Voir la source de Jürchen

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[[Fichier:Wanggiyan Aguda.jpg|vignette|Wanyan Aguda (1115-1123), premier empereur des Jürchen Jin et conquérant des Khitan Liao.]]
[[Fichier:Southern Song.jpg|vignette|Empire des Jürchen Jin (en violet) qui fait face aux Chinois Song (en gris).]]

[[Fichier:Jin gold plates.JPG|vignette|Plats en or de la dynastie jürchen Jin.]]

Les '''Jürchen''' [ [[mandchou]] : {{ManchuSibeUnicode|ᠵᡠᡧᡝᠨ}} ''Jušen'', {{IPA-all|ʤuʃən}} ; {{langue avec nom|zh|女真|trans=nǚzhēn}} ] sont un peuple aujourd'hui disparu qui se développa en [[Mandchourie]] sous [[Dynastie Liao|l'empire khitan]] (907-1125). Ce terme est utilisé pour décrire collectivement un certain nombre de peuples d'Asie orientale parlant le [[Langues toungouses|toungouse]] qui vivent dans le nord-est de la Chine, une région qui sera plus tard connue sous le nom de [[Mandchourie]]. Ayant vécu avant le {{s-|XVIII}}, les Jürchens sont les ancêtres en ligne directe des [[Mandchous]] qui fonderont la [[dynastie Qing]]. Les origines des Jürchens sont obscures et les différents groupes composant ce peuple ont des modes de vie variés, pouvant être des chasseurs-cueilleurs, des pasteurs nomades ou des agriculteurs sédentaires. Généralement dépourvus d'autorité centrale et communicant peu entre eux, de nombreux groupes Jürchens tombent sous l'influence des dynasties voisines, leurs chefs payant un tribut et occupant des postes nominaux en tant que commandants héréditaires des gardes-frontières<ref name=":0">{{ouvrage|nom=Roth Li|prénom=Gertraude|titre='State Building Before 1644'|série=The Cambridge History of China, vol. 9 part 2|éditeur=Cambridge University Press|année=2002|isbn=0-521-24334-3<!--|editor-last=J. Peterson--><!--|editor-first=William-->|lieu=United States of America|pages=11-13}}</ref>.

Les fonctionnaires chinois de la dynastie Ming (1368-1644) ont classé les différents peuples Jürchens en trois groupes, reflétant la proximité relative de ces derniers avec la Chine :

# [[Jürchens Jianzhou|Jianzhou]] ({{chinois|c=建州|l=Préfecture construite}}) Des tribus jürchens, dont certaines étaient mélangées avec des populations coréennes et chinoises, vivant à proximité du fleuve Mudan, des montagnes Changbai et du Liaodong. Ils sont réputés pour leur capacité à coudre des vêtements similaires à ceux des Chinois et vivent de chasse et de pêche, d'agriculture sédentaire et de commerce de perles et de ginseng.
# [[Jürchens Haixi|Haixi]] ({{chinois|c=海西|l=Ouest de la mer}}) Des tribus Jürchens, dont le nom provient du fleuve Haixi ou [[Songhua]]. Les Haixi comprennent plusieurs tribus indépendantes et de grande taille, largement réparties entre les pasteurs nomades à l'ouest et les agriculteurs sédentaires à l'est. Ce sont les Jürchens qui sont le plus fortement influencés par les Mongols.
# [[Jürchens Haidong|Yeren]] ({{chinois|c=野人|l=Homme sauvage}}), terme parfois utilisé par les commentateurs chinois et coréens pour désigner tous les Jürchens. Il désigne plus spécifiquement les habitants des régions peu peuplées du nord de la Mandchourie, au-delà des vallées des fleuves Liao et Songhua. Ces tribus vivent de la chasse, de la pêche, de l'élevage de porcs et d'une certaine agriculture migratoire. De nombreux « Jürchens Yeren », comme les [[Nivkhes]] (qui parlent une langue isolée), les [[Néguidales|Negidales]], les [[Nanaï|Nanai]], les [[Oroqen]] et les [[Evenks]], sont aujourd'hui considérés comme des groupes ethniques distincts.

Les Jürchens sont surtout connus pour avoir fondé deux dynasties ayant conquis tout ou partie du territoire chinois. La première est la dynastie [[Dynastie Jin (1115-1234)|Jin]] (1115-1234) fondée par [[Jin Taizu|Wanyan Aguda]]. Ce dernier finit par envahir l'empire de Khitans et le Nord de la Chine, repoussant les [[Dynastie Song|Song]] au Sud. Les Jin sont la première dynastie régnant sur la Chine à faire de [[Pékin]] leur capitale sous le nom de Zhongdu (中都, « Capitale du Milieu »). Ils subissent les attaques de [[Gengis Khan]] et de ses descendants, voyant leur territoire se faire grignoter pendant trois décennies par les Mongols avant de finalement disparaître. Un royaume des Jürchen va perdurer en Mandchourie durant le siècle suivant, jusqu'à la fondation de la [[dynastie Qing]] (1616/1636-1912). Il faut noter que cette dynastie porte au moment de sa création le nom de "[[Dynastie des Jin postérieurs|Jin postérieurs]]", en référence à celle de 1115. Elle est fondée par [[Nurhachi]] (r. 1616-26), un chef Jürchen Jianzhou qui unifie la plupart des tribus Jürchen, qui incorpore toute leur population dans des régiments militaires héréditaires connus sous le nom de [[Huit Bannières]]. Il ordonne également la création d'un alphabet jürchen basé sur l'écriture mongole. C'est Huang Taiji, le fils et successeur de Nurhachi, qui achève l'unification des Jürchens et décrète en 1635 que, dorénavant, le terme mandchou est le seul nom acceptable pour ce peuple<ref>{{ouvrage|nom=Roth Li|prénom=Gertraude|titre='State Building Before 1644'|série=The Cambridge History of China, vol. 9 part 1|éditeur=Cambridge University Press|année=2002|isbn=0-521-24334-3<!--|editor-last=J. Peterson--><!--|editor-first=William-->|lieu=Cambridge|pages=27}}</ref>.

== Nom ==
[[File:CEM-36-Regno-di-Nivche-2429.jpg|thumb|Une carte italienne de 1682 montrant le "Royaume de Niuche" (i.e., Nǚzhēn) ou les "Kin (Jin) Tartares", qui "ont occupé et dirigent actuellement la Chine", au nord de Liaodong et de la Corée]]
Le nom Jürchen est dérivé d'une longue lignée d'autres variations du même nom.

Selon les linguistes, la forme khitan initiale du nom est ''Lüzhen''. La variante ''Nrjo-tsyin'' (aujourd'hui '''''Nüzhen''''', d'où l'anglais '''''Nurchen''''') apparaît au {{s-|X}} sous la [[dynastie Liao]]<ref name="came" />. Les Jürchen sont également connus sous le nom interchangeable de ''Nrjo-drik'' (aujourd'hui '''''Nüzhi'''''), ce qui est traditionnellement expliqué comme étant la conséquence d'un « tabou de nom » chinois. En effet, le caractère chinois {{chinois|court=o|c=真|l=vrai, véritable}} présent dans la forme chinoise de ''Nrjo-tsyin'' aurait été supprimé après l'intronisation de Zhigu, l'empereur [[Liao Xingzong]], en 1031, parce qu'il apparaissait dans la forme sinifiée du nom personnel du nouvel empereur<ref name="came" />. Cependant, le [[Linguistique|linguiste]] chinois (mandchou) {{lien|langue=en|trad=Aisin-Gioro Ulhicun|fr=Aisin-Gioro Ulhicun}} soutient qu'il s'agit d'une [[étymologie populaire]] plus tardive et que la raison initiale de cette modification est les différentes prononciations au sein des différents dialectes concernant le -n final du nom{{sfn|Aisin Gioro|Jin|2007|p=12}}.

Jürchen est issu d'une anglicisation de '''Jurčen'''<ref name=htt>{{harvnb|Hoong|2005|p=28}}</ref>{{,}}<ref name=pella>{{harvnb|Pelliot|1959|p=[http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/III-2-F-c-104/V-1/page/0382.html.en 366]}}.</ref>, un mot qui est une tentative de reconstruction d'une forme originale, aux origines floues, du nom autochtone<ref name=pellb/>, qui a été transcrite en [[chinois médiéval]] sous le nom de  ''Trjuwk-li-tsyin'' ({{chinois|court=o|c=竹里真|p=zhúlǐzhēn}}){{efn|Ce sont le gouvernement Japonais et Franke qui ont créé la prononciation en Mandarin moderne ''Zhulizhen''<ref name=came>{{harvnb|Franke|1994|p=[https://books.google.com/books?id=iN9Tdfdap5MC&pg=PA216 216]}}.</ref>.}} et en {{lien|fr=petite écriture khitan|trad=Khitan small script}} sous le nom de ''Julisen''{{sfn|Aisin Gioro|Jin|2007|p=12}}. Les [[Ethnonymie|ethnonymes]] ''[[Sushen]]'' {{nowrap|([[Chinois archaïque]]: */siwk-[d]i[n]-s/)}} et ''Jizhen'' ({{chinois|court=o|c=稷真|p=jìzhēn}})<ref>[http://ocbaxtersagart.lsait.lsa.umich.edu/BaxterSagartOCbyMandarinMC2014-09-20.pdf Baxter-Sagart].</ref>, présent dans des ouvrages géographiques comme le [[Shanhaijing|Classique des montagnes et des mers]] et le [[Livre des Wei]] sont peut-être des [[Mot apparenté|cognats]]<ref>[https://web.archive.org/web/20031025054135/http://www.jianbo.org/Jwcw/Zhoushu2.htm 《汲冢周书》].</ref>. Elle est à l'origine des termes ''Zorça'' de [[Fra Mauro]]<ref name="pella" /> et ''Ciorcia'' de Marco Polo<ref name="cont" />, qui reflètent la forme persane du nom des Jürchens<ref name="pella" />. Le linguiste {{lien|langue=en|trad=Edward Vajda|fr=Edward Vajda}} considère que le nom des Jürchen dérive probablement des mots toungouses utilisés dans l'expression « peuple de rennes » et est apparenté aux noms des Orochs du [[Kraï de Khabarovsk]] et des [[Oroks]] de [[Sakhaline]]{{sfn|Vajda|2000}}. À l'heure actuelle, la distinction entre "Toungouses des chevaux" et "Toungouses des rennes" est encore la répartition/division de base entre les différentes cultures toungouses{{sfn|Stolberg|2015}}.

