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La '''province de Bié''' est une province au centre de l'[[Angola]]. Sa population est d'environ {{formatnum:1350000}} d’habitants sur une surface de {{unité|70314|km|2}}. Sa capitale est la ville de [[Kuito]].
La '''province de Bié''' est une province au centre de l'[[Angola]]. Sa population est d'environ {{formatnum:1350000}} habitants sur une surface de {{unité|70314|km|2}}. Sa capitale est la ville de [[Kuito]].


Son [[climat]] frais et ses nombreuses chutes de pluies rendent possible la culture du [[maïs]], de la [[canne à sucre]], du [[riz]], du [[café]] et des [[cacahuète]]s.
Son [[climat]] frais et ses nombreuses chutes de pluie rendent possible la culture du [[maïs]], de la [[canne à sucre]], du [[riz]], du [[café]] et des [[cacahuète]]s.


Le [[plateau de Bié]] dans lequel se situe la province est relié à l'[[océan Atlantique]] par chemin de fer.
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La province est au centre de l'[[Angola]] et est limitée au nord par la province de [[Malanje (province)|Malanje]], au nord-est avec la province de [[Lunda Sud]], à l'est avec la province de [[Moxico]], au sud avec la province [[Cuando Cubango]] et à l'ouest avec la province de [[Huila (Angola)|Huila]], [[Huambo (province)|Huambo]] et [[Cuanza Sud]].


L'altiplano angolais couvre l'ensemble de la province de Huambo et une bonne partie de la province de Bié, et y atteint une altitude maximale de {{unité|1852|m}}. La terre est une des plus fertiles de l'Angola et est délimitée à l'est et au nord par le fleuve [[Cuanza]], qui marque une partie de la frontière avec la province [[Malanje]]. La frontière sud-ouest est marquée par le fleuve ''Cuchi'', un affluent du fleuve [[Cubango]].
L'altiplano angolais couvre l'ensemble de la province de Huambo et une bonne partie de la province de Bié, et y atteint une altitude maximale de {{unité|1852|m}}. La terre est une des plus fertiles de l'Angola et est délimitée à l'est et au nord par le fleuve [[Cuanza]], qui marque une partie de la frontière avec la province [[Malanje]]. La frontière sud-ouest est marquée par la rivière ''Cuchi'', un affluent du fleuve [[Okavango|Cubango]].


== Démographie ==
== Démographie ==
[[Fichier:Weigh in day for malnutrition control in a Municipal hospital in Bié.jpg|vignette|gauche|Dépistage de la [[malnutrition]] à l'hôpital municipal.]]
[[Fichier:Weigh in day for malnutrition control in a Municipal hospital in Bié.jpg|vignette|gauche|Dépistage de la [[malnutrition]] à l'hôpital municipal.]]
Selon les statistiques du gouvernement des [[États-Unis]] de 1988, la population provinciale s’élève à {{nombre|1044000|habitants}}. On a estimé que {{nombre|201600|habitants}} de la province vivaient dans des secteurs urbains et que {{nombre|843400|personnes}} vivaient dans des secteurs ruraux. Les municipalités de la province incluent Andulo, Nharea, [[Cunhinga]], Chinguar, Chitembo, [[Catabola]], [[Camacupa]] et Cuemba.
Selon les statistiques du gouvernement des [[États-Unis]] de 1988, la population provinciale s’élève à {{nombre|1044000|habitants}}. On a estimé que {{nombre|201600|habitants}} de la province vivaient dans des secteurs urbains et que {{nombre|843400|personnes}} vivaient dans des secteurs ruraux. Les municipalités de la province incluent [[Andulo]], [[Nharea]], [[Cunhinga]], [[Chinguar]], [[Chitembo]], [[Catabola]], [[Camacupa]] et [[Cuemba]].


La population appartient presque entièrement au groupe "bieno" de l'ethnie des [[Ovimbundus|Ovimbundu]]. Il y réside cependant aussi de petits groupes de [[Ngangela (peuple)|Nganguela]].
La population appartient presque entièrement au groupe "bieno" de l'ethnie des [[Ovimbundus|Ovimbundu]]. Il y réside cependant aussi de petits groupes de [[Ngangela (peuple)|Nganguela]].
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== Histoire ==
== Histoire ==


