Aller au contenu

À quoi je sers

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 21 août 2023 à 07:43 et modifiée en dernier par Pautard (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
À quoi je sers...
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo de la pochette du single.
Single de Mylène Farmer
Face B La Veuve Noire
Sortie
Enregistré Studio Méga, Paris
Durée 4:30
Genre Pop, Variété française
Format 45 tours, Maxi 45 tours, Maxi CD
Auteur Mylène Farmer
Compositeur Laurent Boutonnat
Label Polydor, Toutankhamon

Singles de Mylène Farmer

À quoi je sers... est une chanson de Mylène Farmer, sortie en single le . Ce titre est alors inédit, ne figurant sur aucun album studio.

Inspiré du livre L'Apprentissage de la ville de Luc Dietrich, le texte est écrit par Mylène Farmer, juste après les premières dates de sa première tournée en 1989.
La musique, soutenue par quelques notes de guitare sèche, est signée Laurent Boutonnat.

Le clip en noir et blanc, réalisé par Laurent Boutonnat, semble alors terminer un cycle : assise sur une barque, la chanteuse navigue sur le Styx (le fleuve des Enfers) et finit par retrouver les personnages défunts de ses anciens clips.

Malgré son texte très sombre, la chanson connaît le succès, se classant même n°1 des diffusions radios en France.

Contexte et écriture

[modifier | modifier le code]

En , Mylène Farmer est au sommet de sa popularité : elle enchaîne les tubes, ses clips sont de véritables évènements, son album Ainsi soit je... s'est écoulé à plus d'un million d'exemplaires et sa première tournée est un triomphe[1].

Alors qu'elle vient de donner ses premiers concerts au Palais des Sports de Paris, la chanteuse est très troublée par sa rencontre avec le public mais aussi par la solitude ressentie de façon violente en sortant de scène[2]. Elle déclarera : « Très sincèrement je ne pense être utile à personne. Ce serait très prétentieux de ma part. Je pense qu’on peut réunir des personnes autour d’une émotion. Maintenant avoir des gens aussi chaleureux en face de moi chaque soir, ça ne m’empêche pas de me demander à quoi je sers. »[3]

C'est ainsi qu'elle écrit deux chansons : À quoi je sers... et La Veuve Noire.
Le texte d'À quoi je sers... est fortement inspiré du livre L'Apprentissage de la ville de Luc Dietrich[4], un des auteurs préférés de la chanteuse. Elle reprend notamment certains termes comme « Poussière vivante »[5], « Pour qui, pour quoi se redresser »[6] ou encore « Je sers à rien du tout »[7].

Sur ce texte très sombre, Laurent Boutonnat compose une musique moins rythmée que les singles précédents, soutenue principalement par des notes de guitare sèche.

Sortie et accueil critique

[modifier | modifier le code]

Le single sort le avec un autre titre inédit en face B, La Veuve Noire. La pochette est illustrée par une photo en noir et blanc signée Marianne Rosenstiehl, prise à l'insu de Mylène Farmer dans sa loge après un concert[2].

  • « À quoi je sers... est peut-être un des plus beaux textes qu'elle ait chanté. Du grand Farmer. » (Jeune et jolie)[8]
  • « Un nouveau tube. Mi-lente, mi-rapide, À quoi je sers... nous désarçonne une fois de plus. » (Top 50)[9]
  • « Une chanson fluide, gracile et vite inoubliable. Bref, une ritournelle qui saura susciter l'intérêt des foules. » (Graffiti)[10]
  • « À quoi sert-elle ? À nous enchanter toujours et encore par ses textes qui n'arrêtent pas de nous trotter dans la tête longtemps après. » (Cool)[11]
  • « Sur un gimmick toujours efficace de Laurent Boutonnat, elle livre un titre bien mené, mais pas tubesque non plus, faisant plutôt preuve de sobriété. »[12]

Vidéo-clip

[modifier | modifier le code]
Vidéo externe
Le clip d'À quoi je sers... sur YouTube.
Le clip a été tourné au Lac de Grand-Lieu.

