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« Henri Rollin (militaire) » : différence entre les versions

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'''Henri Louis-Victor-Mars Rollin''' (ou '''Henry'''), né le {{date|11 septembre 1885}} à [[Saint-Malo]] et mort le {{date|18 avril 1955}} à [[Paris]]<ref>[https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjQtMDMtMDMiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6Mjc0NDE5O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=65%2C-606&uielem_islocked=1&uielem_zoom=178&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris {{16e}}, n° 690, vue 10/31.]</ref>, est un officier de marine, spécialiste du renseignement, essayiste et journaliste [[France|français]]<ref>{{lien web |titre=Ecole Navale - Espace tradition<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_rollin_henri.htm |site=ecole.nav.traditions.free.fr |consulté le=30-05-2023}}.</ref>.


Militant contre l'[[antisémitisme]], il est l'un des premiers en France à mettre en évidence le caractère fallacieux du ''[[Protocole des sages de Sion]]''.
'''Henri Louis-Victor-Mars Rollin''' (ou '''Henry'''), né le {{date-|11 septembre 1885}} à [[Saint-Malo]] et mort en {{date-|avril 1955}}, est un officier de marine, spécialiste du renseignement, essayiste et journaliste [[France|français]]<ref>http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_rollin_henri.htm</ref>.

Militant contre l'[[antisémitisme]], il est l'un des premiers en France à mettre en évidence la caractère fallacieux du ''[[Protocole des sages de Sion]]''.


En 1941 et 1942, il est l'homme de confiance de [[François Darlan]], alors chef du [[gouvernement de Vichy]], qui en fait le chef de la [[Direction de la Surveillance du territoire|Surveillance du Territoire]]<ref group="N">Le directeur en titre de la Surveillance du Territoire était le contrôleur général Castaing.</ref>.
En 1941 et 1942, il est l'homme de confiance de [[François Darlan]], alors chef du [[gouvernement de Vichy]], qui en fait le chef de la [[Direction de la Surveillance du territoire|Surveillance du Territoire]]<ref group="N">Le directeur en titre de la Surveillance du Territoire était le contrôleur général Castaing.</ref>.


== Belle Époque ==
== Biographie ==
Entré dans la [[Marine nationale (France)|marine française]] en 1903, Rollin est promu aspirant de {{2e}} classe en 1906. À la division d'Extrême-Orient sur le [[Chanzy (croiseur cuirassé)|Chanzy]], il est cité à l'ordre du jour par l'amiral [[Louis Jaurès]]. Enseigne de vaisseau de {{1re}} classe en 1908, il embarque successivement sur trois cuirassés, le ''Cassard'', le ''Jauréguiberry'' et le ''Condorcet'' à bord duquel il rédige ''L'évolution du droit des gens sur la mer''<ref name="MYS">Préface à ''Une mystification mondiale'', Allia, 2000.</ref>.
Entré dans la [[Marine nationale (France)|marine française]] en 1903, Rollin est promu aspirant de {{2e}} classe en 1906. À la division d'Extrême-Orient sur le [[Chanzy (croiseur cuirassé)|Chanzy]], il est cité à l'ordre du jour par l'amiral [[Louis Jaurès]]. Enseigne de vaisseau de {{1re}} classe en 1908, il embarque successivement sur trois cuirassés, le ''Cassard'', le ''Jauréguiberry'' et le ''Condorcet'' à bord duquel il rédige ''L'évolution du droit des gens sur la mer''<ref name="MYS">Préface à ''Une mystification mondiale'', Allia, 2000.</ref>.


