Al-Farafra
Al-Farafra (ar) الفرافرة | |
Administration | |
---|---|
Pays | Égypte |
Gouvernorat | Nouvelle-Vallée |
Démographie | |
Population | 10 152 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 27° 03′ 30″ nord, 27° 58′ 12″ est |
Localisation | |
modifier |
L'oasis d'Al-Farafra (en arabe : الفرافرة) est la moins peuplée des cinq grandes oasis du désert de l'ouest en Égypte.
Elle se situe dans le désert de Libye au nord de l'oasis d'Ad-Dakhla et au sud-ouest de l'oasis d'Al-Bahariya.
Farafra compte près de 4 000 habitants répartis principalement dans un seul village. Ce sont, pour une grande partie, des bédouins et des agriculteurs[3].
Mais, comme les autres oasis du désert de l'ouest, elle est utilisée en ce moment[Quand ?] comme terre d'accueil pour de nombreux Égyptiens venus du delta du Nil surpeuplé.
Deux sortes de sources d'eau y sont présentes : les eaux chaudes soufrées comme la touristique Bir Setta (source no 9), et les sources d'eau potable.
Grotte de Jara
Dans l'oasis se trouve la grande grotte de Jara, avec de splendides stalactites, et des peintures rupestres préhistoriques. On peut y admirer des scènes de chasse au gros gibier et la vie quotidienne, datant vraisemblablement d'il y a plus de 9 000 ans. Cette grotte a longtemps servi de point d'eau. Elle a été redécouverte par Friedrich Gerhard Rohlfs lors de sa célèbre expédition dans le désert occidental en 1874, puis « perdue », et retrouvée seulement en 1991[4].
Photos
-
Source n°22.
-
La citadelle.
-
Marécages.
Les principales sources d'attraction de cette oasis, le désert blanc et la montagne de cristal, se situent à une cinquantaine de kilomètres au nord.
-
Désert blanc.
-
La montagne de cristal.
-
Désert blanc.
Archéologie de l'Égypte mésolithique-néolithique et pharaonique
Entre 6600 et 4800 av. J.-C., la présence d'un lac saisonnier (qui a laissé des traces proches de l'oasis d'Al-Farafra) a permis l'établissement d'une très longue occupation humaine. Les habitants pratiquaient la collecte intensive de céréales sauvages comme le sorgo commun et des légumineuses sauvages, comme en témoignent des restes calcinés, datables par carbone 14. Une riche faune de girafes, de gazelles et d’autruches apparaît dans les peintures rupestres réalisées à cette époque, dans une grotte des environs, et un grand nombre de pointes de flèches et de couteaux de silex attestent que la chasse était l'un des apports essentiels à la subsistance au quotidien. Par ailleurs, l'élevage de caprinés domestiques permettait d'assurer une certaine sécurité alimentaire. Des huttes circulaires en pierre calcaire indiqueraient un habitat réoccupé régulièrement sur un grand nombre de générations. Ces populations auraient ainsi pu conserver leur très grande mobilité, avec ce mixte alimentaire, dont une faible part seulement était produit par l'élevage[5].
Les caprinés domestiqués, dont les ancêtres sauvages ne sont pas originaires d'Afrique, apparaissent presque simultanément, sur les rives égyptiennes de la mer Rouge (grotte de Sodmein) et à Farafra[5]. Ceci suppose des voies de communication, des pistes Est-Ouest, en usage à cette époque où le Sahara était encore vert.
Les communautés de Farafra étaient en contact avec la zone centrale du désert occidental immédiatement au sud-est de Farafra, à partir de la grotte de Jara et vers les oasis d'Ad-Dakhla, Chufu et Al-Kharga dans une période qui couvre tout l'Holocène moyen entre vers 6500-5800 av. J.-C., et donc toute la période durant laquelle les oasis ont été occupées de manière continue[6].
Ces oasis, vers 6600-4800 av. J.-C., se trouvaient dans un environnement vert - c'est encore l'époque du Sahara vert, mais en cours d'aridification vers 5000-4000 av. J.-C. Ils étaient déjà des lieux occupés, de manière plus ou moins passagère par ces populations mobiles de chasseurs-pasteurs qui ont laissé de nombreux indice de leur présence, dont les gravures rupestres. Ces populations sont contemporaines de celles qui occupaient la région de Samara (ou Tell el-Samara) (delta oriental), l’un des rares villages du Ve millénaire av. J.-C. connus à ce jour[7].
