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« Disneyland Paris » : différence entre les versions

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Version du 30 mars 2010 à 17:01

Modèle:Infobox resort

Disneyland Paris, anciennement Euro Disney Resort et Disneyland Resort Paris, est un complexe de loisirs de la Walt Disney Company développé par l'intermédiaire d'une société européenne nommée Euro Disney SCA (dont elle détient plus du tiers du capital), puis au travers d'Euro Disney Associés (une SNC)[1].

Le domaine s'étend sur 19,43 km² (1 943 ha), à trente deux kilomètres à l'est de Paris, dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, principalement sur le territoire du village de Chessy. Une gare TGV a été financée par l'État français, la ligne RER A fut prolongée aux frais de la région ainsi que la bretelle autoroutière menant de l'A4 au parc. Euro Disney SCA a développé à l'image du complexe de Walt Disney World Resort, de nombreuses activités autour de parcs à thèmes.

En 2009, le chiffre d'affaires s'établissait à 1,23 milliard d'euros, soit une baisse de 7 % par rapport à 2008[2]. Les parcs (Parc Disneyland et Parc Walt Disney Studios) forment la première destination touristique européenne avec 15,4 millions de visites en 2009.

Le complexe

Désignation du complexe

Le nom du complexe a changé à plusieurs reprises :

  • Euro Disney Resort entre l'ouverture le et 1994, bien que les campagnes publicitaires ne citaient que le nom d' Euro Disney.
  • Disneyland Paris a été choisi pour identifier le complexe à partir du 1er octobre 1994, bien qu'il soit identique au nom du parc à thème Parc Disneyland. Ce nom a été repris en mai 2009 pour désigner le site dans le rapport financier semestriel 2009[3].
  • Disneyland Resort Paris, du 1er janvier 2002 à mai 2009, a permis de différencier le complexe des parcs avec l'ouverture du second parc Walt Disney Studios le 16 mars, le premier parc à thème fut renommé Disneyland Park.
Disney VillageParc Walt Disney StudiosDisneyland (Paris)

Les éléments du complexe

Plan schématique du complexe de Disneyland Paris.

Le complexe comprend actuellement :

Organisation du complexe

Le complexe s'organise en grande partie dans un cercle routier baptisé Boulevard Circulaire, situé au nord du domaine de 19,43 km² (1943 ha). C'est dans ce cercle que se trouve la plupart des éléments constituant le complexe. Le centre de « gravité » du complexe n'est pas celui du cercle mais se trouve à 500 m au nord-ouest sur l'axe autoroutier provenant de l'A4 et appelé Avenue Paul Séramy. Cette longue avenue en ligne droite permet comme à Walt Disney World Resort de voir au loin le château du royaume enchanté, seul le Disneyland Hôtel masque le bas de l'édifice.

Autour de ce centre de gravité se trouvent :

  • au nord-ouest, les Fantasia Gardens au pied du Disneyland Hôtel marquant l'entrée du parc Disneyland ;
  • à l'ouest, la Place des frères Lumières, marquant l'entrée du parc Walt Disney Studios ;
  • au nord, la gare de RER (une verrière permet de surplomber les voies) et la gare de TGV, avec, juste devant, un bâtiment pour l'office de tourisme, construit en 2001 ;
  • au nord-est, le long de la gare TGV, la gare de taxi et de bus (interne, aéroport et banlieue) ainsi qu'un passage piéton menant au parking de 11 200 places avec, au début de ce chemin, l'aire de pique-nique ;
  • à l'est, l'entrée du Disney Village puis, de l'autre côté, le lac Disney encadré par plusieurs hôtels ;
  • au sud-est, le cinéma Gaumont du Disney Village, avec sa salle IMAX, zone qui servira à agrandir le Disney Village ;
  • au sud, un parking concédé à Vinci Park qui marque la première étape de l'extension du Disney Village, avec, entre ce parking et le cinéma, une esplanade qui permet de prolonger l'avenue Paul Séramy.

Les parcs à thèmes se situent sur la gauche de l'avenue tandis que les hôtels sont sur la droite. Mais les marques des problèmes financiers de Disney sur l'organisation actuelle du complexe sont profondément visibles. Ainsi le centre commercial Val d'Europe, qui a du être construit pour apporter de l'argent et une source de revenus à Euro Disney SCA, est construit dans le périmètre du boulevard circulaire, à l'origine prévu pour ne contenir que des éléments de « magie Disney ». Plus au sud l'Arlington Business Square est une zone à vocation de bureaux.

