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« Synarchie » : différence entre les versions

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Le terme de Synarchie a été beaucoup utilisé au début des années 1940, pour évoquer un complot cherchant à imposer à la France un gouvernement [[technocratique]]. Ce thème apparaît dans des livres, journaux, notes personnelles et circulantes, etc.
Le terme de Synarchie a été beaucoup utilisé au début des années 1940, pour évoquer un complot cherchant à imposer à la France un gouvernement [[technocratique]]. Ce thème apparaît dans des livres, journaux, notes personnelles et circulantes, etc.


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De nombreux historiens [[contemporanéiste]]s considèrent la synarchie comme un mythe{{note|groupe=n|{{citation|Que n'a-t-on écrit {{incise|et ce dès les années trente}} sur la subordination du pouvoir politique à la toute-puissance des milieux d'affaires ? 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Version du 8 mars 2019 à 16:21

Le terme synarchie a deux acceptions différentes :

  • D'une part, il désigne originellement une forme théorique de gouvernement proposée par l'ésotériste français Joseph Alexandre Saint-Yves d'Alveydre (1842-1909), qui écrivit à la fin du XIXe siècle plusieurs livres exposant la théorie de la Synarchie. Il avait l'espoir de voir la Synarchie se réaliser comme une organisation européenne capable d'empêcher les guerres du XXe siècle qu’il pressentait et comme organisation intérieure de chaque nation européenne, de la France en particulier. Aucun de ses espoirs ne se réalisa, mais certains estiment que ses théories conservent une validité[1] ;
  • D'autre part, dans son sens courant, le « pacte synarchique d'Empire » ou « complot synarchique » désigne un mythe politique procédant d'une invention des mouvements les plus réactionnaires du régime de Vichy en vue de dénoncer leurs adversaires du mouvement technocratique au moment où ceux-ci prenaient l'ascendant au sein du régime.

La Synarchie des occultistes

Étymologie

Le plus ancien usage connu du mot synarchie est attribué à Thomas Stackhouse (1677-1752), un homme de clergé anglais[2], dans New History of the Holy Bible from the Beginning of the World to the Establishment of Christianity[3].

La Synarchie selon Saint-Yves d'Alveydre

Saint-Yves d'Alveydre.

La Synarchie est une forme de gouvernement exposée par Saint-Yves d'Alveydre dans ses ouvrages, notamment La France vraie (1887)[1].

Synarchie nationale

Autorité et Pouvoir

La Synarchie est une forme de gouvernement qui distingue l'autorité du pouvoir : ceux qui ont le pouvoir sont subordonnés à ceux qui ont l'Autorité.

Saint-Yves d'Alveydre distingue ainsi le pouvoir de l'autorité : « L'Autorité proprement dite n'appartient jamais à la force. La politique en est essentiellement dépourvue. Pour rendre plus sensible la différence du Pouvoir et de l'Autorité, je prendrai pour milieu d'observation la Famille. Le père exerce le Pouvoir sur ses fils, la mère et le grand-père l'Autorité. Dès que cette dernière, toute intellectuelle, toute morale, emploie directement la force, soit dans la Famille, soit dans la Société, elle se perd en se confondant avec le Pouvoir. »[4].

Saint-Yves d'Alveydre applique cette distinction à la société :

  • L'autorité doit appartenir, selon lui, à un "Corps enseignant" réunissant toutes les institutions enseignantes du pays. Un Souverain Pontife doit être mis à la tête de ce corps enseignant. Il doit être désigné d'après ses mérites par le Corps enseignant et il ne dispose que de sa science et de l’estime générale pour asseoir son autorité.

Le chef de l’Exécutif et tous les fonctionnaires sont choisis par l'examen par le corps enseignant et lui restent subordonnés.

  • Dans ce type de gouvernement les trois fonctions essentielles de l'activité collective des sociétés : l’Enseignement, la Justice et l’Économie sont représentées par trois chambres sociales non politiques élues professionnellement au suffrage universel. Ces Chambres sociales élaborent les projets de loi.

À ces trois Chambres correspondent trois corps politiques qui ont pour tâche de promulguer et d'appliquer les lois préparées avec mandat impératif par les trois Chambres sociales. Les corps politiques ne peuvent promulguer que des lois préparées à l'avance par ces Chambres sociales.

