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« Moxibustion » : différence entre les versions

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L'usage du moxa (moxibustion) remonte très loin. En effet, le ''[[Huangdi Nei Jing]]''<ref>''Nei Jing Su Wen'', traduction Jacques-André Lavier, Pardès 1990, {{ISBN|2-86714-071-4}}.</ref>, le plus ancien ouvrage de médecine chinoise connu, fait référence à une méthode appelée Pienn Tsiou ( 砭灸 ''biānjiǔ'' ) que [[George Soulié de Morant]]<ref name="sm"/> traduit par « poinçons de pierre et moxas ». Or l'usage des poinçons de pierre était antérieur à celui de l'aiguille de métal. Des fouilles ont permis de vérifier que le cuivre était utilisé dans la fabrication d'objets d'ornement trente siècles av. J.-C.<ref name="sm">George Soulié de Morant, ''op. cit.''</ref>. Dans le [[bouddhisme]], le moxa était le fait de poser un cône d'encens sur la tête lors de la cérémonie d'initiation des moines et des nonnes, en Chine et au Japon<ref name="Dictionary" />.
L'usage du moxa (moxibustion) remonte très loin. En effet, le ''[[Huangdi Nei Jing]]''<ref>''Nei Jing Su Wen'', traduction Jacques-André Lavier, Pardès 1990, {{ISBN|2-86714-071-4}}.</ref>, le plus ancien ouvrage de médecine chinoise connu, fait référence à une méthode appelée Pienn Tsiou ( 砭灸 ''biānjiǔ'' ) que [[George Soulié de Morant]]<ref name="sm"/> traduit par « poinçons de pierre et moxas ». Or l'usage des poinçons de pierre était antérieur à celui de l'aiguille de métal. Des fouilles ont permis de vérifier que le cuivre était utilisé dans la fabrication d'objets d'ornement trente siècles av. J.-C.<ref name="sm">George Soulié de Morant, ''op. cit.''</ref>. Dans le [[bouddhisme]], le moxa était le fait de poser un cône d'encens sur la tête lors de la cérémonie d'initiation des moines et des nonnes, en Chine et au Japon<ref name="Dictionary" />.


A la fin du {{s|XVIII}}, la moxibustion fait son apparition en Europe, dont les mérites sont vantés par des auteurs tels que {{lien|lang=de|Hermann Busschof}} et {{lien|lang=en|Willem ten Rhijne}} pour lutter contre la [[Goutte (maladie)|goutte]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Collectif|titre=Revue Anthropologie des connaissances, Vol. 6: 2012|éditeur=Archives contemporaines & Sté. anthropologie des connaissances|date=2014-06-02|isbn=9782813001511|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xtEiBQAAQBAJ&pg=PA553|page=553 et suivantes|consulté le=2018-08-22}}</ref>
En Europe l'usage des moxas a été redécouvert au début du {{s|XIX|e}}. {{Citation|Le moxa était une petite boule ou bâtonnet d'une substance combustible que l'on déposait en certains points du corps pour une cautérisation. Il était classé dans les ''cautères actuels'', c'est-à-dire ceux qui brûlent immédiatement. Très utilisé en France, ses indications concernaient surtout les maladies chroniques pour exciter fortement le système nerveux}}<ref>''Les soins médicaux aux sourds-muets en France au {{s|XIX|e}}'', article de François Legent dans [http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/orla.htm BIUM Histoire de la médecine et de l'art dentaire]</ref>.

Au {{s|XIX|e}}, le moxa {{Citation|était classé dans les ''cautères actuels'', c'est-à-dire ceux qui brûlent immédiatement. Très utilisé en France, ses indications concernaient surtout les maladies chroniques pour exciter fortement le système nerveux}}<ref>''Les soins médicaux aux sourds-muets en France au {{s|XIX|e}}'', article de François Legent dans [http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/orla.htm BIUM Histoire de la médecine et de l'art dentaire]</ref>.


[[Honoré de Balzac|Balzac]] les mentionne comme traitement donné au [[père Goriot]] et en utilise aussi plusieurs fois la [[métaphore]], notamment dans la ''[[Physiologie du mariage]]'' et dans ''[[Le Cousin Pons]]'' : {{Citation| aucun ennui, aucun spleen ne résiste au moxa qu'on se pose à l'âme en se donnant une manie}}<ref>[http://artfl.uchicago.edu/cgi-bin/philologic31/contextualize.pl?p.92.balzac.25673 La Comédie Humaine, texte intégral, projet ARTFL]</ref>. [[Barbey d'Aurevilly]] mentionne dans sa nouvelle ''[[Les Diaboliques (nouvelles)#À un dîner d'athées|À un dîner d'athées]]'', qui fait partie du recueil ''[[Les Diaboliques (nouvelles)|Les Diaboliques]]'', un usage moralisateur des moxas pour un jeune homme que l'excès des femmes avait conduit à souffrir de
[[Honoré de Balzac|Balzac]] les mentionne comme traitement donné au [[père Goriot]] et en utilise aussi plusieurs fois la [[métaphore]], notamment dans la ''[[Physiologie du mariage]]'' et dans ''[[Le Cousin Pons]]'' : {{Citation| aucun ennui, aucun spleen ne résiste au moxa qu'on se pose à l'âme en se donnant une manie}}<ref>[http://artfl.uchicago.edu/cgi-bin/philologic31/contextualize.pl?p.92.balzac.25673 La Comédie Humaine, texte intégral, projet ARTFL]</ref>. [[Barbey d'Aurevilly]] mentionne dans sa nouvelle ''[[Les Diaboliques (nouvelles)#À un dîner d'athées|À un dîner d'athées]]'', qui fait partie du recueil ''[[Les Diaboliques (nouvelles)|Les Diaboliques]]'', un usage moralisateur des moxas pour un jeune homme que l'excès des femmes avait conduit à souffrir de

