« Bernard Natan » : différence entre les versions
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Il fonde dès 1910 la société cinématographique Ciné-actualités puis Rapid-film, entreprise de tirages de films, qui connaîtra une expansion constante. |
Il fonde dès 1910 la société cinématographique Ciné-actualités puis Rapid-film, entreprise de tirages de films, qui connaîtra une expansion constante. |
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Pris dans la campagne menée par le sénateur Beranger contre « le caractère jugé obscène du cinématographe », Bernard Natan et ses deux associés sont, avec quatre-vingts autres hommes du métier, poursuivis en justice. Bernard Natan, alors âgé de {{nobr|26 ans}}, est condamné en 1911 à {{nombre|1000 francs}} d'amende et quatre mois de prison<ref name="Les Échos 20150521"/>{{,}}<ref name="NO2018">{{Lien web |titre=Des premières photos aux magnétos : l'incroyable essor de l'image porno |url=https://www.nouvelobs.com/ere-porno/20181121.OBS5811/des-premieres-photos-aux-magnetos-l-incroyable-essor-de-l-image-porno.html |périodique=[[Le Nouvel Obs]] |date=2018-11-25 |consulté le=2024-06-14}}.</ref>. Pour cet « outrage aux bonnes mœurs », la peine de prison est légère car il s'agit de films dits « grivois »<ref name=":0"/>{{,}}<ref name="FC 20210123" /> |
Pris dans la campagne menée par le sénateur Beranger contre « le caractère jugé obscène du cinématographe », Bernard Natan et ses deux associés sont, avec quatre-vingts autres hommes du métier, poursuivis en justice. Bernard Natan, alors âgé de {{nobr|26 ans}}, est condamné en 1911 à {{nombre|1000 francs}} d'amende et quatre mois de prison<ref name="Les Échos 20150521"/>{{,}}<ref name="NO2018">{{Lien web |titre=Des premières photos aux magnétos : l'incroyable essor de l'image porno |url=https://www.nouvelobs.com/ere-porno/20181121.OBS5811/des-premieres-photos-aux-magnetos-l-incroyable-essor-de-l-image-porno.html |périodique=[[Le Nouvel Obs]] |date=2018-11-25 |consulté le=2024-06-14}}.</ref>. Pour cet « outrage aux bonnes mœurs », la peine de prison est légère car il s'agit de films dits « grivois »<ref name=":0"/>{{,}}<ref name="FC 20210123" />. Selon l'historien français du cinéma [[Jean-Pierre Jeancolas]], la condamnation est bien plus lourde puisque Natan est privé de ses droits civiques et son frère est de ce fait obligé de reprendre les mandats sociaux de ses sociétés<ref name=Jeancolas1991>{{Article |auteur=[[Jean-Pierre Jeancolas]] |titre=Cinéma des années trente: la crise et l'image de la crise |périodique=[[Le Mouvement social]] |numéro=154 |pages=173–195 |année=1991 |issn=0027-2671 |doi=10.2307/3778279 }}.</ref>. Ces aspects font l'objet de la controverse majeure de sa biographie (Voir la section [[#Controverse]]). |
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Lors de la déclaration de la [[Première Guerre mondiale]], il se présente à la [[Mairie du 10e arrondissement de Paris|mairie du {{10e|arrondissement}} de Paris]] dès le {{date|2 août 1914}} et s'engage dans la [[Légion étrangère]] comme volontaire étranger, pour la durée de la guerre. Il passe {{nobr|21 mois}} au front, est victime d'une attaque au [[Gaz de combat de la Première Guerre mondiale|gaz de combat]] en 1916, et est [[Citation à l'ordre de l'armée|cité à l’ordre de la division]]. Libéré le {{date|11 octobre 1918}}, il est [[Naturalisation|naturalisé]] Français en 1921 et francise son nom en « Bernard Natan »<ref name="LM 20190619">{{lien web |auteur=Jacques Mandelbaum |titre=''Bernard Natan, le fantôme de la rue Francoeur'', l'histoire tragique d'un bouc-émissaire du cinéma français |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/06/19/bernard-natan-le-fantome-de-la-rue-franc-ur-l-histoire-tragique-d-un-bouc-emissaire-du-cinema-francais_5478288_3246.html |périodique=[[Le Monde]] |date=19 juin 2019}}.</ref>. Il reçoit la [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|Croix de guerre]], qui lui vaut l'effacement de sa condamnation judiciaire de 1911<ref name=":0"/>. |
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Dans les années 1920, Bernard Natan en complément de la gestion de son propre laboratoire Rapid Film de développement de films, travaille aussi pour [[Paramount Pictures]]. En 1926, il ajoute deux ateliers à Rapid Films pour le son sur disque. Il produit également les films d'autres studios<ref name="Rapid-Film">{{chapitre|auteur=Gilles Willems|titre chapitre=Rapid-Film et ses Branches Production|auteur ouvrage=Jacques Kermabon|titre ouvrage=Pathé, Premier Empire du Cinéma|lieu=Paris|éditeur=[[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Georges-Pompidou]]|date=1994|ISBN=2-85850-793-7}}.</ref>{{,}}<ref name="Origins">{{article|auteur= Gilles Willems|titre=Les Origines du groupe Pathé-Natan et le modèle américain|périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire|Vingtième Siècle]]|numéro=46|date=avril-juin 1995}}.</ref>. |
