Voir la source de Ispahan

{{En-tête label|AdQ|année=2007}}
{{Infobox Commune d'Iran
 | nom                      = Ispahan
 | autres noms              = {{fa}} {{langue|fa|اصفهان}}
 | statut                   = 5
 | blason                   = 
 | drapeau                  = 
 | image                    = {{multiple image
| image1 = Isfahann.jpg
| image2= Si-o-se-Pol.jpg
| image3= Pole Kahjoo 1.JPG
| image4= Chehel Sotun Palace.jpg
| image5=IsfahanCityCenter outside night.JPG
| image6= Naghsh-e Jahan Stadium Persepolis V Sepahan.jpg
| image7= Hasht Behesht Palace, Isfahan 01.jpg
| spacing = 3
| border                   = infobox
| total_width              = 300
| image_style              = border:1;
| perrow                   = 1/2/2/2
| size = 300
}}
 | taille image             = 
 | légende                  = La [[place Naghch-e Djahan]].
 | division                 = [[Province d'Ispahan|Ispahan]]
 | nom de division          = [[Provinces d'Iran|Province]]
 | maire                    = Ali Ghasemzade
 | mandat maire             = 
 | autorité                 = 
 | titre autorité           = 
 | cp                       = 
 | code1                    = +(98) 31
 | nom de code1             = [[Liste des indicatifs téléphoniques internationaux par indicatif|Indicatif téléphonique international]]
 | gentilé                  = Ispahanais
 | latitude                 = 32.68
 | longitude                = 51.68
 | altitude                 = 1574
 | population               = 2031324
 | année_pop                = 2015
 | superficie               = 
 | population agglomération = 5719578
 | année_pop agglomération  = 2015
 | superficie agglomération = 
 | position                 = 
 | sites touristiques       = 
 | divers                   = 
 | nom divers               = 
 | url                      = www.isfahan.ir
}}

'''Ispahan''' {{MSAPI|ispaɑ̃}} (en {{lang-fa|اصفهان}} / ''Eṣfahân'' {{MSAPI|esfæˈhɒːn}} {{prononciation|Fa-f-اصفهان.ogg}}, aussi transcrit '''Esfahan''', '''Esfahân''', '''Isfahan''' ou '''Isfahân''' en français) est une ville d'[[Iran]], capitale de la [[province d'Ispahan]]. Elle est située à {{unité|340|kilomètres}} au sud de [[Téhéran]], au croisement de deux voies importantes reliant l'ouest à l'est et le nord au sud du pays<ref>{{harvsp|Roman Ghirshman|p=180}}.</ref>. Ispahan était en {{date-|septembre 2015}} la troisième [[Villes d'Iran|ville]] la plus peuplée d'Iran (après Téhéran et [[Machhad]]), avec {{nombre|2031324|habitants}} appelés en français les Ispahanais, mais elle est au cœur de la deuxième agglomération (derrière Téhéran). La zone métropolitaine d'Ispahan est un des centres majeurs de l'industrie et de l'enseignement en Iran.

Ispahan a été capitale de l'[[empire perse]] sous la dynastie des [[Séfévides]] entre le {{s|XVI|e}} et le {{s|XVIII|e}}. La ville est bien irriguée et sa verdure offre un contraste bien particulier avec les étendues désertiques qui l'entourent. Les travaux entrepris sous le [[chah]] [[Abbas Ier le Grand|Abbas]] faisant d'Ispahan une vitrine  de l'architecture et de l'[[art séfévide]] extrêmement raffiné, ainsi que les nombreux monuments islamiques construits entre le {{XIe s}} et le {{XIXe siècle}}, font d'Ispahan un des joyaux du Moyen-Orient.

La [[place Naghch-e Djahan]] est classée au [[Liste du patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'humanité]] depuis [[1988]].

{{sommaire|niveau=2}}

== Toponymie ==
[[Fichier:Naghshe Jahan Square Isfahan modified.jpg|260px|thumb|La place Naghch-e Djahan. À gauche, la [[mosquée du Cheikh Lotfallah]], au fond la [[mosquée du Chah]], à droite, le palais d'[[Ali Qapou]].]]
Le nom de la ville en [[vieux-perse]] était ''Aspadana'', devenu ''Spahān'' ou ''Espahān'' en [[pehlevi|moyen-perse]] puis ''Esfahan'' après la [[Conquête musulmane de la Perse|conquête musulmane]].

L'[[alphabet arabe]] ne possédant pas le son {{API|/p/}}, le nom de la ville est devenu ''Esfahan'' après la conquête par les Arabes en 651. On trouve également des transcriptions telles qu{{'}}''Isfahan'' ou ''Ispahan'' qui ont pour origine des accents différents.

La ville est surnommée en persan {{langue|fa|نصف جهان}} (''neṣf-e jahân'', « la moitié du monde »), expression qui est [[paronymie|paronymique]] avec son propre nom.

== Géographie ==
=== Situation ===
Ispahan est située dans le centre de l'[[Iran]], au cœur du [[plateau iranien]] ({{coord|32|40|N|51|40|E|type:city}}), à {{unité|1574|mètres}} d'altitude, à l'est de la chaîne des [[Zagros]]. Ispahan a été fondée dans la plaine du [[Zayandeh Roud]] (dont le nom signifie « rivière qui donne la vie »), au bord de ses rives. Ce site est une [[oasis]] au milieu de l'aride plateau iranien, à {{unité|340|kilomètres}} au sud de [[Téhéran]].

Ispahan est située au centre des routes qui traversent l'Iran du Nord au Sud ou d'Est en Ouest, sur les routes commerciales entre la [[Chine]] et l'[[empire ottoman]], et entre le [[golfe Persique]] et la [[Russie]]. Cette position stratégique économiquement parlant, la fertilité des terres entourant la ville, le climat — rendu plus frais par l'altitude — ainsi que la présence d'eau en abondance dans un pays aride ont été des éléments déterminants pour le développement<ref>{{harvsp|« Isfahān »}}.</ref> et également pour le maintien de cette ville en tant que centre urbain qui a survécu à des cycles de prospérité et de déclin<ref name="Heidi A. Walcher">{{harvsp|Heidi A. Walcher}}.</ref>.

=== Hydrographie ===
[[Fichier:Si-o-se Pol-day5.jpg|thumb|right|Le Zayandeh Roud (pont Allahverdi Khan).]]
[[Fichier:Zayandeh rud khoshk.jpg|thumb|right|Le Zayandeh Roud à sec (mars 2001).]]
Le [[Zayandeh Roud]], une des rares grandes rivières permanentes du plateau iranien, se jette dans un lac salé ([[lac Gavkhouni]]) dans le désert. Le bassin du Zayandeh Roud s'étend jusqu'à {{unité|90|kilomètres}} au nord d'Ispahan et des vents frais soufflent depuis le nord et rafraîchissent le bassin. Ce bassin, qui couvre {{formatnum:41500}} km{{2}} au centre de l'Iran, est rattaché à l'histoire d'Ispahan. En effet, la ville d'Ispahan est le centre de ce bassin. Cette position lui a partiellement donné son importance historique et économique dans l'histoire du pays<ref>{{en}} François Molle, Alireza Mamanpoush et Mokhtar Miranzadeh, « Robbing Yadullah's Water to Irrigate Saeid's Garden. Hydrology and Water Rights in a Village of Central Iran », ''Research Report 80'', International Water Management Institute, Battaramulla (Sri Lanka), ISSN 1026-0862 [http://www.iwmi.cgiar.org/pubs/pub080/Report80.pdf lire en ligne].</ref>. La ressource en eau de rivière a augmenté de 50 % (représentant 790 millions de m{{3}}) au cours des dernières années du {{XXe siècle}} grâce à la construction de deux [[aqueduc]]s qui conduisent l'eau du Kuhrang vers le Zayandeh Roud<ref name="zayandeh"/>.

Un réseau artificiel, dont les composants sont appelés ''[[Madi (Iran)|madi]]'', a été utilisé au moins depuis le {{XVIIe siècle}} pour fournir de l'eau aux habitants et aux cultures de la ville et de ses alentours. Dessiné par [[Cheikh Bahaï]], un ingénieur de chah Abbas, ce réseau comporte 77 ''madis'' sur la partie nord, et 71 sur la partie sud du Zayandeh Roud. En 1993, ce réseau plusieurs fois centenaire fournit 91 % des besoins agricoles en eau, 4 % des besoins industriels, et 5 % des besoins de la ville. D'après une étude conduite par des chercheurs iraniens, 35 % de ce réseau aurait été détruit avec la modernisation qu'a connue la ville depuis les années 1960<ref>{{harvsp|A. Karimi et M. R. Delavar}}.</ref>.

Une partie de l'eau du Zayandeh Roud a été détournée en 2001 en amont d'Ispahan, causant une nette baisse de niveau de la rivière dans la ville<ref>{{Lien web|url=http://www.iranreporter.com/story.asp?id=131|titre=Ispahan cherche sa rivière dans les méandres de la politique|site=IRANREPORTER.com}}.</ref>.

La rivière est à sec depuis 2000, sauf pour quelques brèves périodes, principalement en raison de la [[sécheresse]] et du manque de régulation de l'[[Agriculture en Iran|agriculture]]<ref name=":0">{{Lien web |titre=Nouvelle manifestation contre l'assèchement d'une rivière |url=https://www.lorientlejour.com/article/1282123/nouvelle-manifestation-contre-lassechement-dune-riviere.html |site=L'Orient-Le Jour |date=2021-11-19 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Photos. En Iran, la mort d’une rivière|périodique=Le Monde.fr|date=02 novembre 2018|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/portfolio/2018/11/02/en-iran-la-mort-d-une-riviere_5378040_3210.html}}</ref>. En 2021, des manifestations pour exiger des autorités des solutions pour faire revenir l'eau dans la rivière sont organisées, notamment par les paysans de la région<ref name=":0" />.

=== Climat ===
Le climat d'Ispahan et de la région qui l'entoure est [[Aridité|semi-désertique]] avec une période de [[sécheresse]] s'étendant d'avril à novembre. Les précipitations moyennes annuelles sont de {{unité|130|millimètres}}, la plupart ayant lieu durant les mois d'hiver, entre décembre et avril, sous forme de [[neige]] ou de [[pluie]]. Durant l'été, il n'y a aucune précipitation. L'écart entre l'été et l'hiver est sensible, avec une moyenne de {{unité|30|°C}} en juillet et de {{unité|3|°C}} en janvier. L'[[évapotranspiration]] potentielle annuelle est de {{formatnum:1500}} millimètres par an, rendant toute forme d'[[agriculture]] impossible sans [[irrigation]]<ref name="zayandeh">{{en}} H. R. Salemi, A. Mamanpoush, M. Miranzadeh, M. Akbari, M. Torabi, N. Toomanian, H. Murray-Rust, P. Droogers, H. Sally et A. Gieske, « Water Management for Sustainable Irrigated Agriculture in the Zayandeh Rud Basin, Esfahan Province, Iran », ''IAERI-IWMI Research Reports {{n°|1}}'', 2000 [http://www.itc.nl/library/Papers_2000/gieske_een.pdf lire en ligne].</ref>.

<center>
{| class="wikitable centre" style="text-align: right"
|- style="background: #99CCCC; color: #000080; text-align: center; font-weight: bold" height="17"
| style="text-align: left" | Mois                                           
|  Jan ||  Fév ||  Mar ||  Avr ||  Mai ||  Jui ||  Jui ||  Aou ||  Sep ||  Oct ||  Nov ||  Déc || Année
|-------------
! style="text-align: left" | Moyenne des températures minimales (°C)
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -2,7
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"|  -2,2 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"|  3,8 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  7,2 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 12,7 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 16,6 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 18,8 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 17,2 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 12,2 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 7,2 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"|  1,6 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"|  -1,1 
|| 7,6
|-------------
! style="text-align: left" | Moyenne des températures maximales (°C)
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  10 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 11,1 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 17,7 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 22,7 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 28,3 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 35 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 37,2 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 35,5 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 32,7 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 25,5 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 17,2 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 11,1 
|| 23,6
|-------------
! style="text-align: left" |Température min. absolue (°C)
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -13,8
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -13,3
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -5,5 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -2,2 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"|  5,5 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"|  12,7 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 11,1 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 10,5 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"|  6,6 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"|  -2,7 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -7,7 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| -8,8
|| -13,8
|-------------
! style="text-align: left" |Température max. absolue (°C)
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 21,1 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"| 18,8 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 23,8 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 31,1 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 35 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 42,2 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 41,1 
|style="background: #FF8000; color:#000000;"| 41,6 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 38,3 
|style="background: #FFCC66; color:#000000;"| 32,7 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"| 23,8 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"| 18,3 
|| 42,2
|-------------
! style="text-align: left" |Précipitations (en mm)
|style="background: #B2B2B2; color: black;"|   22 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|   11 
|style="background: #B2B2B2; color: black;"|   15 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"| 9 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|  8 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|    1 
|style="background: #FFFFFF; color: black;"|    0 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|    1 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|    1 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|    1 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|   9 
|style="background: #B2B2B2; color: black;"|   17 
||  95
|-------------
! style="text-align: left" |Jours de pluie
|style="background: #B2B2B2; color: black;"|  2 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|  1,2 
|style="background: #B2B2B2; color: black;"|  1,4 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|  1,0 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|  0,8 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|  0,2 
|style="background: #FFFFFF; color: black;"|  0 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|  0,2 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|  0,3 
|style="background: #ECECEC; color: black;"|  0,3 
|style="background: #DFDFDF; color: black;"|  0,9 
|style="background: #B2B2B2; color: black;"|  1,6 
|| 9,9
|-------------
! style="text-align: left" |Jours de gel
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| 23 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| 22,2 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"|  5,2 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"|  0,4 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  0,0 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  0,0 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  0,0 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  0,0 
|style="background: #FFFF99; color:#000000;"|  0,0 
|style="background: #B2FFFF; color:#000000;"|  0,7 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"|  10,6 
|style="background: #80FFFF; color:#000000;"| 21,7 
|| 83,8
|-------------
|colspan="14"|Source : [http://www.meteofrance.com/FR/climat/tabl_esfahan.jsp Météo France]
|-------------
|}
</center>
[[Fichier:Diagramme climatique-Isfahan-Iran.png|thumb|center|500px|[[Diagramme climatique]] de la région d'Ispahan<ref>Walter & Lieth, logiciel : Geoklima 2.1.</ref>.]]

=== Géographie administrative ===
[[Fichier:Isfahan mantaqeh.png|thumb|right|200px|Situation des onze arrondissements]]
La ville d'Ispahan est divisée en onze [[arrondissement]]s (''[[mantagheh]]''), chacun doté d'un centre administratif. De plus, depuis le développement de la ville et son extension au cours du {{XXe siècle}}, les villes de [[Nadjafabad]], [[Khaneh Isfahan]], [[Khomeynichahr]], [[Chahinchahr]], [[Zarrine-Chahr]] et [[Fulad-e Mobarakeh]] font désormais partie de la zone métropolitaine d'Ispahan.