Le linguiste finlandais [[Juha Janhunen]] fait valoir que ces écrits anciens reflètent déjà la forme plurielle du nom en langue mongole classique, tel qu'il est écrit dans l'[[Histoire secrète des Mongols]] sous le nom de ''J̌ürčät''<ref name="pellb">{{harvnb|Pelliot|1959|p=[http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/III-2-F-c-104/V-1/page/0383.html.en 367]}}.</ref>, et reconstruite plus tard sous le nom de *''Jörcid''<ref name="cont">{{harvnb|Janhunen|2004|pp=67 ff.}}</ref>. La forme en [[Mongol|langue mongole moderne]] est ''Jürčid''<ref name="htt" /> dont le -r- médian n’apparait pas dans les formes ''Jucen''<ref name="cont" /> ou ''Jušen''{{sfn|Kane|1997|p=232}}{{efn|Attesté pour la première fois dans un glossaire de la fin du XVe siècle du Bureau des Traducteurs de la [[dynastie Ming]].{{sfn|Kane|1997|p=232}}}} de la langue Jurchen tardive ou dans la forme ''Jushen'' de la langue [[mandchou]]e<ref name="cont" />. En mandchou, ce mot est plus souvent utilisé pour décrire les [[Servage|serfs]]{{sfn|Kane|1997|p=232}} - mais pas les [[Esclavage|esclaves]]{{sfn|Elliott|2001|p=[https://books.google.com/books?id=_qtgoTIAiKUC&pg=PA51 51]}} - des Mandchous libres{{sfn|Kane|1997|p=232}}, qui, pour la plupart d'entre eux, sont les anciens Jürchens. En fait, pour décrire le peuple historique qui a fondé la dynastie Jin, les Mandchous ont repris à leur compte le nom mongol ''Jurcit''<ref name="cont" />{{,}}<ref name="came" />.

== Aspect physique ==
Selon le missionnaire franciscain [[Guillaume de Rubrouck]], les Jürchens sont « basanés comme des Espagnols{{sfn|Rockhill|1967|p=153}} ».

Le Coréen [[Sin Chung-il]] note (dans ses notes de voyages à Jianzhou) que lors de sa visite à Fe Ala à la fin du {{s-|XVI}}, tous ceux qui sont au service de Nurhaci portent les mêmes habits et la même coiffure : ils se rasent tous une partie du crâne et rassemblent le reste de leurs cheveux en une longue tresse. Tous les hommes portent des bottes en cuir, des culottes et des tuniques{{sfn|Crossley|1997|p=46}}.

== Histoire ==
{{Article détaillé|contenu=Article détaillé : {{Lien|langue=en|trad=Timeline of the Jurchens|fr=Chronologie des Jürchens}}}}

=== Préhistoire et Antiquité ===
[[File:Poimali olenia.jpg|thumb|right|Habitants de la [[Sibérie]] en train de capturer un [[Rangifer tarandus|renne]]]]

La première mention des Jürchens dans les archives chinoises date de 748. À cette date, ils habitent les forêts et les vallées fluviales de la région qui est maintenant divisé entre la [[Provinces de Chine|province chinoise]] du [[Heilongjiang]] et la région russe du [[Kraï du Primorié]]. Dans les documents antérieurs à cette date, cette région était connue comme étant la patrie des [[Sushen]] (vers 1100 Av. J.C), des [[Yilou (peuple)|Yilou]] (vers 200 Av. J.C), des Wuji (vers 500) et des [[Mohe]] (vers 700){{sfn|Elliott|2001|p=[https://books.google.com/books?id=_qtgoTIAiKUC&pg=PA47 47–48]}}. Les études menées depuis la période [[Dynastie Qing|Qing]] font remonter l'origine des Jürchens à la "tribu Wanyen des Mohos" vivant autour du mont Xiaobai, ou aux "Heishui Mohe" vivant sur les rives du [[Amour (fleuve)|fleuve Amour]]<ref name="huang">{{harvnb|Huang|1990|pp=239–282}}.</ref>. Certaines sources soulignent la continuité entre ces peuples anciens et les Jürchen{{sfn|Elliott|2001|p=[https://books.google.com/books?id=_qtgoTIAiKUC&pg=PA47 47]}}, mais cela reste du domaine de la conjecture{{sfn|Elliott|2001|p=[https://books.google.com/books?id=_qtgoTIAiKUC&pg=PA48 48]}}.

Les ancêtres les plus probables des Jürchens sont les tribus toungouses Mohe, des sujets du royaume multiethnique de [[Balhae]]. Les Mohé aiment manger du porc, dont ils pratiquent l'élevage extensif, et sont principalement sédentaires. Ils utilisent des peaux de porc et de chien pour leurs manteaux. Ils sont principalement des fermiers et cultivent le soja, le blé, le millet et le riz, en plus de la chasse{{sfn|Gorelova|2002|pp=13–14}}. Comme tous les peuples toungouses, les Mohé pratiquent l'esclavage. Les chevaux sont rares dans la région qu'ils habitent, ce jusqu'au {{s-|X}}, période à laquelle ils tombent sous la domination des [[Khitans]]. À la place des chevaux, les Mohe utilisent des rennes comme monture{{sfn|Crossley|1997|p=17}}.

=== Dynastie Jin ===
{{Article détaillé|Dynastie Jin (1115-1234)|Guerres entre les dynasties Jin et Song}}
[[File:Jin Dynasty 1141 (no borders).png|thumb|Carte de la Chine vers 1141.]]

Au {{s-|XI}}, les Jürchens sont des vassaux des souverains [[Khitans]] de la [[dynastie Liao]]. Par contre, les Jürchens de la région de la rivière Yalu sont des vassaux du royaume coréen de [[Goryeo]] depuis le règne de [[Wang Geon]], qui a fait appel à eux durant les guerres de la période des [[Trois Royaumes tardifs]]. Mais les Jürchens changent d'allégeance entre Liao et [[Goryeo]] à plusieurs reprises par opportunisme. Ils offrent des tributs aux deux cours par nécessité politique et par attrait des avantages matériels qui découlent de leur soumission{{sfn|Breuker|2010|pp=220–221}}.

Avant que les Jürchens ne renversent les Khitan, leurs femmes mariées et leurs filles étaient violées par les envoyés des Khitans, une coutume qui suscite le ressentiment des Jürchens à l'égard de leurs suzerains<ref>{{ouvrage|nom1=Tillman |prénom1=Hoyt Cleveland <!--|editor1-last=Tillman--> <!--|editor1-first=Hoyt Cleveland--> <!--|editor2-last=West--> <!--|editor2-first=Stephen H.--> |titre=China Under Jurchen Rule: Essays on Chin Intellectual and Cultural History |date=1995 |éditeur=SUNY Press |isbn=0791422739 |page=27 |numéro d'édition=illustrated |url=https://books.google.com/books?id=IdYGiGan4o8C&pg=PA27}}</ref>.

La situation change lorsque [[Jin Taizu|Wanyan Aguda]], le chef de la tribu Wanyan, unifie les différentes tribus Jürchen en 1115 et se proclame empereur. En 1120, il s'empare de [[Shangjing (dynastie Liao)|Shangjing]], également connue sous le nom de Préfecture de Linhuang ({{chinois|t=臨潢府}}), la capitale du nord de la dynastie Liao{{sfn|Mote|1999|p=195}}. Pendant les [[guerres entre les dynasties Jin et Song]], qui débutent après la chute des Liao, les Jürchen envahissent les terres de la [[dynastie Song]] et annexent la majeure partie de la Chine du Nord.  Ils [[Incident de Jingkang|s'emparent de la capitale de la dynastie chinoise]], [[Kaifeng|Bianjing]], en 1127, et leurs armées repoussent les Song jusqu'au sud du fleuve [[Yangzi Jiang|Yangtze]]. Finalement, la frontière entre les terres des Jürchens et celles des Song se fixe le long du fleuve [[Huai He|Huai]].

Pour gérer leurs nouvelles conquêtes, ils commencent par créer les États fantoches de Da Qi et {{Lien|langue=en|trad=Da Chu|fr=Da Chu}}, mais ces tentatives se soldent rapidement par des échecs et ils décident de gérer directement les territoires conquis. Ils adoptent un nom dynastique, à l'image des autres dynasties ayant régné sur la Chine et choisissent "[[Dynastie Jin (1115-1234)|Jin]]" (金), qui signifie "or". Il ne faut pas confondre cette dynastie avec les [[Dynastie Jin (265-420)|dynasties Jin]] (晋) antérieures, le sinogramme qui les désigne provenant du nom de la région entourant les provinces du [[Shanxi]] et du [[Henan]]. Le nom de la dynastie Jürchen, lui, dérive de la "rivière d'or" ([[Jurchen (langue)|Jurchen]] : ''antʃu-un'' ; [[Mandchou]]: ''Aisin'') qui coule en Mandchourie, dans la région d'origine de la tribu Wanyan. Avec le temps, les Jürchens qui délaissent leur mode de vie nomade/semi-nomade pour s'installer dans les villes chinoises finissent par se marier avec des hommes et des femmes appartenant aux autres ethnies vivant en Chine. Les dirigeants Jin eux-mêmes en arrivent à vivre en suivant les normes confucéennes.

Après 1189, la dynastie Jin entre [[Invasion mongole de la dynastie Jin|en conflit ouvert avec les Mongols]], le territoire des Jürchens étant la cible d'attaques directes et de grande ampleur de la part de [[Gengis Khan]] et de ses successeurs. En 1215, après avoir perdu beaucoup de territoire au profit des Mongols, les Jürchen déplacent leur capitale vers le sud, quittant Zhongdu (actuellement Pékin) pour s'installer à Kaifeng. Les empereurs Jin tentent alors de regagner leur puissance perdue en relançant la [[Guerres entre les dynasties Jin et Song|guerre contre les Song]] pour annexer le sud de la Chine. Mais après trois campagnes successives, cette guerre s’achève par une défaite cinglante des Jürchens, qui se retirent définitivement de la Chine du sud{{sfn|Davis|2009|p=829}}. En 1224, les deux belligérants s'accordent sur un traité de paix qui met fin au versement annuel d'un tribut aux Jin par les Song et rompt les relations diplomatiques entre les deux pays{{sfn|Franke|1994|p=261}}. 

La guerre avec les Mongols reprend en 1230 et, après un siège qui dure environ un an, Kaifeng [[Siège de Kaifeng|tombe aux mains des Mongols en 1233]]. L'empereur [[Jin Aizong]] s'enfuit à Caizhou pour s'y réfugier, mais la ville tombe à son tour en 1234, marquant la fin de la dynastie Jin.