Dans les années 1920, Bernard Natan, en complément de la gestion de son propre laboratoire Rapid Film de développement de films, travaille aussi pour [[Paramount Pictures]]. En 1926, il ajoute deux ateliers à Rapid Films pour le son sur disque. Il produit également les films d'autres studios<ref name="Rapid-Film">{{chapitre|auteur=Gilles Willems|titre chapitre=Rapid-Film et ses Branches Production|auteur ouvrage=Jacques Kermabon|titre ouvrage=Pathé, Premier Empire du Cinéma|lieu=Paris|éditeur=[[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Georges-Pompidou]]|date=1994|ISBN=2-85850-793-7}}.</ref>{{,}}<ref name="Origins">{{article|auteur= Gilles Willems|titre=Les Origines du groupe Pathé-Natan et le modèle américain|périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire|Vingtième Siècle]]|numéro=46|date=avril-juin 1995}}.</ref>. |
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Il est par ailleurs actionnaire et administrateur du [[Moulin-Rouge|Moulin Rouge]]<ref>{{Lien web |titre=Société Fermière des Etablissements du ''Moulin-Rouge'' |url=https://numistoria.com/fr/music-halls/892-societe-fermiere-des-etablissements-du-moulin-rouge-.html |site=Numistoria |consulté le=2024-06-13}}.</ref>{{refins|date=juin 2024}}. |
Il est par ailleurs actionnaire et administrateur du [[Moulin-Rouge|Moulin Rouge]]<ref>{{Lien web |titre=Société Fermière des Etablissements du ''Moulin-Rouge'' |url=https://numistoria.com/fr/music-halls/892-societe-fermiere-des-etablissements-du-moulin-rouge-.html |site=Numistoria |consulté le=2024-06-13}}.</ref>{{refins|date=juin 2024}}. |
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En 1942, il est déchu de la [[nationalité française]] par le [[Régime de Vichy]]. Bernard Natan depuis sa cellule de la [[Centre pénitentiaire de Fresnes|prison de Fresnes]] écrit au ministre de la justice faisant valoir le fil de sa vie exemplaire au service de la France, lettre restée sans réponse<ref name="CNC 20190619"/>. Il sort de prison en septembre 1942<ref name="Origins" />{{,}}<ref name="History" />{{,}}<ref name="Rooster" />{{,}}<ref name="FirstWave" /> et est envoyé au [[camp de Drancy]]<ref name="CNC 20190619"/>. |
En 1942, il est déchu de la [[nationalité française]] par le [[Régime de Vichy]]. Bernard Natan depuis sa cellule de la [[Centre pénitentiaire de Fresnes|prison de Fresnes]] écrit au ministre de la justice faisant valoir le fil de sa vie exemplaire au service de la France, lettre restée sans réponse<ref name="CNC 20190619"/>. Il sort de prison en septembre 1942<ref name="Origins" />{{,}}<ref name="History" />{{,}}<ref name="Rooster" />{{,}}<ref name="FirstWave" /> et est envoyé au [[camp de Drancy]]<ref name="CNC 20190619"/>. |
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Le gouvernement de [[Collaboration en France|collaboration]] français le livre ensuite en tant que Juif [[apatride]] aux forces d'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|occupation allemandes]] le {{date|23 septembre 1942}}. Il est alors déporté {{incise| |
Le gouvernement de [[Collaboration en France|collaboration]] français le livre ensuite en tant que Juif [[apatride]] aux forces d'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|occupation allemandes]] le {{date|23 septembre 1942}}. Il est alors déporté {{incise|et meurt}} au [[Camps d'extermination nazis|camp d'extermination]] d'[[Auschwitz]], par le convoi {{numéro|37}}, en date du {{date|25 septembre 1942}}<ref name="CNC 20190619"/>{{,}}<ref name=décès group="n"/>. Son nom est inscrit sur le [[mémorial de la Shoah]], dalle {{n°|109}}, colonne {{n°|37}}, rangée {{n°|1}}<ref>Philippe Durant, [https://www.google.fr/books/edition/Le_fant%C3%B4me_du_cin%C3%A9ma_fran%C3%A7ais/k94JEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq "Le fantôme du cinéma français Gloire et chute de Bernard Natan"], 2021, sur [[Google Livres]].</ref>. |
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== Controverse == |
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Si les débuts de Bernard Natan dans la production cinématographique sont mal connus, c'est notamment parce qu'ils ont été interrompus par des poursuites à l'origine de la légende du « Bernard Natan pornographe ». Dans un livre publié en 2004, son neveu, l'éditeur et écrivain résistant [[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] (1926-2007)<ref>{{lien web|titre=Kirschen André |éditeur=Mémoire et Espoirs de la Résistance |url=https://www.memoresist.org/resistant/kirschen-andre/ |date=}}.</ref> narre que Bernard Natan, alors âgé de {{nobr|26 ans}}, est condamné en 1911 à {{nombre|1000 francs}} d'amende et quatre mois de prison pour « outrages aux |
Si les débuts de Bernard Natan dans la production cinématographique sont mal connus, c'est notamment parce qu'ils ont été interrompus par des poursuites à l'origine de la légende du « Bernard Natan pornographe ». Dans un livre publié en 2004, son neveu, l'éditeur et écrivain résistant [[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] (1926-2007)<ref>{{lien web|titre=Kirschen André |éditeur=Mémoire et Espoirs de la Résistance |url=https://www.memoresist.org/resistant/kirschen-andre/ |date=}}.</ref>, narre que Bernard Natan, alors âgé de {{nobr|26 ans}}, est condamné en 1911 à {{nombre|1000 francs}} d'amende et quatre mois de prison pour « outrages aux bonnes mœurs ». Sa condamnation est due à la production et réalisation d'un film intitulé ''Chevalier Vaselinus'', pour la diffusion duquel Grognet & Cie a été condamnée en même temps que Bernard Natan<ref name="NO2018"/>{{,}}<ref name="Positif 61-62-63 1964"/>{{,}}<ref name="LIPS 1993"/>{{,}}{{refins|date=juin 2024}}. L'historien du cinéma [[Jean-Pierre Jeancolas]] explique pour sa part que Bernard Natan a été privé de ses droits civiques dans le cadre de cette condamnation<ref name=Jeancolas1991 /> La [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|Croix de guerre]], que lui vaut son courage d'engagé volontaire en 1914, permet l'effacement de cette condamnation en 1919<ref name=":0">{{Ouvrage |auteur1=[[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] |titre=Pathé-Natan |sous-titre=La véritable histoire |éditeur=Les Indépendants du {{s-|I|er}} |collection=Pilote 24 |année=200 4|isbn=978-2-912347-40-4}}.</ref>{{,}}<ref name="Les Échos 20150521" />. |