== Première guerre mondiale ==
=== Première guerre mondiale ===
En 1914, Rollin est officier canonnier du cuirassé [[Diderot (cuirassé)|''Diderot'']]. En 1916, muté à l'état-major de la division de l'[[Adriatique]], à [[Brindisi]], il prend part à plusieurs expéditions sous-marines. Il entre aux [[Service de renseignement|Services de renseignements]] de la marine, puis devient chef de l'antenne de [[Constantinople]] (1917). Lieutenant de vaisseau, pacha<ref group="N">Le « pacha » est le surnom donné au commandant d'un navire. L'appellation « pacha » est surtout employée dans la marine nationale.</ref> d'un chalutier armé, l'aviso auxiliaire ''Paris II'', il est attaqué et coulé par une batterie terrestre turque. Blessé, il est fait prisonnier de guerre le {{date-|13 décembre 1917}}<ref name="MYS" />.
En 1914, Rollin est officier canonnier du cuirassé [[Diderot (cuirassé)|''Diderot'']]. En 1916, muté à l'état-major de la division de l'[[Adriatique]], à [[Brindisi]], il prend part à plusieurs expéditions sous-marines. Il entre aux [[Service de renseignement|Services de renseignements]] de la marine, puis devient chef de l'antenne de [[Constantinople]] (1917). Lieutenant de vaisseau, pacha<ref group="N">Le « pacha » est le surnom donné au commandant d'un navire. L'appellation « pacha » est surtout employée dans la marine nationale.</ref> d'un chalutier armé, l'aviso auxiliaire ''Paris II'', il est attaqué et coulé par une batterie terrestre turque. Blessé, il est fait prisonnier de guerre le {{date-|13 décembre 1917}}<ref name="MYS" />.


== Entre-deux-guerres ==
=== Entre-deux-guerres ===
Après la fin du conflit, en 1919, Rollin épouse Hélène Cogan, de nationalité russe et de confession juive, qu'il a rencontrée à Constantinople. Réserviste de la Royale, il travaille comme ingénieur-conseil auprès de plusieurs sociétés industrielles. Il exerce aussi comme journaliste, rédacteur général et correspondant du journal ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' (1925-1939) à [[Moscou]] où, agissant pour les services secrets français, il recrute et traite plusieurs agents<ref>D'après la présentation biographique de l’éditeur, Henry Rollin, ''L'Apocalypse de notre temps : les dessous de la propagande allemande d'après des documents inédits'', Paris, Éditions Allia, 1991.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi Xavier Pellegrini, [http://www.letemps.ch/livres/Critique.asp?Objet=3936 « Enquête sur un faux monstrueux »], ''Le Temps'', livres, samedi 29 octobre 2005.</ref>.
Après la fin du conflit, en 1919, Rollin épouse Hélène Cogan, de nationalité russe et de confession juive, qu'il a rencontrée à Constantinople. Désormais réserviste, il travaille comme ingénieur-conseil auprès de plusieurs sociétés industrielles. Il exerce aussi comme journaliste, rédacteur général et correspondant du journal ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' (1925-1939) à [[Moscou]] où, agissant pour les services secrets français, il recrute et traite plusieurs agents<ref>D'après la présentation biographique de l’éditeur, Henry Rollin, ''L'Apocalypse de notre temps : les dessous de la propagande allemande d'après des documents inédits'', Paris, Éditions Allia, 1991.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi Xavier Pellegrini, [http://www.letemps.ch/livres/Critique.asp?Objet=3936 « Enquête sur un faux monstrueux »], ''Le Temps'', livres, samedi 29 octobre 2005.</ref>.


