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Alice Sapritch

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Alice Sapritch
Description de cette image, également commentée ci-après
Alice Sapritch en 1985.
Nom de naissance Alice Sapric
Naissance
Ortaköy, Empire ottoman
Nationalité d'origine : Drapeau de l'Arménie Arménienne
naturalisée : Drapeau de la France Française
Décès (à 73 ans)
Paris, France
Profession Actrice
Chanteuse
Films notables La Folie des grandeurs
Vipère au poing
L'Affaire Marie Besnard

Alice Sapritch, de son vrai nom Alice Sapric, née le à Ortaköy dans l'Empire ottoman et morte le à Paris, est une actrice et chanteuse d'origine arménienne naturalisée française.

Biographie

Alice Sapritch passe son enfance à Istanbul. La famille Sapric (son vrai nom) connaît de gros problèmes financiers dus aux dettes de jeu de son père. Elle qualifie son enfance de malheureuse[1]. Elle quitte la Turquie avec sa famille à l’âge de 13 ans et poursuit ses études à Bruxelles avant de gagner seule Paris. Elle entre au Cours Simon, puis au Conservatoire. Elle fait ses premiers pas sur scène dans le rôle de la reine Gertrude dans Hamlet de William Shakespeare. Elle montre une certaine aisance à évoluer dans des rôles en costumes.

À la fin de l'Occupation, elle rencontre Guillaume Hanoteau[2], un des protagonistes de l’assassinat de Robert Denoël[3], et l’épouse en 1950 (elle divorcera en 1970).

1950 marque ses débuts au cinéma : elle tourne cette année-là Le Tampon du capiston, dont son mari a écrit le scénario. On la retrouvera dans Le Crime du Bouif (1952), puis, aux côtés de Yves Montand, dans Premier mai (1958). Elle enchaîne les petits rôles auprès de Claude Autant-Lara dans Le Joueur, toujours en 1958, Les Scélérats de Robert Hossein en 1959, La Menace de Gérard Oury en 1960, Le testament d'Orphée de Jean Cocteau en 1960, Tirez sur le pianiste de François Truffaut, également en 1960. Les années suivantes sont marquées par des adaptations télévisées de premier plan qu'on aurait bien tort d'oublier : Le chevalier des Touches, d'après Jules Barbey d'Aurevilly (1966), Le curé de village', d'après Balzac (1968), ou encore Destins, d'après Mauriac (1965).

À force d'obstination, de petits rôles et de présence au théâtre, le succès arrive en 1971, à l'âge de 55 ans, lorsqu'elle impressionne le public avec deux rôles. Le premier, comique, est le celui de la duègne tentant de séduire le personnage joué par Yves Montand dans le film La Folie des grandeurs, le quatrième plus gros succès de Gérard Oury, une prestation devenue culte grâce au strip-tease qu'elle exécute à la fin du film. Elle y rivalise avec Louis de Funès (déjà croisé dans Sur un arbre perché) et Yves Montand. Le second, celui de Folcoche, la mère indigne qui maltraite ses enfants, qu'elle tient dans le téléfilm Vipère au poing, révèle son talent de tragédienne.

Malgré ces prestations remarquées, elle enchaîne dans les années 1970 les rôles dans des comédies qualifiées de nanars[1]. Elle rejoint l'équipe de Michel Gérard, adepte du genre, accompagné de son coscénariste Vincent Gauthier et du duo Michel Galabru et Paul Préboist dans Les Joyeux Lurons en 1972 puis Les Vacanciers en 1974.

Dans Le Führer en folie de Philippe Clair, où l'issue de la Seconde Guerre mondiale se joue lors d'un match de football, elle joue le rôle d'Eva Braun.

Elle continue ensuite avec Gross Paris de Gilles Grangier en 1973, Le Plumard en folie de Jacques Lemoine en 1974 et Drôles de zèbres, unique film réalisé par Guy Lux. Elle continue toutefois, pendant cette période, à interpréter des rôles tragiques au théâtre.

Elle abandonne ce style de comédies à la française à la fin des années 1970 (sauf pour Adam et Ève en 1984) et redore un peu son blason à la fin de sa carrière grâce à son retour à des rôles dramatiques au cinéma comme dans Les Sœurs Brontë d'André Téchiné en 1979 ou à la télévision avec L'Affaire Marie Besnard en 1986 pour lequel elle reçoit un 7 d'or.

Son dernier rôle sera celui de Catherine de Médicis dans un téléfilm du même nom sorti en 1989.

Elle enregistre un album en 1975 (réédité en 2003) et un 45 tours en 1986 : Slowez moi. Elle écrit plusieurs ouvrages autobiographiques (Alice, Mes dîners en ville, Femme-public Ma vérité et Mémoires inachevés) et un roman (Un amour menacé, 1973).

Claude Véga l'imite avec talent. Thierry Le Luron l'imite également beaucoup, ce qu'elle prend assez mal au début[4]. Dans les années 1980 elle participe régulièrement à l'émission radiophonique Les grosses têtes où elle est la cible récurrente des moqueries de ses camarades sur son âge où elle lâche son lancinant et sensuel : "T'occupe !". Elle fait aussi preuve d'auto-dérision (« Avant, j'étais moche ») en tournant des spots publicitaires pour les produits d'entretien Jex Four.

Alice Sapritch compte parmi ses plus fidèles amis Jean-Louis Bory, lui rendant visite autant qu'il lui est possible alors qu'il se trouve en maison de repos à Montmorency, après la grave dépression qui le conduira à une tentative de suicide[réf. nécessaire].

Elle est également très proche de la communauté arménienne, et participe à de nombreux rassemblements aux côtés de la diaspora.

Elle meurt d'un cancer le 24 mars 1990 à Paris[5]. Elle est incinérée au crématorium du cimetière du Père-Lachaise à Paris et ses cendres ont été dispersées dans la Seine.

Récompense

Filmographie

Au cinéma

À la télévision

Théâtre

Bibliographie

  • Alice Sapritch, Mémoires inachevés : entretien Raoul Mille ; suivi de Abécédaire, Paris, Ramsay/J.-J. Pauvert, , 271 p. (ISBN 978-2-859-56827-6, OCLC 231234856).
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, , 1185 p. (ISBN 978-2-953-11390-7, OCLC 494530531).

Notes et références

  1. a et b « Alice Sapritch - la biographie par Nanarland », sur www.nanarland.com (consulté le )
  2. « Témoins en relation avec l'assassinat de Robert Denoël: Guillaume Hanoteau », sur www.thyssens.com (consulté le )
  3. Pierre Pellissier, Brasillach-- le maudit, Paris, Denoël, , 454 p. (ISBN 978-2-207-23609-3, OCLC 20877090)[réf. incomplète].
  4. Elle le lui reproche dans une émission des Grosses Têtes. media.rtl.fr
  5. « Alice Sapritch », sur Evene.fr (consulté le )

Liens externes