Dmitri Rybolovlev

Dmitri Rybolovlev

Dmitri Rybolovlev en 2012.

Fonction

Président AS Monaco FC
depuis le 23 décembre 2011
Étienne Franzi

Biographie

Naissance	22 novembre 1966 Perm ( URSS)
Nom dans la langue maternelle	Дмитрий Евгеньевич Рыболовлев
Nationalité	Russie Chypre (passeport)
Domicile	Monte-Carlo
Formation	Université d'État de médecine de Perm (jusqu'en 1990)
Activités	Homme d'affaires, entrepreneur, banquier, actionnaire, collectionneur d'œuvres d'art
Famille	Divorcé, 2 filles
Enfant	Ekaterina Rybolovleva

Autres informations

A travaillé pour	Uralkali
Sport	Football
Distinction	Ordre Saint-Séraphin de Sarov (2010)

Dmitri Evguenievitch Rybolovlev (en russe : Дмитрий Евгеньевич Рыболовлев, transcription anglaise : Dmitry Yevgenyevich Rybolovlev), né le 22 novembre 1966 à Perm (Russie), est un homme d'affaires russe.

Médecin de formation, Rybolovlev bâtit sa fortune au début des années 1990 en rachetant des parts d'entreprises étatiques, principalement dans la région de Perm et en s'associant avec des figures locales de la politique et du crime organisé.

Il possédait jusqu'en 2010, 65 % d'Uralkali, un des plus grands producteurs d'engrais potassique du monde.

Résident monégasque, Rybolovlev est l'actionnaire majoritaire et le président de l'AS Monaco dont il détient 66,67 % depuis décembre 2011.

En mai 2014, il est impliqué dans "le divorce du siècle", qui se conclut par un accord amiable.

En 2019, il est classé 242^e homme le plus riche du monde avec une fortune de 6,8 milliards de dollars.

Biographie

Études

Dmitri Rybolovlev est né en 1966. Fils de médecin, il est fasciné dès l'âge de 12 ans par Le Financier, une nouvelle de Theodore Dreiser qui décrit la vie d’un homme d’affaires ayant fait fortune à Philadelphie comme vendeur de savons bon marché. Il obtient son diplôme en cardiologie à l’Institut Médical de Perm en 1990 et fait ses débuts à l'hôpital comme urgentiste réanimateur cardiaque .

Débuts dans la médecine

De 1991 à 1993, Dmitri Rybolovlev est directeur de l'entreprise médicale « Magnetics », qu'il fonde avec son père, Yevgeny Rybolovlev, et qui est spécialisée dans l'usage de la magnétothérapie selon la méthode développée par ce dernier. Magnetics s’occupe alors du suivi et du traitement médical des employés d’entreprises locales. Yevgeny Rybolovlev est en charge des aspects scientifiques et médicaux tandis que Dmitri Rybolovlev est en charge de l’administratif et du commercial. L’instabilité économique et monétaire des années 1990 en Russie incite Magnetics (comme de nombreuses entreprises au même moment) à accepter le troc comme moyen de paiement pour ses services. Les objets issus du troc étaient alors revendus, conduisant parfois à ce que le chiffre d’affaires issu du troc soit supérieur à celui issu de leur activité principale : d’après le magazine Forbes, Dmitri Rybolovlev aurait remporté son premier million de dollars de cette manière.

Il développe alors un intérêt pour les titres de marchés émergents. Rybolovlev se rend à Moscou en 1992, où il suit une formation de courtier. Il y obtient un certificat du Ministère des Finances de Russie lui permettant d’effectuer des opérations sur titre. À la suite de ce diplôme, Dmitri Rybolovlev crée un logiciel pour tenir à jour des registres d’actionnaires à Perm.

De retour à Perm il fonde une société d’investissement avec plusieurs partenaires. La société procède à d’importants rachats des parts d’entreprise distribuées aux salariés sous forme de bons d’échange dans le cadre des privatisations de l’économie russe dans les années 1990. En 1994 les associés fondent une banque, Credit FD, qui devient un partenaire de nombreuses entreprises de la région. Dmitri Rybolovlev devient président du conseil d'administration de Credit FD. Le poids de la banque se renforce au fur et à mesure qu’elle devient un important partenaire des entreprises industrielles de Perm.

Entrepreneuriat : le développement d'Uralkali

Consolidation des actifs

En 1994, Rybolovlev vend une partie de ses actions et concentre ses investissements dans des entreprises produisant des engrais potassiques, notamment Uralkali, qui est l'un des plus grands producteurs au monde d'engrais potassique. En outre, il achète des actions Uralkali sur le marché. En 1994, Rybolovlev rejoint le conseil d’administration d’Uralkali et le préside deux ans plus tard. En 1995, à 29 ans, il en devient président du conseil d'administration. En 2000, il prend le contrôle de la société, ayant acquis plus de 50% des actions. Rybolovlev consacrera les 15 années suivantes au développement d'Uralkali, principal producteur russe de potasse, qui produit 10 % des engrais potassiques dans le monde : la majorité est exportée, principalement en Chine, en Inde et au Brésil.

Assassinat de Panteleimonov

Dans les années 1990, l’homme d’affaires doit composer avec une forte opposition de la part de ses concurrents durant la prise de contrôle d’Uralkali. Au mois de mai 1996, Rybolovlev est arrêté dans le cadre de l'affaire de l’assassinat de son partenaire Eugene Panteleimonov, directeur général de l'AO Neftekhimik Perm (société dont Rybolovlev possédait 40 % des parts). L'acte d'accusation officiel le décrit comme le commanditaire de l'assassinat, s'étant lui-même procuré illégalement "2 pistolets [...] de calibre 7,62 mm" qu'il aurait ensuite livrés aux tueurs. Il passe onze mois détenu en prévention puis, défendu par l'avocat Andrey Pokhmelkin, frère du député Vladimir Pokhmelkin, représentant de la région de Perm à la Douma, il est finalement reconnu non coupable par le tribunal en 1998. Les responsables du meurtre sont quant à eux condamnés à des peines d'emprisonnement.

La presse a rapporté que peu de temps avant le meurtre, Rybolovlev avait proposé à Panteleimonov une protection, refusée par ce dernier. Les journaux Forbes, Kommersant et Vedomosti, ont suggéré que l'affaire Rybolovlev avait probablement été montée contre lui. 

La veuve de Panteleimonov, responsable marketing de l’entreprise dirigé par son mari, a affirmé que les relations entre ce dernier et Rybolovlev étaient très bonnes. Elle a également affirmé que la nomination de son mari à la direction générale de l’entreprise avait été faite suite à la recommandation de Rybolovlev.

À la suite de cette histoire, Dmitri Rybolovlev décide de déplacer sa famille en Suisse pour des raisons de sécurité, alors que lui-même continue à travailler et à gérer Uralkali en Russie.

Développement d'Uralkali

En 2000, Rybolovlev effectue plusieurs changements à la tête d’Uralkali afin d’accroître la productivité. La capacité de production d’Uralkali est multipliée par 2,5 entre 2000 et 2007. Les prix de vente de la potasse sont aussi réexaminés. Rybolovlev négocie avec les entreprises d’état chinoises afin d’obtenir une revalorisation des prix d’achat. Après plusieurs mois de négociations difficiles, incluant un arrêt de l’exportation de la potasse, les partenaires chinois acceptent d’augmenter leur prix d’achat.

Durant cette période, Uralkali poursuit son développement :

• En trois ans (2002-2005), la production de potassium augmente de 30%, en passant de 4 millions à 5,3 millions de tonnes.

• En 2002, le centre de transport d’Uralkali, le Baltic Bulk Terminal, est construit. C’est un complexe de transbordement universel de haute technologie destiné au transbordement des engrais minéraux qui améliore les capacités logistiques de la société.

En 2005, à l’initiative de Rybolovlev, une alliance commerciale entre les entreprises Uralkali et le biélorusse Belaruskali, est scellée. L’alliance aboutie à la création de Belarusian Potash Co (BPC), une société mixte de commercialisation de la potasse. Le fonctionnement de la nouvelle structure commerciale entraîne une augmentation des prix de la potasse sur le marché mondial, passant en moyenne de 120-140 dollars la tonne en 2005 à 625 dollars la tonne en 2008.

