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« Karst » : différence entre les versions

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{{Confusion| Plateau du Karst}}
[[Fichier:karst minerve.jpg|thumb|right|upright=1.8|Exemple de paysage karstique près de [[Minerve (Hérault)]], France.]]
{{voir paronyme| Kars (homonymie){{!}}Kars}}
[[Fichier:karst minerve.jpg|vignette|Exemple de paysage karstique près de [[Minerve (Hérault)|Minerve, Hérault]], [[France]] : les falaises calcaires sont affectées par une érosion karstique caractéristique qui se fait principalement à la faveur de [[diaclase]]s s'élargissant peu à peu et se colmatant avec des [[Carbonatation#Argiles de décarbonatation|argiles ocres de décarbonatation]] et des [[Matière organique|restes organiques]].]]
[[Fichier:Water reflection of karst mountains, wooden hut, trees and colorful clouds at sunset with green paddy fields, Vang Vieng, Laos.jpg|vignette|Paysage de montagnes karstiques ([[Vang Vieng]], [[Province de Vientiane]], [[Laos]]).]]
[[Fichier:Carbonate-outcrops world.jpg|vignette|Carte de répartition mondiale des [[affleurement]]s de [[roches carbonatées]] (calcaires et dolomies). Les régions karstiques représentent environ 15 % des terres émergées<ref>{{ouvrage|auteur=Eric Gilli|titre=Karstologie. Karsts, grottes et sources|éditeur=Dunod|date=2011|passage=11|lire en ligne={{Google Livres|D_42V3x_154C}}}}.</ref>. Leur répartition en Antarctique reste inconnue<ref>{{Article|auteur=Alfredo Bini et al.|titre=Un karst sous la glace de l'Antarctide ?|périodique=Karstologia|date=2003|numéro=42|pages=45-49}}.</ref>.]]
[[Fichier:Kostivere karstiala, Kostivere karst area, spring 2021.webm|vignette|Vidéo par drone de Kostivere (Estonie) karst]]
Le '''karst''' est une structure [[Géomorphologie|géomorphologique]] résultant de l'[[érosion]] [[Hydrochimie|hydrochimique]] et [[Érosion#Érosion par l'eau|hydraulique]] de toutes roches [[solvatation|solubles]], principalement de [[Roche carbonatée|roches carbonatées]] dont essentiellement des [[calcaire]]s<ref>{{Lien web|auteur=Michel Bakalowicz|titre=Karst et érosion karstique|url=http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/erosion-karstique.xml|date=17 novembre 2003|site=planet-terre.ens-lyon.fr|publié par Florence Kalfoun|consulté le =27 janvier 2017}}.</ref>. Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des [[Évaporite#Minéraux primaires|chlorures évaporitiques]]<ref name="salomon">Salomon J.-N., 2006, ''Précis de Karstologie'', Collection Scieteren, Presses universitaires de Bordeaux, Pessac, {{ISBN|9782867814112}} [https://books.google.fr/books?id=T7FTislUvzQC&lpg=PP1&dq=intitle%3Akarstologie&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false]</ref>. Des processus de type karstique, dits « [[Pseudokarst|pseudokarstiques]] », peuvent aussi se développer dans certaines roches autres que les roches carbonatées ou les chlorures évaporitiques<ref name="salomon"/>.


Par ailleurs, des morphologies analogues à celles résultant des [[karstologie|processus karstiques ou pseudokarstiques]] se rencontrent dans certaines zones [[Glace|glaciaires]] : [[inlandsis]], [[glacier]]s... Les [[Glaciologie|structures glaciaires]] ou les [[géomorphologie]]s correspondantes sont ainsi dénommées glaciokarsts, cryokarsts ou [[thermokarst]]s<ref name="Grimes">{{Article|langue=en|auteur=K.G. Grimes|titre=Redefining the boundary between karst and pseudokarst: a discussion|périodique=Cave and Karst Sc.|date=1997|volume=24|numéro=2|pages=87-90}}.</ref>.
Le '''karst''' est une structure [[Géomorphologie|géomorphologique]] résultant de l'[[érosion]] [[Hydrochimie|hydrochimique]] et [[Érosion#Érosion par l'eau|hydraulique]] de toutes roches [[solvatation|solubles]], principalement de [[Roche carbonatée|roches carbonatées]] dont essentiellement des [[calcaire]]s<ref>{{Lien web|auteur=Michel Bakalowicz|titre=Karst et érosion karstique|url=http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/erosion-karstique.xml|date=17 novembre 2003|site=planet-terre.ens-lyon.fr|publié par Florence Kalfoun|consulté le =27 janvier 2017}}.</ref>. Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des [[Évaporite#Minéraux primaires|chlorures évaporitiques]]<ref name="salomon">Salomon J.-N., 2006, ''Précis de Karstologie'', Collection Scieteren, Presses universitaires de Bordeaux, Pessac, {{ISBN|9782867814112}} [https://books.google.fr/books?id=T7FTislUvzQC&lpg=PP1&dq=intitle%3Akarstologie&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false]</ref>. Des processus de type karstique, dits « [[Liste des grandes cavités pseudokarstiques|pseudokarstiques]] », peuvent aussi se développer dans certaines roches autres que les roches carbonatées ou les chlorures évaporitiques<ref name="salomon"/>.


Les karsts présentent pour la plupart un [[paysage]] tourmenté, un réseau [[hydrographie|hydrographique]] essentiellement [[Hydrogéologie|souterrain]] ([[Rivière souterraine|rivières souterraines]]) et un [[sol (pédologie)|sous-sol]] creusé de nombreuses [[Cavité souterraine#Cavité souterraine naturelle|cavités]] : [[Lapiaz|reliefs ruiniformes]], [[Perte (hydrologie)|pertes]] et [[Résurgence (hydrographie)|résurgence]]s de [[cours d'eau]], [[grotte|grottes]] et [[gouffre|gouffres]]. Selon les régions du monde, les structures karstiques portent des noms spécifiques ; ainsi, sur les marges sud et ouest du [[Massif central]], les [[Plateau (géographie)|plateaux]] karstiques sont dénommés « [[causses]] »<ref>France souterraine 2012-2013 - Antoine Grognet, Dominique Auzias & Jean-Paul Labourdette, Collection Petit-Fûté, Nouvelles éditions de l’Université à Paris, {{ISBN|9782746937666}} [https://books.google.fr/books?id=B7lsPoKZe-QC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false]</ref>.
Par ailleurs, des morphologies analogues à celles résultant des [[karstologie|processus karstiques ou pseudokarstiques]] se rencontrent dans certaines zones [[Glace|glaciaires]] : [[inlandsis]], [[glacier]]s... Les [[Glaciologie|structures glaciaires]] ou les [[géomorphologie]]s correspondantes sont ainsi dénommées glaciokarsts, cryokarsts ou [[thermokarst]]s.


