« Cercle des poètes zutiques » : différence entre les versions
m →Histoire : texte 01 |
|||
(36 versions intermédiaires par 15 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
Le '''Cercle des poètes zutiques''' (dit aussi '''Les Zutistes''') était un groupe informel de [[poète]]s, peintres et musiciens français qui se réunissait à l'Hôtel des Étrangers, à l'angle de la [[rue Racine (Paris)|rue Racine]] et de la [[rue de l'École-de-Médecine (Paris)|rue de l'École-de-Médecine]], à [[Paris]] à partir de septembre-octobre [[1871]]. |
Le '''Cercle des poètes zutiques''' (dit aussi '''Les Zutistes''') était un groupe informel de [[poète]]s, peintres et musiciens français qui se réunissait à l'Hôtel des Étrangers, à l'angle de la [[rue Racine (Paris)|rue Racine]] et de la [[rue de l'École-de-Médecine (Paris)|rue de l'École-de-Médecine]], à [[Paris]] à partir de septembre-octobre [[1871]]. |
||
== Histoire == |
== Histoire == |
||
Sans programme ni manifeste, ce rassemblement d'artistes doit être vu comme une dissidence des « dîners des [[Vilains |
Sans programme ni manifeste, ce rassemblement d'artistes doit être vu comme une dissidence des « dîners des [[Vilains Bonshommes]] »<ref>Selon [[Pascal Pia]], l'« album des Vilains Bonshommes » disparut durant le siège de Paris.</ref>, organisés à Paris, parfois en un hôtel [[rue Cassette]], depuis la fin 1869, interrompus par la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre franco-prussienne]], la chute du Second Empire, la [[Commune de Paris (1871)|Commune]], et l'avènement de la République<ref>[[Edmond Lepelletier]], ''Paul Verlaine : sa vie, son œuvre'', Paris, Mercure de France, 1907.</ref>. Alors que ces dîners reprirent au cours de l'été 1871, une partie des poètes décida de se retrouver dans une pièce située peut-être à l'entresol<ref>Cette localisation repose sur les souvenirs d'Ernest Delahaye, qui souligne toutefois qu'il n'en est pas certain — cf. Préface de [[Jean-Jacques Lefrère]], à B. Teyssedre, ''Arthur Rimbaud et le foutoir zutique''.</ref> de l'Hôtel des Étrangers, laquelle était louée par [[Ernest Cabaner]], qui était employé dans cet hôtel comme barman et y jouait du piano. |
||
La trace la plus expressive et significative de l'existence de ces réunions se trouve dans la découverte tardive de l'''Album zutique'' (cf. plus loin) qui témoigne sur une trentaine de feuillets du passage d'une vingtaine de poètes et artistes dans ces lieux, sous la forme de vers et de dessins, parfois datés et souvent |
La trace la plus expressive et significative de l'existence de ces réunions se trouve dans la découverte tardive de l{{'}}''Album zutique'' ({{cf.}} plus loin) qui témoigne sur une trentaine de feuillets du passage d'une vingtaine de poètes et artistes dans ces lieux, sous la forme de vers et de dessins, parfois datés et souvent autographes. Selon [[Bernard Teyssèdre]], l'animateur du cercle est [[Charles Cros]]. |
||
Le sonnet initial, intitulé ''Propos du Cercle'', comporte les signatures de quatorze amis : Cabaner, le docteur Antoine Cros, ses deux frères [[Charles Cros]] et [[Henri Cros]], [[André Gill]], Jacquet, |
Le sonnet initial, intitulé ''Propos du Cercle'', comporte les signatures de quatorze amis : Cabaner, le docteur [[Antoine-Hippolyte Cros|Antoine Cros]], ses deux frères [[Charles Cros]] et [[Henri Cros]], [[Michel-Eudes de L'Hay]] (Penoutet), [[André Gill]], Jacquet, le sculpteur Jean Keck, [[Albert Mérat]], Henri Mercier, Miret [?], le peintre [[Michel-Eudes de L'Hay|Pernoutet]], [[Arthur Rimbaud]], [[Léon Valade]], [[Paul Verlaine]]. |
||
Albert Mérat fréquenta peu la bande, et ne produisit aucun texte : ami de Valade, il ne pouvait souffrir Rimbaud. Ce dernier dormit quelquefois dans la chambre : c'est là que le retrouve [[Ernest Delahaye]], assoupi sur une banquette en novembre 1871. |