Les indicateurs opérationnels et financiers ainsi que la conjoncture favorable du marché font qu’Uralkali attire de nombreux investisseurs dont certains des plus grands fonds d’investissement internationaux.

En 2007, la société procède à une IPO à la bourse de Londres. C’est l'une des plus réussies de l'histoire des entreprises russes. Dmitri Rybolovlev gagne près d'un milliard de dollars pour la vente de 14,38% des actions d'Uralkali.

Après son entrée en bourse à Londres, l’action de la société prend 300 % en huit mois avec l’explosion du cours de la potasse. Rybolovlev fait son entrée dans les 100 plus grosses fortunes du monde en 2007.

Catastrophe de 2006

En 2006, une importante mine d’Uralkali à Berezniki est inondée, consécutivement à l'écoulement d'une source d'eau douce dans la mine, ayant entraîné la dissolution des murs et piliers de sel. 50 millions de tonnes de potassium sont perdues, et de nombreuses centrales électriques sont mises hors service.

Cet effondrement freine la croissance de l’entreprise et engendre un véritable désastre écologique ainsi que des milliers de déplacés. La catastrophe aurait été en grande partie causée par le fait que la ville de Berezniki était bâtie directement sur la mine, héritage de la période soviétique. Uralkali n'aurait pas non plus pris toutes les mesures nécessaires pour combler les gouffres formés lors de l'extraction de potasse, ce qui aurait à terme participé à l'effrondrement de la mine. Selon « Inaïa Gazeta », un journal local, Rybolovlev aurait ainsi pratiquement diminué de moitié le coefficient de remplissage des gouffres pour réaliser des économies.

Après différentes tentatives pour sauver la mine, et face aux risques, Rybolovlev décide de fermer la mine. La mine est alors entièrement inondée, des glissements de terrains ont lieu en sous-sol et des équipements miniers d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars sont perdus. Près de 50 millions de tonnes de potassium se situent dans des caveaux désaffectés. De nombreuses centrales électriques sont mises hors service, mais il n’y a aucune perte humaine.

La commission d'enquête de Rostechnadzor, du ministère des Situations d'urgence et du ministère des Richesses naturelles, supervisée par Yuri Trutnev, allié politique et partenaire de Rybolovlev, exonère Uralkali et conclut à une « catastrophe naturelle inévitable dont les causes de l’accident sont géologiques. Selon une enquête du journal russe d'opposition Novaïa Gazeta, le rapport de la commission d'enquête a été écrit en partie par OAO Galurgia, une structure affiliée à OAO Uralkali, et donc à Rybolovlev.

Le ministre des Situations d'urgence, Sergei Shoigu, déclare que « la situation que nous connaissons aujourd'hui s'accumule depuis des décennies. Il y a des erreurs ici, y compris du temps de la guerre, quand il y avait des travaux très actifs et peut-être pas très prudents ».

À la suite de l’accident, un affaissement de terrain a eu lieu dans la ville de Berezniki. Certains médias ont accusé Uralkali d’avoir trop peu financé le remplissage des gouffres des mines. L’entreprise récuse ces accusations et publie des documents attestant de son implication à ces fins.

Lorsque Rybolovlev est devenu actionnaire d’Uralkali, la société s’est activement engagée à combler les gouffres des mines. En 2005, 70% du financement était effectué par Uralkali, les 30% restants provenant de la région et des municipalités.

En 2008, le gouvernement russe, par la voix de Igor Setchine et sous la direction de son chef Vladimir Poutine, rouvre le dossier et lance une nouvelle enquête sur les causes de l'accident d'Uralkali. Il réclame une amende très importante, susceptible de mettre en péril l'entreprise. En décembre 2008, au terme d'un accord avec l'Etat russe, Uralkali s’engage à verser 218 millions de dollars au gouvernement russe à titre de compensation pour les coûts engendrés par l'effondrement de la mine.

En février 2009, la société signe un accord avec le ministère des Ressources naturelles et annonce le paiement de 71,8 millions de dollars supplémentaires à la région de Perm.

L'argent a été affecté à la construction d'une zone résidentielle comprenant une polyclinique et une école maternelle  pour les personnes vivant avant à proximité de la zone de l'accident, ainsi qu'à la construction d'une voie de contournement permettant d’éviter le gisement de potassium des zones de Verkhnekamsk.

Conséquences écologiques

En avril 2010, Roman Poukalov, directeur de l'organisation écologique russe "la Patrouille verte", constatant au passage l'extrême pollution de la rivière Kama et des petites rivières dans la région de Berezniki, déclare lors d'une conférence de presse en avril 2010 qu'après avoir analysé des eaux de la Région de Perm, il apparaissait que les eaux usées d'Uralkali dépassaient de 1850 fois les concentrations maximales admises pour les substances organiques dans les réservoirs de pêche. Selon une enquête de Novaïa Gazeta, Les dépenses d'Uralkali pour la protection de l'environnement entre 2001 et 2009 auraient été particulièrement basses : en 2001, l'entreprise a versé à cet effet seulement 700 000 dollars, contre près de 40 millions en 2011, après le départ de Rybolovlev.

Vente d'Uralkali

En 2010, en plein divorce, Rybolovlev vend 53 % du capital à un groupe d'investisseurs russes : Kaliha Finance Limited (détenu en parti par Suleyman Kerimov, un proche du Kremlin qui souhaite réunir les entreprises productrices de potassium pour rivaliser avec les États-Unis), Aerellia Investments (dont Alexandre Nesis détient 15 %) et Becounioco Holdings Limited (dont Filaret Gatchev est actionnaire). Les trois partenaires (auxquels des ambitions monopolitiques sont attribuées) se sont vu prêter 3 milliards de dollars par la banque étatique VTB. L'opération rapporte 5,3 milliards de dollars à Rybolovlev, sans compter la vente de 10 % des actions du groupe aurifère Polyus Gold et de 20 % de Silvinit.

Installation et investissements en Europe

Dès 2005, Dmitri Rybolovlev transfère l'essentiel de ses actifs dans des paradis fiscaux, dont au moins deux trusts chypriotes répondant aux noms de Aries et Virgo. D'après L'Express, « le premier contrôle Odella Resources, une société enregistrée aux Îles Vierges britanniques. Par son intermédiaire, le patron de l'ASM [acquiert] en septembre 2010 9,7 % du capital de Bank of Cyprus [la plus grande banque chypriote], pour un montant de 223 millions d'euros ». Cet investissement fait de lui l'investisseur russe le plus important dans le secteur bancaire chypriote. Par ailleurs, il fait rénover la cathédrale orthodoxe de Limassol (pour 17,5 millions d’euros) ainsi que d’autres édifices religieux de l’île. L’année de la réouverture de la cathédrale, il obtient le passeport chypriote, faisant de lui un citoyen de l’Union européenne.

Suite à la profonde récession du pays, le 25 mars 2013, l'Eurogroupe décide avec le gouvernement de Chypre que la Bank of Cyprus reprendra les restes de la Laiki Bank. Pour financer l'opération et sauver Bank of Cyprus de la faillite, il est également décidé que les comptes de plus de 100 000 € subiraient une décote sur leurs actifs d'environ 50 %, ce qui anéantit la majorité de la participation de Rybolovlev et met fin à son implication dans la banque avec une perte de 600 millions de dollars.

Acquisition de l’AS Monaco

Dmitri Rybolovlev s’intéresse au football à la suite d’un séjour à Londres en 2004 durant lequel il a assisté à un match de Chelsea au stade Stamford Bridge.