État Social et État Politique

Selon Saint-Yves d'Alveydre, l'action politique d'un gouvernement sur un peuple ne peut s’exercer sans tenir compte de ce peuple : une loi politique constitutionnelle suppose donc une loi antérieure établissant l'organisation sociale des gouvernés[1]. Il distingue ainsi

La Synarchie est l'alliance de ces deux Lois. Les « Conseils sociaux » agissent sur les « Conseils politiques du gouvernement » : l'Enseignement agit sur le Délibératif, le Juridique sur le Judiciaire, l'Ordre Economique sur l'Exécutif. Ensuite, les pouvoirs des gouvernants réagissent sur ceux des gouvernés, en leur rendant en acte ce qu'il en a reçu en puissance[1].

La Synarchie

Pouvoirs électoraux synarchiques - État social

Dans la Synarchie de Saint-Yves d'Alveydre, tous les individus majeurs d'une même commune votent par foyer, chacun comme membre de son unité professionnelle : le candidat ne peut être élu que pour sa profession et pas en dehors, le suffrage est professionnel. Chacun vote pour trois candidats, afin de former le Collège électoral du département qui se divise en trois Pouvoirs sociaux. Le mandat du délégué est impératif et non représentatif : son mandat porte sur le contenu du cahier de vœux. Les collèges départementaux élisent des délégations dont l'ensemble constitue le Collège électoral central, les trois pouvoirs des Gouvernés :

Le Pouvoir de l'Enseignement rédige une première synthèse de cahiers impératifs concernant les cultes, ordres religieux, l'enseignement dans tous ses niveaux, la presse libre.

Le Pouvoir Juridique rédige une deuxième synthèse de cahiers impératifs concernant les métiers juridiques, l'administration, les municipalités, l'Armée, la Marine, la police.

Le Pouvoir Économique rédige une troisième synthèse de cahiers impératifs concernant les affaires financières et économiques.

Chaque électeur consignera ses vœux sur trois feuilles. La première feuille recueillera sa pensée sur toutes les questions concernant son culte, son Enseignement, et celui de ses enfants. La seconde enregistrera tous ses desiderata au sujet de l'administration de la Justice dans sa localité. La troisième aura trait aux questions économiques qui le touchent directement comme membre d'une profession. Chacune des trois feuilles individuelles ira au Collège départemental, Ordre par Ordre, et leur étude servira de base au cahier de l'Ordre. Les cahiers départementaux seront envoyés aux trois Conseils du Collège électoral central pour se fondre dans une synthèse nationale en trois cahiers. Ce Collège électoral central siégera tour à tour dans les villes importantes, en commençant par la capitale pour y revenir en fin. Les trois Conseils ne communiquent que par des commissions. Le vote est qualitatif par profession. Il n'est quantitatif qu'au premier degré dans chaque profession. Les discours sont interdits, à moins d'être notifiés à l'avance avec leurs conclusions, et strictement limités aux ordres du jour. Chaque profession ne pourra mandater que trois orateurs inscrits à l'avance sur son cahier. Ces trois Conseils sont constitués pour dix ans. Ses membres ne sont éligibles qu'une fois. (La France vraie, tome 2, chapitre 21, pages 345-349)

Pouvoirs législatifs synarchiques - État politique

Le Collège électoral central élit à vie un triple Conseil d'État législatif, spécialisé de la même manière, et qui légifère d'après les études préalables résumées dans les cahiers. Les trois Collèges sociaux élisent des commissaires chargés de les représenter auprès des Conseils d'État, et de veiller impérativement à ce qu'ils ne légifèrent pas en dehors des vœux des cahiers.

1° Conseil d'État Pouvoir législatif concernant les Cultes, l'Éducation, et l'Instruction publique. Sanction : Examen secret des candidats aux offices, honneurs, et grades. Contrôlé par les commissaires du premier Collège électoral.

2° Conseil d'État Pouvoir législatif concernant Justice, Guerre, Marine, Police, Affaires étrangères (excepté l’Instruction et les Cultes, ni les Traités de Commerce). Sanction : élection de l'Exécutif. Attribution des honneurs, offices, et grades, après examen par l'Autorité. Contrôlé par les commissaires du deuxième Collège électoral.