Albert Mérat fréquenta peu la bande, et ne produisit aucun texte : ami de Valade, il ne pouvait souffrir Rimbaud. Ce dernier, sans le sou et pour lequel tout le groupe se cotise, dormit quelquefois dans la chambre : c'est là que le retrouve [[Ernest Delahaye]], assoupi sur une banquette en novembre 1871. |
||
Selon toute vraisemblance, les Zutistes commencèrent à se réunir au cours des |
Selon toute vraisemblance, les Zutistes commencèrent à se réunir au cours des tout derniers jours de septembre 1871 : en effet, avant cette date, Rimbaud n'est pas à Paris (il en repartira en mars 1872). Après juillet 1872, lui et Verlaine ne participent plus aux réunions. |
||
D'autres signatures apparaissent au fil des pages où l'on reconnaît [[Germain Nouveau]], [[Raoul Ponchon]], [[Camille Pelletan]], [[Gustave Pradelle]], [[Charles de Sivry]], [[Paul Bourget]], [[Jean Richepin]] et un certain J.M. |
D'autres signatures apparaissent au fil des pages où l'on reconnaît [[Germain Nouveau]], [[Raoul Ponchon]], [[Camille Pelletan]], [[Gustave Pradelle]], [[Charles de Sivry]], [[Paul Bourget]], [[Jean Richepin]] et un certain J.M. |
||
La durée de vie du cercle est courte puisque ses membres entreprirent de le saborder au plus tard en septembre |
La durée de vie du cercle est courte puisque ses membres entreprirent de le saborder au plus tard en {{date-|septembre 1872}}, sans doute du fait de défections successives. |
||
== ''L'Album zutique'' == |
== ''L'Album zutique'' == |
||
[[File:Album Zutique page de titre fac-simile.jpg|thumb| Page de titre de l’''Album zutique'', dessinée par [[Antoine Cros]].]] |
[[File:Album Zutique page de titre fac-simile.jpg|thumb| Page de titre de l’''Album zutique'', dessinée par [[Antoine-Hippolyte Cros|Antoine Cros]].]] |
||
Des réunions du groupe, on a donc conservé l'''Album zutique'', sorte |
Des réunions du groupe, on a donc conservé l{{'}}''Album zutique'', sorte de [[livre de bord]], fonctionnant à la fois comme un laboratoire ouvert aux expérimentations poétiques et un défouloir, dans lequel les amis caricaturaient férocement les [[Parnasse (poésie)|poètes parnassiens]], par des poèmes parodiques ou érotiques (tel le ''[[Sonnet du trou du cul]]'') et des dessins parfois très lestes, avec une attention toute particulière accordée à [[François Coppée]], véritable [[Bouc émissaire|tête de turc]] du groupe. D'autres poètes {{citation|officiels}} en prennent aussi pour leur grade comme [[Armand Silvestre]], [[Léon Dierx]], [[Alphonse Daudet]]{{etc}} |
||
Cet album se présente sous la forme d'un in-quarto à l'italienne, couverture cartonnée noir, d'environ trente feuillets manuscrits, les autres pages étant restées vierges. |
Cet album se présente sous la forme d'un [[in-quarto]] à l'italienne, couverture cartonnée noir, d'environ trente feuillets manuscrits, les autres pages étant restées vierges. |
||
Après avoir transmis l'Album en 1872 au groupe des « Vivants » composé de [[Germain Nouveau]], [[Jean Richepin]], [[Raoul Ponchon]] et [[Paul Bourget]] — auxquels il faut ajouter le nom de [[Maurice Bouchor]] (qui ne signe aucun poème de l'Album), Charles Cros, nostalgique, réutilisera l'appellation « zutique » à l'occasion de la création d'un nouveau cercle, en |
Après avoir transmis l{{'}}''Album'' en 1872 au groupe des « Vivants » composé de [[Germain Nouveau]], [[Jean Richepin]], [[Raoul Ponchon]] et [[Paul Bourget]] — auxquels il faut ajouter le nom de [[Maurice Bouchor]] (qui ne signe aucun poème de l{{'}}''Album''), Charles Cros, nostalgique, réutilisera l'appellation « zutique » à l'occasion de la création d'un nouveau cercle, en 1883. |
||
L'Album |