Après avoir tenté d'investir dans les clubs du Dynamo Minsk et de Manchester United, Rybolovlev, après une première approche infructueuse en avril 2011, devient actionnaire majoritaire de l'AS Monaco le 23 décembre 2011 avec 66 % du club (laissant les autres parts au Prince Albert II de Monaco), président du conseil d'administration et président du club. L'opération est réalisée par le biais de la société Monaco Sport Investment (MSI), qui appartient à un trust établi à Chypre et est domicilié au siège de Rigmora holdings Ltd, le family office du propriétaire de l'ASM. Elle lui coûte un euro symbolique et se trouve facilitée par Willy de Bruyn, qui intègre également le conseil d’administration du club, ainsi que Jean-Marc Goiran, agent sportif et ami du prince. D'après Willy De Bruyn, « la Principauté ne souhaitait plus financer totalement le club ».

L'Équipe magazine et le Journal du dimanche ont suggéré que Rybolovlev cherchait, en échange de son investissement, à obtenir un passeport monégasque pour se prémunir juridiquement, et ce par l'entremise du Prince Albert II. Cette interprétation est corroborée par le journaliste John Elmer. Clément Guillou, journaliste pour Rue89, émet l'hypothèse que Dmitri Rybolovlev cherche ainsi à « mieux protéger ses actifs dans l’éventualité où les verrous chypriotes ne résistaient pas à l’armée d’avocats de son ex-femme ». Pour Pierre Demoux, journaliste aux Échos, davantage qu'une protection, ce passeport « revêtirait un caractère de prestige, une entrée dans un club fermé ». Néanmoins, le prince Albert II refuserait de lui accorder le passeport monégasque afin de réhabiliter l'image de la principauté, accusée d'être un paradis fiscal ; la réticence de « certains clans influents sur le Rocher » est également évoquée.

Au moment de l’acquisition par Rybolovlev, la situation du club était extrêmement difficile. Pour la première fois en 35 ans, l’AS Monaco était au bord de la relégation en National et se trouvait alors dans la zone rouge mais le club s’est maintenu par miracle en Ligue 2 à la suite des investissements et du recrutement initié à l’intersaison 2011-2012. Durant ce mercato hivernal, neuf nouveaux joueurs sont venus au club, dont Nabil Dirar, Ibrahima Touré et Daniel Subasić.

L'AS Monaco est alors au bord de la relégation en National ; sauvé dans un premier temps par des investissements effectués à l'inter-saison 2011-2012, le club devient champion de Ligue 2 en 2012-2013. Le nouveau propriétaire russe décide de réorganiser en intégralité l’équipe de Monaco autant sur le terrain que dans l’administration avec, notamment, l’arrivée de Tor-Kristian Karlsen au poste de Directeur Général du club et le retour de Jean-Louis Campora pour le conseiller. Il investit dans le club plusieurs dizaines de millions d’euros et fait signer, entre autres, Claudio Ranieri au poste d’entraîneur et divers joueurs internationaux comme Carl Medjani, Lucas Ocampos pour environ 11 millions d’euros, ou encore Andrea Raggi.

La remontée de Monaco en première division est compliquée, pour des raisons fiscales, par la LFP. La fiscalité monégasque étant moins élevée que la française, la LFP demande à ce que l’ASM FC s’enregistre auprès du fisc hexagonal afin de maintenir le fairplay financier au sein de la compétition. Rybolovlev ayant refusé de réviser l’enregistrement fiscal du club ; la remontée du club en Ligue 1 est annulée. Rybolovlev rencontre alors personnellement les dirigeants des clubs de première division arguant que l’ASM FC est un vivier prometteur pour l’ensemble du championnat mais aussi pour l’équipe de France. Un compromis est trouvé, Monaco peut effectuer sa remontée en Ligue 1 contre un versement de 50 millions d’euros. En 2015, le Conseil d’état annule cette obligation.

Rybolovlev a fixé des objectifs ambitieux pour le club : retrouver la tête de la Ligue 1 et s’imposer à nouveau au niveau européen.

Dmitri Rybolovlev

Durant le mercato estival 2013, Monaco fait l'acquisition de deux nouveaux joueurs en provenance du FC Porto (James Rodríguez et João Moutinho) contre 70 millions d'euros (primes comprises). Peu de temps après, les signatures de Ricardo Carvalho en provenance du Real Madrid et Radamel Falcao, le joueur de l’Atletico Madrid, sont officialisées par le club de la principauté. Ce dernier devient le joueur le plus cher de l'histoire du championnat de France, avant d'être détrôné par Edinson Cavani, transféré au Paris Saint-Germain. L'ASM fait également revenir en Ligue 1 les deux internationaux français Éric Abidal et Jérémy Toulalan. Du côté de l'encadrement, Rybolovlev mène peu à peu une « campagne de russification » : au début de la saison 2013-2014, les directeurs exécutif, administratif et sportif sont désormais des compatriotes du président ; issus du monde des affaires, ils découvrent l'univers du football. Vadim Vasilyev est notamment promu vice-président du club, en remplacement de Jean-Louis Campora. Ce choix de Rybolovlev s’est révélé judicieux, Vadim Vasilyev devenant rapidement l’un des meilleurs dirigeants de club de football du continent selon le classement publié par le journal L'Équipe. Le club termine finalement à la deuxième place du classement, se qualifiant ainsi pour la Ligue des champions. Dmitri Rybolovlev décide cependant de limiter ses investissements pour des raisons personnelles. Les milieux professionnels considèrent que Dmitri Rybolovlev aurait abandonné le projet monégasque. Par ailleurs, l'AS Monaco est sous enquête de l'UEFA dans le cadre du fair-play financier.

En conséquence, Rybolovlev doit limiter ses investissements dans le club en 2014. Monaco paye alors une amende de 3 millions d'euros et une autre, provisoire, de plus 10 millions. Le paiement de la totalité du montant dépendant de la capacité du club à s’acquitter de ces obligations : les pertes ne devraient pas dépasser 15 millions d'euros en 2015 et 2016 et, en 2017, les finances du club devaient être à l’équilibre. Afin de respecter le règlement de la LFP, Rybolovlev a dû réorienter la stratégie du club. Au lieu de joueurs expérimentés et couteux, le club a commencé à attirer de jeunes joueurs prometteurs, avantageusement revendables durant les mercatos ultérieurs. Cette stratégie s’est révélée payante à court terme, Monaco étant devenu l'un des clubs les plus rentables pour les transferts. C’est une source importante de revenus pour le club, la vente des billets ne pouvant assurant de grande rentrée d’argent, la capacité du stade Louis II n’étant que de 18 500 places.

En septembre 2014, après avoir dépensé 230 millions d'euros sur le marché des transferts depuis l'arrivée de Dmitri Rybolovlev, l'AS Monaco se sépare de cinq titulaires, dont Radamel Falcao et James Rodríguez, pour plus de 110 millions, et Claudio Ranieri est remplacé au poste d'entraîneur par Leonardo Jardim. Une nouvelle dynamique s’installe dans le jeu de l’équipe. Depuis l'arrivée de Dmitri Rybolovlev, l'agent de joueurs portugais Jorge Mendes joue un rôle important dans les transferts du club, notamment du fait de sa proximité avec Luis Campos, conseiller à la vice-présidence puis directeur technique du club. Pour Libération, « Rybolovlev a obtenu grâce [à Jorge Mendes] ce qu’il voulait : une place à la table des puissants ».

L’équipe enchaine les très bonnes performances. Après avoir battu Arsenal, elle se hisse en quart de finale de la Ligue des champions.

En 2017, après avoir battu Saint-Étienne 2-0, l'AS Monaco est sacré champion de France de Ligue 1, et le club atteint également la demi-finale de la Ligue des Champions. C'est une saison exceptionnelle pour le club. L’équipe de Radamel Falcao, Bernardo Silva, Thomas Lemar et Kylian Mbappé, réalise une très belle performance : une série de 11 victoires, le plus grand nombre de buts inscrits en une saison de Ligue 1, et remporte son premier championnat de France depuis 2000. Le club atteint également les demi-finales de la Ligue des Champions, une première pour un club de Ligue 1 depuis l’Olympique Lyonnais en 2010. La bonne gestion du club est appréciée par le Prince Albert II.

La même année, le club annonce un investissement de 50 millions d’euro pour lancer la construction d’un centre d’entraînement et de performances à la Turbie, prévu pour être l’un des plus modernes d’Europe. La construction est approuvée par la mairie de La Turbie en juillet 2018.

