Maryse Bastié
Nom de naissance | Marie-Louise Bombec |
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Naissance |
Limoges (France) |
Décès |
(à 54 ans) Bron (France) |
Nationalité | Française |
Pays de résidence | France |
Profession | |
Autres activités |
Militante pour le droit de vote des femmes |
Conjoint |
Louis Bastié |
Maryse Bastié, née Marie-Louise Bombec, aviatrice française, gloire du sport, née le , à Limoges[1] (France), morte le à Bron. Elle fut la première aviatrice française à accrocher de nombreux records à son palmarès. Ses exploits furent très rapidement médiatisés. Nombre d'établissements scolaires, théâtres, rues et avenues portent aujourd'hui son nom.
Biographie
Enfance et mariages
Née à Limoges dans la rue de Beaumont, qui deviendra en 1953 rue Maryse-Bastié, orpheline de père à l'âge de 11 ans, la petite Marie-Louise Bombec fut une enfant difficile. Adolescente, elle est ouvrière dans une usine de chaussures comme piqueuse sur cuir. Elle se marie une première fois et a un fils qui meurt très jeune. Divorcée, elle se remarie avec son filleul de guerre, le lieutenant pilote Louis Bastié, originaire de Fiac, petit village proche de Toulouse. C'est à ses côtés qu'elle se découvre une passion pour l'aviation.
Le 29 septembre 1925, elle obtient son brevet de pilote sur la station aérienne de Bordeaux-Teynac, qui deviendra plus tard l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Une semaine après, elle passe avec son avion, un Caudron_G.3, sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux. Le 13 novembre 1925, elle vole de Bordeaux à Paris, divisant son parcours en six étapes, ce qui constitue son premier voyage aérien[2]. L'année suivante, son mari, Louis Bastié, trouve la mort dans un accident d'avion. Arthur Sanfourche, père de Jean-Joseph Sanfourche, était son mécanicien. Loin de se décourager, Maryse Bastié devient monitrice de pilotage : l'aventure dure six mois et s'arrête avec la fermeture de son école de pilotage.
Carrière de pilote
Montée à Paris, elle donne des baptêmes de l'air et fait de la publicité aérienne. Elle décide d'acheter son propre avion, un Caudron C.109 à moteur de 40 ch. Comme elle n'a pas d'argent pour le faire voler, le pilote Drouhin va l'aider à financer sa passion. Le 13 juillet 1928, il lui offre le poste de premier pilote. Elle établit alors avec lui un premier record féminin homologué de distance (1 058 km) à Treptow, en Poméranie.
En 1929, elle établit un nouveau record de France féminin de durée de vol, de 10 h 30, et un record international féminin de durée avec 26 h 44. Ce record lui est repris le 2 mai 1930 par Léna Bernstein (35 h 45). Bien décidée à le récupérer, elle décolle son avion, un Klemm L 25 modifié[3], le soir du 2 septembre 1930 et se pose le surlendemain après 37 h 55 de vol. Elle a lutté jusqu'à l'épuisement contre le froid et le manque de sommeil. Elle établit ensuite un record de distance avec 2 976 km sur le parcours Paris - Uring (URSS)[4]. Pour cet exploit, à son retour, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur et le Harmon Trophy américain décerné, pour la première fois, à une Française.
En 1935, elle crée, à Orly, l'école « Maryse Bastié Aviation ». Encouragée par Mermoz, qui lui a fait faire avec lui un aller-retour, elle s'attaque à la traversée de l'Atlantique Sud. Un mois à peine après la disparition de Mermoz, le , elle traverse l'Atlantique de Dakar à Natal, seule à bord d'un Caudron Simoun. Jean Moulin, le grand résistant de la Seconde Guerre mondiale, participe à cette époque à l'organisation de nombreux raids aériens civils, comme la traversée de l'Atlantique Sud par Maryse Bastié.
Autres combats
Dès 1934, elle s'engage avec Hélène Boucher et Adrienne Bolland dans le combat pour le vote des Françaises[5], en soutenant Louise Weiss qui se présentait aux élections législatives de 1936 dans le 5e arrondissement de Paris.
Lors de l'offensive allemande de mai 1940, elle offre ses services à la Croix-Rouge, notamment auprès des prisonniers français regroupés au camp de Drancy. Lors du départ d'un train vers l'Allemagne, elle est bousculée par une sentinelle allemande et se fracture le coude droit. Elle en garde une invalidité et ne pilote plus. Sous couvert de son activité à la Croix-Rouge, elle recueille des renseignements sur l'occupant.
En 1947, répondant à Louis Perret qui avait sollicité son opinion sur l’espéranto, elle lui écrit qu'elle est depuis de longues années convaincue de l’utilité de cette langue[6].
En 1951, elle entre au service de relations publiques du Centre d'essais en vol. Lors d'une de ses missions, elle trouve la mort dans l'accident d'un Noratlas, après un meeting aérien à l'aéroport de Lyon-Bron, le .
Maryse Bastié est enterrée à Paris, au cimetière du Montparnasse. Elle était capitaine de l'armée de l'air et totalisait 3 000 heures de vol.
Une association des amis de Maryse Bastié fut formée, sous la présidence de l'aviatrice Jacqueline Auriol jusqu'à son décès.
Records
- 1928, premier record féminin de distance de vol (1 058 km)
- 1929, record international de durée de vol féminin (26 h 44 min)
- En 1930, elle bat le record de durée féminin international en 37 heures 55 minutes.
- En 1931, elle s'empare du record féminin international de distance, avec 2 976 kilomètres.