Pendant le [[Moyen Âge]] européen, de petits « royaumes » à [[Voilure à géométrie variable|géométrie variable]] existèrent parmi les Ovimbundu, comprenant donc les « Ovi-bieno ». Les Portugais, présents sur la côte depuis le {{s-|XVI|e}}, établirent les premiers contacts avec eux à partir de [[Benguela]], surtout par le biais du commerce des caravanes : ces dernières, organisées par les Ovi-wambo, les Ovi-mavundo et les Ovi-bieno, firent la liaison entre la "tête de pont" portugaise et les populations situées à l'est de l'actuel territoire de l'Angola<ref> Hermann Pössinger, "Interrelations between economic and social change in rural Africa: the case of the Ovimbundu of Angola", in: Franz-Wilhelm Heimer (éd.), ''Social Change in Angola", Munich: Weltforum Verlag, 1973, pp. 31 - 51</ref>. Au {{s-|XIX|e}}, les Portugais commencèrent à occuper militairement l'intérieur de l'Angola d'aujourd'hui, y compris les terres des Ovimbundu, s'imposant à la résistance acharnée de ceux-ci<ref> René Pélissier, ''Les Guerres Grises: Résistance et révoltes en Angola (1845-1941)'', Montaments/Orgeval: édition de l'auteur, 1977</ref>. En même temps, les missions chrétiennes y pénétrèrent en force - du côté catholique surtout la [[Congrégation du Saint-Esprit]] et du côté protestant, des [[congrégationalistes]] américains qui y fondèrent l'Église évangélique congrégationelle de l'Angola (Igreja Evangélica Congregacional de Angola, IECA). Vers le milieu du {{s-|XX|e}}, la plupart de la population des provinces de Huambo et de Bié était christianisée et vivait d'une petite agriculture concentrée sur la production du maïs. Pendant que la population ne cessait de croître, la terre disponible diminuait en raison des plantations constituées par des colons portugais (et quelques autres européens).
Pendant le [[Moyen Âge]] européen, de petits « royaumes » à [[Voilure à géométrie variable|géométrie variable]] existèrent parmi les Ovimbundu, comprenant donc les « Ovi-bieno ». Les Portugais, présents sur la côte depuis le {{s-|XVI|e}}, établirent les premiers contacts avec eux à partir de [[Benguela]], surtout par le biais du commerce des caravanes : ces dernières, organisées par les Ovi-wambo, les Ovi-mavundo et les Ovi-bieno, firent la liaison entre la "tête de pont" portugaise et les populations situées à l'est de l'actuel territoire de l'Angola<ref> Hermann Pössinger, "Interrelations between economic and social change in rural Africa: the case of the Ovimbundu of Angola", in: Franz-Wilhelm Heimer (éd.), ''Social Change in Angola", Munich: Weltforum Verlag, 1973, pp. 31 - 51</ref>. Au {{s-|XIX|e}}, les Portugais commencèrent à occuper militairement l'intérieur de l'Angola d'aujourd'hui, y compris les terres des Ovimbundu, s'imposant à la résistance acharnée de ceux-ci<ref> René Pélissier, ''Les Guerres Grises: Résistance et révoltes en Angola (1845-1941)'', Montaments/Orgeval: édition de l'auteur, 1977</ref>. En même temps, les missions chrétiennes y pénétrèrent en force - du côté catholique surtout la [[Congrégation du Saint-Esprit]] et du côté protestant, des [[congrégationalistes]] américains qui y fondèrent l'Église évangélique congrégationelle de l'Angola (Igreja Evangélica Congregacional de Angola, IECA). Vers le milieu du {{s-|XX|e}}, la plupart de la population des provinces de Huambo et de Bié était christianisée et vivait d'une petite agriculture concentrée sur la production du maïs. Pendant que la population ne cessait de croître, la terre disponible diminuait en raison des plantations constituées par des colons portugais (et quelques autres Européens).


Quand la résistance nationaliste commençait à s'articuler en Angola, la population du Bié n'en fut d'abord pas touchée<ref> René Pélissier, ''La colonie du Minotaure: Nationalismes et révoltes en Angola (1926-1961)'', Montaments/Orgeval: édition de l'auteur, 1978</ref>. La situation changea totalement après la formation, en 1966, de l'[[UNITA]], un mouvement de libération qui avait ses racines avant tout parmi les Ovimbundu, et dont le fondateur et chef charismatique, [[Jonas Savimbi]], était originaire du Bié et appartenait à l'IECA<ref> John Marcum, ''The Angolan Revolution'', vol. I, ''The Anatomy of an Explosion (1950-1962)'', vol. II, ''Exile Politics and Guerrilla Qarfare (1962-1976)'', Cambridge/Mass. & Londres: MIT Press, 1969 et 1978</ref>. Le président actuel de l'UNITA, [[Isaías Samakuva]], est également bieno, originaire de la ville de [[Kunji]].
Quand la résistance nationaliste commença à s'articuler en Angola, la population du Bié n'en fut d'abord pas touchée<ref> René Pélissier, ''La colonie du Minotaure: Nationalismes et révoltes en Angola (1926-1961)'', Montaments/Orgeval: édition de l'auteur, 1978</ref>. La situation changea totalement après la formation, en 1966, de l'[[UNITA]], un mouvement de libération qui avait ses racines avant tout parmi les Ovimbundu, et dont le fondateur et chef charismatique, [[Jonas Savimbi]], était originaire du Bié et appartenait à l'IECA<ref> John Marcum, ''The Angolan Revolution'', vol. I, ''The Anatomy of an Explosion (1950-1962)'', vol. II, ''Exile Politics and Guerrilla Qarfare (1962-1976)'', Cambridge/Mass. & Londres: MIT Press, 1969 et 1978</ref>. Le président actuel de l'UNITA, [[Isaías Samakuva]], est également bieno, originaire de la ville de [[Kunji]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 20 mars 2024 à 16:53

Province de Bié
Bié (province)
Administration
Pays Drapeau de l'Angola Angola
Type Province de l'Angola
Capitale provinciale Kuito
Gouverneur (changements fréquents)
ISO 3166-2 AO-BIE
Démographie
Population 1 338 923 hab. (2014)
Densité 19 hab./km2
Langue(s) Portugais
Géographie
Coordonnées 12° 31′ 00″ sud, 17° 34′ 00″ est
Superficie 7 031 400 ha = 70 314 km2

La province de Bié est une province au centre de l'Angola. Sa population est d'environ 1 350 000 habitants sur une surface de 70 314 km2. Sa capitale est la ville de Kuito.

