Voir la source de Rectocolite hémorragique

{{Infobox Maladie
 | Nom           = Rectocolite hémorragique
 | Image         = UC granularity.png
 | Légende       = Image endoscopique d'une partie des intestins (côlon sigmoïde) atteinte de '''rectocolite hémorragique'''. La muqueuse colique est sanguinolente et déchirée par endroits<!-- [[Colonoscopy|Endoscopic]] image of a bowel section known as the [[sigmoid colon]] afflicted with ulcerative colitis. The internal surface of the colon is blotchy and broken in places-->.
 | ICD10         = {{ICD10|K|51||k|50}}
 | ICD9          = {{ICD9|556}}
 | DiseasesDB    = 13495
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}}
La '''rectocolite hémorragique''' ('''RCH''') ou '''colite ulcéreuse''' est une [[Maladie inflammatoire chronique de l'intestin|maladie inflammatoire chronique intestinale]] (MICI) qui affecte l'extrémité [[Système de référence en anatomie|distale]] du tube digestif, c’est-à-dire le [[côlon]] et le [[rectum]] qui est toujours touché<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Rectocolite hémorragique : définition et facteurs favorisants |url=https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/rectocolite-hemorragique/definition-facteurs-favorisants |site=ameli.fr |consulté le=2021-10-14}}.</ref>. Son [[étiologie]] est inconnue, bien qu'une composante [[génétique]] constitue une hypothèse. Elle est classée dans les [[maladie auto-immune|maladies auto-immunes]]. C'est une maladie qui agit par poussée et qui ne se guérit pas, ce qui nécessite un traitement médicamenteux à vie. L'objectif des traitements est que les rémissions durent le plus longtemps possible.

Son [[diagnostic (médecine)|diagnostic]] repose essentiellement sur les [[Biologie cellulaire|examens cytologiques]] qui accompagnent les prélèvements lors d'une [[coloscopie]].

Tout comme la [[maladie de Crohn]], elle peut s'accompagner de manifestations extra-intestinales : [[articulation (anatomie)|articulaires]], [[peau|cutanées]], [[œil|oculaires]]{{etc.}}

Les malades atteints de RCH ou de la maladie de Crohn sont parfois sujets à la [[laxophobie]].

== Symptômes ==
[[Image:ulcerative colitis.jpg|vignette|250px|Image [[Endoscopie|endoscopique]] d'une RCH affectant la partie gauche du [[côlon]]]]
La maladie évolue par poussées inflammatoires de la muqueuse du côlon, qui peuvent durer des mois et se répéter plusieurs fois par an, entrecoupées de période d'accalmie.

Le diagnostic de la RCH est posé sur un ensemble d'[[Examen clinique|éléments cliniques]] et paracliniques. Le tableau clinique regroupe des signes digestifs et des signes extradigestifs<ref>Marc-André Bigard, Marc-André Bigard, Laurence Choné, ''Guide pratique des maladies du tube digestif'', Elsevier Masson, 2001. {{ISBN|2901227627}}, 9782901227625. 331 pages. [https://books.google.gp/books?id=Oz7spl-ROPcC&pg=PT169&lpg=PT169&dq=aphte+RCH&source=bl&ots=28DeIzs63B&sig=umw3WsfpQEbq7A9_oxiGt_S-zJU&hl=fr&ei=JfkRSsP6Fp2ZjAfOnLC1Bg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8#PPT169,M1 Chapitre RCH page 152]</ref>.

Les symptômes digestifs sont principalement constitués d'une [[diarrhée]] chronique et sanglante (plusieurs semaines à plusieurs mois), [[Hémorragie|hémorragique]] dans les poussées graves, très douloureuse et accompagnée fréquemment de [[Glaire (sécrétion)|glaires]] mélangées ou non aux selles. Les patients souffrent de brulures rectales ([[ténesme]]), de [[colique]]s expulsives et d'[[Épreinte (médecine)|épreintes]] (faux besoins).

Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement ostéoarticulaires ([[rhumatisme]] axial et périphérique) mais aussi hépatobiliaires ([[Cholangite sclérosante primitive|cholangites sclérosantes primitives]]), oculaires ([[conjonctivite]]s et [[uvéite]]s) ou cutanées ([[aphte]]s buccaux, [[Érythème noueux|érythèmes noueux]], ''{{Lang|la|[[pyoderma gangrenosum]]}}'').

La [[Fatigue (physiologie)|fatigue]] est un symptôme classique, présent même en dehors des poussées. Les poussées sévères s'accompagnent fréquemment d'[[amaigrissement]], d'[[anémie]] et/ou de [[fièvre]].

== Diagnostic ==
La [[coloscopie]] montre typiquement un aspect inflammatoire du côlon, naissant au niveau du rectum et remontant plus ou moins haut de manière continue. Cette continuité des lésions est parfois inconstante<ref>{{en}} D'Haens G, Geboes K, Peeters M, Baert F, Ectors N, Rutgeerts P. « Patchy cecal inflammation associated with distal ulcerative colitis: a prospective endoscopic study » ''Am J Gastroenterol''. 1997;92:1275-9. {{PMID|9260788}}</ref>. La sévérité de la maladie dépend en partie de son extension.

