« Thé Oolong » : différence entre les versions
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== Étymologie et légendes associées == |
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Le mot Oolong signifie |
Le mot Oolong signifie « dragon noir »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur=Emanuela Rossi |titre=Chine |collection=Comprendre le menu à l'étranger |éditeur=Gremese Editore |date=2002 |isbn=9788873015376 |isbn2=8873015379 |url=https://books.google.fr/books?id=KhmWYRlWnh4C&pg=PT17 |passage=16}}.</ref> et trouve son origine dans une [[légende chinoise]] : un planteur vit surgir un dragon noir d'un théier<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Costentin|auteur2=Pierre Delaveau|titre=Café, thé, chocolat |sous-titre=Les bienfaits pour le cerveau et pour le corps |éditeur=Odile Jacob |année=2010 |pages totales=272 |isbn=9782738124203 |isbn2=2738124208 |url=https://books.google.fr/books?id=g2yJBGfcm44C&pg=PA77 |passage=77}}.</ref> dont les feuilles révélèrent les notes boisées de [[châtaigne]] et de [[noisette]] du Oolong<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Greet Barrie|titre=Tea for 2|sous-titre=Les rituels du thé dans le monde|éditeur=Renaissance du livre |année=1999|pages totales=270 |isbn=9782804603250|isbn2=2804603253 |passage=82|url=https://books.google.fr/books?id=GBDbNWU2kKIC&pg=PA82}}.</ref>. |
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Une autre légende raconte que le producteur de thé chinois Wu Liang, revenant de sa récolte, aperçut un cerf, le chassa et le prépara, oubliant ainsi de torréfier ses feuilles de thé ; celles-ci changèrent de couleur avant qu'il ait pu s'en occuper<ref name=":0" group="d">{{Chapitre|langue=|auteur1=|titre chapitre=Les Couleurs du thé|auteurs ouvrage=Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet|titre ouvrage=Le Guide de dégustation de l'amateur de thé|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=}}</ref>. Lors qu'il goûta l'infusion, son goût l'enchanta |
Une autre légende raconte que le producteur de thé chinois Wu Liang, revenant de sa récolte, aperçut un cerf, le chassa et le prépara, oubliant ainsi de torréfier ses feuilles de thé ; celles-ci changèrent de couleur avant qu'il ait pu s'en occuper<ref name=":0" group="d">{{Chapitre|langue=|auteur1=|titre chapitre=Les Couleurs du thé|auteurs ouvrage=Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet|titre ouvrage=Le Guide de dégustation de l'amateur de thé|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=}}.</ref>. Lors qu'il goûta l'infusion, son goût l'enchanta, la nouvelle se répandit et le bouche-à-oreille déforma le nom du thé, de Wu Liang Cha à Wu Long Cha<ref name=":0" group="d" />. |
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== Histoire == |
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Elles subissent ensuite une sudation, qui est l'étape où l’oxydation proprement dite a lieu<ref name=":0" group="d" />. Pour que les feuilles perdent de l'eau, elles sont placées sur des claies en [[bambou]] dans une pièce entre 22°C et 25°C et 85̥ d'humidité où elles s<ref name=":0" group="d" />ont brassées, d'abord doucement puis de plus en plus énergiquement<ref name=":0" group="d" />. Le contrôle de l'avancement de l'oxydation, qui a lieu lorsqu'une enzyme dégagée par la dégradation progressive de la structure cellulaire de la feuille et leur donne une coloration rouge, se fait à l'odeur et au toucher<ref name=":0" group="d" />. |
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Le roulage a pour but de déplacer les [[Huile essentielle|huiles essentielles aromatiques]] de la feuille vers sa surface afin qu'elles se libèrent lors de l'infusion<ref name=":0" group="d" />. Celui-ci est réalisé de diverses manières suivant les variétés de oolongs : la feuille peut être froissée, torsadée, ou roulée en perle<ref name=":0" group="d" />. Pour cette dernière, les feuilles sont placées dans un sac de toile qui subit plus de quarante fois une pression entre deux plateaux<ref name=":0" group="d" />. |
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File:Jin Fo Oolong tea leaf.jpg|Feuilles de Jin Fo. |
