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'''Piotr Iakovlevitch Tchaadaïev'''<ref>On trouve fréquemment l'orthographe Tchaadaev dans les ouvrages en français. Le nom provient à l'origine d'un surnom turco-mongol, ''Tchagataï'', signifiant « brave ».</ref> est un écrivain et philosophe russe né en [[1794]] et mort en [[1856]]. |
'''Piotr Iakovlevitch Tchaadaïev''' (en {{lang-ru|Чаадаев, Пётр}}) <ref>On trouve fréquemment l'orthographe Tchaadaev dans les ouvrages en français. Le nom provient à l'origine d'un surnom turco-mongol, ''Tchagataï'', signifiant « brave ».Cette orthographe francophone est d'ailleurs plus exacte étant donné que le nom en russe s'écrit sans tréma sur le E : Чаадаев, Пётр. Il n'y a donc pas de raison d'ajouter un ï ) </ref> est un écrivain et philosophe russe né en [[1794]] et mort en [[1856]]. |
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Des copies manuscrites des ''Lettres'' circulent longtemps dans les salons moscovites. Lorsque la première d'entre elles est publiée en 1836, dans la revue ''Le Télescope'', un scandale éclate pourtant, probablement dû en partie au fait que, séparée des autres, cette première lettre ait parut particulièrement critique<ref>Alexandre Bourmeyster, ''L'iIée russe entre Lumières et spiritualité sous le règne de Nicolas I{{er}}'', ELLUG, 2001, {{p.}}108.</ref>. Mais la réaction extrêmement sévère des autorités ne surprend pas sous le règne répressif de [[Nicolas Ier de Russie|Nicolas {{Ier}}]]. Tchaadaïev, déclaré fou, est assigné à domicile et mis sous contrôle médical, avec [[Censure|interdiction d'écrire]] (imposée pendant une année par la [[Troisième section de la Chancellerie Impériale|Troisième section]]). |
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Ceci n'empêcha pas son œuvre d'avoir une influence considérable en Russie. Elle est l'une de celles qui donnèrent naissance aux polémiques entre [[slavophiles]] (défenseurs du génie propre de la Russie et de sa destinée historique) et [[occidentalistes]] (défenseurs de l'idée que la Russie doit se mettre à l'école de l'Europe), qui n'ont toujours pas pris fin. |
Ceci n'empêcha pas son œuvre d'avoir une influence considérable en Russie. Elle est l'une de celles qui donnèrent naissance aux polémiques entre [[slavophiles]] (défenseurs du génie propre de la Russie et de sa destinée historique) et [[occidentalistes]] (défenseurs de l'idée que la Russie doit se mettre à l'école de l'Europe), qui n'ont toujours pas pris fin. [[Vladimir Pétchérine]] correspond avec lui et le cite dans son œuvre propre en reconnaissant ce qu'il lui doit. |
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[[Alexandre Pouchkine]] a écrit une célèbre lettre en réponse à Tchaadaïev dans laquelle il défend le mérite historique de la Russie, rempart de l'Europe contre la barbarie tartare<ref>Pouchkine, ''Lettre à Pierre Tchaadaïev'', La Pléiade, 1973, {{p.|890 et 891}}.</ref>. Le poète renonça, cependant, à la publier, lorsqu'il apprit les sanctions qui allaient être imposées à son ami de jeunesse. |
[[Alexandre Pouchkine]] a écrit une célèbre lettre en réponse à Tchaadaïev dans laquelle il défend le mérite historique de la Russie, rempart de l'Europe contre la barbarie tartare<ref>Pouchkine, ''Lettre à Pierre Tchaadaïev'', La Pléiade, 1973, {{p.|890 et 891}}.</ref>. Le poète renonça, cependant, à la publier, lorsqu'il apprit les sanctions qui allaient être imposées à son ami de jeunesse. |
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== Bibliographie == |
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* {{ouvrage |prénom= Michel |nom= Heller |lien auteur= Michel Heller |titre= Histoire de la Russie et de son empire |lieu=Paris |éditeur= Perrin |collection= Tempus |date= 2015 |année première édition= 1995 |pages=1100 |isbn= 2081235331 |chapitre= Naissance des idéologies|passage=1046-& suiv.}}. |
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* {{Ouvrage|titre=Lettres philosophiques|lieu=Lausanne|éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme]]|année=2009|pages totales=240|isbn=978-2-8251-3901-1}} |
* {{Ouvrage|titre=Lettres philosophiques|lieu=Lausanne|éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme]]|année=2009|pages totales=240|isbn=978-2-8251-3901-1}} |
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Dernière version du 28 mai 2024 à 09:46
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Allégeance | |
Formation |
Université impériale de Moscou (1755-1917) (en) |
Activités | |
Famille |
Tchaadaïev (d) |
Père |
Yakov Petrovich Chaadayev (d) |
Mère |
Nataliya Shcherbatova (d) |
Influencé par | |
---|---|
Distinctions |
Piotr Iakovlevitch Tchaadaïev (en russe : Чаадаев, Пётр) [1] est un écrivain et philosophe russe né en 1794 et mort en 1856.