=== Dynastie Yuan ===
{{Article détaillé|Mandchourie sous le contrôle de la dynastie Yuan}}
Après la chute de la dynastie Jin, les Jürchens se replient sur la Mandchourie, qui est sous le contrôle indirect de l'[[Empire mongol|empire Mongol]] depuis 1217, puis  direct à partir de 1233. Lorsque la [[dynastie Yuan]] est fondée par [[Kubilai Khan]], la Mandchourie fait partie des terres mongoles contrôlées par le nouvel empire.

La conquête mongole ayant provoqué la destruction des structures gouvernementales existantes, les Mongols commencent par développer un système de gouvernance souple, conçu pour tirer de la Mandchourie des ressources économiques et militaires tout en maintenant la stabilité locale. En 1286, le statut de la région et des Jürchens évolue lorsque Kubilai fonde la province de Liaoyang (遼陽行省). En 1286, cette province est transformée en Xuanweisi (宣慰司), mais à la fin de l'année 1287 elle redevient une province, après que le Khan ait personnellement réprimé la révolte de Nayan, le commandant mongol du Xuanweisi<ref>The Cambridge History of China: Volume 6, Alien Regimes and Border States, by Denis C. Twitchett, Herbert Franke, John King Fairbank, {{p.|488}}</ref>.

La re-création de la province de Liaoyang s'inscrit dans le cadre des efforts de Kubilai Khan pour rétablir l'ordre dans la région après la révolte de Nayan et consolider le contrôle de la dynastie Yuan sur la Mandchourie. Pour ce faire, il nomme des nobles mongols comme Dorji ou les membres du clan Hong<ref>Empire's Twilight: Northeast Asia Under the Mongols, by [[David M. Robinson]], {{p.|34-35}}</ref>, à des postes élevés au sein de l'administration de la Mandchourie. Il y nomme également des généraux aussi loyaux que le Coréen Hong Kun-sang. De manière générale, Kublai fait de grands efforts pour maintenir un équilibre entre les intérêts du trône de Goryeo, ceux des nobles mongols locaux, ceux des dirigeants de la communauté coréenne en Mandchourie, et ceux de sa propre cour pour rétablir l'ordre dans le nord-est de son empire<ref>Empire's Twilight: Northeast Asia Under the Mongols, by David M. Robinson, {{p.|38-39}}</ref>. 

Dans ce jeu politique complexe, la place des Jürchens est plus que limitée, leurs élites ayant été éliminées ou affaiblies, au profit des nobles Mongols qui s'installent dans la région. Pendant tout le {{s-|XIV}}, la Mandchourie reste le terrain de jeu des relations politiques complexes de la dynastie Yuan, sans être le théâtre de nouvelles rébellions.  Lorsque, après la mort de [[Yesün Temür Khan]], se déclenche une guerre civile pour la succession au trône, connue sous le nom de [[guerre des deux capitales]], les princes mongols et les hauts fonctionnaires mongols basés en Mandchourie combattent dans les rangs des deux factions. 

En 1368, lorsque la [[révolte des Turbans rouges]] s’achève par la chute de la dynastie Yuan au profit de la [[dynastie Ming]], la Mandchourie reste sous le contrôle des Mongols. En effet, après avoir été expulsé de Chine, le dernier empereur Yuan fonde la [[dynastie Yuan du Nord]], centrée sur la Mongolie, qui continue de gouverner la Mandchourie pendant deux décennies. Naghachu, un fonctionnaire yuan en poste en Mandchourie depuis 1362, réussit à prendre le contrôle des tribus mongoles de la région. En 1387, les Ming lancent une [[Campagne de la Dynastie Ming contre l'Uriankhai|campagne militaire pour vaincre Naghachu]]. Ladite campagne se termine par la reddition de Naghachu et la prise de [[Mandchourie sous le contrôle de la dynastie Ming|contrôle de la Mandchourie par les Ming]]. 

Enfin débarrassés des Mongols et de leur gestion prédatrice, les Jürchens commencent à retrouver une certaine autonomie et jouer un rôle politique en Mandchourie

=== Dynastie Ming ===
{{Article détaillé|Mandchourie sous le contrôle de la dynastie Ming}}
[[File:A Tartar Huntsmen on His Horse.jpg|thumb|upright|Un Jürchen chassant à cheval, d'après une peinture sur soie (encre et couleurs) du {{s-|XV}}.]]
[[File:Jurchen woodblock print.png|thumb|upright|Gravure sur bois de la fin de la dynastie Ming représentant un guerrier Jürchen.]]

Les chroniqueurs chinois de la dynastie Ming distinguent trois groupes différents de Jürchens :  
* les Jürchens Yeren ({{chinois|c=野人女真|p=yěrén Nǚzhēn}}) (litt : "sauvages") vivant en [[Mandchourie|Mandchourie extérieure]]  
* les Jürchens Haixi ({{chinois|c=海西女真}}), vivant dans le territoire qui correspond actuellement à la province du [[Heilongjiang]]  
* les Jürchens Jianzhou vivant dans le territoire qui correspond actuellement à la province du [[Jilin]]. 

Tous ont un mode de vie pastoral-agricole, pratiquant la chasse, la pêche et une agriculture limitée.  En 1388, l'empereur [[Hongwu|Ming Hongwu]] envoie une mission pour établir le contact avec les tribus Odoli, Huligai et T'owen.

Très vite, la question du contrôle des Jürchen devient un point de discorde entre la Corée du [[Période Joseon|royaume de Joseon]], très présent dans la région, et les premiers Ming{{sfn|Wang|2010|p=301}}.

L'empereur [[Ming Yongle|Yongle]] (r. 1402-1424) pousse plus loin que Hongwu et trouve des alliés parmi les différentes tribus Jürchen pour l'aider dans sa lutte contre les Mongols. Il accorde des titres et des noms de famille à divers chefs Jürchen et s'attend à ce qu'en retour, ils lui versent périodiquement un tribut. L'une des épouses de l'empereur Yongle est une princesse Jürchen, ce qui fait que certains des eunuques qui le servent sont également des Jürchens{{sfn|Mitamura|1970|p=54}}. Des [[Commanderie (Chine)|commanderies]] chinoises sont établies en prenant comme base des unités militaires tribales et elles sont dirigées par leurs propres chefs tribaux héréditaires. Durant le règne de Yongle, 178 commanderies sont créées en Mandchourie. Plus tard, des marchés aux chevaux sont fondés dans les villes frontalières du nord de [[Péninsule du Liaodong|Liaodong]]. Les contacts accrus avec les Chinois permettent aux Jürchens de développer des structures organisationnelles plus complexes et plus sophistiquées que pendant la période ou la Mandchourie était sous le contrôle des Mongols.

Les Coréens traitent les Jürchen de manière rude, en faisant appel à leurs guerriers en échange d'avantages matériels et en lançant des expéditions punitives en cas de refus. Pour apaiser la situation, la Cour du royaume de Joseon leur décerne des titres et des diplômes, en faisant du commerce avec eux, et cherche à les acculturer en faisant en sorte que les femmes coréennes épousent des Jürchens et en les intégrant dans la culture coréenne. Mais ces mesures n'aboutissent à aucun résultat concret et les combats continuent entre les Jürchen et les Coréens{{sfn|Seth|2006|p=138}}{{sfn|Seth|2010|p=144}}. La situation évolue lorsque les Ming se rapprochent des Jürchen, dont ils veulent se faire des alliés capables de protéger leur frontière Nord<ref name="剑桥15">{{harvnb|Peterson|2006|p=15}}</ref>. En 1403, Ahacu, le chef du clan Huligai, verse un tribut à l'empereur Yongle. Peu après, Mentemu, le chef du clan Odoli des Jürchens Jianzhou, cesse de payer son tribut à la Corée pour devenir un vassal de la Chine. [[Taejo|Yi Seong-gye]], le premier souverain du [[Période Joseon|royaume de Joseon]], demande alors aux Ming de renvoyer Mentemu en Corée, mais sa demande est refusée<ref>{{harvnb|Meng|2006|p=120}}</ref>. L'empereur Yongle est alors déterminé à arracher les Jïurchen de l'influence coréenne et à en faire des vassaux de la Chine pour sécuriser sa frontière et avoir des alliés dans sa [[Campagnes de l'empereur Yongle contre les Mongols|lutte perpétuelle contre les Mongols]]{{sfn|Zhang|2008|p=29}}{{sfn|Dardess|2012|p=18}}. Les Coréens essayent bien de persuader Mentemu de rejeter les propositions des Ming, mais sans succès{{sfn|Goodrich|1976|p=1066}}{{sfn|Peterson|2002|p=13}}{{sfn|Clark|1998|pp=[https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&pg=PA286 286-7]}}{{sfn|Zhang|2008|p=30}}. Les unes après les autres, les différentes tribus Jürchen finissent par verser un tribut à la dynastie Ming<ref name="开国史21">{{harvnb|Meng|2006|p=21}}</ref>. Ces tribus sont divisés en 384 gardes par les Ming<ref name="剑桥15" /> et les Jürchens deviennent donc les vassaux des empereurs chinois{{sfn|Cosmo|2007|p=3}}. Le nom donné à la terre des Jürchen par la dynastie Ming est Nurgan. Par la suite, une armée coréenne dirigée par Yi-Il et [[Yi Sun-sin]] expulse les Jürchens du territoire coréen.

