Jean-Baptiste Éblé
Jean-Baptiste Éblé | ||
Portrait de Jean-Baptiste Éblé (1838) par Jean-Baptiste Paulin Guérin, Paris, musée de l'Armée. | ||
Naissance | Saint-Jean-Rohrbach ( Duché de Lorraine) |
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Décès | (à 54 ans) Königsberg ( Royaume de Prusse) |
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Origine | Duché de Lorraine | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Royaume de Westphalie Empire français |
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Arme | Artillerie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1767 – 1812 | |
Commandement | Gouverneur de Magdebourg Colonel général des gardes du corps du Roi de Westphalie |
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Conflits | Guerres révolutionnaires Guerres napoléoniennes |
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Distinctions | Baron de l'Empire Grand officier de la Légion d'honneur |
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Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 14e colonne | |
Autres fonctions | Ministre de la Guerre du royaume de Westphalie | |
Famille | Charles Eblé | |
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Jean-Baptiste, baron Éblé, né le à Saint-Jean-Rohrbach, dans le duché de Lorraine, et mort le à Königsberg en Prusse, est un général français du Premier Empire, issu de l'artillerie.
Biographie
Jean-Baptiste Éblé est né le [Note 1] à Saint-Jean-Rohrbach[1],[2]. Fils de Jean Éblé, un vieux sergent du régiment d'Auxonne artillerie fait officier en Amérique, Jean-Baptiste entre à neuf ans le , comme canonnier ce même régiment d'Auxonne, dans lequel sert son père[3].
Guerres révolutionnaires
Carrière militaire
En 1791, après vingt-quatre ans de service, il est capitaine en second. Il sert dans l'armée de Dumouriez jusqu'au mois de . Il est envoyé à Naples pour organiser l'artillerie. Un des premiers, il forme la 27e compagnie de canonniers à cheval attachée au 7e régiment d'artillerie. Élevé bientôt au grade de chef de bataillon, il est attaché à l'état-major puis il commande une division à la bataille d'Hondschoote et au déblocus de Dunkerque. Promu général de brigade le , sa conduite à la bataille de Wattignies deux semaines plus tard lui fait attribuer le grade de général de division le , dont il a déjà rempli les fonctions. C'est pendant la campagne contre les Pays-Bas qu'il imagine de partager les canons entre les différentes divisions de l'armée, formant ainsi des parcs de réserve et des dépôts de munitions sur toutes les lignes d'opérations, système dont l'expérience a démontré l'utilité et qui depuis est constamment suivi.
Lorsque Moreau prend le commandement en chef de cette armée que Dumouriez vient d'abandonner, le général Éblé est à la tête de l'artillerie. Il la dirige au siège d'Ypres en , et en juillet à celui de Nieuport. C'est par ses conseils qu'est placée une batterie de 42 à 200 toises des glacis. Les ravages de ces canons, dont tous les coups portaient sur les quartiers les plus riches, forcent la garnison à capituler après trois jours de tranchée. Il conduit les sièges de L'Écluse, du fort de Crèvecœur et de Bois-le-Duc, de Nimègue.
Passage à l'armée du Rhin
Éblé est ensuite envoyé à l'armée du Rhin, dont Moreau vient de prendre le commandement en chef. Ce général écrit au sujet d'Éblé dans une lettre adressée à la Convention : « La conduite du général Éblé est vraiment très active, on ne peut concevoir comment il a pu suffire à cette énorme consommation de poudre et de boulets que nous avons envoyés. » Il faut ajouter que dans tous ces combats, il ne perd pas un seul canon, et que l'artillerie qui ordinairement compromet les retraites, décide du succès de celle de Moreau. En 1797, le général Éblé commande seul l'artillerie dans le fort de Kehl, pendant le siège qu'a fait de cette place l'armée autrichienne sous les ordres de l'archiduc Charles. Il prouve alors qu'il n'est pas moins savant dans l'art de défendre les places que dans celui de les attaquer. Il est à Rome où il doit commander l'artillerie de l'armée que Championnet conduit à la conquête du royaume de Naples. Mais cette artillerie n'existe pas : Éblé compose ses équipages de campagne avec les pièces prises aux Napolitains. Gaète lui fournit des canons pour assiéger Capoue, et cette place se rend le . Éblé en prend possession, surveille l'exécution de l'important article de la capitulation qui met au pouvoir de l'armée française toute l'artillerie de l'arsenal de la place. La prise de possession par les Français de cet important matériel détermine la soumission de Naples et le les Français entrent dans la seule capitale de l'Italie qu'ils n'ont pas encore visitée en vainqueurs depuis le commencement de l'ère révolutionnaire.