{| class="wikitable"
|+ Superficie et population des arrondissements d'Ispahan (2007)<ref>{{fa}} [http://shahrdari.isfahan.ir/Default.aspx?tabid=62 Mairie d'Ispahan].</ref>
! Arrondissement
! Superficie (km{{2}})
! Population (habitants)
! Densité (h./km{{2}})
|-----
|align="right"| 1 <span style="background:#dc1a1a">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 8
|align="right"| {{formatnum:176000}}
|align="right"| {{formatnum:22000}}
|-{{ligne grise}}
|align="right"| 2 <span style="background:#c2f47a">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 27
|align="right"| {{formatnum:67325}}
|align="right"| {{formatnum:2494}}
|-----
|align="right"| 3 <span style="background:#ffafaf">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 11
|align="right"| {{formatnum:118000}}
|align="right"| {{formatnum:10727}}
|-{{ligne grise}}
|align="right"| 4 <span style="background:#edcc17">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 28
|align="right"| {{formatnum:110587}}
|align="right"| {{formatnum:3950}}
|-----
|align="right"| 5 <span style="background:#d77a1a">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 41
|align="right"| {{formatnum:270000}}
|align="right"| {{formatnum:6585}}
|-{{ligne grise}}
|align="right"| 6 <span style="background:#ff6767">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 11
|align="right"| {{formatnum:117589}}
|align="right"| {{formatnum:10790}}
|-----
|align="right"| 7 <span style="background:#ffb975">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 46
|align="right"| {{formatnum:189259}}
|align="right"| {{formatnum:4114}}
|-{{ligne grise}}
|align="right"| 8 <span style="background:#ffe44c">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 85
|align="right"| {{formatnum:285000}}
|align="right"| {{formatnum:3353}}
|-----
|align="right"| 9 <span style="background:#b2dc4c">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 23
|align="right"| {{formatnum:64141}}
|align="right"| {{formatnum:2789}}
|-{{ligne grise}}
|align="right"| 10 <span style="background:#dc7a1a">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 23
|align="right"| {{formatnum:210000}}
|align="right"| {{formatnum:9130}}
|-----
|align="right"| 11 <span style="background:#ff9834">&nbsp;&nbsp;</span>
|align="right"| 11
|align="right"| {{formatnum:55000}}
|align="right"| {{formatnum:5000}}
|-{{ligne grise}}
| '''Total'''
|align="right"| '''279'''
|align="right"| '''{{formatnum:1657901}}'''
|align="right"| '''{{formatnum:5942}}'''
|}

== Histoire ==
[[Fichier:Esfahan scheme middle ages fr.png|thumb|250px|Deux schémas de la ville à la période pré-séfévide.]]
=== Période préislamique ===
La période à laquelle a été fondée Ispahan est encore incertaine, mais les historiens s'accordent à dire qu'au vu de sa situation privilégiée au centre du plateau iranien, la ville d'Ispahan serait un des premiers centres urbains qui a été établi dans cette région. Une ville nommée ''[[Gabiène|Gabai]]'' ou ''Aspadana'', dont l'existence est attestée par des sources [[achéménides]], pourrait être antérieure à Ispahan, mais cette hypothèse n'a pas été démontrée archéologiquement. En revanche, il est admis qu'Ispahan était le centre d'une des provinces de l'Empire [[sassanide]] ; un siège militaire au centre de l'Empire et qui se serait appelé ''Aspahan'', nom qui est attesté par des inscriptions sur des pièces sassanides datant du {{s-|IV|e}}.

Des informations sur la ville d'Ispahan à l'époque préislamique sont données par des historiens et géographes arabes des débuts de la période islamique<ref>voir Mafarruki, ''Mohasen Isfahan'', 1030 et Abu Nu'aym, ''Kitab Dikr Akhbar Isfahan''.</ref>. Ispahan consistait alors en deux sites peu éloignés : ''Jay'' ou ''Jayy'', le siège des gouverneurs sassanides, et ''Yahoudiyeh'' (ou ''Yahudiyeh''), la ville [[Juifs|juive]]. Alors que Jayy servait de centre administratif et militaire, Yahudiyeh accueillait les habitations du peuple<ref name="Farideh Hooshangi">{{harvsp|Farideh Hooshangi}}.</ref>. Un ensemble de villages prospère tout autour de Yahudiyeh dans l'oasis que formait cette zone (Yaran, Khushiinan, Karan, Televajgun, Khujan, Sunbulan, Ashicaban et Felfelan). Un second ''satellite'' était situé à quatre kilomètres des premiers avec deux villages nommés Juzdan et Lublan.

La fondation de la ville de Jayy est sans aucun doute attribuable aux Sassanides. Heinz Gaube suggère que c'est [[Khosro Ier|Khosro {{Ier}}]] qui aurait fait construire des bâtiments à l'intérieur de l'enceinte fortifiée qui possédait des tours tous les quarante ou cinquante mètres ainsi que quatre portes situées sur la trajectoire saisonnière du soleil (nommées Khur, Isfis, Tir et Yahoudiyeh)<ref>{{harvsp|Heinz Gaube|p=68}}.</ref>. La structure de Jayy, d'après les historiens arabes, comportait déjà une place centrale et un marché situé à proximité.

Le nom ''Yahoudiyeh'' a pour origine le peuplement juif de la ville. Son origine est plus ancienne que celle de Jay. Certaines sources disent que la ville aurait été fondée par une reine sassanide qui y aurait installé des familles juives. D'après d'autres sources, la colonie juive daterait du temps de [[Nabuchodonosor II]], quand des Juifs se seraient installés dans un endroit appelé ''Ashkahan'', qui est toujours le nom d'un des quartiers du vieil Ispahan<ref>{{harvsp|Lisa Golombeck|p=23}}.</ref>. Il est également très probable que l'empereur sassanide [[Chapour Ier|Chapour {{Ier}}]] ait déporté plusieurs milliers de familles juives depuis l'[[Arménie]] jusqu'à Ispahan vers 386 de notre ère, afin de pouvoir asseoir son pouvoir sur l'Arménie<ref>{{harvsp|Jacob Neusner}}.</ref>.

=== Développement urbain de la période islamique ===
En 644, des troupes [[arabes]] originaires de [[Bassorah]] conquièrent aisément les centres urbains de Jay et de Yahudiyeh à Ispahan dont la défense était peu organisée. Des accords sont passés pour épargner la vie des habitants et sécuriser leurs possessions en échange du paiement d'un tribut<ref>{{harvsp|M. Morony}}.</ref>. Les arabes installent alors une garnison à Jayy qui perd alors son importance politique.

Le gouverneur abbasside de la région établit son siège à Khāshinan à partir de 772, un des villages de la périphérie d'Ispahan situé à proximité de Yahudiyeh. C'est à cette époque que la première mosquée est construite. Peu après, l'extension de Khāshinan comme de Yahudiyeh conduit à leur réunion : la construction d'une ''Masjed-e Jomeh'' (« Mosquée du Vendredi ») est nécessaire et un [[bazar]] est établi à partir de 773<ref name="Farideh Hooshangi"/>.

En 935, les [[Bouyides]], une dynastie musulmane d'origine iranienne, prennent Ispahan. Ils entreprennent la fortification de la ville pour en faire un centre politique de leur territoire : murs de fortifications à douze portes, mosquées, citadelle, bibliothèque et agrandissent le bazar. À cette époque, les différents quartiers de la ville fortifiée correspondent aux anciens villages de l'oasis d'Ispahan.

Au cours de l'invasion des [[Seldjoukides]] et des guerres qui s'ensuivent avec les Bouyides, Ispahan est détruite. La ville est prise par [[Toghrul-Beg]] au début du {{XIe siècle}}. C'est [[Malik Chah Ier|Malik Chah]] qui reconstruit Ispahan et en fait sa capitale après son accession au pouvoir en 1073, remplaçant ainsi [[Ray (Teheran)|Ray]] à ce statut. Cette époque, sous l'impulsion de [[Nizam al-Mulk]] (le célèbre [[vizir]] de Malik Chah), est une période de grande prospérité pour la ville. Les revenus de l'immense empire seldjoukide sont utilisés pour faire de la ville un centre artistique et scientifique important. Des écoles comme la ''[[Nizamiyyah]]'' ou la ''[[Avicenne|Ibni-Sina]]'' sont alors fondées et rayonnent dans la [[civilisation islamique]] ; [[Omar Khayyam]] dirige l'observatoire d'Ispahan à partir de 1074 et créé le [[calendrier persan]] qui est encore utilisé aujourd'hui<ref name="Farideh Hooshangi"/>.

La place centrale de la ville seldjoukide est l'actuelle [[Vieille Place d'Ispahan]], située à l'emplacement d'une grande place de l'époque pré-islamique, à proximité du bazar et de l'actuelle [[Grande mosquée d'Ispahan|Mosquée du Vendredi]]. Les Seldjoukides embellissent la ville et quelques bâtiments de l'époque subsistent encore : en plus de la Mosquée du Vendredi, on peut citer les tombes de Malik Chah et de Nizam al-Mulk et les minarets [[Minaret Ali|Ali]], [[Minaret Sarban|Sarban]], Paminar, Ziyar et [[Minaret des Quarante Filles|des Quarante Filles]].

Ispahan est prise par les [[Empire Mongol|Mongols]] vers 1244, mais elle ne souffre pas de destructions ; elle garde son importance et son activité économique en conservant le statut de capitale régionale<ref name="Farideh Hooshangi"/>. En [[1387]], [[Massacre d'Ispahan|Ispahan est mise à sac par Tamerlan]]. Celui-ci, au cours de ses conquêtes, rencontre de la résistance de la part de la ville qui se rebelle et refuse de payer le tribut qu'il veut imposer. En représailles, il ordonne à son armée de lui livrer les têtes de {{formatnum:70000}} Ispahanais avec lesquelles il fera construire une colonne faite de leurs crânes<ref>{{harvsp|Ehsan Yarshater}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|U. Nashashibi}}.</ref>.

=== Ispahan, capitale de l'Iran des Séfévides ===
[[Fichier:Schéma isfahan safavides.svg|thumb|300px|Ispahan à l'époque séfévide.]]
Roi en [[1588]], [[Abbas Ier le Grand|Abbas {{Ier}}]] s'intéresse rapidement à la ville, qui avait perdu tout l'éclat qu'elle avait connu à l'époque Seldjoukide, ne s'étant jamais relevée des dévastations commises par [[Tamerlan]] quelques siècles auparavant<ref name="Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner">{{harvsp|Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner|p=259}}.</ref>. Il désire faire d'Ispahan un centre culturel qui éblouira les voyageurs occidentaux (c'est en effet à l'époque séfévide que se sont développés les liens diplomatiques avec les pays occidentaux)<ref name="Henri Stierlin, Ispahan : image du paradis, p. 36-46">{{harvsp|Henri Stierlin, ''Ispahan : image du paradis''|p=36-46}}.</ref>, mais aussi déplacer la capitale de son royaume de [[Qazvin]] à Ispahan (ce qu'il finit par faire en 1598<ref name="Sussan Babaie, p. 186">{{harvsp|Sussan Babaie|p=186}}.</ref>, après que la ville fut devenue un lieu privilégié par Abbas « pour la récréation, spécialement la chasse<ref>{{harvsp|Sheila Canby|p=95}}.</ref> »), préférant un emplacement moins exposé aux menaces de l'empire Ottoman et également plus central dans l'Iran unifié par son ancêtre [[Ismaïl Ier|Ismaïl {{Ier}}]], premier roi séfévide et qui avait décidé la conversion de l'Iran au [[chiisme]] [[duodécimain]].
 
En urbaniste « rigoureux et autoritaire<ref name="Henri Stierlin, Ispahan : image du paradis, p. 36-46"/> », Abbas commence par déplacer de force plusieurs milliers d'Arméniens depuis [[Djolfa]] (au Nord-Ouest de l'Iran), où ils étaient harcelés par les Turcs ottomans, et les installe dans un quartier de l'autre côté du Zayandeh Roud, les autorisant à construire leurs églises et comptant se servir de leurs talents de négociants<ref name="Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner"/>. Il planifie lui-même l'urbanisme d'Ispahan, en s'inspirant peut-être de la ville de [[Hérat]], alors encore centre culturel de l'Iran (ville se trouvant aujourd'hui en [[Afghanistan]]). En 1590{{note|group=alpha|Ou 1590-1591<ref name="Sussan Babaie, p. 186"/>.}}, Chah Abbas fait commencer les travaux de la [[place Naghch-e Djahan]] (« le modèle du monde »)<ref name="Abbas, Amanat, Iran: A Modern History, p. 86">{{harvsp|Abbas Amanat, ''Iran: A Modern History''|p=86}}.</ref>, à l'est d'un jardin seldjoukide du même nom, destinée à reprendre les fonctions principales de la Vieille Place<ref name="Sussan Babaie, p. 187">{{harvsp|Sussan Babaie|p=187}}.</ref>{{,}}<ref name="Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner"/> : [[Porte Qeyssarié|une porte]] mène vers le bazar<ref name="Sussan Babaie, p. 186"/>, qui est agrandi pour arriver jusqu'à l'extrémité nord de la place<ref name="Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner"/>, qui mesure {{unité|512|mètres}} de long sur {{unité|159|mètres}} de large<ref name="Abbas, Amanat, Iran: A Modern History, p. 86"/> et sera entourée à l'ouest par un complexe palatial à l'emplacement du jardin seldjoukide, auquel on accède par l'[[Ali Qapou]] (« la haute porte », achevée en 1615 avant les travaux de 1644), au sud par la [[Mosquée du Chah]] (dont la construction commença en 1611-1612) et à l'est par la [[mosquée du Cheikh Lotfallah]] (terminée en 1618-1619)<ref name="Sussan Babaie, p. 187"/>. Autour de la place sont construits des magasins sur deux étages sur tout l'espace laissé libre entre les bâtiments, entouré d'un passage couvert comme dans les [[bazar]]s<ref name="Farideh Hooshangi"/>. L'aile occidentale est consacrée aux entrepôts fournissant les magasins royaux (biens de luxe, or et bijoux), et l'aile sud aux libraires, relieurs et marchands de cuir ; les marchands d'artisanat se concentrent dans l'aile est et l'aile nord accueille les lieux publics (cafés et hôtels)<ref name="Farideh Hooshangi"/>.
 
En 1596, Chah Abbas fait aussi commencer la création du [[Tchaharbagh (Ispahan)|Tchaharbagh]]<ref name="Sussan Babaie, p. 186" />, une large avenue plantée d'arbres (majoritairement des [[Platanaceae|platanes]] et des [[peuplier]]s) partant de l'ouest des palais vers le sud-est en direction de la rivière Zayandeh. Cette avenue d'apparat, longue d'environ {{formatnum:1600}} mètres, débute à la place Djahan-Nama (en {{lang-fa|جهان‌نما}} / ''Jahân-Namâ'', « vue sur le monde ») ; elle est bordée de palais et de résidences royales ou appartenant à des membres de la cour, se prolonge jusqu'au pont Allahverdi Khan et au-delà de la rivière jusqu'au [[jardin de Mille arpents]], construit sur un carré de {{unité|116|mètres}} de côté environ<ref name="Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner"/>{{,}}<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), p. 28-39">{{harvsp|Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin)|p=28-39}}.</ref>. Le boulevard était alors bordé de chaque côté par des jardins clos rectangulaires, appelés « Jardins des Vizirs », de taille équivalente et d'une profondeur par rapport au boulevard d'environ {{unité|180|mètres}}. Ces jardins étaient possédés par des membres éminents de la cour et avaient tous un pavillon en leur centre.

