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Samuel de Champlain

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Samuel de Champlain

Samuel de Champlain, né entre 1567 et 1570, mort en 1635, était un explorateur, géographe, dessinateur français, et le fondateur de la ville de Québec, le 3 juillet 1608.

Hormis son lieu de naissance, Brouage dans le Poitou, nous ne savons que très peu sur sa jeunesse. Son premier voyage vers l'Amérique du nord commença le 15 mars 1603 au sein d'une expédition de traite de la fourrure. Bien qu'il n'eût pas d'assignation officielle sur ce voyage, il créa une carte du fleuve Saint-Laurent et à son retour en France le 20 septembre, il écrivit un compte-rendu de ses voyages appelé Des sauvages.

Chargé par Henri IV de faire un rapport sur ses découvertes, Champlain participa à une autre expédition en Nouvelle-France au printemps 1604, menée par Pierre Dugua de Mons. Il aida à la fondation de l'Île Sainte-Croix, colonie qui fut abandonnée l'hiver suivant. Ensuite, l'expédition fonda la colonie de Port-Royal avec l'aide de Champlain.

Champlain vécut à Port-Royal durant les années suivantes. Il explora et cartographia le littoral de l'Atlantique de l'Île du Cap-Breton jusqu'au sud du Cap Blanc. Au mois de mai 1607, Port-Royal fut abandonné quand les privilèges de commerce de de Mons furent révoqués et l'expédition retourna en France.

Champlain ne resta pas très longtemps en France. Au 18 avril 1608, il retourna encore une fois en Nouvelle-France avec de Mons, cette fois comme lieutenant, avec l'intention d'y établir une colonie permanente quelque part le long du fleuve Saint-Laurent.

Le 3 juillet, Champlain accosta à la « pointe de Québec » et y fit ériger trois bâtiments principaux, d'une hauteur de deux étages, entourés d'un fossé de 4,6 mètres de large et d'une palissade de pieux. Cet emplacement allait devenir la ville de Québec.

Le premier hiver fut difficile pour les colons. Des 25 personnes qui étaient restées, seulement huit ont survécu, la plupart étant décédées du scorbut .

L'été revenu, Champlain essaya d'établir de meilleures relations avec les Amérindiens locaux. Il contracta des alliances avec les Hurons et les Algonquins (qui vivaient au nord du fleuve Saint-Laurent) leur promettant de les aider dans la guerre contre les Iroquois (qui vivaient au sud). Champlain partit avec neuf soldats français et 300 Amérindiens pour explorer la Rivière des Iroquois (aujourd'hui rivière Richelieu) et découvrit le lac Champlain. N'ayant fait aucune rencontre avec les Iroquois à ce moment-là, plusieurs des hommes ont rebroussé chemin, laissant Champlain avec seulement deux Français et 60 Amérindiens.

Au 19 juillet, à Ticonderoga (aujourd'hui Crown Point, New York), Champlain et son équipe rencontrèrent un groupe d'Iroquois. Une bataille commença le jour suivant. 200 Iroquois avancèrent sur la position de Champlain tandis qu'un guide indigène pointait les trois chefs iroquois. Champlain tira un coup de son arquebuse et tua deux d'entre eux d'un seul coup. Les Iroquois firent demi-tour et s'enfuirent. Cela allait donner le ton aux relations franco-iroquoises pour les cent années suivantes.

Après sa victoire, il retourna en France dans une tentative qui échoua, avec de Mons, pour renouveler leur monopole du commerce de la fourrure. Ils ont, toutefois, formé une société avec quelques marchands de Rouen pour lesquels Québec pouvait devenir un entrepôt exclusif pour leur commerce de la fourrure et en retour, les marchands de Rouen soutiendraient la colonie. Champlain retourna à Québec le 8 avril 1610.