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Une fois roulées, les feuilles sont séchées à 100°C pendant une vingtaine de minutes dans un dessiccateur ou des paniers à bambou<ref name=":0" group="d" />. Dans certains oolongs, tels que le Yan Cha, cette étape dure plusieurs heures, devant une torréfaction durant laquelle se produit une [[réaction de Maillard]]<ref name=":0" group="d" />. |
Une fois roulées, les feuilles sont séchées à 100°C pendant une vingtaine de minutes dans un [[Dessiccation|dessiccateur]] ou des paniers à bambou<ref name=":0" group="d" />. Dans certains oolongs, tels que le Yan Cha, cette étape dure plusieurs heures, devant une torréfaction durant laquelle se produit une [[réaction de Maillard]]<ref name=":0" group="d" />. |
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Enfin, le thé est emballé et peut être transporté et commercialisé<ref name=":0" group="d" />. |
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== Régions productrices == |
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[[Fichier:Tea plantation in Ruanan with mountain view.jpg|vignette|Plantation de thé à [[Ruanan]] (Nantou, Taïwan) en novembre 2017]] |
[[Fichier:Tea plantation in Ruanan with mountain view.jpg|vignette|Plantation de thé à [[Ruanan]] (Nantou, Taïwan) en novembre 2017.]] |
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En Chine, la production se concentre au [[Fujian]] (Tieguanyin, Huang Jin Gui, Da Hong Pao, Shui Xian), en particulier les monts Wuyi, qui produisent aussi des thés fumés, et le district de Anxi, spécialisé dans les [[Tieguanyin]]<ref name=":2" group="d" />. |
En Chine, la production se concentre au [[Fujian]] (Tieguanyin, Huang Jin Gui, Da Hong Pao, Shui Xian), en particulier les monts Wuyi, qui produisent aussi des thés fumés, et le district de Anxi, spécialisé dans les [[Tieguanyin]]<ref name=":2" group="d" />. |
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À Taïwan, la quasi totalité de la production de thé est sous forme de oolong<ref name=":4" group="d" />. Destinée à l'origine, dans les années 1860, à l'exportation, elle s'oriente de plus en plus vers le marché intérieur depuis les années 1980, au point que seulement 15% de la production est exportée dans les années 2010<ref name=":4" group="d" />. Le [[district de Nantou]] produit essentiellement des oolongs en perles, notamment le [[Dongding |
À Taïwan, la quasi totalité de la production de thé est sous forme de oolong<ref name=":4" group="d" />. Destinée à l'origine, dans les années 1860, à l'exportation, elle s'oriente de plus en plus vers le marché intérieur depuis les années 1980, au point que seulement 15 % de la production est exportée dans les années 2010<ref name=":4" group="d" />. Le [[district de Nantou]] produit essentiellement des oolongs en perles, notamment le [[Dongding]] à [[Lu Gu]] et le [[Gao Shan Cha]] dans le massif [[Shan Lin Xi]]<ref name=":4" group="d" />. Dans le [[Nouveau Taipei|district de Taipei]], qui produit essentiellement du thé vert, est aussi produit le [[Baozhong]]<ref name=":4" group="d" />. Enfin, le [[Hsinchu|district de Hsin Zhu]] est spécialisé dans les thés oxydés à plus de 60%, tels que les [[Bai Hao Wu]]<ref name=":4" group="d" />. |
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== Types de oolongs == |
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=== Fortement oxydés === |
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Thés fortement oxydés, entre 40 et 70 %. Fabriqués à partir d'une méthode développée à Taïwan. Ce thé développe des notes boisées, fruitées et même caramélisées. |
Thés fortement oxydés, entre 40 et 70 %. Fabriqués à partir d'une méthode développée à Taïwan. Ce thé développe des notes boisées, fruitées et même caramélisées. Exemple : ''Bai Hao'', ou [[Dongfang Meiren|Beauté orientale]]. |
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Exemple : ''Bai Hao'', ou [[Dongfang Meiren|Beauté orientale]]. |
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=== Vieux Oolong torréfiés à de multiples reprises === |
=== Vieux Oolong torréfiés à de multiples reprises === |