Dans le quart nord-ouest de la ville nouvellement créée, de nouveaux quartiers voient le jour selon une trame composée de grands ilôts rectangulaires. De l'autre côté de la rivière, dans le quartier appelé « [[la Nouvelle-Djolfa]] », les Arméniens établissent leur quartier selon une trame souple qui laisse de l'espace aux jardins, aux vignes et aux champs de blé et de pavot (les Arméniens qui étaient chrétiens ne pouvaient pas habiter la ville et étaient les seuls autorisés à produire de l'alcool). Dans le quart sud de la ville s'établit la minorité zoroastrienne de la ville. Autour de la vieille ville médiévale, les faubourgs s'étendent de manière beaucoup plus informelle<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), p. 28-39"/>. Le remodelage complet de la ville permet alors de distinguer le « vieil Ispahan » et ses ruelles tortueuses du « nouvel Ispahan ». Stierlin dit d'ailleurs d'Ispahan que c'est une « création artificielle d'un monarque épris de beauté qui sut manier ses desseins grandioses avec les données préexistantes »<ref name="Henri Stierlin, Ispahan : image du paradis, p. 36-46"/>.

Dans ce cadre urbain, le Shah Abbas Ier orchestre de grandes fêtes collectives auxquelles participent l'ensemble de la population, notamment son entrée triomphale après la prise de [[Bagdad|Baghdad]] sur les Ottomans en 1624. Ces fêtes et le cosmopolitisme de la ville sont décrits par le marchand russe [[Fédot Afanassiévitch Kotov]] dans son ''Itinéraire de Moscou au royaume de Perse'' commandé par le ministère des Finances de la nouvelle dynastie [[Maison Romanov|Romanov]] en vue de développer les relations diplomatiques et commerciales entre la Russie et la Perse contre l'Empire ottoman<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=ru-Latn|auteur1=Jacques La Besse Kotoff|titre=Itinéraire de Moscou à Ispahan par Fédot Afanassiévitch Kotov, 1624|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2021|pages totales=illustrations, 122|isbn=978-2-343-22189-2|lire en ligne=https://www.editions-harmattan.fr/livre-itineraire_de_moscou_a_ispahan_par_fedot_afanassievitch_kotov_1624-9782343221892-68276.html}}</ref>.

Ispahan devient effectivement la métropole des arts et des sciences islamiques et le centre de la culture spirituelle en Iran. Des penseurs iraniens de la renaissance séfévide qui apparaissent à cette époque, parmi lesquels figurent [[Mir Damad]], [[Molla Sadra Chirazi]], [[Radjab Ali Tabrizi]] ou encore [[Qazi Saïd Qommi]], sont regroupés sous l'appellation d'« [[École d'Ispahan]] »<ref>{{harvsp|Henry Corbin|p=462-476}}.</ref>. Au cours du {{XVIIe siècle}}, Ispahan compte, d'après les voyageurs de l'époque, plus de six cent mille habitants et est sans doute une des plus belles villes du monde<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), p. 28-39"/>. Abbas {{Ier}} meurt en 1629, et les souverains séfévides qui lui succèdent continuent à embellir la ville : le palais de [[Hacht-Behecht]] est construit par [[Chah Soleiman Ier|Chah Soleiman]] en 1670, et l'[[École de Tchaharbagh]] par [[Chah Hossein]] au début du {{XVIIIe siècle}}. La ville comptera jusqu'à 162 mosquées, 48 écoles coraniques, 182 [[caravansérail]]s et 173 bains publics à la fin du {{s-|XVII|e}}, à la veille de l'invasion afghane<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), p. 28-39"/>.

=== De la capitale détruite à la modernisation ===
La capitale des Séfévides a toujours été considérée par ses contemporains comme une ville à l'image du paradis ; comme l'en attestent les nombreuses références iconographiques et textuelles<ref name="Heidi A. Walcher"/>.

[[Fichier:Vanderaa1725.jpg|vignette|Ispahan vers 1725.]]
Pendant les dernières années du règne de [[Chah Hossein]], les Afghans [[Hotaki]] se révoltent contre son cousin, gouverneur de [[Kaboul]]. Après avoir tué celui-ci, les Afghans font le [[siège d'Ispahan]] qu'ils prennent en 1722. La ville est alors partiellement détruite et cesse d'être la capitale de l'Iran à partir de cette époque<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), p. 28-39"/>. La population diminue alors très fortement. Lorsque le [[Joseph Arthur de Gobineau|comte de Gobineau]] visite la Perse au milieu du {{XIXe siècle}}, il écrit que la ville ne contient plus que cinquante à soixante mille habitants et que « les ruines y abondent, et des quartiers entiers ne montrent que des maisons et des bazars écroulés »<ref>{{harvsp|J. A. de Gobineau|p=152}}.</ref>.

[[Fichier:Ali minaret by Eugène Flandin.jpg|thumb|left|Vue d'Ispahan vers 1840 par [[Eugène Flandin]].]]
La ville est cependant toujours couverte de jardins à l'époque [[qadjar]]e et elle est toujours comparée au paradis. La métaphore de ''khold-e barin/khuld-i barin'' ou ''khold-e paikar'' (« le paradis le plus haut ») est utilisée à cette époque pour désigner Ispahan. Cette expression a été utilisée par Rostam al Hukama, chroniqueur natif d'Ispahan, qui désigne Ispahan comme égale au ''khold-e barin'' à l'époque de sa conquête par [[Agha Mohammad Chah|Agha Mohammad]] à la fin du {{XVIIIe siècle}}<ref>{{fa}} Muhammad Hashim Asif, ''Rustam al-Hukama'' Rustam al-Tawarikh, éd. Muhammad Mushir, Intisharat-i Amir Kabir, Téhéran, 1352, {{p.|454}}.</ref>. À l'époque qadjare, Ispahan est le siège du gouverneur de la province : le plus célèbre est [[Zell-e Soltan]], un des fils de [[Nassereddine Chah]]<ref name="John Walbridge">{{harvsp|John Walbridge}}.</ref>. Zell-e Soltan (« l'ombre du Roi ») restera gouverneur d'Ispahan de 1874 à la [[révolution constitutionnelle de l'Iran|révolution constitutionnelle]]. Le gouverneur règne durement sur la province d'Ispahan (il est également gouverneur du [[Fars]] et de [[Mazandaran]] jusqu'en 1888) et la ville est en proie à des troubles, soit à cause de la condition économique du pays, soit à cause de luttes entre les [[ouléma]]s et le prince pour s'assurer du pouvoir en ville<ref name="John Walbridge"/>. Ispahan connaît par exemple la [[famine]] en 1869-1872<ref name="Xavier de Planhol">{{harvsp|Xavier de Planhol}}.</ref>. Ispahan étant également une ville où la population [[Bahaïsme|baha'ie]] est importante après 1874, la politique de persécution des baha'is par les oulémas [[Chiisme|chiites]] et le gouvernement fait également partie des troubles que connaît la ville : un soulèvement baha'i a lieu en 1874, des pogroms dirigés contre ceux-ci sont organisés en 1903<ref>{{Iranica|url=articles/bahaism-index|article=Bahaism|auteur=J. Cole, A. Banani, D. M. Maceoin}}.</ref>. L'état de décrépitude de la ville est décrit par [[Jane Dieulafoy]] dans les années 1880 pour les lecteurs [[francophone]]s. La ville d'Ispahan, tout au long de l'époque qadjare, reste cependant une ville provinciale importante comme l'atteste son importance économique ou artistique. En 1891, un consulat général du Royaume-Uni est ouvert à Ispahan<ref>{{harvsp|Hugh Arbuthnott, Terence Clark et Richard Muir}}.</ref>.

La ville d'Ispahan et sa région sont impliquées dans la [[révolution constitutionnelle de l'Iran]]. Déjà, avant la révolution elle-même, des manifestations de marchands ispahanais ont lieu dans la ville entre 1900 et 1905. En 1906, après la création du [[Majlis d'Iran|Parlement iranien]], le Conseil provincial d'Ispahan est fondé, siégeant périodiquement dans la ville. Initialement appelé ''Andjoman-e moqaddas-e melli-ye Esfahān'' (« Conseil national sacré d'Ispahan »), son nom devient ''Andjoman-e velāyati-ye Esfahān'' (« Conseil provincial d'Ispahan »). Son objectif est alors de consolider les premiers acquis de la révolution constitutionnelle et d'œuvrer pour la ville et l'économie de la région<ref>{{harvsp|Alireza Abtahi}}.</ref>. Le {{date-|5 janvier 1909}}, en pleine révolution constitutionnelle, les [[Bakhtiaris]] s'emparent de la ville avec un groupe de mille hommes conduits par [[Samsam os-Saltaneh]]<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.bakhtiarifamily.com/constitution.php|titre=Bakhtiaris and the constitutional revolution|site=bakhtiarifamily.com|consulté le=7 octobre 2007}}.</ref>. Ce coup de force de la part des Bakhtiaris, qui se sont rangés du côté des constitutionnalistes, vise à assurer que leurs voix seront mieux entendues au sein du gouvernement central. La prise de pouvoir par les forces tribales dans les provinces iraniennes force les Britanniques à envoyer des troupes à Ispahan en 1910–1911<ref>{{Iranica|url=articles/constitutional-revolution-index|article=Constitutional Revolution|auteur=Abbas Amanat, Vanessa Martin, Said Amir Arjomand, Mansoureh Ettehadieh, 'Ali-Akbar Saidi Sirjani, Sorour Soroudi}}.</ref>.

[[Fichier:RussianIsfahan.jpg|thumb|Couverture du ''[[Le Petit Journal (quotidien)|Petit Journal]]'' du 23 avril 1916 intitulée « Les Russes à Ispahan ».]]
Après la [[Convention anglo-russe de 1907]], Ispahan est affectée à la zone d'influence russe. En 1916, à la suite des troubles politiques qui suivent la révolution constitutionnelle, Sir [[Percy Sykes]], à la tête des [[South Persia Rifles]], organise un défilé militaire conjoint avec les troupes russes sur la place Royale afin de montrer l'alliance entre les deux puissances qui soutiennent le pouvoir royal en Perse<ref>{{en}} Antony Wynn, [http://www.rsaa.org.uk/Sykes%20-%20post-proof.pdf ''Sir Percy Sykes K.C.I.E, C.M.G, C.B (1867 - 1945)''] {{Lien archive|url=http://www.rsaa.org.uk/Sykes%20-%20post-proof.pdf |horodatage archive=20070927203837 |titre=Copie archivée }}, Résumé d'une conférence donnée le 6 novembre 2001 devant The Royal Society for Asian Affairs.</ref>.

Après la prise de pouvoir de [[Reza Chah]] en 1925 et son programme de modernisation de l'Iran, une trame de larges boulevards est construite à Ispahan comme dans toutes les grandes villes d'Iran dans cette période. Ces boulevards sont percés à travers le tissu urbain existant<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), p. 28-39"/>. La ville et sa région souffrent une nouvelle fois de la famine en 1929–1930 à cause d'un hiver très rigoureux<ref name="Xavier de Planhol"/>.

[[Fichier:Isfahan iran 1942.jpg|thumb|Carte d'Ispahan et de sa région en 1942.]]
La ville s'industrialise dans les années 1930 : des usines de papier, de ciment et de sucre sont construites avec l'assistance technique [[Allemagne|allemande]]<ref>{{harvsp|Manuchehr Farmanfarmaian et Roxane Farmanfarmaian|p=114}}.</ref>. Les usines (textile par exemple) sont construites sur l'emplacement de jardins séfévides sur ''Chāhār bāgh-e Bālā'', du côté sud du Zayandeh Roud<ref name="Kayvan Karimi et Nooshin Motamed">{{harvsp|Kayvan Karimi et Nooshin Motamed}}.</ref>.

Les premiers plans d'urbanisation sont mis en place dans les années 1950–1960 dans tout l'Iran. Le besoin de construire des routes de manière planifiée se fait alors fortement ressentir car la circulation automobile a beaucoup augmenté. Sous le troisième plan de développement du pays (1962-1968), un plan général d'urbanisation d'Ispahan est mis au point par l'architecte français [[Eugène Beaudouin]] et Organic Consultants (une société iranienne) selon des méthodologies occidentales. Ce plan vise à rationaliser le réseau routier, l'utilisation du sol et la hauteur des bâtiments. Il prévoit de construire un réseau de rues et d'avenues rectangulaires sans aucune considération pour le patrimoine architectural. Ce plan prévoit également de doter chaque bloc d'un centre résidentiel et d'espace pour des écoles. À part les axes routiers majeurs, ce plan ne sera pas réalisé complètement. Un autre plan d'urbanisation a été réalisé dans les années 1980 par Naqsh-e Jahan Pars Consultants ; celui-ci visait à mieux respecter la structure historique de la ville<ref name="Kayvan Karimi et Nooshin Motamed"/>.

[[Fichier:Isfahan city map.svg|thumb|Carte de Ispahan au début du {{XXIe siècle}}.]]
Depuis la seconde moitié du {{XXe siècle}}, la ville d'Ispahan a vu sa population augmenter fortement et a absorbé les villes et villages de l'oasis pour former une métropole de plus de {{nombre|1600000|habitants}}. Trois villes ont été bâties autour d'Ispahan depuis la [[révolution iranienne]] : Baharestan, conçue pour {{nombre|500000|habitants}}, Madjlessi, conçue pour {{nombre|300000|habitants}}, et Foulad Shahr, conçue pour les ouvriers de deux grandes usines situées en banlieue d'Ispahan<ref>{{harvsp|Rasool Rabani Khorasgani}}.</ref>.

Le 29 janvier 2023, une usine d'armement est attaquée par des [[drone]]s d'origine inconnue à Ispahan<ref>{{Lien web |url=https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20230130-iran-une-opération-israélienne-derrière-l-attaque-par-drone-à-ispahan|titre=Iran: une opération israélienne derrière l’attaque par drone à Ispahan?|langue=fr|site=RFI|date=30 janvier 2023}}.</ref>.

Le {{date|19 avril 2024}}, en réponse aux [[Attaque d'Israël par l'Iran d'avril 2024|frappes de drones et de missiles iraniens en Israël]] dans un contexte d'[[conflit Iran-Israël de 2024|affrontements modérés entre les deux pays]], l'[[Force aérienne et spatiale israélienne|armée de l'air]] [[Israël|israélienne]] mène des [[Frappes israéliennes de 2024 contre l'Iran|frappes aériennes]] ciblant un site radar de défense aérienne sur une base aérienne près d'Ispahan<ref>{{article|langue=en|titre=Iran Acknowledges Drone Attack by Israel and Says It Failed|url=https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-04-19/iran-acknowledges-drone-attack-by-israel-and-says-it-failed|périodique=Bloomberg.com|date=19 April 2024|consulté le=19 avril 2024|archive-url=https://web.archive.org/web/20240419101655/https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-04-19/iran-acknowledges-drone-attack-by-israel-and-says-it-failed|archive-date=19 April 2024}}</ref>.