Le 31 mars 2018 Dmitri Rybolovlev apporte son soutien à la Fondation Flavien à travers le programme d'actions sociales existant dans le club de la principauté.

En mai 2018, Rybolovlev est présent au Stade Louis II lorsque que le club monte à nouveau sur le podium de la Ligue 1 pour la cinquième saison consécutive. C’est la seconde performance de ce type pour le club en plus de 90 ans. Il avait en effet été présent sur le podium tous les ans de 1988 à 1993.

En juillet 2018, Rybolovlev est présenté par la presse comme repreneur potentiel des parts de l’homme d’affaires Li Yonghong dans l’AC Milan, mais la transaction ne sera pas finalisée.

Pour la seconde année consécutive, l’ASM est désignée comme le club ayant la meilleure image de Ligue 1 par des experts de l’IPSOS et de la Première Ligue anglaise.

La saison 2018/2019 est marquée par une baisse de performance de l’équipe du fait du départ de grands joueurs au mercato précédent. Les nombreuses blessures n’ont pas permis de maintenir un effectif constant et régulier. L’équipe a compté jusqu’à 14 joueurs arrêtés pour des raisons médicales.

En octobre 2018,après une série de 10 matchs sans victoire, le club annonce le départ de Leonardo Jardim, et l’embauche de Thierry Henry comme entraîneur jusqu'en juin 2021. L’ancien joueur de Monaco et champion du monde 1998 n’a pas réussi à inverser la tendance du début de saison. Le club achève la phase de poule de la Ligue des Champions à la dernière place de son groupe. Depuis le début de la saison, des rumeurs sur la vente présumée du club par Rybolovlev ont fait leur apparition dans la presse, mais elles ont toutes été démenties.

Malgré les faibles résultats sportifs du début de la saison 2018-2019, le club continue à se développer. Au début du mois de janvier 2019, Rybolovlev assume la direction opérationnelle du club afin de mettre en application des mesures urgentes pour changer la situation. Le 16 janvier 2019, il présente un projet de développement des infrastructures du club. Le projet prend le nom de #The NextLevel. Le projet inclue le futur Centre des performances sportives, avec un investissement de 55 millions d'euros. Lors de son discours, Dmitri Rybolovlev a reconnu les erreurs sportives faites par la direction du club. Il a également démenti une nouvelle fois les rumeurs sur la vente du AS Monaco, il a confirmé son engagement pour le développement du club à long terme et a promis de « faire tout pour son club ».

Le 25 janvier est marqué par le retour au poste d’entraîneur de Leonardo Jardim. Rybolovlev l'aurait personnellement appelé et se serait excusé auprès de lui pour les erreurs commises en octobre avant de lui demander de revenir. Plusieurs autres changements importants s’enchainent. Le 14 février 2019, il décide de renvoyer Vadim Vasilyev de son poste du vice-président du club. Oleg Petrov devient vice-président et directeur général du club. Oleg Petrov et Dmitri Rybolovlev ont déjà travaillé ensemble par le passé.

Les importantes décisions prises par Rybolovlev, le retour de Leonardo Jardim et le bon mercato hivernale (Fabregas, Martins, Silva, Naldo et Vinisius) portent leurs fruits. Le club de Dmitri Rybolovlev remporte 7 victoires d’affilée en février-mars et n’est pas relégué en Ligue 2.

Palmarès sous Dmitri Rybolovlev

AS Monaco

• Ligue 1
• Vainqueur : 2017
• Vice-champion : 2014, 2018
• Troisième place : 2015, 2016
• Ligue 2
• Vainqueur : 2013
• Coupe de la ligue
• Finaliste : 2017 et 2018
• Coupe de France
• Demi-finaliste : 2017
• Quart de finaliste : 2015
• Ligue des champions
• Demi-finaliste : 2017
• Quart de finaliste : 2015

Panama Papers

En avril 2016, le nom de Dmitri Rybolovlev est cité dans le cadre du scandale provoqué par les révélations issues des Panama Papers. Selon la presse française, Dmitri Rybolovlev aurait « utilisé une société écran établie aux îles Vierges Britannique pour dissimuler, notamment, des œuvres d’arts afin de les mettre hors de portée de son ex-épouse au moment de leur divorce ». Après avoir transféré la propriété des œuvres d'art à la société Xitrans Finance Ltd. enregistrée aux Îles Vierges Britanniques, Dmitri Rybolovlev aurait ensuite acheminé les toiles à Londres ou Singapour pour les faire sortir de Suisse. Outre Xitrans Finance Ltd., les documents issus du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca ont révélé l'existence d'une autre société domiciliée aux Îles Vierges britanniques, Talasea Limited, créée en août 2006 et dont Dmitri Rybolovlev est le codirecteur avec Mikhail Sazonov, son conseiller financier réputé très proche du club de l'AS Monaco. Contacté par le quotidien Nice-Matin, l’entourage de Dmitri Rybolovlev précise que : « Comme elle l’a déjà indiqué par le passé, la famille Rybolovlev a mis en place ces structures de manière parfaitement légitime dans des buts de planification patrimoniale et de protection d’actifs. Par ailleurs, la création de ces structures est sans rapport avec le divorce des époux Rybolovlev puisqu’elle date de 2002, soit six ans avant le début de ladite procédure. L’utilisation de Xitrans Finance comme entité détentrice afin de constituer une collection d’œuvres d’art remarquables est parfaitement légitime et a été annoncée ouvertement dans de nombreuses publications internationales ».

Football Leaks

Le 21 décembre 2016, dans le cadre de l'enquête des Football leaks, Mediapart révèle que Dmitry Rybolovlev, président de l'AS Monaco, disposait d'un fonds d'investissement qui achetait en secret des parts de joueurs, le tout avec l'agent portugais Jorge Mendes. Ce fonds d'investissement (Browsefish Limited) immatriculé à Chypre mais dont l'adresse mène à Rybolovlev à Monaco « aurait acheté en juin 2014 des parts des droits économiques de six joueurs à Braga, à l'époque où l'achat de parts de joueurs par un tiers (TPO) était autorisé sauf dans certains pays comme la France et le Royaume-Uni ». Les TPO ne sont interdits par la FIFA qu’en mai 2015. Ainsi, lorsque le joueur brésilien Fabinho est prêté à l'AS Monaco par Rio Ave, il était déjà détenu à 48,5 % par Browsefish Limited, l'offshore de Rybolovlev, ce qui signifie que ce dernier était déjà à moitié propriétaire d’un footballeur qui évoluait dans son club. Pour contourner ce problème, Gestifute, la société de Jorge Mendes, a racheté les parts de Rybolovlev dans Fabinho pour les lui revendre ensuite pour une somme comprise entre 5 et 6 millions d’euros, mais officiellement pour 10 centimes d'euros seulement, selon le document enregistré par Monaco dans le Système de régulation des transferts de la FIFA. D'autre part, la société Gestifute, qui possédait 97 % de Fabinho au moment de l'achat, ne figure pas dans le document transmis à la FIFA. Une situation qui « ressemble fort à une opération de TPO déguisée au profit de Jorge Mendes, quinze jours après l'interdiction de cette pratique ».

Le représentant de Rybolovlev, Sergei Chernitsyn, a affirmé que « des investissements ont été réalisés dans le football tant que la réglementation internationale le permettait, c’est-à-dire jusqu’au 30 avril 2015 ». Il a également soutenu que « dès le changement de la loi à cette date, aucun nouvel investissement n’a été effectué ».

L'enquête des Football Leaks a également révélé que le club de l’AS Monaco a été contraint de verser une somme « d’environ 11,7 millions d’euros » au fisc espagnol pour la vente de trois joueurs en Espagne, Carrasco, Abdennour et James Rodriguez.

Affaire des tableaux

Durant la période 2003-2014, Rybolovlev a rassemblé une collection de toiles de grands peintres parmi lesquelles des œuvres de Picasso, Modigliani, de Vinci, Klimt, Degas.