Famille
[modifier | modifier le code]Fils de Iakov Petrovitch Tchaadaïev (?-1807) et de la princesse Natalia Mikhaïlovna Chtcherbatova, il est, par sa mère, le petit-fils de l'historien Mikhaïl Mikhaïlovitch Chtcherbatov[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Après une carrière militaire débutée pendant les guerres napoléoniennes, il entame une série de voyages en Europe, tout en se consacrant à l'écriture.
C'est vers 1829 qu'il achève ses huit Lettres philosophiques. Il expose dans ces textes, rédigés en français, une philosophie de l'histoire influencée, notamment, par Schelling, Bonald et de Maistre. La plus notable de ses conclusions est la nullité historique et culturelle de la Russie. Celle-ci, située à l'intersection de l'Orient et de l'Occident, n'appartient ni à l'un ni à l'autre : elle est hors civilisation. Un avenir radieux lui est pourtant promis, moyennant un renouveau moral.
Des copies manuscrites des Lettres circulent longtemps dans les salons moscovites. Lorsque la première d'entre elles est publiée en 1836, dans la revue Le Télescope, un scandale éclate pourtant, probablement dû en partie au fait que, séparée des autres, cette première lettre ait parut particulièrement critique[3]. Mais la réaction extrêmement sévère des autorités ne surprend pas sous le règne répressif de Nicolas Ier. Tchaadaïev, déclaré fou, est assigné à domicile et mis sous contrôle médical, avec interdiction d'écrire (imposée pendant une année par la Troisième section).
Ceci n'empêcha pas son œuvre d'avoir une influence considérable en Russie. Elle est l'une de celles qui donnèrent naissance aux polémiques entre slavophiles (défenseurs du génie propre de la Russie et de sa destinée historique) et occidentalistes (défenseurs de l'idée que la Russie doit se mettre à l'école de l'Europe), qui n'ont toujours pas pris fin. Vladimir Pétchérine correspond avec lui et le cite dans son œuvre propre en reconnaissant ce qu'il lui doit.
Alexandre Pouchkine a écrit une célèbre lettre en réponse à Tchaadaïev dans laquelle il défend le mérite historique de la Russie, rempart de l'Europe contre la barbarie tartare[4]. Le poète renonça, cependant, à la publier, lorsqu'il apprit les sanctions qui allaient être imposées à son ami de jeunesse.
En 1837, Tchaadaïev écrivit encore L'Apologie d'un fou (non publiée de son vivant), pour tenter de justifier ses écrits précédents.
Il est enterré au cimetière du monastère Donskoï à Moscou.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995), 1100 p. (ISBN 2081235331), « Naissance des idéologies », p. 1046-& suiv..
- Lettres philosophiques, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, , 240 p. (ISBN 978-2-8251-3901-1)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- On trouve fréquemment l'orthographe Tchaadaev dans les ouvrages en français. Le nom provient à l'origine d'un surnom turco-mongol, Tchagataï, signifiant « brave ».Cette orthographe francophone est d'ailleurs plus exacte étant donné que le nom en russe s'écrit sans tréma sur le E : Чаадаев, Пётр. Il n'y a donc pas de raison d'ajouter un ï )
- rusgenealog.ru
- Alexandre Bourmeyster, L'iIée russe entre Lumières et spiritualité sous le règne de Nicolas Ier, ELLUG, 2001, p. 108.
- Pouchkine, Lettre à Pierre Tchaadaïev, La Pléiade, 1973, p. 890 et 891.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Article du Collectif Smolny, consacré à Tchaadaïev et à son œuvre
- L'eau et la glace, ou la Russie de Michelet, Deux siècles de débats sur l'alternative russe mobilité-rigidité, texte de Michel Cadot consacré en partie à Tchaadaiev
- L'idée russe entre Lumières et spiritualité sous le règne de Nicolas Ier, par Alexandre Bourmeyster, pages consacrées aux Lettres philosophiques
- Lettres sur la philosophie de l'histoire, en ligne sur la Bibliothèque russe et slave
- Philosophe russe du XIXe siècle
- Écrivain russe du XIXe siècle
- Empire russe
- Naissance en mai 1794
- Décès en avril 1856
- Étudiant de l'université d'État de Moscou
- Écrivain russe francophone
- Décès à 61 ans
- Naissance à Moscou
- Décès à Moscou
- Naissance dans le gouvernement de Moscou
- Décès dans le gouvernement de Moscou