L{{'}}''Album'' échut à [[Coquelin Cadet]], qui dut donc fréquenter cette bande d'amis, et qui le transmit à sa filleule, laquelle le revendit au libraire Eulart. L'éditeur [[René Bonnel]] s'en porta acquéreur au printemps 1932, avec Pascal Pia. Désireux de le rééditer, ils se heurtèrent à la veuve de [[Paterne Berrichon]], qui possédait alors le droit moral sur l'œuvre de Rimbaud, probablement conseillée par [[Alfred Vallette]], directeur du [[Mercure de France]], et indirectement par [[Paul Claudel]] (qui ne voulait pour rien au monde que ces textes salaces fussent publiés)<ref>[[Jean-Jacques Lefrère]], ''Rimbaud'', Fayard, 2001, {{pp.|404-405}}.</ref>. Dépité, Bonnel le revendit, sans demander à Pia son accord, aux fameux libraires d'anciens [[Auguste Blaizot|Auguste et Georges Blaizot]] qui le firent passer en salle des ventes en mai 1938 où il trouva preneur pour {{nombre|25000|francs}} auprès du constructeur d'avions et grand collectionneur [[Pierre-Georges Latécoère]]<ref name="Teyssèdre">Bernard Teyssèdre, ''Arthur Rimbaud et le foutoir zutique'', Paris, Léo Scheer, 2012, chapitre 3.</ref> : à ce moment-là, quelques visiteurs purent admirer l'Album et prendre des notes, dont [[Pascal Pia]]. Celui-ci tenta de produire un premier état de l'ouvrage pour [[Marc Barbezat]] à Lyon en 1943. Au cours des années 1950, le propriétaire de l'objet en fit des photographies qu'il communiqua à quelques spécialistes dont [[Henri Matarasso]] (''[[Mercure de France]]'', {{date|mai 1961}}) et de nouveau Pia (fac-similé annoté et transcrit en 1962). Le manuscrit autographe appartient à la succession de [[Pierre-Georges Latécoère]], qui s'opposait encore dans les années 2010, à le communiquer aux chercheurs... À moins qu'il ait été perdu, ou détruit, hypothèse qui n'est pas à exclure<ref>C'est l'hypothèse de [[Daniel Grojnowski]] et Denis Saint-Amand, éditeurs de ''L'Album Zutique'' chez Garnier-Flammarion (2016), in « Avant-propos », {{p.|39-40}}. En revanche, dans sa biographie de Rimbaud, [[Jean-Jacques Lefrère]] défendait l'idée que les héritiers refusaient de le communiquer (''op. cit.'', {{p.|404-405}}).</ref>. La lecture d'un tel manuscrit permettrait de lever quelques doutes sur des erreurs de transcriptions éventuelles. |
||
== Notes et références == |
== Notes et références == |
||
Ligne 41 : | Ligne 40 : | ||
{{légende plume}} |
{{légende plume}} |
||
* ''Album zutique : présentation, transcription typographique et commentaires'', par [[Pascal Pia]], Paris, Cercle du livre précieux / Jean-Jacques Pauvert, 1962 — reprint à Genève, Éditions Slatkine, 1981, {{ISBN|2051003564}}. |
* ''Album zutique : présentation, transcription typographique et commentaires'', par [[Pascal Pia]], Paris, Cercle du livre précieux / Jean-Jacques Pauvert, 1962 — reprint à Genève, Éditions Slatkine, 1981, {{ISBN|2051003564}}. |
||
*''Album zutique'', suivi de ''Dixains réalistes'', édition de Daniel Grojnowski et Denis Saint-Amand, Paris, GF-Gallimard, 2016. |
|||
* Denis Saint-Amand,'' La Littérature à l'ombre. Sociologie du Zutisme'', Paris, Éditions Classiques Garnier, 2013. |
|||
* |
* Denis Saint-Amand,'' La Littérature à l'ombre. Sociologie du Zutisme'', Paris, Éditions Classiques Garnier, 2012. |
||
* Bernard Teyssèdre, ''Rimbaud et le foutoir zutique'', Paris, Léo Scheer, 2011. |
|||
* Seth Whidden (dir),'' La Poésie jubilatoire. Rimbaud, Verlaine et l'Album zutique'', Paris, Éditions Classiques Garnier, 2010. |
* Seth Whidden (dir),'' La Poésie jubilatoire. Rimbaud, Verlaine et l'Album zutique'', Paris, Éditions Classiques Garnier, 2010. |
||
=== Liens externes === |
=== Liens externes === |
||
*[http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Album.html L'Album Zutique sur le site ''Mag4.net''] |
* [http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Album.html L'Album Zutique sur le site ''Mag4.net''] |
||
{{Portail|poésie|littérature française}} |
{{Portail|poésie|littérature française|humour|années 1870}} |
||
[[Catégorie:Assemblée de poètes]] |
[[Catégorie:Assemblée de poètes]] |
Dernière version du 1 octobre 2024 à 10:19
Le Cercle des poètes zutiques (dit aussi Les Zutistes) était un groupe informel de poètes, peintres et musiciens français qui se réunissait à l'Hôtel des Étrangers, à l'angle de la rue Racine et de la rue de l'École-de-Médecine, à Paris à partir de septembre-octobre 1871.
