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« Karl August von Hardenberg » : différence entre les versions

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{{Infobox Politicien
{{Infobox Politicien
| charte =
| charte = Chef de gouvernement
| nom = Karl August von Hardenberg
| nom = Karl August von Hardenberg
| image = Hardenberg.jpg
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| légende = Karl August von Hardenberg
| légende = Karl August von Hardenberg
| fonction1 = Ministre des Affaires étrangères
| fonction1 = Ministre des Affaires étrangères
| à partir du fonction1 = 1804
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| jusqu'au fonction1 = 1806
| jusqu'au fonction1 = 1806
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| prédécesseur 1 = [[Christian von Haugwitz|comte Haugwitz]]
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| successeur 1 = [[Christian von Haugwitz|comte Haugwitz]]
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| fonction2 = [[Ministre-président de Prusse|Ministre principal de Prusse]]
| fonction2 = [[Ministre-président de Prusse|Ministre principal de Prusse]]
| à partir du fonction2 = 1807
| à partir du fonction2 = 1804
| jusqu'au fonction2 = 1822
| jusqu'au fonction2 = 1806
| prédécesseur 2 = [[Heinrich Friedrich Karl vom Stein]]
| monarque 2 = [[Frédéric-Guillaume III]]
| successeur 2 = [[Karl vom Stein zum Altenstein]]
| prédécesseur 2 = [[Christian von Haugwitz]]
| fonction3 = Négociateur prussien au [[Congrès de Vienne|traité de Vienne]]
| successeur 2 = [[Christian von Haugwitz]]
| à partir du fonction3 = 1816
| à partir du fonction 3 = 1807
| jusqu'au fonction 3 = 1807
| fonction4 = Conseiller de la cour de Hanovre
| monarque 3 = [[Frédéric-Guillaume III]]
| à partir du fonction4 = 1770
| prédécesseur 3 = [[Karl Friedrich von Beyme]]
| jusqu'au fonction4 = 1781
| fonction5 = Conseiller du duc de Brunswick
| successeur 3 = [[Heinrich Friedrich Karl vom und zum Stein]]
| à partir du fonction5 = 1782
| à partir du fonction 4 = 1810
| jusqu'au fonction5 = 1790
| jusqu'au fonction 4 = 1822
| fonction6 = Gouverneur de diverses provinces de Prusse
| prédécesseur 4 = [[Friedrich Ferdinand Alexander zu Dohna-Schlobitten]]
| successeur 4 = [[Otto von Voß]]
| à partir du fonction6 = 1792
| monarque 4 = [[Frédéric-Guillaume III]]
| jusqu'au fonction6 = 1804
| fonction5 = Négociateur prussien au [[Congrès de Vienne]]
| nom de naissance =
| date de naissance = 31 mai 1750
| à partir du fonction5 = 18 septembre 1814
| jusqu'au fonction 5 = 9 juin 1815
| lieu de naissance = [[Château d'Essenrode|Essenrode]], [[Principauté de Brunswick-Wolfenbüttel|Brunswick-Wolfenbüttel]],<br>{{Saint-Empire}}
| date de décès = 26 novembre 1822
| fonction6 = Conseiller de la cour de Hanovre
| à partir du fonction6 = 1770
| lieu de décès = [[Gênes]],<br>{{Royaume de Sardaigne 1816-1848}}
| nature du décès =
| jusqu'au fonction6 = 1781
| sépulture =
| fonction7 = Conseiller du duc de Brunswick
| à partir du fonction7 = 1782
| nationalité = Duché de Brunswick
| parti = despotisme éclairé
| jusqu'au fonction7 = 1790
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| fonction8 = Gouverneur de diverses provinces de Prusse
| mère =
| à partir du fonction8 = 1792
| fratrie =
| jusqu'au fonction8 = 1804
| conjoint =
| nom de naissance =
| enfants =
| date de naissance = 31 mai 1750
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| date de décès = 26 novembre 1822
| profession = diplomate
| lieu de décès = [[Gênes]],<br>{{Royaume de Sardaigne 1816-1848}}
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}}
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En 1770, à vingt ans, il intègre l'administration du Hanovre et travaille successivement comme assistant judiciaire puis dans l'administration financière de l'Électorat. C'est alors que survient le décès de son protecteur Behr : le successeur de ce dernier, Bremer, amène avec lui son équipe, privant Hardenberg d'une promotion rapide. S'en plaignant auprès de [[George III du Royaume-Uni|son souverain]], qui est également roi d'Angleterre, celui-ci lui conseille de s'ouvrir l'esprit en entreprenant un grand voyage plutôt que de rester sous protection dans les administrations.
En 1770, à vingt ans, il intègre l'administration du Hanovre et travaille successivement comme assistant judiciaire puis dans l'administration financière de l'Électorat. C'est alors que survient le décès de son protecteur Behr : le successeur de ce dernier, Bremer, amène avec lui son équipe, privant Hardenberg d'une promotion rapide. S'en plaignant auprès de [[George III du Royaume-Uni|son souverain]], qui est également roi d'Angleterre, celui-ci lui conseille de s'ouvrir l'esprit en entreprenant un grand voyage plutôt que de rester sous protection dans les administrations.


Son [[Grand Tour]] débute le {{date-|15 juillet 1772}} : il visite de nombreuses cours princières, faisant successivement étape à [[Wetzlar]], [[Ratisbonne (Bavière)|Ratisbonne]] (où il se familiarise avec les rouages administratifs du [[Saint-Empire]]), [[Vienne (Autriche)|Vienne]] puis [[Berlin]]. Il voyage également en [[France]], aux [[Pays-Bas]] et en [[Grande-Bretagne]], où le roi l'accueille chaleureusement. À son retour, et sur les conseils de son père, il épouse la toute jeune (15 ans) comtesse Christiane von Reventlow le {{date-|8 juin 1774}}.
Son [[Grand Tour]] débute le {{date-|15 juillet 1772}} : il visite de nombreuses cours princières, faisant successivement étape à [[Wetzlar]], [[Ratisbonne (Bavière)|Ratisbonne]] (où il se familiarise avec les rouages administratifs du [[Saint-Empire]]), [[Vienne (Autriche)|Vienne]] puis [[Berlin]]. Il voyage également en [[Royaume de France|France]], aux [[Pays-Bas]] et en [[Grande-Bretagne]], où le roi l'accueille chaleureusement. À son retour, et sur les conseils de son père, il épouse la toute jeune (15 ans) comtesse Christiane von Reventlow le {{date-|8 juin 1774}}.


