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Parisianisme

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Parisianisme est un terme péjoratif français désignant une attitude parisienne (et par extension, d'Île-de-France), consistant à distinguer systématiquement ce qui se passe à Paris de ce qui se passe dans les autres villes et départements français, considéré comme moins important. (Paris concentre une part très importante des pouvoirs administratif, politique, économique, médiatique et culturel du pays.) Le terme est apparu pour le première fois [Quand ?] sous la plume de [Qui ?] [Où ?].

Cette attitude peut être considérée comme une forme localisée d'ethnocentrisme.

Histoire

Le terme « parisianisme » désigne aujourd'hui un ethnocentrisme parisien dont on trouve de nombreuses traces dans la littérature, au moins dès le 17ème siècle. L'histoire de ce complexe de supériorité est probablement liée à celle de la construction, en France, d'un État très centralisé. Une bonne manière d'en suivre le fil est de s'intéresser à l'histoire des usages littéraires du mot « province ».

« Pour moi, je tiens que hors de Paris il n'y a point de salut pour les honnêtes gens. » (Mascarille, dans Les Précieuses ridicules, Molière, 1659, sc. X)
« Inculquerez-vous la poésie aux gens de province pour qui l'opium et le thé, si prodigues de délices, ne sont encore que deux médicaments ? À Paris même, dans cette capitale de la pensée, ne se rencontre-t-il pas des sybarites incomplets ? » (Balzac, La Peau de chagrin (1831), Bibliothèque de la pléiade, 1981, t. X, p. 196)

Mais faire l'histoire du parisianisme, c'est aussi faire celle de sa critique. Le terme «parisianisme» n'a en effet pris que récemment une connotation péjorative. Initialement, il désigne des traits linguistiques et culturels propres aux Parisiens, et non l'arrogance et la suffisance qui leur sont prêtées. A la fin 16ème siècle, il désigne une « façon de parler propre aux Parisiens». En 1840, sous la plume de Balzac, le « parisiénisme » désigne les « moeurs, habitudes des Parisiens ». Celles-ci deviennent « parisianisme » sous la plume de Théophile Gautier, en 1843 [1].

Il faudrait donc identifier à quel moment et dans quelles conditions émerge la critique d'un complexe de supériorité parisien. Cette critique peut aujourd'hui prendre la forme, symétrique, d'un anti-parisianisme dont on trouve là aussi des traces dans la littérature, y compris celle de Balzac.

« L'atticisme moderne, ce parisiénisme (...), qui consiste à tout effleurer, à être profond sans en avoir l'air. » (Balzac, OEuvres diverses, t.3, 1841, p.228)[2]

Dans les médias

On[Qui ?] peut citer l'épisode des Jeux Olympiques de Paris 2012, au cours duquel les journalistes français[Qui ?] arboraient des épinglettes publicitaires, multipliaient les sondages favorables des jours durant et évoquaient sans relâche l'« amour des jeux » qu'avaient les Français pour cet événement - à mettre en parallèle avec[évasif] la médiatisation extrêmement faible[non neutre] du projet « Lille 2004 » pour les Jeux Olympiques.

La couverture journalistique de l'arrivée du Vélib' dans la capitale a été très importante, présentée comme[évasif] un système novateur et révolutionnant la vie quotidienne, alors que[non neutre] celui-ci existait à Lyon depuis plusieurs années et qu'il fut pour la première fois étrenné à Rennes en 1998, soit neuf ans plus tôt.

Les médias français[Qui ?] privilégient généralement[évasif] les faits divers et des événements qui se déroulent à Paris ; la France étant un pays fortement centralisé, le pays éprouve souvent le sentiment d'être[évasif] « étouffé » ou ignoré par la capitale. Ainsi, lors de manifestations nationales (anti CPE, les enfants de Don-Quichotte), on assiste régulièrement[Combien ?] à une sur-médiatisation[non neutre] des évènements parisiens, et donc, à une sous-médiatisation[non neutre] des évènements en dehors de l'Île-de-France. Le dernier cas flagrant[non neutre] en date est l'épisode neigeux de décembre 2010 où, par exemple, certaines[Qui ?] chaînes de télévision sont allées jusqu'à accorder plus de 30 minutes (France 2) voire un flash spécial (M6) aux intempéries neigeuses, là où les mêmes conditions météorologiques avaient été beaucoup moins[évasif] médiatisées lorsqu'elles étaient à Lyon, quelques jours[Quand ?] plus tôt.

Le terme province et ses dérivés sont largement utilisés[évasif] dans des discours qui relèvent[non neutre] du parisianisme. L'expression en province est utilisée[évasif] sur un mode similaire à l'expression sur le continent pour les Corses, dans le civil pour les militaires ou à l'étranger. Elle dénote en creux[non neutre] une exception à la région parisienne. Un évènement concernant[évasif] l'ensemble du pays est souvent[Quand ?] situé à Paris et en province. Une certaine prise de conscience[évasif] de l'abus de ce terme a conduit ces dernières années[Quand ?] une part des journalistes[Qui ?] à tenter d'éviter l'expression en province, parfois[Quand ?] remplacée à tort[non neutre] par en région qui reprend le contenu sémantique de l'expression en province.

Annexes

Bibliographie

Voir aussi

Notes et références

  1. Voir le Trésor de la langue française informatisé, article « parisianisme » texte en ligne.
  2. Cité par le TLFI, ibid.