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Najia Mehadji obtient, au milieu des [[années 1970]], une maîtrise d’arts plastiques et d’histoire de l’art à Paris I, ainsi qu’une licence de théâtre à Paris VIII. Cette dernière lui donne l’occasion de travailler avec [[Peter Brook]] et le [[Living Theatre]], groupes d’avant-gardes ouverts aux cultures dites « extra-européennes ».
Najia Mehadji obtient, au milieu des [[années 1970]], une maîtrise d’arts plastiques et d’histoire de l’art à Paris I, ainsi qu’une licence de théâtre à Paris VIII. Cette dernière lui donne l’occasion de travailler avec [[Peter Brook]] et le [[Living Theatre]], groupes d’avant-gardes ouverts aux cultures dites « extra-européennes ».


Durant ces années, elle s'intéresse à l'esthétique zen japonaise et aux rituels [[soufis]] des derviches tourneurs qu’elle transpose au fusain ou à l’encre. Puis elle effectue des performances, avec des étudiants en musique contemporaine, dessinant sur de grandes feuilles de papier préalablement sonorisées par des microcontacts. Elle fréquente, à la même époque, le groupe Femmes arts et participe à la revue ''Sorcières'' où elle publie ses premiers dessins, sorte de diagrammes en noir et blanc que l’on peut qualifier d’« abstraction sensible ».
Durant ces années, elle s'intéresse à l'esthétique zen japonaise et aux rituels [[soufis]] des derviches tourneurs qu’elle transpose au fusain ou à l’encre. Puis elle effectue des performances, avec des étudiants en musique contemporaine, dessinant sur de grandes feuilles de papier préalablement sonorisées par des microcontacts. Elle fréquente, à la même époque, le groupe Femmes-art et participe à la revue ''Sorcières'' où elle publie ses premiers dessins, sorte de diagrammes en noir et blanc que l’on peut qualifier d’« abstraction sensible ».


En 1985, elle part un an à [[Essaouira]] et y retournera régulièrement chaque année pour y travailler de nombreux mois d’affilée. C’est durant ce premier séjour qu’elle peint sa série autour du mythe d’[[Icare]], « symbole de la prise de risque de toute liberté », sur de grandes toiles brutes où se juxtaposent l’empreinte de gestes corporels et de formes géométriques très architecturées.
En 1985, elle part un an à [[Essaouira]] et y retournera régulièrement chaque année pour y travailler de nombreux mois d’affilée. C’est durant ce premier séjour qu’elle peint sa série autour du mythe d’[[Icare]], « symbole de la prise de risque de toute liberté », sur de grandes toiles brutes où se juxtaposent l’empreinte de gestes corporels et de formes géométriques très architecturées.
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En 1993-1994, en réaction aux crimes de guerre commis contre les [[Bosniaques]] en ex-[[Yougoslavie]], elle crée la série des ''Coupoles'' qui atteste de son intérêt pour les formes « transculturelles » dans l’architecture (notamment l’octogone), tout en faisant explicitement référence à la représentation de la cosmologie dans les arts de l’[[Islam]].
En 1993-1994, en réaction aux crimes de guerre commis contre les [[Bosniaques]] en ex-[[Yougoslavie]], elle crée la série des ''Coupoles'' qui atteste de son intérêt pour les formes « transculturelles » dans l’architecture (notamment l’octogone), tout en faisant explicitement référence à la représentation de la cosmologie dans les arts de l’[[Islam]].


Depuis 1996, Najia Mehadji dessine sur de grandes toiles brutes avec des sticks à l’huile de couleur pure, des œuvres issues de thèmes tels que la nature, le végétal, le floral, qu’elle décline en autant de « structures de flux abstraites » captant aussi bien l’éphémère que la grande durée.
De 1996 à 2009, Najia Mehadji dessine sur de grandes toiles brutes avec des sticks à l’huile de couleur pure, des œuvres monochromes issues de thèmes tels que l'arborescence, la grenade, le floral, qu’elle décline en autant de « structures de flux abstraites » captant aussi bien l’éphémère que la grande durée.


En 1998, elle est chargée d'enseigner le dessin en tant que professeure invitée à l’[[École nationale supérieure des beaux-arts]] de Paris.
En 1998, elle est chargée d'enseigner le dessin en tant que professeure invitée à l’[[École nationale supérieure des beaux-arts]] de Paris.
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Parallélement à sa pratique de la peinture et du dessin, depuis 2005, poursuivant son engagement contre les violences des guerres du Proche-Orient, elle crée des œuvres numériques intégrant des détails agrandis de gravures de [[Francisco de Goya|Goya]] (dont ''Les Désastres de la guerre'') au sein de dessins de fleurs fluorescentes – « comme une tension entre [[Éros]] et [[Thanatos]]. ».
Parallélement à sa pratique de la peinture et du dessin, depuis 2005, poursuivant son engagement contre les violences des guerres du Proche-Orient, elle crée des œuvres numériques intégrant des détails agrandis de gravures de [[Francisco de Goya|Goya]] (dont ''Les Désastres de la guerre'') au sein de dessins de fleurs fluorescentes – « comme une tension entre [[Éros]] et [[Thanatos]]. ».