La '''karstification''' désigne ces processus (physiques et chimiques) mis en jeu pour créer les formes karstiques, comme les phénomènes d'infiltration et circulation lentes des eaux à la faveur des joints de stratification, des fissures et des [[diaclase]]s, et de [[Dissolution (chimie)|dissolution]] des roches karstiques qui jouent un rôle déterminant dans la genèse de ces formes et paysages caractéristiques<ref name="Grimes"/>.
Les karsts présentent pour la plupart un [[paysage]] tourmenté, un réseau [[hydrographie|hydrographique]] essentiellement [[Hydrogéologie|souterrain]] ([[Rivière souterraine|rivières souterraines]]) et un [[sol (pédologie)|sous-sol]] creusé de nombreuses [[Cavité souterraine#Cavité souterraine naturelle|cavités]] : [[Chaos (géologie)|reliefs ruiniformes]], [[Perte (hydrologie)|pertes]] et [[résurgence]]s de [[cours d'eau]], [[grotte|grottes]] et [[gouffre|gouffres]]. Selon les régions du monde, les structures karstiques portent des noms spécifiques ; ainsi, sur les marges sud et ouest du [[Massif central]], les [[Plateau (géographie)|plateaux]] karstiques sont dénommés « [[causses]] »<ref>France souterraine 2012-2013 - Antoine Grognet, Dominique Auzias & Jean-Paul Labourdette, Collection Petit-Fûté, Nouvelles éditions de l’Université à Paris, {{ISBN|9782746937666}} [https://books.google.fr/books?id=B7lsPoKZe-QC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false]</ref>. Le jambon est très bon pour la santé et le saucisson est exellent


La '''karstogénèse''' décrit la formation des karsts et leur évolution dans le temps.
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== Étymologie ==
== Étymologie ==


Le terme « karst » est originaire de la région [[éponyme]] du [[Carso|Carso ou Kras]], haut-[[Plateau (géographie)|plateau]] calcaire situé entre l'[[Italie]], la [[Slovénie]] et la [[Croatie]], dont la géomorphologie est très représentative de la « {{page h'|typologie}} karstique ». « Kras » fut [[Langues germaniques|germanisé]] en « Karst » à l'époque où le duché de Carniole, appartenant aujourd'hui à la [[Slovénie|Slovénie, faisait partie de]] l'[[Autriche-Hongrie]].
Le terme « karst » est originaire de la région [[éponyme]] du [[plateau du Karst]], haut-[[Plateau (géographie)|plateau]] calcaire situé entre l'[[Italie]], la [[Slovénie]] et la [[Croatie]], dont la géomorphologie est très représentative de la « {{page h'|typologie}} karstique ». « Kras » fut [[Langues germaniques|germanisé]] en « Karst » à l'époque où le [[duché de Carniole]], appartenant aujourd'hui à la [[Slovénie|Slovénie, faisait partie de]] l'[[Autriche-Hongrie]].


La [[terminologie]] « karst » a été introduite en [[1893]] par le géomorphologiste [[Serbes|serbe]] [[Jovan Cvijić]] dans sa publication ''Das Karstphänomen''. L'étude du karst est la [[karstologie]], à laquelle sont notamment associées l'[[hydrogéologie]] et la [[spéléologie]] (dont la [[plongée souterraine]] et la [[biospéologie]]).
La [[terminologie]] « karst » a été introduite en [[1893]] par le géomorphologue [[Serbes|serbe]] [[Jovan Cvijić]] dans sa publication ''Das Karstphänomen''. L'étude du karst est la [[karstologie]], à laquelle sont notamment associées l'[[hydrogéologie]] et la [[spéléologie]] (dont la [[plongée souterraine]] et la [[biospéologie]]).


== Roches concernées par des phénomènes karstiques ou pseudokarstiques ==
== Roches concernées par des phénomènes karstiques ou pseudokarstiques ==
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=== Roches concernées par des phénomènes karstiques ===
=== Roches concernées par des phénomènes karstiques ===


Les roches concernées par des phénomènes purement karstiques (correspondant aux « karsts vrais ») sont essentiellement les [[Roche carbonatée|roches carbonatées]] : particulièrement les [[calcaire]]s (y compris les [[craie]]s, dont les [[tuffeau]]x, ainsi que les [[travertin|tufs calcaires]] et les [[calcarénite]]s) mais aussi les [[dolomie]]s, les [[Marne (géologie)|marnes]], les [[marbre]]s carbonatés et les [[albâtre]]s ainsi que les [[calcschiste]]s et les [[Évaporite#Minéraux primaires|sulfates évaporitiques]] ([[gypse]]s, [[bassanite]]s…).
Les roches concernées par des phénomènes purement karstiques (correspondant aux « karsts vrais ») sont essentiellement les [[Roche carbonatée|roches carbonatées]] : particulièrement les [[calcaire]]s (y compris les [[craie]]s, dont les [[tuffeau]]x, ainsi que les [[travertin|tufs calcaires]] et les [[calcarénite]]s) mais aussi les [[dolomie]]s, les [[Marne (géologie)|marnes]], les [[marbre]]s carbonatés et les [[albâtre]]s ainsi que les [[calcschiste]]s et les [[Évaporite#Minéraux primaires|sulfates évaporitiques]] ([[gypse]], [[bassanite]]s…).


Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des [[Évaporite#Minéraux primaires|chlorures évaporitiques]] tels que les [[Halite|sels gemmes]], les [[Sylvine (minéral)|sylvines]], les [[carnallite]]s et les [[potasse (minerai)|potasse]]s<ref name="salomon"/>.
Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des [[Évaporite#Minéraux primaires|chlorures évaporitiques]] tels que les [[Halite|sels gemmes]], les [[Sylvine (minéral)|sylvines]], les [[carnallite]]s et les [[potasse (minerai)|potasse]]s<ref name="salomon"/>.
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{{Article connexe|Liste des grandes cavités pseudokarstiques}}
{{Article connexe|Liste des grandes cavités pseudokarstiques}}


Des processus pseudokarstiques (correspondant aux « pseudokarsts ») peuvent se développer notamment dans :
Des processus pseudokarstiques (relatif à un [[pseudokarst]]) peuvent se développer notamment dans :
* les [[Grès (géologie)|grès]] non carbonatés, les orthoquartzites ([[quartzite]]s sédimentaires), les [[conglomérat (géologie)|conglomérats]] et les [[lave]]s ;
* les [[Grès (géologie)|grès]] non carbonatés, les orthoquartzites ([[quartzite]]s sédimentaires), les [[conglomérat (géologie)|conglomérats]] et les [[lave]]s ;
* quelques [[Roche plutonique|roches plutoniques]] telles que les [[diorite]]s, les [[gabbro]]s et parfois même certains [[granite]]s ;
* quelques [[Roche plutonique|roches plutoniques]] telles que les [[diorite]]s, les [[gabbro]]s et parfois même certains [[granite]]s ;
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Dans le processus de « karstification », les [[Roche carbonatée|roches carbonatées]] sont façonnées par [[solvatation]] selon les [[Réaction chimique|réactions chimiques]] suivantes :
Dans le processus de « karstification », les [[Roche carbonatée|roches carbonatées]] sont façonnées par [[solvatation]] selon les [[Réaction chimique|réactions chimiques]] suivantes :


* dissolution du [[dioxyde de carbone]] :
* [[Dissolution (chimie)|dissolution]] du [[dioxyde de carbone]] :
:{{CO2}} + H<sub>2</sub>O H<sub>2</sub>CO<sub>3</sub>
:{{CO2}} + H<sub>2</sub>O H<sub>2</sub>CO<sub>3</sub>


* dissociation aqueuse de l'[[acide carbonique]] :
* dissociation aqueuse de l'[[acide carbonique]] :
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* attaque acide des carbonates (« calcaires ») :
* attaque acide des carbonates (« calcaires ») :
:H<sub>3</sub>O<sup>+</sup> + CaCO<sub>3</sub> Ca<sup>2+</sup> + HCO<sub>3</sub><sup>−</sup> + H<sub>2</sub>O
:H<sub>3</sub>O<sup>+</sup> + CaCO<sub>3</sub> Ca<sup>2+</sup> + HCO<sub>3</sub><sup>−</sup> + H<sub>2</sub>O


* équation bilan :
* équation bilan :
:{{CO2}} + H<sub>2</sub>O + CaCO<sub>3</sub> Ca<sup>2+</sup> + 2 HCO<sub>3</sub><sup>−</sup>
:{{CO2}} + H<sub>2</sub>O + CaCO<sub>3</sub> Ca<sup>2+</sup> + 2 HCO<sub>3</sub><sup>−</sup>


Dans la teneur en [[hydrogénocarbonate]], un [[atome]] de [[carbone]] provient de la matrice calcaire et l'autre du [[Dioxyde de carbone|gaz carbonique]] (surtout d'[[Biosynthèse|origine biogénique]] car la concentration de ce dernier dans le [[Sol (pédologie)|sol]] est beaucoup plus importante que dans l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère)]]. Ces deux sources sont d'ailleurs différentiables par leurs teneurs en [[isotope|isotopes]] du carbone (ségrégation du [[carbone 13]] par la [[biomasse (écologie)|biomasse]]).
Dans la teneur en [[hydrogénocarbonate]], un [[atome]] de [[carbone]] provient de la matrice calcaire et l'autre du [[Dioxyde de carbone|gaz carbonique]] (surtout d'[[Biosynthèse|origine biogénique]] car la concentration de ce dernier dans le [[Sol (pédologie)|sol]] est beaucoup plus importante que dans l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère)]]. Ces deux sources sont d'ailleurs différentiables par leurs teneurs en [[isotope|isotopes]] du carbone (ségrégation du [[carbone 13]] par la [[biomasse (écologie)|biomasse]]).
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* le temps de contact eau-roche.
* le temps de contact eau-roche.


Une [[Géographie physique|zone géographique]] froide, humide et calcaire est ainsi fortement prédisposée à la formation de karsts qui se répertorient cependant aussi dans les régions climatiques extrêmes
Une [[Géographie physique|zone géographique]] froide, humide et calcaire est ainsi fortement prédisposée à la formation de karsts qui se répertorient cependant aussi dans les régions climatiques extrêmes<ref name="karst">{{harvsp|krce|texte=Les karsts des régions climatiques extrêmes}}</ref>.
<ref name="karst">{{harvsp|krce|texte=Les karsts des régions climatiques extrêmes}}</ref>.