Histoire
[modifier | modifier le code]Sans programme ni manifeste, ce rassemblement d'artistes doit être vu comme une dissidence des « dîners des Vilains Bonshommes »[1], organisés à Paris, parfois en un hôtel rue Cassette, depuis la fin 1869, interrompus par la guerre franco-prussienne, la chute du Second Empire, la Commune, et l'avènement de la République[2]. Alors que ces dîners reprirent au cours de l'été 1871, une partie des poètes décida de se retrouver dans une pièce située peut-être à l'entresol[3] de l'Hôtel des Étrangers, laquelle était louée par Ernest Cabaner, qui était employé dans cet hôtel comme barman et y jouait du piano.
La trace la plus expressive et significative de l'existence de ces réunions se trouve dans la découverte tardive de l'Album zutique (cf. plus loin) qui témoigne sur une trentaine de feuillets du passage d'une vingtaine de poètes et artistes dans ces lieux, sous la forme de vers et de dessins, parfois datés et souvent autographes. Selon Bernard Teyssèdre, l'animateur du cercle est Charles Cros.
Le sonnet initial, intitulé Propos du Cercle, comporte les signatures de quatorze amis : Cabaner, le docteur Antoine Cros, ses deux frères Charles Cros et Henri Cros, Michel-Eudes de L'Hay (Penoutet), André Gill, Jacquet, le sculpteur Jean Keck, Albert Mérat, Henri Mercier, Miret [?], le peintre Pernoutet, Arthur Rimbaud, Léon Valade, Paul Verlaine.
Albert Mérat fréquenta peu la bande, et ne produisit aucun texte : ami de Valade, il ne pouvait souffrir Rimbaud. Ce dernier, sans le sou et pour lequel tout le groupe se cotise, dormit quelquefois dans la chambre : c'est là que le retrouve Ernest Delahaye, assoupi sur une banquette en novembre 1871.
Selon toute vraisemblance, les Zutistes commencèrent à se réunir au cours des tout derniers jours de septembre 1871 : en effet, avant cette date, Rimbaud n'est pas à Paris (il en repartira en mars 1872). Après juillet 1872, lui et Verlaine ne participent plus aux réunions.
D'autres signatures apparaissent au fil des pages où l'on reconnaît Germain Nouveau, Raoul Ponchon, Camille Pelletan, Gustave Pradelle, Charles de Sivry, Paul Bourget, Jean Richepin et un certain J.M.
La durée de vie du cercle est courte puisque ses membres entreprirent de le saborder au plus tard en , sans doute du fait de défections successives.
L'Album zutique
[modifier | modifier le code]Des réunions du groupe, on a donc conservé l'Album zutique, sorte de livre de bord, fonctionnant à la fois comme un laboratoire ouvert aux expérimentations poétiques et un défouloir, dans lequel les amis caricaturaient férocement les poètes parnassiens, par des poèmes parodiques ou érotiques (tel le Sonnet du trou du cul) et des dessins parfois très lestes, avec une attention toute particulière accordée à François Coppée, véritable tête de turc du groupe. D'autres poètes « officiels » en prennent aussi pour leur grade comme Armand Silvestre, Léon Dierx, Alphonse Daudet, etc.