Dans le même temps, il avait été nommé le {{date-|23 novembre 1773}} comme Conseiller des Domaines (''Kammerrat'') auprès de la cour de Hanovre. Sa tâche l'amène à proposer le {{date-|13 janvier 1780}} une réforme de l'administration du Hanovre et il embarque avec sa femme le {{date-|15 février}} pour Londres afin de présenter sa réforme au souverain du Hanovre, [[George III du Royaume-Uni|George III]]. Là, sa femme a une liaison avec le [[George IV du Royaume-Uni|prince de Galles]]. Le scandale est tel qu'il est contraint de quitter Londres le {{date-|28 septembre 1781}} et de démissionner du service des Hanovre.
Dans le même temps, il avait été nommé le {{date-|23 novembre 1773}} comme Conseiller des Domaines (''Kammerrat'') auprès de la cour de Hanovre. Sa tâche l'amène à proposer le {{date-|13 janvier 1780}} une réforme de l'administration du Hanovre et il embarque avec sa femme le {{date-|15 février}} pour Londres afin de présenter sa réforme au souverain du Hanovre, [[George III du Royaume-Uni|George III]]. Là, sa femme a une liaison avec le [[George IV du Royaume-Uni|prince de Galles]]. Le scandale est tel qu'il est contraint de quitter Londres le {{date-|28 septembre 1781}} et de démissionner du service des Hanovre.
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=== Au service de la Prusse ===
=== Au service de la Prusse ===
Cependant, en 1791, [[Charles-Frédéric d'Anspach-Bayreuth|Charles-Alexandre]] abdique et vend son margraviat à la Prusse. Hardenberg, qui à ce moment-là est en mission à Berlin, est nommé, sur recommandation du [[Ewald Friedrich von Hertzberg|comte Hertzberg]], gouverneur des deux principautés (1792). Il s'agit d'un poste à risque, compte tenu de l'empiètement de ces territoires sur des fiefs Habsbourg. Hardenberg s'acquitte néanmoins des difficultés avec beaucoup de dextérité, en réformant le [[Coutume (droit)|droit coutumier]] et en modernisant l’administration, tout en s'efforçant d'étendre l'influence de la Prusse en Allemagne méridionale. Son talent diplomatique lui vaut, lors de la [[déclaration de guerre de la France à l'Autriche (1792)]], d'être nommé ministre plénipotentiaire de la Prusse en Rhénanie, afin de rallier à la Prusse les principautés de la région. Enfin, lorsque la Prusse n'a plus d'autre choix que de faire la paix avec les républicains français, il prend la succession du [[August von der Goltz|comte von der Goltz]] en tant que ministre plénipotentiaire de Prusse à [[Bâle]] et est, à ce titre, chargé de la signature du [[Traité de Bâle (5 avril 1795)|traité de Bâle]] ({{date|28 février 1795}}).
Cependant, en 1791, [[Charles-Frédéric d'Anspach-Bayreuth|Charles-Alexandre]] abdique et vend son margraviat à la Prusse. Hardenberg, qui à ce moment-là est en mission à Berlin, est nommé, sur recommandation du [[Ewald Friedrich von Hertzberg|comte Hertzberg]], gouverneur des deux principautés (1792). Il s'agit d'un poste à risque, compte tenu de l'empiètement de ces territoires sur des fiefs Habsbourg. Hardenberg s'acquitte néanmoins des difficultés avec beaucoup de dextérité, en réformant le [[Coutume (droit)|droit coutumier]] et en modernisant l’administration, tout en s'efforçant d'étendre l'influence de la Prusse en Allemagne méridionale. Son talent diplomatique lui vaut, lors de la [[déclaration de guerre de la France à l'Autriche (1792)]], d'être nommé ministre plénipotentiaire de la Prusse en Rhénanie, afin de rallier à la Prusse les principautés de la région. Enfin, lorsque la Prusse n'a plus d'autre choix que de faire la paix avec les républicains français, il prend la succession du [[August von der Goltz|comte von der Goltz]] en tant que ministre plénipotentiaire de Prusse à [[Bâle]] et est, à ce titre, chargé de la signature du [[Traité de Bâle (5 avril 1795)|traité de Bâle]] ({{date|28 février 1795}}).


[[Fichier:Friedrich Wilhelm III.jpg|thumb|right|Frédéric-Guillaume III de Prusse, roi de [[Prusse]].]]
[[Fichier:Friedrich Wilhelm III.jpg|thumb|right|Frédéric-Guillaume III de Prusse, roi de [[Prusse]].]]
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[[Fichier:RigaBlackheadshouse.JPG|thumb|left|Vue du centre de Riga, où Hardenberg s'installa après avoir été chassé par Napoléon.]]
[[Fichier:RigaBlackheadshouse.JPG|thumb|left|Vue du centre de Riga, où Hardenberg s'installa après avoir été chassé par Napoléon.]]


Haugwitz est dépêché à Vienne avec cette déclaration, mais il ne s'y rend pas rapidement : en feignant de mettre un mois pour approcher Napoléon, il pense permettre aux armées prussiennes, massées à la frontière russe, de se préparer à une guerre sur un front plus occidental. Napoléon prend les devants, mystifie Haugwitz, mène et gagne la fameuse [[Bataille d'Austerlitz]]. De fait, le plénipotentiaire prussien n'a plus qu'à tenter de négocier avec le vainqueur. Par le [[Traité de Schönbrunn|traité signé à Schönbrunn]] le {{date|15 décembre 1805}}, la Prusse obtient bien le [[Hanovre]], mais en échange de toutes ses possessions d'Allemagne méridionale, Clèves, Ansbach et Neuchâtel. De plus, une clause particulière du traité exige la démission d'Hardenberg, que Napoléon déteste, même si le ministre prussien a préconisé une alliance avec la France.
Haugwitz est dépêché à Vienne avec cette déclaration, mais il ne s'y rend pas rapidement : en feignant de mettre un mois pour approcher Napoléon, il pense permettre aux armées prussiennes, massées à la frontière russe, de se préparer à une guerre sur un front plus occidental. Napoléon prend les devants, mystifie Haugwitz, mène et gagne la fameuse [[Bataille d'Austerlitz]]. De fait, le plénipotentiaire prussien n'a plus qu'à tenter de négocier avec le vainqueur. Par le [[Traité de Schönbrunn|traité signé à Schönbrunn]] le {{date|15 décembre 1805}}, la Prusse obtient bien le [[Hanovre]], mais en échange de toutes ses possessions d'Allemagne méridionale, Clèves, Ansbach et Neuchâtel. De plus, une clause particulière du traité exige la démission d'Hardenberg, que Napoléon déteste, même si le ministre prussien a préconisé une alliance avec la France.