3° Conseil d'État Pouvoir législatif concernant Économie publique, Finances, Industrie, Agriculture, Commerce, et Main-d'Œuvre, Marine marchande, Transports, Traités de commerce. Sanction : Vote du budget, administration des deniers publics. Contrôlé par les commissaires du troisième Collège électoral. (La France vraie, tome 2, chapitre 21, pages 349-350)

Gouvernement synarchique

Des Conseils d'État sortiront trois ministères, dirigés par trois ministres aidés du nombre voulu de secrétaires d'État. Les trois ministres sont choisis à la suite d'une élection doublée d'un examen.

Premier ministère - Il représente tout le Pouvoir enseignant du Peuple. Son chef prendra le titre de Primat, avec les prérogatives de l'Autorité enseignante, désarmée de toute sanction autre que l'examen intellectuel et moral.

Deuxième ministère - Il représente tout le Pouvoir de Justice du Peuple. Son chef prendra le titre de Grand Justicier, avec les prérogatives du Pouvoir exécutif armé de toutes ses sanctions de force matérielle, sous l'Autorité du Primat, qui conserve le droit de grâce.

Troisième ministère - Il représente tout le Pouvoir Économique du Peuple, avec toutes les prérogatives de ce Pouvoir. Son chef prend le titre de Grand Économe. Il est assisté par des commissaires provenant non seulement du Conseil d'État Économique, mais aussi du Troisième Collège électoral. En effet, le Pouvoir Économique est l'Exécutif des Gouvernés.

Le Pouvoir temporel sera exercé par le Grand Justicier. Le deuxième Conseil d'État lui donnera deux assesseurs choisis à l'examen par le premier Conseil d'État.

Le ministère des Affaires étrangères sera remplacé par une Commanderie d'État divisée en trois directions. La première direction relèvera du Primat, et le mettra en rapport avec les institutions culturelles et enseignantes de chaque puissance par un envoyé spécial. La seconde direction relèvera du Grand Justicier. Elle le mettra en rapport avec les Chefs d'État étrangers et avec leurs ministères de la Guerre et de la Justice. La troisième direction relèvera du Grand Économe. Elle le mettra en rapport avec les ministères économiques de chaque puissance contractante par un envoyé remplissant les fonctions de Consul général. Ainsi, au lieu d'un ambassadeur par puissance, représentant une confusion de Pouvoirs, il y aura trois envoyés spéciaux répondant professionnellement aux exigences de la triple nature des relations entre pays. (La France vraie, tome 2, chapitre 21, pages 351-357)

Synarchie européenne

Saint-Yves d'Alveydre traite de la Synarchie européenne dans son ouvrage « La Mission des Souverains »[5].

La synarchie de Saint-Yves et l’idée de complot

Pour promouvoir son système, Saint-Yves publie plusieurs ouvrages, tient des conférences, participe à la création d’un syndicat[réf. nécessaire], obtient des entretiens officiels avec des hommes politiques (Jules Grévy, Sadi Carnot[réf. nécessaire], etc.), etc. Il mène ainsi une campagne de propagande pour la diffusion de la Synarchie au grand jour.

Selon ses défenseurs, on ne peut donc pas utiliser la Synarchie de Saint-Yves pour justifier, même en théorie, le moindre complot, coup d’État ou révolution. L'idée de complot serait la négation de la Synarchie de Saint-Yves parce que celle-ci ne peut s’établir qu’au vu et au su de tous puisqu’elle est universelle. Tel est le sens premier que Saint-Yves lui donne dans La Mission des ouvriers l'association de tous : « Dans la Mission actuelle des Souverains, j'ai donné à ce Gouvernement nouveau ce nouveau nom : la Synarchie, comme qui dirait l'association de tous, le Totalisme, au lieu du Nihilisme. »[6].

Saint-Yves lui-même n’aurait jamais adhéré à une quelconque société secrète et n’en ayant fondé aucune.

