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Maârif (Casablanca)

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Maârif
Noms locaux
(ar) ‫المعاريف‬, (tzm) ⵍⵎⵄⴰⵔⵉⴼVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Région
Préfecture
Ville
Superficie
12,4 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
139 669 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
11 263,6 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Arrondissement (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
Site web
Carte

Maârif est un des 16 arrondissement de la Commune de Casablanca. Il relève de la préfecture d'arrondissement Casablanca-Anfa. Il jouxte les boulevards de Massira, Roudani, Bir Anzarane et Zerktouni.

L'arrondissement communique avec la population via une page facebook [1].

Depuis les élections de 2021, son président est Abdessadek Morchid (عبد الصادق مرشد)

Gestion de l'arrondissement

Fonctionnement

Le conseil d'arrondissement Maârif est composé des élus du quartier.

Il se réunit obligatoirement 3 fois par an, au cours de la première semaine de janvier, de juin, et de septembre. Il peut également se réunir sur demande

  • du Président de l'arrondissement Maârif
  • de 1/3 des élus de l'arrondissement Maârif
  • du gouverneur local

La séance est publique, toute famille, toute association, a le droit d'y assister.

Le conseil d'arrondissement Maârif gère son propre budget mais le montant de sa dotation est décidé par la Commune de Casablanca.

Le Président de l'arrondissement Maârif :

  • Dirige l'administration de l'arrondissement Maârif
  • Gère la politique culturelle de Maârif (les bibliothèques locales, évènements musicaux, soirées cinéma, soutenir des artistes qui font des fresques murales)
  • Est un officier de l'État-Civil
  • Doit mettre en œuvre les décisions du conseil d'arrondissement Maârif
  • Répond aux questions des élus du conseil d'arrondissement Maârif
  • Peut remonter des problèmes directement au Président de la Commune de Casablanca (Maire)
  • Peut recevoir certains pouvoirs du Maire de Casablanca
  • S'appuie sur un directeur d'arrondissement, fonctionnaire choisi au sein de la commune de Casablanca.

Siège

Le siège de l'arrondissement est situé Rue Cadi Iass.

Élections de 2021

Au lendemain des élections 2021, le président d'arrondissement Maarif devient monsieur Abdessadek Morchid (عبد الصادق مرشد)

Liste des élus locaux de Maârif
Abdessadek Morchid عبد الصادق مرشد Président de l'arrondissement Maârif.
فاطمة الزهراء البدراوي Membre du Conseil du Quartier
عبد الحق نودير Membre du Conseil du Quartier
هدى سحايل Membre du Conseil du Quartier
البشير كوكي Membre du Conseil du Quartier
هدى عسبي Membre du Conseil du Quartier
يوسف زاهد Membre du Conseil du Quartier
Siham Daghmi سهام الذغمي Membre du Conseil du Quartier
Youssef Fahmi يوسف فهمي Membre du Conseil du Quartier
عبدالقادر حيات Membre du Conseil du Quartier
Mustapha Haikar مصطفى حيكر Membre du Conseil du Quartier
Loubna Cherif Kanouni لبنى شريف كنوني Membre du Conseil du Quartier
Hassan Berkani حسان بركاني Membre du Conseil du Quartier
حسناء بوشروب Membre du Conseil du Quartier
Abdessamad Haikar عبد الصمد حيكر Membre du Conseil du Quartier
اميمة الاصماعي Membre du Conseil du Quartier
Lakhdar Hamdani لخضر حمداني Membre du Conseil du Quartier
حيات الدنكير Membre du Conseil du Quartier
Abdelouahed Chaouki عبد الواحد شوقي Membre du Conseil du Quartier
Abdallah Abaakil عبدالله ابعقيل Membre du Conseil du Quartier

Élections de 2015

Depuis les élections de , le président de l'arrondissement Maarif est Abdessamad Hayker du PJD [2]

Élections de 2003

Ahmed El Kadiri est élu en 2003 en tant que candidat Istiqlal. Il est limogé au début de 2015 par le ministère de l'intérieur [3].

Il est remplacé par Omar Ferkhani, membre du PAM et architecte de formation [4].

Omar Ferkhani reste président de l'arrondissement Maarif jusqu'aux élections de [4].

Statistiques

Démographie

Selon la dernière enquête du HCP (2014), l'arrondissement Maarif compte 170 000 habitants Il compte en moyenne 13 000 habitants par kilomètre carré, soit moins que la moyenne de Casablanca.