== Population ispahanaise et société ==
=== Démographie ===
D'après les récits des voyageurs occidentaux au {{XVIIe siècle}}, Ispahan était la ville la plus peuplée d'Iran avec des estimations entre {{formatnum:200000}} et {{nombre|500000|habitants}}. Le premier recensement officiel de la population d'Ispahan a eu lieu en 1870 et donne une population de {{nombre|76000|habitants}}. Le recensement suivant, considéré comme plus fiable, donne une population de {{nombre|204000|habitants}}. Les données sont considérées comme fiables par H. Zanjani à partir du recensement de 1956. Les chiffres recueillis lors des recensements décennaux montrent une multiplication par cinq de la population entre 1956 et 1996<ref name="CIS news"/>.

{| border="0" align="center" rules="all" cellpadding="3" style="border: 1px solid #999; text-align: center; background-color:#FFFFFF; margin-left: auto; margin-right: auto"
|+ ''Évolution démographique d'Ispahan''<ref>{{en}} [http://www.sci.org.ir/portal/faces/public/sci_en/sci_en.selecteddata ''Statistics Center of Iran''], ''Year Book Selected data''.</ref>
|--- {{ligne grise}}
|
! 1957
! 1967
! 1977
! 1987
! 1992
! 1997
! 2007
|-----
! style="text-align: left" | Population ({{hab.}})
| {{formatnum:254708}}
| {{formatnum:424045}}
| {{formatnum:661510}}
| {{formatnum:986753}}
| {{formatnum:1122703}}
| {{formatnum:1266072}}
| {{formatnum:1600554}}
|}
<br />
{| border="0" align="center" rules="all" cellpadding="3" style="border: 1px solid #999; text-align: center; background-color:#FFFFFF; margin-left: auto; margin-right: auto"
|--- {{ligne grise}}
| 
! 1950 - 1965
! 1965 - 1970
! 1970 - 1975
! 1975 - 1980
! 1980 - 1985
! 1985 - 1990
! 1990 - 2000
! 2000 - 2005
|-----
! style="text-align: left" | Taux de croissance de la population (%)
| 5,12
| 6,38
| 6,85
| 3,15
| 1,76
| 2,21
| 2,33
| 2,11
|-
|Colspan=9|Source : Population Division of the Department of Économic and Social Affairs of the United Nations Secretariat, World Popu''lation Prospects : The 2004 Revision and World Urbanization Prospects : The 2005 Revision''. [http://esa.un.org/unup accéder en ligne]
|}

==== Communication et planning familial ====
Le projet de communication d'Ispahan (''Isfahan Communication Project''), mené entre 1970 et 1972 à Ispahan et dans toute la province, a permis de préparer une action de communication massive et d'étudier l'impact de cette campagne sur les pratiques liées au [[Planning familial en Iran|planning familial]]. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme de planification familiale mis en place par le gouvernement à partir de 1967<ref name="Marie Lalier-Fouladi">{{harvsp|Marie Lalier-Fouladi}}.</ref>. La conception et le déploiement de ce projet ont permis de tester de nouvelles approches et méthodes en lien avec la planification familiale<ref>{{harvsp|S. S. Lieberman, Robert Gillespie et M. Loghmani}}.</ref>. Cette étude fournit quelques chiffres sur les questions de planification familiale à Ispahan dans les années 1970 : plus de 80 % des personnes ayant répondu aux enquêtes connaissaient un moyen de contraception, et les femmes étaient plus au courant que les hommes. Les chiffres sont encore plus élevés dans la ville même d'Ispahan. Plus de 90 % des hommes et 95 % des femmes approuvent le planning familial à Ispahan en 1970. À la suite des études préliminaires, le programme de communication a fait appel à des medias divers : [[Radiodiffusion|radio]], [[Presse écrite|presse]], [[cinéma|films]], messages diffusés par des camions, expositions. Cette étude a permis de mieux comprendre comment réussir la communication sur un sujet comme la planification familiale dans un pays comme l'Iran.

Ce projet a lieu pendant la période de transition démographique de l'Iran. La fécondité reste élevée en Iran malgré les politiques de développement mises en place à partir des années 1960. La transition démographique de l'Iran s'achève tardivement, au milieu des années 1980, sans connaître de fléchissement dû à l'institutionnalisation de règles religieuses sur la scène politico-juridique iranienne après la [[révolution iranienne|révolution de 1979]]. Marie Lalier-Fouladi a montré que les progrès dans les domaines sociaux et culturels en Iran durant les années 1960-1980 ont été la « clé de voûte » de la baisse de la fécondité<ref name="Marie Lalier-Fouladi"/>. Le projet de communication d'Ispahan est le seul projet de ce type ayant eu lieu en Iran pendant la transition démographique du pays.

=== Les Arméniens d'Ispahan ===
[[Fichier:Kelisa-e-vank esfahan.jpg|vignette|La [[cathédrale Saint-Sauveur d'Ispahan|cathédrale Saint-Sauveur]], aussi appelée ''Kelisa-e Vank''.]]
[[Fichier:Ispahan Vank Cathedral 15.jpg|vignette|L'intérieur de la cathédrale Saint-Sauveur.]]

De 1603 à 1605, durant la campagne de chah Abbas {{Ier}} en [[Azerbaïdjan iranien|Azerbaïdjan]] en guerre contre l'empire Ottoman, le souverain perse adopte une politique de la « terre brûlée » pour empêcher l'avancée de l'ennemi. Par ailleurs, il décide de déplacer les populations des régions et villes qu'il traverse. C'est ainsi que des Géorgiens et des Arméniens (au moins {{formatnum:75000}}) sont forcés de migrer vers le sud-est. Trois à six mille familles arméniennes qui ont survécu à la déportation s'installent à [[La Nouvelle-Djolfa]] (en [[arménien]] : {{Langue|hy|Նոր Ջուղա}}), sur la rive sud du Zayandeh roud. Le quartier arménien est nommé ainsi en mémoire de la ville de [[Jolfa]] d'où un très grand nombre des déportés étaient originaires<ref>{{harvsp|A. Shapur Shahbazi, Erich Kettenhofen et John R. Perry}}.</ref>.

Dans ce faubourg, au Sud de la rivière Zayandeh-Rud, ils vivent en quasi-autonomie et participent efficacement au développement de leur nouvelle ville. En édifiant églises, écoles et scriptoriums, en créant une imprimerie, un lieu de théâtre, ils maintiennent harmonieusement leur identité chrétienne et culturelle en terre islamique.

[[La Nouvelle-Djolfa]] abrite encore aujourd'hui treize [[Église (édifice)|églises]] arméniennes dont la plus connue est la [[Cathédrale Saint-Sauveur d'Ispahan|cathédrale Saint-Sauveur]] de l'[[Église apostolique arménienne]], nommée ''Kelisa-e Vank'' en persan, siège<ref>[http://www.norjugha.ir/] siège du diocèse arménien d'Ispahan.</ref> de l'évêque de la ville dépendant du [[Catholicossat arménien de Cilicie]].

Ispahan est aussi le siège d'une [[Diocèse|éparchie]] de l'[[église catholique arménienne]] appelée ''Eparchia Hispahanensis Armenorum'', érigée le {{date-|30 avril 1850}} et regroupant quelques paroisses<ref>http://www.armeniancatholic.org/inside.php?page_id=81&lang=en&country=Iran&x=14&y=8.</ref>.

Un certain nombre d'[[Arméniens]] a émigré dans les années 1980–1990 à la suite de la [[révolution iranienne]] de [[1979]]. Ils seraient aujourd'hui minoritaires dans ce quartier, qui garde toutefois son caractère particulier<ref>http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Religions-d-Iran-les-Armeniens-d-Ispahan-s-accrochent-a-leurs-eglises-2014-08-20-1194390.</ref> dans la ville d'Ispahan<ref>{{harvsp|A. Amurian et M. Kasheff}}.</ref>.

=== Autres minorités ethniques et religieuses ===
[[Fichier:Isfahan synagogue.jpg|vignette|Synagogue « Mollah Yacub », à Ispahan.]]

Ispahan est également le siège d'un [[archidiocèse]] [[Catholicisme|catholique]] depuis le {{date|1|juillet|1910}}. Cet [[Archidiocèse d'Ispahan|archidiocèse catholique]] était avant 1910 un diocèse, appelé ''Hispahanensis Latinorum'', qui avait été fondé en 1629. Il compte 6 paroisses en 2013<ref>{{en}} [http://www.catholic-hierarchy.org/diocese/dispa.html] (consulté le 18/05/2015).</ref>.

Il demeure une communauté [[Judaïsme|juive]] à Ispahan, mais elle s'est fortement réduite : alors qu'elle comptait dix mille membres en 1948 (dont la majorité a émigré en [[Israël]]), cet effectif est passé de trois mille personnes à la veille de la [[révolution iranienne]] à mille cinq-cents en 2003<ref name="CIS news">[http://www.columbia.edu/cu/center-for-iranian-studies/pdf-files/newslett.pdf ''Center for Iranian studies Newsletter''], vol. 19, {{n°|1}}, SIPA - Columbia University - New York, printemps 2007.</ref>.

La présence ancienne du [[zoroastrisme]] est attestée par le [[temple du feu d'Ispahan]].

Les [[Bakhtiaris]], tribu de [[langues iraniennes|langue iranienne]] du sud-ouest de l'Iran, se sont fixés en partie à Ispahan.

=== Enseignement supérieur ===
Ispahan est une des premières villes d'Iran à développer l'enseignement moderne. Au {{XIXe siècle}}, des écoles aux méthodes d'enseignement moderne sont fondées à la suite de [[Dar-ol Fonoun]] à [[Téhéran]]. Une école de ce type est ouverte à Ispahan en 1882, la ''madrasa-e homayuni''. Dans le même temps, des écoles privées, la plupart du temps fondées par des missionnaires chrétiens, font leur apparition en Iran<ref>{{harvsp|Ahmad Ashraf}}.</ref>. Les carmélites étaient déjà présents depuis l'époque de [[chah]] [[Abbas Ier le Grand|Abbas]] ; les missionnaires [[Église catholique romaine|catholiques romains]], [[Presbytérianisme|presbytériens]] et [[Anglicanisme|anglicans]] sont arrivés en Iran en général et à Ispahan en particulier à partir du milieu du {{XIXe siècle}}<ref name="chrétienté">{{iranica|url=articles/christianity-index|article=Christianity|auteur=James R. Russell, Judith Lerner, Nicholas Sims-Williams, Werner Sundermann, Qamar A'ryā, Yahya Armajani, Annemarie Schimmeln}}.</ref>.

Un centre de formation des professeurs, parmi les premiers d'Iran, est ouvert dès 1935 à Ispahan dans le cadre de la standardisation des méthodes d'enseignement en Iran<ref>{{harvsp|Eqbal Yaghma'i}}.</ref>. Une université est créée en 1950 à Ispahan sous l'impulsion du [[chah]] [[Mohammed Reza Pahlavi]]<ref>{{harvsp|David Menashri}}.</ref>.

Les universités de la métropole d'Ispahan sont :
* [[Université d'Ispahan]] ;
* Université des sciences médicales d'Ispahan ;
* Université de technologie d'Ispahan, une des cinq meilleures d'Iran dans son domaine. ;
* Université d'art d'Ispahan ;
* Université des sciences de la réhabilitation et de la protection sociale ;
* Université libre islamique d'Ispahan ;
* Université islamique libre de Khomeinishahr<ref>[http://www.iaukhsh.ac.ir/ وب سایت دانشگاه آزاد اسلامی واحد خمینی شهر<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref> ;
* Université islamique libre de Khorasegan<ref>[http://www.khuisf.ac.ir/ صفحه اصلي - دانشگاه آزاد اسلامی واحد خوراسگان<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref> ;
* Université islamique libre de Mobarakeh ;
* Université islamique libre de Najaf Abad<ref>[http://www.iaun.ac.ir/ najafabad<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref> ;
* Institut académique Ashrafi Isfahani ;
* Institut académique Safahan ;
* Université de technologie Malek Ashtar<ref>[http://www.mut.ac.ir Welcom To MUT Page<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref> ;
* Université des sciences et technologies de la défense.

La ville compte également des écoles et des [[Séminaire (religion)|séminaires]].

Il existe également plus de cinquante centres de formation et d'orientation administrés par l'''Isfahan Technical and Vocational Training Organization''<ref>[http://www.etvto.ir Esfahan Technical & Vocational Training Organization ~ اداره كل آموزش فني و حرفه اي استان اصفهان<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref>.

=== Ispahanais célèbres ===
{| border="0"
|+ 
|-----
| 
* [[Mahmoud Farshchian]] ([[miniature persane|miniaturiste]])
* [[Alireza Eftekhari]] (chanteur)
* [[Abdollah Nouri]] (homme politique)
* [[Mohsen Nourbakhsh]] (homme politique)
* [[Hossein Fatemi]] (homme politique)
* [[Yahya Rahim Safavi]] (ancien chef d'état-major des [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Pasdaran]], conseiller militaire du [[Rahbar|guide de la révolution]] [[Ali Khamenei]])
|
* [[Rahman Rezaei]] (joueur de football)
* [[Saeb Tabrizi]] (écrivain)
* [[Parvine Vahida]] (mannequin)
* [[Houshang Golshiri]] (écrivain)
* [[Sorayah Esfandiari Bakhtiari]] (deuxième femme de [[Mohammad Reza Pahlavi]], [[chah]] d'Iran)
* [[Mohammad Madjlessi]] (poète, écrivain et traducteur iranien).
|
* [[Allameh Majlesi]] (religieux)
* [[Mohammad Beheshti|Ayatollah Mohammad Beheshti]] (religieux)
* [[Arthur Upham Pope]] (archéologue et historien de l'art iranien d'origine américaine, est enterré avec sa femme)
* [[Phyllis Ackerman]] (spécialiste de l'[[art persan|art perse]], enterrée dans un mausolée proche du [[pont Khadjou]])
* [[Ali Erfan]] (écrivain)
|}


== Politique ==
=== Liste des maires d'Ispahan ===
{{Article détaillé|Liste des maires d'Ispahan}}

=== Jumelages de la municipalité d'Ispahan ===
Les municipalités suivantes sont jumelées à celle d'Ispahan<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.council.isfahan.ir/EStatic/WFESisterhood.aspx|titre=Sisterhoods|site=le site du conseil municipal d'Isfahan|consulté le=12 septembre 2007}}.</ref>:
* {{Jumelage|Xi'an|République populaire de Chine|année=1989|mois=mai|jour=7}} ;
* {{Jumelage|Kuala Lumpur|Malaisie|année=1997|mois=juin|jour=23}}.
* {{Jumelage|Fribourg-en-Brisgau|Allemagne|année=1997|mois=octobre|jour=28}} ;
* {{Jumelage|Florence|Italie|année=1998|mois=septembre|jour=13}} ;
* {{Jumelage|Iaşi|Roumanie|année=1999|mois=mai|jour=10}} ;
* {{Jumelage|Barcelone|Espagne|année=2000|mois=janvier|jour=14}} ;
* {{Jumelage|Erevan|Arménie|année=2000|mois=avril|jour=27}} ;
* {{Jumelage|Koweït (ville)|Koweït|ville=Ville de Koweït|année=2000|mois=juin|jour=19}} ;
* {{Jumelage|La Havane|Cuba|année=2001|mois=mars|jour=8}} ;
* {{Jumelage|Lahore|Pakistan|année=2004|mois=juillet|jour=22}} ;
* {{Jumelage|Saint-Pétersbourg|Russie|année=2004|mois=novembre|jour=10}} .

