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Gorgier

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Gorgier
Gorgier
Blason de Gorgier
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Neuchâtel Neuchâtel
Région Littoral
Commune La Grande Béroche
NPA 2023
No OFS 6410
Démographie
Population
permanente
2 021 hab. (avant la fusion)
Densité 145 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 54′ 20″ nord, 6° 46′ 50″ est
Altitude 932 m
Min. 428 m
Max. 1 445 m
Superficie 13,98 km2
Divers
Langue Français
Localisation
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Gorgier
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Gorgier
Géolocalisation sur la carte : canton de Neuchâtel
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Gorgier
Liens
Site web www.lagrandeberoche.ch

Gorgier est une localité de La Grande Béroche et une ancienne commune suisse du canton de Neuchâtel, située dans la région Littoral.

Géographie

Selon l'Office fédéral de la statistique, Gorgier s'étend sur une superficie de 13,98 km2[1]. 8,3 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 33,3 % à des surfaces agricoles, 56,2 % à des surfaces boisées et 2,2 % à des surfaces improductives.

La commune fait partie de la Béroche et comprend les localités de Gorgier et de Chez-le-Bart. Elle est limitrophe des communes de Saint-Aubin, Montalchez, Bevaix, Boudry et Noiraigue. Elle borde le lac de Neuchâtel au sud et finit au nord à la Ferme Robert qui se trouve au pied du Creux-du-Van.

Le , Gorgier fusionne avec les communes de Bevaix, Saint-Aubin-Sauges, Montalchez, Vaumarcus et Fresens pour donner naissance à la nouvelle commune de La Grande Béroche.

Vue sur le château de Gorgier dans la verdure.
Le centre à Noël 2014.

Histoire

Chef-lieu d'une seigneurie comprenant La Béroche, Saint-Aubin, Sauges, Fresens et Montalchez, elle bénéficiait à l'origine de l'immédiateté impériale avant d'être soumise aux maisons de Savoie-Vaud et de Neuchâtel.

Démographie

Selon l'Office fédéral de la statistique, Gorgier compte 2 021 habitants fin 2022[2]. Sa densité de population atteint 145 hab./km2.

Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Gorgier entre 1850 et 2008[3] :

Centre pénitentiaire

Depuis 1994, Gorgier accueille une institution pénitentiaire fermée, l'établissement d'exécution des peines (EEP) dit de Bellevue. C'est une prison de 54 places, dont la moitié en cellules individuelles. Le travail, obligatoire pour les prisonniers, s'effectue dans divers ateliers : cuisine, conditionnement, menuiserie, cosmétique, horlogerie, peinture, intendance, entretien et contrôle qualité. Les prisonniers disposent de 150 minutes de loisirs par jour qu'ils peuvent utiliser en salle de sport, sur le terrain de football ou de basket-ball, ou encore en cour de promenade.

Monuments

  • Les menhirs et blocs erratiques dans la forêt du Devens (menhir de Gorgier, Pierres du Guénégou).
  • L'hôtel des Tilleuls, construit au XIXe siècle.

Le château

Le château depuis l'ouest

Situé à 515 m d’altitude sur un promontoire rocheux entouré par deux ruisseaux encaissés, le château de Gorgier domine le littoral nord du lac de Neuchâtel. Remarquablement conservé, il forme une pittoresque résidence aujourd'hui néo-gothique et néo-renaissance, mais dont le noyau le plus ancien remonte à la tour des premiers seigneurs de Gorgier (à la fin du XIIe siècle sans doute)[4]. Il est au cœur d’un ensemble de dépendances de grande qualité (ferme, pigeonnier, serre, etc.).

Mentionné dans les textes en 1299 pour la première fois, le château est alors possession des seigneurs d’Estavayer, tout en étant inféodé aux comtes de Neuchâtel dès 1344[5]. À cette époque, les divers locaux d’habitation et de services s’organisaient autour d’un espace central à proximité de la tour seigneuriale. Racheté par Jean de Neuchâtel-Vaumarcus en 1433, le château connaît une reconstruction très importante par Claude III de Neuchâtel à partir de 1568[6]. Pont-levis, fossés, jardins et dépendances datent du XVIe siècle, la tour d’escalier, au sud, avec sa porte Renaissance, est datée 1576. À la mort de Jacques-François de Neuchâtel en 1678, la seigneurie passe en mains de divers héritiers. En 1749, Frédéric II de Prusse inféode la terre de Gorgier à son conseiller Jacques-Henri d’Andrié, puis à ses descendants jusqu’en 1813[7].