La [[calprotectine fécale]] peut être utilisé comme un marqueur non invasif de l'activité de la maladie et pour évaluer la réponse à la thérapie ou une rechute<ref name=":0">{{Article|prénom1=David T.|nom1=Rubin|prénom2=Ashwin N.|nom2=Ananthakrishnan|prénom3=Corey A.|nom3=Siegel|prénom4=Bryan G.|nom4=Sauer|titre=ACG Clinical Guideline: Ulcerative Colitis in Adults|périodique=The American Journal of Gastroenterology|volume=114|numéro=3|date=2019-03|issn=1572-0241|pmid=30840605|doi=10.14309/ajg.0000000000000152|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30840605|consulté le=2022-12-29|pages=384–413}}</ref>.

== Diagnostic différentiel ==
Le diagnostic de la RCH peut être difficile à faire car la maladie peut avoir, à tort, été étiquetée comme un [[Syndrome de l'intestin irritable|trouble fonctionnel digestif]], intestinal (TFD, TFI ou [[Syndrome de l'intestin irritable|colopathie fonctionnelle]]).

On peut facilement la confondre avec la [[maladie de Crohn]] (pouvant toucher tout le tube digestif), car la RCH est aussi une [[MICI]] (maladie inflammatoire chronique intestinale). Cependant, les ulcères causés par la maladie de Crohn tendent à être transmuraux (d'éroder toute l'épaisseur de l'intestin), alors que ceux associés à la RCH se limitent à la muqueuse et la sous-muqueuse <ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=Osmosis |titre=Ulcerative Colitis |url=https://www.osmosis.org/learn/Ulcerative_colitis |accès url=payant |site=Osmosis.org}}.</ref>. Au contraire de la maladie de Crohn, la RCH ou colite ulcéreuse se limite au gros intestin et au rectum, et ne peut toucher d'autres parties du tube digestif.

Si le diagnostic peut ne pas être porté avec certitude entre ces deux entités lors des premières poussées, on parle alors de colite indéterminée. Dans la plupart des cas, l'évolution de la pathologie et de ses signes cliniques permet, après plusieurs mois ou années, de finir par déterminer avec précision la maladie concernée et donc d'adapter au mieux la stratégie thérapeutique. Il arrive cependant que la colite reste indéterminée, le débat actuel étant de savoir si ce n'est pas une troisième entité des [[MICI]].

Certaines colites infectieuses peuvent aussi présenter un tableau trompeur.

== Incidence - Prévalence ==
L'incidence est supérieure à celle de la [[maladie de Crohn]] et est estimée dans les pays occidentaux à entre {{unité|9 et 20|cas}} annuels sur {{unité|100000|personnes}}<ref name="Ordas 2012">{{en}} Ordás I, Eckmann L, Talamini M, Baumgart DC, Sandborn WJ. [http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(12)60150-0/abstract « Ulcerative colitis »] ''Lancet'' 2012</ref>. Les occidentaux sont plus touchés que les autres populations, notamment les blancs ({{unité|2 à 5|fois}} plus)<ref> [http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=colite_ulcereuse_pm ''colite ulcéreuse, personnes à risque'']</ref>. Elle débute préférentiellement chez les jeunes adultes entre 20 et 40 ans. Il existe des prédispositions familiales qui peuvent faire évoquer un facteur génétique<ref>{{en}} Orholm M, Munkholm P, Langholz E, Nielsen OH, Sørensen TI, Binder V. [http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM199101103240203 « Familial occurrence of inflammatory bowel disease »] ''N Engl J Med''. 1991;324:84-8. {{PMID|1984188}}</ref>.

En France, de nombreux nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année (probablement de l'ordre de {{unité|2000|à=2500|cas}}), avec un nombre total de cas d'environ {{Formatnum:40000}}. La RCH est ainsi une maladie peu fréquente mais ne fait plus partie des [[Maladie rare|maladies rares]].

== Facteurs de risque et facteurs protecteurs ==
Les causes de cette maladie sont encore en grande partie inconnues. C'est une maladie auto-immune, ce qui signifie que le système immunitaire s'attaque à ses propres cellules.

Il existe une prédisposition génétique avec plusieurs gènes identifiés<ref>{{en}} Silverberg MS, Cho JH, Rioux JD {{et al.}} [http://www.nature.com/ng/journal/v41/n2/full/ng.275.html « Ulcerative colitis-risk loci on chromosomes 1p36 and 12q15 found by genome-wide association study »] ''Nat Genet.'' 2009;41:216-220</ref> (20 % des malades ont un proche souffrant d'une MICI). La part génétique semble cependant plus en rapport avec la sévérité de la maladie qu'avec le risque de déclencher cette dernière<ref>{{en}} Bouma G, Crusius JB, García-González MA {{et al.}} [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1046/j.1365-2249.1999.00797.x/abstract « Genetic markers in clinically well defined patients with ulcerative colitis (UC) »] ''Clin Exp Immunol.'' 1999;115:294-300</ref>. Plusieurs mutations favorisant la rectocolite hémorragique sont également associées avec la [[maladie de Crohn]]<ref>{{en}} Anderson CA, Boucher G, Lees CW {{et al.}} [http://www.nature.com/ng/journal/v43/n3/full/ng.764.html « Meta-analysis identifies 29 additional ulcerative colitis risk loci, increasing the number of confirmed associations to 47 »] ''Nat Genet.'' 2011;43:246-252</ref>.