==== ''L'Apocalypse de notre temps'' ====
Au début des [[années 1930]], Rollin publie un essai historique sur la [[Révolution bolchévique]], mais son nom reste surtout attaché à ''L'Apocalypse de notre temps'' (1939), son étude du célèbre faux [[antisémite]] ''[[Les Protocoles des Sages de Sion]]''. Édité peu avant la seconde guerre mondiale, son livre est saisi et interdit par l’[[Occupation|occupant]] [[nazi]] dès l'armistice signé. Rollin y met en doute l’authenticité du document et fait la lumière sur les plagiats d'un ouvrage de [[Maurice Joly]], le ''[[Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu]]'' qui constituent une bonne partie du texte<ref>Voir Norman Cohn, ''Warrant for genocide. The myth of the Jewish world-conspiracy and the Protocols of the elders of the Zion'', London, Serif, 2005, p. XIII.</ref>. L’étude de Rollin est citée par les spécialistes des ''Protocoles'', [[Norman Cohn]], [[Gérard Berréby]] et [[Pierre-André Taguieff]], et rééditée et complétée par [[Pierre-André Taguieff]] en 1991.
Au début des [[années 1930]], Rollin publie un essai historique sur la [[Révolution bolchévique]], mais son nom reste surtout attaché à ''L'Apocalypse de notre temps'' (1939), un ouvrage il montre l'influence de l'[[Okhrana]] sur la police française puis celle des Russes blancs émigrés en Allemagne après la Grande guerre dans la formation du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|parti national-socialiste]]. Il étudie le célèbre faux [[antisémite]] ''[[Les Protocoles des Sages de Sion]],'' met en doute l’authenticité du document et fait la lumière sur les plagiats d'un ouvrage de [[Maurice Joly]], le ''[[Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu]]'' qui constituent une bonne partie du texte<ref>Voir Norman Cohn, ''Warrant for genocide. The myth of the Jewish world-conspiracy and the Protocols of the elders of the Zion'', London, Serif, 2005, p. XIII.</ref>. Édité peu avant la seconde guerre mondiale, le livre est interdit par l’[[Occupation|occupant]] [[nazi]] dès l'armistice signé et tous les exemplaires sont saisis. Seul subsistera l'exemplaire du dépôt légal à la Bibliothèque nationale, trop abimé il sera microfilmé. L’étude de Rollin, citée par les spécialistes des ''Protocoles'', [[Norman Cohn]], [[Gérard Berréby]] et [[Pierre-André Taguieff]], est rééditée et complétée par [[Pierre-André Taguieff]] en 1991.


== Seconde guerre mondiale ==
=== Seconde guerre mondiale ===
En 1939, Rollin est mobilisé et nommé chef du {{2e}} bureau du centre de renseignements maritimes du Havre. Le {{date-|18 juin 1940}}, il est à Londres. Un mois plus tard, il rentre au pays, sur l'avis de ses contacts au [[MI6]]. Avec le capitaine de vaisseau Marc Sanson, chef du {{2e}} bureau Marine<ref group="N">Le {{2e}} bureau Marine du commandant Sanson camoufle son SR sous l'appellation « Section d'études économiques (SEE) de la marine marchande » dont la section « S » est chargée du contre-espionnage.</ref>, Rollin fonde à [[Alger]] un « service de statistiques et de documentation (SSD) ». En 1941, il est chargé de mission au cabinet de Darlan. Préfet de {{3e}} classe hors-cadre, il est, l'année suivante, promu préfet de {{1re}} classe, directeur adjoint du secrétariat général de la police<ref name="MYS" />.
En 1939, Rollin est mobilisé et nommé chef du {{2e}} bureau du centre de renseignements maritimes du Havre. Le {{date-|18 juin 1940}}, il est à Londres. Un mois plus tard, il rentre au pays, sur l'avis de ses contacts au [[MI6]]. Avec le capitaine de vaisseau Marc Sanson, chef du {{2e}} bureau Marine<ref group="N">Le {{2e}} bureau Marine du commandant Sanson camoufle son SR sous l'appellation « Section d'études économiques (SEE) de la marine marchande » dont la section « S » est chargée du contre-espionnage.</ref>, Rollin fonde à [[Alger]] un « service de statistiques et de documentation (SSD) ». En 1941, il est chargé de mission au cabinet de Darlan. Préfet de {{3e}} classe hors-cadre, il est, l'année suivante, promu préfet de {{1re}} classe, directeur adjoint du secrétariat général de la police<ref name="MYS" />.


À la Surveillance du Territoire, police chargée en [[zone libre]] du contre-espionnage, sous l'autorité des régions militaires, Rollin est l'homme de Darlan qui se méfie des services spéciaux de l'Armée de terre. Avec [[Pierre Mondanel]], inspecteur général de la [[police judiciaire en droit français|police judiciaire]], il fonde une « section spéciale » qui chapeaute les différentes antennes de la ST. En {{date-|septembre 1941}}, Darlan et Pucheu restituent à la police nationale les missions de contre-espionnage, la ST est légalement affranchie des militaires du [[Bureau des menées antinationales]]<ref>{{Lien web|url=http://www.aassdn.org/hsvEXhis01.html|titre=Bref historique des services français depuis 1871 |site= AASSDN|auteur= |année= |consulté le= 31 décembre 2012}}</ref>.
À la Surveillance du Territoire, police chargée en [[zone libre]] du contre-espionnage, sous l'autorité des régions militaires, Rollin est l'homme de Darlan qui se méfie des services spéciaux de l'Armée de terre. Avec [[Pierre Mondanel]], inspecteur général de la [[police judiciaire en droit français|police judiciaire]], il fonde une « section spéciale » qui chapeaute les différentes antennes de la ST. En {{date-|septembre 1941}}, Darlan et Pucheu restituent à la police nationale les missions de contre-espionnage, la ST est légalement affranchie des militaires du [[Bureau des menées antinationales]]<ref>{{Lien web|url=http://www.aassdn.org/hsvEXhis01.html|titre=Bref historique des services français depuis 1871 |site= AASSDN|consulté le= 31 décembre 2012}}</ref>.