== Classement géographique, orologique et géologique des karsts ==
== Classement géographique, orologique et géologique des karsts ==
Les structures karstiques concernent environ le cinquième de la [[superficie]] des terres émergées<ref name="salomon"/> et se trouvent sous toutes les [[latitude]]s, y compris dans des zones [[climat]]iques extrêmes ([[désert]]s, [[Zone tropicale|zones tropicales]], [[Climat polaire|régions subpôlaires]]...)<ref name="karst" />, et à toutes [[altitude]]s : karsts [[Océanographie physique|sous-marins]], îles karstiques (dont les [[Atoll surélevé|atolls surélevés]]) et karsts [[Littoral|littoraux]]<ref>Salomon J.-N., 2008, ''Géomorphologie sous-marine et littorale'', Presses universitaires de Bordeaux, Pessac [https://books.google.fr/books?id=C-wCpTNCxrwC&lpg=PA325&dq=g%C3%A9omorphologie%20karstique%20france&hl=fr&pg=PR1#v=onepage&q=g%C3%A9omorphologie%20karstique%20france&f=false]</ref>, karsts des [[Bassin sédimentaire|bassins sédimentaires]], karsts des hauts-[[Plateau (géographie)|plateaux]] et karsts des [[Montagne|massifs montagneux]]. Outre cette répartition [[Géographie physique|géographique]] et [[Orographie|orologique]], un karst peut comporter de la surface au plus profond tout ou partie des étages géologiques suivants : karst inactif ayant perdu son activité [[Hydrogéologie|hydrogéologique]] mais par lequel l'eau s'infiltre au profit de l'étage karstique inférieur, karst actif où la [[Rivière souterraine|ciculation d'eau]] poursuit le processus de karstification, karst profond ennoyé sans circulation d'eau, karst fossile (paléokarst) dont les cavités sont comblées de [[sédiment]]s et qui peut être réactivé à la faveur d'une [[Réchauffement climatique|fonte des glaces continentales]]<ref>Karstologie, karsts, grottes et sources / Eric Gilli, Dunod à Paris, 2011, {{ISBN|978-2-10-057119-2}} [https://books.google.fr/books?id=D_42V3x_154C&lpg=PA10&dq=les%20grandes%20r%C3%A9gions%20karstiques%20de%20france&hl=fr&pg=PA10#v=onepage&q=les%20grandes%20r%C3%A9gions%20karstiques%20de%20france&f=false]</ref>.
Les structures karstiques concernent environ le cinquième de la [[superficie]] des terres émergées<ref name="salomon"/> et se trouvent sous toutes les [[latitude]]s, y compris dans des zones [[climat]]iques extrêmes ([[désert]]s, [[Zone tropicale|zones tropicales]], [[Climat polaire|régions subpolaires]]...)<ref name="karst" />, et à toutes [[altitude]]s : karsts [[Océanographie physique|sous-marins]], îles karstiques (dont les [[Atoll surélevé|atolls surélevés]]) et karsts [[Littoral|littoraux]]<ref>Salomon J.-N., 2008, ''Géomorphologie sous-marine et littorale'', Presses universitaires de Bordeaux, Pessac [https://books.google.fr/books?id=C-wCpTNCxrwC&lpg=PA325&dq=g%C3%A9omorphologie%20karstique%20france&hl=fr&pg=PR1#v=onepage&q=g%C3%A9omorphologie%20karstique%20france&f=false]</ref>, karsts des [[Bassin sédimentaire|bassins sédimentaires]], karsts des hauts-[[Plateau (géographie)|plateaux]] et karsts des [[Montagne|massifs montagneux]]. Outre cette répartition [[Géographie physique|géographique]] et [[Orographie|orologique]], un karst peut comporter de la surface au plus profond tout ou partie des étages géologiques suivants : karst inactif ayant perdu son activité [[Hydrogéologie|hydrogéologique]] mais par lequel l'eau s'infiltre au profit de l'étage karstique inférieur, karst actif où la [[Rivière souterraine|circulation d'eau]] poursuit le processus de karstification, karst profond ennoyé sans circulation d'eau, karst fossile (paléokarst) dont les cavités sont comblées de [[sédiment]]s et qui peut être réactivé à la faveur d'une [[Réchauffement climatique|fonte des glaces continentales]]<ref>Karstologie, karsts, grottes et sources / Eric Gilli, Dunod à Paris, 2011, {{ISBN|978-2-10-057119-2}} [https://books.google.fr/books?id=D_42V3x_154C&lpg=PA10&dq=les%20grandes%20r%C3%A9gions%20karstiques%20de%20france&hl=fr&pg=PA10#v=onepage&q=les%20grandes%20r%C3%A9gions%20karstiques%20de%20france&f=false]</ref>.


== Géomorphologie et hydrographie karstiques ==
== Géomorphologie et hydrographie karstiques ==
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{{Article connexe|Karstologie}}
{{Article connexe|Karstologie}}


Selon le dynamisme [[Hydrogéologie|hydrogéologique]] et la nature [[Géologie|géologique]] du karst ainsi que son [[altitude]] et sa [[latitude]], la géomorphologie et l'[[hydrographie]] karstiques peuvent associer à plus ou moins grande échelle tout ou partie des formes [[Géomorphologie|géomorphologiques]] et [[Hydrologie|hydrologiques]] caractéristiques suivantes (outre des formes d'[[érosion]] [[Orographie|orographiques]] non spécifiques) : [[canyon]]s, [[Cirque naturel|cirques]], [[Mesa (géomorphologie)|mesas]], [[inselberg]]s, [[tepuy]]s, [[combe]]s, [[calanque]]s, [[Chaos (géologie)|chaos]], [[tor#Dans le domaine naturaliste|tors]]<ref>Géomorphologie de la France, Denis Mercier, BRGM éditions, Dunod à Paris, 2013, {{ISBN|978-2-10-059706-2}} [https://books.google.fr/books?id=qUkXAQAAQBAJ&lpg=PR3&hl=fr&pg=PR3#v=onepage&q&f=false]</ref>{{,}}<ref>Grands paysages pédologiques de France, Marcel Jamagne, Éditions Quæ à versailles, 2011, {{ISBN|978-2-7592-1036-7}} [https://books.google.fr/books?id=SIWqcGXlPMYC&lpg=PA341&ots=jT6SIZHqmd&dq=ph%C3%A9nomenes%20karstiques%20en%20france&hl=fr&pg=PR4#v=onepage&q=ph%C3%A9nomenes%20karstiques%20en%20france&f=false]</ref>…
Selon le dynamisme [[Hydrogéologie|hydrogéologique]] et la nature [[Géologie|géologique]] du karst ainsi que son [[altitude]] et sa [[latitude]], la géomorphologie et l'[[hydrographie]] karstiques peuvent associer à plus ou moins grande échelle tout ou partie des formes [[Géomorphologie|géomorphologiques]] et [[Hydrologie|hydrologiques]] caractéristiques suivantes (outre des formes d'[[érosion]] [[Orographie|orographiques]] non spécifiques) : [[canyon]]s, [[Cirque naturel|cirques]], [[Mesa (géomorphologie)|mesas]], [[inselberg]]s, [[tepuy]]s, [[combe]]s, [[calanque]]s, [[Chaos (géologie)|chaos]], [[tor (géologie)|tors]]<ref>Géomorphologie de la France, Denis Mercier, BRGM éditions, Dunod à Paris, 2013, {{ISBN|978-2-10-059706-2}} [https://books.google.fr/books?id=qUkXAQAAQBAJ&lpg=PR3&hl=fr&pg=PR3#v=onepage&q&f=false]</ref>{{,}}<ref>Grands paysages pédologiques de France, Marcel Jamagne, Éditions Quæ à versailles, 2011, {{ISBN|978-2-7592-1036-7}} [https://books.google.fr/books?id=SIWqcGXlPMYC&lpg=PA341&ots=jT6SIZHqmd&dq=ph%C3%A9nomenes%20karstiques%20en%20france&hl=fr&pg=PR4#v=onepage&q=ph%C3%A9nomenes%20karstiques%20en%20france&f=false]</ref>…