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Par la suite, c'est la presse d'[[extrême droite]] qui lui reproche d'avoir été un pornographe dans des campagnes sur fond d'antisémitisme<ref>{{lien web |auteur=Jacques Brinaire, entretien avec Philippe Durant, auteur d'une biographie|titre=Bernard Natan, le producteur sacrifié voit son honneur lavé |url=https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/natan-le-producteur-sacrifie-voit-son-honneur-lave |site=LaNouvelleRepublique.fr |date=07 février 2021|consulté le=25 juin 2024}}.</ref>. |
Par la suite, c'est la presse d'[[extrême droite]] qui lui reproche d'avoir été un pornographe dans des campagnes sur fond d'antisémitisme<ref>{{lien web |auteur=Jacques Brinaire, entretien avec Philippe Durant, auteur d'une biographie|titre=Bernard Natan, le producteur sacrifié voit son honneur lavé |url=https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/natan-le-producteur-sacrifie-voit-son-honneur-lave |site=LaNouvelleRepublique.fr |date=07 février 2021|consulté le=25 juin 2024}}.</ref>. |
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[[Fichier:Couverture_du_numéro_de_"Positif"_de_juin_1964_consacré_à_l'érotisme_au_cinéma.jpg|vignette|Couverture du numéro de ''Positif'' de {{date|juin 1964}} consacré à l'érotisme au cinéma, où un catalogue consacré aux productions pornographiques cite un {{Citation|Bernard Nathan}}<ref name="LIPS 1993"/>.]] |
[[Fichier:Couverture_du_numéro_de_"Positif"_de_juin_1964_consacré_à_l'érotisme_au_cinéma.jpg|vignette|Couverture du numéro de ''Positif'' de {{date|juin 1964}} consacré à l'érotisme au cinéma, où un catalogue consacré aux productions pornographiques cite un {{Citation|Bernard Nathan}}<ref name="LIPS 1993"/>.]] |
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Pour l'historien français du cinéma |
Pour l'historien français du cinéma Jean-Pierre Jeancolas, qui cite notamment un ancien employé de Bernard Natan dans son article de 1991 "''Cinéma des années 30 : la crise et l'image de la crise''", les frères Natan étaient victimes de maitres-chanteurs<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Jeancolas|titre=Cinéma des années trente : la crise et l'image de la crise|date=1991-01-31|lire en ligne=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jeancolas-Cinmadesannes-1991.pdf|consulté le=2024-12-18}}</ref>. Ils les payaient probablement grâce à une double comptabilité qui séparait les flux financiers légaux des flux illégaux. Ces maitres-chanteurs auraient contribué au harcèlement des frères Natan par les autorités de Vichy et par l'occupant nazi<ref name=Jeancolas1991 />. |
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[[Fichier:Jeancolas-Cinmadesannes-1991.pdf|vignette|Article de Jean-Pierre JEANCOLAS "Cinéma des années trente : la crise et l'image de la crise"]] |
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⚫ | Selon un article de Joseph W. Slade de 1993, la société Rapid Films de Bernard Natan fournissait des films pornographique à la société Grognet & Cie, qui les diffusait au travers d'un réseau de salles clandestines et de maisons closes<ref name="Slade1993">{{Article |langue=en |prénom1=Joseph W. |nom1=Slade |titre=Bernard Natan: France's legendary pornographer |périodique=Journal of Film and Video |langue périodique=en |volume=45 |numéro=2-3 |date=été-automne 1993 |titre numéro=Pornography and Sexual Representation |pages=72-90 |résumé=https://www.jstor.org/stable/20688007 |éditeur=[[University of Illinois Press]] |lire en ligne=[[:c:File:Bernard Natan France's legendary pornographer.pdf|sur Wikicommons]] |format=pdf |consulté le=2024-06-27}}.</ref>. Parmi les œuvres des années 1920 citées par Slade figurent ''Le Ménage moderne |
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⚫ | Selon un article de Joseph W. Slade de 1993, la société Rapid Films de Bernard Natan fournissait des films pornographique à la société Grognet & Cie, qui les diffusait au travers d'un réseau de salles clandestines et de maisons closes<ref name="Slade1993">{{Article |langue=en |prénom1=Joseph W. |nom1=Slade |titre=Bernard Natan: France's legendary pornographer |périodique=Journal of Film and Video |langue périodique=en |volume=45 |numéro=2-3 |date=été-automne 1993 |titre numéro=Pornography and Sexual Representation |pages=72-90 |résumé=https://www.jstor.org/stable/20688007 |éditeur=[[University of Illinois Press]] |lire en ligne=[[:c:File:Bernard Natan France's legendary pornographer.pdf|sur Wikicommons]] |format=pdf |consulté le=2024-06-27}}.</ref>. Parmi les œuvres des années 1920 citées par Slade figurent ''Le Ménage moderne du Madame Butterfly''{{Sic}}, ''La Maîtresse du Capitaine de Meydeux'', ''Le Fameux Champignon'' et autres. Slade appuie notamment son article sur les travaux d'[[Ado Kyrou]], journaliste de la revue de référence de l'[[Institut Lumière]], ''[[Positif (revue)|Positif]]''<ref name="Positif 61-62-63 1964">{{Article |auteur1=[[Ado Kyrou]]| titre=D'un certain cinéma clandestin |périodique=[[Positif (revue)|Positif]] |volume=61-62-63 |pages=205 |date=juin 1964 |lire en ligne=[[:c:File:Article Positif 1964 - "D'un certain cinéma clandestin".pdf|sur Wikicommons]] |format=pdf}}.</ref>. |