Au début de 1942, par l'intermédiaire du commissaire spécial [[Louis Triffe]] et de [[Berty Albrecht]], Rollin prend contact avec [[Henri Frenay]] et lui propose de rencontrer Darlan. L'amiral étant indisponible, Frenay rencontre à deux reprises [[Pierre Pucheu]], alors ministre de l'intérieur<ref>Henri Frenay, ''La nuit finira'', Robert Laffont, 1973, {{p.|153}}-161.</ref>.
Au début de 1942, par l'intermédiaire du commissaire spécial [[Louis Triffe]] et de [[Berty Albrecht]], Rollin prend contact avec [[Henri Frenay]] et lui propose de rencontrer Darlan. L'amiral étant indisponible, Frenay rencontre à deux reprises [[Pierre Pucheu]], alors ministre de l'Intérieur<ref>Henri Frenay, ''La nuit finira'', Robert Laffont, 1973, {{p.|153}}-161.</ref>.


Le {{date-|25 février 1943}}, un avion des services britanniques exfiltre Rollin au [[Royaume-Uni]] où, protégé par ses amis du MI6, il reste après la [[Libération de la France|Libération]]. Il rentre à [[Paris]], discrètement, quelque temps avant sa mort en 1955<ref>[[Roger Faligot]], [[Jean Guisnel]] et Rémi Kieffer, ''Histoire politique des services secrets français'', La Découverte, 2012, {{p.}}34.</ref>.
Le {{date-|25 février 1943}}, un avion des services britanniques exfiltre Rollin au [[Royaume-Uni]] où, protégé par ses amis du MI6, il reste après la [[Libération de la France|Libération]]. Il rentre à [[Paris]], discrètement, quelque temps avant sa mort en 1955<ref>[[Roger Faligot]], [[Jean Guisnel]] et Rémi Kieffer, ''Histoire politique des services secrets français'', La Découverte, 2012, {{p.}}34.</ref>.
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== Publications ==
== Publications ==
* ''Marine de guerre et défense nationale'', préface de M. le vice-amiral Besson, Paris, E. Guilmoto, coll. « Bibliothèque des amis de la marine », [1911].
* ''Marine de guerre et défense nationale'', préface de M. le vice-amiral Besson, Paris, E. Guilmoto, coll. « Bibliothèque des amis de la marine », [1911].- [[Prix Montyon]] 1912 de l'[[Académie française]]
:: - [[Prix Montyon]] 1912 de l'[[Académie française]]
* ''L'Évolution du droit des gens sur mer. La contrebande de guerre d'après la Déclaration de Londres'', Paris-Nancy, M. Imhaus et R. Chapelot, [1914] (Extrait de la ''Revue maritime'').
* ''L'Évolution du droit des gens sur mer. La contrebande de guerre d'après la Déclaration de Londres'', Paris-Nancy, M. Imhaus et R. Chapelot, [1914] (Extrait de la ''Revue maritime'').
* ''La Révolution : ses origines, ses résultats'', préface d'André Duboscq, 2 t., Paris, Delagrave, coll. « Bibliothèque d'histoire et de politique », 1931. (I. ''Les Soviets'' ; II. ''Le Parti bolchéviste'')
* ''La Révolution : ses origines, ses résultats'', préface d'André Duboscq, 2 t., Paris, Delagrave, coll. « Bibliothèque d'histoire et de politique », 1931. (I. ''Les Soviets'' ; II. ''Le Parti bolchéviste'')- [[Prix Montyon]] 1931 de l'Académie française
:: - [[Prix Montyon]] 1931 de l'Académie française
* « Introduction » à J. Lovitch, ''Tempête sur l'Europe'', roman traduit du russe par S. Campaux, Paris, Éditions de la Flèche d'or, 1932.
* « Introduction » à J. Lovitch, ''Tempête sur l'Europe'', roman traduit du russe par S. Campaux, Paris, Éditions de la Flèche d'or, 1932.
* « Préface » à Georges Luciani (Pierre Berland), ''Six ans à Moscou'', Paris, Picart, 1937.
