Gouvernement Lefèvre
Roi | Baudouin |
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Premier ministre | Théo Lefèvre |
Formation | |
Fin | |
Durée | 4 ans et 29 jours |
Coalition | |
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Femmes | 0 |
Hommes | 19 |
Chambre des représentants |
180 / 212 |
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Sénat |
92 / 106 |
Le gouvernement Lefèvre-Spaak était une coalition de socialistes et sociaux-chrétiens. Il gouverna la Belgique du au .
Le gouvernement Gaston Eyskens III avait fini par tomber suite à la grève générale de l'hiver 1960-1961. Les élections anticipées de 1961 voient la défaite des sociaux-chrétiens et la montée des nationalistes flamands ; les socialistes et les libéraux restent stables. Le social-chrétien Théo Lefèvre constitue un gouvernement avec les socialistes, reléguant les libéraux dans l'opposition.
Le gouvernement est confronté à la montée des tensions communautaires. Le mouvement flamand est en pleine renaissance : la marche sur Bruxelles qu'il organise le 11 octobre 1961 rassemble 63 000 personnes. Le mouvement wallon sort également renforcé de la grève générale de l'hiver 1960-1961.
C'est sous ce gouvernement que sera fixée la frontière linguistique, conduisant à vouloir homogénéiser linguistiquement les provinces. La polémique autour de la commune des Fourons commence à cette époque, certains voulant qu'elle soit rattachée au Limbourg, d'autres qu'elle reste au sein de la province de Liège. Une consultation populaire organisée dans les Fourons indique qu'une large majorité des habitants souhaite rester au sein de la province de Liège, malgré la possibilité d'introduire des facilités linguistiques. Le mouvement flamand et le mouvement wallon commencent à s'opposer sur la question en organisant de grandes manifestations. Finalement, la frontière linguistique est adoptée le 31 octobre 1962 ; les Fourons font partie des communes qui changent de province.
Un autre projet de loi se focalise sur la question de la périphérie bruxelloise. Plusieurs communes de la périphérie bruxelloise comportant une large minorité francophone, le projet de loi propose de les rattacher à l'agglomération bruxelloise. Le mouvement flamand s'y oppose aussitôt ainsi que certains francophones du Brabant wallon qui craignaient que certaines communes du Brabant wallon, ayant une large minorité néerlandophone, ne soient elles aussi rattachées à Bruxelles. Finalement, le compromis de Val-Duchesse met en place des communes à facilités linguistiques dans la périphérie bruxelloise, mais impose l'usage du néerlandais dans les administrations et les entreprises flamandes ainsi que la construction d'écoles néerlandophones à Bruxelles. Loin d'apaiser les tensions communautaires, le compromis de Val-Duchesse ne calme pas les revendications du mouvement flamand et amène à la fondation du FDF en 1964 et de nombreux petits partis wallons[1].
Le général de Gaulle déclare en 1961 à institutionnaliser davantage les rapports politiques entre pays membres de la CEE : son projet est de mettre en place une Europe politique confédérale dominée par la France qui formerait un nouveau bloc entre les États-Unis et l'URSS. De Gaulle se retrouve ainsi opposé à la volonté de la Belgique d'avoir une Europe supranationale pro-américaine. La France s'oppose également à l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE tandis que la Belgique la soutient afin de contrebalancer la France. Au final, ni le projet européen français ni l'entrée des Britanniques dans la CEE ne seront acceptés, ralentissant la construction européenne[2].
Composition
Ministère | Nom | Parti |
---|---|---|
Premier ministre | Théo Lefèvre | Social-chrétien |
Vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères au 30-05-61:et ministre au Ruanda-Urundi |
Paul-Henri Spaak | Socialiste |
Ministre de la justice | Pierre Vermeylen | Socialiste |
Ministre de la Défense nationale | Paul-Willem Segers | Social-chrétien |
Ministre des Finances | André Dequae | Social-chrétien |
Ministre de l'agriculture | Charles Héger | Social-chrétien |
Ministre des affaires économique et de l'énergie | Antoon Spinoy | Socialiste |
Ministre de la Prévoyance Sociale | Edmond Leburton | Socialiste |
Ministre de l'intérieur et de la fonction publique | Arthur Gilson | Social-chrétien |
Ministre des travaux publics | Jean-Joseph Merlot remplacé au 5-11-62 par: Georges Bohy |
Socialiste |
Ministre du commerce extérieur et de l'assistance technique | Maurice Brasseur remplacé ad interim au 14-4-65 par: Paul-Henri Spaak |
Social-chrétien |
Ministre de l'Éducation nationale et de la culture | Victor Larock remplacé au 31-7-63 par: Henri Janne |
Socialiste |
Ministre adjoint aux affaires étrangères | Hendrik Fayat | Socialiste |
Ministre de l'Emploi et du travail | Léon Servais | Social-chrétien |
Ministre de la culture et adjoint à l'éducation nationale | Renaat Van Elslande | Social-chrétien |
Ministre de la Santé publique et de la famille | Josephus Custers | Social-chrétien |
Ministre adjoint aux finances | François Tielemans décédé, remplacé au 18-1-63 par: Henri Deruelles |
Socialiste |
Ministre des Communications | Alfred Bertrand | Social-chrétien |
Ministre des Classes Moyennes | Alfred De Clerck | Social-chrétien |
Ministre des P.T.T. | Marcel Busieau remplacé au 18-1-63 par: Édouard Anseele (fils) |
Socialiste |
Référence
- Gouvernement Théo Lefèvre, document du CRISP
- Déclaration du Gouvernement Théo Lefèvre, document du CRISP
Bibliographie
- Vincent Dujardin & Michel Dumoulin, Nouvelle histoire de Belgique (1950-1970) : L'Union fait-elle toujours la force ?, Bruxelles, Le Cri édition, , p. 105-119
- Vincent Dujardin & Michel Dumoulin, Nouvelle histoire de Belgique (1950-1970) : L'Union fait-elle toujours la force ?, Bruxelles, Le Cri édition, , p. 173-176