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« Parisianisme » : différence entre les versions

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{{À sourcer|date=décembre 2008}}
[[Fichier:LeFrou Frou1900Page128.gif|vignette|Femme de la [[Belle Époque]] [[Body shaming|bodyshamée]] pour sa [[Hypermastie|forte poitrine]] par deux comparses {{lien|fr=Micromastie|lang=en|trad=Micromastia|texte=aux petits seins}} (caricature parisianiste de Jan Duch dans l'hebdomadaire ''[[Le Frou-frou]]'' en 1900).]]
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Le '''parisianisme''' est un terme péjoratif [[France|français]] qui désigne une attitude, perçue comme méprisante, consistant à distinguer systématiquement ce qui se passe à [[Paris]] (et par extension, en [[Île-de-France]]) de ce qui se passe dans les autres villes et [[Département français|départements français]], considéré comme moins important. Cette attitude peut être considérée comme une forme localisée d'[[ethnocentrisme]]. Le terme peut être utilisé pour qualifier tant des personnes que des modes de fonctionnement (médiatiques ou culturels par exemple), voire certaines modes intellectuelles<ref>Collectif, « Parisianismes : les modes intellectuelles parisiennes », ''[[Études françaises]]'', numéro préparé par Wladimir Krysinski, vol. 20, n° 2, automne 1984, 137 p. {{Lire en ligne|lien=https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/1984-v20-n2-etudfr1636/}}.</ref>.
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'''Parisianisme''' est un terme péjoratif [[France|français]] désignant une attitude parisienne (et par extension, d'[[Île-de-France]]), consistant à distinguer systématiquement ce qui se passe à [[Paris]] de ce qui se passe dans les autres villes et départements français, considéré comme moins important. (Paris concentre une part très importante des pouvoirs administratif, politique, économique, médiatique et culturel du pays.) Le terme est apparu {{quand}} sous la plume de {{qui}} {{où}}.


== Histoire du terme ==
Cette attitude peut être considérée comme une forme localisée d'[[ethnocentrisme]].


Le terme « parisianisme » désigne {{Quand|aujourd’hui|date=3 juin 2023}} un [[ethnocentrisme]] parisien dont on trouve de nombreuses traces dans la littérature, au moins dès le {{s-|XVII|e}}. Son histoire peut être liée à celle de la construction, en France, d'un État très centralisé, à l'instar de l'histoire des usages littéraires du mot « [[Province (littérature)|province]] ».
== Histoire ==


Le terme n'a pris que {{Quand|récemment|date=3 juin 2023}} une connotation péjorative. Initialement, il désigne des traits linguistiques et culturels propres aux Parisiens, et non l'arrogance et la suffisance qui leur sont prêtées.
{{...}}
<references group="Référence manquante" />
À la fin du {{s-|XVI|e}}, il désigne une « façon de parler propre aux Parisiens ». En 1840, sous la plume de [[Honoré de Balzac|Balzac]], le « parisiénisme » désigne les « mœurs, habitudes des Parisiens ». Celles-ci deviennent « parisianisme » sous la plume de [[Théophile Gautier]], en 1843<ref>Voir le ''Trésor de la langue française informatisé'', article « parisianisme » [http://atilf.atilf.fr/tlf.htm texte en ligne].</ref>.


{{référence nécessaire|Cette critique peut aujourd'hui prendre la forme, symétrique, d'un anti-parisianisme dont on trouve là aussi des traces dans la littérature, y compris celle de Balzac.}}
[[Honoré de Balzac]] l'a mis en relief dans ''[[la Comédie humaine]]'' en établissant un parallèle entre ''Scènes de la vie de province'' et ''Scènes de la vie parisienne'' :


== L'opposition lexicale entre Paris et le reste du pays ==
{{Citation bloc|Un soir, en revenant de l'[[rue de l'Estrapade|Estrapade]], je passais par la rue des Cordiers pour retourner chez moi. (...) Il faisait beau, la soirée était chaude, le mois de septembre durait encore. Devant chaque porte, des femmes assises devisaient comme dans une ville de province par un jour de fête.|''[[La Peau de chagrin]]'', [[Bibliothèque de la pléiade]], 1981, {{t.}} X, {{p.|136}}}}


