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Parisianisme

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Parisianisme est un terme péjoratif français désignant une attitude parisienne (et par extension, d'Île-de-France), consistant à distinguer systématiquement ce qui se passe à Paris de ce qui se passe dans les autres villes et départements français, considéré comme moins important. (Paris concentre une part très importante des pouvoirs administratif, politique, économique, médiatique et culturel du pays.) Cette attitude peut être considérée comme une forme localisée d'ethnocentrisme.

Histoire du terme

Le terme « parisianisme » désigne aujourd'hui un ethnocentrisme parisien dont on trouve de nombreuses traces dans la littérature, au moins dès le 17ème siècle. L'histoire de ce complexe de supériorité est probablement liée à celle de la construction, en France, d'un État très centralisé. Une bonne manière d'en suivre le fil est de s'intéresser à l'histoire des usages littéraires du mot « province ».

Mais faire l'histoire du parisianisme, c'est aussi faire celle de sa critique. Le terme n'a en effet pris que récemment une connotation péjorative. Initialement, il désigne des traits linguistiques et culturels propres aux Parisiens, et non l'arrogance et la suffisance qui leur sont prêtées. A la fin 16ème siècle, il désigne une « façon de parler propre aux Parisiens ». En 1840, sous la plume de Balzac, le « parisiénisme » désigne les « moeurs, habitudes des Parisiens ». Celles-ci deviennent « parisianisme » sous la plume de Théophile Gautier, en 1843 [1].

Il faudrait donc identifier à quel moment et dans quelles conditions émerge la critique d'un complexe de supériorité parisien. Cette critique peut aujourd'hui prendre la forme, symétrique, d'un anti-parisianisme dont on trouve là aussi des traces dans la littérature, y compris celle de Balzac.

Citations

« Pour moi, je tiens que hors de Paris il n'y a point de salut pour les honnêtes gens. »

— Mascarille, dans Les Précieuses ridicules (Molière, 1659, sc. X)

« Inculquerez-vous la poésie aux gens de province pour qui l'opium et le thé, si prodigues de délices, ne sont encore que deux médicaments ? À Paris même, dans cette capitale de la pensée, ne se rencontre-t-il pas des sybarites incomplets ? »

— Balzac, La Peau de chagrin (1831), Bibliothèque de la pléiade, 1981, t. X, p. 196.

« L'atticisme moderne, ce parisiénisme (...), qui consiste à tout effleurer, à être profond sans en avoir l'air. »

— Balzac, Œuvres diverses, t.3, 1841, p.228[2].

Annexes

Voir aussi

Notes et références

  1. Voir le Trésor de la langue française informatisé, article « parisianisme » texte en ligne.
  2. Cité par le TLFI, ibid.