Cependant, après le désastre de la [[bataille d'Iéna]], il est rappelé au gouvernement en tant que ministre de premier plan. Le comte parvient donc à revenir pour quelques mois aux affaires (avril-{{date-|juillet 1807}}) mais la haine de Napoléon contre lui est implacable, et une clause du [[traité de Tilsitt]] exige à nouveau son départ du cabinet ministériel.
Cependant, après le désastre de la [[bataille d'Iéna]], il est rappelé au gouvernement en tant que ministre de premier plan. Le comte parvient donc à revenir pour quelques mois aux affaires (avril-{{date-|juillet 1807}}) mais la haine de Napoléon contre lui est implacable, et une clause du [[traité de Tilsitt]] exige à nouveau son départ du cabinet ministériel.


Le diplomate s'installe alors à [[Riga]], d'où il continue de conseiller son monarque. Entre autres, il lui conseille le choix du baron von Stein comme chancelier. Il rédige également ses ''Denkwürdigkeiten'', un mémoire où il expose ses propositions de réformes en ce qui concerne l'organisation de l'État prussien. Le {{date-|19 juin 1807}}, Hardenberg épouse en troisièmes noces une comédienne, Charlotte Schönemann, sa maîtresse rencontrée à Berlin en 1801.
Le diplomate s'installe alors à [[Riga]], d'où il continue de conseiller son monarque. Entre autres, il lui conseille le choix du baron von Stein comme chancelier. Il rédige également ses ''Denkwürdigkeiten'', un mémoire où il expose ses propositions de réformes en ce qui concerne l'organisation de l'État prussien. Le {{date-|19 juin 1807}}, Hardenberg épouse en troisièmes noces une comédienne, Charlotte Schönemann, sa maîtresse rencontrée à Berlin en 1801.
=== Chancelier de Prusse ===
=== Chancelier de Prusse ===
Après la démission forcée du [[Heinrich Friedrich Karl vom Stein|baron de Stein]] en [[1810]] et l'intermède du ministère fantoche d'Altenstein (pour la démission duquel il insiste lourdement), Hardenberg est à nouveau rappelé à Berlin, cette fois en tant que chancelier ({{date|6 juin 1810}}). La [[bataille d'Iéna]] et ses conséquences l'ont profondément affecté ; dans son esprit, les traditions de l'ancienne diplomatie ont cédé la place au [[nationalisme|sentiment nationaliste]], déchaînant chez lui un désir brûlant de rétablir la position de la Prusse et d'écraser ses oppresseurs. Depuis sa retraite de [[Riga]], il a élaboré pendant des années un plan de régénération de la monarchie sur des bases libérales. Aussi s'applique-t-il, dès son retour au pouvoir et bien que les circonstances ne lui permettent pas de poursuivre une politique étrangère autonome, à préparer une revanche militaire contre la France en reprenant à son compte les projets visionnaires de von Stein concernant la réorganisation politique et sociale du royaume.
Après la démission forcée du [[Heinrich Friedrich Karl vom Stein|baron de Stein]] en [[1810]] et l'intermède du ministère fantoche d'Altenstein (pour la démission duquel il insiste lourdement), Hardenberg est à nouveau rappelé à Berlin, cette fois en tant que chancelier ({{date|6 juin 1810}}). La [[bataille d'Iéna]] et ses conséquences l'ont profondément affecté ; dans son esprit, les traditions de l'ancienne diplomatie ont cédé la place au [[nationalisme|sentiment nationaliste]], déchaînant chez lui un désir brûlant de rétablir la position de la Prusse et d'écraser ses oppresseurs. Depuis sa retraite de [[Riga]], il a élaboré pendant des années un plan de régénération de la monarchie sur des bases libérales. Aussi s'applique-t-il, dès son retour au pouvoir et bien que les circonstances ne lui permettent pas de poursuivre une politique étrangère autonome, à préparer une revanche militaire contre la France en reprenant à son compte les projets visionnaires de von Stein concernant la réorganisation politique et sociale du royaume.
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Hardenberg fait désormais partie du cercle très fermé de diplomates et de princes qui gouvernent l'Europe. Il accompagne les souverains alliés en Angleterre et, lors du [[congrès de Vienne]] (1814-1815), il est à la tête de la délégation de la Prusse. Alors au zénith de sa puissance et de sa gloire, son influence décline rapidement. En matière de diplomatie, il ne peut faire face à [[Metternich]], dont l'influence éclipse la sienne non seulement dans les cours européennes et en Allemagne, mais également en Prusse. Malgré le soutien indéfectible d'Alexandre I{{er}} au congrès de Vienne, il ne parvient pas à obtenir l'annexion de la Saxe à la Prusse ; au [[Traité de Paris (1815)|second congrès de Paris]] qui suit la [[bataille de Waterloo]], il ne peut faire aboutir sa proposition de démembrer la France. Dans un moment de faiblesse, il laisse Metternich traiter directement avec les États de la défunte [[Confédération du Rhin]], abandonnant à l'Autriche la prépondérance au sein de la Diète fédérale d'Allemagne. La veille de la [[Décrets de Karlsbad|conférence de Karlsbad]] (1819), il signe avec Metternich un protocole par lequel (pour reprendre les propos de l'historien Treitschke) {{Citation|comme un pécheur repenti, et sans contrepartie formelle, la couronne de Frédéric le Grand [concède] à une puissance étrangère un droit de regard sur sa politique intérieure.}}
Hardenberg fait désormais partie du cercle très fermé de diplomates et de princes qui gouvernent l'Europe. Il accompagne les souverains alliés en Angleterre et, lors du [[congrès de Vienne]] (1814-1815), il est à la tête de la délégation de la Prusse. Alors au zénith de sa puissance et de sa gloire, son influence décline rapidement. En matière de diplomatie, il ne peut faire face à [[Metternich]], dont l'influence éclipse la sienne non seulement dans les cours européennes et en Allemagne, mais également en Prusse. Malgré le soutien indéfectible d'Alexandre I{{er}} au congrès de Vienne, il ne parvient pas à obtenir l'annexion de la Saxe à la Prusse ; au [[Traité de Paris (1815)|second congrès de Paris]] qui suit la [[bataille de Waterloo]], il ne peut faire aboutir sa proposition de démembrer la France. Dans un moment de faiblesse, il laisse Metternich traiter directement avec les États de la défunte [[Confédération du Rhin]], abandonnant à l'Autriche la prépondérance au sein de la Diète fédérale d'Allemagne. La veille de la [[Décrets de Karlsbad|conférence de Karlsbad]] (1819), il signe avec Metternich un protocole par lequel (pour reprendre les propos de l'historien Treitschke) {{Citation|comme un pécheur repenti, et sans contrepartie formelle, la couronne de Frédéric le Grand [concède] à une puissance étrangère un droit de regard sur sa politique intérieure.}}