Des voies de passage datant de l'époque pharaonique ont été repérées qui relient les actuelles oasis du Fayoum, de Farafra, de Dakhla, de Kharga, puis jusqu'à Abydos ou Assiout. Plus loin vers l'Ouest, Farafra rejoignait l'oasis de Siwa à partir de la XXVIe dynastie (dynastie saïte, 664−525 av. J.-C.). Depuis l'oasis d'Ad-Dakhla, on pouvait traverser le Gilf al-Kabir pour atteindre l'oasis de Koufra (en Libye actuelle), ou bien descendre vers le sud et le Jebel Uweinat (Djebel el-Oueynat). De même, depuis l'oasis de Kharga, on pouvait descendre vers l'oasis de Sélima (en). Ces deux dernières voies donnaient accès à l'or, à l'encens et à la myrrhe d'Afrique via la Basse-Nubie[8].
Notes et références
- D. Agut et J. C. Moreno-García, 2016, p. 49
- François-Xavier Fauvelle (dir.), 2018, p. 34
- http://fr.egypt.travel/attraction/index/qasr-al-farafra
- egypt.travel
- François-Xavier Fauvelle (dir.), 2018.
- Barbara E. Barich et Giulio Lucarini, 2014
- « Tell el-Samara - Égypte », sur Institut français d'archéologie orientale : [1]. Voir aussi : Yann Tristant, L'occupation humaine dans le delta du Nil aux Ve et IVe millénaires : approche géoarchéologique à partir de la région de Samara (delta oriental), Le Caire : Institut français d'archéologie orientale ; Bruxelles : Académie royale des sciences d'outre-mer (ARSOM) = Koninklijke Academie voor Overzeese Wetenschappen, KAOW), , XIII-337 p., 29 cm (ISBN 978-2-7247-0742-7, SUDOC 24519083X).
- Carte des voies au cours de la période pharaonique, sur D. Agut et J. C. Moreno-García, 2016. Carte « L'Égypte pharaonique dans l'espace africain » sur François-Xavier Fauvelle (dir.), 2018, p. 34
Voir aussi
Bibliographie
- Frank Bliss, Artisanat et artisanat d’art dans les oasis du désert occidental égyptien, « Veröffentlichungen des Frobenius-Instituts », Köln, 1998.
- (de) Frank Bliss, Oasenleben. Die ägyptischen Oasen Bahriya und Farafra in Vergangenheit und Gegenwart, « Die ägyptischen Oasen Band 2 », Bonn, 2006.
La vallée cachée
- Joël Cornette (dir.) et Damien Agut et Juan Carlos Moreno-García, L'Égypte des pharaons : de Narmer à Dioclétien 3150 av. J.-C. - 284 apr. J.-C., Belin, coll. « Mondes anciens », (réimpr. 2018, 2018), 847 p., 24 cm (ISBN 978-2-7011-6491-5)
- Jessie Cauliez, Tiphaine Dachy et Xavier Gutherz dans François-Xavier Fauvelle (dir.) et al., L'Afrique ancienne : de l'Acacus au Zimbabwe : 20 000 avant notre ère-XVIIe siècle, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 678 p., 24 cm (ISBN 978-2-7011-9836-1 et 2-7011-9836-4, BNF 45613885), p. 472-473 : « Oasis de Farafra au cœur de la Hidden valley, Égypte, 6600-4800 avant notre ère ».
- Barbara E. Barich et Giulio Lucarini, « Archaeology of Farafra Oasis (Western Desert, Egypt). A Survey of the most recent Research », Archeo Nil, no 12, , p. 101-108 (lire en ligne, consulté le )
- (en) « The Hidden Valley technological complex - An overview », dans Barbara Barich, Giulio Lucarini, Mohamed A. Hamdan, et Fekri A. Hassan, From Lake to Sand. The Archaeology of Farafra Oasi, Western Desert, Egypt, All'Insegna del Giglio, (lire en ligne), p. 327.
Liens externes
La vallée cachée
- Barbara Barich in : (en) Barbara Barich, Giulio Lucarini, Mohamed A. Hamdan and Fekri A. Hassan [published by] Sapienza university of Rome, Dipartimento di scienze dell'Antiquita and Ministry of antiquities, Egypt, From Lake to Sand. The Archaeology of Farafra Oasi, Western Desert, Egypt, All'Insegna del Giglio, , 503 p., 29 cm (ISBN 978-88-7814-520-7, lire en ligne), « The Hidden Valley technological complex - An overview », p. 321-329
- Doaa Elhami, « Le Désert occidental, berceau de la civilisation égyptienne », sur GREPAL (consulté le ).