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=== Jeunes Oolong multi-torréfiés === |
=== Jeunes Oolong multi-torréfiés === |
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Techniques visant à reproduire les vieux thés ultra-torréfiés<ref group="d">François-Xavier Delmas, ''Le guide de dégustation de l'amateur de thé'', 2018, p. 188.</ref> . |
Techniques visant à reproduire les vieux thés ultra-torréfiés<ref group="d">François-Xavier Delmas, ''Le guide de dégustation de l'amateur de thé'', 2018, p. 188.</ref>. Exemples : ''Dong Ding Antique'', ''Tie Guan yin antique''. |
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Exemples : ''Dong Ding Antique'', ''Tie Guan yin antique''. |
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=== Chine === |
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== Consommation == |
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[[Fichier:Коктейль-бар-113 (1).jpg|vignette|Oolong servi dans un bar de [[Novossibirsk]], [[Russie]]]] |
[[Fichier:Коктейль-бар-113 (1).jpg|vignette|Oolong servi dans un bar de [[Novossibirsk]], [[Russie]]]] |
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En Chine continentale, sa consommation, marginale par rapport à celles de thé vert et de thé noir, était jusque dans les années 1970 limitée aux villes du Sud telles que [[Guangzhou]], à [[Hong Kong]] et parmi la [[diaspora chinoise]]<ref name=":2" group="d">{{Chapitre|langue=|auteur1=|titre chapitre=La Chine|auteurs ouvrage=Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet|titre ouvrage=Le Guide de dégustation de l'amateur de thé|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=}}</ref>. Depuis, elle se développe dans l'ensemble des provinces côtières, grâce à la réouverture des maisons de thé depuis la fin de la [[révolution culturelle]] et l'enrichissement de la population, en particulier la constitution de [[classes moyennes]] et [[CSP+|aisées]]<ref name=":2" group="d"/>. |
En Chine continentale, sa consommation, marginale par rapport à celles de thé vert et de thé noir, était jusque dans les années 1970 limitée aux villes du Sud telles que [[Guangzhou]], à [[Hong Kong]] et parmi la [[diaspora chinoise]]<ref name=":2" group="d">{{Chapitre|langue=|auteur1=|titre chapitre=La Chine|auteurs ouvrage=Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet|titre ouvrage=Le Guide de dégustation de l'amateur de thé|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=}}.</ref>. Depuis, elle se développe dans l'ensemble des provinces côtières, grâce à la réouverture des maisons de thé depuis la fin de la [[révolution culturelle]] et l'enrichissement de la population, en particulier la constitution de [[classes moyennes]] et [[CSP+|aisées]]<ref name=":2" group="d"/>. |
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À Taïwan, la consommation locale est très fortement encouragée par le gouvernement dès les années 1980, dans le but de ne plus faire dépendre la production de oolong du marché international, mais aussi afin de développer une culture taïwanaise propre, indépendante de celle de la Chine<ref name=":4" group="d">{{Chapitre|langue=|auteur1=|titre chapitre=Taïwan|auteurs ouvrage=Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet|titre ouvrage=Le Guide de dégustation de l'amateur de thé|lieu=|éditeur=|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=}}.</ref>. |
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Sa popularité est telle que [[McDonald's]] en propose au Japon dans ses établissements<ref>Interview de [[Emiko Ohnuki-Tierney]], ''Sciences humaines'', n°135, février 2003.</ref>. |
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Version du 19 septembre 2020 à 13:41
Le thé Oolong, Wulong ou Wu Long, (chinois simplifié : 乌龙茶 ; chinois traditionnel : 烏龍茶 ; pinyin : ; litt. « thé dragon-corbeau »[note 1] est un type de thé à oxydation incomplète, à mi-chemin entre le thé vert, non-oxydé et le thé noir, complètement oxydé. Ce thé est également désigné sous le nom de thé bleu ou bleu-vert (青茶, )[1], ainsi que comme thé semi-oxydé ou, improprement thé semi-fermenté[note 2].
