Jean-Marie Périer
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Jean-Marie Pillu |
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Jean-Pierre Périer Anne-Marie Périer Marc Porel (frère utérin) |
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Parentèle |
Bérangère de Lagatinerie (nièce) Réjane (arrière-grand-mère) |
A travaillé pour | |
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Distinction |
Tumuc Humac (), Antoine et Sébastien (), Sale rêveur () |
Jean-Marie Périer est un photographe français, né le à Neuilly-sur-Seine.
Il est connu depuis sa collaboration avec le magazine Salut les copains.
Biographie
Origines
Jean-Marie Périer naît en 1940 à Neuilly-sur-Seine sous le nom d'état civil de « Jean-Marie Pillu », de l'acteur François Périer (né Pillu, 1919-2002) et de l'actrice l'actrice Jacqueline Porel. En fait, même si François Périer l'a reconnu officiellement à sa naissance, le père biologique de l'enfant est le musicien et chanteur Henri Salvador (1917-2008).
Sa mère est la petite-fille de Réjane, célèbre comédienne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Jean-Marie Périer est ainsi le frère (mais le demi-frère biologique) du cinéaste Jean-Pierre Périer[1] (1943-1966) et de la journaliste Anne-Marie Périer (née en 1945) ; il est par ailleurs le demi-frère de l'acteur Marc Porel (1949-1983).
Jean-Marie Périer est conçu lors de la liaison entre Jacqueline Porel et Henri Salvador. Ce dernier est incarcéré en 1939 à la suite d'une désertion et Jacqueline Porel se lie avec François Périer dont elle devient la compagne, ignorant qu'elle est enceinte de son précédent amant. À la naissance de Jean-Marie Périer, le couple découvre qu'il s'agit du fils de Salvador ; François Périer reconnaît cependant l'enfant et l'élève comme son fils. François Périer et Jacqueline Porel se marient en 1941. En 1947, Henri Salvador découvre l'existence de son fils naturel et prend contact avec François Périer, qui lui demande alors de ne pas s'approcher de l'enfant[2].
Ce n'est qu'à l'âge de 16 ans que Jean-Marie Périer découvre l'histoire de sa filiation. Il raconte à ce sujet : « Quand j'en ai parlé à mon père [François Périer], il avait oublié. Et s'est effondré en larmes. » Ce n'est que bien plus tard, en 1983, que Jean-Marie Périer rencontre son père biologique avec qui il noue des relations amicales[3],[4],[5].
Photographe
En 1956, Jean-Marie Périer est engagé comme assistant du photographe Daniel Filipacchi pour les magazines Marie Claire, Paris Match, Télé 7 jours et Jazz Magazine.
Passionné de jazz, Filipacchi anime avec son ami Frank Ténot l’émission Pour ceux qui aiment le jazz sur Europe n°1. Tous deux dirigent la revue Jazz magazine. En , ils lancent Salut les copains, une autre émission radiophonique, destinée cette fois aux adolescents.
« Depuis ma plus tendre enfance la musique était ma seule passion. […] Moi qui avais arrêté le piano pour ressembler à mon père, je me retrouvais avec « l’oncle Dan » qui n’était que musique[6]. »
Ainsi, Miles Davis, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie seront les premiers artistes qui poseront devant l’objectif de Jean-Marie Périer.
Après vingt-huit mois de service militaire en Algérie, Daniel Filipacchi l’engage en 1962 dans l’équipe du nouveau mensuel Salut les copains — créé à la suite du succès de l’émission éponyme (en paraîtra aussi l’équivalent féminin, Mademoiselle Âge tendre).
Son style, dénué de réalisme, laisse libre cours à son imagination en mettant en scène les jeunes chanteurs populaires des années « yéyé », dont Françoise Hardy avec qui il a eu une relation.
Le 12 avril 1966, il réalise la « photo du siècle » regroupant quarante-six vedettes de l'époque.
Trente ans plus tard, ses clichés, devenus emblématiques des années 1960, font l’objet de plusieurs expositions en France et à l’étranger. Exposés pour la 1re fois à la Mairie de Paris en 2001, ils attirent 150 000 visiteurs.
Lors de ventes aux enchères, certains tirages atteignent des sommes appréciables[7].