Les idées synarchistes après la mort de Saint-Yves d'Alveydre

Le docteur Gérard Encausse, dit « Papus »
(portrait peint en 1899).
Couverture de l'ouvrage publié par l'association « les amis de Saint-Yves » : L'Archéomètre, clef de toutes les religions et de toutes les sciences de l'antiquité, réforme synthétique de tous les arts contemporains, seconde édition, après 1912.

Saint-Yves d'Alveydre « prétendait à une royauté initiatique et se posait par là en « Grand Initié » », affirme Jean Saunier[7], auteur d'ouvrages sur la franc-maçonnerie[8]. À l'instar d'autres personnalités comme Éliphas Lévi et de divers groupes, le concepteur de l'archéomètre « ne pouvait manquer d'influer largement sur le mouvement appelé occultiste » qui prend de l'ampleur dans le dernier quart du XIXe siècle. Saint-Yves exerce « une influence profonde sur plusieurs générations d'occultistes[9] », et notamment sur Gérard Encausse.

En 1887, le docteur Gérard Encausse, dit « Papus », fait la connaissance de Saint-Yves. Le médecin martiniste considère rapidement celui-ci comme son « maître spirituel[10] » et se documente particulièrement au sujet de son projet d'archéomètre[11].

Après le décès de Saint-Yves à Pau le , des disputes éclatent entre les disciples qui revendiquent son héritage. Papus négocie alors un accord avec les deux légataires universels de Saint-Yves, le comte et la comtesse de Keller, puis s'emploie à diffuser les idées du « Maître » en fondant une bibliothèque et un musée. Enfin, il réussit non sans mal à éditer l'archéomètre en 1912 mais en dépit de sa lettre enthousiaste adressée à Keller (« le grand jour est arrivé [...] les efforts de Saint-Yves sont synthétisés, publiés, et chacun [...] à même d'en juger l'importance et la valeur »), l'œuvre demeure confidentielle. « Les années 1910-1914 marquent un déclin assez général de l'occultisme », observe Olivier Dard[12].

Face à la perspective d'une guerre prochaine, Gérard Encausse tente de promouvoir politiquement les idées synarchistes[13]. Ainsi, lorsque le journal Excelsior le sollicite conjointement avec la voyante Madame Fraya afin qu'ils divulguent leurs prédictions relatives aux élections législatives de 1914, Papus en profite pour présenter la Synarchie, « système de gouvernement préconisé par les occultistes », comme « une Chambre élue par trois groupements : un tiers élu par l’État, un tiers par le Suffrage universel et le dernier tiers par les deux tiers précédents. Le premier tiers sera choisi par le gouvernement en exercice parmi les hommes éminents du pays, qu'on trouvera dans les grandes administrations, les académies, les Conseils d’État, les conseils du commerce extérieur, la magistrature, etc. Ces élus et ceux du Suffrage universel éliront à leur tour leurs compagnons de gouvernement. [...] Et nous aurons alors la prospérité et l'allégresse dans les arts et les industries, dans les relations extérieures et dans la culture de la terre... »[14]

Lorsque le conflit éclate, le docteur Gérard Encausse est mobilisé comme médecin-chef. Il contracte la tuberculose et meurt le [13]. Postérieurement, des brouilles surviennent durant l'entre-deux-guerres au sein de l'Ordre martiniste (dont Saint-Yves n'a jamais été le « Grand Maître »)[15]. En arguant son orthodoxie[16], un martiniste dissident nommé Victor Blanchard, par ailleurs chef du secrétariat général de la présidence de la Chambre des députés, fonde l'« Ordre martiniste et synarchique » au début de la décennie 1920[n 1],[19]. Ce fonctionnaire « se réclame du projet de Saint-Yves d'Alveydre, rêvant d'un gouvernement élitiste fondé sur des principes d'harmonie cosmique », note l'historien André Combes[20].

Certains concepts formulés par Saint-Yves d'Alveydre sont repris par d'autres auteurs, notamment l'Agartha que l'aventurier Ferdynand Ossendowski transforme en « royaume souterrain » d'« Agarthi » dans son récit Bêtes, Hommes et Dieux en 1924[21].

Le mythe du « complot synarchique »

Sous le régime de Vichy

Une du journal collaborationniste Paris-soir dénonçant Jacques Barnaud, associé gérant de la banque Worms[22] et technocrate nommé à Vichy, comme symbole des « trusts » et de « l'influence juive » ().

