Voir la source de Parc national de Muddus

{{Entête label|AdQ|année=2017}}
{{Infobox Aire protégée
 | nom = Parc national de Muddus
 | catégorie iucn = II
 | wdpa = 907
 | image = Muddus-wasserfall.jpg
 | légende image = Cascade de Muddusfallet, dans le parc national.
 | pays = {{Suède}}
 | subdivision 1 type = Province
 | subdivision 1 = [[Laponie (province historique)|Laponie]]
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 | création = 1942 
 | classement          = {{Patrimoine mondial|1996||Inclus dans [[Région de Laponie]]}}
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}}

Le '''parc national de Muddus''' (en [[suédois]] ''{{Langue|sv|Muddus nationalpark}}'', en [[same de Lule]] ''Muttos'') est un [[parc national]] situé sur les communes de [[Jokkmokk (commune)|Jokkmokk]] et [[Gällivare (commune)|Gällivare]], dans le [[comté de Norrbotten]], à l'extrême Nord de la [[Suède]]. Le parc a été fondé en 1942, mais fut par la suite agrandi en 1984 pour couvrir au total {{unité|51137|ha}}. Il est bordé au nord-ouest par la [[route européenne 45|route {{Nobr|européenne 45}}]] et la [[réserve naturelle de Stubba]] qui assure la transition avec les autres aires naturelles de la [[région de Laponie]].

Le cœur de Muddus est une vaste plaine à un peu moins de {{unité|400|m}} d'altitude, entourée de quelques petits sommets aux frontières du parc, dont le plus haut est Sör-Stubba, culminant à {{unité|665|m}}. Dans cette plaine se développe un vaste réseau de [[tourbière]]s, en particulier des [[Tourbière d'aapa|tourbières d'aapa]], représentant près de la moitié de la surface de l'aire protégée. Les sections sèches sont, quant à elles, couvertes d'une vaste forêt de [[taïga]] essentiellement [[forêt primaire|vierge]], faisant de Muddus le plus vaste parc national de forêt du pays. Au sud du parc, l'altitude décroit rapidement pour rejoindre la vallée du fleuve [[Luleälven]]. Dans cette section, on trouve plusieurs [[Gorge (géographie)|gorges]], dont en particulier celle formée par la principale rivière du parc, Muttosädno, qui chute de {{unité|42|m}} au niveau de la [[Chute d'eau|cascade]] {{langue|sv|Muddusfallet}}.

La région est peuplée depuis le retrait des [[glacier]]s il y a environ {{unité|10000|ans}}. Les habitants vivent alors surtout dans les vallées, mais placent des pièges dans des endroits stratégiques de Muddus pour capturer leurs proies, surtout des [[Rangifer tarandus|rennes]]. Avec le temps, ils remplacent la chasse par la domestication des rennes, mais conservent leur mode de vie [[Nomadisme|nomade]], suivant les troupeaux de rennes dans leur migration annuelle. Aujourd'hui encore, ces habitants, les [[Samis]] (anciennement appelés Lapons) utilisent le parc pour l'élevage des rennes, bien que les techniques et leur mode de vie se soient modernisés. La colonisation suédoise est plus tardive, arrivant dans le parc au {{s-|XIX}} avec l'abattage des forêts autour de sa frontière sud et l'installation d'une ferme près du lac Muttosjávvre, active jusqu'en 1909. Peu après la formation des premiers [[parcs nationaux de Suède]] en 1909, la vaste superficie de forêts primaires de Muddus est remarquée par le [[garde forestier]] [[Edvard Wibeck]] qui propose alors, dans les années 1920, de protéger le site comme parc national. Après un long processus, la création de ce parc est entérinée par le [[Riksdag (Suède)|parlement suédois]] en 1942. Enfin, en 1996, il est inclus dans le site du [[patrimoine mondial]] ''[[région de Laponie]]'', protégeant ainsi la plus vaste aire naturelle essentiellement intacte d'Europe de l'Ouest, ainsi que la culture samie.

De nos jours, le site mêle élevage des rennes et [[tourisme]], avec de nombreux sentiers dans le sud du parc et le [[Rallarstigen]] dans le nord. Environ {{unité|5000|personnes}} viennent ainsi chaque année admirer la cascade de {{langue|sv|Muddusfallet}}, la profonde gorge de {{langue|smi|Måskosgårsså}} ou observer les oiseaux autour du lac de {{langue|smi|Muttosluoppal}} et ses tourbières grâce à une grande [[tour d'observation]].

{{Sommaire|niveau=2}}

== Toponymie ==
Comme pour la plupart des lieux de la [[Laponie (province historique)|Laponie]], un grand nombre de [[toponymie|toponyme]]s tirent leur origine des [[langues sames]]<ref group=O name=p4>p. 4.</ref>, plus précisément le [[same de Lule]] dans le cas de Muddus<ref>{{lien web|url=https://www.sametinget.se/1670|site=Sametinget|titre=Ortnamn med lulesamisk stavning|langue=sv}}.</ref>. Ils ont souvent deux graphies distinctes, une graphie same, et une graphie suédoise qui en dérive et qui dominait initialement, mais est petit à petit remplacée par la graphie same dans les cartes<ref group=O name=p4/>. Ceci inclut le nom même du parc, ''{{langue|sv|Muddus}}'' étant la graphie suédoise tandis que la graphie same est ''{{langue|smi|Muttos}}''<ref group=O name=p4/>. L'étymologie de ce nom n'est pas claire, mais il a été suggéré que cela pourrait dériver de ''{{langue|smi|mutták}}'' signifiant « convenable », « juste comme il faut », peut-être en référence à la nature de la région qui offre tout ce qu'il faut pour vivre<ref>{{lien web|url=http://laponia.nu/varldsarvet/nationalparker-och-naturreservat/muttos/|site=Laponia|titre=Muddus/Muttos nationalpark|langue=sv}}.</ref>.

== Géographie ==
=== Localisation et frontières ===
Le parc national de Muddus est situé sur les [[Commune (Suède)|communes]] de [[Jokkmokk (commune)|Jokkmokk]] et [[Gällivare (commune)|Gällivare]], dans le [[comté de Norrbotten]], en [[Laponie (province historique)|Laponie suédoise]]<ref group=S name=p5>p. 5-7.</ref>. Il est situé légèrement au nord du [[cercle Arctique]]<ref group=M name=p5>p. 5.</ref>. Il s'étend sur {{unité|51137|ha}} (un peu plus de {{unité|511|km|2}}) dont {{unité|49327|ha}} terrestre<ref name=scbnationalpark>{{lien web|langue=sv + en|url=http://www.scb.se/statistik/_publikationer/OV0904_2011A01_BR_04_A01BR1101.pdf|site=Bureau central des statistiques suédoises|titre=Miljö - Environment|consulté le=8 avril 2013}}.</ref>, ce qui en fait le quatrième plus vaste parc national du pays<ref>{{lien web|langue=sv|url=http://www.naturvardsverket.se/Documents/publikationer/978-91-620-8389-2.pdf|site=[[Naturvårdsverket]]|titre=Välkommen till Sveriges nationalparker!|consulté le=8 avril 2013}}.</ref>. Il est délimité au sud par le [[lac de barrage]] [[Centrale hydroélectrique de Messaure|Messaure]] sur le fleuve [[Luleälven]] et au nord par la [[route européenne 45|route {{Nobr|européenne 45}}]]. Au nord-ouest, le parc est bordé par la [[réserve naturelle de Stubba]].

[[Fichier:Muddus national park topographic map-fr.svg|thumb|upright=1.5|center|alt=Carte géographique en couleur.|Carte topographique du parc national de Muddus.]]

=== Relief ===
[[Fichier:Måskosgårsså canyon, Muddus.jpg|thumb|alt=Photo couleur d'un ravin entre deux élévations.|Le canyon de Måskosgårsså dans le sud du parc.]]

Le relief de la moitié nord suédoise est souvent divisé en trois bandes parallèles : à l'ouest, les [[Alpes scandinaves]], à l'est, les plaines de la côte de [[Golfe de Botnie|Botnie]], et au centre une zone de plaine vallonnée (''{{langue|sv|Bergkullslätt}}'')<ref name=muddusplain>{{article|langue=en|titre=Long term morphotectonic evolution in Sweden|prénom1=Karna|nom1=Lidmar-Bergström|périodique=Geomorphology|volume=16|numéro=1|mois=mai|année=1996|pages=33–59}}.</ref>{{,}}<ref name=NPplan2008>{{Ouvrage|langue=sv|prénom1=Rolf|nom1=Löfgren|titre=Nationalparksplan för Sverige|sous-titre=Långsiktig plan|éditeur=[[Naturvårdsverket]]|année=2008|isbn=978-91-620-1269-4|lire en ligne=http://www.naturvardsverket.se/Documents/publikationer6400/978-91-620-1269-4.pdf}}.</ref>. Muddus se trouve dans cette bande intermédiaire, à laquelle il a d'ailleurs donné son nom (plaine de Muddus)<ref name=muddusplain/>{{,}}<ref name=NPplan2008/>. Ces ''{{langue|sv|Bergkullslätt}}'' sont de vastes zones plates avec quelques reliefs isolés, dont le sommet est souvent plat<ref name=NPplan2008/>. Le relief de Muddus est ainsi principalement constitué d'une vaste section centrale plate, autour du lac Muttosjávvre (altitude {{unité|385|m}})<ref group=S name=p9>p. 9.</ref>. Les sommets isolés sont surtout situés en périphérie ouest et est du parc<ref group=S name=p9/>. Les plus hauts sommets sont situés le long de la frontière ouest, avec en particulier Sör-Stubba ({{unité|661|m}}) et Storvuosmo ({{unité|650|m}}), tandis que les sommets est sont plus doux, culminant à Tjuorrevárre ({{unité|556|m}}) et Lijnávárre ({{unité|553|m}})<ref group=S name=p9/>. Alors que la plupart des rivières et fleuves de la plaine de Muddus ne forment pas de véritables vallées, le Luleälven forme en aval de [[Centrale hydroélectrique de Porjus|Porjus]] une vallée très encaissée<ref name=NPplan2008/>. Ainsi, au sud du parc, l'altitude chute brutalement pour rejoindre la vallée du fleuve, à environ {{unité|160|m}}<ref group=S name=p9/>. Une dizaine de profonds [[Gorge (géographie)|canyons]], aux parois presque verticales, sillonnent cette section, dont celui de la rivière Muttosädno, mais aussi le canyon sec de Måskosgårsså, d'une profondeur de {{unité|100|m}}<ref group=O name=p89>p. 89-92.</ref>.