=== Le terme « province » ===
{{Citation bloc|inculquerez-vous la poésie aux gens de province pour qui l'opium et le thé, si prodigues de délices, ne sont encore que deux médicaments ? À Paris même, dans cette capitale de la pensée, ne se rencontre-t-il pas des sybarites incomplets ?|ibid p.196.}}
Le terme « [[Province (littérature)|province]] » est un thème récurrent des débats sur le parisianisme. Il oppose en effet Paris à tout le reste du pays, englobé dans un toponyme unique. Le mot province gommerait donc toute la variété des lieux extérieurs à Paris, avec pour seul critère de ne pas être dans Paris. Il signalerait en outre une hiérarchie implicite ou explicite dans laquelle Paris prévaudrait sur le reste du pays non seulement comme capitale politique, mais dans tous les domaines. La journaliste Anne Rosencher avance que le terme serait moins pertinent à l'heure de la [[métropolisation]] : {{Citation|Avec la métropolisation, la distinction entre Paris et le reste de la France est certes devenue moins pertinente sur un certain nombre de sujets, pour lesquels c’est plutôt la distinction entre grande villes et France périphérique qui compte.}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Faut-il dire « territoires » plutôt que province ? (spoiler : non) |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-rosencher-en-toute-subjectivite/anne-rosencher-en-toute-subjectivite-du-jeudi-05-octobre-2023-5325637 |site=France Inter |date=2023-10-05 |consulté le=2023-10-06}}</ref>


=== Nouveaux usages : les « régions » ou les « territoires » ===
== Dans les médias ==
Face aux accusation en parisianisme contre l'usage du terme province, ce dernier aurait progressivement disparu de la parole publique au profit des expressions « en régions » ou « dans les territoires »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Faut-il dire « territoires » plutôt que province ? (spoiler : non) |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-rosencher-en-toute-subjectivite/anne-rosencher-en-toute-subjectivite-du-jeudi-05-octobre-2023-5325637 |site=France Inter |date=2023-10-05 |consulté le=2023-10-06 |extrait=Quand on est journaliste, on est aux avant-postes pour voir ce qu’il advient aux mots – et il leur arrive parfois des choses terribles. Par exemple, l’autre jour, je voulais écrire sur une différence entre Paris et la province, et voilà, le mot avait disparu.
{{qui|On}} peut citer l'[[Villes candidates pour les Jeux Olympiques de 2012|épisode des Jeux Olympiques de Paris 2012]], au cours duquel {{qui|les journalistes français}} arboraient des épinglettes publicitaires, multipliaient les sondages favorables des jours durant et évoquaient sans relâche l'« amour des jeux » qu'avaient les Français pour cet événement - {{passage évasif|à mettre en parallèle avec}} la médiatisation {{passage non neutre|extrêmement faible}} du projet « Lille 2004 » pour les Jeux Olympiques.
On m’a dit : ah non, tu sais, maintenant il faut dire « territoires ». « Province », surtout pas ! Tu vas recevoir du courrier. Tu vas blesser. Alors j’ai regardé. Et c’est vrai. « Province » a disparu de la discussion publique. On dit à la rigueur « en régions » mais surtout, on dit : « dans les territoires ».}}</ref>.


Pour autant, ces nouveaux usages ne feraient que recouvrir la même réalité sous une appellation [[Euphémisme|euphémisée]] propre à une forme de « jargon technocratique », et qui ne permettrait pas de parler frontalement des sujets de fracture spatiale entre Paris et le reste du pays<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Faut-il dire « territoires » plutôt que province ? (spoiler : non) |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-rosencher-en-toute-subjectivite/anne-rosencher-en-toute-subjectivite-du-jeudi-05-octobre-2023-5325637 |site=France Inter |date=2023-10-05 |consulté le=2023-10-06 |extrait=Le terme a disparu parce qu’on a jugé qu’il sonnait trop méprisant. Et là, attardons-nous deux secondes. Il y a bien une fracture Paris-province. Une fracture culturelle, politique et sociale. Oui mais ce qui est quand même dingue, c’est cette idée qu’on pourrait faire disparaître la fracture par un tour de passe-passe sémantique. Comme si changer le mot allait atténuer le mal. Cette pensée, qui est un peu l’enfant naturel de la com’ et de la technocratie, a débouché sur un jargon qui rend la parole politique absconse et urticante.}}</ref>.
La couverture journalistique de l'arrivée du [[Vélib']] dans la capitale {{passage évasif|a été très importante, présentée comme}} un système novateur et révolutionnant la vie quotidienne, {{passage non neutre|alors que}} celui-ci existait à [[Vélo'v|Lyon]] depuis plusieurs années et qu'il fut pour la première fois étrenné à [[Vélo à la carte|Rennes]] en [[1998]], soit neuf ans plus tôt.