Le terme de Synarchie a été beaucoup utilisé au début des années 1940, pour évoquer un complot cherchant à imposer à la France un gouvernement technocratique. Ce thème apparaît dans des livres, journaux, notes personnelles et circulantes, etc.

De nombreux historiens contemporanéistes considèrent la synarchie comme un mythe[n 2],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35],[36],[37].

« Les réactionnaires, partisans d'un retour à l'ordre moral, s'opposaient aux technocrates. Cela aboutit à la dénonciation par les anciens de la Cagoule et de l'Action française, associés pour le coup aux collaborationnistes et notamment à Marcel Déat, d'un prétendu « complot synarchique », fomenté par les anciens d'X-Crise, des financiers proches de la banque Worms et d'une partie de l'entourage de l'amiral Darlan, comme des membres de son gouvernement. Le complot fut accusé, pêle-mêle, d'être responsable de l'éviction de Pierre Laval en décembre 1940, d'avoir fait échouer Montoire, de protéger les intérêts des Juifs, des financiers, des grands patrons et pour finir d'être responsable de l'échec de la Révolution nationale. »

— Nicolas Beaupré, Les Grandes Guerres, p. 827-828

Contexte politique

Gouvernement de l'amiral Darlan
Une du journal L'Ouest-Éclair du , évoquant la formation du gouvernement François Darlan.
Henry Chavin, directeur général de la Sûreté nationale.

En mai 1941, le maréchal Pétain reçoit un dossier qui prétend exposer « l'existence et l'activité d'une société secrète intitulée Mouvement Synarchique d'Empire (MSE)[38]. »

Il s'agit d'une note secrète rédigée par le docteur Henri Martin, ex-dirigeant de la Cagoule qui dirige une officine de renseignements proche des autorités de Vichy. S'appuyant sur un mystérieux document, le « Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français », découvert peu de temps auparavant au domicile de l'ingénieur Jean Coutrot (qui s'est suicidé en se défenestrant le matin du 19 mai 1941[39]), la note de Martin expose en détail les desseins d'un groupe secret, la Synarchie, qui aurait été à l'origine de la chute, le 13 décembre 1940, du premier gouvernement de Pierre Laval. Elle aurait été composée presque exclusivement de polytechniciens et d'inspecteurs des finances se réunissant dans un local appartenant à la banque Worms. Ces rencontres auraient été organisées par Gabriel Le Roy Ladurie. Leurs buts auraient été de faire échec à la révolution nationale mise en place par Pétain, contrôler l'industrie par le biais de groupes financiers internationaux et protéger les intérêts financiers. La note va circuler non seulement à Vichy, mais également à Washington, Londres et Berlin. En juillet, le « Rapport Chavin » présente le complot synarchique comme une tentative du capitalisme international pour « assujettir les économies des différents pays à un contrôle unique et antidémocratique exercé par les groupes de la haute banque ».

Le rapport Chavin dénonce une organisation dénommée « Mouvement synarchique d’empire » (M.S.E.) dans un document lui-même intitulé « Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français. » Mettant également en cause Henry du Moulin de Labarthète, directeur du cabinet civil du maréchal Pétain[40], le rapport Chavin évoque le groupe X-Crise, qui réunissait dans les années 1930 des Polytechniciens de tous horizons politiques, intéressés par les questions de société, dont Jacques Barnaud, Louis Vallon, Pierre Pucheu, Jules Moch et Jean Coutrot. La banque Worms recrutera dans ce milieu.

Le rapport Chavin circule dans les chancelleries. Toujours en 1941, la presse collaborationniste de Paris, qui a eu vent de l'affaire, reproche à la Synarchie d'avoir voulu saboter les accords de l'entrevue de Montoire et d'être inféodée à la Grande-Bretagne et aux USA. Marcel Déat, directeur de L'Œuvre, s'en prend à l'amiral François Darlan (après le changement ministériel où il remplace Pierre-Étienne Flandin), responsable selon lui de l'éviction de Laval et évoque les liens entre plusieurs membres du cabinet Darlan et la banque Worms, dont Jacques Barnaud, François Lehideux, Jacques Benoist-Méchin, Yves Bouthillier et Pierre Pucheu.