[[Fichier:Causse de Sauveterre doline.jpg|thumb|Doline sur le [[causse de Sauveterre]], en [[Lozère (département)|Lozère]].]]
[[Fichier:Causse de Sauveterre doline.jpg|thumb|Doline sur le [[causse de Sauveterre]], en [[Lozère (département)|Lozère]], [[France]].]]


=== Formes d'érosion et d'hydrologie de surface (exokarst) ===
=== Formes d'érosion et d'hydrologie de surface (exokarst ou épikarst) ===
{{Article connexe|Géomorphologie|Hydrologie de surface|Liste des méga-dolines}}
{{Article connexe|Géomorphologie|Hydrologie de surface|Liste des méga-dolines}}
* à l'échelle [[Orographie|orographique]] : [[causses]], [[Plan de Canjuers|plans]], [[cuesta]]s, [[baou]]s, [[reculée]]s, [[poljé]]s, [[mogote]]s, [[Gorge (géographie)|gorges]], [[vallées sèches]], [[valleuse|valleuses]]...
* à l'échelle [[Orographie|orographique]] : [[causses]], [[Plan de Canjuers|plans]], [[cuesta]]s, [[baou]]s, [[reculée]]s, [[poljé]]s, [[mogote]]s, [[Gorge (géographie)|gorges]], [[vallées sèches]], [[valleuse|valleuses]]...
* à petite et moyenne échelle :
* à petite et moyenne échelle :
** [[Creuse (géomorphologie)|creuses]], [[lapiaz]], [[Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha|tsingys]], [[Alvar (géologie)|alvars]], [[Rideaux (géomorphologie)|rideaux]], [[Banche (géologie)|banches]]...
** [[Creuse (géomorphologie)|creuses]], [[lapiaz]], [[Tsingy|tsingys]], [[Alvar (géologie)|alvars]], [[Rideaux (géomorphologie)|rideaux]], [[Banche (géologie)|banches]]...
** [[doline|dolines]], [[lavogne|lavognes]], [[mardelle|mardelles]], [[ouvala|ouvalas]]...
** [[doline|dolines]], [[lavogne|lavognes]], [[mardelle|mardelles]], [[ouvala|ouvalas]]...
** [[Abri sous roche|abris sous roche]], [[arche naturelle|arches]], [[Stack (géologie)|stacks]], [[Cheminée de fée|cheminées de fée]], [[champignon de pierre|champignons de pierre]]...
** [[Abri sous roche|abris sous roche]], [[arche naturelle|arches]], [[Stack (géologie)|stacks]], [[Cheminée de fée|cheminées de fée]], [[champignon de pierre|champignons de pierre]]...
** [[Perte (hydrologie)|pertes]], [[Vallon des Chantoirs|chantoirs]], [[estavelle]]s, [[ponor]]s, [[exsurgence]]s, [[résurgence|résurgences]], [[Puits artésien|puits artésiens naturels]], [[tufière]]s…
** [[Perte (hydrologie)|pertes]], [[Vallon des Chantoirs|chantoirs]], [[estavelle]]s, [[ponor]]s, [[exsurgence]]s, [[Résurgence (hydrographie)|résurgences]], [[Puits artésien|puits artésiens naturels]], [[tufière]]s…


=== Cavités souterraines naturelles et formes hydrogéologiques (endokarst) ===
=== Cavités souterraines naturelles et formes hydrogéologiques (endokarst) ===
{{Article connexe|Hydrogéologie|Liste des grottes|Liste des plus longues cavités naturelles|Liste des plus profondes cavités naturelles|Liste des plus grandes salles souterraines naturelles|Liste des plus grands puits naturels|Liste des plus grands siphons naturels}}
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[[Fichier:Water table.svg|vignette|Karst perché dont l'eau ressort dans la vallée au niveau d'une [[Exsurgence|émergence]] en chute d'eau.]]
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* [[étroiture]]s, [[grotte]]s, [[caverne]]s, [[Balme (cavité naturelle)|balmes]], [[scialet]]s, [[igue]]s, [[gouffre]]s, [[Gouffre|abîmes]], [[aven|avens]], [[bétoire]]s…
* [[étroiture]]s, [[grotte]]s, [[caverne]]s, [[Balme (cavité naturelle)|balmes]], [[scialet]]s, [[igue]]s, [[gouffre]]s, [[Gouffre|abîmes]], [[aven|avens]], [[bétoire]]s…
* [[cénote]]s, [[Trou bleu (géologie)|trous bleus]], [[Siphon (spéléologie)|siphons]], [[Lac souterrain|lacs souterrains]], [[rivière souterraine|rivières souterraines]], [[gour]]s…
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Selon la circulation karstique des eaux souterraines en fonction du [[niveau de base]] (cours d'eau ou mer), on distingue<ref name="salomon"/> :
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* le karst perché : le réseau hydrographique est à une altitude supérieure ou égale à celle de l'[[Exsurgence|exutoire]]
* le karst perché : le réseau hydrographique est à une altitude supérieure ou égale à celle de l'[[Exsurgence|exutoire]],
* le karst noyé : le réseau descend au-dessous du niveau de base
* le karst noyé : le réseau descend au-dessous du niveau de base,
* le karst barré : karst noyé dont l'écoulement est bloqué par un obstacle, à l'origine de sources de débordement.
* le karst barré : karst noyé dont l'écoulement est bloqué par un obstacle, à l'origine de sources de débordement.