Un facteur déclenchant environnemental (infection bactérienne digestive<ref>{{en}} García Rodríguez LA, Ruigómez A, Panés J, [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0016508506002629 « {{Lang|en|Acute gastroenteritis is followed by an increased risk of inflammatory bowel disease}} »] ''{{Lang|en|[[Gastroenterology]]}}'' 2006;130:1588-1594</ref>) joue un rôle dans la survenue d'une cascade inflammatoire non contrôlée.

Il s'agit donc d'une maladie multifactorielle au même titre que la maladie de Crohn ou la [[polyarthrite rhumatoïde]], autres maladies proches.

Les infections durant l'enfance pourraient être protectrices, ce qui expliquerait en partie la plus grande prévalence de la maladie dans les pays riches et dans les milieux urbains<ref>{{en}} López-Serrano P, Pérez-Calle JL, Pérez-Fernández MT, Fernández-Font JM, Boixeda de Miguel D, Fernández-Rodríguez CM. [http://informahealthcare.com/doi/abs/10.3109/00365521.2010.510575 « {{Lang|en|Environmental risk factors in inflammatory bowel diseases. Investigating the hygiene hypothesis: a Spanish case-control study}} »] ''Scand J Gastroenterol.'' 2010;45:1464-1471</ref>. Le [[tabagisme]] serait également protecteur<ref>{{en}} Mahid SS, Minor KS, Soto RE, Hornung CA, Galandiuk S. [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0025619611612536 « Smoking and inflammatory bowel disease: a meta-analysis »] ''[[Mayo Clinic Proceedings|Mayo Clin Proc]].'' 2006;81:1462-1471</ref> avec même une possible aggravation de la maladie en cas d'arrêt du tabagisme<ref>{{en}} Beaugerie L, Massot N, Carbonnel F, Cattan S, Gendre JP, Cosnes J. « Impact of cessation of smoking on the course of ulcerative colitis » ''Am J Gastroenterol.'' 2001;96:2113-2116 {{PMID|11467641}}</ref>. La survenue d'une [[appendicite]] durant l'enfance ou l'adolescence semble diminuer le risque ultérieur de survenue d'une rectocolite, une appendicectomie faite à titre systématique ne semblant, par contre, pas protectrice<ref>{{en}} Frisch M, Pedersen BV, Andersson RE, [http://www.bmj.com/cgi/content/abstract/338/mar09_2/b716 « {{Lang|en|Appendicitis, mesenteric lymphadenitis, and subsequent risk of ulcerative colitis: cohort studies in Sweden and Denmark}} »] ''[[British Medical Journal|BMJ]]'' 2009;338:b716</ref>. L'explication de cette corrélation est peu claire.

Le [[stress]] ne semble pas avoir de rôle favorisant<ref>{{en}} Vidal A, Gómez-Gil E, Sans M {{et al.}} « {{Lang|en|Life events and inflammatory bowel disease relapse: a prospective study of patients enrolled in remission}} » ''Am J Gastroenterol.'' 2006;101:775-781</ref>.

La maladie peut s'exacerber pendant une grossesse<ref>{{en}} Diav-Citrin O., Park YH., Veerasuntharam G. {{et al.}} {{Lang|en|« The Safety of mesalamine in human pregnancy : a prospective controlled cohort study » ''[[Gastroenterology]]''}} 1998; 114 : 23-8.</ref> mais le fait d'allaiter serait protecteur<ref>{{en}} Klement E, Cohen RV, Boxman J, Joseph A, Reif S. « {{Lang|en|Breastfeeding and risk of inflammatory bowel disease: a systematic review with meta-analysis}} » ''Am J Clin Nutr.'' 2004;80:1342-1352 {{PMID|15531685}}</ref>.

== Physiopathologie ==
La [[physiopathologie]] de la rectocolite hémorragique reste peu connue.

La lésion concerne les cellules de l'[[épithélium]] digestif séparant la lumière (contenant le bol alimentaire avec de nombreux germes), du reste de l'organisme. Il n'est toutefois pas clair si cette lésion est cause de la maladie ou conséquence. Il existe ainsi une diminution de sécrétion de [[mucus]], une altération des jonctions inter-cellulaires, une augmentation de l'[[apoptose]] (mort programmée cellulaire), ces dernières étant probablement secondaires à la sécrétion de plusieurs [[cytokine]]s dont l'[[interleukine 13]]<ref>{{en}} Heller F, Florian P, Bojarski C {{et al.}} [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0016508505008723 « Interleukin-13 is the key effector Th2 cytokine in ulcerative colitis that affects epithelial tight junctions, apoptosis, and cell restitution »] ''Gastroenterology'' 2005;129:550-564</ref>.

Les germes du tube digestif ([[Microbiote de l'organisme humain|microbiote commensal]]) semblent jouer un rôle : la maladie ne se développe pas dans un modèle animal dont le tube digestif a été stérilisé<ref>{{en}} Taurog JD, Richardson JA, Croft JT {{et al.}} [http://jem.rupress.org/content/180/6/2359 « The germfree state prevents development of gut and joint inflammatory disease in HLA-B27 transgenic rats »] ''J Exp Med.'' 1994;180:2359-2364</ref>. Il existe des arguments pour que cela soit également le cas chez l'être humain<ref>{{en}} Frank DN, Robertson CE, Hamm CM {{et al.}} [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ibd.21339/abstract « Disease phenotype and genotype are associated with shifts in intestinal-associated microbiota in inflammatory bowel diseases »] ''Inflamm Bowel Dis.'' 2011;17:179-184</ref>.