En 1409, le gouvernement Ming créé la [[Commission militaire régionale de Nurgan]] ({{chinois|c=奴兒干都司}}), dont le siège se trouve à Telin, ce qui correspond actuellement à la ville de Tyr<ref>[http://www.adm.khv.ru/invest2.nsf/Tourism/ArchaeologicalRus/A1BC40C4DD0B1605CA25730E00193997 Объекты туризма — Археологические. Тырские храмы] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20090903021101/http://www.adm.khv.ru/invest2.nsf/Tourism/ArchaeologicalRus/A1BC40C4DD0B1605CA25730E00193997 |date=3 September 2009 }} (Site du gouvernement régional indiquant l'emplacement des temples de Tyr (Telin) : juste au sud du village de Tyr) {{ru}}</ref>, en Russie, à environ {{unité|100|km}} en amont de [[Nikolaïevsk-sur-l'Amour]] dans l'[[Extrême-Orient russe]], à proximité du [[Heilongjiang]]. Le but de cette commission est de gérer les relations entre la dynastie Ming et les Jürchens, en assurant aux premiers le contrôle des seconds. Pour atteindre ce but, de 1411 à 1433, l'eunuque Yishiha, qui est un Jürchen Haixi<ref>Shih-Shan Henry Tsai, "Perpetual Happiness: The Ming Emperor Yongle". Published by University of Washington Press, 2002. {{ISBN|0295981245}} [https://books.google.com/books?id=aU5hBMxNgWQC Partial text] on Google Books. {{p.|158}}.</ref>, mène dix grandes missions afin de gagner l'allégeance des tribus Jürchens vivant le long des rivières [[Songhua]] et [[Amour (fleuve)|Amour]]. Sa flotte descend la Songhua jusqu'à l'Amour, et c'est lui qui installe la commission de Nurgan à [[Telin]], près de l'embouchure de l'Amour. Ces missions ne sont pas bien documentées dans l'[[histoire des Ming]], mais il existe deux stèles de pierre érigées par Yishiha sur le site du temple Yongning, un temple Guanyin dont il a personnellement ordonné la construction à Telin<ref>[http://www.vostlit.info/Texts/Dokumenty/China/XV/1400-1420/Stela1410/text.htm Telin Stele] (from: "Политика Минской империи в отношении чжурчженей (1402 -1413 гг.)" (The Jurchen policy of the Ming Empire), in "Китай и его соседи в древности и средневековье" (China and its neighbors in antiquity and the Middle Ages), Moscow, 1970. {{ru}}</ref>. Les inscriptions sur les stèles sont en quatre langues : chinois, jürchen, mongol et tibétain. Il y a probablement beaucoup de propagande dans les inscriptions, mais elles donnent un compte-rendu détaillé des efforts de la cour Ming pour affirmer la suzeraineté chinoise sur les Jürchens. La première stèle date de 1413, date de la troisième visite de Yishiha a Nurgan et durant laquelle il donne l'ordre de bâtir un temple appelé temple Yongning. La seconde date de 1432, lorsque Yishiha effectue sa {{10e}} visite à Nurgan et ordonne que l'on reconstruise le temple Yongning. Sur cette seconde stèle, il fait graver l'entête "Chroniques de la reconstruction du Temple Yongning". Les différentes stèles érigées  par Yishiha racontent la mise en place de la commission militaire de Nurgan et rapportent les différents discours de Yishiha et d'autres personnes offrant des bénédictions à cette région. La dernière mission de Yishiha est liée à la retraite du chef des Nurgan et à "l'investiture" de son fils en tant que son successeur.  Yishiha transporte le nouveau chef depuis Pékin, où il vivait, jusqu'à Tyr<ref name="eu">{{Ouvrage|prénom1=Shih-Shan Henry|nom1=Tsai|titre=The Eunuchs in the Ming Dynasty|éditeur=SUNY Press|année=1996|pages totales=129–130|isbn=0-7914-2687-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Ka6jNJcX_ygC}}</ref> et assiste à l'investiture en 1432. Il offre au nouveau chef un "sceau d'autorité" Ming, et distribue divers cadeaux à des chefs subalternes<ref>Tsai (1996) décrit la personne à la retraite comme "le commissaire en chef Kang Wang"; il faut supposer qu'il s'agissait d'un titre et d'un nom chinois attribués à un chef local (probablement [[Nivkhes|Nivkhe]] ).</ref>.

Les Jürchen passent donc sous l'administration nominale de cette commission, qui est finalement dissoute en 1434. Malgré cette disparition, les chefs des tribus Haixi et Jianzhou continuent d'accepter les titres que la cour des Ming leur décerne.

La neuvième année du règne de l'empereur [[Ming Xuanzong]], les Jürchens sont victimes d'une famine qui les a contraints à vendre leurs filles en esclavage et à se rendre à Liaodong pour demander de l'aide et du ravitaillement au gouvernement de la dynastie Ming<ref>https://www.itsfun.com.tw/%E4%BA%A6%E5%A4%B1%E5%93%88/wiki-3774856-0311736 亦失哈 宣德九年，女真地区灾荒，女真人被迫卖儿鬻女，四处流亡，逃向辽东的女真难民，希望得到官府的赈济。</ref>{{,}}<ref>http://hlj.ifeng.com/culture/history/detail_2014_07/08/2559681_0.shtml 亦失哈</ref>.

=== Fondation de la dynastie Qing et naissance des Mandchous ===
{{Article lié|Unification des Jürchens|Dynastie des derniers Jin|Transition des Ming aux Qing}}
[[File:Ming era northeast asian.png|thumb|Carte des ethnies de Mandchourie avant l'[[Unification des Jürchens]]]]

À partir de 1586, [[Nurhachi]], un chef des Jürchens Jianzhou, entreprend d'unifier les tribus Jürchen, ce qui lui prend trente ans. En 1635, son fils et successeur, [[Huang Taiji]], rebaptise son peuple "[[Mandchous]]", rompant ainsi clairement avec leur passé de vassaux des Chinois<ref>{{ouvrage|chapter=Abahai <!--|editor1-last=Hummel--> <!--|editor1-first=Arthur W.--> |titre=Eminent Chinese of the Ch'ing Period, 1644–1912 (2 vols) |date=2010 |éditeur=Global Oriental |isbn=978-9004218017 |page=2 |numéro d'édition=reprint |chapter-url=https://books.google.com/books?id=0_V5DwAAQBAJ&pg=PA2#v=onepage&q&f=false}} [http://www.dartmouth.edu/~qing/WEB/ABAHAI.html Via Dartmouth.edu]</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Grossnick |prénom1=Roy A. |titre=Early Manchu Recruitment of Chinese Scholar-officials |date=1972 |éditeur=University of Wisconsin—Madison |page=10 |url=https://books.google.com/?id=RpdRAAAAMAAJ&q=In+1635,+doubtless+on+the+advice+of+his+Chinese+councilors,+Abahai+forbade+the+use+of+the+names,&dq=In+1635,+doubtless+on+the+advice+of+his+Chinese+councilors,+Abahai+forbade+the+use+of+the+names,}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Till |prénom1=Barry |titre=The Manchu era (1644–1912): arts of China's last imperial dynasty |date=2004 |éditeur=Art Gallery of Greater Victoria |page=5 |url=https://books.google.com/?id=XUVJAQAAIAAJ&q=In+1635,+doubtless+on+the+advice+of+his+Chinese+councilors,+Abahai+forbade+the+use+of+the+names,&dq=In+1635,+doubtless+on+the+advice+of+his+Chinese+councilors,+Abahai+forbade+the+use+of+the+names,}}</ref>.  

{{citation|Notre "gurun" (tribu, état) portait à l'origine les noms de Manju, Hada, Ula, Yehe et Hoifa. Des personnes autrefois ignorantes [nous] ont souvent appelés "jušen". Le terme "jušen" fait référence au Coo Mergen des barbares de Sibe et n'a rien à voir avec notre "gurun". Notre gurun établit le nom de Manju. Son règne sera long et se transmettra sur de nombreuses générations. Désormais, les personnes doivent appeler notre "gurun" par son nom d'origine, Manju, et ne pas utiliser le nom dégradant précédent.|[[Huang Taiji]]}}

En effet, les pays et peuples voisins ont depuis longtemps assimilé les Jürchens à de simples sujets des Ming. Ainsi, lorsque les Coréens du royaume de Joseon veulent parler des terres habitées par les Jürchens{{efn|Du point de vue coréen, cela correspond aux territoires situés au nord de la péninsule coréenne, au-delà des rivières [[Yalu]] et [[Tumen (fleuve)|Tumen]]}}, ils les désignent comme faisant partie du "pays supérieur" (sangguk), c'est-à-dire la Chine des Ming<ref>{{ouvrage|nom1=Kim |prénom1=Sun Joo |titre=The Northern Region of Korea: History, Identity, and Culture |date=2011 |éditeur=University of Washington Press |isbn=978-0295802176 |page=19 |url=https://books.google.com/books?id=KcYthUKyeS0C&pg=PA19}}</ref>. Pour échapper à ce passé, les Qing excluent délibérément les références et les informations montrant que les Jürchens/Mandchous étaient des vassaux de la Chine lorsqu'ils rédigent l'''[[Histoire des Ming]]'', ce afin de cacher leur ancienne relation de soumission. Pour cette raison, les rédacteurs de ce texte n'utilisent pas le ''[[Ming Shilu]]'' ([[Sinogramme traditionnel|chinois traditionnel]] 明實錄, [[Sinogramme simplifié|chinois simplifié]] 明实录, « Véritables documents Ming ») comme source d'information sur les Jürchens pendant la période de domination des Ming sur la Mandchourie, car il contient trop d'éléments prouvant le lien de vassalité des premiers aux seconds<ref>{{ouvrage|nom1=Smith |prénom1=Richard J. |titre=The Qing Dynasty and Traditional Chinese Culture |date=2015 |éditeur=Rowman & Littlefield |isbn=978-1442221949 |page=216 |url=https://books.google.com/books?id=RhmaCgAAQBAJ&pg=PA216}}</ref>. L'empereur [[Yongzheng]] tente même de réécrire les archives officielles afin de pouvoir prétendre que les Aisin Gioro n'ont jamais été des sujets des dynasties et empires passés, en essayant de faire croire que Nurhaci a accepté des titres officiels Ming comme Général Tigre Dragon (longhu jiangjun 龍虎將軍) pour "faire plaisir au [[天|Ciel]]"<ref>{{ouvrage|pages=303–4  |url=https://books.google.com/books?id=hbEwDwAAQBAJ&pg=PA303#v=onepage&q&f=false |nom=Crossley |prénom=Pamela Kyle |titre=A Translucent Mirror: History and Identity in Qing Imperial Ideology |date=2002 |éditeur=University of California Press |isbn=0520234243 |numéro d'édition=illustrated, reprint}}</ref>.

Pendant la dynastie Qing, les deux éditions originales des livres "''Qing Taizu Wu Huangdi Shilu''" et "''Manzhou Shilu Tu''" (Taizu Shilu Tu) sont conservées dans le palais et interdites d'accès au public car elles montrent que le clan impérial mandchou des [[Aisin Gioro]] a été le vassal de la dynastie Ming<ref>{{ouvrage|chapter=Nurhaci <!--|editor1-last=Hummel--> <!--|editor1-first=Arthur W.--> |titre=Eminent Chinese of the Ch'ing Period, 1644–1912 (2 vols) |date=2010 |éditeur=Global Oriental |isbn=978-9004218017 |page=598 |chapter-url=https://books.google.com/books?id=0_V5DwAAQBAJ&pg=PA598#v=onepage&q&f=false |numéro d'édition=reprint}} [http://www.dartmouth.edu/~qing/WEB/NURHACI.html Via Dartmouth.edu]</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=The Augustan, Volumes 17-20 |date=1975 |éditeur=Augustan Society |page=34 |url=https://books.google.com/?id=Oh9ZAAAAMAAJ&q=They+reveal+the+real+origin+of+the+Aisin+Gioro+family&dq=They+reveal+the+real+origin+of+the+Aisin+Gioro+family}}</ref>.

== Culture ==
[[Image:Ussuriysk-Stone-Tortoise-3815.jpg|thumb|upright|Un [[Bìxì|dragon-tortue]] provenant d'une tombe Jürchen du XIIéme siècle, actuellement situé dans le parc central de la ville russe d'[[Oussouriisk]].]]