Réalisé par Laurent Boutonnat et tourné en cinémascope, le clip, en noir et blanc, est tourné durant l' au Lac de Grand-Lieu, dans la Loire-Atlantique[2]. Selon une légende ancienne, une importante cité, Herbauges, et tous ses habitants, auraient été engloutis par ce lac au cours du VIe siècle, Dieu considérant cette cité comme maudite, à la suite d'un refus d'évangélisation[2].

Le clip revisite le mythe du Styx, le fleuve qui sépare le monde terrestre des Enfers dans la Mythologie grecque et d'où il était impossible de revenir : le seul moyen de le traverser était de faire appel à Charon, un passeur qui emportait les âmes avec lui sur une barque[2]..

Cette vidéo semble marquer la fin d'un cycle pour la chanteuse, celle-ci finissant par retrouver les personnages défunts de ses anciens clips avant de partir avec eux[13].

Charon menant Psyché sur le Styx.

Sur une rive brumeuse, Mylène Farmer attend, une valise à la main. Un homme vêtu d'une cape et d'un chapeau noir, les yeux cernés, apparaît sur une barque à travers le brouillard afin de venir la chercher[2].

Tout le long du voyage sur cette barque, pas un mot n'est échangé entre eux. Mylène reste assise, pensive, tournant le dos à la marche, tandis que le passeur ne s'attèle qu'à faire avancer son embarcation.

Cinq silhouettes apparaissent alors, comme sortant des eaux. Mylène se retourne et comprend qu'ils sont là pour elle : la Rivale de Libertine, Rasoukine de Tristana, le marionnettiste de Sans contrefaçon, le capitaine anglais de Pourvu qu'elles soient douces et le torero de Sans logique. Mylène les rejoint et s'enfonce progressivement dans le fleuve avec eux[2].
La dernière image montre le passeur revenant de son trajet, ne ramenant dans sa barque que la valise.

Sortie et accueil

[modifier | modifier le code]

Le clip est diffusé en télévision à la fin de l'été 1989.

  • « On s'attend toujours à une nouvelle surprise et le fait est que l'on n'est jamais déçu. Toujours aussi surprenant, déroutant, pour ne pas dire étrange. » (Top 50)[14]
  • « Un clip sobre et mélancolique, filmé comme un vieux film en noir et blanc. »[15]
  • « Le clip est presque un autodafé de la première partir de sa carrière, comme l'annonce de la fin d'une ère. »[16]
  • « Les images sont simples mais très évocatrices. L'ensemble est une réussite. »[17]

Mylène Farmer interprète À quoi je sers... pour la première fois à la télévision le dans l'émission J'y crois du comme Terre sur TF1[18].

Accompagnée par le guitariste Slim Pezin, elle chantera le titre deux autres fois au cours du même mois, dans Sacrée Soirée et Avis de recherche, juste avant de repartir en tournée.

Classements hebdomadaires

[modifier | modifier le code]

Malgré son texte très sombre, À quoi je sers... réussit à se classer n°1 des diffusions radios en France et atteint la 16e place du Top 50 durant l'automne 1989, où il reste classé durant 14 semaines.

En 2018, le titre atteint la 3e place des ventes de singles en France à la suite de la réédition du Maxi 45 tours par Universal.

Classement (1989) Meilleure position
Drapeau de la France France (Ventes)[19] 16
Drapeau de la France France (Radios AM)[20] 3
Drapeau de la France France (Radios FM)[21] 1
 Europe (Ventes)[22] 67
 Europe (Radios)[20] 21
Classement (2018) Meilleure position
Drapeau de la France France (Ventes)[23] 3