Dans les débuts du projet d'Euro Disney resort, un troisième parc à thème avait été évoqué, du type EPCOT/WestCOT ou autre, mais la disposition actuelle des éléments ne semble pas en faveur de ce projet sauf en construisant un système de transport. Seul deux zones sont disponibles : le quadrant sud-est du boulevard circulaire ou l'extrême nord-est du complexe près des hôtels partenaires. D'après les « habitudes » des parcs Disney, le moyen de transport utilisable est le monorail mais ce dernier devra desservir le « centre de gravité » du complexe où l'espace manque pour une telle infrastructure. Le bail entre Euro Disney SCA et l'État français prendra fin en 2017 d'ici là les imagineeers de Disney auront le loisir de trouver des idées et des solutions. N'oublions pas une chose en 2005 la direction de la Walt Disney Company envisage un parc à Shanghai pour 2012, la décision de construire un troisième parc en France devra se faire avant 2010 afin de laisser le délai de 7 ans nécessaire à la conception et à la construction d'un parc.

Les coulisses

Le complexe possède un ensemble de services regroupés pour les deux parcs. Cet ensemble est appelé « coulisses ».

Ainsi le service des costumes est situé entre les deux parcs, derrière le Disneyland Hotel, et est l'une des parties de l'attraction Studio Tram Tour - Behind the Magic. Il existe aussi :

  • un service de maintenance qui assure le bon fonctionnement des parcs ;
  • un service horticulture dont les serres sont situées derrière l'attraction “it's a small world” ;
  • un parcours d'entraînement pour Moteurs... Action ! Stunt Show Spectacular derrière Star Tours avec une casse ;
  • un bâtiment de stockage pour les chars des parades situé entre les serres et la casse ;
  • un hangar pour les trains situé derrière Indiana Jones et le Temple du Péril ;
  • un haras avec un manège derrière le Chaparral Theater ;
  • un entrepôt de 300 m de long et 110 m de large (au maximum) pour les denrées alimentaires et les objets en vente dans les boutiques ;
  • un entrepôt de 250 m de long et 90 m de large pour l'entretien des équipements, décors... ;
  • deux pistes d'atterrissage pour hélicoptère derrière Star Tours (à côté de la casse) et sur le parking du bâtiment "Hercules" ;
  • un centre de congrès à côté de Star Tours ;
  • un terrain de football.

Accès à Disneyland Paris

Le complexe Disneyland Paris est accessible par la gare de Marne-la-Vallée - Chessy. Cette dernière étant multimodale car elle est desservie par plusieurs modes de transports : TGV, RER et Bus.

TGV

La gare TGV de Marne-la-Vallée - Chessy

La gare TGV de Marne-la-Vallée - Chessy est desservie par des TGV province-province reliant d'autres villes en France, avec comme principales dessertes : Bordeaux, Marseille , Nice, Lyon, Rennes, Lille, Nantes, Limoges, Toulouse, Montpellier, Orléans. Des trains Eurostar desservent la gare, permettant de relier la ville nouvelle de Marne-la-Vallée à London St-Pancras.

On accède aussi à l'Aéroport Charles-de-Gaulle, depuis Marne-la-Vallée - Chessy en 10 minutes.

Depuis juin 2007, le TGV Est dessert aussi la gare, pour les liaisons Strasbourg - Bordeaux, Strasbourg - Rennes et Strasbourg - Nantes, ce qui fait de Marne-la-Vallée - Chessy, la 1re et plus grande gare de correspondance TGV en France.

RER

La gare RER de Marne-la-Vallée - Chessy

Disneyland Paris est desservi par le (RER)(A) à la gare de Marne-la-Vallée - Chessy, dont elle est le terminus. Elle est desservie avec un train toutes les 10 à 15 minutes. On accède au complexe de Disney depuis les gares parisiennes de la ligne A, qui sont les plus fréquentées, de véritables « nœuds de correspondances » qui s'interconnectent avec d'autres lignes de métro et de RER, dans Paris et en banlieue.

