Aller au contenu

Centre européen des opérations spatiales

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 15 février 2022 à 09:18 et modifiée en dernier par Gilles Brouart (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Siège de l'ESOC, à Darmstadt en Allemagne.

Le Centre européen des opérations spatiales (en anglais : European Space Operations Centre : ESOC), situé à Darmstadt en Allemagne, est chargé du suivi de toutes les sondes spatiales qui sont sous le contrôle total de l'Agence spatiale européenne (ESA). Le Centre a pris de plus en plus d'importance depuis l'an 2000, avec l'augmentation du nombre de missions spatiales européennes.

Pendant le déroulement des missions, l'ESOC propose des corrections de trajectoires ; il surveille également les trajectoires de milliers de débris de véhicules spatiaux orbitant autour de la Terre, et permet de prévoir les dangers de collisions.

Salle de contrôle de l'ESOC

Avec la création en 1962 du Conseil européen de recherches spatiales (ESRO), qui deviendra avec l'European Launcher Development Organisation (ELDO) l'Agence spatiale européenne (ESA), il a rapidement été nécessaire d'établir un centre de contrôle, ce qui fut fait à l'automne 1963 avec la création du European Space Data Centre (ESDAC) [1].

C'est avec le traité ESOC signé entre l'ESRO et la République Fédérale d'Allemagne [2] que l'ESDAC est renommé en European Space Operations Centre (ESOC) et est déplacé de Noordwijk dans les Pays-Bas à Darmstadt en Allemagne[3]. Le nouveau centre est inauguré le par Gerhard Stoltenberg, alors ministre de la recherche de la République Fédérale d'Allemagne [1]. Mais le premier membre du nouveau centre de contrôle n'arrive qu'en décembre de la même année et tout doit être mis en place rapidement[3], car le contrôle du satellite de recherche ESRO-2 doit être assuré par l'ESOC dès son lancement en mai 1968[1]. Durant plusieurs mois les membres de l'ESOC sont contraints de faire face à de nombreux problèmes dû à ce déménagement précipité, dans des locaux pas tout à fait finis. Les toilettes des hommes et des femmes sont rendues mixtes, car les toilettes sont utilisées comme une salle de stockage. La climatisation et l'installation posent également des problèmes, surtout avec l'installation du puissant calculateur IBM 360, le plus performant à l'époque. Malgré les nombreux problèmes, les membres de l'ESOC réussissent à tenir les délais et assurent le contrôle de ESRO-2 [3].

Au milieu des années 1980, l'ESOC contrôle la première mission en espace lointain de l'Europe, Giotto, qui étudie la Comète de Halley[1].

L'ESOC est depuis devenu le centre du réseau de contrôle européen, vers lequel sont acheminées les données collectées par les multiples antennes paraboliques du European Space Tracking (ESTRACK) réparties dans plusieurs pays tout autour du globe[1]: Cebreros (Espagne), New-Norcia (Australie), Malargüe (Argentine), Villafranca (Espagne), Maspalomas (Espagne), Santa-Maria (Portugal), Redu (Belgique), Kiruna (Suède), Perth (Australie).

Technologies

[modifier | modifier le code]

Avec le temps, l'ESOC a développé nombre de logiciels pour le pilotage des différentes missions qu'il a dû superviser. Bien que chaque mission soit spécifique, il a été possible de réutiliser certains logiciels d'une mission à l'autre, ce qui a permis de réduire les coûts de fonctionnement. Le développement de tels logiciels a débuté dans les années 1970 avec le Multi-Satellite Support System (MSSS) qui est utilisé durant plus de 20 ans. Au milieu des années 1980 est développé son successeur le Spacecraft Control and Operations System (SCOS), qui lui-même évolue vers le SCOS-2000[4]. Ce dernier est utilisé pour la première fois pour le contrôle de la mission MSG-1 en . Depuis, toutes les missions de l'ESA dont le lancement est postérieur à cette date utilisent ce logiciel[5].

La partie simulation est également prise en compte via le développement de SIMSAT. À eux deux, ils forment la suite ESA Ground Operations Software (EGOS)[4].

