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Fiançailles

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Les fiançailles (tiré du latin confiare signifiant « confier à ») sont, pour un couple, une déclaration d'intention de mariage. Le terme de fiançailles désigne le jour de cette déclaration, ainsi que le temps qui sépare ledit jour de celui du mariage. Ce n'est pas nécessairement un acte religieux. Une bague de fiançailles matérialise parfois cette décision.

Histoire

Au Moyen Âge, lors des fiançailles, le couple échangeait un simple anneau sans pierre précieuse. En 1477, l’archiduc Maximilien offre une bague en diamants à sa promise, Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire ; ainsi commence la tradition des bagues de fiançailles[1].

Tradition

En général, il s'agit d'une promesse de mariage pour des noces qui doivent se dérouler dans l'année qui suit les fiançailles. Les fiançailles ne sont pas nécessairement un acte religieux. Nombre de personnes non croyantes pratiquent ce rite, souvent devenu une tradition familiale. Les fiançailles donnent souvent lieu à une fête pour laquelle les deux familles se rassemblent.

Rome antique

François Joseph Michel Noël (1756-1841) et L. J. M. Carpentier, dans l'article Fiançailles[2] de leur Nouveau Dictionnaire des origines, inventions et découvertes dans les arts, les sciences, paru en 1827, évoquaient la question des fiançailles en ces termes : « Chez les anciens, dit M. Furgault, les promesses de mariage précédaient de quelques jours celui du mariage et des noces. Quand le père du jeune homme et celui de la fille étaient convenus entre eux de la dot, ils demandaient le consentement réciproque des deux futurs époux et l'unanimité entre tous les contractants faisait ordinairement les fiançailles. Cependant assez souvent on écrivait les articles et les conventions du mariage sur un registre public que chacun scellait de son cachet, comme le dit Juvénal. Cette espèce de contrat se passait la nuit, et quelquefois au point du jour. On se donnait de garde de faire les fiançailles dans des temps orageux ou nébuleux ; cela était de mauvais augure. La cérémonie finie, le fiancé donnait à la fiancée des arrhes qui consistaient en quelques pièces d'or ou d'argent ; peu après il lui envoyait un anneau de fer tout uni quelle portait au second doigt de la main gauche. Cet anneau s'appelait pronobum. On pouvait promettre ou fiancer une fille dès l'âge de dix ans ; mais il était défendu par les lois de la marier avant douze ans accomplis. »

Dans la tradition catholique

Les fiançailles inaugurent le temps du discernement en vue du mariage. Elles ne sont pas une étape de mariage, car ce qui constitue le mariage est le seul échange des consentements au cours de la célébration du mariage. Pour éviter une assimilation au mariage, l'Église déconseille d'inclure les fiançailles dans le déroulement de la messe. La cérémonie peut en revanche avoir lieu à la fin d'une messe, pendant un office particulier ou dans une communauté paroissiale. La participation de la famille des fiancés n'est pas obligatoire. C'est après ce premier pas vers le mariage, que les nouveaux fiancés envisagent une préparation au mariage catholique. Lors du temps des fiançailles, plusieurs objectifs peuvent être poursuivis comme le discernement, la maturation du sentiment amoureux, le détachement progressif de la famille ainsi que plusieurs enjeux spirituels[3].

La bague de fiançailles

En Belgique et en France

Elle se porte par la fiancée à l'annulaire de la main gauche. En général la bague est un anneau avec une ou plusieurs pierres (souvent un diamant)[4]. Un sort particulier doit être réservé à la bague de fiançailles : à l'heure actuelle, la jurisprudence l'assimile de plus en plus aux cadeaux d'usage, et décide qu'elle peut être conservée dans tous les cas à partir du moment où la valeur du bijou est en relation avec le train de vie du donateur. En revanche, si la bague a toujours appartenu à la famille du fiancé, elle est soumise à un régime particulier : elle est censée être remise à la fiancée à titre de prêt, et elle doit être restituée en cas de rupture des fiançailles quelles qu'en soient les circonstances.[réf. nécessaire]

Le fait de se fiancer peut donner lieu à un échange de cadeau entre fiancés. Si le cadeau est de faible valeur, il est considéré comme un présent d'usage qui peut être conservé même si le bénéficiaire est responsable de la rupture. Les cadeaux de valeur plus importante doivent quant à eux être restitués, car soumis expressément ou tacitement à la condition que le mariage s'ensuive.

Dans d'autres pays

En Grande-Bretagne et en Allemagne, les deux fiancés peuvent porter une bague de fiançailles à la main gauche. Au Brésil, en Égypte et au Liban les fiancés se remettent mutuellement les futures alliances de leur mariage, chacune gravée intérieurement au prénom du futur époux ou de la future épouse. Chacun des deux la porte alors à l'annulaire de la main droite jusqu'au jour de leur mariage, en signe de leur amour et de leur engagement.

Littérature

Notes et références

  1. (en) Kelly Bare, « The History of Engagement Rings » (consulté le )
  2. Source : François Joseph Michel Noël (1756-1841) et L. J. M. Carpentier, article « Fiançailles », p. 462 du tome 1 du Nouveau Dictionnaire des origines, inventions et découvertes dans les arts, les sciences, éditions Janet et Cotelle, Paris, 1827, 2 volumes vi-689 p. et 871 p., (BNF 30198885). Les deux auteurs font probablement allusion, en évoquant « M. Furgault », au latiniste et helléniste Nicolas Furgault (1705-1794). Sur Nicolas Furgault, voir sur Wikisource sa biographie succincte et une liste de ses œuvres, tels que rapportés dans la Biographie universelle ancienne et moderne, de Louis-Gabriel Michaud, tome 15, 1843).
  3. Pourquoi le temps des fiançailles est-il si important?
  4. 1ère Civ 19 décembre 1979: « Justifie légalement sa décision rejetant la demande de restitution de la bague de fiançailles formée par la mari à la suite du divorce des époux la Cour d'appel qui, après avoir exclu le caractère de souvenir de famille du bijou litigieux, estime souverainement que la remise de la bague à la fiancée constituait en l'espèce, compte tenu des facultés respectives des époux et de leurs familles un présent d'usage, qui ne pouvait comme tel, donner lieu à restitution »

Voir aussi

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