=== Climat ===
Le climat de Muddus est relativement [[Climat continental|continental]]<ref group=M name=p7>p. 7.</ref>. Les hivers sont froids, avec une température moyenne de {{tmp|-12|°C}} en janvier, et les étés sont comparativement chauds, avec une température moyenne de {{tmp|14|°C}} en juillet<ref group=M name=p7/>.  Le climat est assez peu humide, avec une moyenne de {{unité|500|mm}} de précipitations annuelle<ref group=M name=p7/>. L'été est en général la saison la plus humide, mais parfois les étés peuvent être secs ce qui peut engendrer une sécheresse, aggravée par l'excellent ensoleillement estival de la région<ref group=M name=p7/>. Durant la période hivernale, la neige se maintient environ {{unité|200|jours}}, typiquement de mi-octobre à mi-mai<ref group=M name=p7/>. Les impacts d'[[Foudre|éclairs]], principales causes de [[Feu de forêt|feux de forêt]], sont relativement rares, avec seulement une dizaine de jours d'orage par an<ref group=O name=p43>p. 43-52.</ref>.

{{Climat
|titre=Relevé météorologique de Muddus (1901-2009)
|source=Global species<ref name=meteo>{{lien web|langue=en|url=http://globalspecies.org/weather_stations/climate/401/314|site=Global species|titre=Climate Data for Latitude 66.75 Longitude 20.25|consulté le=6 avril 2013}}.</ref>
|diagramme=oui
|tmax-jan= -8.9   |tmoy-jan= -14.8     |tmin-jan= -20.7
|tmax-fev=  -7.7  |tmoy-fev= -13.8     |tmin-fev= -20.1
|tmax-mar= -2.0   |tmoy-mar= -8.5      |tmin-mar= -15
|tmax-avr= 3.3   |tmoy-avr= -2.0      |tmin-avr= -7.3
|tmax-mai= 9.8   |tmoy-mai= 4.1     |tmin-mai= -1.6
|tmax-jui= 16.1   |tmoy-jui= 10.3     |tmin-jui= 4.5
|tmax-jul= 19   |tmoy-jul= 13.2     |tmin-jul= 7.4
|tmax-aou= 16.6   |tmoy-aou= 11.1     |tmin-aou= 5.6 
|tmax-sep=  10.5  |tmoy-sep= 5.8     |tmin-sep= 1.1
|tmax-oct= 3   |tmoy-oct= -1.1      |tmin-oct= -5.1
|tmax-nov= -4.3   |tmoy-nov= -8.7      |tmin-nov= -13.3
|tmax-dec=  -7.1  |tmoy-dec= -12.7      |tmin-dec= -18.3
|prec-jan=28.8  |pluie-jour-jan=
|prec-fev=21.8  |pluie-jour-fev=
|prec-mar=22.4 |pluie-jour-mar=
|prec-avr= 23.2  |pluie-jour-avr=
|prec-mai=30.7 |pluie-jour-mai=
|prec-jui=49.6 |pluie-jour-jui=
|prec-jul=69.5 |pluie-jour-jul=
|prec-aou=69.9 |pluie-jour-aou=
|prec-sep=51 |pluie-jour-sep=
|prec-oct=41.2  |pluie-jour-oct=
|prec-nov=37.8 |pluie-jour-nov=
|prec-dec=29.4 |pluie-jour-dec=
|tmax-ann=4
|tmoy-ann=-1
|tmin-ann= -7
|prec-ann=475.3
}}

=== Hydrographie ===
Le parc national de Muddus correspond approximativement au [[bassin versant]] de la rivière Muttosjåhkå/Muttosädno ({{unité|453|km|2}}), affluent du [[fleuve]] [[Luleälven|Stora Luleälven]], à l'exception d'une petite partie à l'est faisant partie du bassin versant du fleuve [[Råneälven]]<ref group=M name=p5/>{{,}}<ref group=M name=p26>p. 26-29.</ref>. Au cours de leur parcours, les rivières du parc traversent de vastes superficies de [[tourbière]]s (au total {{unité|21000|ha}} soit 42 % du parc) et plusieurs lacs<ref group=S name=p5/>{{,}}<ref group=M name=p26/>. Le plus grand lac est Muttosjávvre, d'une longueur de {{unité|6.5|km}} pour une largeur maximale d'un kilomètre<ref group=M name=p26/>. Dans la partie sud du parc, la rivière Muttosädno forme Muddusfallet : une [[Chute d'eau|double cascade]] d'une hauteur de {{unité|42|m}}, marquant le début du canyon<ref group=M name=p6/>. À son embouchure, la rivière Muttosädno a un débit moyen de {{unité|5.1|m{{3}}/s}}, mais pouvant atteindre {{unité|52|m{{3}}/s}} durant les crues<ref>{{lien web|url=www.smhi.se/polopoly_fs/1.3780!/Qstat_20090604.xls|site=SMHI|titre=Flödesstatistik|consulté le=30 décembre 2016}}.</ref>.

== Géologie ==
[[Fichier:String bog from above Muddus.jpg|vignette|alt=Photo couleur aérienne d'une plaine avec des lacs.|La plaine de Muddus et ses [[Tourbière d'aapa|tourbières d'aapa]] interrompues par une ligne de forêt sèche correspondant à un [[esker]]. On voit aussi le lac Muttosluoppal et Muttosjávvre.]]

En 1908, le géologue W. Wråk remarque que le relief du nord suédois peut être décrit comme une structure en escalier composée de six surfaces<ref name=muddusplain2>{{article|langue=en|titre=Terminology of long-term geomorphology: a Scandinavian perspective|périodique=Progress in Physical Geography|prénom1=Karin|nom1=Ebert|année=2009|volume=33|page=163}}.</ref>. Il donna à la plus vaste de ces surfaces le nom de plaine de Muddus<ref name=muddusplain2/>. Cette plaine couvre la majeure partie du nord suédois et est essentiellement constituée de deux niveaux quasi-horizontaux, l'un de {{unité/2|300|à=400|m}} et l'autre de {{unité/2|400|à=600|m}} d'altitude<ref name=muddusplain2/>. Il s'agit d'une [[pénéplaine]] parsemées de collines résiduelles, témoignant d'une surface de plus haute altitude en grande partie disparue du fait de l'érosion<ref name=muddusplain/>. La plaine de Muddus s'est probablement formée au début du [[Cénozoïque]] (à partir d'il y a {{unité|66|Ma}}) après une phase de [[soulèvement tectonique]] de la péninsule Scandinave, aussi responsable de la formation des [[Alpes scandinaves]]<ref name=muddusplain/>.

À l'instar de la plupart de la plaine de Muddus, le parc national repose sur du [[granite]] et des [[gneiss]] [[précambrien]]s<ref group=M name=p6/>{{,}}<ref name=muddusplain2/>. La partie orientale est surtout constituée du granite de Lina, formée entre {{unité/2|1800|et=1750|Ma}} lors de l'[[Svécofennides|orogenèse svécofennienne]]<ref name=lina>{{article|langue=en|titre=Late Quaternary faulting and paleoseismicity in northern Fennoscandia, with particular reference to the Lansjärv area, northern Sweden|périodique=Geologiska Föreningen i Stockholm Förhandlingar|volume=112|numéro=4|page=333-354|année=1990}}.</ref>. Les collines occidentales, tout comme une zone au nord-est, sont aussi constituées de granite et gneiss, mais comprennent également des [[Porphyre (roche)|porphyres]] et [[granulite]]s<ref group=M name=p6/>. Enfin, une petite zone du nord du lac Muttosjávvre contient de la [[diorite]]<ref group=M name=p6/>. Si le socle affleure en plusieurs points, il est le plus souvent couvert d'une fine couche de [[Moraine|sédiments morainiques]] ou de [[tourbe]]<ref group=M name=p6/>.