Le [[facteur de nécrose tumorale]]-alpha (TNFα) est retrouvé en quantité élevée dans les selles<ref>{{en}} Braegger CP, Nicholls S, Murch SH, Stephens S, MacDonald TT, [http://www.thelancet.com/journals/unidentified_journal/article/PII0140-6736(92)90999-J/abstract « Tumour necrosis factor alpha in stool as a marker of intestinal inflammation »] ''Lancet'' 1992;339:89-91</ref> et le mucus intestinal, même dans les phases inactives de la maladie<ref> {{en}} Masuda H, Iwai S, Tanaka T, Hayakawa S. « Expression of IL-8, TNF-alpha and IFN-gamma m-RNA in ulcerative colitis, particularly in patients with inactive phase » ''J Clin Lab Immunol.'' 1995;46:111-123 {{PMID|8926619}}</ref>, ce qui peut expliquer l'efficacité des médicaments ciblant cette molécule dans le traitement de la rectocolite hémorragique. Il existe également une composante immunologique avec une activation de certains [[lymphocyte T|lymphocytes T]]<ref name="Ordas 2012"/>.

== Évolution ==
La maladie se caractérise par des phases de poussées entrecoupées de phases de rémissions. La sévérité des symptômes et le risque de récidive sont en rapport avec l'extension des lésions à la coloscopie<ref name="Ordas 2012"/>.

Les complications sont, à court terme, la survenue d'une [[colectasie]] (dilatation toxique du côlon) ou une colite aigüe grave (poussée très sévère d'emblée).

Il existe, après {{unité|10 ans}} d'évolution, une majoration du risque de [[cancer colorectal]]<ref>{{en}} Eaden JA, Abrams KR, Mayberry JF. [http://gut.bmj.com/content/48/4/526 « The risk of colorectal cancer in ulcerative colitis: a meta-analysis »] ''Gut'' 2001;48:526-535</ref>. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue<ref>{{en}} Ekbom A, Helmick C, Zack M, Adami HO. [http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM199011013231802 « Ulcerative colitis and colorectal cancer. A population-based study »] ''N Engl J Med.'' 1990;323:1228-33.</ref> et nécessite une surveillance régulière par [[coloscopie]]. Le traitement médical au long cours par [[Acide 5-aminosalicylique|mésalazine]]<ref>{{en}} Velayos FS, Terdiman JP, Walsh JM. « Effect of 5-aminosalicylate use on colorectal cancer and dysplasia risk: a systematic review and metaanalysis of observational studies » ''Am J Gastroenterol.'' 2005;100:1345-53. {{PMID|15929768}}</ref> ou par [[azathioprine]]<ref>{{en}} Beaugerie L, Seksik P, Bouvier AM {{et al.}} « Thiopurine therapy is associated with a three-fold decrease in the incidence of advanced colorectal neoplasia in IBD patients with longstanding extensive colitis: results from the CESAME Cohort » ''Gastroenterology'' 2009;136(5 suppl 1):A-54. Abstr 281</ref> pourrait diminuer le risque de cancérisation.

La mortalité ne semble pas être augmentée par rapport au reste de la population<ref>{{en}} Jess T, Gamborg M, Munkholm P, Sørensen TI, [http://www.nature.com/ajg/journal/v102/n3/full/ajg2007112a.html « Overall and cause-specific mortality in ulcerative colitis: meta-analysis of population-based inception cohort studies »] ''Am J Gastroenterol.'' 2007;102:609-17.</ref>.

== Personnalités atteintes de rectocolite hémorragique ==
* Le Premier ministre japonais [[Shinzō Abe]] était atteint de cette maladie depuis l'adolescence. L'aggravation de son état de santé l'avait contraint à annoncer sa démission le {{date-|28 août 2020}}<ref>{{Article |auteur1=Philippe Mesmer |auteur2=Philippe  Pons |titre=Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, démissionne pour raisons de santé |lien périodique=Le Monde |périodique=Le Monde |date=28-08-2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/28/le-premier-ministre-japonais-shinzo-abe-demissionne-pour-raisons-de-sante_6050177_3210.html |accès url=payant |consulté le=18-09-2020}}.</ref>.
* Le chanteur [[Dan Reynolds]] du groupe [[Imagine Dragons]], diagnostiqué à l'âge de {{unité|21 ans}}<ref>{{Lien web |langue=it |prénom=Vera |nom=Martinella |titre=Il cantante degli Imagine Dragons: «Ho mal di schiena atroci, soffro di spondilite» |url=https://www.corriere.it/salute/reumatologia/cards/dan-reynolds-quei-mal-schiena-atroci-poi-diagnosi-spondilite-anchilosante/perche-ho-voluto-far-sapere-che-sono-malato-cronico_principale.shtml |site=Corriere della Sera |date=2018-05-14 |consulté le=2021-03-23}}.</ref>.
* Le militant de la [[culture libre|diffusion libre de la connaissance]] [[Aaron Swartz]] était atteint de cette maladie, lui causant maux de ventre et épisodes dépressifs chroniques<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Aaron Swartz : sur les traces d’une étoile filante du Net |url=http://www.telerama.fr/medias/aaron-swartz-sur-les-traces-d-une-etoile-filante-du-net,95428.php |site=telerama.fr |date=06 avril 2013 |consulté le=27 octobre 2022}}.</ref>.
* L'actrice pornographique [[Sarah Shevon]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=James |nom=Caven |titre=Porn star launches GoFundMe after rare illness got worse when she caught Covid |url=https://www.dailystar.co.uk/news/world-news/porn-star-sarah-shevon-launches-23316942 |site=Daily Star |date=2021-01-14 |consulté le=2024-08-11}}</ref>.