* « Préface » à Georges Luciani (Pierre Berland), ''Six ans à Moscou'', Paris, Picart, 1937.
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* [[Norman Cohn]], ''Histoire d'un mythe. La « conspiration » juive et les Protocoles des Sages de Sion'', traduction de [[Léon Poliakov]] ({{en}} ''Warrant for genocide. The myth of the Jewish world-conspiracy and the Protocols of the elders of the Zion'', 1967), Paris, Gallimard, 1967 ; rééd. coll. « Folio Histoire », 1992, 302 p. {{ISBN|2-07-032692-6}}
* [[Norman Cohn]], ''Histoire d'un mythe. La « conspiration » juive et les Protocoles des Sages de Sion'', traduction de [[Léon Poliakov]] ({{en}} ''Warrant for genocide. The myth of the Jewish world-conspiracy and the Protocols of the elders of the Zion'', 1967), Paris, Gallimard, 1967 ; rééd. coll. « Folio Histoire », 1992, 302 p. {{ISBN|2-07-032692-6}}
* [[Pierre-André Taguieff]], ''Les Protocoles des Sages de Sion'', Paris, [[Berg International]], coll. « Faits et représentations », 1992.
* [[Pierre-André Taguieff]], ''Les Protocoles des Sages de Sion'', Paris, [[Berg International]], coll. « Faits et représentations », 1992.
** Tome I : ''Introduction à l'étude des « Protocoles » : Un faux et ses usages dans le siècle'' ; édition revue et augmentée, Paris, Berg International et Fayard, 2004, 408 p. {{ISBN|2-213-62148-9}}
** Tome I : ''Introduction à l'étude des « Protocoles » : Un faux et ses usages dans le siècle'' ; édition revue et augmentée, Paris, Berg International et Fayard, 2004, 408 p. {{ISBN|2-213-62148-9}}
** Tome II (dir.) : ''Études et documents'', 816 p. {{ISBN|2-911289-57-9}}
** Tome II (dir.) : ''Études et documents'', 816 p. {{ISBN|2-911289-57-9}}
* [[Simon Epstein]], ''Un paradoxe français. Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance'', Albin Michel, 2008.
* [[Simon Epstein]], ''[[Un paradoxe français]]. Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance'', Albin Michel, 2008.


== Notes ==
== Notes ==
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== Liens externes ==
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[[Catégorie:Décès à 69 ans]]
[[Catégorie:Décès à 69 ans]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Montyon]]

Dernière version du 23 avril 2024 à 21:51

Henri Rollin
Fonction
Préfet
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/837, LH/2768)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Henri Louis-Victor-Mars Rollin (ou Henry), né le à Saint-Malo et mort le à Paris[2], est un officier de marine, spécialiste du renseignement, essayiste et journaliste français[3].

Militant contre l'antisémitisme, il est l'un des premiers en France à mettre en évidence le caractère fallacieux du Protocole des sages de Sion.

En 1941 et 1942, il est l'homme de confiance de François Darlan, alors chef du gouvernement de Vichy, qui en fait le chef de la Surveillance du Territoire[N 1].

Entré dans la marine française en 1903, Rollin est promu aspirant de 2e classe en 1906. À la division d'Extrême-Orient sur le Chanzy, il est cité à l'ordre du jour par l'amiral Louis Jaurès. Enseigne de vaisseau de 1re classe en 1908, il embarque successivement sur trois cuirassés, le Cassard, le Jauréguiberry et le Condorcet à bord duquel il rédige L'évolution du droit des gens sur la mer[4].