Au XIXe siècle, le château perd son caractère féodal pour devenir la résidence de riches négociants et industriels. Au gré des chantiers successifs, le château est habillé d'une architecture alliant références médiévales et Renaissance. La famille Pourtalès-Gorgier étant propriétaire (1813-1879), les bâtiments subissent des transformations importantes, notamment l'assainissement des prisons, entre 1814 et 1826, le portail néo-gothique vers 1826, l’aile néo-renaissance au cours des années 1840 sous la direction de l’architecte James-Victor Colin. L’ancien bâtiment de la dîme disparaît au profit d’une terrasse s’ouvrant largement vers le sud et d’une sorte de tour à l’ouest. Véranda mauresque de 1859 et chapelle néo-gothique de 1860 avec des vitraux de Lucien-Léopold Lobin, de Tours, complètent l'ensemble. En 1879-1880, le banquier Alphonse-Henri Berthoud étant devenu propriétaire, interviennent également William Mayor, architecte, et Auguste Bachelin, peintre. En témoignent la tour à l’est du portail d’entrée et de nombreuses transformations intérieures. Restauration générale en 1897-1905 pour le banquier Auguste-Antoine Borel par l’architecte Léo Châtelain. En 1899, la propriété bénéficie d’une électrification précoce, grâce à une usine électrique privée aménagée au nord de la propriété. Nouvelle restauration générale et apports contemporains de 2001 à 2010 par l’architecte Daniel-André Porret[8]. Le château et certaines annexes sont protégés au titre de monument historique.

Le pavillon des bains

Pavillon de bains en 2007

Ce petit pavillon de bains a été construit en 1907 suite à l'incendie d'installations plus anciennes. Il appartenait à Auguste-Antoine Borel, banquier, qui avait acheté le château de Gorgier quelques années auparavant. L'architecte Léo Châtelain, qui s'était chargé des transformations du château, pourrait en être l'auteur. La petite construction évoquant la pagode reflète l'engouement pour les baignades lacustres au début du XXe siècle, ainsi qu'un certain goût pour l'exotisme. Les hommes et les femmes disposent de cabines séparées. Les détails constructifs extrêmement soignés lui ont valu une mise sous protection au titre de monument historique cantonal. En 2000, le pavillon a été restauré et transféré en face de la plage de Chez-le-Bart[9].

L'ancien lavoir

Lavoir en 2010

Le lavoir public de Bréna (Brenaz) est l’un des plus anciens du canton puisqu’il est mentionné dans les archives en 1668 déjà. Aménagé sur un ruisseau précédemment utilisé pour laver le linge, le double bassin est abrité sous une toiture à croupes supportée par huit poteaux en chêne. Douze lessiveuses pouvaient s’y côtoyer, chacune avec sa planche à frotter le linge. Il a été restauré en 1985-1986 et jouit d’une protection cantonale au titre de monument historique[10],[9].

Ferme Robert au bas du Creux-du-Van

L'arrière de la ferme Robert en 2005

Fort éloignée des bords du lac et accessible depuis Noiraigue, la Ferme Robert est contre toute attente un monument historique protégé situé sur la commune de Gorgier. Ce haut lieu de la convivialité neuchâteloise est à l’origine une maison paysanne édifiée en 1750. Son noyau initial – une ferme à pignon frontal avec des murs coupe-vent et une couverture de bardeaux – est encore visible, malgré les nombreux agrandissements qu’a connus le bâtiment au fil de son existence. Quelques baies à encadrements de calcaire et de granit subsistent en façade nord-ouest[11],[12]. Une reproduction du bâtiment connaît un franc succès lors de l’Exposition nationale de 1896 à Genève. Sise au cœur du «village suisse», elle semble marquer les esprits par « les inénarrables fondues » servies aux visiteurs autant que par son architecture traditionnelle du Jura neuchâtelois[13]. Auberge depuis plus d’un siècle au cœur du Creux-du-Van, la Ferme Robert dispose aujourd’hui d’un centre d’interprétation de la nature, de possibilités d’hébergement et d’un restaurant.   

La façade principale

Références

  1. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. [zip] « Evolution de la population des communes 1850-2000 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
  4. Germain Hausmann, « Gorgier (seigneurie de) », sur Dictionnaire historique de la Suisse,
  5. Christian de Reynier, « Le château des seigneurs de Rochefort », Revue historique neuchâteloise, no 1,‎ , p. 39-76
  6. Kunstführer durch die Schweiz : Glarus, Graubünden, Nidwalden, Obwalden, Schwyz,Tessin, Uri, t. II, Bern, , 996 p. (ISBN 978-3-906131-96-2), p. 89.
  7. Jean Courvoisier, Les monuments d'art et d'histoire du canton de Neuchâtel, Bâle, Editions Birkhäuser, , 476 p., p. 420-428
  8. Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 191.
  9. a et b Guide artistique de la Suisse: Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 191
  10. Bernard Boschung, Annette Combe, Nicole Froidevaux, Daniel Glauser, Anne-Laure Juillerat, Claire Piguet et Christian de Reynier, Les maisons rurales du canton de Neuchâtel, Le Locle, Editions G d'Encre et Société suisse des traditions populaires, , 590 p. (ISBN 978-2-940257-69-0), p. 366
  11. Bernard Boschung, Annette Combe, Nicole Froidevaux, Daniel Glauser, Anne-Laure Juillerat, Claire Piguet et Christian de Reynier, Les maisons rurales du canton de Neuchâtel, Le Locle, Editions G d'Encre et Société suisse des traditions populaire, , 590 p. (ISBN 978-2-940257-69-0), p. 514
  12. Guide artistique de la Suisse: Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 192
  13. « Visite au Village suisse », Patrie Suisse 85,‎ , p. 305 et 307

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