« Nersès Ier le Grand » : différence entre les versions
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Version du 26 mai 2016 à 18:54
Nersès Ier le Grand Ներսես Ա Մեծ | |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Désignation | 353 |
Fin | 373 |
Prédécesseur | Chahak |
Successeur | Houssik II |
Catholicos de l'Église apostolique arménienne
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Nersès Ier le Grand ou Nersès Ier Medz (en arménien Ներսես Ա Մեծ) ou saint Nersès est catholicos d'Arménie de 353 à 373. Fils d'Athanaginès, lui-même fils de Houssik Ier Parthev, il est donc l'arrière-arrière-petit-fils de Grégoire l'Illuminateur.
Biographie
Le laïc
Nersès naît en 326 et a pour père Athanaginès, de la famille des « Grégorides », et pour mère Bambishen (« princesse »), sœur du roi arsacide arménien Tigrane VII[1]. Éduqué à Césarée de Cappadoce[2], il épouse Sandoukht, fille de Vardan Mamikonian (le chef du parti pro-perse à la cour d'Arsace II d'Arménie), dont il a un fils, Sahak[1]. Il est conseiller et chambellan du roi Arsace II[2].
Le catholicos
Élu à l'unanimité catholicos en 353 à l'âge de 27 ans[2], il est consacré à Césarée comme ses prédécesseurs[3] ; cet usage s'arrête cependant avec lui[4]. Il convoque probablement aussitôt le premier conseil de l'Église apostolique arménienne à Achtichat, au Taron, qui réorganise celle-ci ; le zoroastrisme et le paganisme y sont interdits, de même que les mariages consanguins ou les anciens rites funéraires, et de nombreuses institutions bénévoles (léproseries, orphelinats, …) sont mises en places[3], « bases de la “bienfaisance charitable” » en Arménie[5]. Ce conseil marque également l'essor du monachisme arménien[6].
En 358, Arsace II l'envoie à Constantinople y chercher son épouse, Olympias[3], et y négocier quelque privilège fiscal[7]. Après son retour, en 359, et selon les historiens Fauste de Byzance[8] et Moïse de Khorène[9], il critique le roi, qui a assassiné son neveu Gnel, dont Arsace II convoite l'épouse Pharantzem, laquelle n'hésite pas à faire assassiner Olympias ; ces épisodes masquent probablement une opposition entre Nersès et Arsace, qui développe des sympathies arianisantes[10]. Le catholicos est alors éloigné de la cour, où le représente le diacre Khat[11], et est remplacé par Chahak Tchounak, non consacré[12].
Après la mort d'Arsace II et l'occupation perse, son fils Pap est restauré sur le trône arménien en 369 avec l'aide de l'empereur Valens ; il rappelle Nersès, sans que l'on sache s'il s'agit d'un geste de conciliation vis-à-vis de l'Église[13] ou du résultat des pressions en ce sens des nakharark[14]. Pap étant arien, la brouille s'installe cependant rapidement : le roi fait ainsi empoisonner le catholicos[14], qui meurt le [2]. En raison de cet assassinat, l'archevêque de Césarée interdit toute ordination d'évêque en Arménie sous les trois catholicos suivants[15].
Houssik II de Manazkert, parfois appelé Chahak et à ce titre confondu avec Chahak Tchounak[16], quoique de manière peu vraisemblable, lui succède[14]. Son fils Sahak Ier Parthev est quant à lui catholicos d'Arménie de 387 à 439[17].
Le saint
Nersès est considéré comme un saint dès sa mort ; son tombeau, situé près d'Erzurum, est un lieu de pèlerinage jusqu'aux invasions arabes du VIIe siècle[18].
Famille
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Notes et références
- Toumanoff 1990, p. 243-244.
- Grousset 1947, p. 135.
- Garsoïan 2004, p. 88.
- Garsoïan 2004, p. 83.
- Bellier 1996, p. 34.
- Grousset 1947, p. 136.
- Redgate 2000, p. 117.
- Fauste de Byzance, Histoire de l'Arménie, livre V, chapitre 23-25.
- Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, livre III, chapitre 38.
- Mahé 2007, p. 175.
- Grousset 1947, p. 137.
- Garsoïan 2004, p. 89.
- Grousset 1947, p. 145.
- Mahé 2007, p. 176.
- Boisson-Chernorhokian 1996, p. 34.
- Mahé 2007, p. 177.
- Mahé 2007, p. 179 et 183.
- Butler 1997, p. 171.
- Toumanoff 1990, p. 242-244 et 479-481.
- Settipani 1991, p. 53-66.
Voir aussi
Bibliographie
- Auteurs anciens
- Fauste de Byzance, Histoire de l'Arménie.
- Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie.
- Auteurs modernes
- Paul Bellier, « Médecine et médecins arméniens entre le XIe et le XVe siècle », dans Nina Garsoïan (dir.), L'Arménie et Byzance : histoire et culture, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 9782859443009), p. 31-36.
- Patricia Boisson-Chernorhokian, « Vision chalcédonienne et non chalcédonienne de la liste des patriarches de l'Église arménienne jusqu'au Xe siècle », dans Nina Garsoïan (dir.), L'Arménie et Byzance : histoire et culture, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 9782859443009), p. 37-41.
- (en) Alban Butler, Butler's Lives of the Saints: November, Continuum International Publishing Group, (ISBN 978-0860122609).
- (en) Nina Garsoïan, « The Aršakuni Dynasty (A.D. 12-[180?]-428) », dans Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian People from Ancient to Modern Times, vol. I : The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, New York, Palgrave Macmillan, (1re éd. 1997) (ISBN 978-1-4039-6421-2), p. 63-94.
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions]
- Jean-Pierre Mahé, « Affirmation de l'Arménie chrétienne (vers 301-590) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 163-212.
- (en) Anne Elizabeth Redgate, The Armenians, Oxford, Blackwell Publishing, coll. « The Peoples of Europe », (ISBN 0-631-22037-2).
- Christian Settipani, Nos ancêtres de l'Antiquité : étude des possibilités de liens généalogiques entre les familles de l'Antiquité et celles du haut Moyen-Âge européen, Paris, Christian, , 263 p. (ISBN 2864960508).
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, .