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{{Article détaillé|Colonie musulmane de Lucera}}
{{Article détaillé|Colonie musulmane de Lucera}}
Entre 1223 et 1225, l'empereur [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]] fait déporter entre 16<ref name="aa">Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », {{p.|87}}, Publisud, DL 1990, {{ISBN|9782866003852}}.</ref> et {{formatnum:20000}} musulmans de Sicile ainsi que des musulmans de [[Djerba]] vers Lucera<ref name="aa" />. Il y fait construire une résidence orientalisante<ref>[[John Julius Norwich]], ''Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra'', Tallandier, 2018, {{P.|166}}.</ref>.
Entre 1223 et 1225, l'empereur [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]] fait déporter entre 16<ref name="aa">Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », {{p.|87}}, Publisud, DL 1990, {{ISBN|9782866003852}}.</ref> et {{formatnum:20000}} musulmans de Sicile ainsi que des musulmans de [[Djerba]] vers Lucera<ref name="aa" />. Il y fait construire une résidence orientalisante<ref>[[John Julius Norwich]], ''Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra'', Tallandier, 2018, {{P.|166}}.</ref>.
La ville que Frédéric II fit édifier à l'endroit de Lucera était une ville fortifiée, entourée d'un rempartépais flanqué de tours rondes. Les tribus arabes y juissaient de libertés fondamentales, de pratiquer leur culte et de se gouverner. Elles développerent la cultivation de maïs, canne à sucre, mûriers, orangers et abricotiers. Grâce à l'élevage du ver à soie, se développa l'artisanat de tissus et de tapis. Des artisans se mirent à forger des épées et tout un quartier devint une armurerie. La ville pouvait aussi fournir à Frédéric un'armée de vingt à trente mille guerriers, qui ne risquaient pas de se laisser impressionner par les excommunications du Pape et parmi lequels choisir sa garde personnelle.[Benoist-Mechin, Frédéric de Hohestaufen, page 192 -195]
La ville que Frédéric II fit édifier à l'endroit de Lucera était une ville fortifiée, entourée d'un rempart épais flanqué de tours rondes. Les tribus arabes y jouissaient de libertés fondamentales, pouvaient librement pratiquer leur culte et se gouverner. Elles développèrent la culture de maïs, canne à sucre, mûriers, orangers et abricotiers. Grâce à l'élevage du ver à soie, se développa l'artisanat de tissus et de tapis. Des artisans se mirent à forger des épées et tout un quartier devint une armurerie. La ville pouvait aussi fournir à Frédéric une armée de vingt à trente mille guerriers, qui ne risquaient pas de se laisser impressionner par les excommunications du Pape et parmi lesquels choisir sa garde personnelle.[Benoist-Mechin, Frédéric de Hohestaufen, page 192 -195]


En 1243 les dernières communautés musulmanes de [[Sicile]] se révoltent, instrumentalisées par les barons siciliens ; ; {{référence souhaitée|sans doute pour des raisons économiques}}, mais après 3 ans de résistance, touchées par la famine, elles doivent se soumettre aux troupes impériales et sont à leur tour déportées vers Lucera<ref>Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », {{p.|89}}, Publisud, DL 1990, {{ISBN|9782866003852}}.</ref>{{,}}<ref>Michele Amari, « Storia dei Musulmani di Sicilia », 2 ediz. a cura di C. A. Nallino, [[Catane]] 1933-9, iii/2, {{p.|627-29}}.</ref>{{,}}<ref>Denis Mack Smith, « A History of Sicily : Medieval Sicily 800-1113 », [[Londres]], 1968, {{p.|59}}.</ref>.
En 1243 les dernières communautés musulmanes de [[Sicile]] se révoltent, instrumentalisées par les barons siciliens ; ; {{référence souhaitée|sans doute pour des raisons économiques}}, mais après 3 ans de résistance, touchées par la famine, elles doivent se soumettre aux troupes impériales et sont à leur tour déportées vers Lucera<ref>Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », {{p.|89}}, Publisud, DL 1990, {{ISBN|9782866003852}}.</ref>{{,}}<ref>Michele Amari, « Storia dei Musulmani di Sicilia », 2 ediz. a cura di C. A. Nallino, [[Catane]] 1933-9, iii/2, {{p.|627-29}}.</ref>{{,}}<ref>Denis Mack Smith, « A History of Sicily : Medieval Sicily 800-1113 », [[Londres]], 1968, {{p.|59}}.</ref>.
Les déportés vivent durant quelques décennies de l'agriculture à Lucera. [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]] en recrute dans ses armées, un contingent musulman l'accompagne en [[Sixième croisade|croisade]]<ref>Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », {{p.|107}}, Publisud, DL 1990, {{ISBN|9782866003852}}.</ref>.
Les déportés vivent durant quelques décennies de l'agriculture à Lucera. [[Frédéric II du Saint-Empire|Frédéric II]] en recrute dans ses armées, un contingent musulman l'accompagne en [[Sixième croisade|croisade]]<ref>Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », {{p.|107}}, Publisud, DL 1990, {{ISBN|9782866003852}}.</ref>.