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En dépit de leurs liens, ces hommes « ne forment pas une caste homogène, encore moins une « synarchie » », soulignent les historiens contemporanéistes Henry Rousso et Michel Margairaz[41]. Ce dernier chercheur précise que « Parmi les responsables politiques, le mythe d’une « synarchie » ourdie par Jean Coutrot a bien été déconstruit [par l'étude d'Olivier Dard[42]]. Certes, des personnalités modernistes (Jacques Barnaud, François Lehideux, Pierre Pucheu..) se regroupent dans le gouvernement de Darlan au début de 1941, mais se dispersent quelque peu après le retour de Laval ou après novembre 1942[43]. »

« Vichy la clinique type de l'avortement ».
Une du journal collaborationniste L'Œuvre dénonçant le « sabotage de la Révolution nationale » soi-disant orchestré par « l'activité secrète » d'« inspecteurs des finances et de polytechniciens » regroupés au sein de la Synarchie.

Le « Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français »

Le « Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français » est un document rédigé sous forme de pacte comportant 598 propositions articulées autour de 13 principes fondamentaux[44] destiné à amener un nouveau système politique.

Le « Pacte » prétend que l'organisation « Mouvement synarchique d’empire » aurait été fondée en 1922 mais n'aurait pu avoir d’existence que sur le papier[réf. nécessaire]. Ce texte serait très éloigné des conceptions synarchiques de Saint-Yves. À la lecture de ses articles, il réduit considérablement le pouvoir du peuple : «159 : Le Peuple, éternel souverain mineur, doit à cette fin de contrôle être pourvu des moyens constitutionnels d’en appeler de l'anarchie d’en-haut sans avoir à recourir à l’anarchie d’en-bas. 160 : L’instrument synarchique de ce recours légal à lui-même est, pour le Peuple, l’Assemblée de ses représentants, élus au suffrage universel[44] ».

Dans l'immédiate après-guerre, le « Pacte » est publié intégralement par le statisticien Raoul Husson dans l'ouvrage Synarchie, panorama de 25 années d’activités occultes (1946). Pour l'occasion, l'auteur adopte le pseudonyme « Geoffroy de Charnay » en référence au templier homonyme[45],[46]. Durant l'entre-deux-guerres, alors qu'il était élève en troisième année de l'École normale supérieure, Raoul Husson s'était déjà fait remarquer en prenant l'apparence d'un mathématicien barbu dénommé « professeur Holmgren » afin de donner une conférence volontairement incompréhensible dans le cadre du canular relatif au mathématicien imaginaire Nicolas Bourbaki[47].

Alfred Sauvy émet l'hypothèse que « peu avant la guerre, Husson, en difficulté de divers côtés, est saisi par le mot, si évocateur, de « synarchie » et rédige lui-même le pacte, ce qui explique l'absence de nom d'auteur et de date. » Husson « menace [ensuite] ses adversaires personnels de les inscrire parmi les « synarques », s'ils lui causent quelque ennui », d'après un témoignage de l'économiste Georges Lutfalla[48] évoqué par Sauvy[49].

Le mythe synarchique à la Libération

En 1944, les Renseignements généraux incluent dans la Synarchie certains gaullistes, radicaux ou résistants ralliés au Général de Gaulle, dont Gaston Palewski, Henri Frenay, Louis Joxe et le colonel Passy.

À la Libération, la Synarchie est désignée par certains résistants comme la cause de la défaite de l’Armée française en 1940[50]. En outre, cette défaite aurait été préparée de longue date pour amener le maréchal Pétain et sa Révolution nationale au pouvoir[51],[52].

Comme l'indique le titre de l'ouvrage d'Annie Lacroix-Riz, la théorie qu'elle défend est qu'une partie des élites françaises aurait mis en application le slogan « plutôt Hitler que le Front populaire[53] ».

Après la Libération, la presse communiste affirmera que la Synarchie, désignée comme organisation « réactionnaire et fasciste », avait infiltré la Résistance afin de permettre aux vaincus de conserver leur influence en coulisse et de se soustraire au châtiment malgré leur forfaiture.