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⚫ | Ces affirmations, reprises par ''{{lang|en|The Journal of Film and Video}}''<ref name="Slade1993" />, ont mené [[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] |
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⚫ | Ces affirmations, reprises par ''{{lang|en|The Journal of Film and Video}}''<ref name="Slade1993" />, ont mené [[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] à demander un [[droit de réponse]] à Joseph W. Slade, refusé par le périodique. André Rossel-Kirschen remet aussi en cause des attributions de films à Bernard Natan par la revue ''Positif'' de 1964, et critique le manque de connaissances du domaine de Slade<ref name="LIPS 1993">{{lien web |auteur=[[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] |titre=Mise au point sur le grand producteur Bernard Natan. Réponse de André Rossel-Kirschen au Docteur Slade |url=https://www.lips.org/bio_natan.%20reponse_%C3%A0_Slade.html |site=lips.org |année=1993}}.</ref>. |
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⚫ | Sa participation en tant qu'acteur n'est pas établie. Les films cités sont conservés dans quelques cinémathèques, indique André Rossel-Kirschen, qui ajoute (page 53 de son livre), qu'il a pu lui-même en visionner la plupart à l'Institut [[Alfred Kinsey|Kinsey]]. Il apparaît ainsi que l'acteur était beaucoup plus jeune, entre 18 et 25 ans, alors que Bernard Natan avait 40 ans en 1926<ref name=":0" />{{,}}<ref name="LIPS 1993"/>. |
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⚫ | L'historienne Dominique Missika, dans ''L'Affaire Bernard Natan'', ouvrage |
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⚫ | L'historienne [[Dominique Missika]], dans ''[[L'Affaire Bernard Natan]]'', ouvrage de réhabilitation rédigé à la demande des petites filles de Bernard Natan et sur la base de leurs archives familiales<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Dominique Missika |titre=L'Affaire Bernard Natan |lieu=Paris |éditeur=Denoël |année=2020 |passage=8}}.</ref>, estime pour sa part que ces arguments sont des calomnies antisémites et qualifie Joseph W. Slade d'{{citation|ennemi irréductible}} de Bernard Natan. |
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⚫ | Sa participation en tant qu'acteur n'est pas établie. Les films cités sont conservés dans quelques cinémathèques, indique André Rossel-Kirschen |
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== Filmographie == |
== Filmographie == |
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=== Bibliographie === |
=== Bibliographie === |
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* [[Jean-Pierre Jeancolas]], Cinéma des années 30 : la crise et l'image de la crise, Le Mouvement social, n°154, Sciences Po Presses, 1991, 23 pages<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=[[Jean-Pierre Jeancolas]]|titre=Cinéma des années 30 : la crise et l'image de la crise|périodique=Le Mouvemenrt social|volume=154|numéro=154|pages=23|date=1991|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/3778279?read-now=1&oauth_data=eyJlbWFpbCI6InRyZWl6ZWRpeGh1aXRAZ21haWwuY29tIiwiaW5zdGl0dXRpb25JZHMiOltdLCJwcm92aWRlciI6Imdvb2dsZSJ9&seq=1#page_scan_tab_contents|accès url=limité|format=pdf}}</ref>[https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jeancolas-Cinmadesannes-1991.pdf] |
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* {{Ouvrage|auteur1=[[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] |titre=Pathé-Natan |sous-titre=La véritable histoire |éditeur=Pilote 24 |collection=Les Indépendants du {{s-|I|er}} |année=2004 |pages totales=302 |isbn=9782912347404}}. |
* {{Ouvrage|auteur1=[[André Kirschen|André Rossel-Kirschen]] |titre=Pathé-Natan |sous-titre=La véritable histoire |éditeur=Pilote 24 |collection=Les Indépendants du {{s-|I|er}} |année=2004 |pages totales=302 |isbn=9782912347404}}. |
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* {{Ouvrage|auteur1=Philippe Durant |titre=Le fantôme du cinéma français |sous-titre=gloire et chute de Bernard Natan |lieu=Paris |éditeur=la Manufacture de livres |date=2021 |pages totales=208 |isbn=9782358877145}}. |
* {{Ouvrage|auteur1=Philippe Durant |titre=Le fantôme du cinéma français |sous-titre=gloire et chute de Bernard Natan |lieu=Paris |éditeur=la Manufacture de livres |date=2021 |pages totales=208 |isbn=9782358877145}}. |
Dernière version du 20 décembre 2024 à 11:29
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Tannenzapf |
Nationalités | |
Activités |
Conflit | |
---|---|
Lieux de détention | |
Distinction |
Bernard Natan, né Nahum Tannenzapf le à Iași (Roumanie) et mort en novembre 1942 à Auschwitz, est un producteur franco-roumain de films des années 1920 et 1930.