== Écologie du karst ==
== Écologie du karst ==
=== Biodiversité ===
{{Article connexe|Biospéologie}}
À la diversité [[Géomorphologie|géomorphologique]] du karst correspond une importante [[biodiversité]]. Certaines formes de géomorphologie karstique comme les [[Tsingy|tsingys]], les [[Alvar (géologie)|alvars]] et les [[Creuse (géomorphologie)|creuses]] constituent des [[Habitat (écologie)|habitats]] spécifiques. En outre certaines cavités karstiques hébergent une [[flore]] et une [[faune (biologie)|faune]] caractéristiques, objets de la [[biospéologie]]. Les [[Classification écologique des terres|écosites]] karstiques significatifs sont notamment la [[réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha]], le [[Grotte de Postojna|réseau de Postojna]], le [[parc national de Phong Nha-Kẻ Bàng]], le [[parc national du Gunung Mulu]] et la [[grotte de Movile]].


=== Désertification ===
{{Article connexe|Biospéléologie}}
Environ 60 % des territoires karstiques sont en cours de [[désertification]], notamment dans la partie européenne du [[bassin méditerranéen]], dans le sud-ouest de la [[Chine]], en [[Amérique centrale]], en [[Indonésie]] et en [[Australie]], essentiellement en raison des activités humaines ([[déforestation]], pratiques agricoles et autres exploitations [[Durabilité et gestion de l'environnement|non durables]] des sols, surexploitation des [[ressource hydrique|ressources en eau]] et [[changement climatique]])<ref>{{Article| langue=en| titre=Desertification in karst areas: A review| auteur1=Umberto Samuele D'Ettorre| auteur2=Isabella Serena Liso| auteur3=Mario Parise| périodique={{lien|Earth-Science Reviews}}| volume=253| numéro article=104786| date=juin 2024| doi=10.1016/j.earscirev.2024.104786}}.</ref>.

À la diversité [[Géomorphologie|géomorphologique]] du karst correspond une importante [[biodiversité]]. Certaines formes de géomorphologie karstique comme les [[Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha|tsingys]], les [[Alvar (géologie)|alvars]] et les [[Creuse (géomorphologie)|creuses]] constituent des [[Habitat (écologie)|habitats]] spécifiques. En outre certaines cavités karstiques hébergent une [[flore]] et une [[faune (biologie)|faune]] caractéristiques, objets de la [[biospéologie]]. Les [[Classification écologique des terres|écosites]] karstiques significatifs sont notamment la [[réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha]], le [[Grotte de Postojna|réseau de Postojna]], le [[parc national de Phong Nha-Kẻ Bàng]], le [[parc national du Gunung Mulu]] et la [[grotte de Movile]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===


* {{Article |libellé= Audra 2010 |langue= fr |auteur1= Philippe Audra |titre= Grottes et karts de France |périodique= Karstologia-mémoires |numéro= 19 |éditeur= Association française de karstologie |lieu= Paris |année= 2010 |mois= 2{{re}} |pages totales= 360 |isbn= 978-2-95-042225-5 |lire en ligne= }}.
* {{Article
* {{Article |libellé= Forestier 2005 |langue= fr |auteur1= H. Forestier |titre= Gens du Karst au [[néolithique]] à [[Sumatra]] |périodique= [[Les Dossiers d'archéologie]] |éditeur= [[Éditions Faton|éd. Faton]] |numéro= 302 (numéro spécial) |titre numéro= [[Préhistoire]] en Asie du Sud-Est |date= avril 2005 |pages= 46-49 |issn= 1141-7137 |lire en ligne= }}.
| langue = Fr
*{{Ouvrage |libellé= Gilli 2011 |auteur1= Éric Gilli |titre= Karstologie : karsts, grottes et sources |lieu= Paris |éditeur= [[Éditions Dunod|éd. Dunod]] |année= 2011 |pages totales= 256 |isbn= 978-2-10-057119-2|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=D_42V3x_154C&printsec=frontcover |format= sur ''books.google.fr''
| auteur1 = H. Forestier
}}.
| titre = Gens du Karst au [[néolithique]] à [[Sumatra]]
* {{Lien web |libellé= Muet, Vier ''et al.'' 2011 |langue= fr |auteur1= Philippe Muet |auteur2= Edith Vier |responsabilité2= Bureau d’études GINGER Environnement |auteur3= Philippe Crochet |responsabilité3= ANTEA |auteur4= Bruno Marsaud |responsabilité4= ANTEA |auteur5= Paul-Henri Mondain |responsabilité5= CALLIGEE|titre= Stratégies de protection des ressources karstiques utilisées pour l'eau potable |description= Guide pratique - Milieux aquatiques en Adour-Garonne |site= smde24.fr |éditeur= Agence de l'eau Adour-Garonne |date= 2011 |url= https://www.smde24.fr/wp-content/uploads/2015/06/guide_karst_BD-072011_1_V2.pdf |consulté le= 05/2021 }}.
| périodique = [[Les dossiers d'archéologie]]
* {{Ouvrage |libellé= Nicod 1972 |auteur1= Jean Nicod |titre= Pays et paysages du calcaire|éditeur=[[Presses universitaires de France]] |année= 1972 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3405262w/f7.image.texteImage |format= sur ''gallica''
| éditeur = [[Éditions Faton]]
}}.
| volume =
* {{Ouvrage |libellé= Salomon 2006 |langue= fr |prénom1= J.-N. |nom1= Salomon |titre= Précis de karstologie |éditeur= Presses Universitaires de Bordeaux |collection= Scieteren |année= 2006 |isbn= 978-2-86781-411-2 |présentation en ligne= https://books.google.fr/books?id=T7FTislUvzQC&pg=PP1 |format= sur ''books.google.fr''
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* {{Ouvrage|titre=Pays et paysages du calcaire|auteur=Jean Nicod|éditeur= Presses Universitaires de France|année=1972|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3405262w/f7.image.texteImage|site=gallica.bnf.fr}}
* {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=J.-N. |nom1=Salomon |titre=Précis de karstologie |éditeur=Presses Universitaires de Bordeaux |collection=Scieteren |année=2006 |isbn=9782867814112 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=T7FTislUvzQC&lpg=PP1&dq=intitle%3Akarstologie&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false}}
* {{Article|langue=fr |id=krce |prénom1=Jean-Noël |nom1=Salomon |prénom2=Marian |nom2=Pulina |titre=Les karsts des régions climatiques extrêmes |périodique=Karstologia-mémoires |numéro=14 |éditeur=Presses universitaires de Bordeaux |année=2005 |url texte=https://books.google.fr/books?id=G-BfJYo0_KsC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false}}{{plume}}
* {{Article|langue=fr |périodique=Historiens et Géographes |titre=Titre manquant |numéro=370 |mois=mai-juin |année=2000}}
*{{ouvrage|auteur=Eric Gilli|titre=Karstologie : karsts, grottes et sources|éditeur=Dunod|lieu=Paris|année=2011|volume=|pages totales=256|isbn=978-2-10-057119-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=D_42V3x_154C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|consulté le=}}.
* {{Article|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1= Audra|Responsable d'édition|auteur institutionnel= Association française de karstologie|titre=Grottes et karts de France |périodique=Karstologia-mémoires |numéro=19 |éditeur=Association française de karstologie| lieu=Paris|année=2010|mois=2{{re}}|pages totales=360|isbn=978-2-95-042225-5|lire en ligne=|format=|consulté le=}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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* [http://www.canal.ird.fr/canal.php?url=/programmes/recherches/karst/index.htm Le dessous des karsts en Méditerranée] Sur le site canal.ird.fr
* [http://www.canal.ird.fr/canal.php?url=/programmes/recherches/karst/index.htm Le dessous des karsts en Méditerranée] Sur le site canal.ird.fr
* [http://www.cwepss.org/ Commission wallonne d'Étude et de Protection des Sites souterrains] (CWEPSS)
* [http://www.cwepss.org/ Commission wallonne d'Étude et de Protection des Sites souterrains] (CWEPSS)
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{{Palette|Relief de la Terre|Spéléologie dans le monde|Zones humides}}
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Dernière version du 23 juin 2024 à 21:48