== Citations ==
{{qui|Les [[médias]] français}} {{passage évasif|privilégient généralement}} les [[faits divers]] et des événements qui se déroulent à Paris ; la France étant un pays fortement centralisé, le pays éprouve {{passage évasif|souvent le sentiment d'être}} « étouffé » ou ignoré par la capitale. Ainsi, lors de manifestations nationales (anti CPE, les enfants de Don-Quichotte), on assiste {{combien|régulièrement}} à une {{passage non neutre|sur-médiatisation}} des évènements parisiens, et donc, à une {{passage non neutre|sous-médiatisation}} des évènements en dehors de l'Île-de-France. Le dernier cas {{passage non neutre|flagrant}} en date est l'épisode neigeux de décembre 2010 où, par exemple, {{qui|certaines}} chaînes de télévision sont allées jusqu'à accorder plus de 30 minutes ([[France 2]]) voire un flash spécial ([[M6]]) aux intempéries neigeuses, là où les mêmes conditions météorologiques avaient été {{passage évasif|beaucoup moins}} médiatisées lorsqu'elles étaient à [[Lyon]], {{quand|quelques jours}} plus tôt.


{{Citation bloc|Pour moi, je tiens que hors de Paris, il n'y a point de salut pour les honnêtes gens.|Mascarille, dans ''[[Les Précieuses ridicules]]'' (Molière, 1659, sc. IX)}}
Le terme ''[[province]]'' et ses dérivés sont {{passage évasif|largement utilisés}} dans des discours {{passage non neutre|qui relèvent}} du parisianisme. L'expression ''en province'' {{passage évasif|est utilisée}} sur un mode similaire à l'expression ''sur le continent'' pour les [[Corses]], ''dans le civil'' pour les militaires ou ''à l'étranger''. Elle {{passage non neutre|dénote en creux}} une exception à la région parisienne. {{passage évasif|Un évènement concernant}} l'ensemble du pays est {{quand|souvent}} situé ''à Paris et en province''. {{passage évasif|Une certaine prise de conscience}} de l'abus de ce terme a conduit {{quand|ces dernières années}} {{qui|une part des journalistes}} à tenter d'éviter l'expression ''en province'', {{quand|parfois}} remplacée {{passage non neutre|à tort}} par ''en région'' qui reprend le contenu sémantique de l'expression ''en province''.
{{Citation bloc|Inculquerez-vous la poésie aux gens de province pour qui l'opium et le thé, si prodigues de délices, ne sont encore que deux médicaments ? À Paris même, dans cette capitale de la pensée, ne se rencontre-t-il pas des sybarites incomplets ?|Balzac, ''La Peau de chagrin'' (1831), Bibliothèque de la pléiade, 1981, t. X, p. 196.}}
{{Citation bloc|L'atticisme moderne, ce parisiénisme (...), qui consiste à tout effleurer, à être profond sans en avoir l'air.|Balzac, ''Œuvres diverses'', t.3, 1841, p.228<ref>Cité par le TLFI, ''ibid.''</ref>.}}


== Annexes ==
{{Autres projets
|q=Parisianisme
}}

== Bibliographie==
* ''Le Séparisianisme'' [[Claude Champaud]]
* ''Les Parisiens'' [[Alain Schifres]]

== Voir aussi ==


=== Voir aussi ===
* [[Province (littérature)|Province]]
* [[Jacobinisme]]
* [[Jacobinisme]]
* [[Centralisation (histoire)|Centralisation]] | [[Centralisme]]
* [[Centralisation (histoire)|Centralisation]] | [[Centralisme]]
* [[Bourgeois-bohème]]
* [[Bourgeois-bohème]]
* [[Paris et le désert français]]
* [[Province]]

=== Notes et références ===
{{Références}}


{{Portail|Paris|sociologie}}
{{Portail|Paris|sociologie}}


[[Catégorie:Paris]]
[[Catégorie:Culture à Paris]]
[[Catégorie:Société française]]

Dernière version du 24 juin 2024 à 23:26

Femme de la Belle Époque bodyshamée pour sa forte poitrine par deux comparses aux petits seins (en) (caricature parisianiste de Jan Duch dans l'hebdomadaire Le Frou-frou en 1900).

Le parisianisme est un terme péjoratif français qui désigne une attitude, perçue comme méprisante, consistant à distinguer systématiquement ce qui se passe à Paris (et par extension, en Île-de-France) de ce qui se passe dans les autres villes et départements français, considéré comme moins important. Cette attitude peut être considérée comme une forme localisée d'ethnocentrisme. Le terme peut être utilisé pour qualifier tant des personnes que des modes de fonctionnement (médiatiques ou culturels par exemple), voire certaines modes intellectuelles[1].

Histoire du terme

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Le terme « parisianisme » désigne aujourd’hui[Quand ?] un ethnocentrisme parisien dont on trouve de nombreuses traces dans la littérature, au moins dès le XVIIe siècle. Son histoire peut être liée à celle de la construction, en France, d'un État très centralisé, à l'instar de l'histoire des usages littéraires du mot « province ».