Personnalité pionnière et controversée, Bernard Natan acquiert en 1929 Pathé, qui était l'une des deux plus importantes sociétés de cinéma françaises. Pathé-Natan s'effondre en 1935.
Bernard Natan est attaqué sans répit par la presse française durant les années 1930 sur fond d'antisémitisme. Fin 1938, Bernard Natan est accusé d'escroquerie et écroué. Il est condamné à de la prison ferme où il se trouvera lors de l'occupation allemande. Diffamé et persécuté par le régime de Vichy qui lui retire sa nationalité française, il est livré aux Nazis puis déporté et meurt en camp d'extermination.
Il contribue de manière importante à développer et professionnaliser l'industrie du cinéma en France entre les deux guerres mondiales.
Biographie
[modifier | modifier le code]Nahum Tanenzaph[1] naît le de parents juifs à Iași en Roumanie près de la frontière russo-roumaine.
Il s'installe en France en 1906 et débute dans le cinéma en tant que projectionniste[2].
Il fonde dès 1910 la société cinématographique Ciné-actualités puis Rapid-film, entreprise de tirages de films, qui connaîtra une expansion constante.
Pris dans la campagne menée par le sénateur Beranger contre « le caractère jugé obscène du cinématographe », Bernard Natan et ses deux associés sont, avec quatre-vingts autres hommes du métier, poursuivis en justice. Bernard Natan, alors âgé de 26 ans, est condamné en 1911 à 1 000 francs d'amende et quatre mois de prison[3],[4]. Pour cet « outrage aux bonnes mœurs », la peine de prison est légère car il s'agit de films dits « grivois »[5],[2]. Selon l'historien français du cinéma Jean-Pierre Jeancolas, la condamnation est bien plus lourde puisque Natan est privé de ses droits civiques et son frère est de ce fait obligé de reprendre les mandats sociaux de ses sociétés[6]. Ces aspects font l'objet de la controverse majeure de sa biographie (Voir la section #Controverse).
Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il se présente à la mairie du 10e arrondissement de Paris dès le et s'engage dans la Légion étrangère comme volontaire étranger, pour la durée de la guerre. Il passe 21 mois au front, est victime d'une attaque au gaz de combat en 1916, et est cité à l’ordre de la division. Libéré le , il est naturalisé Français en 1921 et francise son nom en « Bernard Natan »[7]. Il reçoit la Croix de guerre, qui lui vaut l'effacement de sa condamnation judiciaire de 1911[5].
Dans les années 1920, Bernard Natan, en complément de la gestion de son propre laboratoire Rapid Film de développement de films, travaille aussi pour Paramount Pictures. En 1926, il ajoute deux ateliers à Rapid Films pour le son sur disque. Il produit également les films d'autres studios[8],[9].
Il est par ailleurs actionnaire et administrateur du Moulin Rouge[10][source insuffisante].
En 1927, Natan fonde une nouvelle societé, Les Productions Natan, et est nommé membre du comité exécutif de la fédération des employeurs cinématographiques[1].
En , il lance la diffusion du premier film français parlant, Les Trois Masques au Marivaux-Pathé, puis le second dessin animé de Mickey (The Opry House), dans la même salle, un mois plus tard[3],[11].
En , Bernard Natan s'associe avec Paul Thomas et achète la société Pathé, qui est alors la plus grande compagnie de cinéma de France. Il accepte de fusionner son propre studio, Rapid Films (qui valait 25 millions de francs) avec Pathé en échange de 50 millions de francs en actions. Après la fusion, Natan renomme la société « Pathé-Natan »[9],[12],[13].
L'entreprise se lance dans l'acquisition d'un réseau de salles[14]. En un an, Pathé parvient à prendre le contrôle de 56 cinémas : le Louxor, le Max Linder, le Palais Montparnasse, etc. Le groupe fait également construire deux cinémas sur les Champs-Élysées, le Marignan et l'Ermitage. La firme Pathé-Natan relance à la fois la production et l’exploitation [15],[16].
Pathé subissait déjà une situation financière difficile. La reprise de Bernard Natan coïncide avec la Grande Dépression de 1929 qui atteint tous les secteurs de l'économie[17],[12],[13].
Bernard Natan tente de renflouer les caisses de Pathé et de moderniser les studios et leurs méthodes de travail. Il reprend un autre studio, la Société des cinéromans, d'Arthur Bernède et Gaston Leroux, qui permet à Pathé-Natan d'étendre ses activités à la manufacture électronique et à la projection.
En , Bernard Natan s'associe avec l'Écossais John Logie Baird en fondant la première compagnie de télévision de France, dénommée « Télévision-Baird-Natan »[18]. Le , le théâtre de L'Olympia accueille une démonstration publique de télévision système Baird-Natan. Sur un écran formé de 1 200 ampoules, le fantaisiste Jean Marsac apparaît devant les premiers téléspectateurs français[19]. La démonstration n'aura pas de suites commerciales.
Un an après, avec Fernand Vitus et la société anonyme Radio-Natan-Vitus filiale de Pathé Journal, il prend le contrôle d'une station de radio à Paris, Radio Vitus[n 1], qui deviendra un véritable empire radiophonique[9],[17],[12],[13].
Entre 1930 et 1935, la compagnie Pathé-Natan réalise 100 millions de francs de profits et produit plus de 60 films (autant que les studios américains de l'époque). Bernard Natan relance les films d'actualité Pathé Journal, qui n'ont plus vu le jour depuis 1927.