La morphologie du parc est fortement marquée par les dernières [[glaciation]]s. Toute la partie centrale est dominée par des [[drumlin]]s, des longues arêtes basses, orientés principalement selon un axe nord-ouest sud-est, indiquant le mouvement des [[glacier]]s durant la dernière [[glaciation]]<ref group=M name=p6/>. On trouve aussi quelques petits [[esker]]s ainsi que des amas de sable et de graviers déposés par les glaciers<ref group=M name=p6/>. Enfin, dans la partie sud du parc se trouvent plusieurs gorges parfois très profondes, dont en particulier le canyon de la rivière Muttosädno et le Måskosgårsså<ref group=M name=p6/>. Des vallées existaient probablement déjà avant, mais elles ont été approfondies  à la fin de la dernière glaciation lors de brusques libérations d'eau<ref group=M name=p6/>{{,}}<ref group=O name=p89/>.

== Milieux naturels ==
Le parc national de Muddus est d'après la classification du [[Fonds mondial pour la nature]] (WWF), situé dans l'[[écorégion terrestre]] de la [[taïga scandinave et russe]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://globalspecies.org/protectareas/display/23062|site=Global species|titre=Muddus|consulté le=6 avril 2013}}.</ref>. Il est constitué d'une mosaïque de forêts et de [[tourbière]]s, formant souvent des bandes alternées, la forêt couvrant les drumlins ou autres éléments de relief<ref group=M name=p6>p. 6.</ref>{{,}}<ref group=M name=p7/>. La forêt couvre {{unité|20882|ha}}, soit 42 % de la superficie totale du parc<ref name=natura2000>{{lien web|langue=sv|url=http://www.lansstyrelsen.se/norrbotten/SiteCollectionDocuments/Sv/djur-och-natur/skyddad-natur/Nationalparker/Bevarandeplan_MuddusNP.pdf|site=Länsstyrelsen i Norrbotten|titre=Bevarandeplan Natura 2000 - Muddus SE0820167|consulté le=6 avril 2013}}.</ref>. Il s'agit d'une forêt de [[Pinophyta|conifères]] typique de la taïga<ref name=natura2000/>. L'autre élément dominant est le vaste réseau de [[tourbières]], en majeure partie des [[Tourbière d'aapa|tourbières d'aapa]] aussi appelées tourbières cordées, couvrant {{unité|18396|ha}} soit 37 % de la superficie du parc<ref name=natura2000/>. Le reste de la superficie est constitué de tourbières boisées (8 %), de lacs, et une petite section de [[lande]]s et roches nues au-dessus de la [[limite des arbres]]<ref name=natura2000/>.

Si la faune n'est pas particulièrement abondante, elle est variée<ref group=M name=p30>p. 30-31.</ref>. Ce qui fait la richesse du parc est surtout l'avifaune avec environ {{Unité|100|espèces}}, surtout autour des zones humides<ref group=M name=p30/>, et la faune caractéristique des forêts anciennes, en particulier [[insecte]]s, [[Fungi]] et [[lichen]]s<ref name=forvaltning/>.

=== Taïga ===
==== Flore ====
[[Fichier:Salix caprea Boreal.jpg|thumb|left|alt=Forêt avec un riche tapis de végétation.|Forêt de conifères avec du saule marsault, dans la commune de Jokkmokk]]
L'un des principaux écosystème du parc national est une forêt de conifères, dominée par l'[[épicéa commun]] (''{{Langue|la|Picea abies}}'') et le [[pin sylvestre]] (''{{Langue|la|Pinus sylvestris}}''), mais avec souvent de nombreux [[Betula pubescens|bouleaux pubescents]] (''{{Langue|la|Betula pubescens}}'')<ref group=M name=p8>p. 8-11.</ref>. La forêt est une [[forêt primaire]], à l'exception de quelques petites zones au sud, le long du fleuve, qui ont été coupées dans le passé<ref name=natura2000/>.

À l'ouest et au centre du parc, l'épicéa est l'espèce dominante<ref group=M name=p8/>. Aux plus basses altitudes, la forêt est dense, avec des arbres atteignant les {{unité|20|m}}<ref group=M name=p8/>. Ceci crée une lutte importante pour les nutriments et la lumière pour la végétation basse<ref group=M name=p8/>. On trouve alors surtout des [[Vaccinium myrtillus|myrtilles]] (''{{Langue|la|Vaccinium myrtillus}}''), de la [[Empetrum nigrum|camarine noire]] (''{{Langue|la|Empetrum nigrum}}''), de l'[[airelle rouge]] (''{{Langue|la|Vaccinium vitis-idaea}}'') et de la [[linnée boréale]] (''{{Langue|la|Linnaea borealis}}''), du [[maïanthème à deux feuilles]] (''{{Langue|la|Maianthemum bifolium}}''), du [[mélampyre des prés]] (''{{Langue|la|Melampyrum pratense}}''), de la [[trientale d'Europe]] (''{{Langue|la|Trientalis europaea}}''), de la [[pirole unilatérale]] (''{{Langue|la|Orthilia secunda}}''), du [[géranium des bois]] (''{{Langue|la|Geranium sylvaticum}}'') et du [[Solidago virgaurea|solidage verge d'or]] (''{{Langue|la|Solidago virgaurea}}'')<ref group=M name=p8/>. Ces plantes reposent sur un tapis de [[Bryophyte|mousses]] typiquement [[Hylocomium splendens]], [[Pleurozium schreberi]] et des [[Hepaticophyta|hépatiques]] ainsi que sur des [[lichen]]s tels que [[Nephroma arcticum]] et les [[Cladonia|lichens des rennes]]<ref group=M name=p8/>. Lorsque le terrain prend de l'altitude, la densité d'arbre diminue, et le bouleau se fait plus présent, ainsi que le [[sorbus aucuparia|sorbier des oiseleurs]] (''{{Langue|la|Sorbus aucuparia}}''), le [[saule marsault]] (''{{Langue|la|Salix caprea}}'') et le [[tremble]] (''{{Langue|la|Populus tremula}}'')<ref group=M name=p8/>. De plus, les arbres sont plus petits et plus tortueux, les épicéas n'atteignant en moyenne qu'une dizaine de mètres de hauteur<ref group=M name=p8/>. Sur les pentes humides, s'ajoutent le [[cornouiller de Suède]] (''{{Langue|la|Cornus suecica}}'') et le [[Gymnocarpium dryopteris|polypode du chêne]] (''{{Langue|la|Gymnocarpium dryopteris}}'')<ref group=M name=p8/>.

Au contraire, à l'est et au sud, le pin est la principale essence<ref group=M name=p8/>. Ces pins atteignent souvent des âges très importants<ref group=M name=p14>p. 14-18.</ref>. Un des arbres du parc était même considéré comme le plus vieux pin de Suède, datant de 1274, mais en 2004, un pin de {{unité|757|ans}} (soit {{Unité|27|ans}} plus ancien) fut découvert sur la côte du [[Hälsingland]]<ref name=aldstatall>{{lien web|langue=sv|url=http://www.dendrochronology.se/res/pdf_s/anderssonniklasson_sbt.pdf|site=Svensk botanisk tidskrift<!--|type=pdf-->|date=2004|titre=Rekordgammal tall på Hornslandet i Hälsingland|consulté le=30 décembre 2016}}.</ref>. Le sol des forêts de pins est recouvert de [[Calluna vulgaris|bruyère callune]] (''{{Langue|la|Calluna vulgaris}}'') et de divers lichens des rennes, ainsi que du [[Arctostaphylos uva-ursi|raisin d'ours]] (''{{Langue|la|Arctostaphylos uva-ursi}}''), de l'airelle rouge et de la camarines<ref group=M name=p14/>.

[[Fichier:Muddus woodpecker.jpg|thumb|alt=Un pic sur le tronc d'un arbre dans une forêt.|[[Pic tridactyle]] sur un arbre de Muddus.]]

L'équilibre entre pins et épicéas est dicté par plusieurs facteurs. Premièrement, contrairement à l'épicéa, le pin est capable de se développer même sur des sols très pauvres et très secs et il est donc majoritaire sur les terrains difficiles<ref group=M name=p14/>. Deuxièmement, en l'absence d'incendie, les épicéas se développent et dominent progressivement la forêt, remplaçant les pins, dont il finit par ne rester que quelques individus isolés<ref group=M name=p14/>. Mais les incendies éliminent plutôt les épicéas que les pins, et ces derniers sont aussi les premiers à recoloniser les terrains brûlés<ref group=M name=p14/>. Les terrains ayant récemment brûlé sont donc dominés par les pins, tandis que ceux brûlant rarement sont dominés par les épicéas<ref group=M name=p14/>. Les incendies sont un évènement relativement fréquent. Il y aurait eu au moins {{Unité|47|incendies}} dans le parc entre 1413 et 1984, et en moyenne, une zone de forêt brûle tous les {{unité|110|ans}}, avec cependant des variations locales<ref name=incendie>{{article|langue=en|titre=Forest fires in the Muddus National Park (northern Sweden) during the past 600 years|prénom1=Ola|nom1=Engelmark|périodique=Revue canadienne de botanique|année=1984|mois=mai|volume=62|numéro=5|page=93-898}}.</ref>. Les traces d'incendie sont visibles, telles que des cicatrices sur les arbres ayant résisté<ref group=M name=p14/>. Le dernier incendie dans le parc eut lieu en été 2006, dans la partie sud du parc<ref name=incendie2006>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Ola Engelmark|titre=Skogsbranden i Muddus nationalpark år 2006|sous-titre=ekologiska effekter och naturvård|éditeur=[[Comté de Norrbotten]]|année=2013|isbn=|lire en ligne=http://www.dendrochronology.se/res/pdf_s/12_2013_skogsbrandenmuddusrapport.pdf}}.</ref>. Les pins ne sont pas les seules plantes qui profitent des incendies, les graines du [[géranium laineux]] (''{{langue|la|Geranium lanuginosum}}'') par exemple peuvent survivre dans le sol pendant des dizaines d'années pour se réactiver après un incendie, la plante ayant besoin d'un terrain dégagé pour se développer<ref group=O name=p43/>.