En 1800, il va rejoindre Moreau à l'armée du Rhin, et une fois encore il mérite les témoignages les plus honorables de sa satisfaction : « On ne saurait », écrivait Moreau, « trop faire l'éloge de l'artillerie, qui, par son organisation et la manière dont elle est manœuvrée dans les combats, s'est acquis l'estime de tous les corps de l'armée. C'est un hommage bien juste à rendre au général Éblé qui la commande, et qui doit être compté dans cette arme comme un des meilleurs officiers de l'Europe. » La République batave s'était engagée, par une convention spéciale, à entretenir à ses frais une armée française sur son territoire. Attaché à cette armée en 1803, Éblé est chargé de tous les détails de l'organisation de l'armée placée sous ses ordres.
Guerres napoléoniennes
La Westphalie et la guerre d'Espagne
Il passe en 1804, au commandement des équipages de l'armée de Hanovre, laquelle devient ensuite le 6e corps de la Grande Armée. C'est alors qu'il est nommé gouverneur de la province de Magdebourg. Il quitte cette province pour aller inspecter en 1808, toute la ligne qui s'étend depuis Huningue jusqu'à Anvers. À cette époque le , Napoléon Ier lui confère le titre de baron de l'Empire. L'année suivante, il passe au service de la Westphalie, comme ministre de la guerre du roi Jérôme Bonaparte. Ses mesures et son activité déconcertent les projets insurrectionnels du major Ferdinand von Schill, et c'est en récompense de ce service que Jérôme le nomme colonel général de ses gardes du corps. Cependant, tout en passant au service de Westphalie, Éblé, toujours général de division dans l'armée française, a refusé de prêter serment au souverain étranger[4]. Napoléon Ier lui donne la direction de l'artillerie de l'armée du Portugal sous les ordres du maréchal Masséna. Eblé participe aux sièges de Ciudad Rodrigo et d'Almeida et crée deux équipages de pont[5].
Les pontonniers de la Bérézina
Le , il est nommé commandant en chef des équipages de pont à la grande armée qui s'ébranlait pour envahir la Russie. Son rôle est décisif au passage de la Bérézina. Il est chargé de construire deux ponts de bateaux ; le général Chasseloup-Laubat, commandant du génie, doit jeter le troisième. Éblé a su conserver autour de lui, en bon ordre, 400 pontonniers néerlandais, six caissons d'outils et deux forges de charbon. Il se jette lui-même à l'eau pour montrer l'exemple à ses hommes.[réf. souhaitée] L'ordre qu'il a reçu le à 6 heures du soir, est exécuté le lendemain à une heure de l'après-midi : celui donné à l'artillerie ne l'est point. Le , il attend deux heures avant de brûler ses ponts afin de permettre le passage de nombreux soldats. Le général Lariboisière, commandant en chef de l'artillerie de la Grande Armée, meurt le à Königsberg ; Éblé, nommé à sa place et chargé de réorganiser le service, ne lui survit que treize jours puisqu'il meurt le , dans la même ville. La nouvelle de sa mort n'est pas encore parvenue en France le , quand Napoléon le nomme premier inspecteur général de l'artillerie. Il crée alors sa veuve comtesse de l'Empire. Son cœur a été transféré dans la crypte des Invalides et son corps repose dans l’église catholique de Königsberg.
Franc-maçon, il est membre de la Loge militaire Les Amis philanthropes de Bruxelles, du Grand Orient de France[réf. souhaitée].
Union et postérité
Éblé épouse le à Cassel, Édeline Louise Fréteau de Pény (1789-), fille d'Emmanuel Fréteau de Pény (-, victime de la Révolution française), seigneur de Vaux-le-Pénil et de Saint-Liesne, conseiller de grand-chambre au parlement de Paris, député aux États généraux de 1789, et de Marie Josèphe Perrine Moreau de Plancy (1756-1829). Ensemble, ils ont :
- Marie Louise Laurence (-), mariée le à Paris, avec Léon (1801-1873), marquis de Nicolaÿ, fils aîné de Christian de Nicolaÿ, dont postérité.
Titres
- Baron de l'Empire ().
- Le titre de comte Éblé — qu'a reçu sa veuve — est relevé par décret impérial du , par son neveu le général Charles Éblé.
Distinctions
- Légion d'honneur :
- légionnaire le 23 vendémiaire an XII (), puis ;
- grand officier de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII ().
- Chevalier de l'ordre du Lion de Bavière.
- Grand-commandeur de l'ordre royal de Westphalie.
- Son cœur est conservé dans la crypte des Gouverneurs en la cathédrale Saint-Louis des Invalides.