Dmitri Rybolovlev parlait uniquement le russe quand le couple est arrivé en Suisse. Rapidement ils sont devenus amis avec une éditrice bulgare qui parlait russe, Tania Rappo, épouse du dentiste d’Elena Rybolovleva. Tania Rappo est plus tard devenue la marraine d’Anna, la plus jeune fille du couple Rybolovlev. Tania Rappo les a aidés à acheter leur première toile, Le Cirque de Marc Chagall. Yves Bouvier, locataire important du port franc de Genève où se trouvait le tableau, leur a permis d’obtenir le certificat d’authenticité de l’œuvre. C’est par l’intermédiaire de Tania Rappo que les Rybolovlev ont rencontré Yves Bouvier qui leur a proposé ses services pour les aider à enrichir leur collection. En une dizaine d'années, Rybolovlev achète à Bouvier une collection estimée à environ deux milliards de dollars. Selon Rybolovlev, Bouvier recevait une commission de 2 % sur chaque transaction pour toute rémunération. Ce dernier affirme au contraire qu'il vendait les oeuvres à Rybolovlev en son nom propre, et non en tant qu'intermédiaire.

Lors du dîner du Nouvel An 2014, un consultant d'art (Sandy Heller) apprend par hasard à Rybolovlev que le chef-d’œuvre de Modigliani qu'il vient d'acheter (Nu couché, de 1917) s'est vendu 93 millions de dollars, et non pas 118 millions comme le lui a facturé Yves Bouvier.

Le 26 février 2015, à la suite d'une plainte déposée par Rybolovlev, Yves Bouvier est arrêté et mis en examen à Monaco pour suspicion d'escroquerie dans le cadre de la vente de différents tableaux de maître. Tania Rappo, qui a présenté Bouvier à Rybolovlev, est également placée en garde à vue pour « blanchiment d'argent ».

Rybolovlev accuse Bouvier de lui avoir vendu des tableaux à des prix exagérés et de l'avoir ainsi escroqué de près d'un milliard de dollars. Il accuse Tania Rappo d'avoir perçu pour près de 100 millions d'euros de commissions. L'enquête est toujours en cours. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi elle dissimulait ce fait à Dmitri Rybolovlev, Rappo a répondu qu’il ne lui avait pas demandé.

En parallèle des plaintes pénales, une plainte civile est déposée à Singapour (lieu de résidence d'Yves Bouvier) en mars 2015. La Haute Cour de Singapour a dans un premier temps, à la suite de la requête de Rybolovlev, ordonné le gel mondial des avoirs d'Yves Bouvier, avant d'annuler ces mesures pour demander au contraire des garanties bancaires au milliardaire russe. La Cour de Hong-Kong prononce, elle aussi, un gel des avoirs d'Yves Bouvier en 2015 tandis que la procédure civile se poursuit à Singapour.

En mars 2016, Rybolovlev dépose une demande auprès de la Cour fédérale de Manhattan pour accéder aux échanges entre Bouvier et la maison de vente aux enchères Sotheby's. La Cour fait droit à cette demande en 2017. Ces documents démontrent que Sotheby's a été complice de l'escroquerie pratiquée par Bouvier. Cependant, Sotheby's tente d'empêcher Dimitri Rybolovlev d'utiliser ces documents devant la justice, et réfute toutes les accusations.

En novembre 2017, Rybolovlev procède à la vente du tableau Salvator Mundi de Léonard de Vinci, pour le prix record de 450,3 millions d'euros. Malgré cette plus-value, Rybolovlev refuse de retirer sa plainte contre Bouvier, maintenant que les méthodes utilisées par ce dernier étaient délictueuses.

En février 2018, Yves Bouvier est auditionné par le procureur général Yves Bertossa, qui lui notifie l'ouverture d'une enquête « à titre de prévenu » (équivalent suisse d'une mise en examen) et lui demande de fournir différents documents et factures.

En octobre 2018, Rybolovlev porte plainte contre Sotheby's et lui réclame 380 millions de dollars pour avoir « sciemment et intentionnellement » rendu la fraude possible. Dans sa plainte, Rybolovlev allègue que la maison de vente aux enchères connaissait les montants réellement payés par Bouvier aux vendeurs et la différence avec le prix qui lui était facturé. Selon les avocats de Rybolovlev, Yves Bouvier était un proche de Samuel Valette, le Vice-Président de Sotheby's en charge des ventes privées, dont la police aurait retrouvé la trace de l'implication dans le cadre de son enquête sur Yves Bouvier. L'affaire est toujours en cours.

Le 17 février 2015, HSBC Private Bank Monaco a envoyé une lettre à Frederick Fusari, commandant adjoint de la police et directeur de la sécurité publique à Monaco. Dans ce document, que l'Agefi a pu se procurer, la banque écrit qu’Yves Bouvier et Tania Rappo « ont été clients de l’établissement au travers de comptes ouverts en nos livres et dont vous trouverez les détails ci-après ».

Toutefois, le 27 février, HSBC a écrit à Céline Luigi, capitaine de police au département de la sécurité publique du département de la police judiciaire à Monaco, reconnaissant que « les informations communiquées dans notre courrier en date du 17 février 2015, portant sur la réquisition n° 15/01029 N° 15-00957, sont erronées ». Un porte-parole de HSBC interrogé par la police a déclaré par la suite qu’il y avait eu confusion entre le nom d’Yves Bouvier et le nom de Jacques-Olivier Rappo, le mari de Tanya Rappo.

Des irrégularités ont été relevées dans l'instruction de la plainte de Dmitry Rybolovlev par les autorités monégasques. Un document produit par la banque HSBC, crucial pour justifier l'inculpation d'Yves Bouvier car établissant sa présence comme mandataire ou bénéficiaire de quatre sociétés civiles immobilières (SCI) à Monaco, s'est ainsi révélé être complètement faux. La banque a par la suite reconnu une erreur de "copier-coller". Quelque temps auparavant, Philippe Narmino, directeur des services judiciaires monégasques et Gerard Cohen, administrateur délégué de la banque HSBC à Monaco ont été vus en présence de Dmitry Rybolovlev à une soirée mondaine organisée à Gstaad par un joaillier suisse peu avant l'arrestation d'Yves Bouvier et de Tanya Rappo.

Différents journaux (dont Le Temps, La Tribune de Genève et Mediapart), ont mis en cause l’impartialité de Philippe Narmino, chef des services juridiques, et de Gérard Cohen, directeur général de la filiale HSBC. Philippe Narmino est revenu sur ses liens avec Dmitri Rybolovlev : « Monsieur Rybolovlev est un personnage public. Et comme de nombreuses autorités monégasques, je le vois six ou sept fois par an, à l’occasion de réceptions officielles ou de matchs de football, par exemple ». À propos du diner à Gstaad il récuse toute manœuvre et a réaffirmé le caractère non confidentiel de leur rencontre affirmant que ce n’était pas une rencontre privée et « Il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir, de rapport entre ma présence là-bas et cette affaire ».

À la suite de la révélation de cette rencontre préparatoire, le juge monégasque Pierre Kuentz a été saisi d'une plainte visant « à éclaircir les soupçons de collusion judiciaire au bénéfice de Dmitri Rybolovlev dans le cadre de la procédure initiale » et a ouvert une enquête. De plus, le 2 juin 2016, la Chambre du conseil de la Cour d'appel de Monaco ordonnait l'audition de sept employés de la filiale locale de la banque HSBC, et s'interrogeait sur l'ancien CEO de la banque (Gérard Cohen) et « ses fonctions et la nature des relations qu'il entretient avec la banque HSBC et Monsieur Rybolovlev ».

Dans cette affaire, Rybolovlev n'intervient officiellement pas en tant que plaignant, mais comme simple témoin, en sa qualité de consultant d'art d'Accent, une société offshore détenue par Domus Trust dont sa fille est la bénéficiaire Cette situation peu commune est qualifiée de « grave irrégularité procédurale » par l'un des avocats d'Yves Bouvier, qui constate qu'étant donné que Dmitri Rybolovlev s'est lui-même qualifié de victime lors de son audition, il ne peut être entendu comme témoin, mais devrait l'être en tant que plaignant. L’avocat en charge des fiducies familiales de Rybolovlev a contesté les irrégularités de la procédure et a estimé qu’il est « assez banal, dans une défense de ce type, d’essayer de noyer le poisson. C’est la liberté des inculpés de tenter de détourner l’attention sur de prétendues irrégularités, plutôt que d’envisager d’apporter les réponses qu’appellent leurs très lourdes responsabilités ».