« Pendant trente ans elles ont été méprisées par l'intelligentsia de la photographie. C'était trop populaire. Ce sont les mêmes aujourd'hui qui me disent que c'est de l'art. Moi je pense que ça n'est pas de l'art, c'est du spectacle. Je refuse de prendre la posture artistique[8]. »
Cinéaste
En 1974, Jean-Marie Périer arrête la photographie pour se tourner vers le cinéma. Il réalise notamment deux œuvres de fiction : Antoine et Sébastien en 1974 avec François Périer et Jacques Dutronc, qui fait là ses premiers pas de comédien, et Sale Rêveur en 1978, de nouveau avec Dutronc et Léa Massari.
Il réalise également Téléphone public, un documentaire de référence sur le groupe de rock français Téléphone suivi pendant leurs tournées de 1979.
Attiré par les États-Unis, Jean-Marie Périer part y travailler en avec dans ses bagages quelques réalisations de films publicitaires comme sésame — Il avait fait ses premières armes en 1968 pour la boisson Canada Dry. En Amérique, il en réalisera plusieurs centaines d’autres[9]. Six ans après, se partageant entre New York et Paris, il réalise trois clips contre la drogue : « La Drogue, c’est de la merde », en 1986 puis en avec l’aide de Michel Platini, enfin en 1990, avec l’acteur portoricain Benicio del Toro.
Retour à la photographie
Sa sœur Anne-Marie, rédactrice en chef de l’hebdomadaire féminin Elle, lui propose de revenir à la photographie. Les chanteurs sont remplacés par les couturiers et les mannequins. Il travaille également pour Paris Match et Le Figaro Magazine.
Sont notamment passés devant son objectif : les Beatles, les Rolling Stones, Bob Dylan, Marianne Faithfull, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell, Dick Rivers, Sheila, Dani, Étienne Daho, Benjamin Siksou, Michel Berger, France Gall, Claude François, Mylène Farmer, Michel Sardou, Ophélie Winter, Bertrand Delanoë, Íngrid Betancourt, Carla Bruni, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, Valérie Lemercier, Thierry Mugler, Claudia Schiffer, Karl Lagerfeld, Hélène Grimaud…
À l’aube des années 2000, il se décide à publier des ouvrages regroupant ses photographies (Mes années 1960, Flash) ou relatant sa vie (Enfant gâté, Le Temps d'apprendre à vivre…). Dans Enfant gâté, paru en 2001, il révèle notamment la vérité sur sa filiation. Après la parution du livre, Henri Salvador rompt toute relation avec Jean-Marie Périer. Ce dernier commente en 2008 : « Il m'ignore et dit de moi des choses désagréables dans les médias. C'est une histoire triste. Tant pis pour lui, il passe à côté de mes enfants »[3],[4].
En 2008, le documentaire Flashback sur Jean-Marie Périer, retrace toute sa carrière et dévoile des documents rares et inédits de sa vie privée et de sa vie professionnelle.
Il vit à Villeneuve (Aveyron), où se trouve la Maison de la photographie, qui abrite près de 200 de ses clichés ainsi qu’une collection d’anciens appareils photos.
Vie privée
Jean-Marie Périer est le père de trois enfants : Arthur Pillu-Périer (animateur radiophonique, acteur[10]), Paul Périer (acteur) et Lola Pillu-Périer.
Réalisations
Cinéma
- 1970 : Tumuc Humac (coscénarisé par Jacques Lanzmann) avec François Périer, Marc Porel, Dani, André Pousse
- 1974 : Antoine et Sébastien avec François Périer, Jacques Dutronc[11], Ottavia Piccolo
- 1978 : Sale Rêveur (scénarisé par Pascal Jardin) avec Jacques Dutronc, Lea Massari, Jean Bouise
Télévision
- 1966 : Les Enfants du palais, d’après un texte de Michel Cournot[12], avec François Périer, Dani et la voix de Simone Signoret. Film diffusé sur la deuxième chaîne de l'ORTF pour « Les Dossiers de l'écran » d’Armand Jammot[13].
- 1972 : Pour une pomme, réalisé par Jean-Marie Périer et Claude Barrois, avec Gilbert Montagné, diffusé sur la 2ème chaîne de l'ORTF.
- 1973 : Brassens, pourquoi t’as les cheveux blancs ?, réalisé par J-M Périer et Claude Barrois, avec Georges Brassens et Raphaël Delarue (l’enfant), diffusée le sur la 3e chaîne de l’ORTF.