Le mythe politique après-guerre

Évocations contemporaines du mythe, de l'extrême droite à l'extrême gauche

Le mythe de la Synarchie vue comme « une société secrète [dotée] de gigantesques pouvoirs occultes[54] » demeure prégnant dans certains milieux politiques.

Ainsi, selon un auteur catholique et antimaçonnique adoptant le pseudonyme de A.G. Michel, le « Pacte synarchiste révolutionnaire pour l'empire français » est rédigé en 1936 et devient un agenda politique réel à partir de 1945 à la conférence de Yalta. Ses mots d'ordres seraient ceux qu'ont propagés en France la franc-maçonnerie laïciste et socialiste du Grand Orient de France[55].

Déjà remarqué sous l'Occupation pour ses multiples dénonciations du « complot » mythique[56], l'ex-cagoulard et vichysto-résistant Henri Martin transmet sa croyance à son gendre, l'écrivain d'extrême droite Pierre de Villemarest[57],[58]. Ce dernier considère la nouvelle politique économique (NEP) en URSS, le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne, le New Deal aux États-Unis et la Révolution nationale en France comme des phénomènes à l’identité foncièrement semblable, voulus et provoqués simultanément par la Synarchie, qu'il croit liée à des hautes loges de type maçonnique d’obédience martiniste[59].

L'essayiste d'extrême droite Roger Mennevée soutient que la Synarchie est un centre de décision unique et mondial, une des « forces occultes qui mènent le monde. » Selon cet essayiste antimaçonnique, il y aurait un « pôle P » (protestant) dirigé par des anglo-saxons et des nordiques, un « pôle C/S » (« catholico-synarchiste ») réunissant les intérêts financiers concentrés autour de l’Église et un « pôle C » (communiste) tendant à déposséder les deux premiers de leur prédominance[60]. En 1955, dans la revue Contre-Courant de l'anarchiste Louis Louvet, Paul Rassinier publie un article intitulé « Le Parlement aux mains des banques », où il « véhicul[e] la théorie conspirationniste de la « synarchie » sans cacher ses sources, toujours à l’extrême droite : Henry Coston, Roger Mennevée, Jean Galtier-Boissière[61]. »

Le mythe politique relancé par Annie Lacroix-Riz

Dans ses ouvrages, l'historienne marxiste-léniniste Annie Lacroix-Riz tente d'accréditer la théorie du complot synarchique en affirmant que « les synarques » n'auraient pas eu pour but de ruiner la Révolution nationale du maréchal Pétain mais représenteraient les intérêts de groupes financiers et d'organismes patronaux liés à des groupes ou organismes allemands souhaitant comme leurs homologues d'outre-Rhin l'instauration d'un régime fasciste[53].

Cependant, l'historien Olivier Dard observe que les ouvrages d'Annie Lacroix-Riz sur le sujet relèvent « d'un discours anticapitaliste d'extrême gauche qui instruit à travers la synarchie le procès traditionnel du « grand capital » et des élites[62]. ». Dard souligne que « [l']analyse historique [d'Annie Lacroix-Riz se] trouve trop limitée » par le « caractère engagé » de son travail, « le parti pris doctrinaire adopté par l'auteur fragilise son argumentation ». Ainsi, les considérations de Lacroix-Riz sur le personnel politique français de 1940 « témoigne en particulier des a priori de l'auteur dans le but d’étayer son postulat de départ », précise l'historien Thibault Tellier[63].

Notes et références

Notes

  1. L'Union Générale des Martinistes et des Synarchistes est déclarée comme association le , d'après le Journal officiel[17]. En 1921, elle prend le nom d'« Ordre martiniste et synarchique », selon André Combes[18].
  2. « Que n'a-t-on écrit — et ce dès les années trente — sur la subordination du pouvoir politique à la toute-puissance des milieux d'affaires ? Les mythes ont couru sur « les dynasties bourgeoises », « la synarchie », les trusts et le Comité des forges[23]. »

Références

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  3. Synarchy entry on Noah Webster's 1828 American Dictionary web edition
  4. Alexandre Saint-Yves d'Alveydre, La Mission des Souverains, Paris, 1882, p.42
  5. Alexandre Saint-Yves d'Alveydre, La Mission des Souverains, Paris, 1882, chapitre 12
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Annexes

