« Orion (mythologie) » : différence entre les versions
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'''Orion''' (en [[grec ancien]] {{grec ancien|Ὠρίων}} ou {{grec ancien|Ὠαρίων |
'''Orion''' (en [[grec ancien]] {{grec ancien|Ὠρίων|Ōríōn}} ou {{grec ancien|Ὠαρίων|Ōaríōn}}) est un chasseur [[Géant (mythologie grecque)|géant]] de la [[mythologie grecque]], réputé pour sa beauté et sa violence. Selon cette mythologie, il fut transformé en un amas d'étoiles par Zeus, donnant son nom à la [[Orion (constellation)|constellation d'Orion]]. |
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Dans l{{'}}''[[Iliade]]'' d'[[Homère]], Orion est décrit comme une constellation |
Dans l{{'}}''[[Iliade]]'' d'[[Homère]], Orion est décrit comme une [[constellation]] et l'étoile [[Sirius]] est mentionnée comme son chien. Dans l{{'}}''[[Odyssée]]'', Orion est essentiellement un chasseur et est aussi mentionné en tant que constellation. Dans ''[[Les Travaux et les Jours]]'' d'[[Hésiode]], Orion est une constellation dont le lever et le coucher avec le soleil sont utilisés pour compter l'année. |
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== Étymologie == |
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Le nom latin ''Orion'' vient du grec ancien |
Le nom latin ''Orion'' vient du [[grec ancien]] {{grec ancien|Ὠρίων|Ōríōn}}<ref name=":1">{{lien web |titre=Orientius - Dictionnaire Gaffiot français-latin|url=https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=Orion |site=lexilogos.com |consulté le=20-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/%C3%94ri%C3%B4n|consulté le=14 juin 2024}}.</ref>. |
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Plusieurs hypothèses portent sur l'origine du mot. |
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=== Attestations === |
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; La constellation |
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* La constellation d'Orion apparaît pour la première fois dans l'''[[Iliade]]'' d'[[Homère]] (18, 486, etc. ; 22, 29)<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=A. Bailly|titre=Dictionnaire Grec Français|passage=2186|lieu=Paris|éditeur=Hachette|date=1950-1995|isbn=2-01-001306-9|lire en ligne=https://archive.org/stream/BaillyDictionnaireGrecFrancais#page/n2185/mode/2up}}.</ref>. |
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: Elle est également citée dans l'''[[Odyssée]]'' (5, 274)<ref name=":0" />. |
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* [[Hésiode]] la mentionne dans ''[[Les Travaux et les Jours]]'' (596, 607, etc.)<ref name=":0" />. |
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* [[Aristote]] la mentionne dans ''[[Météorologiques (Aristote)|Des Météores]]'' (2, 5, 4) et ''[[Problèmes]]'' (26, 13)<ref name=":0" />. |
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{{ref nec|Il pourrait provenir de l'[[akkadien]] 𒌋𒊒𒀭𒈾, ''Uru-anna'' (« lumière du ciel »).}} |
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; Le chasseur |
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* Le chasseur mythique, amant d'[[Éos]], est cité par Homère dans l'''[[Odyssée]]'' (5, 121, etc. ; 11, 310, 572, etc.)<ref name=":0" />. [[Ulysse]] aperçoit son ombre dans le monde souterrain<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Homère, L’Odyssée, chant XI {{!}} Philo-lettres|url=http://philo-lettres.fr/grec-ancien/litterature-grecque-chronologie/homere/homere-odyssee/homere-odyssee-chant-xi/|consulté le=2021-05-18}}.</ref>. |
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Alternativement, pour Jean-Michel Renaud, il serait issu de l'indo-européen via un thème *{{Grec ancien|-ωαρ|-ōar}} issu de *{{Grec ancien|-ωσαρ|-ōsar}} désignant l'été. La forme la plus ancienne serait {{Grec ancien|Ὠαρίων|Ōaríōn}}, dérivé en {{Grec ancien|-ων|-ōn}} d'une forme à suffixe {{Grec ancien|-ιος|-ios}}. Le [[lever héliaque]] de [[Orion (constellation)|la constellation]] coïnciderait avec le [[solstice d'été]]<ref name="Renaud2003">{{Article|auteur=Jean-Michel Renaud|titre=Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion|périodique=GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne|volume=7|numéro=1|date=2003|doi=10.3406/gaia.2003.1416|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/gaia_1287-3349_2003_num_7_1_1416|consulté le=2021-01-27|pages=205–214}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Jean-Michel Renaud|titre=Le mythe d'Orion : Sa signification, sa place parmi les autres mythes grecs et son apport à la connaissance de la mentalité antique|périodique=C.I.P.L., Liège|url=https://orbi.uliege.be/handle/2268/25499|date=2004}}.</ref>. |
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À l'époque romaine impériale, la légende est reprise : |
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* entre 29 et 19 avant notre ère, par [[Virgile]] dans l'[[Énéide]] (1, 535 ; 4, 52 ; 10, 763)<ref name=":1" />. |
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* en l'an 15, par [[Ovide]] dans ses (''[[Fastes]]'' (5, 493-544). Orion est un chasseur changé par Diane en une constellation qui porte son nom<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{lien web |titre=Ovide : oeuvres complètes : avec la traduction en français |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k282076j |site=Gallica |date=1869 |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. |
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* avant 17, par [[Caius Julius Hyginus|Hygin]], ami d'Ovide, dans sa ''Fabula'' 195<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2">{{lien web |titre=Bibliotheca Augustana |url=http://www.fh-augsburg.de/~harsch/Chronologia/Lspost02/Hyginus/hyg_fabu.html#c195 |site=fh-augsburg.de |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. |
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: Hygin relate aussi la légende d'Orion dans son traité sur l'astronomie : Livre II : § 34 (Orion). Le nom est par ailleurs mentionné dans les passages : introduction ; § 21 (Taurus), § 26 (Scorpio), § 33 (Lepus), § 35 (Canis), § 36 (Procyon)<ref name=":3">{{lien web |titre=Hyginus |url=http://www.thelatinlibrary.com/hyginus.html |site=thelatinlibrary.com |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. Le nom de la Constellation est aussi mentionné sept fois dans le livre III et cinq fois dans le livre IV. |
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Le poète romain [[Ovide]] semble avancer une étymologie reposant sur la ressemblance du nom Orion avec le mot grec ancien {{Grec ancien|οὖρον|oũron}}, « urine », et explique pourquoi dans son histoire (voir plus bas). Certains pensent que le liquide qui a humecté la peau de bœuf n'est pas de l'urine mais du sperme (grec ancien {{Grec ancien|σπέρμα|spérma}}, « semence<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/sperma|consulté le=14 juin 2024}}.</ref> »)<ref>{{Lien web |titre=Ovide - {{nobr rom|Fastes V}} |url=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FASTAM/F5-Plan.html |site=bcs.fltr.ucl.ac.be |consulté le=2023-06-02}}.</ref>. Le plus ancien sens du verbe {{Grec ancien|οὐρέω|ouréō}} est grec et signifie « uriner ». Le sens « répandre le liquide séminal » n'apparaît qu'à l'époque romaine<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs |titre=οὐρέω |année=2020 |url=https://bailly.app/oure%C3%B4 |site=[[Dictionnaire grec-français d'Anatole Bailly|Le Bailly]] |consulté le=14 juin 2024}}.</ref>. |
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=== Étymologie === |
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Plusieurs hypothèses portent sur l'origine du mot : |
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* de l'akkadien 𒌋𒊒𒀭𒈾, ''Uru-anna'' (« lumière du ciel ») (voir [https://en.wiktionary.org/wiki/%E1%BD%A8%CF%81%CE%AF%CF%89%CE%BD#Ancient_Greek Ὠρίων]{{référence insuffisante}}) ; |
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* de l'indo-européen via un thème ''*-ωαρ'' issu de ''*-ωσαρ'' désignant l'été : |
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: La forme la plus ancienne serait ''Ωαρίων'', dérivé en ''-ων'' d'une forme à suffixe ''-ιος''. |
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: Le [[lever héliaque]] de la [[Orion (constellation)|constellation]] coïnciderait avec le solstice d'été<ref>{{Article|auteur=Jean-Michel Renaud|titre=Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion|périodique=GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne|volume=7|numéro=1|date=2003|doi=10.3406/gaia.2003.1416|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/gaia_1287-3349_2003_num_7_1_1416|consulté le=2021-01-27|pages=205–214}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Michel Renaud|titre=Le mythe d'Orion|url=https://orbi.uliege.be/handle/2268/25499|date=}}.</ref>{{référence insuffisante}}. |