- 1985 : Love & Happiness, David Sanborn en direct avec Marcus Miller, Don Grolnick, Hiram Bullock, Buddy Williams et Hamish Stuart[14].
- 1999 : Salut Sex, documentaire pour Canal+ sur Jacques Dutronc[15] avec Pierre Dutronc (père), Françoise Hardy, Thomas Dutronc, Jean Luisi (Le diable), François Périer, Jacques Lanzmann, Sandrine Kiberlain…
- 2007 : L'Attrape-Salinger, avec Frédéric Beigbeder, Marie Darrieussecq, Éric Neuhoff… Diffusé sur Canal Jimmy le [16].
- 2008 : Comment rater complètement sa vie, d’après l’ouvrage de Dominique Noguez[17]. Courtes chroniques présentées par Jacques Dutronc, diffusées sur Paris Première à partir du [18].
- 2008/2009 : Mes années 1960, série diffusée sur France 5 à partir du [19].
Expositions
- 2017 : Jean-Marie Périer, couturier de la photographie française, Centre de la photographie Frères Lumière, Moscou
- 2017 : Musée Toulouse-Lautrec, Albi (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
- 2017 : Archives et bibliothèque départementales Gaston-Defferre, Marseille (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
- 2016 : Vichy (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
- 2015 : Galerie Pompidou, Anglet (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
- 2014 : Rolling Stones revealed, Paris, Photo12 Galerie[20]
- 2014 : Bourbon-Lancy
- 2013 : Rock'n Roll, Paris, Galerie Polka
- 2013 : Le Bazacle à Toulouse (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
- 2013 : Pour ceux qui aiment le Jazz, Paris, Photo12 Galerie[21]
- 2012 : Abbaye des Capucins à Montauban (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
- 2012 : Portraits de mode, Bangkok, ZEN Department Store (organisé par la Galerie Polka)
- 2011 : Françoise, Photo12 Galerie, Paris[22]
- 2011 : Château l’Hospitalet à Narbonne
- 2010 : Sixties, Galerie Pierre Mahaux, Megève
- 2010 : Fashion, Galerie Polka, Los Angeles
- 2010 : Fashion, Galerie Polka, Paris
- 2010 : Autour du Pop, Galeries VIPs, Rotterdam & Amsterdam
- 2009 : Le Cercle de Wallonie à Namur
- 2009 : Who Shot Rock’n Roll, Brooklyn Museum, New York
- 2009 : Scopitone, les années de légende, Paris, Photo12 Galerie
- 2009 : Backstage Pass, Portland Museum, Portland
- 2008 : Yves Saint-Laurent, Fine Art Museum of San Francisco, San Francisco
- 2008 : La Cinquième galerie, Paris
- 2007 : Young galerie, Bruxelles
- 2006 : Snap Gallery, Birmingham
- 2005 : Rétrospective au couvent des Minimes, Perpignan
- 2003 : Le Manège, Festival international de Moscou, Moscou
- 2002 : Hôtel de ville de Paris
Reportages musicaux
- 1979 : Téléphone public avec : Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Richard Kolinka, Corine Marienneau. A représenté la France en sélection officielle hors compétition du Festival de Cannes 1980[23].
- 1992 : Dutronc au Casino, tour de chant de Jacques Dutronc filmé au Casino de Paris, les 12, 13 et , DVD Columbia/Sony Music (SMV 2013092) 2000.
Documentaire sur Jean-Marie Périer
- 2008 : Flashback sur Jean-Marie Périer, par Nicolas Maupied & Christian Lamet (52 min), Dreamway Productions, diffusé sur la TSR et France 3. Avec la participation de Françoise Hardy, Anne-Marie Périer-Sardou, Julie Andrieu, Lola Pillu-Périer avec, dans le rôle de Jean-Marie Périer, Jacques Dutronc, Pierre Lescure, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Frédéric Beigbeder. Un site « making of » comportant des séquences et des documents inédits lui est consacré[24]. Le documentaire a été primé Lauréat Télémaques - Savoir au Présent en 2009/2010, et fait l'objet d'un sujet d'études pédagogique dans de très nombreuses classes.
Publications
Autobiographies
- Enfant gâté, Paris, XO Éditions, 2001, 188 p. (ISBN 978-2-845-63048-2)
- Le Temps d'apprendre à vivre..., Paris, XO Éditions, 2004, 288 p. (ISBN 978-2-845-63136-6)
Biographie
- Oncle Dan, Paris, XO Éditions, 2008, 272 p. (ISBN 978-2-84563-289-9)[25]
Document
- Casse-toi, Oh ! Éditions, , 176 p.