== Urbanisme ==
[[Fichier:Ispahan ville.jpg|thumb|Vue d'Ispahan depuis la terrasse du palais Ali Qapou.]]

Selon [[Henri Stierlin]], l'aspect spécifique d'Ispahan tient à une série de particularités qui ont frappé les visiteurs occidentaux du {{XVIIIe siècle}} et du {{XIXe siècle}}<ref>[[Henri Stierlin]], ''Maisons d'Ispahan'', introduction.</ref>. En effet, les voyageurs occidentaux tels [[Jean-Baptiste Tavernier]], [[Jean Chardin]], [[Joseph Arthur de Gobineau]], [[Pascal Coste]], [[Eugène Flandin]] ou encore [[Pierre Loti]] sont tous frappés par cette ville noyée de verdure et bien irriguée qui s'élève au milieu d'étendues désertiques<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), préface">{{harvsp|Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin)|loc=préface}}.</ref>.

=== Une cité jardin et une continuité architecturale particulière ===
À Ispahan comme dans de nombreuses villes d'Iran, l'[[architecture vernaculaire]] est à base de torchis et de briques. Les maisons sont toutes des habitations individuelles, à toiture en terrasse, sur un voire deux étages et s'inscrivant dans un tissu urbain continu. Toutes les maisons sont construites selon le même plan : les pièces d'habitation entourent un espace à ciel ouvert et sont elles-mêmes entourées de hauts murs, seule une petite porte extérieure autorisant l'accès à l'intimité familiale. L'espace central à ciel ouvert qu'est la cour intérieure relève d'usages préhistoriques au [[Proche-Orient|Proche]] et au [[Moyen-Orient]] qui se retrouvent d'ailleurs dans l'[[atrium (architecture)|atrium]] [[Rome antique|romain]]. À Ispahan, ces cours étaient irriguées par un système complexe de canaux situés dans la rue qui permettait de cultiver plantes et arbres apportant de l'ombre et de la fraîcheur durant l'été. C'est à ces arbres cultivés dans toutes les cours qu'Ispahan doit son aspect de « forêt », de cité-jardin<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), préface"/>. Toutes les maisons sont disposées selon une trame relativement régulière, tranchant avec l'aspect anarchique du [[bazar]] pourtant considéré comme la « colonne vertébrale » de la ville.

Les quartiers royaux d'Ispahan, les quartiers d'habitation, l'organisation du bazar en différentes parties dédiées à certains artisanats ou à certains commerces donnent une impression d'agglomération à taille humaine<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), préface"/>.

Stierlin évoque également une continuité architecturale entre la cour des maisons faisant office de jardin intérieur et le concept iranien de [[mosquée]] à cour : un bassin central polarise l'espace et l'élément floral recouvre les parois. Ces éléments floraux peuvent être réels (comme les arbres dans les cours intérieures des maisons) ou figurés (comme le sont les arbres et les fleurs représentés sur les ''kāshi'', les céramiques qui recouvrent les parois des mosquées). Le principe de la cour est récurrent dans l'architecture islamique. On retrouve en effet les cours dans les [[caravansérail]]s, dans les écoles ou [[madreseh]] et dans les centres de négoces et marchés possédant leurs entrepôts.

=== Ispahan, une image du paradis ? ===
Selon Henri Stierlin, Chah Abbas a agi en [[chiite]] [[Chiisme duodécimain|duodécimain]] convaincu, en cherchant à faire ressembler la capitale aux cités du [[paradis]] mentionnées dans le [[Coran]] ou dans les textes des mystiques persans. Stierlin a consacré un livre à l'étude de cette inspiration : ''Ispahan : image du paradis''. Il pense de manière plus générale que la renaissance séfévide a permis de donner corps aux spéculations des philosophes et mystiques de l'école chiite duodécimaine<ref name="Henri Stierlin, Ispahan : image du paradis, p. 36-46"/>.

Le symbolisme est important dans les constructions de la ville, par exemple dans la mosquée du chah où l'usage du chiffre douze rappelle les douze [[imam]]s des duodécimains. Les préoccupations des bâtisseurs persans dépassent les considérations esthétiques et se situent dans une perspective de [[conscience]] et de [[connaissance]]. Les dimensions de la mosquée du chah sont basées par exemple sur celles du bassin central comme si l'eau était la source de vie de l'édifice. La cour de la mosquée semble mettre en relation le croyant avec la divinité : c'est une salle dont la [[coupole]] se présente comme la voûte céleste<ref name="Henri Stierlin, Ispahan : image du paradis, p. 79-83">{{harvsp|Henri Stierlin, ''Ispahan : image du paradis''|p=79-83}}.</ref>. L'ornementation de [[faïence]] est toujours disposée sur les parois des bâtiments comme si ceux-ci étaient des boîtes, brutes au dehors, mais formant un écrin précieux au dedans. Les cours des maisons ou des mosquées, avec les [[céramique]]s représentant des arbres et plus généralement la nature, sont aménagés comme des jardins symbolisant le paradis. Les [[Iwan (architecture)|iwans]] des mosquées sont conçus comme des grottes, souvent décorées en bleu et parfois remplies de [[stalactite]]s. Stierlin pense que la représentation de l'iwan est celle d'une grotte artificielle qui doit conduire à la source de vie, à la porte du ciel. Les décors des dômes des mosquées et des madreseh sont des arbres à la houpe verte et comparables à l'arbre de vie oriental<ref name="Henri Stierlin, Ispahan : image du paradis, p. 159-184">{{harvsp|Henri Stierlin, ''Ispahan : image du paradis''|p=159-184}}.</ref>.

Les interprétations de Stierlin sont corroborées par les travaux d'[[Henry Corbin]] sur la théosophie chiite<ref>Voir à ce sujet son ouvrage ''Terre céleste et corps de résurrection : de l'Iran mazdéen à l'Iran shiite'', 1954.</ref>. Les « cités d'émeraude », auxquelles peut être comparée Ispahan, sont considérées par les mystiques chiites (Tabari, repris par [[Sohrawardi]] ou Sheikh Ahmad Ahsā'i) comme la frontière avec l'autre monde. Le symbolisme de l'arbre Tubā et celui du miroir (symbolisés par les décors de céramique ou les plans d'eau dans les bâtiments d'Ispahan de l'époque Safavide) sont également utilisés dans la philosophie chiite.

=== Une architecture menacée ===
{{section à sourcer|date=juillet 2016}}
[[Fichier:Baharestan New Town Iran.jpg|thumb|La ville nouvelle de Baharestan, à proximité d'Ispahan.]]

L'aspect spécifique de l'[[urbanisme]] d'Ispahan se trouve menacé par la modernité. En effet, les modes de vie traditionnels sont contrariés par l'apparition de critères architecturaux modernes. Ainsi l'arrivée de l'électricité en permettant la climatisation, a perturbé les comportements comme l'habitude de dormir sur les toits en terrasses à la belle saison. De plus, les critères économiques modernes essaient de rationaliser l'espace : les maisons traditionnelles (avec cour) nécessitent en effet un espace conséquent, qui s'il est utilisé pour la construction d'un immeuble permet de loger plusieurs familles.

De même, l'''eau courante'' a été fatale aux réseaux hydrauliques traditionnels et par conséquent aux jardins intérieurs et à l'aspect verdoyant de la ville. La [[Brique (matériau)|brique]], un des meilleurs régulateurs thermiques naturels, a été remplacée par le [[béton]], sous la pression de la rationalisation économique.

L'absence de lois de protection de l'[[Architecture résidentielle persane traditionnelle|architecture traditionnelle]], de décisions publiques et le peu de moyens alloués à la protection des zones sensibles de la ville mettent en danger cette forme d'urbanisme particulier d'Ispahan<ref name="Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin), préface"/>. La protection de la [[place Naghch-e Djahan]] depuis 1988 et son accession au statut de patrimoine mondial de l'humanité ne suffisent pas à préserver l'architecture vernaculaire traditionnelle, pourtant très adaptée aux conditions de vie dans cette région, tant aux chaleurs extrêmes de l'été et qu'aux rigueurs de l'hiver.

== Économie ==
[[Fichier:Tissues (2623974521).jpg|thumb|Vue d'un magasin de textiles imprimés à la main à Ispahan. L'industrie textile a été un des piliers de l'industrialisation de la ville.]]

Ispahan est située au croisement des routes qui traversent l'Iran du Nord au Sud ou d'Est en Ouest, les routes commerciales entre la [[Chine]], l'[[Inde]] et l'[[empire ottoman]] (dont la [[route de la soie]]) et entre le [[golfe Persique]] et la [[Russie]]. L'établissement d'un monopole royal sur les biens d'exportation à l'époque séfévide renforcera encore la dimension internationale de la capitale iranienne de l'époque<ref name="Bert Fragner">{{harvsp|Bert Fragner}}.</ref>. Au {{XVIIe siècle}}, Ispahan est d'ailleurs le premier lieu d'accueil de la diaspora indienne qui compte entre 10 et {{formatnum:15000}} marchands dans cette ville<ref>{{harvsp|Scott C. Levi|}}.</ref>.

Depuis la renaissance séfévide, Ispahan a acquis une importance économique en Iran. La situation de la ville au milieu d'une oasis a permis à ce secteur de disposer d'une [[agriculture]] [[Irrigation|irriguée]], encore facilitée par les travaux de canalisation entrepris par Chah Abbas {{Ier}}. Les [[artisanat|artisans]] ont toujours produit des articles et ustensiles utiles aux populations, mais l'établissement de la capitale des séfévides à Ispahan, ainsi que le rayonnement culturel de la ville, a permis de créer une industrie du [[luxe]] à cette époque : [[joaillerie]], textiles, tapis, objets décoratifs et [[manuscrit]]s ont été produits en abondance à l'époque séfévide<ref name="Bert Fragner"/>. Cette activité manufacturière d'Ispahan a perduré jusqu'à l'époque qajare<ref>{{harvsp|Hassan Hakimian}}.</ref>.

L'[[opium]] {{persan|ﺍﻓﻴﻮﻥ|Afyun}} est une source importante de revenu d'Ispahan à partir de 1850 une fois importées d'[[Inde]] les techniques de production d'opium à grande échelle. La production de cette région était si importante pour l'Iran que la culture de l'opium a survécu au premier décret ministériel de 1938 interdisant la production dans la quasi-totalité des provinces d'Iran, à l'exception des [[province d'Esfahan|provinces d'Ispahan]] et du [[Fars]], les deux principales régions productrices. Pourtant cette production s'arrêtera avec l'interdiction du commerce de l'opium dans tout l'Iran en 1946<ref>{{harvsp|S. Shahnavaz}}.</ref>.

=== Industrie et haute technologie ===
L'industrialisation d'Ispahan date de la période [[Pahlavi]] comme dans tout l'Iran, et a été marquée par la forte croissance à cette époque de l'industrie textile ; ce qui a valu à la ville le surnom de « [[Manchester]] de la Perse »<ref name="CIS news"/>. À la fin des années 1930, les usines textiles emploient plus de {{nombre|5300|ouvriers}}<ref>{{harvsp|Willem Floor, « Textile Industry in Iran »}}.</ref>. Cette forte croissance a suivi le boom des années 1953–1959 en Iran et a donné lieu à l'expansion de l'industrie du textile d'Ispahan et d'autres usines privées produisant des biens de consommation pour le marché local et national. Pendant la [[révolution blanche]], Ispahan devient un centre industriel majeur avec l'implantation d'une grande [[aciérie]], de [[Ciment#Fabrication du ciment courant, ou ciment Portland|cimenteries]], d'usines sucrières, d'une [[Raffinerie d'Ispahan|raffinerie de pétrole]] et d'industries [[Pétrochimie|pétrochimiques]] et de la [[Industrie de l'armement|défense]]<ref name="CIS news"/>.

Depuis les années 1990 et la création d'une [[sidérurgie|industrie sidérurgique]] importante en Iran dans le cadre d'une nouvelle stratégie d'industrialisation nationale, Ispahan accueille une industrie de l'[[acier]] parmi les plus importantes d'Iran (Mobarakeh (dans la province d'Ispahan) et à [[Ahvaz]])<ref>{{harvsp|Mohammad-Ali Shirdel}}.</ref>. La production de l'aciérie d'Ispahan (Isfahan Steel Co.) était de 3,6 millions de tonnes en 2005, auxquelles il faut ajouter les {{formatnum:700000}} tonnes produites par le ''Saba Steel Complex'' situé à proximité de la ville<ref>{{harvsp|Willem Floor, « Steel Industry in Iran »}}.</ref>. L'économie d'Ispahan produit aussi {{formatnum:710000}} tonnes de [[ciment]] par an ainsi que de l'[[Essence (hydrocarbure)|essence]] puisque la ville accueille l'une des six raffineries de pétrole du pays<ref name="Philip M. Mobbs">{{harvsp|Philip M. Mobbs}}.</ref>.

==== Centre de technologie nucléaire d'Ispahan ====
Mis en place en 1982, le centre de [[Énergie nucléaire|technologie nucléaire]] d'Ispahan est un site de recherche nucléaire qui gère actuellement quatre petits [[Réacteur nucléaire de recherche|réacteurs nucléaires de recherche]], fournis par la [[République populaire de Chine|Chine]]. Il est supervisé par l'[[Organisation de l'énergie atomique d'Iran]].

Le site de raffinage de l'uranium d'Ispahan convertit de l'uranium concentré sous la forme de [[yellowcake]] (uranium concentré sous la forme U<sub>3</sub>O<sub>8</sub>) en hexafluorure d'uranium (UF<sub>6</sub>) qui est ensuite enrichi à [[Natanz]] ou [[Fordow]]. Fin {{date-|octobre 2004}}, le site est opérationnel à 70 % avec 21 ateliers sur 24 en fonctionnement.

Il existe aussi non loin la ''Zirconium Production Plant (ZPP)''<ref>Nuclear Threat Initiative - [http://www.nti.org/facilities/162/ Zirconium Production Plant (ZPP)].</ref>, une usine de production de [[zirconium]], alliage nécessaire pour assembler le [[combustible nucléaire]] dans les [[Réacteur nucléaire|réacteurs nucléaires]]<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/wmd/world/iran/esfahan.htm ''Weapons of Mass Destruction - Iran''], sur le site globalsecurity.org.</ref>. Ces deux sites participent au [[programme nucléaire iranien]].

Ispahan accueille également la ''Fuel Manufacturing Plant (FMP)'' qui assemble du [[combustible nucléaire]] pour le réacteur de recherche [[IR-40]]  situé à [[Arak (Iran)|Arak]]<ref>Nuclear Threat Initiative - [http://www.nti.org/facilities/161/ Fuel Manufacturing Plant (FMP)].</ref>.

Ispahan accueille enfin le siège de HESA (Compagnie industrielle de production d'avions d'Iran) qui produit le IR. AN-140, une production de l'[[Antonov An-140]] sous licence<ref>Voir le [http://www.hesaco.com site officiel] de HESA pour plus d'informations.</ref>.

=== Tourisme ===
{{article détaillé|Tourisme en Iran}}
[[Fichier:Hotel Shah Abbas Sahn.jpg|thumb|left|La cour de l'[[hôtel Abbassi]], un ancien [[caravansérail]].]]