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== Sources == |
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Le poète romain [[Ovide]] semble avancer une étymologie basée sur la ressemblance du nom Orion avec le mot grec ancien οὖρον, ''ouron'' « urine » et explique pourquoi dans son histoire (voir plus bas). Certains pensent que le liquide qui a humecté la peau de bœuf n'est pas de l'urine mais du sperme (grec ancien σπέρμα, ''spérma'')<ref>{{Lien web |titre=Ovide - Fastes V |url=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FASTAM/F5-Plan.html |site=bcs.fltr.ucl.ac.be |consulté le=2023-06-02}}.</ref>. Le [[Dictionnaire grec-français d'Anatole Bailly|Bailly]] donne les deux sens. Le plus ancien est grec et signifie « urine, uriner ». Le sens « répandre le liquide séminal » n'apparaît qu'à l'époque romaine<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur=[[Anatole Bailly]] |titre=Dictionnaire grec-français |url=https://archive.org/stream/BaillyDictionnaireGrecFrancais#page/n1423/mode/2up |consulté le=20-04-2023 |page=page 1425}}, sur [[Internet Archive]].</ref> pour le verbe ''oureô'' et le nom ''ouron''. |
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[[Fichier:Terracotta oil lamp depicting a blinded Orion and Artemis, Staatliche Antikensammlungen, Munich (8958391632).jpg|vignette|Lampe à huile en terre cuite représentant Orion aveuglé et [[Artémis]], [[Staatliche Antikensammlungen]], Munich.]] |
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Le mythe d'Orion est particulièrement fragmenté. S'il est évoqué dans l'[[épopée homérique]], on ne trouve guère de récits complets du mythe avant des mythographes tardifs. Ainsi les périodes archaïque, classique et même hellénistique ne présentent que des évocations plus ou moins détaillées de faits isolés du mythe<ref name="Renaud2003"/>. De plus, certains épisodes ne sont pas intégrés à celui-ci<ref name="Renaud2004">Jean-Michel Renaud, [https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2004_act_925_1_2065 Monde sauvage et monde civilisé dans le mythe : le cas d'Orion], ''Les espaces du sauvage dans le monde antique : approches et définitions. Actes du colloque (Besançon, 4-5 mai 2000)'', Institut des sciences et techniques de l'antiquité, 2004, 925, p. 279-290.</ref>. |
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=== La constellation === |
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La constellation d'Orion apparaît pour la première fois dans l{{'}}''[[Iliade]]'' d'[[Homère]] (18, 486{{etc.}} ; 22, 29)<ref name=":0">{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=A. Bailly|titre=Dictionnaire Grec Français |passage=2186 |lieu=Paris |éditeur=Hachette |date=1950-1995 |isbn=2-01-001306-9 |lire en ligne=https://archive.org/stream/BaillyDictionnaireGrecFrancais#page/n2185/mode/2up}}.</ref>. Elle est également citée dans l{{'}}''[[Odyssée]]'' (5, 274)<ref name=":0" />. |
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[[Ovide]] (5, 493-544) raconte<ref name=":4">{{lien web |titre=Ovide - Fastes |url=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FAST/FV.html |site=ucl.ac.be |consulté le=20-04-2023}}.</ref> que [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]], son frère [[Neptune (mythologie)|Neptune]] et [[Mercure (mythologie)|Mercure]] voyageaient un jour ensemble :<blockquote>« Le vieil [[Hyriée]], qui cultive un modique héritage, les voit par hasard, comme il se tenait debout sur le seuil de sa chétive chaumière. « La route est longue, leur dit-il ; il vous reste bien peu de jour ; ma porte est ouverte aux hôtes. » L'expression de son visage répond à ses paroles, il renouvelle sa prière ; les dieux se rendent à tant d'instances, mais sans se faire connaître.<br> |
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Ils entrent dans la demeure du vieillard, toute noircie par la fumée. Un peu de feu se conservait sur un tison de la veille ; le vieillard s'agenouille ; son souffle réveille la flamme ; il va chercher des éclats de bois qu'il divise encore ; il approche deux vases dont l'un contient quelques herbes de son potager, et le plus petit des fèves ; et bientôt on les voit fumer tous deux et le couvercle soulevé par les efforts de l'eau bouillante.<br> |
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En attendant, d'une main tremblante il verse un vin rouge à ses hôtes ; le dieu des mers prend le premier la coupe, et quand il l'a vidée : « Donne-la maintenant, dit-il, à Jupiter ; qu'il boive à son tour. » Ce nom de Jupiter fait pâlir le vieillard.<br> |
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Dès qu'il s'est remis, il va immoler le bœuf qui laboure son petit champ, et le fait rôtir à grand feu; puis il tire d'un baril enfermé le vin qu'il y a entonné jadis aux premières années de sa jeunesse. Tout est prêt ; les dieux prennent place sur des lits dressés avec des joncs de rivière recouverts d'une toile de lin, et qui s'élèvent à peine au-dessus de la terre. Alors les mets, alors les vases pleins de vin brillent sur la table ; le cratère est d'une argile rouge et les gobelets sont de hêtre. |
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[[Hésiode]] la mentionne dans ''[[Les Travaux et les Jours]]'' (596, 607, etc.)<ref name=":0" />, [[Aristote]] dans ''[[Météorologiques (Aristote)|Des Météores]]'' (2, 5, 4) et ''[[Problèmes]]'' (26, 13)<ref name=":0" />. |
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Jupiter prononce ces mots : « Que désires-tu ? dis-le ; rien ne te sera refusé. » Le paisible vieillard répondit : « J'avais une épouse chérie, affection de ma première jeunesse ; vous me demanderez où elle est maintenant ? Une urne renferme ses cendres. ''Tu seras ma seule épouse'' lui ai-je dit autrefois, et en lui faisant cette promesse solennelle, je vous ai pris à témoin de mes paroles. Tel fut mon serment, et j'y serai fidèle ; pourtant je voudrais concilier deux désirs qui me partagent, être père, sans être époux. »<br> |
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Les dieux accueillent sa demande ; ils se placent tout près de la peau du bœuf ; mais la pudeur ne permet pas que j'achève.... Cette peau ainsi humectée, ils la recouvrent de terre.<br> |
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Dix mois s'écoulent, et un enfant est né. Hyriée, pour rappeler à quel prodige il doit sa naissance, l'appelle Urion. Un autre son, à la longue, a remplacé la première lettre du mot. »</blockquote> |
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=== Le chasseur === |
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La « pudeur » qu'invoque Ovide tient au fait que les dieux ont humecté la peau de leur urine, d'où la première version ''Urion'' du nom d'Orion (étymologique d'après Ovide). |
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Le chasseur mythique, amant d'[[Éos]], est cité par Homère dans l{{'}}''[[Odyssée]]'' (5, 121, etc. ; 11, 310, 572, etc.)<ref name=":0" />. [[Ulysse]] aperçoit son ombre dans le monde souterrain<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Homère, L’Odyssée, {{nobr rom|chant XI}} {{!}} Philo-lettres|url=http://philo-lettres.fr/grec-ancien/litterature-grecque-chronologie/homere/homere-odyssee/homere-odyssee-chant-xi/|consulté le=2021-05-18}}.</ref>. |
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À l'époque romaine impériale, la légende est reprise : |
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Hyriée aurait été le fondateur de la cité d'[[Hyrie]] en [[Béotie]]{{refnec}}. |
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* entre 29 et 19 avant notre ère, par [[Virgile]] dans l{{'}}''[[Énéide]]'' (1, 535 ; 4, 52 ; 10, 763)<ref name=":1" /> ; |
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* en l'an 15, par [[Ovide]] dans ses ''[[Fastes]]'' (5, 493-544). Orion est un chasseur changé par Diane en une constellation qui porte son nom<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{lien web |titre=Ovide : oeuvres complètes : avec la traduction en français |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k282076j |site=Gallica |date=1869 |consulté le=20-04-2023}}.</ref> ; |
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Orion épousa [[Sidé (mythologie)|Sidé]] ( « grenade ») qui était très belle mais aussi très fière. Elle fut précipitée dans le [[Tartare (mythologie)|Tartare]] par [[Héra]] à qui elle avait voulu se comparer. Elle avait donné à Orion deux filles : les [[Coronides]], [[Ménippé et Métioché]], qui grandirent en Aonie ([[Béotie]]), au pied du [[Mont Hélicon]]{{refnec}} |