Le rôle joué par Tatiana Bersheda, avocate de Dmitri Rybolovlev est questionné par de nombreux observateurs. C'est elle qui a fait venir Yves Bouvier à Monaco pour rencontrer Dmitri Rybolovlev, alors qu'en réalité il était attendu par huit policiers. L’avocat de Bouvier affirme que lors du dépôt de plainte de Rybolovlev à Monaco, au mépris des règles de procédure et d'impartialité, elle intervient à la fois comme avocate et interprète de ce dernier et des autres témoins et sociétés plaignantes, sans que la justice monégasque ne s'en émeuve. De plus, selon Vanity Fair, « comble de la confusion, elle est elle-même interrogée en tant que témoin alors qu'elle représente le plaignant ».

Tatiana Bersheda a depuis le déclenchement de l'affaire fait elle-même l'objet de deux inculpations à Monaco et d'une mise en examen à Nice. En février 2016, l'avocate est inculpée une première fois à Monaco par le juge d’instruction monégasque Pierre Kuentz pour violation de vie privée pour avoir enregistré à son insu lors d'un dîner Tania Rappo, une amie commune d'Yves Bouvier et de Dmitri Rybolovlev. À la suite de la plainte déposée par Tania Rappo, Rybolovlev et Bersheda avaient été placés pour quelques heures en garde à vue à Monaco en novembre 2015. Au cours de cette garde à vue, Rybolovlev a déclaré ne pas avoir été mis au courant de cette écoute illicite, dont Bersheda reconnait par ailleurs l'illégalité. Rybolovlev et son avocat n'ont pas été inculpés après avoir été arrêtés par la police. Selon l’avocat d’Yves Bouvier, cette affirmation est contredite par les propres déclarations de Rybolovlev lors de son dépôt de plainte, dans laquelle il avait reconnu avoir envisagé la possibilité d’enregistrer en secret une conversation avec Yves Bouvier. Le 14 juillet 2016, Tetiana Bersheda est inculpée une seconde fois à Monaco d’injures et de diffamation publiques par le juge d’instruction monégasque Morgan Reymond à la suite de déclarations de l'avocate au Financial Times. Tetiana Bersheda est également mise en examen le 21 septembre 2016 par le Tribunal de grande instance de Nice pour diffamation, après avoir comparé Yves Bouvier à Madoff dans un article publié par Nice Matin.

Le 6 novembre 2018, Dmitri Rybolovlev a été interrogé par la police monégasque. Ses avocats expliquent que « les faits pour lesquels il est entendu reposent sur l’exploitation du téléphone portable de son avocate [Tetiana Bersheda] qui fait l’objet d’un recours devant la cour de révision de Monaco ». Il a été déclaré « suspect officiel » par le procureur de la principauté dans le cadre d’une enquête pour corruption. Il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.

Dmitri Rybolovlev et son avocate Tetiana Bersheda ont été placés en garde à vue le 6 novembre 2018, ainsi que sept fonctionnaires de la principauté.  Ces derniers font partie des services juridiques de Monaco. L'ancien chef des services juridiques de la Principauté Philippe Narmino ainsi que le ministre de l'Intérieur, Paul Masseron, ont été arrêtés pour être interrogés.

Des policiers se sont rassemblés devant le tribunal de Monaco pour soutenir Christophe Haget, chef du service des enquêtes, et son adjoint, Frederick Fusari. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. De nombreux policiers monégasques ont jugé humiliantes ces mises sous contrôle judiciaire. Lorsque qu’Haget et Fusari ont quitté le palais de justice, ils ont été applaudis par leurs collègues.

Maître Temime, avocat de Dmitri Rybolovlev a récusé les accusations de corruption des Monégasques ayant menée à l’arrestation d’Yves Bouvier en 2015. Cette dernière « a été réalisée par un juge d’instruction, complètement indépendant, absolument honnête, absolument impartial, qui n’a jamais été inculpé et ne le sera jamais ».

Selon certains médias après sa détention en novembre 2018, Rybolovlev aurait décidé de quitter Monaco. Son avocat, Maître Temime, a réfuté cette affirmation : « Il est complètement faux qu’il a "pratiquement disparu du Rocher". Il n'y passe jamais tout son temps », assure monsieur Temime. « C’est un homme qui voyage beaucoup, qui voyage beaucoup tout le temps, cependant il répond toujours à toutes les convocations qui lui sont adressées par la police ou la justice. Et il y répondra à l’avenir. Il n’est nullement en cavale ».

Dans un entretien accordé au quotidien Nice Matin en décembre 2018 , l’avocat de Dmitri Rybolovlev, Me Hervé Temime, dénonce des violations répétées du secret de l’instruction et « trouve déplorable que le dossier d’instruction se trouve dans les médias, probablement livré de manière intéressée ». Il considère également que l’« on oublie la gravité de l’escroquerie initiale en raison de la richesse de {son} client », y voyant « une forme d’ostracisme à l’égard de l’homme russe et riche ».

En juin 2019, Yves Bouvier porte plainte devant le PNF pour des faits de corruption, de trafic d'influence ainsi que de recel de violation du secret professionnel. Le marchand d'art accuse, entre autres, Dmitri Rybolovlev d'avoir tenté d'influencer des policiers dans une affaire instruite à Paris, l'affaire Hutin. Il accuse également un ancien policier de la BRB de "faux en écriture publique". Yves Bouvier a été, dans le cadre de cette affaire, mis en examen en 2015 pour "recel de vol". L'avocat de l'oligarque, Hervé Temime, dénonce une “ campagne calomnieuse, diffamatoire et irresponsable” .

Vie privée : famille et divorce

Famille

Les parents de Dmitri - Evgeny et Zinaida Rybolovlev - travaillaient à l'Institut médical de Perm. En 1990, Dmitri obtint son diplôme avec mention. Il a été marié avec Elena Rybolovleva, épousée en troisième année d'études de médecine et avec qui il a eu deux filles, Ekaterina née en 1989 et Anna née en 2001. Son salaire ne lui permettant pas de vivre convenablement, il décide de se lancer dans les affaires pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Lorsque Rybolovlev est devenu actionnaire d'Uralkali, sa famille et lui-même ont été menacés de mort. En 1995, il a dû se résoudre à envoyer sa femme et sa fille en Suisse. Il est resté lui-même pour gérer les affaires en Russie. Pendant cette période il se déplaçait équipé d’un gilet pare-balles et entouré de gardes du corps. Ses parents ont dû aussi être protégés.

La fille aînée du couple, Ekaterina, est diplômée de l'Université de Harvard. En plus de sa langue maternelle russe, elle parle couramment l'anglais et le français et a également appris l'espagnol. Son trust comprend notamment les îles grecques de Scorpios et Sparti en mer Ionienne, la majorité des actions du club de Monaco ainsi que l’appartement le plus cher de New York. Ekaterina pratique depuis de nombreuses années l’équitation et a une pratique professionnelle du saut d’obstacles.

En 2015, Ekaterina a épousé Juan Sartori, homme d'affaires et homme politique uruguayen. En 2018, Sartori a annoncé sa décision de se présenter à la présidence de l'Uruguay et Ekaterina l'a soutenu. Ensemble, ils élèvent deux enfants. Ekaterina a créé un fonds pour aider les enfants handicapés. Lors de la célébration de son 25e anniversaire sur l'île de Scorpios en 2014, elle a demandé aux invités, de faire un don aux organisations caritatives pour enfants de Leucade par l'intermédiaire de sa fondation.

En juin 2014, Dmitri Rybolovlev est opéré d’une tumeur à Saint-Domingue.

Le sport est l'un des loisirs préférés de Rybolovlev. Il pratique le vélo aquatique, la voile et le surf.