Première guerre mondiale

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En 1914, Rollin est officier canonnier du cuirassé Diderot. En 1916, muté à l'état-major de la division de l'Adriatique, à Brindisi, il prend part à plusieurs expéditions sous-marines. Il entre aux Services de renseignements de la marine, puis devient chef de l'antenne de Constantinople (1917). Lieutenant de vaisseau, pacha[N 2] d'un chalutier armé, l'aviso auxiliaire Paris II, il est attaqué et coulé par une batterie terrestre turque. Blessé, il est fait prisonnier de guerre le [4].

Entre-deux-guerres

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Après la fin du conflit, en 1919, Rollin épouse Hélène Cogan, de nationalité russe et de confession juive, qu'il a rencontrée à Constantinople. Désormais réserviste, il travaille comme ingénieur-conseil auprès de plusieurs sociétés industrielles. Il exerce aussi comme journaliste, rédacteur général et correspondant du journal Le Temps (1925-1939) à Moscou où, agissant pour les services secrets français, il recrute et traite plusieurs agents[5],[6].

L'Apocalypse de notre temps

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Au début des années 1930, Rollin publie un essai historique sur la Révolution bolchévique, mais son nom reste surtout attaché à L'Apocalypse de notre temps (1939), un ouvrage où il montre l'influence de l'Okhrana sur la police française puis celle des Russes blancs émigrés en Allemagne après la Grande guerre dans la formation du parti national-socialiste. Il étudie le célèbre faux antisémite Les Protocoles des Sages de Sion, met en doute l’authenticité du document et fait la lumière sur les plagiats d'un ouvrage de Maurice Joly, le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu qui constituent une bonne partie du texte[7]. Édité peu avant la seconde guerre mondiale, le livre est interdit par l’occupant nazi dès l'armistice signé et tous les exemplaires sont saisis. Seul subsistera l'exemplaire du dépôt légal à la Bibliothèque nationale, trop abimé il sera microfilmé. L’étude de Rollin, citée par les spécialistes des Protocoles, Norman Cohn, Gérard Berréby et Pierre-André Taguieff, est rééditée et complétée par Pierre-André Taguieff en 1991.

Seconde guerre mondiale

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En 1939, Rollin est mobilisé et nommé chef du 2e bureau du centre de renseignements maritimes du Havre. Le , il est à Londres. Un mois plus tard, il rentre au pays, sur l'avis de ses contacts au MI6. Avec le capitaine de vaisseau Marc Sanson, chef du 2e bureau Marine[N 3], Rollin fonde à Alger un « service de statistiques et de documentation (SSD) ». En 1941, il est chargé de mission au cabinet de Darlan. Préfet de 3e classe hors-cadre, il est, l'année suivante, promu préfet de 1re classe, directeur adjoint du secrétariat général de la police[4].

À la Surveillance du Territoire, police chargée en zone libre du contre-espionnage, sous l'autorité des régions militaires, Rollin est l'homme de Darlan qui se méfie des services spéciaux de l'Armée de terre. Avec Pierre Mondanel, inspecteur général de la police judiciaire, il fonde une « section spéciale » qui chapeaute les différentes antennes de la ST. En , Darlan et Pucheu restituent à la police nationale les missions de contre-espionnage, la ST est légalement affranchie des militaires du Bureau des menées antinationales[8].

Au début de 1942, par l'intermédiaire du commissaire spécial Louis Triffe et de Berty Albrecht, Rollin prend contact avec Henri Frenay et lui propose de rencontrer Darlan. L'amiral étant indisponible, Frenay rencontre à deux reprises Pierre Pucheu, alors ministre de l'Intérieur[9].

Le , un avion des services britanniques exfiltre Rollin au Royaume-Uni où, protégé par ses amis du MI6, il reste après la Libération. Il rentre à Paris, discrètement, quelque temps avant sa mort en 1955[10].