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* avant 17, par [[Caius Julius Hyginus|Hygin]], ami d'Ovide, dans sa ''Fabula'' 195<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2">{{lien web |titre=Bibliotheca Augustana |url=http://www.fh-augsburg.de/~harsch/Chronologia/Lspost02/Hyginus/hyg_fabu.html#c195 |site=fh-augsburg.de |consulté le=20-04-2023}}.</ref> ; |
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: Hygin relate aussi la légende d'Orion dans son traité sur l'astronomie : {{nobr rom|Livre II}} : § 34 (Orion). Le nom est par ailleurs mentionné dans les passages : introduction ; § 21 (Taurus), § 26 (Scorpio), § 33 (Lepus), § 35 (Canis), § 36 (Procyon)<ref name=":3">{{lien web |titre=Hyginus |url=http://www.thelatinlibrary.com/hyginus.html |site=thelatinlibrary.com |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. Le nom de la constellation est aussi mentionné sept fois dans le {{nobr rom|livre III}} et cinq fois dans le {{nobr rom|livre IV}}. |
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== Le mythe d'Orion == |
== Le mythe d'Orion == |
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=== Naissance === |
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La légende la plus répandue raconte que le vieil [[Hyriée]] ne pouvait avoir d'enfants. Un jour, il accueille de manière très hospitalière [[Zeus]] et [[Poséidon]]. Pour le remercier, ceux-ci engendrent avec la Terre un fils qu'ils lui accordent<ref name=":4">{{lien web |titre=Ovide - ''FASTES'' V : Mai |url=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FAST/FV.html |site=[[UCLouvain]] |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. Dans un autre version, Orion est le fils de Poséidon et d'une fille de Minos, Euryalè<ref name="Renaud2004"/>. |
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L'enfant est doté de qualités exceptionnelles. Il est fort, beau et d'une taille gigantesque<ref name="Renaud2004"/>. Il a reçu de Poséidon la capacité de se déplacer sur les flots<ref name="Renaud2003"/>. |
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=== Le héros === |
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[[Fichier:Orion aveugle cherchant le soleil.jpg|320px|vignette|''Paysage avec Orion aveugle cherchant le soleil'' (1658), huile sur toile de [[Nicolas Poussin]]. [[Metropolitan Museum of Art]], New York.]] |
[[Fichier:Orion aveugle cherchant le soleil.jpg|320px|vignette|''Paysage avec Orion aveugle cherchant le soleil'' (1658), huile sur toile de [[Nicolas Poussin]]. [[Metropolitan Museum of Art]], New York.]] |
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[[Fichier:Diane auprès du cadavre d'Orion.jpg|320px|vignette|''Diane auprès du cadavre d'Orion'', huile sur toile de Daniel Seiter]] |
[[Fichier:Diane auprès du cadavre d'Orion.jpg|320px|vignette|''Diane auprès du cadavre d'Orion'', huile sur toile de Daniel Seiter]] |
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Orion épouse [[Sidé (mythologie)|Sidé]] ( « grenade »), qui est très belle et très fière. Elle est précipitée dans le [[Tartare (mythologie)|Tartare]] par [[Héra]], à qui elle a voulu se comparer. Elle donne à Orion deux filles : les [[Coronides]], [[Ménippé et Métioché]], qui grandissent en Aonie ([[Béotie]]), au pied du [[Mont Hélicon]]{{refnec}} |
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Comme son père Hyriée, Orion est un héros primordial en [[Béotie]], voyageur et bâtisseur<ref name="Renaud2004"/>. |
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; Version d'Ovide (avant l'an 17/18) |
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Ovide résume le reste de la vie d'Orion en quelques lignes<ref name=":4" /> :<blockquote>« L'enfant devient d'une taille énorme ; Diane le prend avec elle ; il est le gardien, il est le satellite de la déesse.<br> |
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Mais c'est assez d'une parole irréfléchie pour éveiller le courroux des dieux : ''Il n'est aucune bête'', dit un jour Orion, ''dont je ne puisse triompher''. [[Tellus]] fait paraître un scorpion qui soudain ose dresser ses dards recourbés contre la mère des deux jumeaux immortels. Orion la protège de son corps ; [[Léto|Latone]] le place au milieu des astres éclatants, ''Que ton dévouement'', lui dit-elle, ''reçoive de moi cette récompense !'' ».</blockquote> |
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; Version d'Hygin (''Fables'', 195) (avant l'an 17){{Traduire passage}} |
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« Iovis Neptunus Mercurius in Thraciam ad Hyrieum regem in hospitium venerunt ; qui ab eo cum liberaliter essent excepti, optionem ei dederunt si quid peteret ; ille liberos optavit.<br> |
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Mercurius de tauro quem Hyrieus ipsis immolarat corium protulit ; illi in eum urinam fecerunt et in terram obruerunt, unde natus est Orion.<br> |
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qui cum Dianam vellet violare, ab ea est interfectus. postea ab Iove in stellarum numerum est relatus, quam stellam Orionem vocant. »<ref name=":2" />{{référence insuffisante}}. |
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"Jupiter, Neptune et Mercure vinrent en Thrace auprès du roi Hyriée ; les dieux, alors qu'ils avaient été reçus généreusement par le roi, lui accordèrent le cadeau de son choix ; celui-ci choisit des enfants. |
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Mercure prit le cuir d'un taureau qu'Hyrée avait immolé ; les dieux urinèrent sur le cuir et l'enterrèrent, d'où est né Orion." |
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==== Version d'Ovide (avant l'an 17/18) ==== |
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Ovide résume le reste de la vie d'Orion en quelques lignes<ref name=":4" /> : |
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« Hunc Hesiodus Neptuni filium dicit ex Euryale Minois filia natum ; concessum autem ei, ut supra fluctus curreret ut in terra, quemadmodum Iphiclo datum dicitur, ut supra aristas curreret neque eas infringeret.<br> |
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{{Citation bloc|L'enfant devient d'une taille énorme ; Diane le prend avec elle ; il est le gardien, il est le satellite de la déesse.<br> |
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Aristomachus autem dicit quendam Hyriea fuisse Thebis, Pindarus autem in insula Chio.<br> |
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Mais c'est assez d'une parole irréfléchie pour éveiller le courroux des dieux : ''Il n'est aucune bête'', dit un jour Orion, ''dont je ne puisse triompher''. [[Tellus]] fait paraître un scorpion qui soudain ose dresser ses dards recourbés contre la mère des deux jumeaux immortels. Orion la protège de son corps ; [[Léto|Latone]] le place au milieu des astres éclatants, ''Que ton dévouement'', lui dit-elle, ''reçoive de moi cette récompense !'' ».}} |
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Hunc autem, cum Iovem et Mercurium hospitio recepisset, petisse ab his, ut sibi aliquid liberorum nasceretur. Itaque quo facilius petitum impetraret, bovem immolasse et his pro epulis adposuisse. Quod cum fecisset, poposcisse Iovem et Mercurium quod corium de bove foret detractum, et quod fecerant urinae in corium infudisse, et id sub terra poni iussisse.<br> |
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Ex quo postea natum puerum, quem Hyrieus e facto Uriona appellaret. Sed venustate et consuetudine factum est, ut Orion vocaretur. Hic dicitur Thebis Chium venisse et Oenopionis filiam Meropen per vinum cupiditate incensus conpressisse. Pro quo facto ab Oenopione excaecatus et de insula eiectus existimatur Lemnum ad Vulcanum pervenisse et ab eo quendam ducem Cedaliona nomine accepisse. Quem collo ferens dicitur ad Solem venisse et ab eo sanatus, ut se ulcisceretur, Chium revertisse. Oenopiona autem a civibus sub terra custoditum esse. Quem postquam se invenire posse desperaret Orion, in insulam Cretam pervenisse, et ibi venari coepisse cum Diana, et ei polliceri quae supra diximus, et ita ad sidera pervenisse. Nonnulli autem aiunt Oriona cum Oenopione prope nimia coniunctum amicitia vixisse, et quod ei voluerit suum studium in venando probare, Dianae quoque pollicitum quae supra diximus; et ita interfectum. Alii dicunt cum Callimacho, cum Dianae vim voluerit adferre, ab ea sagittis esse confixum et ad sidera propter venandi consimile studium deformatum. Istrus autem dicit Oriona a Diana esse dilectum et paene factum, ut ei nupsisse existimaretur. Quod cum Apollo aegre ferret, et saepe eum obiurgans nihil egisset, natantis Orionis longe caput solum videri conspicatus, contendit cum Diana eam non posse sagittam mittere ad id, quod nigrum in mari videretur. Quae cum se vellet in eo studio maxime artificem dici, sagitta missa caput Orionis traiecit. Itaque eum cum fluctus interfectum ad litus eiecisset, et se eum Diana percussisse plurimum doleret, multis eius obitum prosecuta lacrimis, inter sidera statuisse existimatur. Sed quae post mortem eius Diana fecerit, in eius historiis dicemus. »<ref name=":3" />{{référence insuffisante}}. |