La culture Jürchen partage de nombreuses similitudes avec le mode de vie des chasseurs-cueilleurs de la [[toundra]] sibérienne et manchourienne et celui des peuples côtiers. Comme les [[Khitans]] et les [[Mongols]], ils tirent de la fierté des prouesses physiques, de l'équitation, du tir à l'arc et de la chasse. Les Mongols et les Jürchens utilisent le titre de ''[[Khan]]'' pour désigner les dirigeants d'une entité politique, qu'ils soient "empereur" ou "chef". Un chef particulièrement puissant est appelé ''Beile'' ("prince, noble"), ce qui correspond au ''Beki'' mongol et au ''Beg'' ou ''[[Bey (titre)|Bey]]'' turc. Tout comme les Mongols et les [[Turcs (peuple)|Turcs]], les Jürchen ne suivent pas les règles de la [[primogéniture]] pour la transmission du pouvoir : selon la tradition, tout fils ou neveu capable peut être choisi pour devenir chef.

Contrairement aux Mongols{{sfn|Franke|1994|p=[https://books.google.com/books?id=iN9Tdfdap5MC&pg=PA217 217]}}{{sfn|Rachewiltz|1993|p=112}}, les Jürchens vivent au sein d'une société sédentaire et agraire{{sfn|Williamson|2011}}{{,}}{{sfn|Vajda|2000}}. Leurs principales cultures céréalières sont le blé et le millet, mais ils cultivent également du lin et élèvent des bœufs, des porcs, des moutons et des chevaux{{sfn|Franke|1990|p=[https://books.google.com/books?id=ST6TRNuWmHsC&pg=PA416 416]}}. "Tout au plus", les Jürchens ne peuvent être décrits que comme étant des "semi-nomades" alors que la majorité d'entre eux sont sédentaires{{sfn|Breuker|2010|pp=220–221}}.

Les similitudes et les différences entre les Jürchens et les Mongols ont plus ou moins été soulignées par [[Nurhachi]], par opportunisme politique{{sfn|Perdue|2009|p=127}}. Nurhachi a déclaré à des envoyés Mongols :

{{citation|les langues des Chinois et des Coréens sont différentes, mais leurs vêtements et leur mode de vie sont les mêmes. C'est la même chose pour les Mandchous (Jušen) et les Mongols. Nos langues sont différentes, mais nos vêtements et notre mode de vie sont les mêmes}} 

Par la suite, il rajoute que le lien avec les Mongols n'est pas basé sur une véritable culture commune, mais plutôt sur des raisons pragmatiques d' "opportunisme mutuel". C'est cet opportunisme qui peut expliquer cette autre déclaration de Nurhachi aux Mongols, sensiblement différente de la première: 

{{citation|Vous les Mongols, vous élevez du bétail, vous mangez de la viande et vous portez des peaux. Mon peuple laboure les champs et vit de céréales. Nous ne sommes pas un seul pays et nous avons des langues différentes{{sfn|Peterson|2002|p=31}}}}

Sous la dynastie Ming, les Jürchen vivent au sein de sous-clans (''mukun'' ou ''hala mukun'') issus d'anciens clans (''hala''). Les membres de ces clans ne sont pas forcément liés par le sang, et la division et l'intégration d'un clan par un ou plusieurs autres clans est courante. Les ménages Jürchen (''boo'') vivent en familles (''booigon''), qui sont composées de cinq à sept membres liés par le sang et d'un certain nombre d'esclaves. Ces ménages forment des escouades (''tatan'') pour effectuer des tâches liées à la chasse et à la cueillette de nourriture et des sociétés (''niru'') pour des activités plus importantes, telles que la guerre.

=== Haixi, Jianzhou, Yeren ===

Les Jürchens "Haixi" sont des "semi-agriculteurs", les "Jianzhou" et "Maolian" ({{chinois|c=毛怜}}) sont sédentaires, tandis que les "Yeren" ("sauvages") pratiquent la chasse et la pêche{{sfn|Chan|1988|p=[https://books.google.com/books?id=tyhT9SZRLS8C&pg=PA266 266]}}. Les "Jianzhous" pratiquent la chasse, le tir à l'arc à cheval, l'équitation, l'élevage et l'agriculture sédentaire{{sfn|Rawski|1996|p=834}}. Globalement, les archives chinoises décrivent les Jürchens comme étant pour l'essentiel un peuple d'agriculteurs et d'éleveurs{{sfn|Wurm|Mühlhäusler|Tyron|1996|p=828}}. À noter que les Jürchens vivant dans les régions situées au nord de Shenyang pratiquent l'agriculture sur brûlis{{sfn|Reardon-Anderson|2000|p=504}}.

{{Citation bilingue bloc|建州毛憐則渤海大氏遺孽，樂住種，善緝紡，飲食服用，皆如華人，自長白山迤南，可拊而治也<ref>{{lien web|url= http://www.artx.cn/artx/lishi/20422.html |titre=明代汉族与女真族的马市贸易 |auteur=萧国亮 |date=2007-01-24 |website= 艺术中国(ARTX.cn)|page=1|consulté le=25 juillet 2014}}</ref>|The (people of) Chien-chou and Mao-lin [YLSL always reads Mao-lien] are the descendants of the family Ta of Balhae. They love to be sedentary and sow, and they are skilled in spinning and weaving. As for food, clothing and utensils, they are the same as (those used by) the Chinese. (Those living) south of the Ch'ang-pai mountain are apt to be soothed and governed<br>Les (habitants de) Chien-chou et Mao-lin sont les descendants de la famille Ta du Balhae. Ils aiment être sédentaires et semer (c.a.d "sont des agriculteurs), et ils sont habiles à filer et à tisser. En ce qui concerne la nourriture, les vêtements et les ustensiles, ils sont les mêmes que (ceux utilisés par) les Chinois. (Ceux qui vivent au) sud de la montagne Ch'ang-pai sont aptes à être apaisés et gouvernés<ref>Traduction en anglais provenant de ''Sino-J̌ürčed relations during the Yung-Lo period, 1403–1424'' par Henry Serruys, traduction en français réalisée pour cet article depuis la version anglaise</ref>)|langue=chinois|lang=anglais}}

=== Queue de cheval ===
En 1126, les Jürchens ordonnent à tous les Chinois [[Han (ethnie)|Han]] de sexe masculin présents dans les territoires qu'ils ont conquis d'adopter la coiffure traditionnelle Jürchen en se rasant le front et en tressant le reste de leurs cheveux en [[queue-de-cheval]]{{sfn|Zhang|1984|pp=97–8}}. Ils doivent aussi adopter obligatoirement la tenue traditionnelle des Jürchens{{sfn|Zhang|1984|pp=97–8}}. Par la suite, cet ordre est annulé{{sfn|Zhang|1984|pp=97–8}}. À peu près à la même époque, les différents groupes de [[Révoltes paysannes de la fin de la dynastie Ming|rebelles Chinois en lutte contre les Ming]] se mettent aux aussi à porter leurs cheveux en "queue de cheval" Jürchen, pour terroriser la population chinoise{{sfn|Franke|1990|p=[https://books.google.com/books?id=ST6TRNuWmHsC&pg=PA417 417]}}.

Le {{date-|21 juillet 1645}}, le prince [[Dorgon]], alors régent des Mandchous, publie un décret réinstaurant l'obligation pour les Chinois d'adopter la coiffure traditionnelle jürchen/mandchoue{{sfn|Wakeman|1985|p=647}}{{sfn|Struve|1988|p=662}}, ou soncoho ({{chinois|c=辮子|p=biànzi}}), la punition en cas de non-respect de cet édit étant la mort{{sfn|Kuhn|1990|p=12}}. Cette politique de soumission symbolique à la nouvelle dynastie aide les Mandchous à distinguer leurs alliés de leurs ennemis{{efn|"Du point de vue des Mandchous, l'ordre de se couper les cheveux ou de perdre la tête n'a pas seulement réuni les dirigeants et les sujets en une ressemblance physique ; il leur a aussi fourni un test de loyauté parfait."{{sfn|Wakeman|1985|p=647}}}}. Par contre, pour les fonctionnaires et les lettrés [[Han (ethnie)|Han]], la nouvelle coiffure est "un acte humiliant de dégradation"; car elle viole un précepte confucéen commun voulant qu'il faut préserver son corps intact, alors que pour les gens ordinaires, couper leurs cheveux "équivaut à la perte de leur virilité{{efn|Dans le ''Classique de la piété filiale'', on trouve une citation de [[Confucius]] disant que "le corps et les cheveux d'une personne, cadeaux de ses parents, ne doivent pas être endommagés : c'est le commencement de la piété filiale". (身體髮膚，受之父母，不敢毀傷，孝之始也). Avant la dynastie Qing, les Chinois adultes ne se coupaient pas les cheveux, mais les portaient plutôt sous la forme d'un nœud occupant le dessus du crâne.{{sfn|Wakeman|1985|pp=648–650}}}}". 

Malgré ces réticences, vite réprimées dans le sang, cette obligation est maintenue jusqu'à la chute de la [[dynastie Qing]]

=== Chiens ===
Si leurs ancêtres Mohe ne respectaient pas les chiens, les Jürchens commencent à les respecter à l'époque de la dynastie Ming et transmettent cette tradition aux Mandchous. Dans la culture Jürchens, il est interdit d'utiliser la peau des chiens et de blesser, tuer ou manger les chiens. Les Jürchens croyaient que le "plus grand mal" existant est l'utilisation de la peau de chien par les Coréens{{sfn|Aisin Gioro|Jin|2007|p=18}}.

=== Rites funéraires ===
Jusqu'à récemment, on ne savait pas exactement quels types de rites funéraires suivent les Jurchen. 

En {{date-|juillet 2012}}, des archéologues russes découvrent un cimetière Jürchen dans le district de Partizansky du [[Kraï du Primorié]] en Russie. Quinze tombes datant du {{s-|XII}} ou {{s-|XIII}} y sont découvertes, comprenant la tombe d'un chef placé au centre, avec les tombes de 14 serviteurs à proximité. Toutes les tombes contiennent des pots avec des cendres, ce qui amène les scientifiques à conclure que les Jürchens pratiquent la crémation des corps de leurs défunts. La tombe du chef contient également un carquois avec des flèches et une épée courbée. Les archéologues pensent que l'épée a été délibérément pliée, pour signifier que son propriétaire n'en aurait plus besoin dans sa vie terrestre. Les chercheurs ont prévu de retourner à Primorié pour établir s'il s'agit uniquement de la sépulture d'un chef ou si elle fait d'une partie d'un cimetière plus vaste<ref>{{lien web|url=http://russia-ic.com/news/show/14426/ |titre=A Large Burial Ground of the Jurchen People Has Been Found In Russia's Primorye :: Russia-InfoCentre |éditeur=Russia-ic.com |date=2012-07-27 |consulté le=17 août 2012}}</ref>.