Exemple de paysage karstique près de Minerve, Hérault, France : les falaises calcaires sont affectées par une érosion karstique caractéristique qui se fait principalement à la faveur de diaclases s'élargissant peu à peu et se colmatant avec des argiles ocres de décarbonatation et des restes organiques.
Paysage de montagnes karstiques (Vang Vieng, Province de Vientiane, Laos).
Carte de répartition mondiale des affleurements de roches carbonatées (calcaires et dolomies). Les régions karstiques représentent environ 15 % des terres émergées[1]. Leur répartition en Antarctique reste inconnue[2].
Vidéo par drone de Kostivere (Estonie) karst

Le karst est une structure géomorphologique résultant de l'érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, principalement de roches carbonatées dont essentiellement des calcaires[3]. Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des chlorures évaporitiques[4]. Des processus de type karstique, dits « pseudokarstiques », peuvent aussi se développer dans certaines roches autres que les roches carbonatées ou les chlorures évaporitiques[4].

Par ailleurs, des morphologies analogues à celles résultant des processus karstiques ou pseudokarstiques se rencontrent dans certaines zones glaciaires : inlandsis, glaciers... Les structures glaciaires ou les géomorphologies correspondantes sont ainsi dénommées glaciokarsts, cryokarsts ou thermokarsts[5].

Les karsts présentent pour la plupart un paysage tourmenté, un réseau hydrographique essentiellement souterrain (rivières souterraines) et un sous-sol creusé de nombreuses cavités : reliefs ruiniformes, pertes et résurgences de cours d'eau, grottes et gouffres. Selon les régions du monde, les structures karstiques portent des noms spécifiques ; ainsi, sur les marges sud et ouest du Massif central, les plateaux karstiques sont dénommés « causses »[6].

La karstification désigne ces processus (physiques et chimiques) mis en jeu pour créer les formes karstiques, comme les phénomènes d'infiltration et circulation lentes des eaux à la faveur des joints de stratification, des fissures et des diaclases, et de dissolution des roches karstiques qui jouent un rôle déterminant dans la genèse de ces formes et paysages caractéristiques[5].

La karstogénèse décrit la formation des karsts et leur évolution dans le temps.

Étymologie

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Le terme « karst » est originaire de la région éponyme du plateau du Karst, haut-plateau calcaire situé entre l'Italie, la Slovénie et la Croatie, dont la géomorphologie est très représentative de la « typologie karstique ». « Kras » fut germanisé en « Karst » à l'époque où le duché de Carniole, appartenant aujourd'hui à la Slovénie, faisait partie de l'Autriche-Hongrie.

La terminologie « karst » a été introduite en 1893 par le géomorphologue serbe Jovan Cvijić dans sa publication Das Karstphänomen. L'étude du karst est la karstologie, à laquelle sont notamment associées l'hydrogéologie et la spéléologie (dont la plongée souterraine et la biospéologie).

Roches concernées par des phénomènes karstiques ou pseudokarstiques

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Roches concernées par des phénomènes karstiques

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Les roches concernées par des phénomènes purement karstiques (correspondant aux « karsts vrais ») sont essentiellement les roches carbonatées : particulièrement les calcaires (y compris les craies, dont les tuffeaux, ainsi que les tufs calcaires et les calcarénites) mais aussi les dolomies, les marnes, les marbres carbonatés et les albâtres ainsi que les calcschistes et les sulfates évaporitiques (gypse, bassanites…).

Des structures karstiques se rencontrent en outre dans des chlorures évaporitiques tels que les sels gemmes, les sylvines, les carnallites et les potasses[4].

Roches concernées par des phénomènes pseudokarstiques

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Des processus pseudokarstiques (relatif à un pseudokarst) peuvent se développer notamment dans :

Processus de karstification des formations géologiques carbonatées

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Schéma de l'hydrosystème karstique.

Dans le processus de « karstification », les roches carbonatées sont façonnées par solvatation selon les réactions chimiques suivantes :

CO2 + H2O ⇌ H2CO3
H2CO3 + H2O → H3O+ + HCO3
  • attaque acide des carbonates (« calcaires ») :
H3O+ + CaCO3 ⇌ Ca2+ + HCO3 + H2O
  • équation bilan :
CO2 + H2O + CaCO3 ⇌ Ca2+ + 2 HCO3

Dans la teneur en hydrogénocarbonate, un atome de carbone provient de la matrice calcaire et l'autre du gaz carbonique (surtout d'origine biogénique car la concentration de ce dernier dans le sol est beaucoup plus importante que dans l'atmosphère). Ces deux sources sont d'ailleurs différentiables par leurs teneurs en isotopes du carbone (ségrégation du carbone 13 par la biomasse).