Depuis sa première mission en 1968, l'ESOC a assuré le contrôle plus ou moins total de plusieurs dizaines de missions[6] :

Mission Objectifs Lancement Durée de la mission
ESRO-2 Science 17 mai 1968 3 ans
ESRO-1A Science 3 octobre 1968 2 ans
HEOS-A1 Science 5 décembre 1968 7 ans
ESRO-1B Science 1er décembre 1969 2 mois
HEOS-A2 Science 31 janvier 1972 2 ans
TD-1A Science 12 mars 1972 2 ans
ESRO-4 Science 20 novembre 1972 2 ans
COS-B Science 9 août 1975 7 ans
GEOS-1 Science 20 avril 1977 5 ans
ISEE-2 Science 22 décembre 1977 10 ans
Meteosat-1 Météorologie 23 novembre 1977 8 ans
IUE Science 28 janvier 1978 18 ans
GEOS-2 Science 14 juillet 1978 6 ans
OTS-2 Télécommunication 11 mai 1978 13 ans
Meteosat-2 Météorologie 19 juin 1981 10 ans
Marecs-A Télécommunication 20 septembre 1981 14 ans et 9 mois
EXOSAT Science 26 mai 1983 3 ans
ECS-1 Télécommunication 16 août 1983 13 ans et 6 mois
ECS-2 Télécommunication 4 août 1984 9 ans
Marecs-B2 Télécommunication 10 novembre 1984 En cours
Giotto Science 2 juillet 1985 Jusqu'au 23 juillet 1992
ECS-4 Télécommunication 10 septembre 1987 En cours
Meteosat-P2 Météorologie 15 juin 1988 7 ans
ECS-5 Télécommunication 21 juillet 1988 12 ans
MOP-1 Météorologie 6 mars 1989 6 ans
Olympus Télécommunication 12 juillet 1989 4 ans
Hipparcos Science 8 août 1989 4 ans
Ulysses Science 6 décembre 1990 Jusqu'au 30 juin 2009
MOP-2 Météorologie 2 mars 1991 Jusqu'au 16 avril 2007
ERS-1 Observation de la Terre 17 juillet 1991 5 ans
Eureca Microgravité 31 juillet 1992 1 an
MOP-3 Météorologie 20 novembre 1993 Jusqu'au 15 avril 2011
ERS-2 Observation de la Terre 21 avril 1995 Jusqu'au 4 juillet 2011
ISO Science 17 novembre 1995 3 ans
Cassini-Huygens Science 15 décembre 1997 Jusqu'au 15 septembre 2017
Teamsat Technologie 30 décembre 1997 5 jours
Pastel Payload: Spot4 24 avril 1998 En cours
XMM-Newton Science 10 décembre 1999 En cours
Cluster-II Science 16 juillet 2000 En cours
Cluster-II Science 9 août 2000 En cours
ENVISAT Observation de la Terre 1er mars 2002 10 ans
MSG Météorologie 28 août 2002 En cours
Integral Science 17 décembre 2002 En cours
Mars Express Science 2 juin 2003 En cours
SMART-1 Science 28 septembre 2003 Jusqu'au 4 septembre 2006
Rosetta Science 2 mars 2004 12 ans et 7 mois
Huygens Science 15 décembre 1997 7 ans
Venus Express Science 9 novembre 2005 9 ans et 1 mois
MetOp Météorologie 19 décembre 2006 En cours
GOCE Science 17 mars 2009 4 ans et 8 mois
Herschel, Planck Science 14 mai 2009 En cours

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Écouter cet article (info sur le fichier)
  1. a b c d et e (fr) « ESA pays tribute to ESOC's 40th anniversary », Agence spatiale européenne (consulté le )
  2. (en) « Case Of Waite And Kennedy v. Germany », Cour européenne des droits de l'homme, (consulté le ), p. 10 (14 du PDF)
  3. a b et c (fr) « 1967: ESDAC evolves into ESOC », Agence spatiale européenne, (consulté le )
  4. a et b (en) « Cutting the Cost of ESA Mission Ground Software », Agence spatiale européenne, (consulté le ), p. 64 (3 du PDF)
  5. (en) « Introduction to SCOS 2000 », Agence spatiale européenne, (consulté le )
  6. (fr) « ESA mission history », Agence spatiale européenne, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Michael Peter Johnson, Mission Control : Inventing the Groundwork of Spaceflight, New York, University Press of Florida, , 211 p. (ISBN 978-1-107-02348-2, lire en ligne)

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Lien externe

[modifier | modifier le code]