== Religion ==
Les Jürchens pratiquent des rituels [[Chamanisme|chamaniques]] et croient en une déesse suprême du ciel nommée ''abka hehe'', ce qui signifie littéralement "femme du ciel". Les Jürchens de la [[Dynastie Jin (1115-1234)|dynastie Jin]] pratiquent le [[bouddhisme]], qui devient la religion dominante des Jürchens, et le [[taoïsme]]<ref>{{lien web|auteur=Ulrich Theobald |url=http://www.chinaknowledge.de/History/Song/jinn-religion.html |titre=Chinese History – Jin Dynasty (Jurchen) 金 religion and customs |éditeur=www.chinaknowledge.de |consulté le=17 août 2012}}</ref>.

Pendant la dynastie Qing, et sous l'influence de la pensée confucéenne, la déesse suprême du ciel féminine est remplacé par un "père du ciel" nommé Abka Enduri (''abka-i enduri'', ''abka-i han'')<ref>Judika Illes, Encyclopedia of Spirits: The Ultimate Guide to the Magic of Fairies, Genies, Demons, Ghosts, Gods & Goddesses (2009)</ref>.

== Langue ==
La première [[écriture jurchen]] est créée en 1120 par le chancelier Wanyan Xiyin, sur ordre de [[Jin Taizu|Wanyan Aguda]]. Cette écriture est issue de l'[[écritures khitan|écriture khitan]] qui est elle-même dérivée de l'[[Caractères chinois|écriture chinoise]].

La langue écrite Jurchen disparait peu de temps après la chute de la dynastie Jin. C'est ainsi que, lorsque le Bureau des Traducteurs des Ming, l'administration chargée de recevoir et traduire les missives des différents peuples et États vassaux de la Chine, reçoit en 1444 un message des Jurchen, aucun des traducteurs n'arrive à déchiffrer le jurchen. Du coup, il est décidé que toutes les lettres des Jürchens devant être envoyées aux Ming doivent être écrites en mongol{{sfn|Crossley|1997|p=38}}.

Jusqu'à la fin du {{s-|XVI}}, date à laquelle le mandchou devient la nouvelle langue écrite des Jürchens, ces derniers utilisent une combinaison de mongol et de chinois pour leurs écrits. Le premier linguiste occidental à véritablement étudier l'écriture jurchen est [[Wilhelm Grube]] à la fin du {{s-|XIX}}.

== Articles connexes ==
*{{Lien|langue=en|trad=Ethnic groups in Chinese history|fr=Les groupes ethniques dans l'histoire chinoise}} 
*{{Lien|langue=en|trad=Korean–Jurchen border conflicts|fr=Guerres frontalières entre les Coréens et les Jürchens}} 
*{{Lien|langue=en|trad=List of Chieftains of the Jurchens|fr=Listes des chefs Jürchens}}
*[[Hezhen]]
*[[Invasion Toi]]

== Notes ==
{{Notelist}}

== Références ==
{{Références}}
{{Traduction/Référence|en|Jurchen people|973008338}}