Version du 22 août 2018 à 13:40

L’acupuncture et la moxibustion de la médecine traditionnelle chinoise *
Image illustrative de l’article Moxibustion
Moxibustion lors d'une séance d'acupuncture
Pays * Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2010
* Descriptif officiel UNESCO

La moxibustion est une technique de stimulation par la chaleur de points d'acupuncture. Le moxa est l'objet chauffant qui permet cette stimulation.

Étymologie

Moxa vient du japonais mogusa[1]. Le mot signifie: herbes brûlantes[2].

Historique

Une technique traditionnelle, Banshō myōhōshū (1853)
Moxibustion (M. B. Valentini: Museum Museorum, 1714)

L'usage du moxa (moxibustion) remonte très loin. En effet, le Huangdi Nei Jing[3], le plus ancien ouvrage de médecine chinoise connu, fait référence à une méthode appelée Pienn Tsiou ( 砭灸 biānjiǔ ) que George Soulié de Morant[4] traduit par « poinçons de pierre et moxas ». Or l'usage des poinçons de pierre était antérieur à celui de l'aiguille de métal. Des fouilles ont permis de vérifier que le cuivre était utilisé dans la fabrication d'objets d'ornement trente siècles av. J.-C.[4]. Dans le bouddhisme, le moxa était le fait de poser un cône d'encens sur la tête lors de la cérémonie d'initiation des moines et des nonnes, en Chine et au Japon[2].

A la fin du XVIIIe siècle, la moxibustion fait son apparition en Europe, dont les mérites sont vantés par des auteurs tels que Hermann Busschof (de) et Willem ten Rhijne pour lutter contre la goutte[5]

Au XIXe siècle, le moxa « était classé dans les cautères actuels, c'est-à-dire ceux qui brûlent immédiatement. Très utilisé en France, ses indications concernaient surtout les maladies chroniques pour exciter fortement le système nerveux »[6].

Balzac les mentionne comme traitement donné au père Goriot et en utilise aussi plusieurs fois la métaphore, notamment dans la Physiologie du mariage et dans Le Cousin Pons : « aucun ennui, aucun spleen ne résiste au moxa qu'on se pose à l'âme en se donnant une manie »[7]. Barbey d'Aurevilly mentionne dans sa nouvelle À un dîner d'athées, qui fait partie du recueil Les Diaboliques, un usage moralisateur des moxas pour un jeune homme que l'excès des femmes avait conduit à souffrir de tabes dorsal. Depuis les années 1870, cet engouement est oublié ; l'art du moxa est aujourd'hui associé uniquement à la médecine chinoise.

La moxibustion a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le [8].

Méthode

Traditionnellement, le moxa est une composition à base d'armoise séchée et broyée.

Elle peut être conditionnée comme un cigare dont le bout incandescent est approché du point d'acupuncture à stimuler (méthode japonaise). Elle peut être roulée en boulette qui sera enflammée sur une pièce de monnaie perforée en son centre, ou sur un onguent préalablement appliqué en couche épaisse sur la région à traiter (méthode chinoise).

Notes et références

  1. George Soulié de Morant, l'Acuponcture chinoise, Maloine, 1972.
  2. a et b A Dictionary of Buddhism par Damien Keown publié par Oxford University Press, (ISBN 9780192800626), page 181.
  3. Nei Jing Su Wen, traduction Jacques-André Lavier, Pardès 1990, (ISBN 2-86714-071-4).
  4. a et b George Soulié de Morant, op. cit.
  5. Collectif, Revue Anthropologie des connaissances, Vol. 6: 2012, Archives contemporaines & Sté. anthropologie des connaissances, (ISBN 9782813001511, lire en ligne), p. 553 et suivantes
  6. Les soins médicaux aux sourds-muets en France au XIXe siècle, article de François Legent dans BIUM Histoire de la médecine et de l'art dentaire
  7. La Comédie Humaine, texte intégral, projet ARTFL
  8. Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité s’enrichit de 46 nouveaux éléments.

Voir aussi

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Articles connexes