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==== Version de Lucien de Samosate (vers 120 à après 180) ==== |
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Accueilli à la cour d'[[Œnopion]] qui régnait sur [[Chios]], Orion tomba amoureux de [[Mérope fille d'Œnopion|Mérope]], la fille du roi. Œnopion voulait se débarrasser de ce prétendant encombrant. Il décida donc de promettre la main de sa fille à Orion, à condition que celui-ci débarrassât Chios de tous les fauves qui s'attaquaient aux hommes et aux troupeaux. Le roi était persuadé qu'il n'y parviendrait pas, mais Orion, excellent chasseur, n'eut aucun mal à remplir ladite condition. Lorsqu'il revint demander la main de Mérope, Œnopion renia sa promesse, l'amoureux se fâcha et saccagea le palais. Il fut ligoté tant bien que mal par l'armée lancée par le roi. |
Accueilli à la cour d'[[Œnopion]] qui régnait sur [[Chios]], Orion tomba amoureux de [[Mérope fille d'Œnopion|Mérope]], la fille du roi. Œnopion voulait se débarrasser de ce prétendant encombrant. Il décida donc de promettre la main de sa fille à Orion, à condition que celui-ci débarrassât Chios de tous les fauves qui s'attaquaient aux hommes et aux troupeaux. Le roi était persuadé qu'il n'y parviendrait pas, mais Orion, excellent chasseur, n'eut aucun mal à remplir ladite condition. Lorsqu'il revint demander la main de Mérope, Œnopion renia sa promesse, l'amoureux se fâcha et saccagea le palais. Il fut ligoté tant bien que mal par l'armée lancée par le roi. |
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Pour le punir, Œnopion l'aveugla et l'abandonna sur le rivage. Orion marcha alors droit devant lui à travers la mer jusqu'à l'île de [[Lemnos]] et fut attiré par les forges d'[[Héphaïstos]], qui accepta de lui prêter [[Cédalion]]. Le géant rentra dans la mer et marcha |
Pour le punir, Œnopion l'aveugla et l'abandonna sur le rivage. Orion marcha alors droit devant lui à travers la mer jusqu'à l'île de [[Lemnos]] et fut attiré par les forges d'[[Héphaïstos]], qui accepta de lui prêter [[Cédalion]]. Le géant rentra dans la mer et marcha le levant<ref name="Renaud2004"/>. Pendant sa marche, Orion recouvra miraculeusement la vue<ref name="Lucien 104">{{Harvnb|Lucien de Samosate|2015|p=104|id=Lucien}}.</ref>. |
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=== Mort d'Orion et son élévation au ciel === |
=== Mort d'Orion et son élévation au ciel === |
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Orion fut également aimé d'[[Éos]]. D'après Homère, la déesse enleva le héros et le conduisit à [[Ortygie]], où il succomba sous les coups d'[[Artémis]]<ref name="Renaud2004"/>. |
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==== Par la flèche d'Artémis ==== |
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Il retourna à l'île de Chios pour se venger d'Œnopion, mais [[Artémis]] lui demanda d'oublier sa vengeance et lui proposa de chasser avec elle. Mais le frère d'Artémis, [[Apollon]], qui avait quelques craintes pour sa sœur, envoya un monstrueux scorpion à sa poursuite. Orion tenta de le combattre mais il n'y parvint pas. Pour échapper au monstre, il s'enfonça dans la mer, qui formait une barricade naturelle. Alors Apollon désigna le géant et dit à Artémis de le tuer, le faisant passer pour un monstre. Comme le géant était trop loin, Artémis ne put le reconnaître et lui lança donc une flèche. Elle alla à la nage récupérer le cadavre, mais lorsqu'elle s'aperçut que c'était Orion, elle plaça son image parmi les étoiles en compagnie de ses chiens, [[Sirius]] et [[Procyon]]. On donne à cet épisode le nom de [[catastérisation]]{{refnec}}. |
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Il existe plusieurs variantes de la mort d'Orion : tantôt Artémis, Héra ou la Terre (Gaia) suscite un scorpion qui pique le héros et le tue, tantôt Éos, voulant se venger d'un outrage que lui a fait Orion, l'abat d'une flèche<ref name="Renaud2004"/>. |
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C'est pour cela que les constellations de [[Orion (constellation)|Orion]] et du [[Grand Chien]] (qui compte l'étoile [[Sirius]], l'astre le plus brillant du ciel en dehors des éléments du système solaire) sont proches l'une de l'autre, et que le [[Scorpion (constellation)|Scorpion]] fut placé de l'autre côté sur la voûte céleste, le héros et le monstre se poursuivant sans cesse sans jamais se rattraper{{refnec}}. |
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Dans tous les cas, Orion est transformé en constellation le plus souvent par [[Zeus]]<ref name="Renaud2004"/>. |
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==== Par le scorpion d'Héra ==== |
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Une autre version de la mort d'Orion existe : fort de ses talents exceptionnels de chasseur, Orion ne cessait de se vanter de ses prouesses. Cette arrogance déplut fortement à [[Héra]] qui, pour donner une leçon d'humilité à Orion, commanda à un scorpion de s'embusquer en attendant le passage du chasseur. Dissimulé par les feuillages, le scorpion patienta et, le moment venu, il piqua Orion, qui mourut foudroyé par le venin de ce petit animal, lui qui avait terrassé les bêtes les plus féroces. |
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==== Par la flèche d'Artémis ==== |
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Il fut transformé en constellation, mais Héra, pour que le combat continue, n'oublia pas de porter également au ciel le [[Scorpion (constellation)|scorpion]] qui l'avait si loyalement servie. Mais Zeus intervint et fit en sorte qu'Orion et le Scorpion ne puissent jamais s'atteindre ; c'est pour cela que lorsqu'Orion se lève à l'horizon est, le Scorpion se couche à l'horizon ouest{{refnec}}. |
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Il retourna à l'île de Chios pour se venger d'Œnopion, mais [[Artémis]] lui demanda d'oublier sa vengeance et lui proposa de chasser avec elle. Le frère d'Artémis, [[Apollon]], qui avait quelques craintes pour sa sœur, envoya un monstrueux scorpion à sa poursuite. Orion tenta de le combattre mais il n'y parvint pas. Pour échapper au monstre, il s'enfonça dans la mer, qui formait une barricade naturelle. Alors Apollon désigna le géant et dit à Artémis de le tuer, le faisant passer pour un monstre. Comme le géant était trop loin, Artémis ne put le reconnaître et lui lança une flèche. Elle alla à la nage récupérer le cadavre, mais lorsqu'elle s'aperçut que c'était Orion, elle plaça son image parmi les étoiles (par [[catastérisation]]) en compagnie de ses chiens, [[Sirius]] et [[Procyon]]{{refnec}}. |
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C'est pour cela que les constellations de [[Orion (constellation)|Orion]] et du [[Grand Chien]] (qui compte l'étoile [[Sirius]], l'astre le plus brillant du ciel en dehors des éléments du système solaire) sont proches l'une de l'autre, et que le [[Scorpion (constellation)|Scorpion]] fut placé de l'autre côté sur la voûte céleste, le héros et le monstre se poursuivant sans cesse sans jamais se rattraper{{refnec}}. |
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==== Par le scorpion d'Artémis ==== |
==== Par le scorpion d'Artémis ==== |
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Une première version dit qu'Orion et Artémis avaient l'habitude de chasser ensemble. Un jour, Orion, qui était amoureux de la déesse, essaya de l'embrasser. Artémis, indignée, fit apparaître un scorpion et lui ordonna de piquer le géant. En le voyant mourir, Artémis, émue, transforma Orion en constellation, et réserva le même sort au scorpion qui l'avait fidèlement servie{{refnec}}. |
Une première version dit qu'Orion et Artémis avaient l'habitude de chasser ensemble. Un jour, Orion, qui était amoureux de la déesse, essaya de l'embrasser. Artémis, indignée, fit apparaître un scorpion et lui ordonna de piquer le géant. En le voyant mourir, Artémis, émue, transforma Orion en constellation, et réserva le même sort au scorpion qui l'avait fidèlement servie{{refnec}}. |