==== Faune ====
[[Fichier:Martes martes in Sweden.jpg|thumb|gauche|alt=Une martre sur une branche d'arbre.|Une [[martre des pins|martre]] en Suède.]]

Parmi les grands prédateurs, le [[Gulo gulo|glouton]] (''{{langue|la|Gulo gulo}}'') est présent principalement dans les collines et ravins du sud du parc, tandis que l'[[ours brun]] (''{{langue|la|Ursus arctos}}'') est surtout présent dans les sections occidentales<ref group=M name=p30/>. Le parc accueille aussi le [[lynx boréal]] (''{{langue|la|Lynx lynx}}'')<ref name=natura2000/>. Parmi les petits prédateurs, on peut noter la présence de [[martre des pins|martres]] (''{{langue|la|Martes martes}}'') ou d'[[hermine]]s (''{{langue|la|Mustela erminea}}'')<ref group=M name=p30/>. Les [[Alces|élan]]s (''{{langue|la|Alces alces}}'') sont particulièrement nombreux dans le parc, plutôt à proximité des zones humides du centre du parc en été tandis qu'ils montent vers les collines en hiver pour se nourrir de l'écorce des sorbiers des oiseleurs ou des trembles<ref group=M name=p30/>. Les [[Rangifer tarandus|rennes]] sont aussi nombreux<ref group=M name=p30/>. Il ne s'agit comme dans toute la Suède que d'animaux domestiques<ref group=M name=p30/>. Les rennes du village sami de Unna tjerusj, par exemple, ne font que traverser le parc entre leurs aires d'hivernage et d'estive, tandis que d'autres restent toute l'année dans le parc, surtout dans la partie est<ref group=M name=p30/>. Le parc accueille aussi un grand nombre de rongeurs, tel que le [[Arvicola amphibius|campagnol terrestre]] (''{{langue|la|Arvicola amphibius}}''), le [[Microtus oeconomus|campagnol nordique]] (''{{langue|la|Microtus oeconomus}}''), le [[Microtus agrestis|campagnol agreste]] ''{{langue|la|Microtus agrestis}}''), le [[Clethrionomys glareolus|campagnol roussâtre]] (''{{langue|la|Clethrionomys glareolus}}'') ou le plus rare [[Lemmus lemmus|lemming des toundras]] (''{{langue|la|Lemmus lemmus}}''), qui n'apparaît dans le parc que certaines années<ref group=M name=p30/>.

[[Fichier:Rough-legged Buzzard (Buteo lagopus) Muddus.jpg|vignette|alt=Un rapace sur la cime d'un arbre.|[[buse pattue]] dans la forêt de Muddus.]]

Dans les forêts d'épicéas, on peut entendre le chant de nombreux [[Passeriformes|passereaux]], tels que la [[grive draine]] (''{{langue|la|Turdus viscivorus}}''), la [[grive mauvis]] (''{{langue|la|Turdus iliacus}}''), la [[grive musicienne]] (''{{langue|la|Turdus philomelos}}''), le [[bruant rustique]] (''{{langue|la|Emberiza rustica}}''), le [[pinson des arbres]] (''{{langue|la|Fringilla coelebs}}''), le [[pinson du Nord]] (''{{langue|la|Fringilla montifringilla}}''), le [[pouillot fitis]] (''{{langue|la|Phylloscopus trochilus}}''), le [[pouillot véloce|pouillot véloce scandinave]] (''{{langue|la|Phylloscopus collybita abietinus}}''), la [[fauvette des jardins]] (''{{langue|la|Sylvia borin}}''), le [[durbec des sapins]] (''{{langue|la|Pinicola enucleator}}'') et le [[mésangeai imitateur]] (''{{langue|la|Perisoreus infaustus}}'')<ref group=M name=p32/>. Le [[lagopède des saules]] (''{{langue|la|Lagopus lagopus}}'') est aussi présent, surtout dans les zones où les bouleaux sont nombreux<ref group=M name=p32/>. À l'opposé, les forêts de pins sont plus pauvres, avec cependant plusieurs espèces de [[strigiformes]], telles que la [[nyctale de Tengmalm]] (''{{langue|la|Aegolius funereus}}''), la [[chouette épervière]] (''{{langue|la|Surnia ulula}}''), la [[chouette de l'Oural]] (''{{langue|la|Strix uralensis}}'') et le [[hibou grand-duc]] (''{{langue|la|Bubo bubo}}''), ou des [[Picidae|pics]] tels que le [[pic noir]] (''{{langue|la|Dryocopus martius}}'') et le [[pic tridactyle]] (''{{langue|la|Picoides tridactylus}}'')<ref group=M name=p32/>. Ces forêts abritent aussi entre autres la [[mésange lapone]] (''{{langue|la|Poecile cinctus}}''), le [[gobemouche gris]] (''{{langue|la|Muscicapa striata}}''), le [[jaseur boréal]] (''{{langue|la|Bombycilla garrulus}}'') et le [[grand Tétras]] (''{{langue|la|Tetrao urogallus}}'')<ref group=M name=p32/>. Le [[grand Corbeau]] (''{{langue|la|Corvus corax}}'') et plusieurs [[Rapace|oiseaux de proie]] tels que l'[[aigle royal]] (''{{langue|la|Aquila chrysaetos}}''), le [[balbuzard pêcheur]] (''{{langue|la|Pandion haliaetus}}''), le [[faucon crécerelle]] (''{{langue|la|Falco tinnunculus}}''), le [[faucon pèlerin]] (''{{langue|la|Falco peregrinus}}'') et la [[buse pattue]] (''{{langue|la|Buteo lagopus}}'') nichent dans le parc, en particulier dans les ravins au sud<ref group=M name=p32/>.

Peu de reptiles apprécient les conditions climatiques du nord scandinave. Parmi ceux-ci, le [[lézard vivipare]] (''{{langue|la|Zootoca vivipara}}'') et la [[vipère péliade]] (''{{langue|la|Vipera berus}}'') sont les seuls observés dans le parc<ref group=M name=p30/>.

=== Zones humides ===
==== Flore ====
[[Fichier:View from bordwatching tower muttosluoppal.jpg|vignette|alt=Un lac, entouré d'une zone plate avec très peu d'arbres et quelques douces collines boisées à l'arrière-plan.|Lac de Muttosluoppal et tourbières alentour vus depuis la tour d'observation.]]

La partie centrale et nord du parc sont particulièrement riches en zones humides<ref group=M name=p19>p. 19-25.</ref>. On trouve quelques [[Tourbière ombrotrophe|tourbières ombotrophes]] (alimentées uniquement par les précipitations directes), mais en faible quantité, l'environnement de Muddus n'étant pas très favorable à ce genre de formations<ref group=M name=p19/>. Le parc comprend donc surtout des [[Tourbière minérotrophe|tourbières minérotrophes]], principalement des tourbières d'aapa, formant des motifs distincts, avec des basses crêtes herbeuses parallèles (appelées lanières) séparant des mares allongées (parfois appelées par leur nom anglais ''{{langue|en|flark}}''), justifiant leur nom de ''tourbière cordée''<ref group=M name=p19/>.

Dans les zones périphériques du parc, le terrain est souvent pentu, mais les lanières, situées perpendiculairement à la pente, permettent à l'eau de stagner<ref group=M name=p19/>. Ces tourbières sont riches en [[Carex|laiches]] et en [[Poaceae|herbes]] telles que la [[Carex lasiocarpa|laiche filiforme]] (''{{langue|la|Carex lasiocarpa}}'') et la [[molinie bleue]] (''{{langue|la|Molinia caerulea}}'')<ref group=M name=p19/>. Sur les bords se développent le [[bouleau nain]] (''{{langue|la|Betula nana}}''), la [[plaquebière]] (''{{langue|la|Rubus chamaemorus}}'') et la [[prêle des bois]] (''{{langue|la|Equisetum sylvaticum}}''), ainsi que parfois des [[hummock]]s avec de la [[Sphagnum fuscum|sphaigne brune]] (''{{langue|la|Sphagnum fuscum}}'')<ref group=M name=p19/>. Dans certains cas, des buissons de saules se forment, typiquement le [[saule des Lapons]] (''{{langue|la|Salix lapponum}}'') ou le [[Salix glauca|saule glauque]] (''{{langue|la|Salix glauca}}'')<ref group=M name=p19/>. Au sud-est, les tourbières sont de petites dimensions et n'ont souvent pas de lanières<ref group=M name=p19/>.

[[Fichier:Rhododendron tomentosum in Muddus.jpg|thumb|left|alt=Une fleur blanche.|Rhododendron tomentosum dans le parc.]]