À son retour, ses alliés amérindiens lui demandèrent de les assister dans une autre bataille contre les Iroquois. Durant la bataille à l'embouchure de la rivière Richelieu, Champlain fut blessé par une flèche qui « coupa le bout de mon oreille et perça mon cou ». La bataille gagnée, il retourna à Québec pour constater que la traite de la fourrure avait été désastreuse pour les marchands qui le soutenaient et apprendre la nouvelle de l'assassinat d'Henri IV. Il retourna donc en France, laissant 16 hommes à Québec.

Durant son séjour en France, il épousa Hélène Boullé, une fillette de seulement douze ans. À cause de l'âge de celle-ci, le contrat de mariage ne pouvait prendre effet que deux ans plus tard, mais Champlain reçut 4 500 livres comme dot, ce qui était une contribution significative à ses efforts à Québec.

Il retourna à Québec le 21 mai 1611. Durant l'été, il voyagea dans le secteur de l'actuel Montréal où il défricha la terre et y fit construire un mur « pour voir s'il résisterait à l'hiver ». Puis, afin d'augmenter son prestige auprès des indigènes, il descendit les rapides de Lachine avec eux, un exploit qui avait été réalisé une seule fois par un Européen.

Cet automne-là, il retourna une fois de plus en France pour assurer l'avenir de sa quête dans le Nouveau Monde. Ayant perdu le soutien des marchands, il écrivit des rapports et dessina une carte (laquelle est la plus ancienne qui existe encore aujourd'hui) et demanda au nouveau roi, Louis XIII, d'intervenir. Le 8 octobre 1612, Louis XIII nomma Charles de Bourbon, Comte de Soissons (qui allait bientôt devenir le Prince de Condé) lieutenant-général en Nouvelle-France. Champlain reçut le titre de lieutenant et le pouvoir d'exercer le commandement au nom du lieutenant-général, pour nommer capitaines et lieutenants, de mandater des officiers pour l'administration de la justice et la maintenance de l'autorité policière, des règlements et ordonnances, de faire des traités et d'effectuer des guerres avec les indigènes et de retenir les marchands qui ne font pas partie de la société. Ses fonctions incluaient la tâche de trouver la voie la plus simple vers la Chine et les Indes occidentales, et les moyens de découvrir et d'exploiter des mines de métaux précieux dans le secteur.

Au début de l'année, il publia un compte-rendu de sa vie entre 1604 et 1612 appelé « Voyages » et le 29 mars 1613, il arriva de nouveau en Nouvelle-France et proclama son nouveau mandat. Plusieurs indigènes furent dégoûtés par les tactiques des marchands non autorisés et la traite de la fourrure, une fois de plus, rapporta peu de bénéfices. Champlain partit le 27 mai pour continuer son exploration de la contrée des Hurons et en espérant trouver la « mer du nord » dont il avait entendu parler (probablement la baie d'Hudson). Il navigua sur la rivière des Outaouais, donnant la première description du secteur. Ce fut en juin qu'il fit une rencontre avec Tessouat, le chef algonquin de l'île Allumette et offrit de leur construire un fort s'ils avaient à se déplacer du secteur qu'ils occupaient avec son sol pauvre aux rapides de Lachine.

Le 26 août, Champlain était de retour à Saint-Malo. Il y écrivit un compte-rendu du voyage en amont de la rivière Ottawa et publia une autre carte de la Nouvelle-France. En 1614 il forma la « Compagnie des Marchands de Rouen et de Saint-Malo » et la « Compagnie de Champlain », laquelle limitait les marchands de Rouen et Saint-Malo depuis onze ans. Il retourna en Nouvelle-France au printemps 1615, cette fois-ci avec quatre récollets afin de promouvoir la vie religieuse dans la nouvelle colonie.

Champlain continua de travailler pour améliorer les relations avec les indigènes, promettant de les aider dans leur luttes contre les Iroquois. Avec ses guides indigènes, il explora plus loin la rivière Ottawa et aboutit au lac Nipissing. Il suivit ensuite la rivière French jusqu'à ce qu'il atteigne la mer d'eau douce qu'il nomma lac Attigouautau (aujourd'hui le lac Huron).