- En 1936, elle réalise la traversée féminine de l'Atlantique Sud en 12 heures 5 minutes.
Honneurs
- Citation à l'ordre de la Nation
- Ordre de l'Étoile rouge (URSS, 1931)[7])
- Chevalier de l'ordre de la Croix du Sud (Brésil, 1937)[8]
- Officier de l'ordre national du Mérite (1937)[9]
- Médaille d'or du Progrès (ou médaille des pionniers, 1937)[9]
- Plaque de vermeil de l'Aéro-Club de France (1937)[9]
- Ordre de l'Étoile de Roumanie (1937)[9]
- Médaille d'or de l'éducation physique (1937)[9]
- Commandeur de l'ordre de l'éducation nationale (Palmes académiques, 1937)[9]
- Croix du Mérite du Chili (1938)[10]
- Croix de l'Aviation (Pérou, 1938)[10]
- Ordre de Simon Bolivar (Venezuela, 1938)[10]
- Croix de saint Olaf (Norvège, 1940)[10]
- Commandeur de la Légion d'honneur (1947, chevalier en 1931[7])
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme[11]
- Médaille de la Résistance[11]
- Médaille de l'Aéronautique[11]
- Commandeur de l'ordre royal du Cambodge[11]
Hommages
Son nom a été donné à plusieurs établissements scolaires, à de nombreuses rues et avenues, ainsi qu'à trois stations de tramway en France - un record pour une personnalité féminine : une sur la ligne 3a du tramway d'Île-de-France, proche de la rue portant son nom à Paris, une sur la ligne 2 du tramway de Lyon (Jean XXIII - Maryse Bastié) et une sur la ligne Technopôle du tramway de Rouen. Un timbre-poste à son effigie[12] a été émis. À Limoges, la rue de Beaumont, où elle est née en 1898, devient en 1953 la rue Maryse-Bastié et un lycée à son nom y ouvre ses portes en septembre 2001. L'aérodrome de Saint-Junien, près de Limoges, porte également son nom. En 2013, la ville de Bourges inaugure l'ensemble scolaire Maryse Bastié.
Un monument de Félix Joffre en son honneur est dressé dans le square Carlo Sarrabezolles à Paris.
En 1937, Luigi Corbellini, peintre, la rencontre à Limoges et fait d'elle un portrait à l'aquarelle.
Publication
- Ailes ouvertes : carnet d'une aviatrice, Fasquelle Éditeurs, Paris, 1937, 180 p., pl. h. t.
Pour approfondir
Bibliographie
- Marcel Migeo, La Vie de Maryse Bastié, Éditions du Seuil, 1952
- Vice-Amiral Amanrich (de l'aéronautique navale), Une Française, Maryse Bastié, Éditions Baudinière, 1953
- Virginia Clément, Maryse Bastié, Éditions Les Flots bleus, Monaco, 1956
- Cédric Bastié, L'Aventure Maryse Bastié, Éditions Nouvelles, 2007
- Bernard Marck, Elles ont conquis le ciel, Paris, Arthaud, (ISBN 978-2-700-30121-2, lire en ligne)
- Agnès Clancier, Une trace dans le ciel, Arléa, 2017.
Liens externes
- Site sur Maryse Bastié, « Marie-Louise 'Maryse' Bastié (1898-1952) »
- Fiche biographique de Maryse Bastié, Aero-mondo.fr
- Voir le site de l'Association Renaissance du Caudron Simoun
Notes et références
- Dans la rue de Beaumont, qui deviendra en 1953 rue Maryse-Bastié.
- Fiche biographique de Maryse Bastié sur Aero-mondo.fr.
- Il s'agissait d'un Klemm L 25 à moteur Salmson AD9 40 cv, à réservoirs supplémentaires portant la capacité de carburant à 525 litres, cf. Les Ailes, no 482, 11 septembre 1930.
- Dans les Feuillets encyclopédiques de documentation espérantiste, elle fait part de ses difficultés pour se faire comprendre lors de son atterrissage à Uhring, et reconnaît que « l’utilité de l’espéranto pour les aviateurs n’est pas discutable », cf. Henri Masson, L’idée de langue internationale à travers les noms de voies de circulation de La Roche-sur-Yon.
- Le combat des femmes sous la Troisième République (1871-1940).
- Cf. Henri Masson, op. cit.
- Jacques Cheymol, Alain Fradet, Maryse Bastié : de Limoges-Feytiat à Lyon-Bron, Limoges : Conservatoire aéronautique du Limousin, 2010, p. 28
- Jacques Cheymol, Alain Fradet, Maryse Bastié : de Limoges-Feytiat à Lyon-Bron, Limoges : Conservatoire aéronautique du Limousin, 2010, p. 46
- Jacques Cheymol, Alain Fradet, Maryse Bastié : de Limoges-Feytiat à Lyon-Bron, Limoges : Conservatoire aéronautique du Limousin, 2010, p. 50
- Jacques Cheymol, Alain Fradet, op. cit., p. 63
- Jacques Cheymol, Alain Fradet, op. cit., p. 80
- Timbre-poste à l'effigie de Maryse Bastié
- Naissance en février 1898
- Naissance à Limoges
- Décès en juillet 1952
- Décès à 54 ans
- Décès à Bron
- Aviatrice française
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Femme pionnière dans son domaine
- Mort dans un accident aérien
- Personnalité de la Haute-Vienne
- Personnalité enterrée au cimetière du Montparnasse (division 6)
- Pionnier de l'aviation
- Récipiendaire du trophée Harmon