Figure | Blasonnement |
Armes du baron Eblé et de l'Empire
« D'or à quatre cantons, le premier d'azur à trois épis d'or, liés par la tige, le deuxième des barons militaires, le 3e de gueules à deux épées en sautoir d'argent, le 4e d'azur au lion rampant et contourné d'or. »[6],[7],[8] | |
Armes de la comtesse Edeline, Louise, Hélène de Freteau, veuve du général Eblé (titre de comtesse accordé par décret du (lettres patentes du , Saint-Cloud).
« Écartelé d'azur et de gueules, à la croix d'or brochant sur le tout cantonnée au premier du signe des comtes tirés de l'armée, au deuxième deux épées en sautoir d'argent montées d'or ; au troisième d'un lion rampant d'or ; au quatrième de trois épis de blé noués d'or. »[9] |
Notes et références
Notes
- À noter que sur le monument de Saint-Jean-Rohrbach, il est écrit 1757 par erreur.
Références
- Émile-Auguste Bégin
- La Grande Encyclopédie, 1892
- Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
- « Jean-Baptiste Éblé », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- « Avec le maréchal Ney, le général Éblé, le brave bataillon de la flottille, les troupes de l'artillerie et tout le 6e corps, il n'y a rien d'impossible à exécuter. » Bouver de Cressé, Victoires et Conquêtes des Français dans les deux Mondes, de 1792 à 1823
- « BB/29/1063 page 27. », M. le baron Eblé., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
- Source : www.labanquedublason2.com
- « BB/29/974 pages 275-276. », Titre de comtesse accordé à Edeline, Louise, Hélène de Freteau, veuve du général Eblé, par décret du 8 janvier 1813. Saint-Cloud (8 avril 1813)., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
Annexes
Articles connexes
- Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire
- Lycée international des Pontonniers
- École militaire du corps technique et administratif
- Armée de Naples
- Siège de Venlo (1794)
- Familles subsistantes de la noblesse française
Bibliographie
- « Jean-Baptiste Éblé », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition].
- Maurice Girod de l'Ain, Le Général Eblé (1758-1812), Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1893, 222 p.
- A. Heymès, Jean-Baptiste Éblé (1757-1812), de Valmy à la Bérézina, Strasbourg, Coprur, , 741 p..
- Theewen, « Un portrait du général Eblé, héros de la Bérézina », Soldats Napoléoniens, Coprur, no 8 (nouvelle série), .
- Émile-Auguste Bégin, Biographie de la Moselle : ou, Histoire par ordre alphabétique de toutes les personnes nées dans ce département, qui se sont fait remarquer par leurs actions, leurs talents, leurs écrits, leurs vertus, ou leurs crimes, vol. 2, Metz, Verronnais, 1829 ou 1830, 587 p. (lire en ligne), p. 1-13.
- La Grande Encyclopédie, vol. 15, , 1200 p. (lire en ligne), p. 232.
Iconographie
- Émile Fernand-Dubois, Jean-Baptiste Eblé, 1926, statue en pierre, Paris, Palais du Louvre, façade de l'aile Rohan-Rivoli.
- Monument à Jean-Baptiste Eblé de Saint-Jean-Rohrbach.
- Jean-Baptiste Paulin Guérin (1783-1855), Portrait de Jean-Baptiste Eblé, 1838, huile sur toile, Paris, musée de l'Armée.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Jean-Baptiste, baron Eblé 1757-1812, et Edeline Louise Fréteau de Pény », sur roglo.eu (consulté le ).
- « BB/29/1063 page 27. », M. le baron Eblé., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
- « BB/29/974 pages 275-276. », Titre de comtesse accordé à Edeline, Louise, Hélène de Freteau, veuve du général Eblé, par décret du 8 janvier 1813. Saint-Cloud (8 avril 1813)., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
- Jean-Baptiste Éblé (1757 - 1812) sur www.histoire-empire.org.
- Chant de la Promotion 2020-2022: Général Eblé de l'École militaire interarmes, 28 juin 2022, (écouter en ligne) (nISSM)
- Général de la Révolution française promu en 1793
- Naissance en décembre 1758
- Naissance dans la province de Lorraine
- Décès en décembre 1812
- Décès à Königsberg
- Décès à 54 ans
- Militaire français mort au combat lors des guerres napoléoniennes
- Artilleur
- Baron de l'Empire
- Ministre de la Défense ou équivalent
- Comte de l'Empire
- Personnalité politique du royaume de Westphalie
- Personnalité de la franc-maçonnerie initiée avant 1800
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Chef militaire français des guerres napoléoniennes