Dans la zone centrale du parc, les tourbières forment la majorité de la superficie<ref group=M name=p19/>. Le terrain est plat, à l'exception de quelques [[drumlin]]s orientés nord-ouest sud-est, et donc le courant y est très faible<ref group=M name=p19/>. Les lanières sont plus espacées mais aussi plus imposantes qu'en périphérie, pouvant atteindre plus de {{unité|50|cm}} de hauteur<ref group=M name=p19/>. Elles sont toujours perpendiculaires à la pente, mais du fait des pentes plus faibles, elles sont souvent arquées ou ramifiées<ref group=M name=p19/>. Elles sont typiquement recouvertes de lichens, de mousses, de bouleaux nains, de plaquebières, de camarines, de [[Rhododendron tomentosum|lédon des marais]] (''{{langue|la|Rhododendron tomentosum}}'') et parfois même d'arbres (bouleaux pubescents ou pins)<ref group=M name=p19/>. Dans les zones les plus basses, typiquement au sud des lacs Muttosjávvre et Muttosluoppal, les lanières sont parfois absentes, laissant la place à de vastes zones humides ininterrompues riches en [[Cyperaceae|carex et linaigrettes]]<ref group=M name=p19/>. Le long des cours d'eau et dans la zone d'inondation des lacs, des buissons de saules se développent<ref group=M name=p19/>.

Le cœur des tourbières a souvent un meilleur accès aux minéraux, ce qui permet le développement d'une végétation plus riche<ref group=M name=p19/>. On y trouve par exemple des plantes plus exigeantes telles que la [[Selaginella selaginoides|sélaginelle fausse-sélagine]] (''{{langue|la|Selaginella selaginoides}}''), la [[Tofieldia pusilla|tofieldie naine]] (''{{langue|la|Tofieldia pusilla}})'' ou la [[saussurée des Alpes]] (''{{langue|la|Saussurea alpina}}'')<ref group=M name=p19/>. Dans les zones les plus riches en minéraux, au centre du parc, on trouve même quelques raretés, telles que la [[Bartsia alpina|bartsie alpine]] ou le [[Saxifraga hirculus|saxifrage œil de bouc]] (''{{langue|la|Saxifraga hirculus}}'')<ref group=M name=p19/>.

Certaines zones humides sont aussi boisées, souvent en transition avec des zones plus sèches<ref group=M name=p12>p. 12.</ref>. Ces forêts sont constituées typiquement d'arbres de petite dimension, le plus souvent du bouleau et de l'épicéa, mais parfois aussi de l'[[aulne blanc]] (''{{langue|la|Alnus incana}}''), du saule marsault ou du sorbier des oiseleurs<ref group=M name=p12/>. Les sous-bois sont alors couverts de plaquebière, d'airelle rouge, de myrtille, de [[canneberge]] (''{{langue|la|Vaccinium oxycoccos}}'', de [[Eriophorum vaginatum|linaigrette vaginée]] (''{{langue|la|Eriophorum vaginatum}}'') et de sphaignes<ref group=M name=p12/>. Certaines de ces forêts sont riches, avec en particulier des [[Rubus arcticus|framboises arctiques]] (''{{langue|la|Rubus arcticus}}''), des [[Rubus saxatilis|ronces des rochers]] (''{{langue|la|Rubus saxatilis}}''), de la [[parisette à quatre feuilles]] (''{{langue|la|Paris quadrifolia}}''), de la [[parnassie des marais]] (''{{langue|la|Parnassia palustris}}'') ou encore de la [[Filipendula ulmaria|reine-des-près]] (''{{langue|la|Filipendula ulmaria}}'')<ref group=M name=p12/>.

==== Faune ====
[[Fichier:Laululuiged Orkjärve looduskaitsealal.jpg|thumb|alt=Deux cygnes sur un lac entouré de forêt.|Des cygnes chanteurs.]]

On trouve dans le parc un grand nombre d'espèces spécifiquement liées aux zones humides. Ainsi, la [[loutre d'Europe]] (''{{langue|la|Lutra lutra}}'') ou le [[Neomys fodiens|crossope aquatique]] (''{{langue|la|Neomys fodiens}}'') vivent à proximité de plusieurs cours d'eau du parc<ref group=M name=p30/>. De même, la [[grenouille rousse]] (''{{langue|la|Rana temporaria}}'') dépend de l'eau pour sa survie et se trouve donc surtout à proximité des zones humides<ref group=M name=p30/>.

Dans les eaux du lac Muttosjávvre, on trouve le [[grand brochet]] (''{{langue|la|Esox lucius}}''), la [[perche commune]] (''{{langue|la|Perca fluviatilis}}''), le [[gardon (poisson)|gardon]] (''{{langue|la|Rutilus rutilus}}''), la [[Lotte (poisson)|lotte]] (''{{langue|la|Lota lota}}'') et l'[[Pungitius pungitius|épinochette]] (''{{langue|la|Pungitius pungitius}}'')<ref group=M name=p30/>. Les eaux de la Muttosädno accueillent quant à elles la [[Salmo trutta|truite fario]] (''{{langue|la|Salmo trutta fario}}'') et le [[Vairon (poisson)|vairon]] (''{{langue|la|Phoxinus phoxinus}}'')<ref group=M name=p30/>.

Enfin, les zones humides sont la principale raison de la relativement riche avifaune du parc. La présence du [[cygne chanteur]] (''{{langue|la|Cygnus cygnus}}'') est même l'une des principales raisons de la création du parc : il était alors devenu rare dans le pays<ref name=brochure>{{lien web|langue=en|url=http://www.lansstyrelsen.se/norrbotten/SiteCollectionDocuments/Sv/publikationer/djur%20och%20natur/Skyddad%20natur/Nationalparker/Muddus_eng_120606_webb.pdf|site=Länsstyrelsen i Norrbotten|titre=Muddus - Muttos|consulté le=21 avril 2013}}.</ref>. Aujourd'hui il est de nouveau assez commun<ref name=brochure/>. Parmi les autres [[Anatidae|anatidés]], les plus fréquents sont la [[sarcelle d'hiver]] (''{{langue|la|Anas crecca}}''), le [[garrot à œil d'or]] (''{{langue|la|Bucephala clangula}}'') et le [[canard colvert]] (''{{langue|la|Anas platyrhynchos}}'')<ref group=M name=p32>p. 32-35.</ref>. Le [[canard pilet]] (''{{langue|la|Anas acuta}}''), le [[canard siffleur]] (''{{langue|la|Anas penelope}}''), la [[macreuse noire]] (''{{langue|la|Melanitta nigra}}''), le [[harle huppé]] (''{{langue|la|Mergus serrator}}''), le [[harle bièvre]] (''{{langue|la|Mergus merganser}}''), le [[fuligule milouinan]] (''{{langue|la|Aythya marila}}''), le [[fuligule morillon]] (''{{langue|la|Aythya fuligula}}'') et la [[harelde kakawi]] (''{{langue|la|Clangula hyemalis}}'') sont aussi présents, bien que moins fréquents<ref group=M name=p32/>. Parmi les oiseaux [[limicole]]s, on peut nommer le [[chevalier guignette]] (''{{langue|la|Actitis hypoleucos}}'') et [[chevalier sylvain]] (''{{langue|la|Tringa glareola}}''), très présents à travers le parc, le [[chevalier arlequin]] (''{{langue|la|Tringa erythropus}}''), le [[bécasseau falcinelle]] (''{{langue|la|Limicola falcinellus}}''), la [[bécassine des marais]] (''{{langue|la|Gallinago gallinago}}''), la [[bécasse des bois]] (''{{langue|la|Scolopax rusticola}}''), la [[bécassine sourde]] (''{{langue|la|Lymnocryptes minimus}}'')<ref group=M name=p32/>. Moins nombreux, les [[Barge rousse|barges rousses]] (''{{langue|la|Limosa lapponica}}''), les [[Phalarope à bec étroit|phalaropes à bec étroit]] (''{{langue|la|Phalaropus lobatus}}''), les [[combattant varié|combattants variés]] (''{{langue|la|Philomachus pugnax}}''), les [[chevalier cul-blanc|chevaliers culs-blancs]] (''{{langue|la|Tringa ochropus}}''), les [[chevalier gambette|chevaliers gambettes]] (''{{langue|la|Tringa totanus}}'') et les [[Chevalier aboyeur|chevaliers aboyeurs]] (''{{langue|la|Tringa nebularia}}'') sont néanmoins dignes d'intérêt<ref group=M name=p32/>. Le parc compte aussi de nombreux spécimens de [[plongeon arctique]] (''{{langue|la|Gavia arctica}}''), de [[grue cendrée]] (''{{langue|la|Grus grus}}''), de [[pipit farlouse]] (''{{langue|la|Anthus pratensis}}''), de [[Bergeronnette printanière|bergeronnette nordique]] (''{{langue|la|Motacilla flava thunbergi}}'') et de [[bruant des roseaux]] (''{{langue|la|Emberiza schoeniclus}}'')<ref group=M name=p32/>.

== Histoire ==
=== De la préhistoire à la colonisation suédoise ===
[[Fichier:Bark stripping Muddus.jpg|thumb|alt=Arbre avec une grande cicatrice près d'un chemin de randonnée.|Pin de Muddus dont l'écorce fut arrachée pour la consommation des populations samies.]]