Le 1er septembre, à Cahiagué (au lac Simcoe), débuta une expédition militaire. Ils passèrent le Lac Ontario à sa pointe orientale où ils cachèrent leurs canots et continuèrent leur voyage sur terre. Ils suivirent la rivière Oneida jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à un fort iroquois. Les Hurons faisant pression pour attaquer prématurément, l'assaut échoua. Champlain fut blessé deux fois aux jambes par des flèches, dont une dans le genou. L'attaque dura environ trois heures jusqu'à ce qu'ils soient forcés de fuir.

Bien qu'il ne le voulait pas, les Hurons insistèrent pour que Champlain passe l'hiver avec eux. Durant son séjour, il les accompagna dans leur grande chasse au cerf, durant laquelle il se perdit et fut obligé d'errer trois jours, dormant sous les arbres jusqu'à ce qu'il fasse par chance une rencontre avec une des Amérindiens. Il passa le reste de l'hiver apprenant « leur pays, leurs façons, leur coutumes, leur mode de vie ». Le 22 mai 1616, il quitta la contrée des Hurons et était de retour à Québec le 11 juillet. Il passa quelque temps à agrandir le fort qu'il nommait Habitation et repartit pour la France le 20 juillet.

En France, Champlain apprit que le Prince de Condé avait été arrêté. Le Maréchal de Thémines fut promu au bureau de vice-roi. Champlain, ayant perdu sa position de lieutenant, écrivit un rapport au roi de France et à la Chambre de Commerce afin d'augmenter le soutien de ses efforts en Nouvelle-France. Il écrivit ceci, en chemin vers la Nouvelle-France :

On a pu facilement atteindre « le Royaume de Chine et les Indes Occidentales, d'où l'on peut tirer profit de grandes richesses » et les droits de service, lesquels peuvent être collectés des échanges résultants, « peuvent surpasser en valeur au moins dix fois tous ceux prélevés en France. »

Il énonça que la France contrôlait un pays « de presque dix-huit cents lieux en longueur, arrosé par les plus loyales rivières du monde » et que des âmes innombrables pourraient être converties au christianisme. Pour atteindre ces buts, Champlain suggéra qu'« une ville aussi large que Saint-Denis, laquelle devrait être nommée, s'il vous plaît Dieu et le Roi, Ludovica » soit fondée. Il demanda que la France envoie 15 récollets, 300 familles de quatre personnes et 300 soldats. Concernant le commerce, Champlain estima que la colonie produirait un revenu annuel d'approximativement 5 400 000 livres, principalement de la pêche, des mines, des fourrures et des profits comme résultat à la « plus courte route vers la Chine ». La Chambre de Commerce a été convaincue immédiatement et Champlain regagna son monopole sur la traite de la fourrure. Le Roi chargea ses associés de « poursuivre tout le travail qu'il sera jugé nécessaire pour établir les colonies qui voudront se retrouver dans le-dit pays ».

Champlain repartit en Nouvelle-France au printemps de 1618 pour y arriver seulement le 28 août. Les Britanniques étaient parvenus à obtenir la liberté des échanges. Aussi ses associés refusaient-ils d'assurer la population de la colonie, craignant de ne pouvoir obtenir des fourrures que des colons. Champlain fut dérangé, écrivant « Ils pensaient ... ils installaient une sorte de république là selon leurs propres notions. » Il a assuré son droit de commander Québec faisant signer à ses associés un contrat assurant qu'ils maintiendraient 80 personnes dans la ville de Québec. Son voyage de retour planifié en Nouvelle-France fut annulé quand les associés refusère à nouveau de reconnaître ses droits, et il fut forcé de rester en France. Durant son séjour, il écrivit un compte-rendu de ses voyages entre 1615 à 1618. En octobre 1619, le Prince de Condé fut libéré et a reporté ses droits comme vice-roi à Henri II, Duc de Montmorency, amiral de France.