== Traitement ==
La prise en charge de la rectocolite hémorragique a fait l'objet de la publication de plusieurs [[Médecine fondée sur les faits|recommandations]]. Les dernières européennes<ref>{{en}} Travis SP, Stange EF, Lémann M {{et al.}} for the European Crohn's and Colitis Organisation (ECCO) « European evidence-based Consensus on the management of ulcerative colitis: Current management » ''J Crohn's Colitis'' 2008;2:24-62. {{PMID|21172195}}</ref> datent de 2008, celles américaines de 2019<ref name=":0" />.

=== Traitement d'attaque (aigu) ===
* Pour les poussées légères à modérées, on utilise des salicylés (5ASA/[[Acide 5-aminosalicylique|mésalazine]]) à forte dose. Dans les formes rectales, la voie d'administration locale (suppositoire) est préférable<ref>{{en}} Marshall JK, Irvine EJ, [http://gut.bmj.com/content/40/6/775 « Rectal corticosteroids versus alternative treatments in ulcerative colitis: a meta-analysis »] ''Gut'' 1997;40:775-81.</ref>. Dans les formes plus étendues, une double voie d'administration (orale et suppositoire) est choisie<ref>{{en}} Marteau P, Probert CS, Lindgren S {{et al.}} [http://gut.bmj.com/content/54/7/960 « Combined oral and enema treatment with Pentasa (mesalazine) is superior to oral therapy alone in patients with extensive mild/moderate active ulcerative colitis: a randomised, double blind, placebo controlled study »] ''Gut'' 2005;54:960-5.</ref>.
* Pour les poussées moyennes ne répondant pas aux salicylés, on peut utiliser des [[corticoïde]]s comme la [[béclométasone]] en comprimés gastro-résistants. La béclométasone est un [[corticoïde]] ayant l'avantage de n'agir que dans le côlon, il est donc quasiment dépourvu des effets secondaires classiques des [[corticoïde]]s. La réponse est bonne dans huit cas sur dix, avec cependant certaines formes exigeant la poursuite prolongée du traitement (cortico dépendance) dans un cas sur cinq<ref>{{en}} Faubion WA, Loftus EV, Harmsen WS, Zinsmeister AR, Sandborn WJ, [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0016508501920396 « The natural history of corticosteroid therapy for inflammatory bowel disease: a population-based study »] ''Gastroenterology'' 2001;121:255-60.</ref>.
* Pour les poussées moyennes et sévères, on prescrit plutôt des corticoïdes (comme la [[prednisolone]]) par voie générale (orale ou injectable).
Dans les formes corticodépendantes (si on diminue la dose de corticoïde les signes cliniques réapparaissent) ou corticorésistantes (même les corticoïdes ne permettent pas de faire disparaitre les signes cliniques), et aussi dans les formes sévères de la maladie on introduit de plus en plus un traitement par [[immunosuppresseur]] ([[azathioprine]]<ref>{{en}} Ardizzone S, Maconi G, Russo A, Imbesi V, Colombo E, Bianchi Porro G. [http://gut.bmj.com/content/55/1/47 « Randomised controlled trial of azathioprine and 5-aminosalicylic acid for treatment of steroid dependent ulcerative colitis »] ''Gut'' 2006;55:47-53</ref> ou [[méthotrexate]]). Le gain d'efficacité reste cependant faible<ref>{{en}} Leung Y, Panaccione R, Hemmelgarn B, Jones J. « Exposing the weaknesses: a systematic review of azathioprine efficacy in ulcerative colitis » ''Dig Dis Sci.'' 2008;53:1455-61. {{PMID|17932752}}</ref>.
* Pour les poussées graves ou en cas d'échec des précédents traitements, on peut utiliser la [[ciclosporine]]<ref>{{en}} Lichtiger S, Present DH, Kornbluth A. {{et al.}} [http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM199406303302601 « Cyclosporine in severe ulcerative colitis refractory to steroid therapy »] ''N Engl J Med.'' 1994;330:1841-1845</ref> ([[immunosuppresseur]]), l'[[infliximab]]<ref>{{en}} Rutgeerts P, Sandborn WJ, Feagan BG {{et al.}} [http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa050516 « Infliximab for induction and maintenance therapy for ulcerative colitis »] ''N Engl J Med.'' 2005;353:2462-76.</ref> ou l'[[adalimumab]]<ref>{{en}} Reinisch W, Sandborn WJ, Hommes DW. {{et al.}} [http://gut.bmj.com/content/60/6/780 « Adalimumab for induction of clinical remission in moderately to severely active ulcerative colitis: results of a randomised controlled trial »] ''Gut'' 2011;60:780-7.</ref> ([[Inhibiteur du TNF|Inhibiteurs du TNF]] ou anti-TNF alpha).

Le [[tofacitinib]] est aussi utilisé pour traiter la maladie. Il y a un intérêt pour ses propriétés inhibiteurs de la [[Janus kinase 1]] et 3.