Les premiers habitants arrivent dès le retrait des glaciers à la fin de la [[dernière période glaciaire]], il y a environ {{unité|10000|ans}}<ref group=O name=p57>p. 57-60.</ref>. Ils viennent probablement du Nord<ref group=O name=p57/>, passant par la côte norvégienne qui se libéra des glaces très tôt<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.linguistics.fi/julkaisut/SKY2006_1/1FK60.1.9.WIIK.pdf|titre=Who Are the Finns?|site=The linguistic association of Finland|prénom1=Kalevi|nom1=Wiik}}.</ref>. À cette époque, la côte du [[lac Ancylus]] (ancêtre de la mer Baltique) atteint les environs du lac Messaure, juste au sud de Muddus<ref name=stenalder>{{lien web|url=http://www.laponia.info/historien/laponias-forhistoria/stenalder/jakt-och-fangsttid-aldre-stenalder/|site=Laponia|titre=Fördjupning: Jakt- och fångsttid, Äldre stenålder|langue=sv}}.</ref>. Les habitants s’installent surtout dans les vallées autour des lacs et rivières<ref group=O name=p57/>. Il y a assez peu de traces de cette époque, mais près de [[Ligga]], non loin du parc, fut découverte une tombe, caractérisée par l'utilisation d'[[Ocre|ocre rouge]], typique de l'[[âge de la pierre]]<ref name=stenalder/>{{,}}<ref group=O name=p57/>. Ces hommes préhistoriques vivent principalement de la chasse aux rennes, mais plus tard aussi aux élans<ref group=O name=p135>p. 135-140.</ref>. On trouve dans le parc, surtout dans les ravins de la partie sud, plusieurs exemples de pièges, placés dans des passages étroits que les animaux doivent traverser, pour rejoindre les cours d’eau par exemple<ref group=O name=p135/>. Ces pièges n’ont pas été datés, mais dans la région, ils datent en général d’il y a entre {{unité/2|6000|et=1300|ans}}<ref group=O name=p135/>. Ces habitants, ancêtres des [[Samis]] modernes<ref group=O name=p57/>, commencent progressivement à abandonner la chasse au profit de l’élevage autour de l’an 1000<ref group=O name=p135/>, adoptant un schéma de [[transhumance]] suivant le rythme naturel des rennes<ref name=forvaltning>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Laponiadelegationen|titre=Laponia Förvaltningsplan|éditeur=|année=2010|isbn=|lire en ligne=http://laponia.nu/wp-content/uploads/2015/03/Laponia-forvaltningsplan-svenska.pdf}}.</ref>. Les traces laissées dans le parc à cette époque sont surtout des feux de camp<ref group=O name=p135/>, qui constituent 65 des 82 traces archéologiques recensées dans le parc en 2014<ref group=O name=p144>p. 144.</ref>.

L’influence des suédois commence à se faire ressentir autour du {{s-|XIX}}. Entre [[Gällivare]] et [[Porjus]], une dizaine de villages et colonies sont créées, dans cette région sans la moindre route<ref name=rallarstigenhistoria>{{article|url=https://www.hembygd.se/norrbotten/files/2012/04/Hembygd-i-norr-2013-2015.pdf|périodique=Hembygd i norr|année=2014|numéro=2|auteur institutionnel=Norrbottens hembygdsförbund|titre=Abborrträsk och Peltovaara}}.</ref>. Une de ces colonies est une habitation au nord du lac Muttosjávvre établie en 1857<ref name=rallarstigenhistoria/>. Pendant environ {{unité|50|ans}}, jusqu’en 1909<ref name=natura2000/>, Israel Jakobsson Ramso<ref name=varldsarv>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Jessica Lindström Battle|titre=Laponia|sous-titre=lapplands världsarv|lieu=Luleå|éditeur=|année=2001|isbn=|issn=0283-9636|lire en ligne=http://www.lansstyrelsen.se/norrbotten/SiteCollectionDocuments/Sv/publikationer/djur%20och%20natur/Skyddad%20natur/Laponia/15_2000_Laponia_Lapplands_varldsarv.pdf}}.</ref> et sa famille vivent d’élevage de rennes et de vaches, fauchant les marais pour nourrir leurs animaux en hiver, et complétant cette activité par la chasse et pêche<ref group=O name=p135/>. Les prairies sont toujours visibles bien qu’elles ne soient plus entretenues, tout comme les restes de la maison et de la grange<ref group=O name=p135/>. En l'absence de route, la principale voie de communication est un chemin reliant Gällivare et Porjus passant au nord de Muddus<ref name=rallarstigenhistoria/>. En 1888, avec la construction de la voie de chemin de fer [[Malmbanan]] desservant Gällivare, ce chemin devient un sentier touristique et l'association touristique suédoise ([[Svenska Turistföreningen]]) le balise et installe des planches pour faciliter la traversée des tourbières en 1891<ref name=rallarstigenhistoria/>. En attendant la construction de la voie de chemin de fer entre Gällivare et Porjus ([[Inlandsbanan]]), ce chemin est utilisé pour transporter les matériaux pour la construction de la [[centrale hydroélectrique de Porjus]] dans les années 1910 et prend alors le nom de [[Rallarstigen]]<ref name=rallarstigenhistoria/> (en [[suédois]], ''{{Langue|sv|Rallare}}'' désigne une personne chargée de construire une voie ferrée).

Cette période correspond aussi à un développement majeur de la sylviculture avec le début d’un abattage quasi-systématique des vastes forêts vierges du Nord suédois<ref group=O name=p89/>. Initialement, l’abattage est sélectif, visant principalement les grands pins près des rivières, le flottage étant, en l’absence quasi-totale de routes, le meilleur moyen de transporter le bois vers les grandes scieries plus en aval<ref group=O name=p89/>. La partie sud du parc, près du fleuve Stora Luleälven, subit probablement ce sort en 1886, mais la majeure partie du parc est trop éloigné et ne dispose pas de rivières permettant le flottage, et reste donc essentiellement épargné<ref group=O name=p89/>.

=== Protection de la zone ===
[[Fichier:Henrik Hesselman utanför jägmästarkojan som uppfördes av jägmästare Fredenberg.tif|thumb|alt=Photo en noir et blanc d'un homme devant une cabane en bois.|Henrik Hesselman dans le [[parc national de Hamra|Kronopark d'Hamra]] en 1903.]]

Les premiers [[parcs nationaux de Suède]] et d'Europe sont créés en 1909<ref name=PN>{{ouvrage|langue=en|titre=National parks of Sweden|prénom1=Claes|nom1=Grundsten|isbn=978-91-7126-160-1|éditeur=Max Ström|lieu=Stockholm|année=2010}}.</ref>. La très vaste majorité de leur superficie cumulée était dans les montagnes des [[Alpes scandinaves]], sur des terrains où les conflits avec les intérêts économiques étaient limités<ref>{{article|langue=en|titre=Land use in the Swedish mountain region: trends and conflicting goals|prénom1=Jon|nom1=Moen|année=2006|périodique=International Journal of Biodiversity Science & Management|volume=2|numéro=4|page=305-314}}.</ref>. Dans les années 1920, l'association suédoise de protection de la nature [[Svenska Naturskyddsföreningen]] (SNF) remarque que la [[taïga]] du grand nord suédois était mal représentée dans les aires protégées et décide de trouver une zone digne d'être classée comme parc national<ref name=indigenous>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Lars Elenius|auteur2=Christina Allard|auteur3=Camilla Sandström|titre=Indigenous Rights in Modern Landscapes|sous-titre=Nordic Conservation Regimes in Global Context|éditeur=[[Routledge]]|année=2016|pages totales=236|isbn=978-1-4724-6492-7}}.</ref>. Le [[garde forestier]] et chercheur [[Edvard Wibeck]] est choisi pour déterminer le site idéal, ayant étudié dans le passé les forêts du nord suédois<ref name=indigenous/>. En 1927, il propose à la SNF [[réserve naturelle de Sjaunja|Sjaunja]] et Muddus, mais est apparemment surtout intéressé par ce dernier<ref name=indigenous/>. En 1931, [[Henrik Hesselman]] et Erik Almquist sont envoyés pour étudier le site et confirmer sa valeur exceptionnelle, mais lorsqu'ils reviennent, ils sont au contraire assez négatifs, ayant trouvé de nombreuses traces d'exploitation passées<ref name=indigenous/>. À cette époque, il est souvent considéré que seule une zone complètement vierge mérite d'être protégée<ref name=indigenous/>. Wibeck réplique que cette exploitation passée était mineure et n'avait en aucun cas compromis l'intégrité de la forêt, et surtout qu'il ne désire pas créer un petit parc comme tous les parcs nationaux hors des montagnes jusqu'alors, mais un grand parc protégeant une grande section des paysages nordiques<ref name=indigenous/>. Muddus et Sjaunja sont précisément parmi les plus vastes régions boisées quasi-intactes de Suède<ref group=O name=p35/>. Henrik Hesselman se range alors de son côté et tous deux continuent à développer le projet<ref name=indigenous/>.