En mars 1246, suite à une conjuration et tentative d'assassinat contre Frédéric II, dont le Pape Innocent IV était l'inspirateur, les Arabes de Lucera, ne sachant plus si Frédéric II était vivant ou mort "avaient fait mine de se mutiner après vingt ans de loyaux services à l'empereur" [Jacques Benoist-Méchin, Frédéric de Hohenstaufen, page 477].
En mars 1246, à la suite d'une conjuration et d'une tentative d'assassinat contre Frédéric II, dont le Pape Innocent IV était l'inspirateur, les Arabes de Lucera, ne sachant plus si Frédéric II était vivant ou mort "avaient fait mine de se mutiner après vingt ans de loyaux services à l'empereur" [Jacques Benoist-Méchin, Frédéric de Hohenstaufen, page 477].
Après avoir écrasé Manfred à Benevento (26 février 1266) et battu Conradin à Tagliacozzo (23 août 1268), derniers héritiers de Frédéric II, Charles d'Anjou rase Lucera et fait pendre, devant les remparts fumants de la ville, le chef de la révolte, Conradin II (fils batard de Frédéric II) et sa mère.[Benoist-Mechin, Frédéric de Hohenstaufen, page 586].



En décembre [[1254]], [[Manfred Ier de Sicile]] prend la ville de Lucera et s'empare du trésor impérial en prétendant le faire au profit de son neveu [[Conradin]]. Il est excommunié par [[Alexandre IV (pape)|Alexandre IV]]<ref>{{Chapitre|prénom1=Henri|nom1=Bresc|titre chapitre=La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou|titre ouvrage=Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle : Un destin européen|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=2015-07-08|isbn=978-2-7535-2558-0|lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/18330|consulté le=2020-07-07|passage=61–83}}</ref>.
En décembre [[1254]], [[Manfred Ier de Sicile]] prend la ville de Lucera et s'empare du trésor impérial en prétendant le faire au profit de son neveu [[Conradin]]. Il est excommunié par [[Alexandre IV (pape)|Alexandre IV]]<ref>{{Chapitre|prénom1=Henri|nom1=Bresc|titre chapitre=La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou|titre ouvrage=Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle : Un destin européen|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=2015-07-08|isbn=978-2-7535-2558-0|lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/18330|consulté le=2020-07-07|passage=61–83}}</ref>.

Après avoir écrasé Manfred à Benevento (26 février 1266) et battu Conradin à Tagliacozzo (23 août 1268), derniers héritiers de Frédéric II, Charles d'Anjou rase Lucera et fait pendre, devant les remparts fumants de la ville, le chef de la révolte, Conradin II (fils bâtard de Frédéric II) et sa mère.[Benoist-Mechin, Frédéric de Hohenstaufen, page 586].


== Géographie ==
== Géographie ==
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Plusieurs monuments datant d'époques historiques variées s'y trouvent :
Plusieurs monuments datant d'époques historiques variées s'y trouvent :
* l'[[amphithéâtre de Lucera|amphithéâtre romain de Lucera]]
* l'[[amphithéâtre de Lucera|amphithéâtre romain de Lucera]]
* la [[Forteresse de Lucera|la forteresse souabo-angevine]] du {{s-|XIII}}
* le château angevin
* la cathédrale du {{XIIIe siècle}}, construite sur l'emplacement d'une ancienne mosquée, est l'un des plus beaux fleurons de l'art gothique angevin avec sa façade sobre que jouxtent d'un côté un haut campanile, de l'autre une mince tourelle
* la [[Cathédrale de Lucera|cathédrale]] du {{s-|XIII}}, construite sur l'emplacement d'une ancienne mosquée, est l'un des plus beaux fleurons de l'art gothique angevin avec sa façade sobre que jouxtent d'un côté un haut campanile, de l'autre une mince tourelle
* l'église Saint François
* l'église Saint François



Version du 8 février 2024 à 10:44

Lucera
Lucera
Blason de Lucera
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région des Pouilles Pouilles 
Province Foggia 
Code postal 71036
Code ISTAT 071028
Code cadastral E716
Préfixe tel. 0881
Démographie
Gentilé lucerini
Population 30 975 hab. ([1])
Densité 91 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 30′ 00″ nord, 15° 20′ 00″ est
Altitude Min. 250 m
Max. 250 m
Superficie 33 979 ha = 339,79 km2
Divers
Saint patron Santa Maria Patrona di Lucera
Fête patronale 16 août
Localisation
Localisation de Lucera
Localisation dans la province de Foggia.
Géolocalisation sur la carte : Italie
Voir sur la carte topographique d'Italie
Lucera
Géolocalisation sur la carte : Italie
Voir sur la carte administrative d'Italie
Lucera
Géolocalisation sur la carte : Pouilles
Voir sur la carte administrative des Pouilles
Lucera
Liens
Site web Site officiel

Lucera est une commune d'environ 32 500 habitants (2019), de la province de Foggia dans les Pouilles. Située à la confluence des vallées et des cloches du Molise à Tavoliere delle Puglie, Lucera fut la capitale de Capitanata de 1579 à 1806. Depuis 1935 il a reçu le titre de ville.