Le terme n'a pris que récemment[Quand ?] une connotation péjorative. Initialement, il désigne des traits linguistiques et culturels propres aux Parisiens, et non l'arrogance et la suffisance qui leur sont prêtées.

À la fin du XVIe siècle, il désigne une « façon de parler propre aux Parisiens ». En 1840, sous la plume de Balzac, le « parisiénisme » désigne les « mœurs, habitudes des Parisiens ». Celles-ci deviennent « parisianisme » sous la plume de Théophile Gautier, en 1843[2].

Cette critique peut aujourd'hui prendre la forme, symétrique, d'un anti-parisianisme dont on trouve là aussi des traces dans la littérature, y compris celle de Balzac.[réf. nécessaire]

L'opposition lexicale entre Paris et le reste du pays

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Le terme « province »

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Le terme « province » est un thème récurrent des débats sur le parisianisme. Il oppose en effet Paris à tout le reste du pays, englobé dans un toponyme unique. Le mot province gommerait donc toute la variété des lieux extérieurs à Paris, avec pour seul critère de ne pas être dans Paris. Il signalerait en outre une hiérarchie implicite ou explicite dans laquelle Paris prévaudrait sur le reste du pays non seulement comme capitale politique, mais dans tous les domaines. La journaliste Anne Rosencher avance que le terme serait moins pertinent à l'heure de la métropolisation : « Avec la métropolisation, la distinction entre Paris et le reste de la France est certes devenue moins pertinente sur un certain nombre de sujets, pour lesquels c’est plutôt la distinction entre grande villes et France périphérique qui compte. »[3]

Nouveaux usages : les « régions » ou les « territoires »

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Face aux accusation en parisianisme contre l'usage du terme province, ce dernier aurait progressivement disparu de la parole publique au profit des expressions « en régions » ou « dans les territoires »[4].

Pour autant, ces nouveaux usages ne feraient que recouvrir la même réalité sous une appellation euphémisée propre à une forme de « jargon technocratique », et qui ne permettrait pas de parler frontalement des sujets de fracture spatiale entre Paris et le reste du pays[5].

« Pour moi, je tiens que hors de Paris, il n'y a point de salut pour les honnêtes gens. »

— Mascarille, dans Les Précieuses ridicules (Molière, 1659, sc. IX)

« Inculquerez-vous la poésie aux gens de province pour qui l'opium et le thé, si prodigues de délices, ne sont encore que deux médicaments ? À Paris même, dans cette capitale de la pensée, ne se rencontre-t-il pas des sybarites incomplets ? »

— Balzac, La Peau de chagrin (1831), Bibliothèque de la pléiade, 1981, t. X, p. 196.

« L'atticisme moderne, ce parisiénisme (...), qui consiste à tout effleurer, à être profond sans en avoir l'air. »

— Balzac, Œuvres diverses, t.3, 1841, p.228[6].

Notes et références

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  1. Collectif, « Parisianismes : les modes intellectuelles parisiennes », Études françaises, numéro préparé par Wladimir Krysinski, vol. 20, n° 2, automne 1984, 137 p. [lire en ligne].
  2. Voir le Trésor de la langue française informatisé, article « parisianisme » texte en ligne.
  3. « Faut-il dire « territoires » plutôt que province ? (spoiler : non) », sur France Inter, (consulté le )
  4. « Faut-il dire « territoires » plutôt que province ? (spoiler : non) », sur France Inter, (consulté le ) : « Quand on est journaliste, on est aux avant-postes pour voir ce qu’il advient aux mots – et il leur arrive parfois des choses terribles. Par exemple, l’autre jour, je voulais écrire sur une différence entre Paris et la province, et voilà, le mot avait disparu. On m’a dit : ah non, tu sais, maintenant il faut dire « territoires ». « Province », surtout pas ! Tu vas recevoir du courrier. Tu vas blesser. Alors j’ai regardé. Et c’est vrai. « Province » a disparu de la discussion publique. On dit à la rigueur « en régions » mais surtout, on dit : « dans les territoires ». »
  5. « Faut-il dire « territoires » plutôt que province ? (spoiler : non) », sur France Inter, (consulté le ) : « Le terme a disparu parce qu’on a jugé qu’il sonnait trop méprisant. Et là, attardons-nous deux secondes. Il y a bien une fracture Paris-province. Une fracture culturelle, politique et sociale. Oui mais ce qui est quand même dingue, c’est cette idée qu’on pourrait faire disparaître la fracture par un tour de passe-passe sémantique. Comme si changer le mot allait atténuer le mal. Cette pensée, qui est un peu l’enfant naturel de la com’ et de la technocratie, a débouché sur un jargon qui rend la parole politique absconse et urticante. »
  6. Cité par le TLFI, ibid.