Liste des supports

[modifier | modifier le code]
45 tours[24]
NoTitreParolesMusiqueDurée
A.À quoi je sers...Mylène FarmerLaurent Boutonnat4:30
B.La Veuve NoireMylène FarmerLaurent Boutonnat4:13
Maxi 45 tours[25], Maxi CD[26]
NoTitreDurée
A.À quoi je sers... (Club Remix)7:50
B1.La Veuve Noire4:13
B2.À quoi je sers...4:30
  • Paroles : Mylène Farmer
  • Musique : Laurent Boutonnat
  • Production : Laurent Boutonnat
  • Prise de son et mixage : Thierry Rogen
  • Enregistré et mixé au Studio Mega
  • Éditions : Requiem Publishing et Bertrand Le Page[27]

Interprétations en concert

[modifier | modifier le code]

À quoi je sers... a été ajouté lors de la deuxième partie de la première tournée de Mylène Farmer en 1989.

Il figure également parmi les titres de son Tour 2009, excepté lors des dates en Russie (où À quoi je sers... est remplacé par L'Amour n'est rien...) et lors des concerts en stades (où le titre est remplacé par California).

Albums et vidéos incluant le titre

[modifier | modifier le code]

Albums de Mylène Farmer

[modifier | modifier le code]
Année Album de Mylène Farmer Version Durée Certifications de l'album
1989 En concert[28] Live 1989 5:05 Drapeau de la FranceDisque d'or 2 × Or[29]
1992 Dance Remixes[30] Club Remix 7:50 Drapeau de la FranceDisque d'or 2 × Or[29]
2001 Les mots[31] Version Single 4:30 Drapeau de la FranceDisque de diamant Diamant[29], Drapeau de la BelgiqueDisque de platine 2 × Platine[32], Drapeau de la SuisseDisque d'or Or[33]
2009 N°5 on Tour[34] Live 2009 5:07 Drapeau de la FranceDisque de platine 2 × Platine[29], Drapeau de la BelgiqueDisque d'or Or[35]
2021 Plus grandir[36] Version Single

Vidéo-clip

4:30

4:58

Drapeau de la FranceDisque d'or Or[37]

Vidéos de Mylène Farmer

[modifier | modifier le code]
Année Vidéo de Mylène Farmer Version Durée Certifications de la vidéo
1990 Les clips vol. III[38] Vidéo-clip 4:58 Drapeau de la FranceDisque de platine 2 × Platine[39]
1990 En concert[40] Live 1989 5:05 Drapeau de la FranceDisque de platine 2 × Platine (VHS)[39], Drapeau de la FranceDisque de platine 2 × Platine (DVD)[41]
1997 Music Videos[42] Vidéo-clip 4:58 Drapeau de la FranceDisque de platine 3 × Platine (VHS)[43], Drapeau de la FranceDisque de diamant Diamant (DVD)[44]
2010 Stade de France (édition limitée)[45] Live 2009 5:07 Drapeau de la FranceDisque de diamant Diamant[46], Drapeau de la BelgiqueDisque d'or Or[47]

La Veuve Noire

[modifier | modifier le code]
La veuve noire.

En face B du 45 tours de À quoi je sers..., figure La Veuve Noire, un titre inédit écrit par Mylène Farmer et composé par Laurent Boutonnat, dont la musique reprend la même ligne mélodique de guitare qu'À quoi je sers...[2].

Le texte de La Veuve Noire, dont le nom désigne à la fois une araignée venimeuse et une femme dont les amours se terminent tragiquement à plusieurs reprises, fait référence aux premiers concerts donnés par la chanteuse en .