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Bibliographie

Ouvrages de Saint-Yves

  • Testament lyrique, 1877 [4]
  • Clefs de l’Orient, 1877
  • Missions
    • Mission des Souverains, par l'un d'eux, Paris, Calmann Lévy, 1882, 435 p. Rééd. 1948 [5]
    • Mission des Ouvriers, Paris, Calmann Lévy, 1882, 3e éd. 1884, 64 p. Rééd. Nice, Bélisane, 1979, 64 p. [6]
    • Mission des Juifs, Paris, Calmann Lévy, 1884, 947 p. Rééd. Éditions traditionnelles 1973
    • Mission de l’Inde en Europe, mission de l'Europe en Asie. La question du Mahatma et sa solution, 1886. Rééd. Dualpha, 2006, 222 p. [7]
    • La France vraie ou la Mission des Français, 1887
  • Jeanne d’Arc victorieuse, 1890
  • L'Archéomètre, clef de toutes les religions et de toutes les sciences de l'Antiquité, réforme synthétique de tous les arts contemporains (1895 ss., édité après la mort de Saint-Yves), Paris, Dorbon aîné, 1911, 332 p. Rééd. Guy Trédaniel, 1990, 332 p. [8]

Essais sur Saint-Yves et l'ésotérisme

  • L’Evolution de l’Idée, F.Ch.Barlet, Albert Faucheux.
  • Principes de sociologie synthétique, F.Ch.Barlet, Albert Faucheux, 1894.
  • L’Instruction intégrale - Programme raisonné d’instruction à tous les degrés, F.Ch.Barlet, Albert Faucheux, 1902.
  • L’Evolution sociale - Etude historique et philosophique de sociologie synthétique, F.Ch.Barlet, Albert Faucheux, 1910.
  • Saint-Yves d’Alveydre, F.Ch.Barlet, Albert Faucheux, 1910.
  • Saint-Yves d’Alveydre, une philosophie secrète, YF. Boisset, 2005.
  • L’État social vrai, A.E.Chauvet (ou Saïr), 1912, également auteur de L’Esotérisme de la Genèse, 1946.
  • Anarchie, Indolence et Synarchie, Gérard Encausse (ou Papus), 1894.
  • La Grande Triade, René Guénon, 1957.
  • Le Roi du monde, René Guénon, 1958.
  • L’Organisation sociale. Le problème politico-social et sa solution., Louis Le Leu, 1931.
  • Chanoine Roca, La crise fatale et le Salut de l’Europe, (étude critique sur les Missions de M. de Saint-Yves), 1885
  • Chanoine Roca, La fin de l’Ancien monde, 1886
  • Chanoine Roca, Glorieux centenaire, 1889
  • Chanoine Roca, Nouveaux cieux, nouvelle terre, 1889
  • Jean-Pierre Laurant, L'ésotérisme chrétien en France au XIXe siècle, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « Politica Hermetica », , 244 p. (ISBN 2-8251-0330-6, présentation en ligne).
  • Jean Saunier, La Synarchie, Évreux, Le Cercle du bibliophile, coll. « Histoire des personnages mystérieux et des sociétés secrètes », (1re éd. 1971, Paris, Culture, art, loisirs), 287 p.
    Le faux-titre porte : La Synarchie ou le Vieux rêve d'une société nouvelle.
  • Jean Saunier, Saint-Yves d'Alveydre ou une synarchie sans énigme, Paris, Dervy-livres, coll. « Histoire et tradition », , 485 p. (ISBN 2-85076-141-9, présentation en ligne).
  • Édouard Schuré, Femmes inspiratrices et poètes annonciateurs, 1908 (Schuré lui consacre le chapitre III / III de la partie « Poètes annonciateurs »).
  • Édouard Schuré, L’Ame celtique et le Génie de la France, 1920
  • Édouard Schuré, Les Grands initiés. Esquisse de l’histoire secrète des religions, 1925
  • Jacques Weiss, La Synarchie selon l’œuvre de Saint-Yves d’Alveydre, 1947 (Résumé des cinq Missions de Saint-Yves qui donne une vue générale de la Synarchie).

Études historiques sur le complot mythique de la synarchie

Mythes conspirationnistes sur la synarchie

Articles connexes

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