La province d'Ispahan est la troisième [[provinces d'Iran|province d'Iran]] en termes d'accueil de touristes. Le fait que la place Naghch-e Djahan soit inscrite au patrimoine mondial de l'humanité et plus généralement l'offre touristique de la ville (bâtiments historiques, artisanat, etc) attire de nombreux touristes iraniens et des touristes étrangers.

L'offre touristique d'Ispahan se développe rapidement (quarante projets en cours en 2002) et vise à attirer des touristes du monde entier. Le nombre de visiteurs en 2002 a dépassé {{formatnum:200000}} touristes ce qui représente une augmentation de 300 % par rapport à l'année précédente. Cette augmentation serait due à l'augmentation de l'infrastructure touristique de la ville et aux prix intéressants par rapport à d'autres pays<ref>{{en}} Interview avec Seyyed Moyesseri, directeur du Tourisme de la ville d'Ispahan, 2002. [http://www.islamictourism.com/PDFs/Issue%202/English/05%20farhood.pdf lire en ligne].</ref>.

La municipalité d'Ispahan a mis en place un certain nombre de mesures pour développer le tourisme dans la ville : coopération internationale, amélioration de l'offre d'hébergement, amélioration des transports, plan de communication<ref>{{en}} Interview avec Farhood Dalejani, Responsable des relations publique de la municipalité d'Ispahan, 2002. [http://www.islamictourism.com/PDFs/Issue%202/English/05%20farhood.pdf lire en ligne].</ref>.

=== Transports ===
La [[métropole]] d'Ispahan a connu un développement très important du trafic automobile, proportionnel à la croissance de la population. Cette augmentation du trafic a provoqué une augmentation de la pollution et des embouteillages.

Des études menées en 1986 ont conclu à la nécessité de créer un système de transport en commun souterrain. La réalisation d'un système de transport en commun sous forme de [[métro]] a été confiée à la ''Esfahan Regional Metro Company'' (ERMC), transformée en Esfahan Urban Railway Organization (EURO).

Le métro d'Ispahan est en construction depuis {{date-|juin 2001}}. Il comprend une ligne de {{unité|12.5|kilomètres}} entre le Nord et le Sud de la ville (entre les deux terminaux de bus, le terminal Kaveh au Nord et le terminal Soffeh au Sud) et dont la construction est conduite en deux phases. La première est la construction de la partie nord, normalement achevée en 2007, et la seconde la construction de la partie sud, commencée en 2005<ref name="rai">{{en}} [http://www.msedv.at/rai/index_e.html Esfahan Urban Railway], sur le site de Iranian railways.</ref>{{,}}<ref>Voir également le [http://www.esfahanmetro.org site du métro d'Ispahan] à ce sujet.</ref>. Le système de transport ferroviaire d'Ispahan pourrait être complété par une ligne de banlieue, afin de relier Ispahan au complexe industriel de Mobarakeh et à la ville de Majlesi, au sud-ouest de la ville<ref>{{en}} ''Public transport in Iran'', présentation faite au cours de la conférence ''Rail Infrastructure MENA 2007'', Dubai, 5 juin 2007. [http://www.tehranmetro.com/present/ lire en ligne].</ref>.

Ispahan dispose également d'une gare ferroviaire, intégrée au [[Transport ferroviaire en Iran|réseau iranien]] et qui est le terminus de la ligne Téhéran-Qom-Ispahan<ref name="rai"/>, ainsi que d'un aéroport international, l'[[aéroport international Shahid Beheshti]] ([[liste des codes AITA des aéroports/I#IF|code AITA]] : IFN).

== Culture et patrimoine ==
=== Monuments notables ===
==== Grande mosquée ====
[[Fichier:ispahan mosquee vendredi.jpg|thumb|320px|left|Une des nombreuses cours de la [[Grande mosquée d'Ispahan|Grande mosquée]].]]
{{Article détaillé|Grande mosquée d'Ispahan}}

La [[Grande mosquée d'Ispahan]], aussi appelée « mosquée du vendredi » ou « vieille mosquée », par opposition à la [[mosquée du Chah]], a été édifiée à partir du {{s-|X}}. Souvent remaniée au cours du temps, et en particulier sous les [[Séfévides]], elle est reliée à la nouvelle ville via le [[Grand bazar d'Ispahan|Grand bazar]].

La grande mosquée est l'une des architectures les plus complexes des [[Arts d'Islam|arts de l'Islam]]. Des fouilles archéologiques ont montré que dès la période [[Bouyides|bouyide]], il existait une mosquée de plan [[hypostyle]] à l'emplacement actuel de l'édifice<ref>[http://archnet.org/library/sites/one-site.tcl?site_id=2305 ''Friday Mosque of Isfahan''], publié sur [http://archnet.org archnet.org].</ref>. Actuellement, la mosquée suit le plan iranien à quatre [[Iwan (architecture)|iwan]] avec une salle de prière sous [[coupole]] qui devait, à l'origine, être séparée de l'ensemble architectural<ref>Galdieri, Eugenio. ''Isfahan : Masgid-i Gum'a''. Rome : IsMeo, 1972.</ref>. Bordée d'[[Arcade (architecture)|arcades]] sur deux niveaux, elle est entourée de multiples petites salles sous coupolettes.

==== La place Naghch-e Djahan et ses monuments ====
{{Article détaillé|Place Naghch-e Djahan}}
[[Fichier:Ali Qapu Palace - Isfahan, Iran.jpg|vignette|Détail du palais [[Ali Qapou]]]]
[[Fichier:Emam Khomeini Square - Isfahan, Iran(1).jpg|vignette|Vue sur la [[Place Naghch-e Djahan]]]]
[[Fichier:Emam Khomeini Square - Isfahan, Iran.jpg|vignette|La [[Place Naghch-e Djahan]] et ses [[mosquée]]s]]
La place Naghch-e Djahan (place du « portrait du monde »), aussi appelée Meidan-e Chah (« place du roi ») et, depuis la [[révolution islamique]], Meidan-e Emam (« place de l'Imam », en l'honneur de l'[[Ayatollah Khomeini]]), est une des plus grandes places du monde avec une longueur de {{unité|500|mètres}} et une largeur de {{unité|160|mètres}}. Elle date de 1612 et a été conçue par Chah Abbas {{Ier}}. Elle servait à l'origine de terrain de [[polo]] et de terrain de présentation des troupes militaires, évènements auxquels le Chah et la cour pouvaient assister depuis la terrasse du palais [[Ali Qapou]]. Dans des galeries entourant cette place, sont installées des échoppes de commerçants et d'artisans.

Elle est maintenant aménagée en place publique avec pelouses, bassins et allées. Autour de la place, aux quatre points cardinaux se situent quatre bâtiments :
* la mosquée de l'imâm, appelée aussi [[mosquée du Chah]] ;
* la [[mosquée du Cheikh Lotfallah]] ;
* le palais d'[[Ali Qapou]] ;
* le [[Grand bazar d'Ispahan|grand bazar]].

Un souterrain reliait le palais de Ali Qapou et la mosquée du Cheikh Lotfallah, permettant aux femmes d'aller à la mosquée sans être vues, d'où le nom de « mosquée des femmes » qu'on donne parfois à cette mosquée.

==== Les palais séfévides ====
===== Le palais de Tchehel-Sotoun =====
{{Article détaillé|Tchehel-Sotoun (Ispahan){{!}}Tchehel-Sotoun}}
[[Fichier:Chehel Sotoon.jpg|thumb|240px|[[Tchehel-Sotoun (Ispahan)|Tchehel-Sotoun]].]]

Le palais de Tchehel-Sotoun (« quarante colonnes », en référence à ses 20 colonnes qui se reflètent dans le bassin faisant face au bâtiment) est un palais royal [[séfévide]] au nord-ouest du complexe de [[Ali Qapou]]. Mesurant 57,80 par {{unité|37|mètres}}, ce monument majeur du règne de [[Abbas II|Chah Abbas {{II}}]] était utilisé pour les cérémonies de couronnement et pour la réception des ambassadeurs étrangers. Le palais est situé au milieu d'un jardin, qui faisait à l'origine sept hectares, situé entre la [[place Naghch-e Djahan]] et le [[Tchaharbagh (Ispahan)|Tchaharbagh]]. À l'est s'étend un long bassin (115 par {{unité|16|mètres}} environ), dans lequel il se reflète.

Ce bâtiment, dont la datation reste très discutée, a sans doute été élevé sous le règne de Chah [[Abbas II]], puis redécoré dans les années 1870. Selon un poème inscrit sur l'édifice et un autre de Muhammad Ali Sahib Tabrizi, il aurait été créé en 1647-1648 et si certains chercheurs pensent que cet édifice a été construit en plusieurs étapes, la plupart inclinent à penser qu'il fut construit en un seul jet, car il est assez cohérent<ref>{{harvsp|S. Babaie}}.</ref>.

Dans ce palais, Chah Abbas II et ses successeurs recevaient les dignitaires et les ambassadeurs, sur la terrasse ou dans un des halls de réception.

Le Tchehel-Sotoun est décoré de grandes peintures historiques, exaltant la [[magnanimité]] ou le courage guerrier des différents grands souverains de la dynastie.

===== Le palais de Hacht-Behecht =====
{{Article détaillé|Hacht-Behecht}}
Le palais de Hacht-Behecht (« huit paradis ») est constitué d'un pavillon comportant huit petites entités disposées autour d'une grande salle sous coupole à quatre iwans. De petites voûtes couronnent les salles secondaires, décorées de miroirs qui rendent les surfaces mouvantes. Le décor extérieur en céramique est remarquable par l'emploi extensif du jaune. On situe cet édifice dans les années [[1671]].

==== École de Tchaharbagh ====
[[Fichier:IspahanMedresseh-IShahHusein.jpg|150px|thumb|Cour intérieure de l'[[École de Tchaharbagh]] (''National Geographic Magazine'', 1921).]]
{{article détaillé|École de Tchaharbagh}}
L'École de Tchaharbagh, aussi appelée l'École de la Mère du Chah ou encore l'École de Chah Hossein, se trouve sur le [[Tchaharbagh (Ispahan)|Tchaharbagh]]. Elle est datée de [[1706]]-[[1714]], sous le règne de [[Chah Hossein]]. Elle n'apporte aucune nouveauté architecturale : un plan à quatre iwans et un dôme rappelant la mosquée du Chah constituent la majeure partie de ses éléments architectoniques. Le décor, très géométrisé, est par contre un peu différent des décors du {{XVIIe siècle}}, par une palette où dominent le jaune, le vert et l'or, et un réseau végétal plus dense que dans la mosquée du Chah.

==== Les ponts ====
Le plus ancien pont, le [[Pont Chahrestan|Pol-e Chahrestan]], date de l'époque seldjoukide sur les fondations d'un pont d'époque sassanide. Les autres datent de l'époque séfévide.
[[Fichier:33pol esfahan.jpg|thumb|left|200px|Le [[Si-o-se-pol]].]]
Le [[pont Allahverdi-Khan]] (''Pol-e Allahverdikhan''), aussi appelé pont « aux trente-trois arches » (''Si-o-se-pol'' en [[persan]]) a été érigé par ordre du premier ministre géorgien de Chah Abbas, [[Allahverdi Khan]], vers 1608<ref>{{harvsp|Roger M. Savory, « Allahverdi Khan »}}.</ref>. Il se place dans la continuité du [[Tchaharbagh (Ispahan)|Tchaharbagh]]<ref>{{harvsp|Roger M. Savory, « Chāhār bāgh-Esfahān »}}.</ref>. Avec ses arcades, dans les côtés et dans la base, il offre ainsi une possibilité de promenade à plusieurs niveaux, selon la hauteur de l'eau. Il sert évidemment de lieu de passage, mais aussi de barrage pour réguler le cours de la rivière. En le traversant, l'eau produit un effet de grandes fontaines grâce aux emmarchements. À côté se trouve un talār, le ''kiosque des miroirs'', d'où le souverain pouvait observer la rivière.
{{Clr|left}}
[[Fichier:Khwaju Bridge-winter-day3.jpg|thumb|left|200px|Le [[Pont Khadjou|pont-barrage Khadjou]] sur la rivière [[Zayandeh Roud|Zayandeh]] en hiver.]]
Le [[pont Khadjou]] est le deuxième grand pont d'Ispahan, édifié cinquante ans après le pont Allahverdi-Khan. Il présente une structure identique et légèrement complexifiée avec des brise-flots en éventail permettant des effets d'eau plus spectaculaires. Il est doté de vingt-trois arches, pour une longueur de {{unité|105|mètres}} et une largeur de {{unité|14|mètres}}.

Le [[Pol-é Djoui]], pont de l'époque séfévide, érigé en 1665, est situé proche du [[pont Khadjou]].
{{Clr|left}}

==== Minarets ====
[[Fichier:Menar-e-jomban esfahan.jpg|vignette|Les [[minarets tremblants d'Ispahan]].]]

Les [[minarets tremblants d'Ispahan]] sont deux minarets qui flanquent la terrasse du tombeau d'[[Amou Abdollah Soqla]] (mort l'an 716 de l'hégire<ref>{{harvsp|Yves Gandon|p=83}}.</ref>), et qui ont pour particularité d'osciller ensemble dès qu'on secoue l'un d'eux. Le tombeau, édifié au {{s-|XIV}}, est un [[Iwan (architecture)|iwan]] mesurant dix mètres de haut sur dix mètres de large ; les minarets le dépassent de sept mètres pour quatre mètres de circonférence. Les minarets datent a priori de l'époque séfévide<ref>{{harvsp|W. Kleiss}}.</ref>. L'abondance des touristes qui veulent vérifier le phénomène met en danger l'édifice<ref>{{harvsp|Lutfullah Honarfar}}.</ref>. Depuis quelques années, la mise en branle des minarets est exclusivement effectuée par le personnel d'accueil, et n'a lieu que toutes les demi-heures au maximum<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.payvand.com/news/04/dec/1000.html|titre=Menar Jonban: The Swinging Minarets of Isfahan|auteur=Ali Moayedian|site=Payvand}}.</ref>.

D'autres minarets d'Ispahan sont :
* le [[minaret Ali]] ;
* le [[minaret Bâgh-é-Qouch-Khâneh]] ;
* le [[minaret des Quarante Filles]] ;
* le [[minaret Sarban]].

==== Quartier arménien de La Nouvelle-Djolfa ====
Au sud du [[Zayandeh Roud]], [[La Nouvelle-Djolfa]] est le quartier arménien fondé au début du {{s-|XVII}} par [[Abbas Ier|Abbas {{Ier}}]], avec la [[Cathédrale Saint-Sauveur d'Ispahan|cathédrale Saint-Sauveur]].

=== Les arts et l'artisanat à Ispahan ===
[[Fichier:Esfahan market.jpg|thumb|left|Artisan travaillant le métal dans le [[grand bazar d'Ispahan]].]]
[[Fichier:Dried fruit shop in Isfahan, Iran.jpg|vignette|Boutique de [[Fruit sec|fruits secs]] dans le [[Grand bazar d'Ispahan|bazar d'Ispahan]]]]
La ville d'Ispahan est un centre majeur d'[[artisanat]] traditionnel iranien depuis la période séfévide. Les objets produits sont divers : textiles (surtout les textiles imprimés), [[tapis d'Isfahan|tapis]], céramique et faïence, travail du bois, du métal et gravures.