Son climat frais et ses nombreuses chutes de pluie rendent possible la culture du maïs, de la canne à sucre, du riz, du café et des cacahuètes.

Le plateau de Bié dans lequel se situe la province est relié à l'océan Atlantique par chemin de fer.

Géographie

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La province est au centre de l'Angola et est limitée au nord par la province de Malanje, au nord-est avec la province de Lunda Sud, à l'est avec la province de Moxico, au sud avec la province Cuando Cubango et à l'ouest avec la province de Huila, Huambo et Cuanza Sud.

L'altiplano angolais couvre l'ensemble de la province de Huambo et une bonne partie de la province de Bié, et y atteint une altitude maximale de 1 852 m. La terre est une des plus fertiles de l'Angola et est délimitée à l'est et au nord par le fleuve Cuanza, qui marque une partie de la frontière avec la province Malanje. La frontière sud-ouest est marquée par la rivière Cuchi, un affluent du fleuve Cubango.

Démographie

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Dépistage de la malnutrition à l'hôpital municipal.

Selon les statistiques du gouvernement des États-Unis de 1988, la population provinciale s’élève à 1 044 000 habitants. On a estimé que 201 600 habitants de la province vivaient dans des secteurs urbains et que 843 400 personnes vivaient dans des secteurs ruraux. Les municipalités de la province incluent Andulo, Nharea, Cunhinga, Chinguar, Chitembo, Catabola, Camacupa et Cuemba.

La population appartient presque entièrement au groupe "bieno" de l'ethnie des Ovimbundu. Il y réside cependant aussi de petits groupes de Nganguela.

La population en 1992 est estimée autour de 1 119 000 habitants. Les villes principales de la province sont alors :

Pendant le Moyen Âge européen, de petits « royaumes » à géométrie variable existèrent parmi les Ovimbundu, comprenant donc les « Ovi-bieno ». Les Portugais, présents sur la côte depuis le XVIe siècle, établirent les premiers contacts avec eux à partir de Benguela, surtout par le biais du commerce des caravanes : ces dernières, organisées par les Ovi-wambo, les Ovi-mavundo et les Ovi-bieno, firent la liaison entre la "tête de pont" portugaise et les populations situées à l'est de l'actuel territoire de l'Angola[1]. Au XIXe siècle, les Portugais commencèrent à occuper militairement l'intérieur de l'Angola d'aujourd'hui, y compris les terres des Ovimbundu, s'imposant à la résistance acharnée de ceux-ci[2]. En même temps, les missions chrétiennes y pénétrèrent en force - du côté catholique surtout la Congrégation du Saint-Esprit et du côté protestant, des congrégationalistes américains qui y fondèrent l'Église évangélique congrégationelle de l'Angola (Igreja Evangélica Congregacional de Angola, IECA). Vers le milieu du XXe siècle, la plupart de la population des provinces de Huambo et de Bié était christianisée et vivait d'une petite agriculture concentrée sur la production du maïs. Pendant que la population ne cessait de croître, la terre disponible diminuait en raison des plantations constituées par des colons portugais (et quelques autres Européens).

Quand la résistance nationaliste commença à s'articuler en Angola, la population du Bié n'en fut d'abord pas touchée[3]. La situation changea totalement après la formation, en 1966, de l'UNITA, un mouvement de libération qui avait ses racines avant tout parmi les Ovimbundu, et dont le fondateur et chef charismatique, Jonas Savimbi, était originaire du Bié et appartenait à l'IECA[4]. Le président actuel de l'UNITA, Isaías Samakuva, est également bieno, originaire de la ville de Kunji.

Notes et références

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  1. Hermann Pössinger, "Interrelations between economic and social change in rural Africa: the case of the Ovimbundu of Angola", in: Franz-Wilhelm Heimer (éd.), Social Change in Angola", Munich: Weltforum Verlag, 1973, pp. 31 - 51
  2. René Pélissier, Les Guerres Grises: Résistance et révoltes en Angola (1845-1941), Montaments/Orgeval: édition de l'auteur, 1977
  3. René Pélissier, La colonie du Minotaure: Nationalismes et révoltes en Angola (1926-1961), Montaments/Orgeval: édition de l'auteur, 1978
  4. John Marcum, The Angolan Revolution, vol. I, The Anatomy of an Explosion (1950-1962), vol. II, Exile Politics and Guerrilla Qarfare (1962-1976), Cambridge/Mass. & Londres: MIT Press, 1969 et 1978

Article connexe

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Liens externes

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