Histoire

Étymologie

L’histoire du Maroc nous apprend que le terme « Maârif » désigne une tribu nommé "Maârif Chorafa" l'une des premières tribus qui ont habité Casablanca jadis ANFA bien longtemps, et qui ont réussi au long des décennies une belle expansion terrienne dans cette région. Après avoir été contraint de vendre leurs terres en 1911, ces tribus se sont installés par la suite dans la zone des Mzab où ils avaient des terrains, une zone rurale jadis connue pour la bravoure, le courage et l’abnégation de ses Kiads

Le nom du quartier découle donc du fait que la tribu des Maârifs était propriètaire de ces terres avant de les avoir vendu en 1911.

Pré-protectorat

Le Maârif du début du siècle dernier est considéré comme une zone d’insécurité. Les propriétaires étaient à la merci des pilleurs. Ils utilisaiant leurs terrains agricoles pour planter des légumes et possédaient des baraques en bois et des tentes. Le lieu est alors un faubourg de Casablanca, à environ 2,5 km du centre-ville.

En 1911, des négociants anglais, Murdoch (qui donnera son nom au parc Murdoch, y achète les terrains cinquante fois moins chers que ceux du centre. Le tout est acquis à une fraction de la tribu Berbère arabisé chorafas, les Maârroufis, qui se sont ensuite installé à 12 km de Ben Ahmed (El Maarif-Regada existe encore aujourd'hui).

Protectorat

La revente des terrains sur plan, par lots, débute vers 1915-1916. L’acquéreur est une société immobilière qui les revendra à son tour. Pour ce, elle accroche une annonce devant le « grand café du commerce » dans l’ancienne médina. Le lieu est une véritable foire aux terrains. Tous les courtiers s’y retrouvent. Vu la crise du logement, le prix d’un lot au Maârif s’élève parfois à 10 000 anciens francs (pour des salaires de 10 à 15 francs par jour. La maison en préfabriqué coûte 100 à 120 francs le mètre carré. Les prix sont en Peseta Hassani (1 Fr : 1,25 P.H.).

Par ses origines, le Maârif est un vrai village dans la ville. Il n'était d’ailleurs pas inclus dans le Plan Prost (1er plan d'urbanisme de la ville). Et pour échapper à la spéculation, les petites bourses recherchent des terrains hors périmètre. C’est ainsi que dès 1912, des petites gens s’installent pêle-mêle, dans des baraquements en bois. Les briques et le ciment sont encore importés d'Espagne à prix d'or. Et la première briqueterie ne sera construite à Fédala que quelques années plus tard.

Le moindre coût de ce quartier attire les nombreux immigrants espagnols et italiens à faibles capitaux. Des Grecs, des Portugais, des Arméniens et d'autres ressortissants des Pays de l'Est y élisent aussi domicile (en très petit nombre). Et c’est cette population d’ouvriers et de petits employés européens, qui assure le succès du lotissement du Maârif. Le quartier est assez éloigné du centre. Et il a tous les aspects des faubourgs populaires des villes côtières espagnoles. Les lacunes du plan Prost en matière d’habitat modeste apparaissent très vite. Le tracé de ces quartiers, établis sur un quadrillage trop rigoureux, ne tolérait aucun espace public. Les terrains sont sans voirie. Les rues sont tracées en damier, sans eau et sans lumière. Dès 1916, l'assainissement de ce nouveau quartier devient nécessaire. Le Maarif est un marais insalubre. Et faire des égouts, avec une nappe phréatique si peu profonde, est hors de prix. Le Maarif fait donc à lui seul, l'objet d'un plan d'urbanisme et d’assainissement. Et paradoxalement, c’est en pleine crise financière mondiale (1929), que la construction du quartier prend un grand essor. Entre 1927 et 1933, le Maârif a déjà son aspect actuel.

Les premiers émigrés étaient d’origine oranaise. On parle des familles comme celle des Cerdan qui ont élu domicile dans le quartier. D’autres avaient émigré d’Espagne et plus précisément de la ville d’Alicante, encouragés par la naissance d’une nouvelle ville où toutes les opportunités étaient ouvertes. Il faut rappeler qu’en ce qui concerne cette première vague de migration, elle était essentiellement composée de personnes qui avaient obtenu la nationalité française en Algérie vers 1890. La seconde migration en importance est celle des Italiens de Tunisie et des Constantinois, originaires de Sicile. Les études attestent que plus de 50 % de la population jusqu'à l’indépendance du Maroc venait de ce substrat social de travailleurs et petits fonctionnaires qui ont choisi le chemin de l’exil vers une ville émergente.