Dans le but de financer l'expansion de la société, le conseil de direction (qui comprend toujours Charles Pathé) vote en 1930 la vente de 105 millions de francs d'actions. Mais avec la dépression, l'augmentation de capital prévue ne pourra se faire qu'à 50 %. L'une des banques qui avait investi fait faillite et la société Pathé est forcée de continuer à acheter et équiper des salles de cinéma, sans en avoir financièrement les moyens. Elle finit par perdre plus d'argent qu'elle n'en gagne. En 1936 Pathé tombe en banqueroute[9],[17],[12],[13].
Bernard Natan est attaqué sans répit par la presse française, qui critique sa façon de diriger son groupe. Plusieurs de ces attaques sont d'ordre antisémite[7],[20].
La chute de Pathé amène la justice française à l'inculper pour escroquerie. Le 20 décembre 1938 la police vient l’arrêter à son domicile parisien[21]. Il est accusé d'avoir créé des sociétés fictives, et de mauvaise gestion des affaires. De lourdes peines de prison s’abattent sur lui au fil des procès[21],[22]. Le , dans le journal antisémite Le Défi, Jean-Charles Legrand affirme que Bernard Natan a agit avec d'autres administrateurs des affaires Pathé et indique que « de tout temps le cinéma fut le repaire des Juifs, [le cinéma est] devenu une immense entreprise de filouteries, […] car le Juif souille et corrompt tout ce qu'il approche »[23]. Puis, le , le Journal de Confolens (qui deviendra par la suite le Journal du Confolentais au service de l'œuvre de rénovation nationale du Maréchal Pétain) accuse Bernard Natan d'avoir escroqué 700 millions de francs, alors que selon Le Défi il s'agissait de 400 millions, et le qualifie de « juif d'origine incertaine, […] le type de ces indésirables qui pullulent sur sur notre sol et qui font des fortunes rapides aux dépens de l'épargne française »[24].
En 1942, il est déchu de la nationalité française par le Régime de Vichy. Bernard Natan depuis sa cellule de la prison de Fresnes écrit au ministre de la justice faisant valoir le fil de sa vie exemplaire au service de la France, lettre restée sans réponse[20]. Il sort de prison en septembre 1942[9],[17],[12],[13] et est envoyé au camp de Drancy[20].
Le gouvernement de collaboration français le livre ensuite en tant que Juif apatride aux forces d'occupation allemandes le . Il est alors déporté — et meurt — au camp d'extermination d'Auschwitz, par le convoi no 37, en date du [20],[n 1]. Son nom est inscrit sur le mémorial de la Shoah, dalle no 109, colonne no 37, rangée no 1[25].
Controverse
[modifier | modifier le code]Si les débuts de Bernard Natan dans la production cinématographique sont mal connus, c'est notamment parce qu'ils ont été interrompus par des poursuites à l'origine de la légende du « Bernard Natan pornographe ». Dans un livre publié en 2004, son neveu, l'éditeur et écrivain résistant André Rossel-Kirschen (1926-2007)[26], narre que Bernard Natan, alors âgé de 26 ans, est condamné en 1911 à 1 000 francs d'amende et quatre mois de prison pour « outrages aux bonnes mœurs ». Sa condamnation est due à la production et réalisation d'un film intitulé Chevalier Vaselinus, pour la diffusion duquel Grognet & Cie a été condamnée en même temps que Bernard Natan[4],[27],[28],[source insuffisante]. L'historien du cinéma Jean-Pierre Jeancolas explique pour sa part que Bernard Natan a été privé de ses droits civiques dans le cadre de cette condamnation[6] La Croix de guerre, que lui vaut son courage d'engagé volontaire en 1914, permet l'effacement de cette condamnation en 1919[5],[3].
Par la suite, c'est la presse d'extrême droite qui lui reproche d'avoir été un pornographe dans des campagnes sur fond d'antisémitisme[29].
Pour l'historien français du cinéma Jean-Pierre Jeancolas, qui cite notamment un ancien employé de Bernard Natan dans son article de 1991 "Cinéma des années 30 : la crise et l'image de la crise", les frères Natan étaient victimes de maitres-chanteurs[30]. Ils les payaient probablement grâce à une double comptabilité qui séparait les flux financiers légaux des flux illégaux. Ces maitres-chanteurs auraient contribué au harcèlement des frères Natan par les autorités de Vichy et par l'occupant nazi[6].
Selon un article de Joseph W. Slade de 1993, la société Rapid Films de Bernard Natan fournissait des films pornographique à la société Grognet & Cie, qui les diffusait au travers d'un réseau de salles clandestines et de maisons closes[31]. Parmi les œuvres des années 1920 citées par Slade figurent Le Ménage moderne du Madame Butterfly [sic], La Maîtresse du Capitaine de Meydeux, Le Fameux Champignon et autres. Slade appuie notamment son article sur les travaux d'Ado Kyrou, journaliste de la revue de référence de l'Institut Lumière, Positif[27].
Ces affirmations, reprises par The Journal of Film and Video[31], ont mené André Rossel-Kirschen à demander un droit de réponse à Joseph W. Slade, refusé par le périodique. André Rossel-Kirschen remet aussi en cause des attributions de films à Bernard Natan par la revue Positif de 1964, et critique le manque de connaissances du domaine de Slade[28].
Sa participation en tant qu'acteur n'est pas établie. Les films cités sont conservés dans quelques cinémathèques, indique André Rossel-Kirschen, qui ajoute (page 53 de son livre), qu'il a pu lui-même en visionner la plupart à l'Institut Kinsey. Il apparaît ainsi que l'acteur était beaucoup plus jeune, entre 18 et 25 ans, alors que Bernard Natan avait 40 ans en 1926[5],[28].