Lors des [[congrès d'Aix-la-Chapelle (1818)]], de [[Conférence de Troppau|Troppau (1820)]], de [[Congrès de Laybach|Laibach (1821)]] et de [[Congrès de Vérone|Vérone (1822)]], Hardenberg n'est plus que l'écho de Metternich. Cela tient bien sûr en partie à la situation difficile de l'État prussien morcelé, mais aussi au caractère instable d'Hardenberg, qui se dégrade en vieillissant. Toujours aussi aimable, charmeur et cultivé qu'autrefois, ses écarts, pardonnables chez un jeune diplomate, font scandale pour un chef de gouvernement, et ne peuvent qu'affaiblir son influence auprès d'un ''[[Père de la Nation|Landesvater]]'' tel que [[Frédéric-Guillaume III de Prusse|Frédéric-Guillaume III]].
Lors des [[congrès d'Aix-la-Chapelle (1818)]], de [[Conférence de Troppau|Troppau (1820)]], de [[Congrès de Laybach|Laibach (1821)]] et de [[Congrès de Vérone (1822)|Vérone (1822)]], Hardenberg n'est plus que l'écho de Metternich. Cela tient bien sûr en partie à la situation difficile de l'État prussien morcelé, mais aussi au caractère instable d'Hardenberg, qui se dégrade en vieillissant. Toujours aussi aimable, charmeur et cultivé qu'autrefois, ses écarts, pardonnables chez un jeune diplomate, font scandale pour un chef de gouvernement, et ne peuvent qu'affaiblir son influence auprès d'un ''[[Père de la Nation|Landesvater]]'' tel que [[Frédéric-Guillaume III de Prusse|Frédéric-Guillaume III]].


Il faudrait, pour prévenir la défiance du roi à l'encontre des expériences libérales, tout le talent d'un conseiller à la fois habile et pondéré. Si Hardenberg est suffisamment fin pour saisir la nécessité d'une réforme constitutionnelle, il s'accroche néanmoins avec une ténacité toute sénile aux petits avantages de sa position et, une fois passé son enthousiasme pour les idées libérales, il se contente de se laisser bercer par les circonstances. Dans le secret des commissions royales, il continue à fourbir des projets de constitution qui ne verront jamais le jour : l'Allemagne, revenue de l'ivresse de la reconquête, ne voit plus en lui qu'un partisan de Metternich, un complice de la politique réactionnaire engagée par les [[décrets de Karlsbad]] et le [[Conférence de Troppau|protocole de Troppau]]. Il meurt à [[Gênes]] peu après la clôture du congrès de Vérone.
Il faudrait, pour prévenir la défiance du roi à l'encontre des expériences libérales, tout le talent d'un conseiller à la fois habile et pondéré. Si Hardenberg est suffisamment fin pour saisir la nécessité d'une réforme constitutionnelle, il s'accroche néanmoins avec une ténacité toute sénile aux petits avantages de sa position et, une fois passé son enthousiasme pour les idées libérales, il se contente de se laisser bercer par les circonstances. Dans le secret des commissions royales, il continue à fourbir des projets de constitution qui ne verront jamais le jour : l'Allemagne, revenue de l'ivresse de la reconquête, ne voit plus en lui qu'un partisan de Metternich, un complice de la politique réactionnaire engagée par les [[décrets de Karlsbad]] et le [[Conférence de Troppau|protocole de Troppau]]. Il meurt à [[Gênes]] peu après la clôture du congrès de Vérone.


== Famille ==
== Famille ==
[[Fichier:Palais Hardenberg.jpeg|thumb|Le [[palais Hardenberg]] de Berlin, acheté par von Hardenberg en 1804.]]
[[Fichier:Palais Hardenberg.jpeg|vignette|Le [[palais Hardenberg]] de Berlin, acheté par von Hardenberg en 1804.]]
Hardenberg s'est marié trois fois : en 1774 (divorce en 1788), il se marie avec la comtesse Christiane Friederike Juliane von [[Reventlow]] (1759-1793), une fille du chambellan danois Christian Detlev von Reventlow (né le 1er novembre 1735 et mort le 10 février 1759)<ref>{{ouvrage|auteur=J. Siebmacher|langue=de |titre= Siebmacher's grosses und allgemeines Wappenbuch|volume= 3|passage=17}}.</ref> et de Ida Lucia {{lien|lang=de|Scheel von Plessen}}.
Sa fille {{Lien|langue=de|trad=|fr=Lucie von Hardenberg|texte=Lucie}} (1776-1854) épouse en premières noces le {{Lien|langue=de|trad=|fr=Karl Theodor von Pappenheim|texte=comte von Pappenheim}} et en secondes noces le [[Hermann von Pückler-Muskau|prince von Pückler]], écrivain et créateur de jardins, des plus originaux. Le ministre des Finances [[Hans von Bülow (1774-1825)]] était l'un de ses neveux.

Son fils Christian von Hardenberg-Reventlow (1775-1841), seigneur libre de Neu-Hardenberg<ref>{{ouvrage|auteur=Justus Perthes|langue=de |titre=Gothaisches genealogisches Taschenbuch der deutschen gräflichen Häuser auf das Jahr 1841|année=1842|passage=222}}.</ref>{{,}}<ref>Historisch-heraldisches Handbuch zum genealogischen Taschenbuch der gräflichen Häuser auf das Jahr 1855, [https://books.google.de/books?id=TP5lAAAAcAAJ&pg=PA304 S.304]</ref>, se marie en premières noces en 1795 avec Jeanette Caroline [[Reitzenstein|von Reitzenstein]] (née le 14 novembre 1777 et morte le 25 décembre 1819) et en secondes noces en 1822 avec Emma Luise von Hardenberg (née le 29 janvier 1796 et morte le 4 juin 1853). Sa fille {{Lien|langue=de|trad=|fr=Lucie von Hardenberg|texte=Lucie}} (1776-1854) épouse en premières noces le {{Lien|langue=de|trad=|fr=Karl Theodor von Pappenheim|texte=comte von Pappenheim}} et en secondes noces le [[Hermann von Pückler-Muskau|prince von Pückler]], écrivain et créateur de jardins, des plus originaux. Le ministre des Finances [[Hans von Bülow (1774-1825)]] était l'un de ses neveux.

Après son divorce, il se marie en 1788 (divorce en 1800) avec Sophie von Hasberg (1757-1835), qui divorce pour cela du ministre d'État et de la Conférence hanovrienne {{lien|lang=de|Ernst von Lenthe}} (1744-1814). Sa femme est la fille de Georg Albrecht von Hasberg (1706-1764), conseiller du Land et du Trésor hanovrien, et de la baronne Hedwig Dorothea Friederike {{lien|lang=de|Löw von Steinfurth}}.

Le 17 juin 1807, il épousa la chanteuse Charlotte Schöneknecht (également : Schönemann, 1772-1854), une fille de l'armateur Johann Friedrich Schöneknecht et d'Eleonore Maria Schlichting. En raison de sa liaison avec {{lien|lang=de|Friederike von Kimsky}}, il vit finalement séparé d'elle<ref>[[Günter de Bruyn]]: ''Die Somnambule oder Des Staatskanzlers Tod.'' S. Fischer, Frankfurt am Main 2015</ref>.