== Bibliographie ==
* Hoyt Cleveland Tillman et Stephen H. West, ''China Under Jurchen Rule: Essays on Chin Intellectual and Cultural History'', SUNY Press, 1995.
* Jacques Gernet, ''Le Monde chinois'', v. 2, Paris, Armand Colin Éditeur, 1972.
* Frederick W. Mote, ''Imperial China 900-1800'', New York, Harvard Press University, 1999.
* Denis Twitchett et John K. Fairbank (dir.), ''Alien Regimes and Border States, 907-1368'', ''Cambridge History of China'', v. 6, Cambridge, Cambridge University Press, 1994
* {{ouvrage|nom=Aisin Gioro |prénom=Ulhicun |lien auteur = Aisin-Gioro Ulhicun  |nom2=Jin |prénom2=Shi  |contribution=Manchuria from the Fall of the Yuan to the Rise of the Manchu State (1368–1636) |contribution-url = http://www.ritsumei.ac.jp/acd/cg/lt/rb/601/601PDF/aisin.pdf |passage=12–34 |titre=Ritsumeikan Bungaku |numéro=601 |année = 2007 }}
* {{ouvrage|nom=Arnold |prénom=Lauren |année = 1999  |url = https://books.google.com/books?id=IRunTSqY7msC&printsec=frontcover |titre = Princely Gifts and Papal Treasures: The Franciscan Mission to China and Its Influence on the Art of the West, 1250–1350 |editor=Mark Stephen Mir |éditeur=Desiderata Press |page =[https://books.google.com/books?id=IRunTSqY7msC&pg=PA179 p. 179] |isbn=9780967062808 }}
* {{ouvrage|auteur = Association for Asian Studies. Ming Biographical History Project Committee |titre = Dictionary of Ming Biography, 1368-1644 <!--|editor-last=Goodrich--> <!--|editor-first=Luther Carrington--> |année=1976 |volume=2 |numéro d'édition=illustrated |éditeur=Columbia University Press |url = https://books.google.com/?id=JWpF-dObxW8C&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false |isbn=023103833X |page=[https://books.google.com/books?id=JWpF-dObxW8C&pg=PA1066&lpg=PA1066&dq=menggetimur&source=bl&ots=2eefxKA1Yb&sig=0X8oAzLhWJQAb1W2P5wLeeT8sfs&hl=en&sa=X&ei=LTjwUqqrHOqhsQTh_oC4Cg&ved=0CCgQ6AEwAA#v=onepage&q=menggetimur&f=false 1066] }}
* {{ouvrage|nom=Bretschneider |prénom=E. |année=2013 |url = https://books.google.com/books?id=fc9YAQAAQBAJ&printsec=frontcover |titre = Mediaeval Researches from Eastern Asiatic Sources: Fragments towards the Knowledge of the Geography and History of Central and Western Asia from the 13th to the 17th Century, ''Vol. I''  |éditeur=Routledge, Trench, Trübner, & Co. |lieu=London |contribution=Pei Shi Ki |page=[https://books.google.com/books?id=fc9YAQAAQBAJ&pg=PA25 25] |isbn=9781136380211 }}
* {{ouvrage|nom=Breuker |prénom=Remco E. |année=2010 |titre=Establishing a Pluralist Society in Medieval Korea, 918-1170: History, Ideology and Identity in the Koryŏ Dynasty|volume=Volume 1 of Brill's Korean Studies Library |éditeur=Brill |lieu=Leiden |url=https://books.google.com/?id=wZx0VvujPqcC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false|isbn=978-9004183254 |pages=[https://books.google.com/books?id=wZx0VvujPqcC&pg=PA221&lpg=PA221&dq=jurchen+sedentary&source=bl&ots=_p_FLA7hF5&sig=kLrfy9EfHaOFGiPxmiU4vx-1bJ0&hl=en&sa=X&ei=vswwUumEIJir4AOx6oHYAQ&ved=0CDEQ6AEwAw#v=onepage&q=jurchen%20sedentary&f=false 220]-221}}
* {{ouvrage|nom=Chan |prénom=Hok-lam |contribution=The Chien-wen, Yung-lo, Hung-hsi, and Hsüan-te Reigns, 1399–1435 |passage=[https://books.google.com/books?id=tyhT9SZRLS8C&pg=PA182 182–304] |titre=The Cambridge History of China, ''Vol. 7:'' The Ming Dynasty, 1368–1644, ''Pt. 1'' <!--|editor1=Frederick W. Mote--> |auteur2=Denis Twitchett <!--|editor3=John K. Fairbank--> |année=1988 |lieu=[[Cambridge, England|Cambridge]] |éditeur=Cambridge University Press |url = https://books.google.com/?id=tyhT9SZRLS8C&printsec=frontcover |isbn=0521243327 |contribution-url=https://books.google.com/books?id=tyhT9SZRLS8C&pg=PA182 }}
* {{chapitre|langue=en|prénom=Richard L.|nom=Davis|titre=The Reigns of Kuang-tsung (1189–1194) and Ning-tsung (1194–1224)|auteur ouvrage=Paul Jakov Smith et Denis C. Twitchett|titre ouvrage=The Cambridge History of China: Volume 5, The Sung dynasty and Its Precursors, 907–1279|éditeur=Cambridge University Press|année=2009|isbn=978-0-521-81248-1|passage=756–838}}
* {{ouvrage|nom=Clark |prénom=Donald N. |url=https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&printsec=frontcover |titre=The Cambridge History of China, ''Vol. 8:'' The Ming Dynasty, 1368–1644, ''Pt. 2'' <!--|editor1=Denis C. Twitchett--> |auteur2=Frederick W. Mote |année=1998 |lieu=[[Cambridge, England|England]] |éditeur=Cambridge University Press |isbn=0521243335  |contribution=Sino-Korean Tributary Relations under the Ming |passage=[https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&pg=PA272 272–300] |contribution-url = https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&pg=PA272 }}
* {{ouvrage|nom=Cosmo |prénom=Nicola Di |année=2007 |titre=The Diary of a Manchu Soldier in Seventeenth-Century China: "My Service in the Army", by Dzengseo|volume=Volume 3 of Routledge Studies in the Early History of Asia |numéro d'édition=annotated |éditeur=Routledge|url=https://books.google.com/?id=8piRAgAAQBAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false|isbn=978-1135789558 |page=[https://books.google.com/books?id=8piRAgAAQBAJ&pg=PA3&dq=during+the+Ming+dynasty+Jurchen+nations+gradually+reduced+to+vassalage+with+respect+Chinese+Emperor&hl=en&sa=X&ei=m6ZRU4bWFbjNsQTL04CYBg&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q=during%20the%20Ming%20dynasty%20Jurchen%20nations%20gradually%20reduced%20to%20vassalage%20with%20respect%20Chinese%20Emperor&f=false 3]}}
* {{ouvrage|nom=Crossley|prénom=Pamela Kyle|année=1997|titre=The Manchus|éditeur=Blackwell Publishers Ltd}}
* {{ouvrage|nom=Dardess |prénom=John W. |année=2012 |titre=Ming China, 1368–1644: A Concise History of a Resilient Empire |url=https://books.google.com/?id=0vLn_IZZVMUC&pg=PA18&lpg=PA18&dq=ming+yunnan+liaodong#v=onepage |éditeur=Rowman & Littlefield |isbn=978-1-4422-0490-4 |page = 18 }}
* {{ouvrage|nom=Elliott |prénom=Mark C. |année=2001 |titre=The Manchu Way: The Eight Banners and Ethnic Identity in Late Imperial China |numéro d'édition=illustrated, reprint |éditeur=Stanford University Press|url=https://books.google.com/?id=_qtgoTIAiKUC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false|isbn=0804746842}}
* {{ouvrage|nom=Fox |prénom=Ralph |date=1936 |éditeur=Harcourt & Brace |titre=Genghis Khan |page=278 }}
* {{ouvrage|nom=Franke |prénom=Herbert |contribution=The Forest Peoples of Manchuria: Kitans and Jurchens |contribution-url=https://books.google.com/books?id=ST6TRNuWmHsC&pg=PA400 |passage=[https://books.google.com/books?id=ST6TRNuWmHsC&pg=PA400 400–423] |titre=The Cambridge History of Early Inner Asia, ''Vol. I'' |url=https://books.google.com/?id=ST6TRNuWmHsC&printsec=frontcover |editor=Denis Sinor |année=1990 |lieu=[[Cambridge, England|Cambridge]] |éditeur=Cambridge University Press |isbn=9780521243049 }}
* {{ouvrage|nom=Franke |prénom=Herbert |année=1994 |titre=The Cambridge History of China, ''Vol. 6:'' Alien Regimes and Border States, 907–1368 <!--|editor1-first=Denis C.--> <!--|editor1-last=Twitchett--> <!--|editor2-first=Herbert--> <!--|editor2-last=Franke-->  |éditeur=Cambridge University Press |lieu=[[Cambridge, England|Cambridge]] |isbn=9780521243315 |url=https://books.google.com/books?id=iN9Tdfdap5MC&printsec=frontcover |contribution=The Chin Dynasty  |contribution-url=https://books.google.com/books?id=iN9Tdfdap5MC&pg=PA215 |passage=[https://books.google.com/books?id=iN9Tdfdap5MC&pg=PA215 215–320] }}
* {{ouvrage|nom=Gernet |prénom=Jacques |date=1972 |url=https://books.google.com/books?id=jqb7L-pKCV8C&printsec=frontcover |titre=Le Monde Chinois ''[''A History of Chinese Civilization'']'' |éditeur=translated by J.R. Foster and Charles Hartman for Cambridge University Press in 1982 |lieu=[[Cambridge, England|Cambridge]]  |isbn=9780521497817 |p=[https://books.google.com/books?id=jqb7L-pKCV8C&pg=PA356 356] }}
* {{ouvrage<!--|editor-last=Gorelova--> <!--|editor-first=Liliya M.--> |année=2002 |titre=Handbook of Oriental Studies. Section 8 Uralic & Central Asian Studies, Manchu Grammar |volume=Volume Seven Manchu Grammar |éditeur=Brill Academic Pub|url=https://books.google.com/books?id=KHwPAAAAYAAJ|isbn=9004123075|pages=13–14}}
* {{ouvrage|nom=Hoong |prénom=Teik Toh |date=2005 |collection=''Aetas Manjurica'', No. 10 |url=https://books.google.com/books?id=ZSNMGosP0cAC |titre=Materials for a Geneaology of the Niohuru Clan with Introductory Remarks on Manchu Onomastics |éditeur=Otto Harrassowitz KG |editor=Martin Gimm |auteur2=Giovanni Stary <!--|editor3=Michael Weiers-->  |lieu=Wiesbaden |isbn=9783447051965 |p=[https://books.google.com/books?id=ZSNMGosP0cAC&pg=PA28 28]}}
* {{ouvrage|nom=Howorth |prénom=H.H. |date=October 1871|titre=The Phœnix: A Monthly Magazine for India, Burma, Siam, China, Japan, & Eastern Asia, ''Vol. II, No. 16'' |lieu=London |url=https://books.google.com/books?id=3nlRAAAAcAAJ&printsec=frontcover |éditeur=James Summers |contribution=The Origines<!--sic--> of the Manchus |contribution-url = https://books.google.com/books?id=3nlRAAAAcAAJ&pg=PA53 |p=[https://books.google.com/books?id=3nlRAAAAcAAJ&pg=PA54 53] }}
* {{ouvrage|nom=Huang |prénom=Pei |date=1990  |contribution=New Light on the Origins of the Manchu |titre=Harvard Journal of Asiatic Studies |volume=50 |numéro=1 |pages = 239–282 }}
* {{ouvrage|nom=Huttman |prénom=William |date=1843 |titre=Fisher's Colonial Magazine and Commercial Maritime Journal, ''Vol. II''  |url=https://books.google.com/books?id=D25AAQAAMAAJ&printsec=frontcover |éditeur=Fisher, Son, & Co. |lieu=London  |contribution=An Account of Peking |page=[https://books.google.com/books?id=D25AAQAAMAAJ&pg=PA178 178] |contribution-url=https://books.google.com/books?id=D25AAQAAMAAJ&pg=PA178 }}
* {{ouvrage|nom=Janhunen |prénom=Juha |titre=Studia Etymologica Cracoviensia, ''Vol. 9'' |url=http://info.filg.uj.edu.pl/zhjij/sec/store/sec-9.pdf |lieu=Krakow |passage=67 ff |contribution=From Choson to Jucher: On the Possibilities of Ethnonymic Continuity in Greater Manchuria |éditeur=Jagiellonian University Press |date=2004 |editor=Marek Stachowski |auteur2=Kinga Maciuszak}}
* {{ouvrage|nom=Kane |prénom=Daniel |date=1997 |contribution=Language Death and Language Revivalism: The Case of Manchu |pages = 231–249 |titre=Central Asiatic Journal |volume = 41 |numéro = 2}}
* {{ouvrage|nom=Keane |prénom=Augustus Henry  |nom2=Quiggin |prénom2=A. Hingston |nom3=Haddon |prénom3=A.C. |année = 1920  |titre = Man: Past and Present |url = https://books.google.com/books?id=lvoDHotDNF4C&printsec=frontcover  |éditeur=Cambridge University Press |lieu=[[Cambridge, England|Cambridge]] |page =[https://books.google.com/books?id=lvoDHotDNF4C&pg=PA279 279]|isbn=9780521234108 }}
* {{ouvrage|nom=Lach |prénom=Donald F. |nom2=Kley |prénom2=Edwin J. Van |date=1998  |titre=Asia in the Making of Europe, ''Vol. III'' |page = [https://books.google.com/books?id=W0fBhqb1kdkC&pg=PA1760 1760] }}
* {{ouvrage|nom=Meng |prénom=Sen |année=2006 |titre = ''《满洲开国史讲义》'' |traduction titre = Lecture Notes on Early Manchu History |éditeur=Zhonghua Book Co.  |isbn=7101050301 |url = http://book.douban.com/subject/1838055/ }}
* {{ouvrage|nom=Mitamura |prénom=Taisuke  |année=1970 |url = https://books.google.com/?id=SGAbAAAAYAAJ |titre=Chinese eunuchs: the structure of intimate politics |éditeur=C.E. Tuttle Co.|page = 54 }}
* {{ouvrage|nom=Morgan |prénom=E. Delmar  |date=1872|titre=The Journal of the Royal Geographical Society, ''Vol. XLII'' |url=https://books.google.com/books?id=gWz_3GhqSiUC&pg=PR1 |lieu=London |éditeur=William Clowes & Sons for John Murray  |contribution=An Expedition through Manchuria, from Pekin to Blagovestchensk, in 1870, by the Archimandrite Palladius, Chief of the Russo-Greek Church Mission at Pekin |page=[https://books.google.com/books?id=gWz_3GhqSiUC&pg=PA159 159] }}
* {{ouvrage|nom=Morrison |prénom=Robert |lien auteur=Robert Morrison (missionary) |titre=A Dictionary of the Chinese Language in Three Parts |lien titre=A Dictionary of the Chinese Language in Three Parts |date=1815–1823 |éditeur=East India Company’s Press |lieu=Macao }}
* {{ouvrage|nom=Morrison |prénom=Robert |lien auteur=Robert Morrison (missionary) |titre=Dictionary, ''Pt. II, Vol. I''  |lien titre=A Dictionary of the Chinese Language in Three Parts |année =1819 |page = [https://archive.org/details/adictionarychin00morrgoog xvii–xviii] }}
* {{ouvrage|nom=Mote |prénom=Frederick |année=1999 |titre = Imperial China, 900–1800 |éditeur=Harvard University Press |page=195}}
* {{ouvrage|nom=Muto |prénom=Tomio |titre=Pan-Pacific |année = 1939 |éditeur=Pan-Pacific Union |pages=113–114 }}
* {{ouvrage|nom=Pelliot |prénom=Paul |titre=Notes on Marco Polo, ''Vol. I'' |url=http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/III-2-F-c-104/#III-2-F-c-104/V-1 |lieu=Paris |date=1959 |éditeur=Imprimerie Nationale |passage=[http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/III-2-F-c-104/V-1/page/0382.html.en §161: Ciorcia] }}
* {{ouvrage|nom=Perdue |prénom=Peter C |année=2009 |titre=China Marches West: The Qing Conquest of Central Eurasia |numéro d'édition=reprint |éditeur=Harvard University Press |url = https://books.google.com/?id=J4L-_cjmSqoC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false|isbn=978-0674042025|consulté le=10 mars 2014 |page=[https://books.google.com/books?id=J4L-_cjmSqoC&pg=PA127&dq=Mongols+Manchus+Nurhaci+stressed+differences&hl=en&sa=X&ei=XnbsUoCeHLSqsASiy4DABQ&ved=0CCgQ6AEwAA#v=onepage&q=Mongols%20Manchus%20Nurhaci%20stressed%20differences&f=false 127] }}
* {{ouvrage<!--|editor-last=Peterson--> <!--|editor-first=Willard J.--> |année=2002 |titre=The Cambridge History of China, ''Vol. 9, Pt. 1:'' The Ch'ing Dynasty to 1800 |lieu=Cambridge |éditeur=Cambridge University Press |isbn=0-521-24334-3 |pages=[https://books.google.com/books?id=hi2THl2FUZ4C&pg=PA13#v=onepage&q&f=false 13], [https://books.google.com/books?id=hi2THl2FUZ4C&pg=PA31&dq=Nurhaci+mongol+meat+grain&hl=en&sa=X&ei=4XXsUujGIeO1sASQ0IDwBg&ved=0CCoQ6AEwAA#v=onepage&q=Nurhaci%20mongol%20meat%20grain&f=false 31] }}
* {{ouvrage<!--|editor-last=Rachewiltz--> <!--|editor-first=Igor De--> |année=1993 |titre=In the Service of the Khan: Eminent Personalities of the Early Mongol-Yüan Period (1200–1300) |volume=Volume 121 of Asiatische Forschungen |issn=0571-320X |éditeur=Otto Harrassowitz Verlag |url = https://books.google.com/?id=kG45gi7E3hsC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false |isbn=3447033398 |consulté le=10 mars 2014 |page=[https://books.google.com/books?id=kG45gi7E3hsC&pg=PA112&dq=Jurchen+Chin+farming+background+inclined+to+cultural+assimilation+with+agricultural+society+of+China&hl=en&sa=X&ei=lpdRU6nWKue0sQSso4HwAg&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q=Jurchen%20Chin%20farming%20background%20inclined%20to%20cultural%20assimilation%20with%20agricultural%20society%20of%20China&f=false 112] }}
* {{ouvrage<!--|editor-last=Ravenstein--><!--|editor-first=Ernest George--> <!--|editor2-last=Keane--> <!--|editor2-first=Augustus Henry-->  |date=1882|titre=The Universal Geography, ''Vol. VII'' |éditeur=J.S. Virtue & Co. |page = 121 }}
* {{ouvrage|nom=Rawski |prénom=Evelyn S. |date=Nov 1996 |titre = Presidential Address: Reenvisioning the Qing: The Significance of the Qing Period in Chinese History |jstor=2646525 |doi=10.2307/2646525 |volume=55 |numéro=4 |journal=The Journal of Asian Studies|pages=829–850|éditeur=Association for Asian Studies}}
* {{ouvrage|nom=Rawski |prénom=Evelyn S.|date=15 November 1998 |titre=The Last Emperors: A Social History of Qing Imperial Institutions |url=https://books.google.com/books?id=5iN5J9G76h0C&pg=PA43#v=onepage&q&f=false |éditeur=University of California Press|isbn=978-0-520-92679-0|page=43}}
* {{ouvrage|nom=Reardon-Anderson |prénom=James |date=October 2000 |titre=Land Use and Society in Manchuria and Inner Mongolia during the Qing Dynasty|volume= 5|numéro=4 |journal=Environmental History|pages=503–530 |jstor=3985584  |éditeur=Forest History Society and American Society for Environmental History|doi=10.2307/3985584 }}
* {{ouvrage|prénom=William Woodville|nom=Rockhill|titre=The Journey of William of Rubruck to The Eastern Parts of the World, 1253-55, As Narrated by Himself, With Two Accounts of the Earlier Journey of John of Pian de Carpine.|année=1967}}
* {{ouvrage|nom=Ross |prénom=John |date=1891 |titre=The Manchus, or, The Reigning Dynasty of China: Their Rise and Progress  |lieu=London |éditeur=Elliot Stock |page = 76 }}
* {{ouvrage|nom=Rossabi |prénom=Morris |url=https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&printsec=frontcover |titre=The Cambridge History of China, ''Vol. 8:'' The Ming Dynasty, 1368–1644, ''Pt. 2'' <!--|editor1=Denis C. Twitchett--> |auteur2=Frederick W. Mote  |année=1998 |lieu=[[Cambridge, England|England]] |éditeur=Cambridge University Press |isbn=0521243335 |contribution=The Ming and Inner Asia |pages = [https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&pg=PA221 221–71] |contribution-url = https://books.google.com/books?id=tVhvh6ibLJcC&pg=PA221 }}
* {{ouvrage|nom=Seth |prénom=Michael J. |année = 2006 |titre = A Concise History of Korea: From the Neolithic Period Through the Nineteenth Century |url = https://books.google.com/books?id=Qe4PoOd89XIC&pg=PA138#v=onepage&q&f=false |éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=978-0-7425-4005-7|page=138}}
* {{ouvrage|nom=Seth |prénom=Michael J. |date = 16 October 2010 |titre=A History of Korea: From Antiquity to the Present |url=https://books.google.com/books?id=WJtMGXyGlUEC&pg=PA144#v=onepage&q&f=false |éditeur=Rowman & Littlefield Publishers |isbn=978-0-7425-6717-7 |page=144}}
* {{ouvrage|nom=Stolberg |prénom=Eva M. |année =2015 |url=https://books.google.com/books?id=Tv4TBwAAQBAJ&printsec=frontcover |titre=Native Peoples of the World: An Encyclopedia of Groups, Cultures, and Contemporary Issues |editor=Steven Danver <!--|editor-link=Steven L. Danver--> |éditeur=Routledge |lieu=Abingdon|isbn=9781317463993 |contribution=Tungusic |contribution-url=https://books.google.com/books?id=Tv4TBwAAQBAJ&pg=PT713 |passage=[https://books.google.com/books?id=Tv4TBwAAQBAJ&pg=PT713 713–714] }}
* {{ouvrage|nom=Serruys |prénom=Henry |année=1955 |titre=Sino-J̌ürčed relations during the Yung-Lo period, 1403–1424 |volume=Volume 4 of Göttinger asiatische Forschungen |éditeur=O. Harrassowitz |url = https://books.google.com/books?id=9YETAAAAIAAJ|isbn=0742540057 |page=[https://books.google.com/books?id=9YETAAAAIAAJ&q=chien+chou+mao+lien+sedentary&dq=chien+chou+mao+lien+sedentary&hl=en&sa=X&ei=aI3TU46MOs_nsASPv4HIDg&ved=0CDIQ6wEwAg 22]|id=Serruys}}
* {{ouvrage|nom=Vajda |prénom=Edward J. |lien auteur=Edward Vajda |date=2000 |contribution-url=http://pandora.cii.wwu.edu/vajda/ea210/manchu2.html |contribution=Manchu (Jurchen) |éditeur=Western Washington University |consulté le=16 février 2014 |titre=East Asian Studies 210: Introduction to Nomadic Cultures}}
* {{ouvrage|nom=Wylie |prénom=Alexander |lien auteur=Alexander Wylie (missionary) |date=1855 |url=https://books.google.com/books?id=fdAOAAAAQAAJ&printsec=frontcover |titre=Translation of the Ts'ing Wan K'e Mung, A Chinese Grammar of the Manchu Tartar Language, with Introductory Notes on Manchu Literature |lieu=Shanghai |éditeur=London Mission Press  |page=[https://books.google.com/books?id=fdAOAAAAQAAJ&pg=PR76 lxxvi]}}
* {{ouvrage|nom=Wang |prénom=Yuan-kang |date=6 December 2010 |titre=Harmony and War: Confucian Culture and Chinese Power Politics |url=https://books.google.com/books?id=gxVfTuKsaJQC&pg=PT301#v=onepage&q&f=false |éditeur=Columbia University Press|isbn=978-0-231-52240-3|page=301 }}
* {{ouvrage|nom=Wei |prénom=Cuiyi |année = 1998 |auteur2=Wei Ts'ui-i |auteur3=Karl W. Luckert |éditeur=University Press of America|titre=Uighur Stories from along the Silk Road |page = 91 }}
* {{ouvrage|nom=Williams |prénom=Henry Smith |année = 1904 |titre = The Historians' History of the World: Poland, The Balkans, Turkey, Minor Eastern States, China, Japan |éditeur=Outlook Company |passage=272 }}
* {{ouvrage|nom1 = Wittfogel |prénom1 = Karl August |prénom2=Chia-shêng |nom2=Fêng |date=March 1946 |titre=History of Chinese Society: Liao, 907–1125 |collection = Transactions of the American Philosophical Society |volume=36  |éditeur=American Philosophical Society |isbn=978-1-4223-7719-2 |page=[https://books.google.com/books?id=g08LAAAAIAAJ&pg=PA10 10]}}
* {{article|nom=Wylie |prénom=Alexander |année = 1860 <!-- |url = https://books.google.com/books?id=m_kAAAAAYAAJ&printsec=frontcover --> |périodique = Journal of the Royal Asiatic Society of Great Britain and Ireland|volume= XVII |lieu=London |éditeur=  John W. Parker & Son |titre=On an Ancient Inscription in the Neu-chih Language |url = https://books.google.com/books?id=m_kAAAAAYAAJ&pg=PA331 |passage = [https://books.google.com/books?id=m_kAAAAAYAAJ&pg=PA331 331]–345 }}
* {{ouvrage|mode=cs2 |nom=Yule |prénom=Henry |titre=China |volume=5 |page = 627 }}
* {{ouvrage|mode=cs2 |nom=Yule |prénom=Henry |lien auteur = Henry Yule |titre=China |volume = 6 |page = 189 }} 
* {{ouvrage|nom=Zhang |prénom=Boquan |titre=''《金史简编》''|année=1984 |éditeur=Liaoning People's Publishing |pages = 97–98 }}
* {{article|mode=cs2 |nom=Zhang |prénom=Feng |date=2008 |publication=Paper presented to ISA’s 49th Annual Convention, San Francisco, March 26–29, 2008 |titre=Traditional East Asian Structure from the Perspective of Sino-Korean Relations |url=http://citation.allacademic.com/meta/p_mla_apa_research_citation/2/5/4/0/3/pages254039/p254039-1.php |périodique=International Relations Department The London School of Economics and Political Science |pages=[http://citation.allacademic.com/meta/p_mla_apa_research_citation/2/5/4/0/3/pages254039/p254039-29.php 29], 30 |consulté le=18 avril 2014 |archive-url=https://web.archive.org/web/20140420012112/http://citation.allacademic.com/meta/p_mla_apa_research_citation/2/5/4/0/3/pages254039/p254039-1.php |archive-date=20 April 2014 }}