L'historienne Dominique Missika, dans L'Affaire Bernard Natan, ouvrage de réhabilitation rédigé à la demande des petites filles de Bernard Natan et sur la base de leurs archives familiales[32], estime pour sa part que ces arguments sont des calomnies antisémites et qualifie Joseph W. Slade d'« ennemi irréductible » de Bernard Natan.
Filmographie
[modifier | modifier le code]Producteur
[modifier | modifier le code]- 1920 : Le Ménage moderne de madame Butterfly, attribution à Bernard Natan controversée[28]
- 1926 : La Femme nue de Léonce Perret
- 1926 : La Châtelaine du Liban de Marco de Gastyne
- 1927 : La Madone des sleepings d'Henri Diamant-Berger
- 1927 : Éducation de prince, d'Henri Diamant-Berger
- 1929 : La Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc, fille de Lorraine de Marco de Gastyne
- 1929 : Les Trois Masques d'André Hugon
- 1930 : Lévy et Cie d'André Hugon
- 1930 : Le Roi des resquilleurs de Pierre Colombier
- 1930 : Accusée, levez-vous ! de Maurice Tourneur
- 1930 : Autour de l'Argent de Jean Dréville
- 1930 : Chacun sa chance de Hans Steinhoff
- 1930 : Chiqué de Pierre Colombier
- 1930 : La Petite Lise de Jean Grémillon
- 1931 : Après l'amour de Léonce Perret
- 1931 : Le Rêve de Jacques de Baroncelli
- 1931 : Faubourg Montmartre de Raymond Bernard
- 1932 : Les Croix de bois de Raymond Bernard
- 1932 : L'affaire est dans le sac de Jacques Prévert
- 1932 : L'Âne de Buridan d'Alexandre Ryder
- 1932 : Au nom de la loi de Maurice Tourneur
- 1932 : Les Gaîtés de l'escadron de Maurice Tourneur
- 1932 : Mélo de Paul Czinner
- 1933 : Théodore et Cie de Pierre Colombier
- 1933 : Six Cent Mille Francs par mois de Léo Joannon
- 1933 : Les Deux Orphelines de Maurice Tourneur
- 1934 : Amok de Fedor Ozep
- 1934 : Les Misérables de Raymond Bernard
- 1934 : La Croisière jaune d'André Sauvage puis Léon Poirier
- 1934 : Le Bonheur de Marcel L'Herbier
- 1934 : Arlette et ses papas d'Henry Roussell
- 1934 : Ces messieurs de la Santé de Pierre Colombier
- 1934 : Le Dernier Milliardaire de René Clair
- 1934 : Sapho de Léonce Perret
- 1934 : Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard
- 1934 : L'Homme mystérieux (autre titre : Obsession) de Maurice Tourneur
- 1935 : L'Équipage d'Anatole Litvak
- 1935 : Justin de Marseille de Maurice Tourneur
Documentaires et fiction
[modifier | modifier le code]En 2013, un documentaire consacré à Bernard Natan est réalisé par les Irlandais Paul Duane et David Cairns[20],[33] : Natan, l'histoire effacée d'un génie du cinéma.
Bernard Natan, le fantôme de la rue Francoeur, un documentaire de Francis Gendron en collaboration avec Alain Braun (production Label, Evasion en Vidéo, Metaction), 2018, 1 h 23[7]
Son histoire est également évoquée à travers le personnage d'André Korben dans le film Planetarium, de Rebecca Zlotowski, sorti en 2016 [3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Dans le documentaire qui lui est consacré, diffusé sur Arte le 16 août 2016, l'historien et avocat français Serge Klarsfeld évoque une lettre écrite depuis Auschwitz datée du 28 novembre 1942. Il déduit que sa mort a eu lieu en 1942, sans plus de précision.
Références
[modifier | modifier le code]- Myriam Anissimov, « La dignité retrouvée du cinéaste Bernard Natan », sur Nonfiction, (consulté le ).
- Lénora Krief, « L’Hollywood de la rue Francoeur 1/2 : Bernard Natan, un bâtisseur du cinéma français » [audio], sur franceculture.fr, Une histoire particulière, (consulté le ).
- Sabine Delanglade, « Bernard Natan, la réhabilitation d'une légende oubliée du cinéma français », Les Échos, (consulté le ).
- « Des premières photos aux magnétos : l'incroyable essor de l'image porno », Le Nouvel Obs, (consulté le ).
- André Rossel-Kirschen, Pathé-Natan : La véritable histoire, Les Indépendants du Ier siècle, coll. « Pilote 24 », (ISBN 978-2-912347-40-4).
- Jean-Pierre Jeancolas, « Cinéma des années trente: la crise et l'image de la crise », Le Mouvement social, no 154, , p. 173–195 (ISSN 0027-2671, DOI 10.2307/3778279).
- Jacques Mandelbaum, « Bernard Natan, le fantôme de la rue Francoeur, l'histoire tragique d'un bouc-émissaire du cinéma français », Le Monde, .
- Gilles Willems, « Rapid-Film et ses Branches Production », dans Jacques Kermabon, Pathé, Premier Empire du Cinéma, Paris, Centre Georges-Pompidou, (ISBN 2-85850-793-7).
- Gilles Willems, « Les Origines du groupe Pathé-Natan et le modèle américain », Vingtième Siècle, no 46, .
- « Société Fermière des Etablissements du Moulin-Rouge », sur Numistoria (consulté le ).
- Greg Philip, « Les trois masques, quand l'écran français apprend à parler. », (consulté le ).