== Références ==
== Références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* [[Leopold von Ranke|L. von Ranke]], ''Denkwürdigkeiten des Staatskanzlers Fürsten von Hardenberg'', 5 vols., Leipzig, 1877.
* [[Leopold von Ranke|L. von Ranke]], ''Denkwürdigkeiten des Staatskanzlers Fürsten von Hardenberg'', 5 vols., Leipzig, 1877.
* [[John Robert Seeley|J. R. Seeley]], ''The Life and Times of Stein'', 3 vols., Cambridge, 1878.
* [[John Robert Seeley|J. R. Seeley]], ''The Life and Times of Stein'', 3 vols., Cambridge, 1878.
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* Thomas Stamm, ''Freier Gebrauch der Kräfte''.
* Thomas Stamm, ''Freier Gebrauch der Kräfte''.
* {{Ouvrage|auteur=[[Lothar Gall]]|titre=Hardenberg: Der Reformer und Staatsmann|lieu=München, Berlin|date=2016|ISBN=978-3-492-95210-1}} ([https://books.google.de/books?id=mZ3LDAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=de&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false books.google.de])
* {{Ouvrage|auteur=[[Lothar Gall]]|titre=Hardenberg: Der Reformer und Staatsmann|lieu=München, Berlin|date=2016|ISBN=978-3-492-95210-1}} ([https://books.google.de/books?id=mZ3LDAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=de&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false books.google.de])
* {{Ouvrage|auteur1=Hans Haussherr|auteur2={{lien|lang=de|Karl Erich Born}}|titre=„Hardenberg“|lieu=Böhlau|date=1962|JahrEA=1943}}
* {{Ouvrage|auteur1=Hans Haussherr|auteur2=[[Karl Erich Born]]|titre=„Hardenberg“|lieu=Böhlau|date=1962}}
* {{NDB|7|658|663|Hardenberg, Carl August Fürst von|Hans Haussherr †, Walter Bußmann|118545906}}
* {{NDB|7|658|663|Hardenberg, Carl August Fürst von|Hans Haussherr †, Walter Bußmann|118545906}}
* {{Ouvrage|auteur=Ingo Hermann|titre=Hardenberg: Der Reformkanzler|lieu=Berlin|date=2003|ISBN=3-88680-729-0}}
* {{Ouvrage|auteur=Ingo Hermann|titre=Hardenberg: Der Reformkanzler|lieu=Berlin|date=2003|ISBN=3-88680-729-0}}
* [[Walther Killy]], [[Rudolf Vierhaus]]: ''[[Deutsche Biographische Enzyklopädie]]'', Bd. 4, S. 382 f.
* [[Walther Killy]], [[Rudolf Vierhaus]]: ''[[Deutsche Biographische Enzyklopädie]]'', Bd. 4, S. 382 f.
* Joachim Kühn: ''Hardenberg und die Frauen''. In: Jahrbuch ''Der Bär von Berlin'', hrsg. v. {{lien|lang=de|trad=Verein für die Geschichte Berlins|fr=Association pour l'histoire de Berlin}}, 20. Jahrgang, Berlin 1971.
* Joachim Kühn: ''Hardenberg und die Frauen''. In: Jahrbuch ''Der Bär von Berlin'', hrsg. v. {{lien|lang=de|trad=Verein für die Geschichte Berlins|fr=Association d'histoire de Berlin}}, 20. Jahrgang, Berlin 1971.
* O. Merker: ''Karl August Freiherr von Hardenbergs Reformdenken in seiner hannoverschen Zeit 1771–1781.'' In: ''Niedersächsisches Jahrbuch für Landesgeschichte'', hrsg. von der {{lien|lang=de|trad=Historische Kommission für Niedersachsen und Bremen|fr=Commission historique de Basse-Saxe et de Brême}}, Bd. 48 (1976), S. 325–344
* O. Merker: ''Karl August Freiherr von Hardenbergs Reformdenken in seiner hannoverschen Zeit 1771–1781.'' In: ''Niedersächsisches Jahrbuch für Landesgeschichte'', hrsg. von der {{lien|lang=de|trad=Historische Kommission für Niedersachsen und Bremen|fr=Commission historique de Basse-Saxe et de Brême}}, Bd. 48 (1976), S. 325–344
* [[Klaus Mlynek]]: ''Hardenberg, C(K)arl August von''. In: [[Dirk Böttcher]], Klaus Mlynek, Waldemar R. Röhrbein, Hugo Thielen: ''[[Hannoversches Biographisches Lexikon]]. Von den Anfängen bis in die Gegenwart.'' Schlütersche, Hannover 2002, ISBN 3-87706-706-9, S. 150, [http://books.google.de/books?id=ShneE5mxmEUC&printsec=frontcover&dq=hannoversches+biographisches+lexikon&hl=de&sa=X&ei=G3mMT5aKE8_AtAaN7fGrCw&ved=0CDYQ6AEwAA#v=onepage&q=hardenberg&f=false Scan] bei [[Google Livres]]
* [[Klaus Mlynek]]: ''Hardenberg, C(K)arl August von''. In: [[Dirk Böttcher]], Klaus Mlynek, Waldemar R. Röhrbein, Hugo Thielen: ''[[Hannoversches Biographisches Lexikon]]. Von den Anfängen bis in die Gegenwart.'' Schlütersche, Hannover 2002, {{ISBN|3-87706-706-9}}, S. 150, [http://books.google.de/books?id=ShneE5mxmEUC&printsec=frontcover&dq=hannoversches+biographisches+lexikon&hl=de&sa=X&ei=G3mMT5aKE8_AtAaN7fGrCw&ved=0CDYQ6AEwAA#v=onepage&q=hardenberg&f=false Scan] bei [[Google Livres]]
* Klaus Mlynek: ''Hardenberg, C(K)arl August von''. In: Klaus Mlynek, [[Waldemar R. Röhrbein]] (Hrsg.) u.&nbsp;a.: ''[[Stadtlexikon Hannover]]. Von den Anfängen bis in die Gegenwart.'' Schlütersche, Hannover 2009, ISBN 978-3-89993-662-9, S. 270.
* Klaus Mlynek: ''Hardenberg, C(K)arl August von''. In: Klaus Mlynek, [[Waldemar R. Röhrbein]] (Hrsg.) u.&nbsp;a.: ''[[Stadtlexikon Hannover]]. Von den Anfängen bis in die Gegenwart.'' Schlütersche, Hannover 2009, {{ISBN|978-3-89993-662-9}}, S. 270.
* [[Wilhelm Rothert]]: ''Hannoversche Biographie'', Bd. 3, ''Hannover unter dem Kurhut, 1646–1815'', hrsg. von Wilhelm Rothert, A. Rothert und M. Peters, Hannover 1916, S. 405–430
* [[Wilhelm Rothert]]: ''Hannoversche Biographie'', Bd. 3, ''Hannover unter dem Kurhut, 1646–1815'', hrsg. von Wilhelm Rothert, A. Rothert und M. Peters, Hannover 1916, S. 405–430
* {{lien|lang=de|Heinrich Wilhelm Rotermund}}: ''Das gelehrte Hannover oder Lexikon von Schriftstellern und Schriftstellerinnen, gelehrten Geschäftsmännern und Künstlern, die seit der Reformation in und außerhalb der sämtlichen zum Königreich Hannover gehörenden Provinzen gelebt haben und noch leben, aus den glaubwürdigsten Schriftstellern zusammengetragen'', Bd. 2, Bremen 1823, S. 248f.
* {{lien|lang=de|Heinrich Wilhelm Rotermund}}: ''Das gelehrte Hannover oder Lexikon von Schriftstellern und Schriftstellerinnen, gelehrten Geschäftsmännern und Künstlern, die seit der Reformation in und außerhalb der sämtlichen zum Königreich Hannover gehörenden Provinzen gelebt haben und noch leben, aus den glaubwürdigsten Schriftstellern zusammengetragen'', Bd. 2, Bremen 1823, S. 248f.
* {{lien|lang=de|Gerhard Schildt}}: ''Hardenberg, Karl August Fürst von.''
* [[Gerhard Schildt]]: ''Hardenberg, Karl August Fürst von.''
* {{Ouvrage|auteur=[[Thomas Stamm-Kuhlmann]]|titre=„Freier Gebrauch der Kräfte“. Eine Bestandsaufnahme der Hardenberg-Forschung|lieu=München|date=2001|ISBN=3-486-56631-8}}
* {{Ouvrage|auteur=[[Thomas Stamm-Kuhlmann]]|titre=„Freier Gebrauch der Kräfte“. Eine Bestandsaufnahme der Hardenberg-Forschung|lieu=München|date=2001|ISBN=3-486-56631-8}}
* {{Ouvrage|auteur=[[Thomas Stamm-Kuhlmann]]|titre=Tagebücher und autobiographische Aufzeichnungen des preußischen Staatskanzlers Karl August von Hardenberg (Deutsche Geschichtsquellen des 19. und 20. Jahrhunderts)|lieu=München|date=2000|ISBN=3-486-56277-0}}
* {{Ouvrage|auteur=[[Thomas Stamm-Kuhlmann]]|titre=Tagebücher und autobiographische Aufzeichnungen des preußischen Staatskanzlers Karl August von Hardenberg (Deutsche Geschichtsquellen des 19. und 20. Jahrhunderts)|lieu=München|date=2000|ISBN=3-486-56277-0}}
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* [http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/pourquoiIena_14oct1806_bicentenaire.asp La Prusse dans les guerres napoléoniennes].
* [http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/pourquoiIena_14oct1806_bicentenaire.asp La Prusse dans les guerres napoléoniennes].
* [http://www.schlossneuhardenberg.com/history/hardenberg.html Von Hardenberg sur le site du château de Neuhardenberg].
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Karl August von Hardenberg
Illustration.
Karl August von Hardenberg
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères