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Une deuxième version de la mort du chasseur par Artémis, moins populaire, dit qu'Orion était l'ennemi mortel d'Artémis. Chose étrange car Artémis, étant une déesse, est dite immortelle. Pour se débarrasser de lui, et ainsi échapper à la mort, Artémis invoqua un scorpion géant qui tua Orion par son venin |
Une deuxième version de la mort du chasseur par Artémis, moins populaire, dit qu'Orion était l'ennemi mortel d'Artémis. Chose étrange car Artémis, étant une déesse, est dite immortelle. Pour se débarrasser de lui, et ainsi échapper à la mort, Artémis invoqua un scorpion géant qui tua Orion par son venin. Le scorpion, quant à lui, est ainsi élevé au ciel par Artémis pour l'avoir fidèlement servie{{refnec}}. |
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Une troisième version dit qu'Orion gagna à un [[Lancer du disque|lancer de disque]] contre Artémis et qu'elle envoya un scorpion le piquer. Il devint la constellation d'Orion{{refnec}}. |
Une troisième version dit qu'Orion gagna à un [[Lancer du disque|lancer de disque]] contre Artémis et qu'elle envoya un scorpion le piquer. Il devint la constellation d'Orion{{refnec}}. |
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== Interprétations == |
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==== Par le scorpion de Gaia ==== |
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[[Fichier:Mosaic House of Orion by Dr Sophie Hay 1.jpg|vignette|Mosaïque représentant la transformation d’Orion en constellation par la volonté de Zeus, découverte dans la Maison d'Orion en 2018 lors des travaux de restauration du Projet Pompéi.]] |
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Une autre version de la mort d'Orion existe : ici, Orion est l'un des [[Géant (mythologie grecque)|Géants]], fils de [[Gaia]] et ennemi immortel d'Artémis et d'Apollon, il chassa pourtant souvent avec la déesse. Apollon, craignant qu'Artémis ne succombe au charme d'Orion, le rendit fou. |
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Les études mythologiques ont noté que Orion et Aurore ([[Éos]]) de la tradition grecque sont comparables à {{lien|langue=en|trad=Rohini (goddess)|fr=Rohini (Nakshatra)|texte=Rohiṇī}} et [[Prajapati|Prajāpati]] de la tradition indienne ancienne<ref name="Janda2022">{{de}} Michael Janda, « Warum Eos und Orion ein Liebespaar wurden », ''Acta Linguistica Petropolitana''. 2022. Vol. 18.1. p. 126–139, DOI 10.30842/alp23065737181126139</ref>. |
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Gaia, troublée dans son sommeil par les massacres qu'Orion commettait, invoqua un scorpion géant qui le tua. Artémis, ne voyant pas Orion revenir, le chercha et finit par le trouver, mort, puis elle le transforma en constellation. Gaia métamorphosa néanmoins le scorpion en constellation pour sa fidélité{{refnec}}. |
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Éos trouve une correspondance étymologique dans la déesse de l'aurore dans le panthéon védique, [[Ushas|Uṣás]] ({{cf.}} aussi le latin ''Aurōra'', l'avestique ''Ušah''{{etc.}}, tous issus de l’{{Quoi|i.e.}} ''*H₂áu̯sōs''), et Rohiṇī est généralement interprétée comme faisant référence à une « aube rougeoyante ». Les intrigues des mythes grecs et indiens présentent des chevauchements frappants, tels qu'un motif de chasse et une histoire d'amour<ref name="Janda2022"/>. |
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== Interprétations == |
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Pour Michael Janda, les deux traditions ont des racines communes dans la mythologie et la poésie indo-européennes. Le mythe proto-indo-européen repose sur des observations du mouvement des étoiles dans le ciel nocturne, dans lequel les constellations Orion et [[Aldébaran]] (Éos, Rohiṇī) se déplacent à proximité l'une de l'autre, ce qui a formé la base de l'histoire d'Orion poursuivant l'aube. Ainsi, les traditions grecques et indiennes antiques conservent non seulement des traces des mythes proto-indo-européens, mais aussi des traces d’observations astronomiques des Proto-[[Indo-Européens]]<ref name="Janda2022"/>. |
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== Représentations == |
== Représentations == |
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Pompéi abrite par ailleurs deux mosaïques attribuées au mythe d’Orion et datées du {{-s-|II}} |
Pompéi abrite par ailleurs deux mosaïques attribuées au mythe d’Orion et datées du {{-s-|II}} Elles se trouvent dans la maison d’Orion. Sur la première mosaïque, sur fond noir, Aion, divinité ailée de la voûte céleste, a le bras dirigé vers le haut, tandis que sa main gauche tient une torche enflammant les cheveux d’Orion, qui est lui doté d’ailes de papillon et est représenté comme anima (c’est-à-dire la psyché qui sort de la dépouille humaine au moment de la mort). La composition représente sa montée au ciel ([[catastérisation]]). Un manteau couvre la partie inférieure du bras plié et donne à voir le corps d’un scorpion<ref>{{Ouvrage |auteur1={{lien|langue=it|trad=Massimo Osanna}} |titre=Les Nouvelles Heures de Pompéi |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |pages=400 |année=2020 |isbn=9782081513815}}.</ref>. |
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== Développements ultérieurs == |
== Développements ultérieurs == |
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=== Sculpture === |
=== Sculpture === |
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[[Fichier:Duomo di Messina 07.JPG|vignette|Fontaine d'Orion, [[Messine]].]] |
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* 1986 : [[Metallica]], titre ''Orion'', chanson de l'album ''[[Master of Puppets (album)|Master of Puppets]]''. |
* 1986 : [[Metallica]], titre ''Orion'', chanson de l'album ''[[Master of Puppets (album)|Master of Puppets]]''. |
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* 1989 : [[Philippe Fénelon]], ''Orion'', ''Cycle des mythologies''. |
* 1989 : [[Philippe Fénelon]], ''Orion'', ''Cycle des mythologies''. |
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* 1998 : |
* 1998 : {{noble|Symphony X}}, ''Orion, The Hunter'', ''[[Twilight in Olympus]]''. |
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* 2002 : [[Kaija Saariaho]], ''[[Orion (Saariaho)|Orion]]''. |
* 2002 : [[Kaija Saariaho]], ''[[Orion (Saariaho)|Orion]]''. |
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* 2004 : [[Philip Glass]], ''Orion''. |
* 2004 : [[Philip Glass]], ''Orion''. |
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== Bibliographie == |
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| commons = Category:Orion (mythology) |
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=== Sources antiques === |
=== Sources antiques === |
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* {{HomIli}}, XVIII et {{HomOdy|compact}}, V, 121. |
* {{HomIli}}, {{XVIII}} et {{HomOdy|compact}}, {{V}}, 121. |
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* [[Hésiode]], ''[[Les Travaux et les Jours]]'' |
* [[Hésiode]], ''[[Les Travaux et les Jours]]'' |
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* [[Horace]], ''Odes''. |
* [[Horace]], ''Odes''. |
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* [[Lucien de Samosate|Lucien]], ''La Salle'' (''De domo''). |
* [[Lucien de Samosate|Lucien]], ''La Salle'' (''De domo''). |
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* {{OviFas}}, V et {{OviMét|compact}}. |
* {{OviFas}}, {{V}} et {{OviMét|compact}}. |
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* {{VirÉné}}, X. |
* {{VirÉné}}, {{X}}. |
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=== Travaux modernes === |
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* [[Camille Flammarion]], ''Astronomie populaire'', 1880. |
* [[Camille Flammarion]], ''Astronomie populaire'', 1880. |
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* [[Pierre Grimal]], ''Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine'' |
* [[Pierre Grimal]], ''Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine'', Presses Universitaires de France, Paris, 1951. |
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* [[Robert Graves]], ''Les Mythes grecs''. Le Livre de Poche, coll. ''Pluriel'', 1958. |
* [[Robert Graves]], ''Les Mythes grecs''. Le Livre de Poche, coll. ''Pluriel'', 1958. |
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* Jeannie Carlier, ''Orion'', dans ''Dictionnaire des mythologies'', dir. Yves Bonnefoy. Paris, Flammarion, 1981. |
* Jeannie Carlier, ''Orion'', dans ''Dictionnaire des mythologies'', dir. Yves Bonnefoy. Paris, Flammarion, 1981. |
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* {{en}} Joseph Fontenrose, ''Orion : The Myth of the Hunter and the Huntress'' Berkeley : University of California Press |