Établie sur trois collines dominant la plaine de Tavoliere, l'ancienne ville de Lucera a été le théâtre d'importants événements historiques, notamment des batailles de Pyrrhus Ier et Hannibal contre l 'Empire romain.

Toponymie

Luciòr en dialecte local

Histoire

Entre 1223 et 1225, l'empereur Frédéric II fait déporter entre 16[2] et 20 000 musulmans de Sicile ainsi que des musulmans de Djerba vers Lucera[2]. Il y fait construire une résidence orientalisante[3]. La ville que Frédéric II fit édifier à l'endroit de Lucera était une ville fortifiée, entourée d'un rempart épais flanqué de tours rondes. Les tribus arabes y jouissaient de libertés fondamentales, pouvaient librement pratiquer leur culte et se gouverner. Elles développèrent la culture de maïs, canne à sucre, mûriers, orangers et abricotiers. Grâce à l'élevage du ver à soie, se développa l'artisanat de tissus et de tapis. Des artisans se mirent à forger des épées et tout un quartier devint une armurerie. La ville pouvait aussi fournir à Frédéric une armée de vingt à trente mille guerriers, qui ne risquaient pas de se laisser impressionner par les excommunications du Pape et parmi lesquels choisir sa garde personnelle.[Benoist-Mechin, Frédéric de Hohestaufen, page 192 -195]

En 1243 les dernières communautés musulmanes de Sicile se révoltent, instrumentalisées par les barons siciliens ; ; sans doute pour des raisons économiques[réf. souhaitée], mais après 3 ans de résistance, touchées par la famine, elles doivent se soumettre aux troupes impériales et sont à leur tour déportées vers Lucera[4],[5],[6]. Les déportés vivent durant quelques décennies de l'agriculture à Lucera. Frédéric II en recrute dans ses armées, un contingent musulman l'accompagne en croisade[7].

En mars 1246, à la suite d'une conjuration et d'une tentative d'assassinat contre Frédéric II, dont le Pape Innocent IV était l'inspirateur, les Arabes de Lucera, ne sachant plus si Frédéric II était vivant ou mort "avaient fait mine de se mutiner après vingt ans de loyaux services à l'empereur" [Jacques Benoist-Méchin, Frédéric de Hohenstaufen, page 477].

En décembre 1254, Manfred Ier de Sicile prend la ville de Lucera et s'empare du trésor impérial en prétendant le faire au profit de son neveu Conradin. Il est excommunié par Alexandre IV[8].

Après avoir écrasé Manfred à Benevento (26 février 1266) et battu Conradin à Tagliacozzo (23 août 1268), derniers héritiers de Frédéric II, Charles d'Anjou rase Lucera et fait pendre, devant les remparts fumants de la ville, le chef de la révolte, Conradin II (fils bâtard de Frédéric II) et sa mère.[Benoist-Mechin, Frédéric de Hohenstaufen, page 586].

Géographie

Lucera est située à l'intersection des collines de Molise et le contrefort des Pouilles.

Monuments

Plusieurs monuments datant d'époques historiques variées s'y trouvent :

Personnalités


Administration

Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
11 juin 2007 En cours Vincenzo Morlacco Lista Civica  
Les données manquantes sont à compléter.

Regente, S.Giusto

Communes limitrophes

Alberona, Biccari, Castelnuovo della Daunia, Foggia, Pietramontecorvino, San Severo, Torremaggiore, Troia, Volturino

Évolution démographique

Modèle:Démographie commune d'Italie/Lucera

Sport

Voir aussi

Notes et références

  1. « https://demo.istat.it/?l=it »
  2. a et b Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », p. 87, Publisud, DL 1990, (ISBN 9782866003852).
  3. John Julius Norwich, Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Tallandier, 2018, p. 166.
  4. Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », p. 89, Publisud, DL 1990, (ISBN 9782866003852).
  5. Michele Amari, « Storia dei Musulmani di Sicilia », 2 ediz. a cura di C. A. Nallino, Catane 1933-9, iii/2, p. 627-29.
  6. Denis Mack Smith, « A History of Sicily : Medieval Sicily 800-1113 », Londres, 1968, p. 59.
  7. Aziz Ahmad, « La Sicile islamique », p. 107, Publisud, DL 1990, (ISBN 9782866003852).
  8. Henri Bresc, « La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou », dans Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle : Un destin européen, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2558-0, lire en ligne), p. 61–83