À partir de 2008, elle crée également une nouvelle série d'images numériques de grand format (avec [[Franck Bordas]]) qui oscillent entre les volutes, les plis, une gestualité libre, et des références à la calligraphie orientale et au soufisme que l'on peut voir comme autant de propositions formelles visibles des deux côtés de la Méditerranée.
À partir de 2008, elle crée également une nouvelle série d'images numériques de grand format qui oscillent entre les volutes, les plis, une gestualité libre, et des références à la calligraphie orientale et au soufisme que l'on peut voir comme autant de propositions formelles universelles.


== Expositions ==
== Expositions ==
Ses principales expositions personnelles ont eu lieu, en [[France]], aux musées des beaux-arts de [[Poitiers]], de [[Caen]] et d’[[Épinal]] ; à la galerie Montenay (Paris) ; à la salle Saint-Jean (Mairie de Paris) ; à la galerie La Navire ([[Brest]]). Au [[Maroc]], à Bab Rouah ([[Rabat]]) ; à l’espace Actua de l’Attijariwafabank ([[Casablanca]]) ; à la galerie Delacroix ([[Tanger]]) ; à la galerie Shart ([[Casablanca]]). Elle a également exposé à [[Amman]] (Fondation Shoman), à la foire de [[Bâle]] et à l’Arco de [[Madrid]].
Ses principales expositions personnelles ont eu lieu, en [[France]], aux musées des beaux-arts de [[Poitiers]], de [[Caen]] et d’[[Épinal]] ; à la galerie Montenay (Paris) ; à la salle Saint-Jean (Mairie de Paris) ; à la galerie La Navire ([[Brest]]). Au [[Maroc]], à la Galerie Nationale Bab Rouah ([[Rabat]]) ; à l’espace Actua de l’Attijariwafabank ([[Casablanca]]) ; à la galerie Delacroix ([[Tanger]]) ; à la galerie Shart ([[Casablanca]]). Elle a également exposé à [[Amman]] (Fondation Shoman), à la foire de [[Bâle]] et à l’Arco de [[Madrid]].


Elle participe en 2009 à ''elles@centrepompidou'' au [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Beaubourg]] ([[Paris]]) et ''Traversées'' à ([[Rabat]]).
Elle participe en 2009 à ''elles@centrepompidou'' au Musée National d'Art Contemporain Georges-Pompidou|Beaubourg]] ([[Paris]]) et ''Traversées'' à ([[Rabat]]).


En 2010, à la Foire d'art contemporain de Dubaï, à l'exposition ''Résonances'' au musée de Marrakech ainsi qu'à Marrakech Art Fair dans le cadre de la galerie Shart de Casablanca.
En 2010, à la Foire d'art contemporain de Dubaï, à l'exposition ''Résonances'' au musée de Marrakech ainsi qu'à Marrakech Art Fair dans le cadre de la galerie Shart de Casablanca.
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Elle est l'une des artistes présentes à ''Traits d'Union - Paris et l'art contemporain arabe'' exposition muséale qui regroupe une douzaine d'artistes arabes ayant un lien privilégié avec la France, et dont le succès est tel que celle-ci devient itinérante.
Elle est l'une des artistes présentes à ''Traits d'Union - Paris et l'art contemporain arabe'' exposition muséale qui regroupe une douzaine d'artistes arabes ayant un lien privilégié avec la France, et dont le succès est tel que celle-ci devient itinérante.


En 2012, elle expose à la Galerie Shart, à Casablanca, ainsi qu'à l'exposition ''Proche'' à la Galerie Albert Benamou, à Paris.
En 2012, elle expose à la Galerie Shart, à Casablanca, ainsi qu'à l'exposition ''Proche'' à la Galerie Albert Benamou, à Paris et à Art Paris Art Fair

Les oeuvres de Najia Mehadji sont présentes dans de nombreuses collections publiques et musées dont le MNAM au centre Georges Pompidou


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 20 avril 2012 à 16:31

Najia Mehadji, née en 1950, est une artiste peintre franco-marocaine qui vit et travaille entre Orient et Occident, entre France (Paris) et Maroc (Essaouira).