* {{en}} Joseph Fontenrose, ''Orion : The Myth of the Hunter and the Huntress'' Berkeley : University of California Press {{ISBN|0-520-09632-0}}. |
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* Marie Miguet, ''Le Mythe d'Orion'', dans ''Dictionnaire des mythes littéraires'', dir. [[Pierre Brunel]]. Monaco, Éditions du Rocher, 1988. |
* Marie Miguet, ''Le Mythe d'Orion'', dans ''Dictionnaire des mythes littéraires'', dir. [[Pierre Brunel]]. Monaco, Éditions du Rocher, 1988. |
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* Jean-Michel Renaud, ''[https://www.persee.fr/doc/gaia_1287-3349_2003_num_7_1_1416 Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion]'', GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, 2003, 7, pp. 205-214. |
* Jean-Michel Renaud, ''[https://www.persee.fr/doc/gaia_1287-3349_2003_num_7_1_1416 Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion]'', GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, 2003, 7, pp. 205-214. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|auteur1=Émile Chambry|auteur2=Émeline Marquis|auteur3=Alain Billault|auteur4=Dominique Goust|traducteur=Émile Chambry|titre=[[Lucien de Samosate]]|sous-titre=Œuvres complètes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2015|pages totales=1248|isbn=978-2-221-10902-1|titre chapitre=La Salle|id=Lucien}}. {{plume}} |
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|auteur1=Émile Chambry|auteur2=Émeline Marquis|auteur3=Alain Billault|auteur4=Dominique Goust|traducteur=Émile Chambry|titre=[[Lucien de Samosate]]|sous-titre=Œuvres complètes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2015|pages totales=1248|isbn=978-2-221-10902-1|titre chapitre=La Salle|id=Lucien}}. {{plume}} |
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==== Sujets d'inspiration artistique sur le thème mythique ==== |
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* [[Ernst Gombrich]], ''Le Sujet de l'Orion de Poussin'', 1944. |
* [[Ernst Gombrich]], ''Le Sujet de l'Orion de Poussin'', 1944. |
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* Marie Miguet-Ollagnier, ''Le Mythe d'Orion dans le théâtre de [[Paul Claudel|Claudel]]'', in ''Mythes claudéliens''. Paris-Caen, Minard, coll. ''Lettres modernes'', série ''Paul Claudel'', {{numéro}}14, 1985, {{p.|93-120}}. |
* Marie Miguet-Ollagnier, ''Le Mythe d'Orion dans le théâtre de [[Paul Claudel|Claudel]]'', in ''Mythes claudéliens''. Paris-Caen, Minard, coll. ''Lettres modernes'', série ''Paul Claudel'', {{numéro}}14, 1985, {{p.|93-120}}. |
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** ''La Main de [[Blaise Cendrars|Cendrars]]''. Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1996{{Précision nécessaire}} ; |
** ''La Main de [[Blaise Cendrars|Cendrars]]''. Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1996{{Précision nécessaire}} ; |
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** ''Morionvagine'', dans ''Sous le signe de Moravagine''. Caen, Minard, coll. ''Lettres modernes'', série ''[[Blaise Cendrars]]'', {{numéro}}6, 2006{{Précision nécessaire}}. |
** ''Morionvagine'', dans ''Sous le signe de Moravagine''. Caen, Minard, coll. ''Lettres modernes'', série ''[[Blaise Cendrars]]'', {{numéro}}6, 2006{{Précision nécessaire}}. |
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* [[Jacques Derrida]], ''Mémoires d'aveugle. L'autoportrait et autres ruines'' |
* [[Jacques Derrida]], ''Mémoires d'aveugle. L'autoportrait et autres ruines'', Paris, Réunion des musées nationaux, Louvre, 1990{{refinc}}. |
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* Edmond Nogacki, ''[[René Char]], Orion pigmenté d'infini ou de l'écriture à la peinture'' |
* Edmond Nogacki, ''[[René Char]], Orion pigmenté d'infini ou de l'écriture à la peinture'', Presses universitaires de Valenciennes, 1992. |
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== Notes et références == |
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== Annexes == |
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=== Liens externes === |
=== Liens externes === |
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* [http://www.cosmovisions.com/Orion-Constellation.htm Site Cosmovision]. |
* [http://www.cosmovisions.com/Orion-Constellation.htm Site Cosmovision]. |
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== Notes et références == |
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=== Références === |
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{{Palette|Créatures de la mythologie grecque}} |
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Dernière version du 22 octobre 2024 à 13:27
Orion | |
Orion, représenté dans le ciel, par Johann Bayer, Uranometria (1661). | |
Sexe | Masculin |
---|---|
Famille | Poséidon (père), Euryale (mère), fille de Minos, roi de Crète |
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Orion (en grec ancien Ὠρίων / Ōríōn ou Ὠαρίων / Ōaríōn) est un chasseur géant de la mythologie grecque, réputé pour sa beauté et sa violence. Selon cette mythologie, il fut transformé en un amas d'étoiles par Zeus, donnant son nom à la constellation d'Orion.
Dans l'Iliade d'Homère, Orion est décrit comme une constellation et l'étoile Sirius est mentionnée comme son chien. Dans l'Odyssée, Orion est essentiellement un chasseur et est aussi mentionné en tant que constellation. Dans Les Travaux et les Jours d'Hésiode, Orion est une constellation dont le lever et le coucher avec le soleil sont utilisés pour compter l'année.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le nom latin Orion vient du grec ancien Ὠρίων / Ōríōn[1],[2].
Plusieurs hypothèses portent sur l'origine du mot.
Il pourrait provenir de l'akkadien 𒌋𒊒𒀭𒈾, Uru-anna (« lumière du ciel »).[réf. nécessaire]
Alternativement, pour Jean-Michel Renaud, il serait issu de l'indo-européen via un thème *-ωαρ / -ōar issu de *-ωσαρ / -ōsar désignant l'été. La forme la plus ancienne serait Ὠαρίων / Ōaríōn, dérivé en -ων / -ōn d'une forme à suffixe -ιος / -ios. Le lever héliaque de la constellation coïnciderait avec le solstice d'été[3],[4].
Le poète romain Ovide semble avancer une étymologie reposant sur la ressemblance du nom Orion avec le mot grec ancien οὖρον / oũron, « urine », et explique pourquoi dans son histoire (voir plus bas). Certains pensent que le liquide qui a humecté la peau de bœuf n'est pas de l'urine mais du sperme (grec ancien σπέρμα / spérma, « semence[5] »)[6]. Le plus ancien sens du verbe οὐρέω / ouréō est grec et signifie « uriner ». Le sens « répandre le liquide séminal » n'apparaît qu'à l'époque romaine[7].
Sources
[modifier | modifier le code]Le mythe d'Orion est particulièrement fragmenté. S'il est évoqué dans l'épopée homérique, on ne trouve guère de récits complets du mythe avant des mythographes tardifs. Ainsi les périodes archaïque, classique et même hellénistique ne présentent que des évocations plus ou moins détaillées de faits isolés du mythe[3]. De plus, certains épisodes ne sont pas intégrés à celui-ci[8].
La constellation
[modifier | modifier le code]La constellation d'Orion apparaît pour la première fois dans l'Iliade d'Homère (18, 486, etc. ; 22, 29)[9]. Elle est également citée dans l'Odyssée (5, 274)[9].
Hésiode la mentionne dans Les Travaux et les Jours (596, 607, etc.)[9], Aristote dans Des Météores (2, 5, 4) et Problèmes (26, 13)[9].
Le chasseur
[modifier | modifier le code]Le chasseur mythique, amant d'Éos, est cité par Homère dans l'Odyssée (5, 121, etc. ; 11, 310, 572, etc.)[9]. Ulysse aperçoit son ombre dans le monde souterrain[10].
À l'époque romaine impériale, la légende est reprise :
- entre 29 et 19 avant notre ère, par Virgile dans l'Énéide (1, 535 ; 4, 52 ; 10, 763)[1] ;
- en l'an 15, par Ovide dans ses Fastes (5, 493-544). Orion est un chasseur changé par Diane en une constellation qui porte son nom[1],[11] ;
- avant 17, par Hygin, ami d'Ovide, dans sa Fabula 195[1],[12] ;
- Hygin relate aussi la légende d'Orion dans son traité sur l'astronomie : Livre II : § 34 (Orion). Le nom est par ailleurs mentionné dans les passages : introduction ; § 21 (Taurus), § 26 (Scorpio), § 33 (Lepus), § 35 (Canis), § 36 (Procyon)[13]. Le nom de la constellation est aussi mentionné sept fois dans le livre III et cinq fois dans le livre IV.
Le mythe d'Orion
[modifier | modifier le code]Naissance
[modifier | modifier le code]La légende la plus répandue raconte que le vieil Hyriée ne pouvait avoir d'enfants. Un jour, il accueille de manière très hospitalière Zeus et Poséidon. Pour le remercier, ceux-ci engendrent avec la Terre un fils qu'ils lui accordent[14]. Dans un autre version, Orion est le fils de Poséidon et d'une fille de Minos, Euryalè[8].