- Loin de Paris, Éditions Kero, 2013, 428 p.
- Réjane ou la Belle Époque, Loin de Paris, 2020.
Nouvelle
- Jules et Jim, dans 13 à table ! 2015, Paris : Pocket n° 16073, . (ISBN 978-2-266-25405-2)
Photographies
- Mes années 1960, éd. Filipacchi, , 330 p.
- Mes années 1960 – Tome 2, éd. Filipacchi, , 190 p. (ISBN 978-2-850-18673-8)
- Mes années 1960 – L’intégrale, éd. Filipacchi, , 477 p.
- Flash – Photos 1990-2001, éd. Filipacchi, , 263 p.
- Des amis de tous poils... de chats, éd. Agnès Viénot, , 64 p.
- Le Rêve. Un spectacle créé par Dragone[26], préface de Jean-Claude Carrière, texte de Jean-Marie Périer, éd. Flammarion, , 192 p. (ISBN 978-2-080-11454-9)
- Jean-Marie Périer, Éditions du Chêne, , 445 p. (ISBN 978-2-842-77809-5)
- Françoise, Éditions du Chêne, , 240 p.
- Rencontres, Éditions du Chêne, , 288 p.
- 1960-1970, Loin de Paris, 2020.
Distinctions
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres Il est promu au grade de commandeur le [27].
Notes et références
- Jean-Pierre Périer fut assistant metteur-en-scène de Costa-Gavras (Compartiment tueurs) et d'Anatole Litvak (La Nuit des généraux).
- De père en père., Libération, 15 novembre 2001.
- Daniel Rondeau, « Jean-Marie Périer, fils de... », sur L'Express, (consulté le )
- Dé. L, « Perier, enfant caché », sur DHnet, (consulté le )
- Rachel Henry, « Jean-Marie Périer et sa rencontre avec Henri Salvador, son vrai père : "Imaginez le choc !" », sur purepeople.com, (consulté le )
- Le Temps d'apprendre à vivre..., XO Éditions, 2004.
- La 1re vente fut organisée par Camard & Associés à l’Hôtel Drouot, le 22 mai 2006 : 21 372 € pour une photo des Beatles (1964) - 20 761 € pour un portrait de Mick Jagger (1966) – 13 000 € pour un portrait de Françoise Hardy (1967).
- Propos recueillis par Judith Benhamou-Huet, Les Échos, no 19648 du 14 avril 2006.
- Platine Magazine no 56, décembre 1998.
- Arthur Pillu-Perier anime auprès de Bruno Guillon et Camille Combal la tranche 17h-20h sur Virgin Radio depuis le 1er septembre 2008.
- Son premier rôle au cinéma.
- Les Enfants de la justice, Gallimard, 1959.
- Ce film décrit la journée d’un juge pour enfants délinquants.
- Jean-Marie Périer, « Love & Happiness », sur Dailymotion (consulté le )
- DVD Dutronc au Casino, Columbia/Sony Music (SMV 2013092), 2001.
- Où l'écrivain Frédéric Beigbeder part sur les traces de son auteur favori, Jerome David Salinger. DVD MK2 Docs (384442 172474), mars 2008.
- Comment rater complètement sa vie en onze leçons, éd. Payot, 2001.
- Du lundi au vendredi à 20:45, Dream Way Productions, Paris Première/France 3/Corse Via Stella.
- Du lundi au vendredi vers 17:25 et 22:25, Dream Way Productions. En un peu plus d’une minute, Jean-Marie Périer conte l'anecdote liée à la réalisation d’un cliché d'une « idole » des années 1960.
- « To Do List Focus / Expo : "Les Beatles à Paris" », Radio Marais, (lire en ligne)
- « Jazz & Photo », Le Nouvel Observateur, no 2549,
- « Françoise Hardy vue par le photographe Jean-Marie Périer », France Dimanche, (lire en ligne)
- Où Jean-Marie Périer suit le groupe Téléphone en tournée pendant l’année 1979. DVD Studio CANAL (Réédition 2005).
- « newwayevolution.com/newwayevol… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Surnom de Daniel Filipacchi.
- Élaboration du spectacle du Cirque du Soleil depuis les répétitions jusqu'à la première à Las Vegas, le .
- Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.
Liens externes
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