On accède à la gare RER de Marne-la-Vallée - Chessy depuis les gares de :

Depuis le 4 février 2008, la gare RER de Marne-la-Vallée - Chessy est mieux desservie avec un 1 train toutes les 10 minutes aux heures creuses au lieu de 20 auparavant, du lundi au vendredi.

Bus

De nombreuses lignes de bus de différents réseaux desservent aussi le complexe Disneyland Resort Paris, par la gare routière de Marne-la-Vallée - Chessy, depuis les gares de Serris-Montévrain — Val d'Europe, Meaux, Château-Thierry, Lagny - Thorigny, Crécy-La-Chapelle, Coulommiers, Provins, Esbly.

Histoire du complexe Disneyland Paris

Genèse du projet

Grâce au succès du parc américain Disneyland de Californie, ouvert en 1955, la Walt Disney Company a commencé à rechercher de nouveaux sites pour établir d'autres « royaumes enchantés ». Cela a conduit à l'ouverture du Walt Disney World Resort en Floride en 1971, puis à celle du Tokyo Disney Resort au Japon en 1983.

L'implantation d'un parc Disney en France est un projet très ancien puisque dès la fin des années 1970, la firme Walt Disney Productions avait entamé des négociations avec la Datar mais ces dernières n'avaient pas abouti. En janvier 1984, lors d'un voyage aux États-Unis d'Édith Cresson, alors ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, son chef de cabinet, Patrick Subremon, introduit par Charles de Chambrun qui fut ministre du Commerce extérieur de Charles de Gaulle, rencontre un des plus importants promoteurs immobiliers américains, qui lors d'un déjeuner dans un club privé, s'enquiert de la situation politique et sociale de la France, s'inquiétant de « la révolution permanente », des « défilés syndicaux » et de son « administration tentaculaire ».

Après la rencontre entre Patrick Subremon, Ray Watson, président de Walt Disney Productions et Frank Stanek, promoteur de Tokyo Disneyland, au 40e étage de la Bank of America, autour des lignes générales du projet de Disney en Europe, les Américains remettent aux Français, divers documents de réflexion. Édith Cresson, met au courant le président de la République (François Mitterrand), mais le nombre de personnes ayant connaissance du projet est réduit au minimum : le secrétariat des Villes nouvelles, la banque d'affaires Lazard, pour les questions financières, et le cabinet Bourdais, pour une étude sur les emplacements. Le ministre de l'Intérieur, Gaston Defferre, finit aussi par être mis au courant au printemps 1984, lorsque des hélicoptères affrétés par les Américains commencent, en de nombreuses occasions, à survoler les territoires potentiels d'implantation, cette activité insolite ne passant pas inaperçue, et imagine de son côté avoir le futur parc aux portes de Marseille.

Parallèlement, les négociateurs français commencent, en catimini, une négociation très serrée, alors même que Michael Eisner et Frank Wells fraîchement nommés à la direction de Disney, suite à une forte bataille boursière, sont intéressés par une implantation en Europe et ont commencé, fin 1984, à rediscuter sérieusement de l'idée d'un « Euro Disneyland ». Les chefs de la division de parc à thème de Disney, Dick Nunis et Jim Cora, leur ont alors présenté une liste de presque 1 200 endroits possibles en Europe.

Le projet devient public

Début 1985, les journaux français découvrent à leur tour le projet et le popularisent, alors que Carl G. Bongino, le vice-président de Walt Disney Productions est reçu par le Premier ministre, après avoir remis un dossier précisant les intentions de Disney et comprenant trois sites potentiels en France, un en Ardèche, un dans le Var et le dernier à l'Est de la Région parisienne. Les Français créent un groupe de travail informel, sans existence légale, comprenant une dizaine de personnes représentant en particulier l'État et la Région Île-de-France, où se situe le site de Marne-la-Vallée qui semble avoir le potentiel le plus important. La composition, à l'époque était secrète, mais parmi eux : Gérard Mestrallet de la banque Indosuez, Patrick Subremon du ministère du Tourisme, Jean-Noël Chapalut haut-fonctionnaire en charge des villes nouvelles, Michèle Dayries et le chef de cabinet du président RPR du Conseil régional d'Île-de-France, Michel Giraud.