L'enfant est doté de qualités exceptionnelles. Il est fort, beau et d'une taille gigantesque[8]. Il a reçu de Poséidon la capacité de se déplacer sur les flots[3].
Le héros
[modifier | modifier le code]Orion épouse Sidé ( « grenade »), qui est très belle et très fière. Elle est précipitée dans le Tartare par Héra, à qui elle a voulu se comparer. Elle donne à Orion deux filles : les Coronides, Ménippé et Métioché, qui grandissent en Aonie (Béotie), au pied du Mont Hélicon[réf. nécessaire]
Comme son père Hyriée, Orion est un héros primordial en Béotie, voyageur et bâtisseur[8].
Version d'Ovide (avant l'an 17/18)
[modifier | modifier le code]Ovide résume le reste de la vie d'Orion en quelques lignes[14] :
« L'enfant devient d'une taille énorme ; Diane le prend avec elle ; il est le gardien, il est le satellite de la déesse.
Mais c'est assez d'une parole irréfléchie pour éveiller le courroux des dieux : Il n'est aucune bête, dit un jour Orion, dont je ne puisse triompher. Tellus fait paraître un scorpion qui soudain ose dresser ses dards recourbés contre la mère des deux jumeaux immortels. Orion la protège de son corps ; Latone le place au milieu des astres éclatants, Que ton dévouement, lui dit-elle, reçoive de moi cette récompense ! ». »
Version de Lucien de Samosate (vers 120 à après 180)
[modifier | modifier le code]Accueilli à la cour d'Œnopion qui régnait sur Chios, Orion tomba amoureux de Mérope, la fille du roi. Œnopion voulait se débarrasser de ce prétendant encombrant. Il décida donc de promettre la main de sa fille à Orion, à condition que celui-ci débarrassât Chios de tous les fauves qui s'attaquaient aux hommes et aux troupeaux. Le roi était persuadé qu'il n'y parviendrait pas, mais Orion, excellent chasseur, n'eut aucun mal à remplir ladite condition. Lorsqu'il revint demander la main de Mérope, Œnopion renia sa promesse, l'amoureux se fâcha et saccagea le palais. Il fut ligoté tant bien que mal par l'armée lancée par le roi.
Pour le punir, Œnopion l'aveugla et l'abandonna sur le rivage. Orion marcha alors droit devant lui à travers la mer jusqu'à l'île de Lemnos et fut attiré par les forges d'Héphaïstos, qui accepta de lui prêter Cédalion. Le géant rentra dans la mer et marcha le levant[8]. Pendant sa marche, Orion recouvra miraculeusement la vue[15].
Mort d'Orion et son élévation au ciel
[modifier | modifier le code]Orion fut également aimé d'Éos. D'après Homère, la déesse enleva le héros et le conduisit à Ortygie, où il succomba sous les coups d'Artémis[8].
Il existe plusieurs variantes de la mort d'Orion : tantôt Artémis, Héra ou la Terre (Gaia) suscite un scorpion qui pique le héros et le tue, tantôt Éos, voulant se venger d'un outrage que lui a fait Orion, l'abat d'une flèche[8].
Dans tous les cas, Orion est transformé en constellation le plus souvent par Zeus[8].
Par la flèche d'Artémis
[modifier | modifier le code]Il retourna à l'île de Chios pour se venger d'Œnopion, mais Artémis lui demanda d'oublier sa vengeance et lui proposa de chasser avec elle. Le frère d'Artémis, Apollon, qui avait quelques craintes pour sa sœur, envoya un monstrueux scorpion à sa poursuite. Orion tenta de le combattre mais il n'y parvint pas. Pour échapper au monstre, il s'enfonça dans la mer, qui formait une barricade naturelle. Alors Apollon désigna le géant et dit à Artémis de le tuer, le faisant passer pour un monstre. Comme le géant était trop loin, Artémis ne put le reconnaître et lui lança une flèche. Elle alla à la nage récupérer le cadavre, mais lorsqu'elle s'aperçut que c'était Orion, elle plaça son image parmi les étoiles (par catastérisation) en compagnie de ses chiens, Sirius et Procyon[réf. nécessaire].
C'est pour cela que les constellations de Orion et du Grand Chien (qui compte l'étoile Sirius, l'astre le plus brillant du ciel en dehors des éléments du système solaire) sont proches l'une de l'autre, et que le Scorpion fut placé de l'autre côté sur la voûte céleste, le héros et le monstre se poursuivant sans cesse sans jamais se rattraper[réf. nécessaire].
Par le scorpion d'Artémis
[modifier | modifier le code]Une première version dit qu'Orion et Artémis avaient l'habitude de chasser ensemble. Un jour, Orion, qui était amoureux de la déesse, essaya de l'embrasser. Artémis, indignée, fit apparaître un scorpion et lui ordonna de piquer le géant. En le voyant mourir, Artémis, émue, transforma Orion en constellation, et réserva le même sort au scorpion qui l'avait fidèlement servie[réf. nécessaire].
Une deuxième version de la mort du chasseur par Artémis, moins populaire, dit qu'Orion était l'ennemi mortel d'Artémis. Chose étrange car Artémis, étant une déesse, est dite immortelle. Pour se débarrasser de lui, et ainsi échapper à la mort, Artémis invoqua un scorpion géant qui tua Orion par son venin. Le scorpion, quant à lui, est ainsi élevé au ciel par Artémis pour l'avoir fidèlement servie[réf. nécessaire].
Une troisième version dit qu'Orion gagna à un lancer de disque contre Artémis et qu'elle envoya un scorpion le piquer. Il devint la constellation d'Orion[réf. nécessaire].
Interprétations
[modifier | modifier le code]Les études mythologiques ont noté que Orion et Aurore (Éos) de la tradition grecque sont comparables à Rohiṇī (en) et Prajāpati de la tradition indienne ancienne[16].
Éos trouve une correspondance étymologique dans la déesse de l'aurore dans le panthéon védique, Uṣás (cf. aussi le latin Aurōra, l'avestique Ušah, etc., tous issus de l’i.e.[Quoi ?] *H₂áu̯sōs), et Rohiṇī est généralement interprétée comme faisant référence à une « aube rougeoyante ». Les intrigues des mythes grecs et indiens présentent des chevauchements frappants, tels qu'un motif de chasse et une histoire d'amour[16].
Pour Michael Janda, les deux traditions ont des racines communes dans la mythologie et la poésie indo-européennes. Le mythe proto-indo-européen repose sur des observations du mouvement des étoiles dans le ciel nocturne, dans lequel les constellations Orion et Aldébaran (Éos, Rohiṇī) se déplacent à proximité l'une de l'autre, ce qui a formé la base de l'histoire d'Orion poursuivant l'aube. Ainsi, les traditions grecques et indiennes antiques conservent non seulement des traces des mythes proto-indo-européens, mais aussi des traces d’observations astronomiques des Proto-Indo-Européens[16].
Représentations
[modifier | modifier le code]Pompéi abrite par ailleurs deux mosaïques attribuées au mythe d’Orion et datées du IIe siècle av. J.-C. Elles se trouvent dans la maison d’Orion. Sur la première mosaïque, sur fond noir, Aion, divinité ailée de la voûte céleste, a le bras dirigé vers le haut, tandis que sa main gauche tient une torche enflammant les cheveux d’Orion, qui est lui doté d’ailes de papillon et est représenté comme anima (c’est-à-dire la psyché qui sort de la dépouille humaine au moment de la mort). La composition représente sa montée au ciel (catastérisation). Un manteau couvre la partie inférieure du bras plié et donne à voir le corps d’un scorpion[17].
Développements ultérieurs
[modifier | modifier le code]Longtemps délaissée par la littérature depuis l'Antiquité, la figure d'Orion a longtemps dû sa célébrité relative à l'Hypnerotomachia Poliphili (1467) ainsi qu'à un tableau de Nicolas Poussin.
Depuis le début du XXe siècle, elle connaît un regain d'intérêt inattendu auprès des écrivains, des musiciens et des plasticiens.
Peinture
[modifier | modifier le code]- Nicolas Poussin, Paysage avec Diane et Orion, 1658. New York, Metropolitan Museum of Art.
- Daniel Seiter, Diane auprès du cadavre d'Orion, vers 1685. Paris, Musée du Louvre.
Sculpture
[modifier | modifier le code]Littérature, théâtre et poésie
[modifier | modifier le code]- 1927 : Tristan Derème, Le Zodiaque ou les étoiles sur Paris. Paris, Émile-Paul, 1927[précision nécessaire].
- 1929 : Paul Claudel, Le Soulier de Satin (1929)[précision nécessaire].
- 1929 : Jean Giono, Un de Baumugnes. Paris, Grasset, 1929[précision nécessaire].