Divorce

D'après L'Express, « Rybolovlev avait demandé à son épouse de signer [en 2005] un document la privant d'une partie de ses droits. Au même moment, Dmitry Rybolovlev avait constitué les deux trusts chypriotes [Aries et Virgo] sans l'en informer », ce dont il se défend (cf. supra). En évoquant cette période de la vie, Rybolovlev déclare dans le journal L'Équipe, le 3 juin 2013 : « J’ai tout fait pour assurer le futur de nos deux filles et je ne fais que défendre leurs intérêts. J’ai toute confiance en la justice. Mais je ne serais pas surpris si quelques fausses informations apparaissaient dans la presse. Aucun chantage n’est acceptable pour moi ». Dmitri Rybolovlev est cependant soupçonné d'utiliser la fille aînée du couple, Ekaterina, pour mettre des biens matrimoniaux hors de portée de sa femme dans le cadre du divorce.

En 2008, Elena Rybolovleva a demandé le divorce et la moitié de la fortune de son mari. Elle a également écrit au Procureur général de Genève pour lui faire part de ses craintes et de la pression à laquelle elle était soumise. La procédure de divorce a duré sept ans et a été extrêmement difficile pour les deux parties.

Le divorce de Dmitri Rybolovlev en 2010 a été très médiatisé en raison des exigences de son ex-femme : exaspérée par ses supposées infidélités répétées avec des jeunes mannequins sur son yacht, elle lui réclame pas moins de 7 milliards d’euros, soit le divorce le plus cher de l’Histoire jusqu'à celui de Jeff Bezos.

Il s'installe par ailleurs à Monaco. A propos de ce déménagement  : « J’ai toujours voulu m’y installer, mais ma femme n’était pas d’accord. Quand elle a demandé le divorce, j’ai enfin pu réaliser ce rêve. J’aime le climat, la qualité de vie, mais aussi les infrastructures et la position géographique, pratique pour moi qui voyage beaucoup ».

En 2013, au cours d'une procédure de divorce extrêmement complexe et longue, Rybolovlev a déclaré dans un entretien avec Paris Match : « Certes, je n’étais peut-être pas le mari idéal, mais nous nous sommes mariés très jeunes, à 20 ans, et nous nous sommes éloignés petit à petit. Ma vie a décollé et ma femme est restée sur la piste… Je voyageais beaucoup, elle préférait rester à Genève, ne voulant pas retourner en Russie ». Il affirme également que pour lui « la famille est sacrée » et qu’il voulait « suivre l’exemple de mes parents, qui ont fêté le mois dernier leur 50e anniversaire de mariage ».

En mai 2014, le tribunal de première instance de Genève a reconnu que les Rybolovlev étaient divorcés, et s’est prononcé en faveur de l'ex-épouse Rybolovlev. Le tribunal a ordonné à Dmitri de transférer environ 4,5 milliards de dollars. Le tribunal a jugé que les actifs que Dmitri Rybolovlev avait placé dans des trusts chypriotes faisaient partie des biens du couple à partager pour moitié, en conformité avec la loi suisse. Dmitri Rybolovlev avait refusé, une année avant ce jugement, de faire un accord pour quelques centaines de millions d'euros. Dmitri Rybolovlev a fait appel de ce jugement.

D'après Ouest-France, il s'agit pour Rybolovlev de protéger sa fortune à cause de la loi suisse qui, dans le cadre de l'instance de divorce, en accorde la moitié à sa femme. Selon Rybolovlev, ces trusts sont « des structures financières qui ont été créées bien avant le divorce pour assurer l’avenir de nos enfants. Il s’agit d’une planification successorale ». Les tribunaux suisses ont toutefois retenu que la fille aînée du couple, Ekaterina Rybolovleva, a prêté sa signature pour certains des achats  immobiliers de son père dans le but de sortir ces biens de la procédure de divorce. Toutefois, ce jugement a confirmé la validité des fiducies créées par M. Rybolovlev et la validité de la cession d'actifs à eux qui s'est produite bien avant que son épouse n'engage une procédure de divorce. En conséquence, la décision suggère que le transfert de la propriété aux héritiers à travers les structures de fiducie, notamment pour les enfants du couple, est donc à l'abri de contestation judiciaire et est assurée.

Selon un jugement de divorce en appel rendu par la Cour de justice de Genève en juin 2015, Rybolovlev devra verser beaucoup moins que prévu à son ex-épouse Elena. Au lieu des 4 milliards de francs suisses initialement réclamés, soit la moitié de sa fortune, l'oligarque russe lui donnera maintenant seulement 564 millions.

Le principal point d'achoppement de ce divorce est un problème de date pour chiffrer la valeur d'une partie du patrimoine. Des titres ont été transférés dans un trust en 2005, et ont été vendus en 2008 avec une énorme plus-value. La valeur du trust a été calculée en 2005 pour le partage, et non pas en 2008, comme le réclamait Rybolovleva.

La cour de Genève a également ordonné le transfert à Elena de deux propriétés situées à Genève. En octobre 2015, Dmitri Rybolovlev et son ex-femme sont parvenus à un accord sur le partage des biens et ont mis fin à toutes actions en justice liées au divorce dans toutes les juridictions.

Fortune et propriétés

Fortune

Une grande partie de sa fortune est issue de la vente de ses parts d’Uralkali. Cette vente lui aurait rapporté 5,3 milliards de dollars mais le montant exact n’a jamais été communiqué.

En 2010, sa fortune le hisse à la 79e place du classement mondial des milliardaires. En 2011 et 2012 il se situe à la 93e puis à la 100e place de ce classement. En 2013 et 2015, il descend à la 119e puis à la 156e place du classement.

Le classement des milliardaires russes le voit monter à la 14e place en 2011. Il se maintient dans les 15 premières fortunes russes jusqu’en 2018, année où sa fortune, évaluée à 6,8 milliards de dollars, le fait passer à la 18e places du classement.

Année	2009	2010	2011	2012	2013	2014	2015	2016	2017	2018	2019
Fortune en millards de dollars	3,1	8,6	9,5	9,0	9,1	8,8	8,5	7,7	7,3	6,8	6,8
Classement mondial	196	79	93	100	119		156		190	242
Classement en Russie		10	14	13	14	17	14	12	15	18	17

Forbes a publié en 2016 un classement des héritiers les plus riches des milliardaires russes, dans laquelle les filles de Dmitri Rybolovlev, Ekaterina et Anna, figurent à la 8e place.

En 2018, Dmitri Rybolovlev est classé 242^e personne la plus riche du monde (classement Forbes), avec une fortune estimée à 6,8 milliards de dollars.

Propriétés

Il possède un Airbus A319 (55 millions d'euros), ainsi que le yacht "My Anna" (du nom de sa fille cadette) acquis pour 85 millions d'euros via le trust Virgo.

Il collectionne des œuvres de grands maîtres (Picasso, Van Gogh, Gauguin, Monet, Degas, Chagall, etc.) et des meubles d'époque. Ce patrimoine artistique, abrité par le trust Virgo via une société immatriculée aux Îles Vierges britanniques, est estimé au total à 500 millions d'euros.

États-Unis

En 2008, il achète la villa "La Maison de l'Amitié" appartenant au célèbre milliardaire et actuel président américain : Donald Trump pour 95 millions de dollars. Elle est située à Palm Beach, en Floride. Elle était alors l'achat immobilier résidentiel le plus couteux des États-Unis. Trump l'avait acheté pour 41 millions de dollars en 2004, le qualifiant de « meilleur terrain en Floride et peut-être aux États-Unis ». La superficie du terrain est de 25 000 m2. La maison compte 18 chambres et 22 salles de bain, ainsi qu’une salle de bal, une salle de cinéma et une salle d’exposition. En 2008, la maison devient la propriété de sa fille ainée. En 2016 la maison est rasée. Le terrain fût ensuite divisé en trois parties, mises en vente séparément. Les parcelles ont été vendues pour un total de 108 millions de dollars. La première, vendue en 2016, avait été cédée pour 34,3 millions de dollars, la seconde en 2017 pour 37 millions et la dernière en 2019 pour 37 millions de dollars. Après l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, des opposants ont tenté de lier l’acquisition de la maison par le milliardaire russe aux liens soupçonnés entre le nouveau président et la Fédération de Russie. Les spéculations ont continué jusqu'à ce que le procureur spécial Robert Muller y mette fin après deux années d'enquête concluant qu’il n’y a eu aucune collusion.