Avec l’installation de la C.T.M et des T.A.C vers la fin des années 1920, une autre étape dans le peuplement du quartier voit le jour. C’est à cette époque que des Français de Métropole, des commerçants et fonctionnaires, en particulier ont été encouragés de venir s’installer au quartier Maârif. Les chiffres avancés par les urbanistes français soulignent que ce sont là pas moins de 15 % de la population du quartier. Les statistiques avancent le pourcentage des 2/3 d’habitants qui sont soit Espagnols, soit Italiens soit Français. En 1939, la guerre décide du reste et offre au quartier une autre page de son histoire. Nous sommes devant les grandes vagues d’immigration qui ont bouleversé le vieux continent. L’Europe fait la guerre, et certains citoyens ont choisi la paix en venant au Maroc faire fructifier leurs biens. Il s’agit des réfugiés politiques de la guerre d’Espagne d’abord. Et ce sont là 15 % de plus qui viennent s’ajouter aux premiers tissus urbains du quartier. Nous sommes là à un pourcentage de 80 %, les 20 % restants seront formés des Grecs, des Portugais, des Arméniens, et d’autres ressortissants des Pays de l’Est. C’est dans cette tour de Babel que le quartier le plus coloré du Maroc prend ses assises. De leur côté, les Marocains musulmans avaient fait le choix de s’installer dans un quartier mitoyen qui sera connu plus tard sous le nom de Derb Ghallef.

C’est en somme une colonie d’immigrés qui est à l’origine du quartier Maârif. Comme on l’a vu précédemment, le tissu social était composé d’Italiens, d’Espagnols et de Français et de Portugais.

Les Marocains ont élu domicile à la périphérie, dans le quartier connu aujourd’hui sous le nom de Derb Ghallef. Ce qui a étonné les analystes de l’époque fut le brassage immédiat et surtout la spontanéité avec laquelle les différentes populations ont pu cohabiter dans une entente quasi idéaliste. Certains sociologues français, appuyés par les travaux de grands urbanistes, ont affirmé que « c’est l’origine sociale des immigrés qui a favorisé le métissage du tissu urbain du quartier » [réf. nécessaire]. La vie dans une communauté en construction a favorisé, entre eux, l’entraide et l’entente. L’autre point important à prendre en considération est la loi française de l’époque. En effet, les lois françaises du Protectorat tendaient à favoriser et intégrer les ressortissants des pays européens du fait que les Français de souche étaient peu nombreux, ainsi les petits-fils d’émigrés, nés au Maroc qui avaient le droit automatiquement à la nationalité française et sans aucune démarche ni formalité.

Ce qui était un privilège considérable à l’époque dans ce sens que les flux vers le quartier ont été ordonnés, et surtout soumis à un plan d'aménagement voulu par les autorités françaises. Une communauté de juifs européens et marocains suivit cette magnifique vague d'immigration qui rendait le quartier encore plus diversifié et multiculturel.

Post-indépendance

Divers parcs ont été laissés par les colons après l'indépendance du Maroc ; parmi ces parcs, on peut citer le célèbre parc de la ligue arabe qui reste le poumon de la région du Grand Casablanca et un centre de loisir sans précédent pour les habitants, le gouvernement marocain décida d'améliorer ses services publics en construisant des écoles (primaires, collèges, lycées) ainsi que des cliniques au Maârif et en fondant des associations sportives prestigieuses comme le célèbre club CMC qui reste l'un des meilleurs clubs marocains dans plusieurs disciplines (football, basket-ball, tennis).

Le quartier Maârif comprend un jardin d'enfants à côté du marché.

Voir aussi

Articles

Notes et références

  1. « Arrondissement Maarif », sur Facebook
  2. « Casablanca: Qui détient le vrai pouvoir? », sur leconomiste.com,
  3. « Présidents de communes: Limogeages en série », sur leconomiste.com,
  4. a et b « Casablanca : Le PAM s’accapare le tiers des communes », sur leconomiste.com,

Articles de La Gazette du Maroc