Le [[filgotinib]] a été efficace dans un essai contre placebo sur une cohorte de {{nombre|1348|malades}} à la dose de {{unité|200|mg}}<ref>{{en}} « Gilead and Galapagos Announce Positive Topline Results of Phase 2b/3 Trial of Filgotinib in Moderately to Severely Active Ulcerative Colitis » http://investors.gilead.com/news-releases/news-release-details/gilead-and-galapagos-announce-positive-topline-results-phase-2b3</ref>.

En 2024, le [[d:Q128827870|lusvertikimab]], un [[Antagoniste (biochimie)|antagoniste du récepteur]] de l'[[Interleukine 7|IL-7]] {{—|un [[anticorps monoclonal]] IgG4 ciblant la chaine IL-7Rα (CD127)}} fait l'objet d'un [[essai clinique]] de phase 2<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Antonin |nom=Tabard |titre=Vers une nouvelle thérapie alternative contre la rectocolite hémorragique ? |url=https://on-health.tv/vers-une-nouvelle-therapie-alternative-contre-la-rectocolite-hemorragique/ |site=ON HEALTH |date=2024-07-31 |consulté le=2024-08-11}}</ref>.

=== Chirurgie ===
Utilisée en dernier recours, la chirurgie est le seul traitement permettant de « guérir » la maladie (si le rectum et le côlon sont enlevés). Un tiers des formes sévères aboutissent à ce traitement<ref>{{en}} Turner D, Walsh CM, Steinhart AH, Griffiths AM. [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1542356506009694 « Response to corticosteroids in severe ulcerative colitis: a systematic review of the literature and a meta-regression »] ''Clin Gastroenterol Hepatol.'' 2007;5:103-10.</ref> (statistiques datant de la période d'avant l'utilisation des inhibiteurs du TNF).

=== Traitement d'entretien (préventif) ===
Le traitement d'entretien utilise les salicylés (5ASA ou [[Acide 5-aminosalicylique|mésalazine]])<ref>{{en}} Kruis W, Jonaitis L, Pokrotnieks J {{et al.}} the International Salofalk OD Study Group. [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2010.04537.x/abstract « Randomised clinical trial: a comparative dose-finding study of three arms of dual release mesalazine for maintaining remission in ulcerative colitis »] ''Aliment Pharmacol Ther.'' 2011;33:313-22.</ref> ou dans les formes plus sévères, l'[[azathioprine]], la [[mercaptopurine]]<ref>{{en}} Gisbert JP, Linares PM, McNicholl AG, Maté J, Gomollón F. « Meta-analysis: the efficacy of azathioprine and mercaptopurine in ulcerative colitis » ''Aliment Pharmacol Ther.'' 2009;30:126-37.</ref> ou la [[méthotrexate]] ([[immunosuppresseur]]s). Les patients ayant répondu à l'[[infliximab]] peuvent poursuivre ce traitement pour la prévention des récidives des rechutes<ref name="Ordas 2012"/>.

=== Régime ===
Le régime est d'un intérêt discuté car aucun essai clinique sérieux n'a été mené à ce sujet. Cependant les malades connaissent souvent des difficultés de digestion et sont sujets aux ballonnements. Il est recommandé d'éviter les aliments ou boissons aggravant ces symptômes.

Les [[probiotique]]s semblent avoir une efficacité pour entretenir la rémission de la rectocolite hémorragique<ref>{{en}} Sang LX, Chang B, Zhang WL, Wu XM, Li XH, Jiang M. [https://dx.doi.org/10.3748/wjg.v16.i15.1908 « Remission induction and maintenance effect of probiotics on ulcerative colitis: a meta-analysis »] ''World J Gastroenterol.'' 2010;16:1908-15.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Xinyue|nom1=Wang|prénom2=Chunyu|nom2=Zhou|prénom3=Shaohui|nom3=Zhang|prénom4=Yixiang|nom4=Ma|titre=Additive efficacy and safety of probiotics in the treatment of ulcerative colitis: a systematic review and meta-analysis|périodique=European Journal of Nutrition|date=2024-03-06|issn=1436-6215|pmid=38446227|doi=10.1007/s00394-023-03307-5|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38446227|consulté le=2024-03-07}}</ref>.

==== Régime pauvre en fibres ====
En cas de poussée, le [[Régime sans résidu|régime pauvre en fibres]] est généralement conseillé car il améliore le confort en diminuant les diarrhées et les douleurs abdominales. Si ce régime pauvre en fibres est instauré, celui-ci doit être riche en protéines et il faut également compenser les pertes en eau et en sels minéraux (particulièrement fer et calcium).

La principale restriction pourrait aussi être la consommation de sel en cas de traitement par corticoïde (habituellement l'utilisation de ce dernier est limitée à la période de poussée de la maladie).

En dehors des poussées l'alimentation doit redevenir aussi normale et équilibrée que possible afin d'éviter une quelconque carence. Le patient doit néanmoins éviter les aliments non supportés selon sa tolérance personnelle.

==== Régime en glucides spécifiques ====
Le [[régime en glucides spécifiques]] exclut l'ingestion de certains glucides dits complexes. Cela affranchit le système digestif d'aliments qu'il ne peut pas digérer complètement. Ce régime semble procurer un mieux-aller pour certains patients<ref>{{en}} Obih C, Wahbeh G, Lee D, Braly K, Giefer M, Shaffer ML, Nielson H, Suskind DL. « Specific carbohydrate diet for pediatric inflammatory bowel disease in clinical practice within an academic IBD center. » ''Nutrition'' 2016;32(4):418-25. {{PMID|26655069}} {{Doi|10.1016/j.nut.2015.08.025}}.</ref>.