En 2011, sa fille Ekaterina Rybolovleva achète un appartement de luxe new-yorkais d'une valeur de 88 millions de dollars, soit l'appartement le plus cher jamais vendu à Manhattan (NY). L'appartement était jusqu'alors la propriété de Sandy Weill, l'ancien président de Citigroup. . L’appartement d’une superficie de 630m2 est composé de 10 pièces et d’une terrasse. Il semble toutefois qu'Ekaterina ait servi de prête-nom à son père dans cette opération, ce qui a conduit un tribunal new yorkais à ordonner l'audition de Dmitri Rybolovlev.

En 2013, Rybolovlev a acheté pour 20 millions de dollars le manoir Secret Beach à Hawaii, qui appartenait à l'acteur hollywoodien Will Smith.

Europe

Dmitri Rybolovlevl achète en 2010 le penthouse monégasque de 2 000 m² "La Belle Époque" en versant la somme de 235 millions d'euros, via le trust chypriote Domus. C’est l'un des appartements les plus chers du monde, appartenant au banquier brésilien Edmund Safra, puis acheté et restauré par les célèbres designers Nick et Christian Candy après un incendie. C'est sa résidence principale actuelle, il y vit avec ses parents retraités et sa fille Ekaterina.

En avril 2013, le trust Aries permet à Ekaterina Rybolovleva de racheter certaines sociétés appartenant à Athina Onassis. Parmi les propriétés incluses dans la transaction se trouvent les îles de Skorpios et Sparti, pour un coût de 117 millions d'euros. Ekaterina Rybolovleva a déclaré que ces îles ont à la fois un intérêt personnel et un potentiel financier. Elle espère en améliorer l'attrait à long terme en utilisant, entre autres, des technologies respectueuses de l'environnement. Le lancement d’un projet d’hôtellerie de luxe est annoncé en 2018. Ce dernier sera respectueux de l’environnement. Le projet est chiffré à 184 millions d’euros.

En 2012, Rybolovlev a acheté deux chalets au sein du complexe Alpina à Gstaad en Suisse pour 130 millions d'euros chacun. Ils ont été rachetés aux promoteurs Jean-Claude Mimran et Marcel Bach sur l'un des territoires les plus chers de la planète..

Il possède également un hôtel particulier rue de l'Élysée, avec vue sur le palais présidentiel, sous couvert de la SCI Ankatel. Il est poursuivi à hauteur de 12 millions de francs suisses par la société américaine à laquelle il a commandé un hammam à 31 millions pour son chalet de Gstaad. L'affaire s'est soldée par un arbitrage privé.

Russie

Il était propriétaire du centre commercial Voentorg à Moscou. Ce dernier a été vendu en 2017 au chinois Fosun, qui est devenu le principal propriétaire du complexe, et par Avica Management Company en charge de la gestion du complexe.

Prix et distinctions

En 2010, le patriarche Cyrille de Moscou accorde à Rybolovlev le premier degré de l'ordre de Saint Séraphin de Sarov pour avoir financé la restauration de la cathédrale de la Nativité de la très sainte mère de Dieu au monastère de la Conception de Moscou

Actions d'intérêt public

Durant de nombreuses années le milliardaire a contribué à la restauration de monuments en Russie mais aussi à des associations dans les domaines de l'éducation, de la culture, de l'art et des sports pour enfants. Son engagement principal est la préservation des biens culturels. Dmitri Rybolovlev s’est engagé sur de nombreux projets. Les plus importants sont :

• la reconstruction du Palais d'Oranienbaum à Saint-Pétersbourg à hauteur d’un million d’euros via la Fondation pour le soutien à la restauration et au développement du palais et du parc d'Oranienbaum;
• restauration de la cathédrale de la Nativité-de-la-Vierge pour 17,5 millions d’euros
• restauration de l'iconostase de la cathédrale de l'Exaltation-de-la-Croix, recréée au monastère Saint-Nicolas de Belogorsk.

A Chypre, Dmitri Rybolovlev participe à la hauteur de 500 000 euros à la construction d’une Église orthodoxe à Limassol où vit une importante communauté russe.

En 2008 il est le cofondateur de la Fondation pour les Athlètes Olympiques russes . Il soutient financièrement la Fondation pour la recherche sur le sida amfAR (États-Unis); [83] ainsi que la Fondation Naked Heart (Royaume-Uni).

Monacoeur

Le programme du club de football de Dmitri Rybolovlev AS Monacœur a été créé à la fin de 2017. Le programme combine diverses actions régulièrement organisées par le club : pédagogiques, éducatives, de charité et sociales.

À Monaco Dmitri Rybolovlev soutient le Ballet de Monte-Carlo et divers projets de santé et de sport.

Controverses

George Bedjamov

En septembre 2016, la presse russe a relaté que Rybolovlev aurait obtenu la libération à Monaco de George Bedjamov, un ressortissant russe détenu depuis mars 2016 à Monaco. Georgi Bedjamov, président du conseil d'administration de la banque Vneshprombank et de la Fédération de bobsleigh et de skeleton de Russie, avait été arrêté par la police monégasque sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par la Russie, qui l'accuse d'être lié au scandale de la faillite de la banque Vneshprombank qui a laissé un trou de 210 milliards de roubles. En juillet 2016, le Prince Albert II refuse l'extradition de Bedjamov en Russie et ordonné sa libération, une décision confirmée par la Cour d'appel de Monaco. Interrogé à ce sujet par la presse française, Rybolovlev nie tout lien avec cette affaire. « Je vais apporter une clarté complète à ce sujet. Je n'ai absolument rien à voir avec cette situation, que ce soit direct ou indirect. Quelqu'un répand ces rumeurs, essaye de me miner, mais je suis calme car il n'y a aucun rapport avec cette histoire. À propos, beaucoup d'entre nous ont subi des dommages à la suite de la faillite de cette banque et y ont perdu de l’argent », a-t-il souligné. "En particulier, dans mon cas, nous parlons de pertes considérables, mesurées par un chiffre à sept ", a déclaré Rybolovlev.

Tentative de corruption de juges genevois

Le 18 août 2018, le quotidien vaudois 24 Heures relate la clôture, au terme de trois ans d'enquête, d'une instruction pénale ouverte contre Dmitri Rybolovlev et Tetiana Bersheda pour corruption de magistrats. Les deux individus étaient accusés d'avoir tenté de corrompre les juges responsables du divorce des époux Rybolovlev en 2014.

Selon l'ordonnance de classement rendue le 5 septembre suivant par le premier procureur de la République de Genève Stéphane Grodecki, la justice tenait pour véridique que Tetiana Bersheda avait envoyé par courriel à Yves Bouvier le 30 septembre 2014 une liste comprenant les magistrats à corrompre. Peu après avoir refusé de se plier à cette injonction, Yves Bouvier sera arrêté à Monaco suite à un piège que lui avait tendu Rybolovlev.

Tout en concluant que «les faits dénoncés par Yves Bouvier n’étaient pas faux», le parquet genevois a néanmoins dû classer la procédure. En effet, «si la tentative de contrainte ou de corruption est punissable, en revanche les simples actes préparatoires de contraintes ou de corruption actives ne sont pas punissables» explique le premier procureur, qui souligne que ces tentatives de corruption sont «moralement particulièrement critiquables et choquantes» et que la procédure serait reprise sans délai «si des éléments devaient apparaître, démontrant un début de l’exécution». De plus, la procédure ayant «mis à jour une activité de Tetiana Bersheda qui semble incompatible avec les règles de la profession d’avocat, l'ordonnance de classement a été transmise à la Commission du barreau de Genève.

Notes et références

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dmitry Rybolovlev » (voir la liste des auteurs).

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