Étymologie et légendes associées
Le mot Oolong signifie « dragon noir »[2] et trouve son origine dans une légende chinoise : un planteur vit surgir un dragon noir d'un théier[3] dont les feuilles révélèrent les notes boisées de châtaigne et de noisette du Oolong[4].
Une autre légende raconte que le producteur de thé chinois Wu Liang, revenant de sa récolte, aperçut un cerf, le chassa et le prépara, oubliant ainsi de torréfier ses feuilles de thé ; celles-ci changèrent de couleur avant qu'il ait pu s'en occuper[d 1]. Lors qu'il goûta l'infusion, son goût l'enchanta, la nouvelle se répandit et le bouche-à-oreille déforma le nom du thé, de Wu Liang Cha à Wu Long Cha[d 1].
Histoire
Le Oolong trouve son origine dans la région chinoise du Fujian, dont provient un grand nombre d'Oolongs renommés. À côté de la Chine continentale, Taiwan est l'autre grand pays du Oolong, où sa production date du XIXe siècle.
Fabrication
La cueillette des feuilles de théier se fait lorsque celles-ci ne sont plus à l'état de jeunes pousses, mais lorsqu'elles sont devenues charnues sans être trop mûres[d 1].
Les feuilles sont tout d'abord flétries, en plein air au soleil ou en salle, pendant 1 à 4 heures, étape durant laquelle elles sont régulièrement ratissées et remuées[d 1].
Elles subissent ensuite une sudation, qui est l'étape où l’oxydation proprement dite a lieu[d 1]. Pour que les feuilles perdent de l'eau, elles sont placées sur des claies en bambou dans une pièce entre 22°C et 25°C et 85̥ d'humidité où elles s[d 1]ont brassées, d'abord doucement puis de plus en plus énergiquement[d 1]. Le contrôle de l'avancement de l'oxydation, qui a lieu lorsqu'une enzyme dégagée par la dégradation progressive de la structure cellulaire de la feuille et leur donne une coloration rouge, se fait à l'odeur et au toucher[d 1].
Pour interrompre l'oxydation est réalisée une torréfaction pendant 30 s à 5 min dans une température de 200 à 260 °C[d 1]. Cette étape permet aussi de préparer les feuilles au roulage[d 1].
Le roulage a pour but de déplacer les huiles essentielles aromatiques de la feuille vers sa surface afin qu'elles se libèrent lors de l'infusion[d 1]. Celui-ci est réalisé de diverses manières suivant les variétés de oolongs : la feuille peut être froissée, torsadée, ou roulée en perle[d 1]. Pour cette dernière, les feuilles sont placées dans un sac de toile qui subit plus de quarante fois une pression entre deux plateaux[d 1].
-
Feuilles de Jin Fo.
-
Feuilles de Dung ti.
-
Feuilles de Jin Xuan, roulées en perles.
Une fois roulées, les feuilles sont séchées à 100°C pendant une vingtaine de minutes dans un dessiccateur ou des paniers à bambou[d 1]. Dans certains oolongs, tels que le Yan Cha, cette étape dure plusieurs heures, devant une torréfaction durant laquelle se produit une réaction de Maillard[d 1].
Enfin, le thé est emballé et peut être transporté et commercialisé[d 1].
Régions productrices
En Chine, la production se concentre au Fujian (Tieguanyin, Huang Jin Gui, Da Hong Pao, Shui Xian), en particulier les monts Wuyi, qui produisent aussi des thés fumés, et le district de Anxi, spécialisé dans les Tieguanyin[d 2].