=== Traitement traditionnel alternatif ===
L'encens de ''{{Lien|Boswellia elongata}}'', arbre à encens endémique au [[Yémen]], est préconisé par des tradipraticiens pour lutter contre les inflammations, notamment (dans les douleurs) dentaires, articulaires et intestinales. Chez l'animal de laboratoire a été montrée la capacité des acides boswelliques extraits de l'encens à inhiber la production des leucotriènes, des molécules impliquées dans les mécanismes inflammatoires responsables de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique<ref name="mothana2011">{{Cite pmid|21777643}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=I.|nom1=Gupta|prénom2=A.|nom2=Parihar|prénom3=P.|nom3=Malhotra|prénom4=G. B.|nom4=Singh|titre=Effects of Boswellia serrata gum resin in patients with ulcerative colitis|périodique=European Journal of Medical Research|volume=2|numéro=1|date=1997-01|issn=0949-2321|pmid=9049593|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9049593|consulté le=2022-12-29|pages=37–43}}</ref>.

La [[berbérine]] améliore un peu les symptômes<ref>{{Article|prénom1=Shuangyuan|nom1=Hu|prénom2=Pengfei|nom2=Wei|prénom3=Wei|nom3=Li|prénom4=Qingsong|nom4=Liu|titre=Pharmacological effects of berberine on models of ulcerative colitis: A meta-analysis and systematic review of animal studies|périodique=Frontiers in Pharmacology|volume=13|date=2022-09-06|issn=1663-9812|pmid=36147325|pmcid=9486070|doi=10.3389/fphar.2022.937029|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9486070/|consulté le=2022-10-25|pages=937029}}</ref>. D'après une [[méta-analyse]], la combinaison de probiotiques et de formules de [[médecine traditionnelle chinoise]] est plus efficace que l'[[acide 5-aminosalicylique]]<ref>{{Article|prénom1=Yu|nom1=Hu|prénom2=Zhen|nom2=Ye|prénom3=Yingqi|nom3=She|prénom4=Linzhen|nom4=Li|titre=Efficacy and Safety of Probiotics Combined With Traditional Chinese Medicine for Ulcerative Colitis: A Systematic Review and Meta-Analysis|périodique=Frontiers in Pharmacology|volume=13|date=2022-03-07|issn=1663-9812|pmid=35321324|pmcid=8936956|doi=10.3389/fphar.2022.844961|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8936956/|consulté le=2022-11-08|pages=844961}}</ref>. L'[[Indigo Naturalis|indigo naturel]] est hautement efficace contre la colite ulcéreuse pédiatrique mais peut causer des effets secondaires graves<ref>{{Article|prénom1=Takahiro|nom1=Kudo|prénom2=Keisuke|nom2=Jimbo|prénom3=Hirotaka|nom3=Shimizu|prénom4=Itaru|nom4=Iwama|titre=Qing-Dai for pediatric ulcerative colitis multicenter survey and systematic review|périodique=Pediatrics International: Official Journal of the Japan Pediatric Society|volume=64|numéro=1|date=2022-01|issn=1442-200X|pmid=35831249|doi=10.1111/ped.15113|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35831249/|consulté le=2022-11-08|pages=e15113}}</ref>.

L'administration de [[Thymus kotschyanus]] a montré une amélioration des symptômes<ref>{{Article|prénom1=Fatemeh|nom1=Vazirian|prénom2=Sara|nom2=Samadi|prénom3=Mohammadreza|nom3=Abbaspour|prénom4=Amirmahdi|nom4=Taleb|titre=Evaluation of the efficacy of Thymus kotschyanus extract as an additive treatment in patients with ulcerative colitis: a randomized double-blind placebo-controlled trial|périodique=Inflammopharmacology|volume=30|numéro=6|date=2022-12|issn=1568-5608|pmid=35723850|doi=10.1007/s10787-022-00991-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35723850|consulté le=2022-12-29|pages=2145–2152}}</ref>.

=== Restauration de la barrière intestinale ===
L’atteinte de l’intégralité de la barrière intestinale et particulièrement le mucus est un des facteurs qui semble à être impliqué dans la pathogénie de la rectocolite hémorragique. Les phospholipides jouent ont un rôle important dans l’intégrité de cette barrière. La phosphatidylcholine composant principal représente plus de 90 % des espèces phospholipidiques, est en concentration significativement moindre chez les patients atteints de RCH. La substitution orale en phosphatydilcholine au cours d'une étude prospective, randomisée et contrôlée contre placebo, en double aveugle chez des patients atteints de RCH légère à modérée semble sûre mais inefficace<ref>{{Article |prénom1=Marcel |nom1=Vetter |prénom2=Markus F. |nom2=Neurath |titre=Emerging oral targeted therapies in inflammatory bowel diseases: opportunities and challenges |périodique=Therapeutic Advances in Gastroenterology |volume=10 |numéro=10 |date=2017-10 |issn=1756-283X |pmid=29051788 |pmcid=5638182 |doi=10.1177/1756283X17727388 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5638182/ |consulté le=2020-03-23 |pages=773–790 }}</ref>.