Biographie

Najia Mehadji obtient, au milieu des années 1970, une maîtrise d’arts plastiques et d’histoire de l’art à Paris I, ainsi qu’une licence de théâtre à Paris VIII. Cette dernière lui donne l’occasion de travailler avec Peter Brook et le Living Theatre, groupes d’avant-gardes ouverts aux cultures dites « extra-européennes ».

Durant ces années, elle s'intéresse à l'esthétique zen japonaise et aux rituels soufis des derviches tourneurs qu’elle transpose au fusain ou à l’encre. Puis elle effectue des performances, avec des étudiants en musique contemporaine, dessinant sur de grandes feuilles de papier préalablement sonorisées par des microcontacts. Elle fréquente, à la même époque, le groupe Femmes-art et participe à la revue Sorcières où elle publie ses premiers dessins, sorte de diagrammes en noir et blanc que l’on peut qualifier d’« abstraction sensible ».

En 1985, elle part un an à Essaouira et y retournera régulièrement chaque année pour y travailler de nombreux mois d’affilée. C’est durant ce premier séjour qu’elle peint sa série autour du mythe d’Icare, « symbole de la prise de risque de toute liberté », sur de grandes toiles brutes où se juxtaposent l’empreinte de gestes corporels et de formes géométriques très architecturées.

En 1993-1994, en réaction aux crimes de guerre commis contre les Bosniaques en ex-Yougoslavie, elle crée la série des Coupoles qui atteste de son intérêt pour les formes « transculturelles » dans l’architecture (notamment l’octogone), tout en faisant explicitement référence à la représentation de la cosmologie dans les arts de l’Islam.

De 1996 à 2009, Najia Mehadji dessine sur de grandes toiles brutes avec des sticks à l’huile de couleur pure, des œuvres monochromes issues de thèmes tels que l'arborescence, la grenade, le floral, qu’elle décline en autant de « structures de flux abstraites » captant aussi bien l’éphémère que la grande durée.

En 1998, elle est chargée d'enseigner le dessin en tant que professeure invitée à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

Parallélement à sa pratique de la peinture et du dessin, depuis 2005, poursuivant son engagement contre les violences des guerres du Proche-Orient, elle crée des œuvres numériques intégrant des détails agrandis de gravures de Goya (dont Les Désastres de la guerre) au sein de dessins de fleurs fluorescentes – « comme une tension entre Éros et Thanatos. ».

À partir de 2008, elle crée également une nouvelle série d'images numériques de grand format qui oscillent entre les volutes, les plis, une gestualité libre, et des références à la calligraphie orientale et au soufisme que l'on peut voir comme autant de propositions formelles universelles.

Expositions

Ses principales expositions personnelles ont eu lieu, en France, aux musées des beaux-arts de Poitiers, de Caen et d’Épinal ; à la galerie Montenay (Paris) ; à la salle Saint-Jean (Mairie de Paris) ; à la galerie La Navire (Brest). Au Maroc, à la Galerie Nationale Bab Rouah (Rabat) ; à l’espace Actua de l’Attijariwafabank (Casablanca) ; à la galerie Delacroix (Tanger) ; à la galerie Shart (Casablanca). Elle a également exposé à Amman (Fondation Shoman), à la foire de Bâle et à l’Arco de Madrid.

Elle participe en 2009 à elles@centrepompidou au Musée National d'Art Contemporain Georges-Pompidou|Beaubourg]] (Paris) et Traversées à (Rabat).

En 2010, à la Foire d'art contemporain de Dubaï, à l'exposition Résonances au musée de Marrakech ainsi qu'à Marrakech Art Fair dans le cadre de la galerie Shart de Casablanca.

En 2011, à l'exposition collective Architectures/Dessins/Utopies au MNAC de Bucarest, à Nature et Paysages à la Société Générale de Casablanca, et à Drawing Now Paris au Carrousel du Louvre. Puis, elle expose dans Sens & Essences à l'Institut français de New York (FI:AF) et à la Villa Roosevelt à Casablanca. Elle est l'une des artistes présentes à Traits d'Union - Paris et l'art contemporain arabe exposition muséale qui regroupe une douzaine d'artistes arabes ayant un lien privilégié avec la France, et dont le succès est tel que celle-ci devient itinérante.

En 2012, elle expose à la Galerie Shart, à Casablanca, ainsi qu'à l'exposition Proche à la Galerie Albert Benamou, à Paris et à Art Paris Art Fair

Les oeuvres de Najia Mehadji sont présentes dans de nombreuses collections publiques et musées dont le MNAM au centre Georges Pompidou

Bibliographie

  • Najia Mehadji, textes d'Alain Tapié, Christine Buci-Glucksmann, Jean-Louis Baudry, Mohamed Rachi et de Henri-François Debailleux, Éditions Somogy, 2008
  • Revue étoiles d'encre n° 42, 2010, « Célébration », entretien avec Peggy Inès Sultan

Liens externes