À Taïwan, la quasi totalité de la production de thé est sous forme de oolong[d 3]. Destinée à l'origine, dans les années 1860, à l'exportation, elle s'oriente de plus en plus vers le marché intérieur depuis les années 1980, au point que seulement 15 % de la production est exportée dans les années 2010[d 3]. Le district de Nantou produit essentiellement des oolongs en perles, notamment le Dongding à Lu Gu et le Gao Shan Cha dans le massif Shan Lin Xi[d 3]. Dans le district de Taipei, qui produit essentiellement du thé vert, est aussi produit le Baozhong[d 3]. Enfin, le district de Hsin Zhu est spécialisé dans les thés oxydés à plus de 60%, tels que les Bai Hao Wu[d 3].
Types de oolongs
On peut classer les thés Oolong en quatre familles.
Faiblement oxydés
Thés faiblement oxydés[d 4] , entre 10 et 30 %, fabriqués à partir de la méthode dite chinoise. Ce type de thé développe des arômes proches des thés verts, floraux et sucrés[5]. Exemple : Baozhong 包种 de Taïwan.
Fortement oxydés
Thés fortement oxydés, entre 40 et 70 %. Fabriqués à partir d'une méthode développée à Taïwan. Ce thé développe des notes boisées, fruitées et même caramélisées. Exemple : Bai Hao, ou Beauté orientale.
Vieux Oolong torréfiés à de multiples reprises
Les grands cru à Taïwan sont conservés avec attention jusqu'à des dizaines d'années (50 ans et plus). Avec le temps et le climat de l'île, les thés se gorgent d'humidité. Pour lutter contre ce phénomène, les thés sont torréfiés tous les ans ou tous les deux ou trois ans (au choix du producteur), ce qui développe des notes fruitées et pyrogénées très intéressantes. Après 20 à 25 ans de vieillissement, des notes minérales apparaissent, tout comme les vieux Pu Er[6].
Cette famille de thés risque de disparaître dans les années à venir, car la demande à Taïwan en thés Oolong augmente, réduisant les stocks de surplus, et les prix de vieux Oolong étant relativement bas, les producteurs ont peu d'intérêt à conserver et traiter de nombreuses années ces thés[réf. nécessaire].
Jeunes Oolong multi-torréfiés
Techniques visant à reproduire les vieux thés ultra-torréfiés[d 5]. Exemples : Dong Ding Antique, Tie Guan yin antique.
Chine
- Tieguanyin (铁观音).
- Fenghuang Dancong (风凰单枞).
- Shui Hsien (水仙), de la province du Fujian.
- Dahongpao (大红袍).
- Wuyi Rou Gui (武夷肉桂), des montagnes frontières entre les provinces du Fujian et Jiangxi.
- Jin Fo
Taïwan
- Dongding (凍頂), cultivé dans la région montagneuse de Nantou au centre de Taiwan, notamment à Lugu (鹿谷)
- Baihao (白毫) aussi appelé Oriental Beauty (東方美人)
- AliShan (阿里山)
- Baozhong ou Pouchong (包種). Il se distingue des autres Oolong par une très faible oxydation.
- Jin Xuan (金萱)
- Si Ji Chun (四季春)
Jin Xuan et Si Ji Chun sont des variétés originaire de Taïwan.
Thaïlande
- Ruanzhi Oolong ou Yuan zue, originaire de Taïwan.
- Shi ji chun, originaire de Taïwan.
- Jin Xuan Oolong ou Jin Shuan, originaire de Taïwan.
Consommation
En Chine continentale, sa consommation, marginale par rapport à celles de thé vert et de thé noir, était jusque dans les années 1970 limitée aux villes du Sud telles que Guangzhou, à Hong Kong et parmi la diaspora chinoise[d 2]. Depuis, elle se développe dans l'ensemble des provinces côtières, grâce à la réouverture des maisons de thé depuis la fin de la révolution culturelle et l'enrichissement de la population, en particulier la constitution de classes moyennes et aisées[d 2].