Le titre n'a jamais été interprété en concert ni en télévision.
Il sera intégré à la compilation de Mylène Farmer Les mots, sortie en 2001.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Erwan Chuberre, Mylène Farmer, phénoménale, City Éditions, (ISBN 978-2-35288-176-6).
  2. a b c d e f g et h Benoît Cachin, Mylène Farmer, Au fil des mots, Éditions Gründ, (ISBN 9782324012990).
  3. « Mylène Farmer, « Le ciel peut bien attendre » », Salut!, no 89,‎ .
  4. Hugues Royer, Mylène, Flammarion, (ISBN 978-2-0812-2125-3).
  5. « Alors le destin de l'Humanité toute entière m'apparut dans ce mouvement de mauvaise marée : destins fondus dans le même glissement, destins lâchés par milliards comme poussières vivantes. » Chapitre Le pot de miel de L'Apprentissage de la ville de Luc Dietrich.
  6. « Et même si je parvenais à me redresser, pour quoi, pour qui ? À qui cela servirait-il ? » Chapitre Les grands mois d'hiver de L'Apprentissage de la ville de Luc Dietrich.
  7. « Si je ne sers à rien, ce n'était pas la peine de m'empêcher de mourir. » L'Apprentissage de la ville de Luc Dietrich.
  8. « Mylène Farmer, "À quoi je sers..." », Jeune et jolie, no 28,‎ .
  9. « Mylène Farmer, "À quoi je sers" », Top 50, no 179,‎ .
  10. « Mylène Farmer, "À quoi je sers..." », Graffiti, no 59,‎ .
  11. « Mylène Farmer, "À quoi je sers..." », Cool, no 57,‎ .
  12. Mathias Goudeau, Mylène Farmer, le mystère, Music Book, (ISBN 2-84343-158-1).
  13. Olivier Houriez, Mylène Farmer, une voix dans la nuit, Éditions du Camion blanc, (ISBN 9782378482695).
  14. « Clip au Top », Top 50, no 186,‎ .
  15. Antoine Bioy, Benjamin Thiry et Caroline Bee, Mylène Farmer, La part d'ombre, Éditions de l'Archipel, (ISBN 2-84187-536-9).
  16. Erwan Chuberre, Mylène Farmer, l'intégrale, City Éditions, (ISBN 978-2-35288-108-7).
  17. Annie et Bernard Réval, Mylène Farmer, De chair et de sang, Éditions France-Empire, (ISBN 2-7048-0985-2).
  18. « 1988-1990 : Ainsi soit je... », Inside of, no 1,‎ .
  19. « Classement au Top 50 de "À quoi je sers..." de Mylène Farmer », sur lescharts.com
  20. a et b « European Airplays », sur Music & Media
  21. « Airplay hit parades provided by Media Control France », sur Music & Media
  22. « European hit parades », sur Music & Media
  23. « Classement officiel des ventes de singles & titres en France du 02 février 2018 au 08 février 2018 », sur chartsinfrance.net
  24. « 45 tours "À quoi je sers..." de Mylène Farmer », sur discogs.com
  25. « Maxi 45 tours "À quoi je sers..." de Mylène Farmer », sur discogs.com
  26. « Maxi CD "À quoi je sers..." de Mylène Farmer », sur discogs.com
  27. Crédits figurant au dos de la pochette de "À quoi je sers...".
  28. « Album "Mylène Farmer en concert" », sur discogs.com
  29. a b c et d « Les certifications d'albums en France », sur infodisc.fr
  30. « Album "Dance Remixes" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  31. « Album "Les mots" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  32. « Les disques d'or/de platine 2009 en Belgique », sur ultratop.be
  33. (de) « Certifications des albums en Suisse », sur swisscharts.com
  34. « Album "N°5 on Tour" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  35. « Les disques d'or/de platine 2010 en Belgique », sur ultratop.be
  36. « Album "Plus grandir" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  37. « Les certifications du SNEP », sur snepmusique.com
  38. « Vidéo "Les Clips vol. III" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  39. a et b « Toutes les vidéos musicales d'or », Platine magazine, no 21,‎ .
  40. « Vidéo "Mylène Farmer en concert" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  41. « Certifications vidéos de Mylène Farmer », sur snepmusique.com
  42. « Vidéo "Music Videos" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  43. « Les vidéos triple platine 2001 », sur disqueenfrance.com
  44. « Les vidéos de diamant 2009 », sur disqueenfrance.com
  45. « Coffret "Stade de France" de Mylène Farmer », sur discogs.com
  46. « Les vidéos de diamant 2010 », sur disqueenfrance.com
  47. « Les disques d'or/de platine 2011 », sur ultratop.be