(2 ans)
Prédécesseur comte Haugwitz
Successeur comte Haugwitz
Ministre principal de Prusse

(2 ans)
Monarque Frédéric-Guillaume III
Prédécesseur Christian von Haugwitz
Successeur Christian von Haugwitz

(moins d’un an)
Monarque Frédéric-Guillaume III
Prédécesseur Karl Friedrich von Beyme
Successeur Heinrich Friedrich Karl vom und zum Stein

(12 ans)
Monarque Frédéric-Guillaume III
Prédécesseur Friedrich Ferdinand Alexander zu Dohna-Schlobitten
Successeur Otto von Voß
Négociateur prussien au Congrès de Vienne

(8 mois et 22 jours)
Conseiller de la cour de Hanovre

(11 ans)
Conseiller du duc de Brunswick

(8 ans)
Gouverneur de diverses provinces de Prusse

(12 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Essenrode, Électorat de Brunswick-Lunebourg,
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Gênes,
Drapeau du Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
Nationalité Drapeau du duché de Brunswick Duché de Brunswick
Profession diplomate

Signature de Karl August von Hardenberg

Karl August von Hardenberg (né au château d'Essenrode le , mort le à Gênes), diplomate allemand, fut ministre des Affaires étrangères puis chancelier du royaume de Prusse pendant les guerres de la Révolution et les guerres napoléoniennes. Comte, il est titré prince en 1814.

Il est aussi un cousin du grand poète romantique allemand Novalis (Friedrich Leopold von Hardenberg).

Jeunesse en basse Saxe

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Amphithéâtre de l'université de Göttingen, où étudia Hardenberg

Karl August von Hardenberg (de) naît de Christian Ludwig von Hardenberg (de) (49 ans) et d'Anne-Sophie-Ehrengart von Bülow (19 ans), son épouse, le à Essenrode (appartenant aujourd'hui à la municipalité de Lehre), près de Brunswick, château de sa famille maternelle. Son père est colonel dans l'armée de la maison de Hanovre. Karl August reçoit de son institutrice Gavell puis de son précepteur Wedekind une éducation moderne et éclairée. On parle le français à la maison et il étudie le latin dès l'âge de sept ans. Fin 1766, alors qu'il a seize ans, il est inscrit à l’université de Göttingen. Il est affilié le à la loge maçonnique Augusta zu den drei Flammen. Dans le même temps, il change de précepteur et s'établit à Leipzig, où il rencontre le jeune Goethe.

En 1770, à vingt ans, il intègre l'administration du Hanovre et travaille successivement comme assistant judiciaire puis dans l'administration financière de l'Électorat. C'est alors que survient le décès de son protecteur Behr : le successeur de ce dernier, Bremer, amène avec lui son équipe, privant Hardenberg d'une promotion rapide. S'en plaignant auprès de son souverain, qui est également roi d'Angleterre, celui-ci lui conseille de s'ouvrir l'esprit en entreprenant un grand voyage plutôt que de rester sous protection dans les administrations.

Son Grand Tour débute le  : il visite de nombreuses cours princières, faisant successivement étape à Wetzlar, Ratisbonne (où il se familiarise avec les rouages administratifs du Saint-Empire), Vienne puis Berlin. Il voyage également en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, où le roi l'accueille chaleureusement. À son retour, et sur les conseils de son père, il épouse la toute jeune (15 ans) comtesse Christiane von Reventlow le .