À Taïwan, la consommation locale est très fortement encouragée par le gouvernement dès les années 1980, dans le but de ne plus faire dépendre la production de oolong du marché international, mais aussi afin de développer une culture taïwanaise propre, indépendante de celle de la Chine[d 3].
Sa popularité est telle que McDonald's en propose au Japon dans ses établissements[7].
Effets
Outre la caféine, qui est stimulante, le thé Oolong contient de la cis-jasmone et du cis-jasmonate de méthyle, les deux principaux composés odorants du jasmin, qui augmentent l'activité des récepteurs A du GABA, agissant donc comme des anxiolytiques et des sédatifs, même quand ils sont absorbés par inhalation[8].
Notes
- le corbeau étant ici utilisé pour sa couleur noire
- Les thés subissant une fermentation sont dits post-fermentés, et le plus célèbre d'entre eux est le pu-erh
Références
- Christine Barbaste, François-Xavier Delmas et Mathias Minet, Le guide de dégustation de l'amateur de thé, Paris, Éditions du Chêne, , 247 p. (ISBN 978-2-8123-1012-6, BNF 44302217).
- « Les Couleurs du thé », dans Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet, Le Guide de dégustation de l'amateur de thé.
- « La Chine », dans Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet, Le Guide de dégustation de l'amateur de thé.
- « Taïwan », dans Christine Barbaste, François-Xavier Delmas, Mathias Minet, Le Guide de dégustation de l'amateur de thé.
- Francois-Xavier Delmas, Le guide de dégustation de l'amateur de thé, 2018, p. 71.
- François-Xavier Delmas, Le guide de dégustation de l'amateur de thé, 2018, p. 188.
- Autres références
- Claude Chancel et Libin Liu Le Grix, Le grand livre de la Chine, Eyrolles, , 265 p. (ISBN 9782212191400 et 2212191405, lire en ligne), p. 18.
- Emanuela Rossi, Chine, Gremese Editore, coll. « Comprendre le menu à l'étranger », (ISBN 9788873015376 et 8873015379, lire en ligne), p. 16.
- Jean Costentin et Pierre Delaveau, Café, thé, chocolat : Les bienfaits pour le cerveau et pour le corps, Odile Jacob, , 272 p. (ISBN 9782738124203 et 2738124208, lire en ligne), p. 77.
- Greet Barrie, Tea for 2 : Les rituels du thé dans le monde, Renaissance du livre, , 270 p. (ISBN 9782804603250 et 2804603253, lire en ligne), p. 82.
- François Chartier, Thé : histoire Terroirs Saveurs, 2016, p. 32.
- François Chartier, Thé : histoire Terroirs Saveurs, 2016, p. 142.
- Interview de Emiko Ohnuki-Tierney, Sciences humaines, n°135, février 2003.
- (en) Hossain SJ, Aoshima H, Koda H, Kiso Y, « Fragrances in oolong tea that enhance the response of GABAA receptors », Biosci. Biotechnol. Biochem., vol. 68, no 9, , p. 1842–8 (PMID 15388958).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Christine Barbaste, François-Xavier Delmas et Mathias Minet, Le guide de dégustation de l'amateur de thé, Paris, Éditions du Chêne, , 247 p. (ISBN 978-2-8123-1012-6, BNF 44302217).
- (en) H. T. Huang, Science and Civilisation in China (en), vol. 6 : Biology and Biological Technology, Cambridge, Cambridge University Press, , 741 p. (ISBN 9780521652704, lire en ligne), V: Fermentations and Food Science, chap. (f) (« Tea processing and utilisation »), p. 503-570.
- Katrin Rougeventre, L'empire du thé : le guide des thés de Chine, Paris, Michel de Maule, .