De janvier à juin, les Français multiplient les voyages vers les États-Unis, mais sans beaucoup d'organisation, de plus ils n'arrivent pas à former une véritable équipe, l'individualisme traditionnel, alimenté par de nombreuses empoignades internes pour des questions financières et de sensibilités politiques différentes l'emporte. Les Américains en profitent pour faire monter la pression et exigent des engagements concrets.

Une bataille franco-espagnole

En mars 1985, après une première sélection, seuls deux sites espagnols et deux sites français sont conservés comme des candidats viables. Pendant ce temps, les Français qui s'entredéchirent notamment au sujet du financement du prolongement du RER jusqu'au futur parc, ne sont pas en mesure de s'engager concrètement plus avant dans le projet et tentent à tout prix de gagner du temps, mais les Américains voulaient arrêter les négociations au début de l'été 1985. En Espagne, les pouvoirs publics et la presse s'enthousiasment à l'idée de recevoir le futur parc et affirment haut et fort que Mickey préfère le sombréro au béret. Ils décident de multiplier les subventions afin d'attirer l'attention d’Oncle Picsou.

Face à cette surenchère des concurrents espagnols, les quatre principaux membres du groupe de travail décident de rétablir les négociations avec les responsables du projet chez Disney. L'un d'entre eux se rend en Californie, mais les Américains l'écoutent seulement dans un silence total et glacial. Les Espagnols sont alors certains de leur victoire. Mais, à force de persévérance et de persuasion, le négociateur français parvient à rétablir la négociation, les Américains appréciant son dynamisme. En juillet 1985, les Français se réorganisent et désormais un seul homme les représentera, il s'agit de Jean Peyrelevade, alors président de la Compagnie financière de Suez.

Le négociateur français parvient à faire repousser jusqu'à fin septembre le délai consenti par Disney pour présenter une proposition financière solide. Dès lors, les Français, mettant de côté leurs sensibilités politiques, font désormais front commun et progressent à coups de concessions, mais cette fois même trop rapides. Michel Giraud, président de la Région Île-de-France, donne un sérieux coup de pouce en faveur du prolongement du RER, et le gouvernement français accorde des bonifications pour des crédits à 9,75 % — à l'époque l'inflation était très élevée — et promet des allègements fiscaux. Mais dans la précipitation, à cause de fuites, des informations importantes se retrouvent catastrophiquement dans la presse, en pleine négociation, comme par exemple celle sur la surface de 16 km² (1 600 ha) que la France serait disposée à donner sur les 24 qu'ils recherchent.

En octobre, les propositions françaises sont cette fois solides et la visite du responsable des achats de Disney à Rungis, afin de s'assurer que la région a les capacités de nourrir sans difficultés logistiques, dix millions de visiteurs, marque la fin des négociations. Il repart convaincu, et le , huit cadres de Disney arrivent à Paris, dont Dick Nunis, le directeur de la division « Parc d'attractions » et Jim Cora, le principal responsable des négociations.

Les sites en Espagne avaient pour eux l'avantage du climat et de la proximité de la Méditerranée. Mais l'emplacement proche d'Alicante fut abandonné lorsqu'on constata qu'il y soufflait des forts vents tous les ans pendant plusieurs semaines. De même, le site français proche de Toulon fut rejeté à cause de la géologie de son sous-sol, trop dur. Enfin, Barcelone ne fut pas retenue à cause de sa situation européenne trop excentrée, attirante l'été pour les vacances mais trop peu l'hiver — les menaces terroristes de l'ETA contribuèrent aussi à l'écarter de la liste. Port Aventura s'y installa toutefois par la suite ; Universal acheta ce parc pour le nommer Universal Mediterrannea puis le revendit.

Une bataille jusqu'aux derniers jours

Les Français sont satisfaits du travail accompli et pensent que les derniers points de détail n'empêcheront pas la signature définitive du fabuleux contrat avant Noël. Mais, dès le lendemain de leur arrivée, le vendredi 13 décembre, les Américains réclament une rallonge financière de la part du département de Seine-et-Marne, et le président du Conseil général, Paul Séramy, ardent défenseur du projet, donne son accord pour mettre quelques dizaines de millions de francs supplémentaires, surtout lorsque les Français découvrent que le Président de Disney, Michael Eisner, était toujours en train de négocier directement avec les Espagnols. Ce dernier arrive à Paris, et le 18 décembre, il signe le protocole d'accord avec le gouvernement français et la région Île-de-France pour la réalisation d'un parc Disneyland à Marne-la-Vallée; l'accord définitif devant être conclu initialement avant les élections législatives de mars 1986.