- 1946 : Maurice Fombeure, avec Jean-Pierre Grenier, Orion le tueur. Paris, Bordas, 1946[précision nécessaire].
- 1970 à 1971 : Claude Simon :
- Orion aveugle. Skira, coll. Les sentiers de la création, 1970[précision nécessaire].
- Les Corps conducteurs. Paris, Éditions de Minuit, 1971[précision nécessaire].
- 1975 : René Char, Aromates chasseurs. Paris, Gallimard, 1975[précision nécessaire].
- 1978 à 2002 : Patrick Grainville :
- La Diane rousse, Paris, Le Seuil, 1978[précision nécessaire].
- L'Atlantique et les Amants, Paris, Le Seuil, 2002[précision nécessaire].
- 1980 : Francis Berthelot, La Lune noire d'Orion. Paris, Calmann-Lévy, 1980. Roman de science-fiction dont l'intrigue se déroule dans la constellation d'Orion.
- 1998 : Christian Doumet, Trois villes dans l'œil d'Orion. Cognac, Le Temps qu'il fait, 1998[précision nécessaire].
- 2000 : Yves Bonnefoy, Rome, 1630. Paris, Champs/Flammarion, 2000[précision nécessaire].
- 2000 : André du Bouchet, L'Emportement du muet. Paris, Mercure de France, 2000[précision nécessaire].
- 2000 : Olivier Py, L'Apocalypse joyeuse. Arles, Actes Sud-Papiers, 2000[précision nécessaire].
- 2003 : Jean-Christophe Bailly, El Pelele. Paris, Christian Bourgois, 2003[précision nécessaire].
- 2004 : Henry Bauchau, L'Enfant bleu. Arles, Actes Sud, 2004[précision nécessaire].
- 2005 : Orion Scohy, Volume. Paris, POL, 2005[précision nécessaire].
- 2005 à 2006 : Blaise Cendrars :
- Au cœur du monde (1917), dans Du monde entier au cœur du monde, Poésies complètes. Paris, Poésie/Gallimard, 2006[précision nécessaire].
- Profond aujourd'hui (1917), dans Aujourd'hui (1931). Denoël, coll. Tout autour d'aujourd'hui, tome 11, 2005[précision nécessaire].
- Feuilles de route (1924), dans Du monde entier au cœur du monde. Paris, Poésie/Gallimard, 2006[précision nécessaire].
- Le Lotissement du ciel (1949). Denoël, coll. Tout autour d'aujourd'hui, tome 12, 2005[précision nécessaire].
- 2016 : Christophe Van Rossom, Orion, de nuit, Éditions de La Lettre Volée, 2016, (ISBN 978-2-87317-480-4), recueil de poésie centré sur le mythe d’Orion.
Musique
[modifier | modifier le code]- 1653 : Francesco Cavalli, L'Orione, opéra, livret de Francesco Melosio.
- 1728 : Louis de La Coste, Orion, opéra (Tragédie lyrique), livret de Joseph de Lafont et de l'abbé Simon-Joseph Pellegrin.
- 1970 : Gérard Manset, La Mort d'Orion, opéra-rock, album.
- 1979 : Claude Vivier, Orion.
- 1982-1983 : André Boucourechliev, Orion.
- 1984 : Tōru Takemitsu, Orion pour violoncelle et piano.
- 1986 : Metallica, titre Orion, chanson de l'album Master of Puppets.
- 1989 : Philippe Fénelon, Orion, Cycle des mythologies.
- 1998 : Symphony X, Orion, The Hunter, Twilight in Olympus.
- 2002 : Kaija Saariaho, Orion.
- 2004 : Philip Glass, Orion.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Sources antiques
[modifier | modifier le code]- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], XVIII et Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], V, 121.
- Hésiode, Les Travaux et les Jours
- Horace, Odes.
- Lucien, La Salle (De domo).
- Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne], V et Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne].
- Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne], X.
Travaux modernes
[modifier | modifier le code]- Camille Flammarion, Astronomie populaire, 1880.
- Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Presses Universitaires de France, Paris, 1951.
- Robert Graves, Les Mythes grecs. Le Livre de Poche, coll. Pluriel, 1958.
- Jeannie Carlier, Orion, dans Dictionnaire des mythologies, dir. Yves Bonnefoy. Paris, Flammarion, 1981.
- (en) Joseph Fontenrose, Orion : The Myth of the Hunter and the Huntress Berkeley : University of California Press (ISBN 0-520-09632-0).
- Marie Miguet, Le Mythe d'Orion, dans Dictionnaire des mythes littéraires, dir. Pierre Brunel. Monaco, Éditions du Rocher, 1988.
- Jean-Michel Renaud, Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion, GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, 2003, 7, pp. 205-214.
- Jean-Michel Renaud, Le Mythe d'Orion : sa signification, sa place parmi les autres mythes grecs et son apport à la connaissance de la mentalité antique. Liège, CIPL, 2004[18].
- (it) Paola Capponi, I nomi di Orione, dans Le parole dell'astronimia tra scienza e tradizione. Venezia, Marsilio, Crisis, 2005.
- Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), « La Salle ».
Sujets d'inspiration artistique sur le thème mythique
[modifier | modifier le code]- Ernst Gombrich, Le Sujet de l'Orion de Poussin, 1944.
- Marie Miguet-Ollagnier, Le Mythe d'Orion dans le théâtre de Claudel, in Mythes claudéliens. Paris-Caen, Minard, coll. Lettres modernes, série Paul Claudel, no 14, 1985, p. 93-120.
- Danièle Leclair, Lecture de René Char : Aromates chasseurs et Chants de la Balandrane. Minard, coll. Archives des lettres modernes, no 233, 1988[précision nécessaire].
- Claude Leroy :
- Orion manchot. Paris, La Nouvelle Revue Française, no 421, ;
- La Main de Cendrars. Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1996[précision nécessaire] ;
- Morionvagine, dans Sous le signe de Moravagine. Caen, Minard, coll. Lettres modernes, série Blaise Cendrars, no 6, 2006[précision nécessaire].
- Jacques Derrida, Mémoires d'aveugle. L'autoportrait et autres ruines, Paris, Réunion des musées nationaux, Louvre, 1990[réf. incomplète].
- Edmond Nogacki, René Char, Orion pigmenté d'infini ou de l'écriture à la peinture, Presses universitaires de Valenciennes, 1992.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Orientius - Dictionnaire Gaffiot français-latin », sur lexilogos.com (consulté le ).
- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
- Jean-Michel Renaud, « Le catastérisme chez Homère. Le cas d'Orion », GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, vol. 7, no 1, , p. 205–214 (DOI 10.3406/gaia.2003.1416, lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Michel Renaud, « Le mythe d'Orion : Sa signification, sa place parmi les autres mythes grecs et son apport à la connaissance de la mentalité antique », C.I.P.L., Liège, (lire en ligne).
- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
- « Ovide - Fastes V », sur bcs.fltr.ucl.ac.be (consulté le ).
- Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « οὐρέω », sur Le Bailly, (consulté le ).
- Jean-Michel Renaud, Monde sauvage et monde civilisé dans le mythe : le cas d'Orion, Les espaces du sauvage dans le monde antique : approches et définitions. Actes du colloque (Besançon, 4-5 mai 2000), Institut des sciences et techniques de l'antiquité, 2004, 925, p. 279-290.
- A. Bailly, Dictionnaire Grec Français, Paris, Hachette, 1950-1995 (ISBN 2-01-001306-9, lire en ligne), p. 2186.
- « Homère, L’Odyssée, chant XI | Philo-lettres » (consulté le ).
- « Ovide : oeuvres complètes : avec la traduction en français », sur Gallica, (consulté le ).
- « Bibliotheca Augustana », sur fh-augsburg.de (consulté le ).
- « Hyginus », sur thelatinlibrary.com (consulté le ).
- « Ovide - FASTES V : Mai », sur UCLouvain (consulté le ).
- Lucien de Samosate 2015, p. 104.
- (de) Michael Janda, « Warum Eos und Orion ein Liebespaar wurden », Acta Linguistica Petropolitana. 2022. Vol. 18.1. p. 126–139, DOI 10.30842/alp23065737181126139
- Massimo Osanna (it), Les Nouvelles Heures de Pompéi, Flammarion, , 400 p. (ISBN 9782081513815).
- Renaud, Jean-Michel, « Le mythe d'Orion : Sa signification, sa place parmi les autres mythes grecs et son apport à la connaissance de la mentalité antique », sur uliege.be, C.I.P.L., Liège, Belgium, (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la bande dessinée :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site Cosmovision.