Dans le même temps, il avait été nommé le comme Conseiller des Domaines (Kammerrat) auprès de la cour de Hanovre. Sa tâche l'amène à proposer le une réforme de l'administration du Hanovre et il embarque avec sa femme le pour Londres afin de présenter sa réforme au souverain du Hanovre, George III. Là, sa femme a une liaison avec le prince de Galles. Le scandale est tel qu'il est contraint de quitter Londres le et de démissionner du service des Hanovre.

Il entre au service du duc de Brunswick le . En tant que conseiller secret du duc, il lance une série de réformes dans l'esprit du despotisme éclairé et des idées de Pestalozzi, s'attirant les foudres des pasteurs luthériens conservateurs et des chambres hautes. De plus, sa femme n'a pas arrêté les frasques qui l'avaient poussé à quitter le service de la cour de Hanovre. En 1790, il finit par divorcer.

Il épouse alors une femme elle aussi divorcée, Sophie von Lenthe. Ses démêlés sentimentaux le rendant indésirable à la cour du Brunswick, il accepte une charge de ministre dirigeant auprès du margrave Charles-Alexandre des principautés d'Ansbach et de Bayreuth.

Au service de la Prusse

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Cependant, en 1791, Charles-Alexandre abdique et vend son margraviat à la Prusse. Hardenberg, qui à ce moment-là est en mission à Berlin, est nommé, sur recommandation du comte Hertzberg, gouverneur des deux principautés (1792). Il s'agit d'un poste à risque, compte tenu de l'empiètement de ces territoires sur des fiefs Habsbourg. Hardenberg s'acquitte néanmoins des difficultés avec beaucoup de dextérité, en réformant le droit coutumier et en modernisant l’administration, tout en s'efforçant d'étendre l'influence de la Prusse en Allemagne méridionale. Son talent diplomatique lui vaut, lors de la déclaration de guerre de la France à l'Autriche (1792), d'être nommé ministre plénipotentiaire de la Prusse en Rhénanie, afin de rallier à la Prusse les principautés de la région. Enfin, lorsque la Prusse n'a plus d'autre choix que de faire la paix avec les républicains français, il prend la succession du comte von der Goltz en tant que ministre plénipotentiaire de Prusse à Bâle et est, à ce titre, chargé de la signature du traité de Bâle ().

Frédéric-Guillaume III de Prusse, roi de Prusse.

Lors du couronnement de Frédéric-Guillaume III de Prusse en 1797, il est rappelé à Berlin pour y être nommé à un poste éminent au sein du conseil particulier, en tant que gouverneur des districts de Magdebourg et d'Halberstadt, de Westphalie, et de la Principauté de Neuchâtel. Il s'est lié d'amitié depuis 1793 avec le comte Haugwitz, l'influent ministre des affaires étrangères de Prusse et les deux hommes sont tellement proches que lorsqu'en 1803 Haugwitz se met en congés (août-octobre), il demande à Hardenberg d'assurer son intérim. La période est critique : Napoléon Ier vient d'occuper Hanovre, et Haugwitz pousse le roi à prendre des mesures énergiques, lui vantant l'opportunité d'une alliance avec la Russie. Pourtant, en son absence, l'irrésolution du roi se prolonge et Hardenberg se borne à exécuter les volontés de son souverain, qui reste attaché à une neutralité jusque-là favorable à la Prusse. Au retour d'Haugwitz, l'attitude intransigeante de Napoléon amène finalement le roi à faire de timides propositions à la Russie, mais les déclarations mutuelles des 3 et engagent les deux royaumes à ne prendre les armes que dans l'éventualité d'une attaque directe des Français contre la Prusse ou dans le Nord de l'Allemagne. Incapable d'engager le cabinet ministériel à poursuivre une politique plus volontariste, Haugwitz démissionne et, le , Hardenberg lui succède.

Un ministre détesté de Napoléon

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Hardenberg milite pour une alliance avec la France, en échange de laquelle Napoléon propose la rétrocession du Hanovre à la Prusse. Malgré l'opposition des puissances d'Europe orientale à une telle extension territoriale de la Prusse et surtout l'attitude attentiste du roi, héritée d'Haugwitz, le ministre ne désespère pas d'atteindre ce but par la voie diplomatique. Dans le même temps, probablement excédé par l'attentisme du roi de Prusse, le tsar Alexandre Ier masse ses troupes à la frontière prusso-russe. Hardenberg parvient de justesse à éviter la guerre, aidé en cela par l'intrusion de Napoléon à Ansbach, en territoire prussien. Cette manœuvre inamicale tire Frédéric-Guillaume III de son indécision et le , il cosigne à Potsdam un ultimatum contre la France avec Alexandre Ier de Russie.

Vue du centre de Riga, où Hardenberg s'installa après avoir été chassé par Napoléon.

Haugwitz est dépêché à Vienne avec cette déclaration, mais il ne s'y rend pas rapidement : en feignant de mettre un mois pour approcher Napoléon, il pense permettre aux armées prussiennes, massées à la frontière russe, de se préparer à une guerre sur un front plus occidental. Napoléon prend les devants, mystifie Haugwitz, mène et gagne la fameuse Bataille d'Austerlitz. De fait, le plénipotentiaire prussien n'a plus qu'à tenter de négocier avec le vainqueur. Par le traité signé à Schönbrunn le , la Prusse obtient bien le Hanovre, mais en échange de toutes ses possessions d'Allemagne méridionale, Clèves, Ansbach et Neuchâtel. De plus, une clause particulière du traité exige la démission d'Hardenberg, que Napoléon déteste, même si le ministre prussien a préconisé une alliance avec la France.

Cependant, après le désastre de la bataille d'Iéna, il est rappelé au gouvernement en tant que ministre de premier plan. Le comte parvient donc à revenir pour quelques mois aux affaires (avril-) mais la haine de Napoléon contre lui est implacable, et une clause du traité de Tilsitt exige à nouveau son départ du cabinet ministériel.

Le diplomate s'installe alors à Riga, d'où il continue de conseiller son monarque. Entre autres, il lui conseille le choix du baron von Stein comme chancelier. Il rédige également ses Denkwürdigkeiten, un mémoire où il expose ses propositions de réformes en ce qui concerne l'organisation de l'État prussien. Le , Hardenberg épouse en troisièmes noces une comédienne, Charlotte Schönemann, sa maîtresse rencontrée à Berlin en 1801.