Un projet d'envergure

La société américaine a su habilement faire jouer la concurrence entre les sites afin d'obtenir des pouvoirs public des concessions que d'aucuns jugèrent exorbitantes. Le 12 mars 1987, Robert Fitzpatrick est nommé président d'Euro Disneyland[5]. Mais ce n'est que le , que l'État français signe un contrat de 30 ans pour le développement du complexe d'Euro Disney Resort, les travaux peuvent débuter. C'est ainsi que le nouveau parc Disney vit le jour à Marne-la-Vallée, à moins de 40 minutes de Paris en RER, sur les communes de Bailly-Romainvilliers, Chessy, Coupvray, Magny-le-Hongre et Serris.

Selon le projet final, le parc devait atteindre 1 800 hectares en l'an 2000 dont une faible partie pour le parc d'attractions proprement dit, le reste devant recevoir, des bureaux, un théâtre, des centres culturels commerciaux et sportifs. Le montant de l'investissement initial prévu était de 15 milliards de francs (soit 2,3 milliards d'euros) plus 5 milliards de francs pour les infrastructures (routes, RER, etc.). Une deuxième tranche est envisagée dès cette époque. Le chantier devrait employer près de 10 000 personnes, et à son ouverture, le parc devrait employer 23 000 personnes en permanence et 5 000 autres en temporaire. Les activités annexes et périphériques devraient à terme générer, selon les prévisions les plus optimistes des experts, la création de près de 100 000 emplois.

Le 5 décembre 1990, un espace temporaire de présentation ouvre au sud du site, l'Espace Euro Disney[6].

Depuis sa première ouverture

Le complexe est grand et comprend en plus des hôtels et un centre de divertissements, Disney Village.

Problèmes financiers

Le 1er octobre 1994, la dénomination Disneyland Paris a été choisie pour identifier le complexe bien qu'elle soit identique au nom du parc à thème Parc Disneyland.

Le 29 septembre 1999, Euro Disney SCA annonce le projet d'un second parc au sein du complexe pour le printemps 2002, des studios Disney[7].

Ouverture du second parc

Le 1er janvier 2002, en prévision de l'ouverture d'un second parc, le complexe se rebaptise Disneyland Resort Paris. Le premier parc à thème fut renommé Disneyland Park.

Depuis le , le resort est complété par un deuxième parc à thèmes, le Parc Walt Disney Studios. Situé au sud du premier parc, le long de la ligne de RER, ce parc comporte 13 attractions et est basé sur la visite et la découverte des coulisses du cinéma, des dessins-animés et de la télévision. Il est appelé à connaître de nouveaux agrandissements dans le futur et ce depuis 2007.

Retour à la croissance avec le 15e anniversaire

En 2007, le chiffre d'affaire s'établissait à 1,22 milliard d'euros, avec une hausse de 12 %[8]

Le 12 février 2007, Pierre & Vacances et Euro Disney SCA annoncent la création d'une filiale commune pour le projet de Villages Nature. C'est un projet d'un milliard d'euros (annoncé dès 2003) qui comprend 7000 appartements répartis dans 4 villages thématiques. Ces villages seront situés à cheval sur les terrains de Disneyland Paris et des communes de Bailly-Romainvilliers, Coutevroult et Villeneuve-le-Comte. Huit mois plus tard, le 12 novembre 2007, la presse indique que la décision de création par les deux groupes d'un « Village nature » est imminente[9].

Le , la SNCF annonce un partenariat avec Disneyland Paris pour l'animation des espaces familiaux au sein des TGV[10].

Le , Disney annonce avoir ouvert sa billetterie aux agences Selectour en avant-première, l'offre baptisée Pluto2 et qui permet d'offrir par l'intermédiaire d'agences de voyages une gamme plus étendue de billets pour les différents éléments du complexe, doit être étendue à d'autres agences à partir du 1er juin[11].

Le 20 mai 2009, dans le rapport annuel d'Euro Disney SCA, le responsable du service médical du complexe évoque une dégradation de la santé des employés[12].