Cette proposition de parcs nationaux est l'une des premières où la question des droits [[samis]] se posa réellement. Plusieurs grands parcs nationaux suédois étaient sur des territoires samis, mais ils n'imposaient aucune restriction sur les activités de ces peuples aborigènes<ref name=indigenous/>. Les Samis étaient vus comme des peuples primitifs, ayant toujours fait partie de l'écosystème de Laponie et n'ayant pas un impact très prononcé sur la nature<ref name=indigenous/>. Mais au début des années 1930, la famille samie Nilsson Kemi est déplacée par force depuis la région du [[Torneträsk]] vers Muddus<ref name=indigenous/>. Il s'agit d'une petite famille de Samis des forêts, c'est-à-dire ne conduisant pas leur troupeau de rennes vers les montagnes en été, restant dans la même section de forêt toute l'année<ref name=indigenous/>. À leur arrivée dans Muddus, ils construisent un enclos pour leurs rennes, abattant ce faisant environ {{unité|2000|arbres}}<ref name=indigenous/>. En 1932, Edvard Wibeck prend connaissance de cela et est immédiatement inquiet pour la protection de la zone, car en plus des arbres abattus il pense qu'une population fixe signifiera un impact plus important, avec en particulier le risque d'un abattage systématique des animaux prédateurs<ref name=indigenous/>. SNF propose ainsi de déplacer à nouveau la famille, ce qui est refusé par les autorités dont en particulier le conseil d'administration du comté<ref name=indigenous/>. L'arrivée des Nilsson Kemi créé aussi des conflits avec les Samis qui utilisaient déjà Muddus, avec en particulier en 1937 des accusations de vols de rennes<ref name=indigenous/>.

[[Fichier:Messaure 20100624-190824.jpg|thumb|left|alt=Un grand barrage retenant un lac, entouré de forêts.|Le barrage de Messaure mis en service en 1963, formant le lac du même nom qui constitue la frontière sud du parc.]]

L'[[académie royale des sciences de Suède]], alors responsable des parcs nationaux, prend énormément de temps pour analyser la proposition, et il faut donc attendre 1941 pour que celle-ci arrive finalement au [[Riksdag (Suède)|parlement suédois]]<ref>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Per Wramner|auteur2=Odd Nygård|titre=Från naturskydd till bevarande av biologisk mångfald|sous-titre=Utvecklingen av naturvårdsarbetet i Sverige med särskild inriktning på områdesskyddet|lieu=Stockholm|éditeur=|année=2010|pages totales=252|isbn=978-91-975017-1-2|lire en ligne=http://sh.diva-portal.org/smash/get/diva2:325185/FULLTEXT01}}</ref>. Le projet comporte une clause interdisant totalement la chasse dans le parc, ainsi que l'expulsion de la famille Nilsson Kemi<ref name=indigenous/>. L'expulsion est une nouvelle fois refusée dès le début des discussions dans le parlement<ref name=indigenous/>. La première chambre de l'assemblée vote cependant en faveur de la création du parc<ref group=O name=p16>p. 16.</ref>. Dans la deuxième chambre, {{Nobr|Oscar W.}} Löfgren, représentant [[Parti social-démocrate suédois des travailleurs|social-démocrate]] du [[comté de Norrbotten]] mène l'opposition au projet, expliquant qu'il y a déjà suffisamment de parcs nationaux dans le comté (le comté est celui qui en compte le plus, surtout dans les montagnes) et que cette région a un potentiel économique, en particulier pour la sylviculture mais aussi qu'elle est importante pour les populations samies<ref group=O name=p16/>. La seconde chambre vote ainsi contre le projet avec {{Unité|125|voix}} contre 59<ref group=O name=p16/>. Après quelques changements, dont une petite modifications des frontières<ref>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Per Wramner|auteur2=Odd Nygård|titre=Från naturskydd till bevarande av biologisk mångfald|sous-titre=Utvecklingen av naturvårdsarbetet i Sverige med sär- skild inriktning på områdesskyddet|lieu=Stockholm|éditeur=|année=2010|pages totales=252|isbn=978-91-975017-1-2|lire en ligne=http://sh.diva-portal.org/smash/get/diva2:325185/FULLTEXT01}}.</ref>, le parc national est à nouveau soumis au vote de la deuxième chambre et accepté en 1942, sans nouveau vote de la première chambre<ref group=O name=p16/>. Muddus devient ainsi le troisième plus grand parc national de Suède de l'époque, mais surtout de loin le plus grand parc national en dehors des montagnes<ref group=O name=p16/>.

Lors de sa création, le parc avait une superficie de {{unité|49175|ha}}<ref name=riksdagen>{{lien web|url=http://www.riksdagen.se/sv/dokument-lagar/dokument/svensk-forfattningssamling/brev-1942981-till-vetenskapsakademien-angaende_sfs-1942-981|site=Sveriges Riksdag|titre=Brev (1942:981) till vetenskapsakademien angående fastställande av gränsen för Muddus nationalpark inom Gällivare och Jokkmokks socknar av Norrbottens län m.m.|langue=sv}}.</ref>. Il était délimité au nord par la [[route européenne 45|route {{Nobr|européenne 45}}]] qui était alors en construction<ref name=riksdagen/> (achevée en 1945<ref name=rallarstigenhistoria/>) à l'exception d'une zone triangulaire non incluse<ref name=carte42>Comparer la frontière actuelle avec celle dessinée sur la carte p. 14 {{article|url=https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:565414/FULLTEXT01.pdf|auteur=Evald Uggla|titre=Skogsbrandfält i Muddus nationalpark|périodique=Acta phytogeographica suecia|volume=41|année=1958|langue=sv}}.</ref>. Au sud le parc s'arrêtait un peu au nord du fleuve Luleälven<ref name=carte42/>. Dans les années 1950-60, le [[Centrale hydroélectrique de Messaure|barrage de Messaure]] est construit, inondant la zone au sud du parc (mais en dehors des frontières)<ref group=O name=p89/>. En 1984<ref group=O name=p8>p. 8.</ref>, le parc est agrandi pour couvrir {{unité|51137|ha}}<ref name=scbnationalpark/>, étendu au sud jusqu'au lac Messaure, et complété au nord du triangle manquant<ref name=carte42/>. En 1996, le parc national est inclus dans le site [[région de Laponie]] du [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] aux côtés des parcs nationaux de [[parc national de Sarek|Sarek]], [[parc national de Padjelanta|Padjelanta]], [[parc national de Stora Sjöfallet|Stora Sjöfallet]] et des réserves naturelles de [[réserve naturelle de Sjaunja|Sjaunja]] et de [[réserve naturelle de Stubba|Stubba]]<ref name=unesco>{{lien web|url=http://whc.unesco.org/document/154241|site=Patrimoine mondial|titre=Désignation pour la liste du patrimoine mondial résumé UICN, Aire de Laponie (Suède)|langue=fr}}.</ref>. Ce classement apporte un nouveau défi : lors des discussions, l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) insista sur le besoin d'établir un plan de gestion du site, qui manquait alors pour Sarek et Stora Sjöfallet par exemple<ref name=unesco/>. Il est alors décidé d'établir un plan commun pour l'ensemble du site, commençant ainsi un processus appelé ''{{Langue|sv|Laponiaprocessen}}''<ref name=laponiaprocessen>{{lien web|url=http://laponia.nu/en/about-us/the-laponia-process/|site=Laponia|titre=The Laponia process|langue=en}}.</ref>. Ce processus, qui du fait de nombreuses difficultés s'étale jusqu'en 2012, est unique car pour la première fois il implique totalement la population samie<ref name=laponiaprocessen/>. Il aboutit à la formation d'une organisation chargée de la gestion du site appelée ''Laponiatjuottjudus'' (littéralement ''gestion de Laponie'' en [[same de Lule]])<ref name=Laponiatjuottjudus>{{lien web|url=http://laponia.nu/en/about-us/laponiatjuottjudus/|site=Laponia|titre=Organisation|langue=en}}.</ref>. Enfin, le site est aussi inclus dans le [[réseau Natura 2000]] à la fois comme [[zone de protection spéciale]] et [[zone spéciale de conservation]]<ref name=natura2000/>.

Le parc national de Muddus est aussi un site connu des amateurs d'[[objet volant non identifié|OVNIs]] suédois. En effet, des randonneurs auraient observé deux ''fusée fantômes'' en 1980 plonger dans le lac Nammajávvre au sud-est du parc<ref name=ufo>{{article|url=http://www.nsd.se/nyheter/gallivare/ufo-dokumentaren-om-muddus-visas-9910719.aspx|titre=UFO-dokumentären om Muddus visas|périodique=Norrländska Socialdemokraten|jour=16|mois=mars|année=2008|auteur=Kristofer Naess|langue=sv}}.</ref>. Depuis, plusieurs recherches ont été menées dans le lac, sans succès<ref name=ufo/>. Une de ces expéditions fut filmée et incluse dans le documentaire ''{{Langue|en|Ghost Rockets}}'' sorti en 2015<ref>{{lien web|url=https://www.imdb.com/title/tt4301242/|site=IMDB|titre=Ghost Rockets (2015)|langue=en}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|périodique=Dalarnas Tidningar|titre=Nu ska UFO-mysteriet "Spökraketerna" lösas - flera observationer i Dalarna|année=2016|mois=mars|jour=4|auteur=
Johanni Sandén|langue=sv}}.</ref>.

== Gestion et règlementation ==
Depuis le {{Date-|1|1|2013}}, la gestion et l'administration du parc (et de l'ensemble du site [[région de Laponie]]) est entre les mains de l'organisation Laponiatjuottjudus, regroupant les villages samis occupant le site (Baste čearru, Sirges, Tuorpon, Unna tjerusj, Jåhkågaska tjiellde, Luokta Mávas, Slakka, Udtja et les Samis des forêts de Gällivare), les communes de [[Jokkmokk (commune)|Jokkmokk]] et [[Gällivare (commune)|Gällivare]], le [[comté de Norrbotten]] et [[Naturvårdsverket]]<ref name=Laponiatjuottjudus/>.