Distinctions

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Publications

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  • Marine de guerre et défense nationale, préface de M. le vice-amiral Besson, Paris, E. Guilmoto, coll. « Bibliothèque des amis de la marine », [1911].- Prix Montyon 1912 de l'Académie française
  • L'Évolution du droit des gens sur mer. La contrebande de guerre d'après la Déclaration de Londres, Paris-Nancy, M. Imhaus et R. Chapelot, [1914] (Extrait de la Revue maritime).
  • La Révolution : ses origines, ses résultats, préface d'André Duboscq, 2 t., Paris, Delagrave, coll. « Bibliothèque d'histoire et de politique », 1931. (I. Les Soviets ; II. Le Parti bolchéviste)- Prix Montyon 1931 de l'Académie française
  • « Introduction » à J. Lovitch, Tempête sur l'Europe, roman traduit du russe par S. Campaux, Paris, Éditions de la Flèche d'or, 1932.
  • « Préface » à Georges Luciani (Pierre Berland), Six ans à Moscou, Paris, Picart, 1937.
  • L'Apocalypse de notre temps, les dessous de la propagande allemande d'après des documents inédits, Paris, Gallimard, coll. Problèmes et documents, 1939, 571 p. ; Paris, Éditions Allia, 1991. (ISBN 2-904235-32-9) ; Une mystification mondiale, précédé de « Le faux et son usage » par Gérard Berréby, Paris, Éditions Allia, 2000 (Contient les 3 chapitres de L'Apocalypse de notre temps). (ISBN 2-84485-035-9) ; L'apocalypse de notre temps : les dessous de la propagande allemande d'après des documents inédits, précédé de « Le faux et son usage » par Gérard Berréby, Paris, Éditions Allia, 2005. (ISBN 2-84485-197-5)
  • « Polémique autour d'un plagiat » et « Un méconnu, Maurice Joly », en annexe de Maurice Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, suivi de « Les Protocoles et les Dialogues » de Norman Cohn, Paris Éditions Allia, 1987. (ISBN 2-904235-08-6)

Bibliographie

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  • Norman Cohn, Histoire d'un mythe. La « conspiration » juive et les Protocoles des Sages de Sion, traduction de Léon Poliakov ((en) Warrant for genocide. The myth of the Jewish world-conspiracy and the Protocols of the elders of the Zion, 1967), Paris, Gallimard, 1967 ; rééd. coll. « Folio Histoire », 1992, 302 p. (ISBN 2-07-032692-6)
  • Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des Sages de Sion, Paris, Berg International, coll. « Faits et représentations », 1992.
    • Tome I : Introduction à l'étude des « Protocoles » : Un faux et ses usages dans le siècle ; édition revue et augmentée, Paris, Berg International et Fayard, 2004, 408 p. (ISBN 2-213-62148-9)
    • Tome II (dir.) : Études et documents, 816 p. (ISBN 2-911289-57-9)
  • Simon Epstein, Un paradoxe français. Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Albin Michel, 2008.
  1. Le directeur en titre de la Surveillance du Territoire était le contrôleur général Castaing.
  2. Le « pacha » est le surnom donné au commandant d'un navire. L'appellation « pacha » est surtout employée dans la marine nationale.
  3. Le 2e bureau Marine du commandant Sanson camoufle son SR sous l'appellation « Section d'études économiques (SEE) de la marine marchande » dont la section « S » est chargée du contre-espionnage.

Références

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  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1700 »
  2. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e, n° 690, vue 10/31.
  3. « Ecole Navale - Espace tradition », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le ).
  4. a b et c Préface à Une mystification mondiale, Allia, 2000.
  5. D'après la présentation biographique de l’éditeur, Henry Rollin, L'Apocalypse de notre temps : les dessous de la propagande allemande d'après des documents inédits, Paris, Éditions Allia, 1991.
  6. Voir aussi Xavier Pellegrini, « Enquête sur un faux monstrueux », Le Temps, livres, samedi 29 octobre 2005.
  7. Voir Norman Cohn, Warrant for genocide. The myth of the Jewish world-conspiracy and the Protocols of the elders of the Zion, London, Serif, 2005, p. XIII.
  8. « Bref historique des services français depuis 1871 », sur AASSDN (consulté le )
  9. Henri Frenay, La nuit finira, Robert Laffont, 1973, p. 153-161.
  10. Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kieffer, Histoire politique des services secrets français, La Découverte, 2012, p. 34.
  11. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

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