Analyse économique et touristique

Données opérationnelles

Données opérationnelles d'Euro Disney SCA
Année Fréquentation des parcs à thèmes (en millions) Dépense moyenne par visiteur (en euros) Taux d'occupation des hôtels Dépense moyenne par chambre (en euros)
1997[13] 12,6 39,0 78,0 % 158,84
1998[13] 12,5 39,3 80,9 % 173,78
1999[13] 12,5 40,7 82,6 % 177,28
2000[14] 12,0 42,2 82,9 % 183,00
2001[14] 12,2 43,1 86,0 % 186,30
2002[15] 13,1 40,1 88,2 % 175,10
2003[15] 12,4 40,7 85,1 % 183,50
2004[16] 12,4 42,7 80,5 % 186,60
2005[16] 12,3 44,3 80,7 % 179,10
2006[17] 12,8 44,8 83,5 % 179,50
2007[17] 14,5 45,0 89,3 % 197,90
2008[17] 15,3 46,3 90,9 % 211,40
2009[18] 15,4 44,2 87,3 % 201,24

Une aventure difficile et critiquée

Le parc, ouvert sous le nom d'Euro Disneyland (Euro Disney Resort étant le nom du resort dans son ensemble) avant d'être rebaptisé d'un nom jugé plus « prestigieux », a connu des débuts difficiles, avec une fréquentation qui n'était pas à la hauteur des espérances. Au fil des années, malgré un lent redressement de l'affluence, les dettes importantes accumulées par le groupe font même craindre pour la pérennité du parc. Cependant, la solidité financière de la maison mère parvient à convaincre les banques de donner leur appui en 2004. Ces dernières années (dans un contexte économique difficile il est vrai), le nombre de visiteurs est resté en deçà des attentes de ses promoteurs – notamment pour ce qui concerne les dernières ouvertures qui peinent à trouver un public. Le site a accueilli 15,3 millions de visiteurs en 2008, soit une progression de 6 % par rapport à 2007[19].

Parmi les critiques les plus violentes, le parc a notamment été qualifié par Ariane Mnouchkine de « Tchernobyl culturel »[20]. Il s'agit de l'expression extrême d'une critique multiforme qui a été exprimée et relayée par différents essayistes et philosophes comme Umberto Eco, Jean Baudrillard ou Denis Lacorne. Pour Marc Augé « Disneyland c'est le monde d'aujourd'hui, dans ce qu'il a de pire et de meilleur : l'expérience du vide et de la liberté »[21],[22].

Côté public, l'Union fédérale des consommateurs - Que choisir, à partir d'une enquête satisfaction « parc de loisirs » lancée auprès de ses lecteurs début 2008, a publié un taux de satisfaction global de 78,3 %, ce qui place le complexe Disney en sixième position derrière, entre autres, le Parc Astérix et le Futuroscope[23]. D'après cette étude, les points faibles (moins de 70 % de satisfaits) du complexe sont le parking payant (5 de la sélection étant gratuits), l'attente, la restauration, les boutiques (choix et prix) et le rapport qualité/prix, soit cinq points sur les quatorze comparés.

Un symbole ambigu

La création du parc en 1992 – et son annonce quelques années plus tôt – avait suscité beaucoup d'espérances dans une France touchée par le chômage. Mais peu à peu, il est devenu le symbole, pour l'opinion publique, du management à l'américaine, étant souvent assimilé aux conditions de travail difficiles, à la précarité, aux faibles salaires et à un dialogue social qui laisserait à désirer. En 1998, le parc a d'ailleurs connu une de ses premières grèves d'importance. Le resort reste néanmoins depuis son ouverture la première destination touristique d'Europe, avec une moyenne de 12 millions de visiteurs par an.

Voir les chiffres communiqués par Euro Disney SCA.

Critiques sur les termes de l'accord

Parmi les principales critiques sur les termes de l'accord entre l'État français et Disney, on peut citer[24]:

Le coût pour l'État

Il s'est élevé à :

  • un milliard de FRF pour la prise en charge des infrastructures périphériques jugées nécessaires par Disney ;
  • un milliard de FRF pour la gare du RER. Si la fréquentation ne répond pas aux prévisions, Disney s'engage uniquement à verser une indemnité destinée à financer la promotion du parc(!) ;
  • un milliard de FRF de subvention indirecte sous forme de baisse sur le taux du prêt consenti par la Caisse de dépôts et consignations.