==== Bactériothérapie fécale ====
La [[bactériothérapie fécale]] est un traitement médical développé à la fin du {{s-|XX}} par le {{Lien |fr=Thomas Borody |lang=en |trad=Thomas Borody |texte={{Dr|Thomas J. Borody}}}} et son équipe à Sydney, en Australie, principalement comme un traitement alternatif pour la [[colite pseudomembraneuse]], il est à ce jour destiné à des patients souffrant de quelques maladies intestinales résistant aux traitements antibiotiques classiques, dont la RCH<ref name=Borody03>{{article |langue=en| auteurs = Borody T, Warren E, Leis S, Surace R, Ashman O | titre = Treatment of ulcerative colitis using fecal bacteriotherapy | lang=en | journal = J Clin Gastroenterol | volume = 37 | numéro = 1 | pages = 42–7 | année = 2003 | pmid = 12811208 | doi = 10.1097/00004836-200307000-00012}} [http://www.cdd.com.au/pdf/publications/paper17.pdf PDF]</ref>.

Pour la RCH, aucun [[agent pathogène]] n'a été trouvé à ce jour. Mais l'efficacité de la [[bactériothérapie fécale]] dans ce cas suggère que la cause de la RCH pourrait être une infection antérieure par un agent pathogène encore inconnu.

Cette infection initiale peut parfois se résoudre naturellement. Mais dans certains cas, un déséquilibre du [[microbiote intestinal]] du côlon pourrait conduire à un cycle [[inflammatoire]] (ce qui expliquerait la nature cyclique et récurrente de cette maladie). Ce cycle semble, au moins dans de nombreux cas, pouvoir être rompu par la recolonisation du côlon du malade par un complexe bactérien prélevé dans un intestin sain<ref>{{Article |langue=en |auteurs=Borody T, Warren E, Leis S, Surace R, Ashman O, Siarakas S |titre=Bacteriotherapy using fecal flora: toying with human motions |périodique=J Clin Gastroenterol |volume=38 |numéro=6 |passage=475–83. |année=2004 |pmid=15220681 |doi=10.1097/01.mcg.0000128988.13808.dc |url=http://www.cdd.com.au/pdf/toyingmotions.pdf |format=pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Taobi|nom1=Huang|prénom2=Jinlan|nom2=Xu|prénom3=Maoying|nom3=Wang|prénom4=Ke|nom4=Pu|titre=An updated systematic review and meta-analysis of fecal microbiota transplantation for the treatment of ulcerative colitis|périodique=Medicine|volume=101|numéro=30|date=2022-07-29|issn=0025-7974|pmid=35905229|pmcid=9333500|doi=10.1097/MD.0000000000029790|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9333500/|consulté le=2022-11-08|pages=e29790}}</ref>. Certains médecins estiment que le traitement, effectué dans de bonnes conditions, est sûr et que de nombreux malades pourraient bénéficier de cette thérapie<ref name=Success2010>{{en}} Michael S. Silverman, Ian Davis, Dylan R. Pillai « {{Lang|en|Success of Self-Administered Home Fecal Transplantation for Chronic Clostridium difficile Infection}} » ''Clin Gastroenterol Hepatol.'' 2010;8(5):471-3. {{DOI|10.1016/j.cgh.2010.01.007}} {{PMID|20117243}}</ref>.

=== Prise en charge en France ===
En France, la rectocolite hémorragique (RCH) fait partie de la liste des [[Maladie de longue durée|ALD]] (affections de longue durée) uniquement en cas d'invalidité avérée, prise en charge à 100 % du ticket modérateur (après la signature de l'accord par le patient et son médecin référent). D'autres droits sont ouverts, notamment pour les salariés, les jours de carence des arrêts de travail ne s'appliquent qu'au premier arrêt sur une période de trois années. Des indemnités journalières (IJ) sont donc versées à concurrence d'un maximum de {{unité|360 IJ}} pour une période de trois années consécutives<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Arrêt de travail supérieur à 6 mois|url=https://www.ameli.fr/assure/droits-demarches/maladie-accident-hospitalisation/arret-travail-maladie/arret-travail-superieur-6-mois |site=ameli.fr |consulté le=2021-10-14}}.</ref>. Ceci permet au malade de conserver une activité salariée sans pénaliser sa prise en charge médicale.

== Notes et références ==
{{Références
 |colonnes=2
}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Maladies inflammatoires chroniques intestinales]] (MICI)
* [[Maladie de Crohn]]

=== Liens externes ===
* {{Bases santé}}
* http://afa.asso.fr [[Association François-Aupetit]] (AFA) - ''Association nationale de malades pour vaincre la maladie de Crohn et la '''RCH''', reconnue d’utilité publique depuis 1996''
* [http://www.mici.be/ Association CROHN-RCUH] en [[Belgique]]
* [http://www.crohnetcolite.ca/ Crohn et Colite Canada]
* [http://www.smccv.ch/fr/ Association Suisse de la Maladie de Crohn et Colite ulcéreuse (ASMCC)]
* {{en}} {{lien brisé|url=http://www.nacc.org.uk/ |titre=National Association for Colitis and Crohn's disease (UK) }}
* {{en}} [http://www.ccfa.org Crohn's and Colitis Foundation of America]

{{Palette Gastro-entérologie}}
{{Portail|médecine}}

[[Catégorie:Maladie inflammatoire de l'appareil digestif]]
[[Catégorie:Maladie du côlon et du rectum]]