Les artisans travaillent dans des conditions diverses, soit dans des ateliers du bazar ou de l'extérieur de la ville, ou aussi dans leurs propres maisons.

Avec l'installation de la capitale à Ispahan à la fin du {{s-|XVI|e}}, le ''kitab khana'' royal déménage. Se développe alors une importante activité de peinture et de calligraphie, dominée par la figure de [[Reza Abbassi]] (v. 1565 – v. 1635), l'un des rares artistes protégés par Chah Abbas. Cette école marque une rupture complète avec les œuvres produites antérieurement : à la place de grands manuscrits illustrés sont réalisées des pages d'albums (''moraqqa'''), destinées à être collectionnées. De nouvelles techniques sont employées, notamment le dessin à la plume et les lavis légers. Le style est tout d'abord largement marqué par l'influence de Reza Abbassi : la peinture typique représente un personnage en pied, anonyme, à la silhouette élégante et longiligne. Mais dans la seconde moitié du {{XVIIe siècle}}, les artistes d'Ispahan subissent de nombreuses influences européennes et mogholes. Leur peinture s'européanise fortement, avec notamment l'arrivée de la perspective et un traitement renouvelé des volumes<ref>{{harvsp|Oleg Grabar|p=85-94}}.</ref>{{,}}<ref>[http://expositions.bnf.fr/splendeurs/atelier/index.htm Exposition splendeurs persanes].</ref>.

L'école de peinture d'Ispahan à l'époque qadjare est parfois considérée comme la meilleure d'Iran et la ville est un grand centre de production de ''qalamdān'' (boîtes laquées en [[papier mâché]], généralement destinées à contenir des [[calame]]s)<ref>{{harvsp|Willem Floor, « Art (Naqqashi) and Artists (Naqqashan) in Qajar Persia »}}.</ref>.

==== Tapis ====
Il est généralement admis parmi les spécialistes que ce sont les [[Séfévides]] qui ont fait passer le tapis d'une production artisanale assurée par des tribus nomades au statut d'« industrie nationale » dont les produits étaient exportés vers l'[[Inde]], l'[[Empire ottoman]] et l'[[Europe]]<ref>{{Iranica|url=articles/carpets-index|article=Carpets|auteur=Annette Ittig, Sarah B. Sherill, Karen S. Rubinson, Barbara Schimtz, Eleanor Sims, Daniel Walker, Layla S. Diba, Willem M. Floor, P. R. Ford, Siawosh Azadi}}.</ref>. Sur la base de récits de voyageurs et d'autres sources textuelles, il apparaît que des ateliers de tapis royaux existaient à Ispahan, [[Kachan]] et [[Kerman]]<ref>{{harvsp|Florencio del Niño Jesús|p=102}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Jean-Baptiste Tavernier|loc=I, p. 397, 589}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Jean Chardin|loc=III, p. 120}}.</ref>. Depuis l'époque Safavide, Ispahan est resté un centre urbain de production de tapis important. Après un passage à vide entre l'invasion afghane et la fin de l'époque qadjare, la production du [[tapis d'Esfahan]] a repris et celui-ci reste un des principaux produits exportés de la ville.

=== Le ''gaz'', une particularité culinaire d'Ispahan ===
Le ''[[gaz (confiserie)|gaz]]'' est une spécialité culinaire d'Ispahan, un bonbon préparé à partir de ''gaz angobin'', d'eau, de blanc d'œuf et de [[pistache]]s ou d'[[amande]]s. Le ''gaz angobin'' est un [[exsudat]] sucré produit par des arbustes du genre [[Astragalus]]. Le ''gaz angobin'' est comparable à du miel et il est utilisé en Iran depuis des siècles.

Les ''gaz'' sont produits en grande majorité à Ispahan, à partir de ''gaz angobin'' récolté à Kānsār, dans la [[province d'Ispahan]].

Le ''gaz angobin'' est dissout dans un volume équivalent d'eau puis porté à ébullition. Le mélange est ensuite passé afin de retirer les impuretés et des blancs d'œufs sont ajoutés avant de battre le mélange. Du sucre est ensuite ajouté au mélange et le tout est chauffé jusqu'à obtenir une pâte consistante. Des éclats de pistaches ou d'amandes sont alors ajoutés à la mixture à laquelle on donne la forme de pièces rectangulaires ou rondes et plates de deux à trois centimètres d'épaisseur. Le ''gaz'' est conservé dans un peu de farine pour éviter que les morceaux ne se collent. La recette et les proportions exactes diffèrent chez chaque fabricant.

Ce bonbon est caractéristique d'Ispahan et il avait déjà été remarqué par Edward Frederick, un voyageur britannique qui était allé en Iran au cours du {{XIXe siècle}}<ref>{{harvsp|M. R. Ghanoonparvar}}.</ref>.

== Ispahan dans les arts et le folklore ==
=== Ispahan dans le folklore iranien ===
Les natifs d'Ispahan ont eu tôt fait d'acquérir une image dans le [[Mythologie persane|folklore iranien]] : ils sont dépeints par les autres iraniens comme étant intelligents, ayant l'esprit commerçant, économes, ayant le sens de l'humour et de la repartie intelligente<ref name="CIS news"/>.

La réputation d'Ispahan comme terre d'abondance a été expliquée par le refus de la ville d'assister [[Nimrod]]<ref name="CIS news"/> dans sa rébellion contre [[Dieu]]. De nombreux personnages de l'[[histoire de l'Iran|histoire iranienne]] sont présentés dans les légendes comme étant originaires d'Ispahan ou s'étant rencontrés dans la ville ou sa proximité immédiate : on peut par exemple citer la naissance de [[Khosro Ier|Khosro Anushiravan]], [[Bahram Gur]] ou [[Salmân al-Farsî|Salman Farsi]] ; les rois légendaires [[Kai Khosro]] ou [[Ardachîr Ier|Ardashir Papakan]] auraient organisé leurs cérémonies de couronnement à Ispahan<ref name="CIS news"/>.

=== Regards occidentaux sur Ispahan ===
[[image:Naqsh-e Jahan Square by Pascal Coste 1 edited.jpg|thumb|right|Vue d'Ispahan par [[Pascal Coste]].]]
{{Article détaillé|Regards occidentaux sur Ispahan}}

Si les voyages de [[Marco Polo]] ne le conduisent pas à s'arrêter à « Istaint », la capitale de l'empire des Séfévides devait être la destination de nombreux voyageurs occidentaux, notamment à partir du début du {{s-|XVII|e}}<ref>{{harvsp|Stéphane Yerasimos|p=11}}.</ref> : l'''[[Compagnie anglaise des Indes orientales|East India Company]]'' anglaise est présente dans la capitale séfévide dès [[1617]]<ref>{{harvsp|Dirk Van der Cruysse|p=38}}.</ref>, et en 1623, le commerçant moscovite [[Fédot Afanassiévitch Kotov]], « envoyé via [[Astrakhan]], en Perse avec des marchandises du Trésor du Tzar » [[Michel Ier (tsar de Russie)|Michel {{Ier}}]] (fondateur de la [[maison Romanov]])<ref>{{harvsp|Basil Nikitine|p=36}}.</ref>, arrive à  Ispahan qu'il décrit longuement ainsi que ses fêtes autour du [[Abbas Ier le Grand|Shah Abbas Ier le Grand]] dans son ouvrage ''Itinéraire de Moscou au royaume de Perse...''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=ru-Latn|auteur1=Jacques La Besse Kotov|titre=Itinéraire de Mosou à Ispahan par Fédot Afanassiévitch Kotov, 1624|lieu=Paris|éditeur=l'Harmattan|année=2021|pages totales=122, illustrations|isbn=978-2-343-22189-2|lire en ligne=https://www.editions-harmattan.fr/livre-itineraire_de_moscou_a_ispahan_par_fedot_afanassievitch_kotov_1624-9782343221892-68276.html}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Sergei M. Soloviev|p=318, note 27}}.</ref>. Les pères [[Frères mineurs capucins|Capucins]], des missionnaires français, obtinrent en [[1628]] l'autorisation d'ouvrir une mission à Ispahan<ref>{{harvsp|Stéphane Yerasimos|p=13}}.</ref>, et [[Jean-Baptiste Tavernier]] entreprit en [[1632]] un voyage pour l'Orient qui passa par Ispahan où il devint « compagnon de beuverie du chah d'Iran »<ref>{{harvsp|Stéphane Yerasimos|p=14}}.</ref>. Quelques années plus tard, en [[1644]], le père [[Raphaël du Mans]] arriva dans la capitale iranienne et y résida jusqu'à sa mort en [[1696]], envoyant à [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] un rapport sur ''L'État de la Perse en 1660''<ref>{{harvsp|Stéphane Yerasimos|p=13-14}}.</ref>.

En [[1666]], le protestant français [[Jean Chardin]], plus tard considéré comme le « plus important voyageur qui ait jamais visité l'Iran »<ref>{{harvsp|Dirk Van der Cruysse|p=7}}.</ref>, entre pour la première fois dans Ispahan. Chardin dresse « un tableau fouillé et admirablement nuancé de la Perse séfévide dont il flair[e] le déclin. »<ref>{{harvsp|Dirk Van der Cruysse|p=9}}.</ref> Ce tableau devait influencer [[Montesquieu]] dans son élaboration de la théorie de l'influence des climats sur les régimes politiques, ainsi que sur la nature du despotisme oriental{{Note|group=alpha|Cette influence est mentionnée dès le {{XVIIIe siècle}} par l'érudit hollandais [[Corneille de Pauw]]<ref>{{harvsp|Dirk Van der Cruysse|p=26}}.</ref>. Selon Van der Cruysse, Jean Chardin a en fait « servi de pont » entre [[Jean Bodin]] et Montesquieu<ref>{{harvsp|Dirk Van der Cruysse}}.</ref>.}}.

En 1824, l'écrivain anglais [[James Justinian Morier]], qui a vécu près de six années en Perse en tant que diplomate, publie ''Les aventures d'Hadji Baba d'Ispahan'' en trois volumes. Considéré comme le plus populaire des romans orientaux en langue [[anglais]]e, il contribue, à travers son personnage principal, à fixer le stéréotype du « personnage national persan » de l'époque moderne<ref>{{harvsp|Abbas Amanat}}.</ref>.

Trente ans plus tard, alors que la publication des notes de [[Xavier Hommaire de Hell|Hommaire de Hell]] (mort à Ispahan en 1848) ravive l'intérêt des Français pour la Perse, c'est au tour du comte de [[Gobineau]] de se rendre en mission diplomatique en Iran où il séjourne de 1855 à 1858. Il en revient avec la matière d'un récit de voyage, ''Trois ans en Asie'', dans lequel il est question d'Ispahan : c'est une ville affaiblie depuis sa mise à sac par les Afghans au siècle précédent qu'il décrit, une ville dont « toute la magnificence n'est plus que l'ombre [de celle] du passé<ref>Gobineau, Trois ans en Asie, in Œuvres II, bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1983, {{p.|172}}.</ref>. »

En mai [[1900]], de retour d'[[Inde]], Loti entreprend de traverser la Perse et de se rendre à Ispahan, voyage qu'il raconte dans ''Vers Ispahan'', publié en [[1904]]. Il rapporte que le silence et l'isolement autour de la ville sont tels que l'on se demande si des routes y mènent : on n'y voit que « de grands cimetières abandonnés où paissent les chèvres, de limpides ruisseaux qui courent partout […] des ruines d'anciennes enceintes crénelées, et rien de plus. »<ref>P. Loti, op. cit., {{p.|170}}.</ref> À l'intérieur d'Ispahan, l'écrivain français note que les édifices qui, au premier aspect, « jouent encore la splendeur » sont en réalité « à moitié dépouillés de leurs patientes mosaïques de faïence et semblent rongés d'une lèpre grise. »<ref>P. Loti, op. cit., {{p.|188-194}}.</ref>

[[Nicolas Bouvier]] s'y rend à son tour en 1953 au cours de son voyage qui le mène de [[Belgrade]] à [[Kaboul]] et qu'il raconte dix ans plus tard dans ''[[L'Usage du monde]]''. Comme Loti et Gobineau, il ne peut s'empêcher de songer à la gloire passée de la ville que connut Chardin et de l'opposer à son état présent.

== Honneur ==
L'[[astéroïde]] {{PM1|15861|Ispahan}} [[éponymie|porte son nom]].

== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group="alpha"/>

=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=30}}

== Bibliographie ==
{{légende plume}}
{{Début de colonnes|taille=25}}
* {{Iranica|auteur=A. Amurian et M. Kasheff|article=Armenians of modern Iran|url=articles/armenians-of-modern-iran|id=A. Amurian et M. Kasheff}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Abbas Amanat|article=Hajji Baba of Ispahan|url=articles/hajji-baba-of-ispahan|id=Abbas Amanat}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Abbas Amanat|titre=Iran|sous-titre=A Modern History|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=88Q3DwAAQBAJ|id=Abbas Amanat}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Ahmad Ashraf|article=General survey of modern education|url=articles/education-vii-general-survey-of-modern-education|id=Ahmad Ashraf}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur1=A. Karimi|auteur2=M. R. Delavar|url=http://isprs-wgii-1.casm.ac.cn/source/MONITORING%20THE%20DEVASTATION%20OF%20ISFAHAN%20ARTIFICIAL%20WATER%20CHANNELS%20USING%20REMOTE%20SENSING%20AND%20GIS.pdf|titre=Monitoring the devastation of Isfahan artificial water channels using remote sensing and GIS|périodique=The International Symposium on Spatio-Temporal Modeling|date=2005|id=A. Karimi et M. R. Delavar}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Alireza Abtahi|article=Anjoman-e velāyati|date=16 juin 2004|url=articles/anjoman-e-velayati|id=Alireza Abtahi}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Arthur Upham Pope]]|titre=Persian Architecture|lieu=Londres|éditeur=|année=1965}}.
* {{Article|auteur=Basil Nikitine|titre=Voyage de Kotov|périodique=Iran-Shinasi|volume=2|numéro=1|lieu=Téhéran|année=1970|pages=25-92|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=-7QgAAAAMAAJ|id=Basil Nikitine}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Bert Fragner|article=Economy of Iran. From the safavids through the Zands|url=articles/economy-vii-from-the-safavids-through-the-zands|id=Bert Fragner}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Darab Diba|directeur1=oui|auteur2=Philippe Revault|directeur2=oui|auteur3=Serge Santelli|directeur3=oui|préface=[[Henri Stierlin]]|titre=Maisons d'Ispahan|lieu=Paris|éditeur=Maisonneuve et Larose|année=2002|pages totales=250|passage=250|isbn=978-2-7068-1538-6|id=Darab Diba (dir.), Philippe Revault (dir.) et Serge Santelli (dir.) (préf. Henri Stierlin)}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=David Menashri|article=Higher eductaion|url=articles/education-xvii-higher-education|id=David Menashri}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Dirk Van der Cruysse|titre=Chardin le Persan|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1998|isbn=|id=Dirk Van der Cruysse}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Ehsan Yarshater|article=IRAN - The Saljuqids|url=articles/iran-ii2-islamic-period-page-3|date=2 mai 2006|id=Ehsan Yarshater}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Eqbal Yaghma'i|article=Teacher's trainin schools|url=articles/education-xviii-teachers-training-schools|id=Eqbal Yaghma'i}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Farideh Hooshangi|titre=Isfahan, City of Paradise : A Study of Safavid Urban Pattern and a Symbolic Interpretation of The Chahar-Bagh Gardens|éditeur=|année=2000|isbn=|lire en ligne=http://www.collectionscanada.ca/obj/s4/f2/dsk1/tape2/PQDD_0026/MQ52378.pdf|id=Farideh Hooshangi}} (thèse de Masters of Architecture dirigée par Gulzar Haider de Carleton University, School of Architecture). {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=es|auteur1=Florencio del Niño Jesús|titre=A Persia (1604-09). Peripecias de una embajada pontificia que fué a Persia a principios del Siglo XVII|lieu=Pampelune|éditeur=Biblioteca Carmelitana-Teresiana de Misiones II|année=1929|id=Florencio del Niño Jesús}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Hassan Hakimian|article=Economy of Iran in the Qajar period|url=articles/economy-viii-in-the-qajar-period|id=Hassan Hakimian}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur=Heidi A. Walcher|titre=Between Paradise and Political Capital: The Semiotics of Safavid Isfahan|périodique=Yale F&ES Bulletin|numéro=103|url=http://environment.yale.edu/documents/downloads/0-9/103walcher.pdf|année=1998|page=330-348|id=Heidi A. Walcher}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Heidi Walcher|titre=In the Shadow of the King|sous-titre=Zill Al-Sultan and Isfahan Under the Qajars|lieu=Londres|éditeur=I. B. Tauris & Company|année=2007|pages totales=508|isbn=978-1-85043-434-4}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Heinz Gaube|titre=Iranian Cities|lieu=New York|éditeur=New York University Press|année=1979|isbn=|id=Heinz Gaube}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henry Corbin]]|titre=Histoire de la philosophie islamique|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1986|pages totales=546|isbn=2-07-032353-6|id=Henry Corbin}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Henri Stierlin]]|titre=Ispahan|sous-titre=image du paradis|lieu=Paris|éditeur=La Bibliothèque des arts|année=1978|passage=207|isbn=|id=Henri Stierlin, ''Ispahan : image du paradis''}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Houchang Nahavandi|auteur2=Yves Bomati|titre=Shah Abbas, empereur de Perse, 1587-1629|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=1998|isbn=}} (Prix Eugène Colas de l'Académie française).
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Hugh Arbuthnott|auteur2=Terence Clark|auteur3=Richard Muir|titre=British Missions around the Gulf, 1575-2005|sous-titre=Iran, Iraq, Kuwait, Oman|éditeur=|année=2008|pages totales=334|isbn=978-90-04-21317-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ffV5DwAAQBAJ|id=Hugh Arbuthnott, Terence Clark et Richard Muir}}. {{Plume}}
* {{Chapitre|langue=en|titre chapitre=Isfahān|titre ouvrage=[[Encyclopædia Britannica]]|année=1911|passage=867-870|id=« Isfahān »}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur=Jacob Neusner|titre=The Jews in Pagan Armenia|périodique=Journal of the American Oriental Society|volume=84|numéro=3|date=juillet/septembre 1964|pages=230-240|url=http://links.jstor.org/sici?sici=0003-0279%28196407%2F09%2984%3A3%3C230%3ATJIPA%3E2.0.CO%3B2-Q|id=Jacob Neusner}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=J. A. de Gobineau|titre=Trois ans en Asie, voyage en Perse, 1855-1858|lieu=Paris|éditeur=A.-M. Métailié|année=1980|isbn=|id=J. A. de Gobineau}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Baptiste Tavernier]]|titre=Les Six Voyages de Jean Baptiste Tavernier|lieu=Paris|éditeur=[[Gervais Clouzier]]|année=1676|id=Jean-Baptiste Tavernier}}, en 2 volumes. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean Chardin]]|titre=Voyages du Chevalier Chardin en Perse|lieu=Amsterdam|éditeur=|année=1735|id=Jean Chardin}}, en 4 volumes. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Walbridge|titre=Essays and Notes on Babi and Baha'i History|lieu=Michigan|éditeur=H-Bahai Digital Library|année=2002|isbn=|lire en ligne=http://www.h-net.org/~bahai/bhpapers/vol6/waless.pdf lire en ligne|id=John Walbridge}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur1=Kayvan Karimi|auteur2=Nooshin Motamed|titre=The tale of two cities: Urban planning of the city Isfahan in the past and present|périodique=4th International Space Syntax Symposium|lieu=Londres|année=2003|url=http://www.spacesyntax.net/symposia/SSS4/fullpapers/14Karimipaper.pdf|id=Kayvan Karimi et Nooshin Motamed}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=K. Würfel|titre=Isfahan|lieu=Zurich|éditeur=|année=1974|isbn=}}.
* {{Article|langue=en|auteur=Lisa Golombeck|titre=Urban Pattern in Pre-Safavid Isfahan|périodique=[[Iranian Studies]]|volume=7|année=1974|id=Lisa Golombeck}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Lutfullah Honarfar|titre=Historical Monuments of Isfahan|lieu=Téhéran|éditeur=Ziba Press|année=1978|isbn=|id=Lutfullah Honarfar}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Manuchehr Farmanfarmaian|auteur2=Roxane Farmanfarmaian|titre=Blood & Oil : A Prince's Memoir of Iran, from the Shah to the Ayatollah|lieu=New York|éditeur=Random House Trade Paperback|année=2005|année première édition=1997|pages totales=569|isbn=0-8129-7508-1|id=Manuchehr Farmanfarmaian et Roxane Farmanfarmaian}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=fr|auteur=Marie Lalier-Fouladi|titre=La transition de la fécondité en Iran|périodique=Population|année=1996|volume=51|numéro=6|pages=1101-1127|url=http://www.persee.fr/showPage.do?luceneQuery=%28isfahan%29+AND+%28indexable_type%3Aarticlepage%3F%29&words=isfahan&words=articlepage&urn=pop_0032-4663_1996_num_51_6_6095|id=Marie Lalier-Fouladi}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=M. Morony|article=Arab conquest of Iran|url=articles/arab-ii|id=M. Morony}}. {{Plume}}
* {{Article|auteur=Mohammad-Ali Shirdel|url=http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/Shirdel_Iran2.pdf|titre=L'économie politique du développement économique en Iran pendant la deuxième république. Deuxième partie : 1989-1997|périodique=Cahiers de recherche - CEIM|éditeur=Université du Québec|lieu=Montréal|date=février 2007|ISSN=1714-7638|id=Mohammad-Ali Shirdel}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mohammad Gharipour|titre=Bazaar of Isfahan|éditeur=Iran Chamber Society|date=12 décembre 2003|isbn=|lire en ligne=http://www.iranchamber.com/architecture/bazaar_of_isfahan1.php}}.
* {{Iranica|auteur=M. R. Ghanoonparvar|article=Gaz|url=articles/gaz-|id=M. R. Ghanoonparvar}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Oleg Grabar|titre=La peinture persane, une introduction|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Islamiques|année=1999|isbn=|id=Oleg Grabar}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur=Philip M. Mobbs|url=http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2000/irmyb00.pdf|titre=The mineral industry of Iran|périodique=USGS|année=2000|id=Philip M. Mobbs}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Rasool Rabani Khorasgani|titre=Univers culturel des migrants et planification urbaine|sous-titre=le cas des villes nouvelles|éditeur=|année=1999|isbn=|id=Rasool Rabani Khorasgani}} (thèse de doctorat en sociologie dirigée par Alain Tarrius de l'Université Toulouse 2). {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Reza Abouei|titre=Urban Planning of Isfahan in the Seventeenth Century|éditeur=The University of Sheffield School of Architecture|date=mai 2005|isbn=|lire en ligne=http://www.planum.net/topics/documents/planning_isfahan.pdf}}.
* {{Iranica|auteur=Roger M. Savory|article= Allahverdi Khan|url=articles/allahverdi-khan-d-1|id=Roger M. Savory, « Allahverdi Khan »}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Roger M. Savory|article=Chāhār bāgh-Esfahān|url=articles/caharbag-e-esfahan-the-name-of-a-broad-avenue-maximum-width-48-m-52-yards-which-was-a-key-feature-of-the-city-of-i|id=Roger M. Savory, « Chāhār bāgh-Esfahān »}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Roman Ghirshman|titre=Terrasses sacrées de Bard-è Néchandeh et Masjid-i Solaiman|éditeur=|année=1976|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=EuIgAQAAMAAJ|id=Roman Ghirshman}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur=S. Babaie|titre=Shah 'Abbas II, the conquest of Qandahar, the Chihil Sutun and its wall paintings|périodique=Muqarnas|numéro=11|année=1994|url=http://archnet.org/library/documents/one-document.tcl?document_id=3695|id=S. Babaie}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Scott C. Levi|article=Indian merchants in central Asia and Iran|url=articles/india-xxx-indian-merchants-in-central-asia-and-iran|date=9 novembre 2004|id=Scott C. Levi}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sergei M. Soloviev|traducteur=G. Edward Orchard|titre=The First Romanov|sous-titre=Tsar Michael, 1613-1634|éditeur=|année=1991|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ZCQmAQAAMAAJ|id=Sergei M. Soloviev}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=A. Shapur Shahbazi, Erich Kettenhofen et John R. Perry|article=Deportations|url=articles/deportations|id=A. Shapur Shahbazi, Erich Kettenhofen et John R. Perry}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sheila Canby|titre=The Golden Age of Persian Art|lieu=Londres|éditeur=The British Museum Press|année=1999|isbn=|id=Sheila Canby}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur1=Sherban Cantacuzino|auteur2=Kenneth Browner|titre=Making of the city|périodique=Architectural Review|année=1976|volume=159|numéro=951|url=https://s3.amazonaws.com/media.archnet.org/system/publications/contents/4802/original/DPC1514.pdf?1384786820|id=Sherban Cantacuzino et Kenneth Browner}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=S. Shahnavaz|article=Afyun, opium|url=articles/afyun-opium|id=S. Shahnavaz}}. {{Plume}}
* {{Article|auteur1=S. S. Lieberman|auteur2=Robert Gillespie|auteur3=M. Loghmani|titre=The Isfahan Communication Project|périodique=Studies in Family Planning|volume=4|numéro=4|date=avril 1973|pages=73-100|url=http://links.jstor.org/sici?sici=0039-3665%28197304%294%3A4%3C73%3ATICP%3E2.0.CO%3B2-G|id=S. S. Lieberman, Robert Gillespie et M. Loghmani}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Stéphane Yerasimos|titre=Introduction au Voyage de Paris à Ispahan de Jean Chardin|lieu=Paris|éditeur=La Découverte/Maspéro|année=1983|isbn=|id=Stéphane Yerasimos}}. {{Plume}}
* {{Chapitre|langue=en|auteur=Sussan Babaie|titre chapitre=Sacred Sites of Kingship: The ''Maydan'' and Mapping the Spatial-Spiritual Vision of the Empire in Safavid Iran|titre ouvrage=Persian Kingship and Architecture: Strategies of Power in Iran from the Achaemenids to the Pahlavis|url=https://books.google.fr/books?id=8GhsCgAAQBAJ|id=Sussan Babaie}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=U. Nashashibi|article=ʿAjāʾeb al-maqdūr fi nawaʾeb Tīmūr|url=articles/ajaeb-al-maqdur-fi-nawaeb-timur-the-wondrous-turns-of-fate-in-the-vicissitudes-of-timur-a-history-of-the-lif|id=U. Nashashibi}}. {{Plume}}
* {{Article|langue=en|auteur=Willem Floor|titre=Art (Naqqashi) and Artists (Naqqashan) in Qajar Persia|périodique=Muqarnas: An Annual on the Visual Culture of the Islamic World|année=1999|volume=XVI|pages=125-154|url=http://archnet.org/library/documents/one-document.tcl?document_id=9708|id=Willem Floor, « Art (Naqqashi) and Artists (Naqqashan) in Qajar Persia »}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Willem Floor|article=Steel Industry in Iran|url=articles/steel-industry-in-iran|id=Willem Floor, « Steel Industry in Iran »}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Willem Floor|article=Textile Industry in Iran|url=articles/textile-industry-in-iran|id=Willem Floor, « Textile Industry in Iran »}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=W. Kleiss|article=MINARET (manāra)|url=articles/minaret-1|id=W. Kleiss}}. {{Plume}}
* {{Iranica|auteur=Xavier de Planhol|article=Famines|url=articles/famines|id=Xavier de Planhol}}. {{Plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Yves Gandon|titre=À la recherche de l'Éden|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|année=1962|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=djwNAQAAIAAJ|id=Yves Gandon}}.
{{Fin de colonnes|taille=25}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Art séfévide]]
* [[Abbas Ier|Abbas {{Ier}}]]
* [[Séfévides]]
* [[Arméniens d'Iran]]
* [[Église apostolique arménienne]]
* [[Cathédrale Saint-Sauveur d'Ispahan]]
* [[La Nouvelle-Djolfa]]
* [[Peria]]
* [[Programme nucléaire iranien]]
* [[Liste des aires urbaines du Moyen-Orient]]
* [[Ispahan (rose)]]

=== Liens externes ===
==== Sites officiels ====
{{Autres projets|commons=Isfahan|commons titre=Ispahan|wikivoyage=Isfahan|wiktionary=Ispahan}}
* {{mul|fa|en}} [http://www.isfahan.ir/ Site officiel d'Ispahan]
* {{mul|fa|en}} [http://www.esfahanmetro.org/ Site du métro d'Ispahan]
* {{mul|fa|en}} [http://www.isfahanmiras.ir/ Organisation de l'héritage culturel - branche d'Ispahan]
* {{mul|fa|en}} [http://www.ui.ac.ir/fa/index.php Site de l'université d'Ispahan]
* {{mul|fa|en}} [http://www.iut.ac.ir/ Site de l'université de technologie d'Ispahan]

==== Autres ====
{{Liens}}
* {{en}} [http://archnet.org/library/places/one-place.tcl?place_id=1752 Index des lieux d'intérêt architectural d'Esfahan], sur le site ''archnet.org''
* {{en}} [http://www.etereaestudios.com/docs_html/isfahan_htm/isfahan_index.htm Animations présentant l'architecture d'Isfahan]
* {{hy}} [http://newjulfa.org Site de La Nouvelle-Djolfa]
* [http://les-journaux.blogspot.com/2012/03/vue-satellite-d-ispahan-en-iran.html Vue satellite d'Ispahan]
* [http://www.vers-ispahan.com/plp1.htm Quelques photographies prises par Pierre Loti au cours de son voyage qu'il décrit dans ''Vers Ispahan'']

{{Portail|Iran|Moyen-Orient}}
{{Article de qualité|oldid=22411354|date=2 novembre 2007}}

[[Catégorie:Ispahan| ]]
[[Catégorie:Capitale de province en Iran]]
[[Catégorie:Ancienne capitale de l'Iran]]
[[Catégorie:Ville dans la province d'Ispahan]]
[[Catégorie:Industrie nucléaire en Iran]]
[[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]