Cet album se présente sous la forme d'un in-quarto à l'italienne, couverture cartonnée noir, d'environ trente feuillets manuscrits, les autres pages étant restées vierges.
Après avoir transmis l'Album en 1872 au groupe des « Vivants » composé de Germain Nouveau, Jean Richepin, Raoul Ponchon et Paul Bourget — auxquels il faut ajouter le nom de Maurice Bouchor (qui ne signe aucun poème de l'Album), Charles Cros, nostalgique, réutilisera l'appellation « zutique » à l'occasion de la création d'un nouveau cercle, en 1883.
L'Album échut à Coquelin Cadet, qui dut donc fréquenter cette bande d'amis, et qui le transmit à sa filleule, laquelle le revendit au libraire Eulart. L'éditeur René Bonnel s'en porta acquéreur au printemps 1932, avec Pascal Pia. Désireux de le rééditer, ils se heurtèrent à la veuve de Paterne Berrichon, qui possédait alors le droit moral sur l'œuvre de Rimbaud, probablement conseillée par Alfred Vallette, directeur du Mercure de France, et indirectement par Paul Claudel (qui ne voulait pour rien au monde que ces textes salaces fussent publiés)[4]. Dépité, Bonnel le revendit, sans demander à Pia son accord, aux fameux libraires d'anciens Auguste et Georges Blaizot qui le firent passer en salle des ventes en mai 1938 où il trouva preneur pour 25 000 francs auprès du constructeur d'avions et grand collectionneur Pierre-Georges Latécoère[5] : à ce moment-là, quelques visiteurs purent admirer l'Album et prendre des notes, dont Pascal Pia. Celui-ci tenta de produire un premier état de l'ouvrage pour Marc Barbezat à Lyon en 1943. Au cours des années 1950, le propriétaire de l'objet en fit des photographies qu'il communiqua à quelques spécialistes dont Henri Matarasso (Mercure de France, ) et de nouveau Pia (fac-similé annoté et transcrit en 1962). Le manuscrit autographe appartient à la succession de Pierre-Georges Latécoère, qui s'opposait encore dans les années 2010, à le communiquer aux chercheurs... À moins qu'il ait été perdu, ou détruit, hypothèse qui n'est pas à exclure[6]. La lecture d'un tel manuscrit permettrait de lever quelques doutes sur des erreurs de transcriptions éventuelles.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Selon Pascal Pia, l'« album des Vilains Bonshommes » disparut durant le siège de Paris.
- Edmond Lepelletier, Paul Verlaine : sa vie, son œuvre, Paris, Mercure de France, 1907.
- Cette localisation repose sur les souvenirs d'Ernest Delahaye, qui souligne toutefois qu'il n'en est pas certain — cf. Préface de Jean-Jacques Lefrère, à B. Teyssedre, Arthur Rimbaud et le foutoir zutique.
- Jean-Jacques Lefrère, Rimbaud, Fayard, 2001, pp. 404-405.
- Bernard Teyssèdre, Arthur Rimbaud et le foutoir zutique, Paris, Léo Scheer, 2012, chapitre 3.
- C'est l'hypothèse de Daniel Grojnowski et Denis Saint-Amand, éditeurs de L'Album Zutique chez Garnier-Flammarion (2016), in « Avant-propos », p. 39-40. En revanche, dans sa biographie de Rimbaud, Jean-Jacques Lefrère défendait l'idée que les héritiers refusaient de le communiquer (op. cit., p. 404-405).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Album zutique : présentation, transcription typographique et commentaires, par Pascal Pia, Paris, Cercle du livre précieux / Jean-Jacques Pauvert, 1962 — reprint à Genève, Éditions Slatkine, 1981, (ISBN 2051003564).
- Album zutique, suivi de Dixains réalistes, édition de Daniel Grojnowski et Denis Saint-Amand, Paris, GF-Gallimard, 2016.
- Denis Saint-Amand, La Littérature à l'ombre. Sociologie du Zutisme, Paris, Éditions Classiques Garnier, 2012.
- Bernard Teyssèdre, Rimbaud et le foutoir zutique, Paris, Léo Scheer, 2011.
- Seth Whidden (dir), La Poésie jubilatoire. Rimbaud, Verlaine et l'Album zutique, Paris, Éditions Classiques Garnier, 2010.