== Pour approfondir ==
* {{ouvrage<!--|editor1-last=Wurm--> <!--|editor1-first=Stephen Adolphe--> <!--|editor2-last=Mühlhäusler--> <!--|editor2-first=Peter--> <!--|editor3-last=Tyron--> <!--|editor3-first=Darrell T.-->|champ libre=International Council for Philosophy and Humanistic Studies |année=1996 |titre=Atlas of Languages of Intercultural Communication in the Pacific, Asia, and the Americas |volume=1 |éditeur=Walter de Gruyter |url=https://books.google.com/?id=glU0vte5gSkC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false |isbn=3110134179 |page=[https://books.google.com/books?id=glU0vte5gSkC&pg=PA828#v=onepage&q&f=false 828]}}

== Liens externes ==
* [http://www.omniglot.com/writing/jurchen.htm Écriture Jurchen]
* {{chinois}} [https://web.archive.org/web/20050404083447/http://www.fortunecity.com/victorian/twain/1279/indexeng.htm The Jurchen language and Script Website] (Chinese Traditional Big5 code page) via [[Internet Archive]]
* [http://www.ria.ru/science/20120727/710417211.html Article en Russe concernant la découverte d'une tombe Jurchen, juillet 2012]

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{{portail|Chine|Histoire}}

[[Catégorie:Jürchen|*]]
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