (katanas) suscita une controverse avec l'oligarchie Meiji, mais l'argument selon lequel le port du sabre était un anachronisme qui ne correspondait pas à l'occidentalisation du Japon l'a emporté.
Conséquences
Ces changements dans la société japonaise, et dans le statut social et économique des samouraïs, ont été une cause majeure de mécontentement au début de la période Meiji, et conduisent à un certain nombre d'insurrections dirigées par des samurais, en particulier dans l'ouest du Japon et sur l'île Kyūshū. De même, à la suite du Haitorei, les sabres perdirent leur fonction utilitaire, et les forgerons furent contraints pour survivre de se tourner vers la production d'outils agricoles et d'ustensiles de cuisine.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Habersetzer, Encyclopédie des arts martiaux d'Extreme-Orient