Henri II confirma Champlain dans sa fonction et, le 7 mai 1620, Louis XIII lui demanda de maintenir le pays de Nouvelle-France « en obéissance à moi, faisant vivre le peuple qui est là-bas en aussi proche conformité avec les lois de mon royaume que vous le pouvez. » Champlain retourna immédiatement en Nouvelle-France et allait y passer la reste de sa vie se concentrant sur l'administration du pays plutôt que sur l'exploration.

Champlain passa l'hiver à construire le Fort Saint-Louis au haut du Cap-Diamant. À la mi-mai, il apprit que la traite de fourrure avait été prise en main par une autre compagnie dirigée par les frères Caën. Après quelques négociations tendues, il se décida à fusionner les deux compagnies sous la direction des Caën. Champlain continua son travail sur les relations avec les Amérindiens et parvint à leur imposer un chef de son choix. Il parvint également à signer un traité de paix avec les tribus iroquoises.

Champlain continuait à travailler sur l'amélioration de son Habitation, posant la première pierre le 6 mai 1624. Le 15 août, il retourna une fois de plus en France où il fut encouragé à continuer son travail aussi bien qu'à continuer la recherche d'un passage vers la Chine. Le 5 juillet, il revint à Québec et continua à travailler à l'expansion de la ville.

En 1627, le cardinal de Richelieu prit de l'intérêt pour Québec en créant la Compagnie des Cent-Associés dont Champlain fut membre. Ce nouveau régime conduisit Champlain à devenir, le 21 mars 1629 le lieutenant et représentant de Richelieu et donc gouverneur de la Nouvelle-France.

Les choses n'allait pas se maintenir pour Champlain et son petit village. Les approvisionnements étaient au plus bas durant l'été de 1628 et les marchands anglais avaient pillé Cap Tourmente au début de juillet. Le 10 juillet, Champlain reçut une sommation de quelques marchands anglais, les frères Kirke. Il refusa de faire affaire avec eux, mais en réponse les Anglais firent le blocus de la ville. Au printemps de 1629, les vivres étaient à un niveau extrêmement bas et Champlain fut forcé d'envoyer des gens à Gaspé pour conserver les rations. Le 19 juillet, les frères Kirke arrivèrent et Champlain fut forcé de négocier les termes de la capitulation de la ville. Au 29 octobre, Champlain se retrouvait à Londres.

Durant les années suivantes, Champlain écrivit Voyages de la Nouvelle France dédicacé à Richelieu avec son Traité de la marine et du devoir d'un bon marinier. Il fut absent du Québec jusqu'au traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632, quand il revint à la France et le 1er mars 1633, Champlain réclama son poste de gouverneur de la Nouvelle-France au nom de Richelieu.

Champlain retourna à Québec le 22 mai 1633, après une absence de quatre ans. Le 18 août 1634, il envoya un rapport à Richelieu disant qu'il avait rebâti sur les ruines de Québec, élargi ses fortifications, construit une autre Habitation à quinze lieux en amont, aussi bien qu'une autre à Trois-Rivières. Il a aussi commencé une offensive contre les Iroquois annonçant qu'il voulait les éliminer ou les « ramener à la raison ».

Au mois d'octobre 1635, Champlain fut frappé de paralysie. Il mourut le 25 décembre 1635 sans enfants. Il a été enterré temporairement dans une tombe sans nom, tandis que la construction était finie sur la chapelle de Monsieur le Gouverneur. En tant que tel, l'emplacement exact de l'enterrement de Champlain reste inconnu.

Il n'y a pas de portrait authentique de Champlain. La seule image originale est une gravure d'une bataille au lac Champlain en 1609, mais les caractéristiques faciales sont trop vagues pour en avoir une bonne idée.

Références

Liens externes