Chancelier de Prusse

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Après la démission forcée du baron de Stein en 1810 et l'intermède du ministère fantoche d'Altenstein (pour la démission duquel il insiste lourdement), Hardenberg est à nouveau rappelé à Berlin, cette fois en tant que chancelier (). La bataille d'Iéna et ses conséquences l'ont profondément affecté ; dans son esprit, les traditions de l'ancienne diplomatie ont cédé la place au sentiment nationaliste, déchaînant chez lui un désir brûlant de rétablir la position de la Prusse et d'écraser ses oppresseurs. Depuis sa retraite de Riga, il a élaboré pendant des années un plan de régénération de la monarchie sur des bases libérales. Aussi s'applique-t-il, dès son retour au pouvoir et bien que les circonstances ne lui permettent pas de poursuivre une politique étrangère autonome, à préparer une revanche militaire contre la France en reprenant à son compte les projets visionnaires de von Stein concernant la réorganisation politique et sociale du royaume.

Il réforme de fond en comble l'armée en ouvrant le recrutement des officiers à toutes les classes sociales, obtient l'abolition du servage, institue des autorités municipales autonomes et enfin accorde une attention particulière à l'instruction publique, secondé par des professeurs de la trempe de Friedrich August Wolf. Il met ces réformes en application, avec l'appui de la reine Louise. C'est également Hardenberg qui, après la campagne de Russie de 1812, incite Frédéric-Guillaume III à profiter de la trahison du général Yorck en déclarant ouvertement la guerre à la France. Les patriotes voient en Hardenberg leur premier porte-parole à la Cour, si bien qu'après la signature du premier traité de Paris, il est élevé au rang de prince () en témoignage de reconnaissance pour son action dans la campagne d'Allemagne et reçoit du roi le château de Neuhardenberg.

Perte d'influence

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Les participants du congrès de Vienne. Ironiquement, Hardenberg (assis au premier plan à gauche) tourne le dos à l'artiste, le congrès de Vienne voyant le début de sa perte d'influence.

Hardenberg fait désormais partie du cercle très fermé de diplomates et de princes qui gouvernent l'Europe. Il accompagne les souverains alliés en Angleterre et, lors du congrès de Vienne (1814-1815), il est à la tête de la délégation de la Prusse. Alors au zénith de sa puissance et de sa gloire, son influence décline rapidement. En matière de diplomatie, il ne peut faire face à Metternich, dont l'influence éclipse la sienne non seulement dans les cours européennes et en Allemagne, mais également en Prusse. Malgré le soutien indéfectible d'Alexandre Ier au congrès de Vienne, il ne parvient pas à obtenir l'annexion de la Saxe à la Prusse ; au second congrès de Paris qui suit la bataille de Waterloo, il ne peut faire aboutir sa proposition de démembrer la France. Dans un moment de faiblesse, il laisse Metternich traiter directement avec les États de la défunte Confédération du Rhin, abandonnant à l'Autriche la prépondérance au sein de la Diète fédérale d'Allemagne. La veille de la conférence de Karlsbad (1819), il signe avec Metternich un protocole par lequel (pour reprendre les propos de l'historien Treitschke) « comme un pécheur repenti, et sans contrepartie formelle, la couronne de Frédéric le Grand [concède] à une puissance étrangère un droit de regard sur sa politique intérieure. »

Lors des congrès d'Aix-la-Chapelle (1818), de Troppau (1820), de Laibach (1821) et de Vérone (1822), Hardenberg n'est plus que l'écho de Metternich. Cela tient bien sûr en partie à la situation difficile de l'État prussien morcelé, mais aussi au caractère instable d'Hardenberg, qui se dégrade en vieillissant. Toujours aussi aimable, charmeur et cultivé qu'autrefois, ses écarts, pardonnables chez un jeune diplomate, font scandale pour un chef de gouvernement, et ne peuvent qu'affaiblir son influence auprès d'un Landesvater tel que Frédéric-Guillaume III.

Il faudrait, pour prévenir la défiance du roi à l'encontre des expériences libérales, tout le talent d'un conseiller à la fois habile et pondéré. Si Hardenberg est suffisamment fin pour saisir la nécessité d'une réforme constitutionnelle, il s'accroche néanmoins avec une ténacité toute sénile aux petits avantages de sa position et, une fois passé son enthousiasme pour les idées libérales, il se contente de se laisser bercer par les circonstances. Dans le secret des commissions royales, il continue à fourbir des projets de constitution qui ne verront jamais le jour : l'Allemagne, revenue de l'ivresse de la reconquête, ne voit plus en lui qu'un partisan de Metternich, un complice de la politique réactionnaire engagée par les décrets de Karlsbad et le protocole de Troppau. Il meurt à Gênes peu après la clôture du congrès de Vérone.

Le palais Hardenberg de Berlin, acheté par von Hardenberg en 1804.

Hardenberg s'est marié trois fois : en 1774 (divorce en 1788), il se marie avec la comtesse Christiane Friederike Juliane von Reventlow (1759-1793), une fille du chambellan danois Christian Detlev von Reventlow (né le 1er novembre 1735 et mort le 10 février 1759)[1] et de Ida Lucia Scheel von Plessen (de).

Son fils Christian von Hardenberg-Reventlow (1775-1841), seigneur libre de Neu-Hardenberg[2],[3], se marie en premières noces en 1795 avec Jeanette Caroline von Reitzenstein (née le 14 novembre 1777 et morte le 25 décembre 1819) et en secondes noces en 1822 avec Emma Luise von Hardenberg (née le 29 janvier 1796 et morte le 4 juin 1853). Sa fille Lucie (de) (1776-1854) épouse en premières noces le comte von Pappenheim (de) et en secondes noces le prince von Pückler, écrivain et créateur de jardins, des plus originaux. Le ministre des Finances Hans von Bülow (1774-1825) était l'un de ses neveux.

Après son divorce, il se marie en 1788 (divorce en 1800) avec Sophie von Hasberg (1757-1835), qui divorce pour cela du ministre d'État et de la Conférence hanovrienne Ernst von Lenthe (de) (1744-1814). Sa femme est la fille de Georg Albrecht von Hasberg (1706-1764), conseiller du Land et du Trésor hanovrien, et de la baronne Hedwig Dorothea Friederike Löw von Steinfurth (de).

Le 17 juin 1807, il épousa la chanteuse Charlotte Schöneknecht (également : Schönemann, 1772-1854), une fille de l'armateur Johann Friedrich Schöneknecht et d'Eleonore Maria Schlichting. En raison de sa liaison avec Friederike von Kimsky (de), il vit finalement séparé d'elle[4].

Références

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  1. (de) J. Siebmacher, Siebmacher's grosses und allgemeines Wappenbuch, vol. 3, p. 17.
  2. (de) Justus Perthes, Gothaisches genealogisches Taschenbuch der deutschen gräflichen Häuser auf das Jahr 1841, , p. 222.
  3. Historisch-heraldisches Handbuch zum genealogischen Taschenbuch der gräflichen Häuser auf das Jahr 1855, S.304
  4. Günter de Bruyn: Die Somnambule oder Des Staatskanzlers Tod. S. Fischer, Frankfurt am Main 2015

Bibliographie

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Liens externes

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