Cependant, ces subventions à l'implantation ont été amorties en quelques années seulement grâce aux rentrées de TVA que le parc d'attraction a générées, notamment du fait de visiteurs étrangers.

La remise en cause du droit public

Un statut juridique particulier a été accordé au parc : la convention liant la France à Disney prévoit que, en cas de litige entre les parties, les tribunaux administratifs ne seront pas compétents. Les Américains estimaient que le Conseil d'État étant une structure étatique, il ne pourrait pas être indépendant et serait à la fois juge et partie. Il a donc été convenu que, dans ce cas, une procédure d'arbitrage international serait mise en place, comme si la France et Euro Disney étaient des entités de même rang. Il a donc fallu voter un texte particulier en ce sens. C'est la remise en cause a priori d'un des fondements du droit public français (et européen) : l'indépendance de la magistrature.

Voir aussi

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Articles connexes

Livres

  • Alain Littaye et Didier Ghez - Disneyland Paris : De l'esquisse à la création - Nouveau Millénaire (2002)
  • Sébastien Roffat - Disney et la France : les 20 ans d'Euro Disneyland - L'Harmattan (2007) cellulo.net site de S. Roffat

Liens externes

Notes et références

Le complexe est abrégé en DRP pour le site www.drpbusiness.com, un site officiel d'Euro Disney SCA et DLRP pour la grande majorité de sites de fans, à l'image des autres complexes de Disney qui incluent le L de Land.

  • SNC signifie Société en Nom Collectif.
  • « DisneyLand Resort Paris »
  1. Euro Disney SCA est une Société en Commandite par Action, propriétaire d'Euro Disney SA (Société Anonyme) et de 82 % d'Euro Disney Associés, les sociétés gérant et exploitant le domaine.
  2. Exercice 2009
  3. Rapport Financier Semestriel 2009 p 14
    « Euro Disney S.C.A. (la "Société"), ses filiales détenues et contrôlées (le "Groupe Contrôlé Juridiquement") et les sociétés de financement consolidées (globalement le "Groupe") ont commencé l'exploitation commerciale de Disneyland® Paris (le "Site") le 12 avril 1992, jour de l'ouverture officielle. »
  4. Bien que la majorité du public fait référence au parc comme « Parc Disneyland », étant donné qu'il est le parc historique du groupe, le nom officiel est « Disneyland Park » ou « Parc Disneyland ».
  5. « Disney in Europe », sur www.nytimes.com, The New York Times, (consulté le )
  6. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia p 191
  7. (en) Walt Disney Company, « Disney Factbook 1999 - year in Review », (consulté le ), p. 5
  8. Euro Disney S.C.A. - Résultats de l'exercice 2007
  9. Vers un accord entre EuroDisney et Pierre et Vacances, « latribune.fr », consulté le 1er février 2010.
  10. (fr) SNCF : les familles priées de faire wagon à part
  11. (fr) Disney ouvre sa billetterie en avant-première aux agences Selectour
  12. Disney épinglé par la médecine du travail
  13. a b et c Euro Disney SCA - Panorama 1999 p5
  14. a et b Rapports Annuels 2001 p 37
  15. a et b Résultat Annuels 2003
  16. a et b Résultat Annuels 2005
  17. a b et c Exercice 2008
  18. Exercice 2009, p.32
  19. Seine et Marne Magazine (Journal du Conseil Général), no 47, juin 2009, p17.
  20. Propos tenu lors d'une conversation avec Robert Fitzpatrick, alors PDG d'Euro Disney SCA et relaté dans l'article « Robert contre Fitzpatrick » de Michel Boué paru le 10 avril 1992 dans L'Humanité.
  21. Marc Augé, Un ethnologue à Euro Disneyland, Le Monde diplomatique. Août 1992.
  22. Auteurs cités par Sébastien Roffat, Disney et la France : Les vingt ans d'Euro Disneyland, L'Harmattan, 2007, p. 131-133.
  23. Que Choisir, n°461, juillet-août 2008, p. 44-45.
  24. Yves Eudes, A Eurodisney, les cadeaux de la France, Le Monde diplomatique. Août 1992.