La géomorphologie karstique est donc favorisée par :

  • l'eau :
    • son abondance ;
    • sa teneur en CO2 (augmentant avec la pression) ;
    • sa faible température (plus une eau est froide, plus elle est chargée en gaz donc en CO2) ;
  • les êtres vivants (qui rejettent du CO2 dans le sol par la respiration, ce qui renforce considérablement sa teneur) ;
  • la nature des formations rocheuses (fracturations, compositions des carbonates...)
  • le temps de contact eau-roche.

Une zone géographique froide, humide et calcaire est ainsi fortement prédisposée à la formation de karsts qui se répertorient cependant aussi dans les régions climatiques extrêmes[7].

Classement géographique, orologique et géologique des karsts

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Les structures karstiques concernent environ le cinquième de la superficie des terres émergées[4] et se trouvent sous toutes les latitudes, y compris dans des zones climatiques extrêmes (déserts, zones tropicales, régions subpolaires...)[7], et à toutes altitudes : karsts sous-marins, îles karstiques (dont les atolls surélevés) et karsts littoraux[8], karsts des bassins sédimentaires, karsts des hauts-plateaux et karsts des massifs montagneux. Outre cette répartition géographique et orologique, un karst peut comporter de la surface au plus profond tout ou partie des étages géologiques suivants : karst inactif ayant perdu son activité hydrogéologique mais par lequel l'eau s'infiltre au profit de l'étage karstique inférieur, karst actif où la circulation d'eau poursuit le processus de karstification, karst profond ennoyé sans circulation d'eau, karst fossile (paléokarst) dont les cavités sont comblées de sédiments et qui peut être réactivé à la faveur d'une fonte des glaces continentales[9].

Géomorphologie et hydrographie karstiques

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Selon le dynamisme hydrogéologique et la nature géologique du karst ainsi que son altitude et sa latitude, la géomorphologie et l'hydrographie karstiques peuvent associer à plus ou moins grande échelle tout ou partie des formes géomorphologiques et hydrologiques caractéristiques suivantes (outre des formes d'érosion orographiques non spécifiques) : canyons, cirques, mesas, inselbergs, tepuys, combes, calanques, chaos, tors[10],[11]

Doline sur le causse de Sauveterre, en Lozère, France.

Formes d'érosion et d'hydrologie de surface (exokarst ou épikarst)

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Cavités souterraines naturelles et formes hydrogéologiques (endokarst)

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Karst perché dont l'eau ressort dans la vallée au niveau d'une émergence en chute d'eau.

Selon la circulation karstique des eaux souterraines en fonction du niveau de base (cours d'eau ou mer), on distingue[4] :

  • le karst perché : le réseau hydrographique est à une altitude supérieure ou égale à celle de l'exutoire,
  • le karst noyé : le réseau descend au-dessous du niveau de base,
  • le karst barré : karst noyé dont l'écoulement est bloqué par un obstacle, à l'origine de sources de débordement.

Écologie du karst

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Biodiversité

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À la diversité géomorphologique du karst correspond une importante biodiversité. Certaines formes de géomorphologie karstique comme les tsingys, les alvars et les creuses constituent des habitats spécifiques. En outre certaines cavités karstiques hébergent une flore et une faune caractéristiques, objets de la biospéologie. Les écosites karstiques significatifs sont notamment la réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha, le réseau de Postojna, le parc national de Phong Nha-Kẻ Bàng, le parc national du Gunung Mulu et la grotte de Movile.

Désertification

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Environ 60 % des territoires karstiques sont en cours de désertification, notamment dans la partie européenne du bassin méditerranéen, dans le sud-ouest de la Chine, en Amérique centrale, en Indonésie et en Australie, essentiellement en raison des activités humaines (déforestation, pratiques agricoles et autres exploitations non durables des sols, surexploitation des ressources en eau et changement climatique)[12].

Notes et références

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  1. Eric Gilli, Karstologie. Karsts, grottes et sources, Dunod, (lire en ligne), p. 11.
  2. Alfredo Bini et al., « Un karst sous la glace de l'Antarctide ? », Karstologia, no 42,‎ , p. 45-49.
  3. Michel Bakalowicz, « Karst et érosion karstique », sur planet-terre.ens-lyon.fr, (consulté le ).
  4. a b c d e et f Salomon J.-N., 2006, Précis de Karstologie, Collection Scieteren, Presses universitaires de Bordeaux, Pessac, (ISBN 9782867814112) [1]
  5. a et b (en) K.G. Grimes, « Redefining the boundary between karst and pseudokarst: a discussion », Cave and Karst Sc., vol. 24, no 2,‎ , p. 87-90.
  6. France souterraine 2012-2013 - Antoine Grognet, Dominique Auzias & Jean-Paul Labourdette, Collection Petit-Fûté, Nouvelles éditions de l’Université à Paris, (ISBN 9782746937666) [2]
  7. a et b Les karsts des régions climatiques extrêmes
  8. Salomon J.-N., 2008, Géomorphologie sous-marine et littorale, Presses universitaires de Bordeaux, Pessac [3]
  9. Karstologie, karsts, grottes et sources / Eric Gilli, Dunod à Paris, 2011, (ISBN 978-2-10-057119-2) [4]
  10. Géomorphologie de la France, Denis Mercier, BRGM éditions, Dunod à Paris, 2013, (ISBN 978-2-10-059706-2) [5]
  11. Grands paysages pédologiques de France, Marcel Jamagne, Éditions Quæ à versailles, 2011, (ISBN 978-2-7592-1036-7) [6]
  12. (en) Umberto Samuele D'Ettorre, Isabella Serena Liso et Mario Parise, « Desertification in karst areas: A review », Earth-Science Reviews (en), vol. 253,‎ , article no 104786 (DOI 10.1016/j.earscirev.2024.104786).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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