Les règles du parc sont relativement strictes, afin de préserver le parc dans l'état quasi-vierge qui le caractérise. Ainsi, la pêche, la chasse, la cueillette ou toute autre activité pouvant nuire à la nature sont interdites, sauf la cueillette de baies et de [[Liste de champignons comestibles|champignons comestibles]]<ref name=foreskrifter>{{lien web|langue=sv<!--|type=pdf-->|url=http://www.lansstyrelsen.se/norrbotten/SiteCollectionDocuments/Sv/djur-och-natur/skyddad-natur/Nationalparker/Föreskifter_nationalpark_Laponia_131031.pdf|site=Naturvårdsverket|titre=Naturvårdsverkets föreskrifter för
nationalparkerna/ suoddjimpárkajda Muddus/Muttos, Padjelanta/ Badjelánnda, Sarek och Stora Sjöfallet/Stuor Muorkke|consulté le=30 décembre 2016}}.</ref>. De même, tout véhicule motorisé est interdit dans le parc<ref name=foreskrifter/>. Des zones spéciales destinées à la protection des oiseaux sont situées autour de Sör-Stubba, Måskosgårsså et dans une vaste zone autour du lac Muttosjávvre, restreignant l'accès durant la période de nidification (mars-juillet)<ref name=brochure2>{{lien web|url=https://www.sverigesnationalparker.se/globalassets/muttos/filer/muddus-muttos-nationalpark-broschyr-sve.pdf|site=Sveriges nationalparker|titre=Muddus/Muttos nationalpark i världsarvet Laponia|sous-titre=Djupa gammelskogar och myrar vida som hav|langue=sv}}.</ref>.

Les Samis bénéficient de plusieurs dérogations aux règles sus-citées. En effet, depuis 1977, le peuple sami est reconnu par la Suède comme [[peuple autochtone]] et [[minorité nationale]], ce qui implique que le peuple et son mode de vie sont protégés par la loi<ref name=samiloi>{{lien web|langue=sv|url=http://www.sametinget.se/4802|site=Sametinget|titre={{Langue|sv|Diskriminering av samer – samers rättigheter ur ett diskrimineringsperspektiv}}|consulté le=22 avril 2013}}.</ref>. Ainsi, le parc étant situé sur le territoire des villages samis de Gällivare, Unna tjerusj et Sirges, les Samis rattachés administrativement à ces villages ont le droit de faire pâturer leurs rennes dans le parc<ref name=foreskrifter/>. Dans le cadre de ces activités, les Samis peuvent utiliser des véhicules motorisés (tels que la motoneige ou l'hélicoptère)<ref name=foreskrifter/>.

En cas d'incendie, tel que cela fut le cas en 2006, la règle est de laisser le feu se propager naturellement<ref group=S name=p15>p. 15.</ref>. En effet, le feu est une composante naturelle et essentielle de l'équilibre biologique de la taïga<ref>{{lien web|langue=sv|url=http://www.lansstyrelsen.se/norrbotten/Sv/djur-och-natur/hotade-vaxter-och-djur/atgardsprogram-for-hotade-arter/brandinsekter-i-boreal-skog/Pages/default.aspx|site=Länsstyrelsen i Norrbotten|titre=Brandinsekter i boreal skog|consulté le=22 avril 2013}}.</ref>. Le feu n'est éteint ou contrôlé que s'il se propage en dehors du parc ou s'il menace des lichens importants<ref group=S name=p15/>.

== Tourisme ==
[[Fichier:Birdwatching tower muttosluoppal.jpg|thumb|alt=Tour légère en metal avec un chalet en bois construit à son sommet, dépassant les arbres autours.|Tour d'observation près du lac de Muttosluoppal.]]

En 2014, le nombre de touristes était estimé à {{formatnum:5000}} par an<ref group=O name=p35>p. 35.</ref>. Ce faible nombre s'explique en majeure partie par l'accessibilité limitée. L'essentiel des infrastructures touristiques est concentrée dans la partie sud du parc<ref group=S name=p12>p. 12.</ref>. Le principal moyen de joindre ces infrastructures se fait depuis le barrage de [[Ligga]]<ref group=S name=p12/>, situé le long de la [[route européenne 45|route {{Nobr|européenne 45}}]]. Une route en provenance du barrage mène à Skájdde, dans le parc, où se trouve un parc de stationnement celui-ci communique avec les sentiers du parc<ref group=S name=p12/>. On peut aussi accéder aux sentiers depuis les villages de Solaure et Sarkavare à l'est du parc<ref group=S name=p12/>. Le réseau de sentier compte plus de {{unité|50|km}}, le long desquels se trouvent quatre chalets pour passer la nuit<ref name=brochure2/>. Plusieurs sites sont aménagés pour camper ou faire des pauses<ref group=S name=p12/>. Un sentier passe devant la cascade Muddusfallet, qui est de loin la principale attraction du parc, mais aussi au niveau de la gorge de Måskosgårsså, ainsi que du lac Muttosluoppal où se trouve une [[tour d'observation]] des oiseaux<ref group=S name=p12/>. En plus des sentiers du sud du parc, le parc est traversé au nord-ouest par le [[Rallarstigen]]<ref name=brochure2/>. Tous les étés depuis 1999, une randonnée est organisée sur ce chemin, appelée ''Rallarmarschen'', réunissant environ {{Unité|60|personnes}}<ref>{{article|langue=sv|url=http://www.nsd.se/nyheter/gallivare/artikel.aspx?ArticleId=6255387|périodique=Norrländska socialdemokraten|titre=Morgonpigga vandrare|année=2011|mois=juillet|jour=2}}.</ref>. Depuis le Rallarstigen ou la {{Nobr|route E 45}}, il est possible de monter sur Sör-Stubba, qui offre une vue sur tout le parc et par temps clair permet de voir jusqu'aux sommets du [[parc national de Sarek]] et du [[Kebnekaise]]<ref group=M name=p36>p. 36-39.</ref>. Le Rallarstigen, tout comme les sentiers du sud du parc, dispose de ponts pour traverser les principales rivières et de planches pour traverser les zones humides<ref group=S name=p12/>. Il existe aussi un chalet au nord du lac Muttosjávvre, non connecté aux sentiers, appartenant initialement au garde du parc Lennart Arvidsson mais maintenant ouvert aux voyageurs toute l'année<ref name=brochure2/>.

[[Fichier:View from Oarjemus Stubbá.jpg|vignette|centre|upright=1.5|alt=Une forêt de conifère traversée par une route vu depuis un sommet rocheux.|La [[route européenne 45]] et la [[réserve naturelle de Stubba]] vue depuis Sör-Stubba.]]

== Notes et références ==
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tore|nom1=Arnborg|titre=Muddus|sous-titre=a national park in Swedish Lapland|lieu=Stockholm|éditeur=[[Rabén & Sjögren]]|année=1968}}.
{{Références|groupe=M|taille=30}}
* {{Ouvrage|langue=sv|auteur1=[[Naturvårdsverket]]|titre=Skötselplan för Muddus nationalpark|lieu=Solna|éditeur=[[Naturvårdsverket]]|année=1993|isbn=91-620-0074-8}}.
{{Références|groupe=S|taille=30}}
* {{Ouvrage|langue=sv|prénom1=Ola|nom1=Engelmark|titre=Muttos, Muddus nationalpark|sous-titre=Obändig mångfald, kulturarv, och skogshistoria|lieu=Karlstad|éditeur=Votum & Gullers Förlag|année=2014|isbn=978-91-87283-35-2}}.
{{Références|groupe=O|taille=30}}
* Autres
{{Références|taille=30}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Muddus Nationalpark}}
=== Bibliographie ===
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tore|nom1=Arnborg|titre=Muddus|sous-titre=a national park in Swedish Lapland|lieu=Stockholm|éditeur=[[Rabén & Sjögren]]|année=1968}}.
*{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Lennart Arvidsson|titre=Muddus|sous-titre=den gamla skogen|lieu=Stockholm|éditeur=[[Bonnier (éditeur)|Bonnier]]|année=1976|isbn=91-0-041191-4}}.
*{{Ouvrage|langue=sv|prénom1=Ola|nom1=Engelmark|titre=Muttos, Muddus nationalpark|sous-titre=Obändig mångfald, kulturarv, och skogshistoria|lieu=Karlstad|éditeur=Votum & Gullers Förlag|année=2014|isbn=978-91-87283-35-2}}.

=== Lien externe ===
* {{Site officiel|en|https://www.sverigesnationalparker.se/en/choose-park---list/muddus--muttos-national-park/}}

{{Palette|Parcs nationaux de Suède|Région de Laponie}}
{{Portail|Suède|conservation de la nature|patrimoine mondial|Laponie}}
{{Article de qualité|oldid=134150610|date=5 février 2017}}

{{DEFAULTSORT:Muddus, parc national}}
[[Catégorie:Aire protégée créée en 1942]]
[[Catégorie:Parc national en Suède dans les Alpes scandinaves]]
[[Catégorie:Région de Laponie]]