- (en) Richard Abel, The Red Rooster Scare : Making Cinema American, 1900-1910, Berkeley, University of California Press, , 301 p. (ISBN 0-520-21478-1, lire en ligne).
- (en) Richard Abel, French Cinema : The First Wave 1915-1929, Princeton University Press, , 672 p. (ISBN 0-691-00813-2).
- Jean-Jacques Meusy, « Écrans français de l’entre-deux-guerres I. Les Années 1920 », sur LesAmisduLouxor.fr, (consulté le ).
- Marc-Antoine Robert, « La naissance d'un grand circuit », dans Jacques Kermabon (dir.), Pathé : Premier empire du cinéma, Paris, Éditions du Centre Pompidou, (ISBN 2-85850-793-7), p. 280-281.
- Jean-Jacques Meusy, « Écrans français de l’entre-deux-guerres II. Les années 1930 », sur LesAmisduLouxor.fr, (consulté le ).
- Gilles Willems, « Les origines de Pathé-Natan », dans Pierre-Jean Benghozi et Christian Delage, Une histoire économique du cinéma français (1895-1995) : Regards croisés franco-américains, Paris, L'Harmattan, coll. « Champs visuels », .
- Site leserigraphe.com, page "Histoire de la TV Retour aux sources avec la Télévision mécanique, celle où tu dois pédaler (presque)"], consulté le 18 novembre 2021.
- achdr.over-blog.com, page "Suzy Winckler, première présentatrice de la télévision françaises, consulté le 18 novembre 2021.
- « Bernard Natan, figure du cinéma d’avant-guerre », sur Centre national du cinéma et de l'image animée, (consulté le ).
- Laurent Delmas, « Bernard Natan, le producteur maudit », sur Radio France, France Inter, Delmas fait son cinéma, (consulté le ).
- Lénora Krief, « L’Hollywood de la rue Francoeur 2/2 : Bernard Natan, la légende noire » [audio], sur franceculture.fr, Une histoire particulière, (consulté le ).
- « Le Défi / directeur Jean-Charles Legrand », sur Gallica, (consulté le ).
- « Journal de Confolens : littéraire, scientifique, industriel, agricole, de modes et d'annonces, paraissant tous les lundis ["puis" revue hebdomadaire politique, administrative, littéraire, agricole, commerciale et d'annonces "puis" journal républicain indépendant de l'arrondissement "puis" journal du Confolentais au service de l'oeuvre de rénovation nationale du Maréchal Pétain] », sur Gallica, (consulté le ).
- Philippe Durant, "Le fantôme du cinéma français Gloire et chute de Bernard Natan", 2021, sur Google Livres.
- « Kirschen André », Mémoire et Espoirs de la Résistance.
- Ado Kyrou, « D'un certain cinéma clandestin », Positif, vol. 61-62-63, , p. 205 (sur Wikicommons [PDF]).
- André Rossel-Kirschen, « Mise au point sur le grand producteur Bernard Natan. Réponse de André Rossel-Kirschen au Docteur Slade », sur lips.org, .
- Jacques Brinaire, entretien avec Philippe Durant, auteur d'une biographie, « Bernard Natan, le producteur sacrifié voit son honneur lavé », sur LaNouvelleRepublique.fr, (consulté le ).
- Jean-Pierre Jeancolas, Cinéma des années trente : la crise et l'image de la crise, (lire en ligne)
- (en) Joseph W. Slade, « Bernard Natan: France's legendary pornographer », Journal of Film and Video, University of Illinois Press, vol. 45, nos 2-3 « Pornography and Sexual Representation », été-automne 1993, p. 72-90 (résumé, sur Wikicommons [PDF], consulté le ).
- Dominique Missika, L'Affaire Bernard Natan, Paris, Denoël, , p. 8.
- Julien Gester, « Qui est Bernard Natan ? », Libération, .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Rossel-Kirschen, Pathé-Natan : La véritable histoire, Pilote 24, coll. « Les Indépendants du Ier siècle », , 302 p. (ISBN 9782912347404).
- Philippe Durant, Le fantôme du cinéma français : gloire et chute de Bernard Natan, Paris, la Manufacture de livres, , 208 p. (ISBN 9782358877145).
- Dominique Missika, L'Affaire Bernard Natan : Les années sombres du cinéma français, Paris, Denoël, , 256 p. (ISBN 9782207178621).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Émissions de Radio
[modifier | modifier le code]- Fabrice Drouelle, « Bernard Natan, un génie du cinéma effacé de l’image » [audio], sur Affaires sensibles, France Inter, Radio France, .
- Lénora Krief, « L’Hollywood de la rue Francoeur 1/2 : Bernard Natan, un bâtisseur du cinéma français » [audio], Une histoire particulière, sur France Culture, .
- Lénora Krief, « L’Hollywood de la rue Francoeur 2/2 : Bernard Natan, la légende noire » [audio], Une histoire particulière, sur France Culture, .
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Les indépendants du Ier siècle - Biographie de Bernard Natan », sur lips.org.
- « Bernard Natan, un producteur français (Pour Vous 1930) », sur la-belle-equipe.fr (consulté le ).
- Producteur français de cinéma
- Homme d'affaires français
- Mémoire de la Shoah
- Titulaire de la croix de guerre 1914-1918
- Personnalité ayant servi à la Légion étrangère
- Antisémitisme en France
- Prisonnier à la prison de la Santé
- Camp de Drancy
- Déporté au camp d'Auschwitz
- Victime de la Shoah en France
- Victime roumaine de la Shoah
- Naissance en juillet 1886
- Naissance à Iași
- Décès en octobre 1942
- Décès à Auschwitz
- Décès à 56 ans