Voir la source de Affaire Rey-Maupin

{{voir homonymes|Rey|Maupin}}
{{Infobox Affaire criminelle
 | image            = P2110158 Paris XII Place de la nation matin d'hiver reductwk.JPG
 | taille image     =
 | légende          = [[Place de la Nation (Paris)|Place de la Nation]] à [[Paris]] où s'est déroulée la première fusillade le {{date|4 octobre 1994}}.
<!-- AFFAIRE-->
 | désignation courte = Affaire Rey-Maupin
 | titre            = L'affaire Florence Rey et Audry Maupin
 | pays1            = {{France}}
 | ville            = [[Paris]]<br>[[Saint-Mandé]]<!--Lieu de décès officiel du motard Guy Jacob-->
 | lieu             =
 | pays2            =
 | nature du crime  = [[Meurtre|Homicides volontaires]]
 | type de crime    = [[Meurtre]]s
 | nature de l'arme = Arme à feu
 | type d'arme      = Fusil à pompe et revolver
 | date du crime    = Nuit du [[4 octobre|4]] au [[5 octobre]] [[1994 en France|1994]]
 | nombre de victimes = 5 morts et 6 blessés<br>Chapitre : [[#Les victimes|les victimes]].
<!-- JUGEMENT -->
 | statut           = Affaire jugée : Florence Rey est condamnée à vingt ans de [[réclusion criminelle en France|réclusion criminelle]] et Abdelhakim Dekhar à quatre ans de prison. Ce dernier est acquitté pour le vol de la pré-fourrière de Pantin.<br>Article : [[procès de l'affaire Rey-Maupin]].
 | tribunal         = [[Cour d'assises (France)|Cour d'assises]] de [[Paris]]
 | formation        =
 | date du jugement = {{date|30 septembre 1998}}
 | recours          = Florence Rey renonce à son [[Pourvoi en cassation en droit français|pourvoi en cassation]] et cette décision est validée par la [[Cour de cassation (France)|Cour]] le {{date|14 avril 1999 }}. Florence Rey bénéficie d'une [[Réduction de peine en France|remise de peine]] et elle est libérée le {{date|2 mai 2009}}.
}}

L''''affaire Rey-Maupin''' est une affaire criminelle qui a eu lieu en région parisienne. Le {{date|4|octobre|1994}}, Florence Rey et Audry Maupin après leur braquage de la pré-fourrière de [[Pantin]], avec Abdelhakim Dekhar, prennent en otage un chauffeur de taxi et son occupant avant d'ouvrir le feu sur des policiers [[Place de la Nation (Paris)|place de la Nation]] à [[Paris]]. Cinq personnes perdent la vie au cours des fusillades.

Cette affaire marque les esprits par sa violence, la jeunesse des protagonistes, leur personnalité {{incise|en particulier pour le silence de Florence Rey}} le mystère qui l'entoure ainsi que par ses possibles motivations politiques. Florence Rey et Audry Maupin ont été présentés comme des [[révolution]]naires [[Anarchisme|anarchistes]] ou du moins des militants proches de l'[[Extrême gauche en France|extrême gauche]]. Ce fait divers a relancé le débat sur la [[peine de mort en France]]. Il a suscité un grand intérêt médiatique et a inspiré une importante production artistique.

Florence Rey fut surnommée par la presse la {{citation|tueuse née}} ou la {{citation|tueuse de flics}}. La fascination qu'elle exerça est liée, pour une grande part, à sa photographie d'identité judiciaire qui la présente apparemment impassible, les bras croisés, le regard vide ou défiant, avec une légère écorchure sur la joue<ref group="note">Sur l'impact médiatique exercé par cette photographie, voir les études de :<br />Sylvie Châles-Courtine, enseignant-chercheur au [[Centre interdisciplinaire de recherche appliquée au champ pénitentiaire]] (ENAP) : « La place du corps dans la médiatisation des affaires criminelles », dans ''Cairn. Société et représentation'', 2004/2 - {{numéro}}18, {{p.}}171-190.<br />{{Article|prénom1=Christophe|nom1=Deleu|titre=Deux ou trois choses que je ne sais pas de Florence Rey|périodique=Esprit|lien périodique=Esprit (revue)|numéro=246|éditeur=Éditions Esprit|lien éditeur=Esprit (revue)|pages totales=264|pages=133-154|mois=10|année=1998}}.</ref>.

== Les auteurs ==
* Florence Rey, née le {{date|27|août|1975}} à [[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]]. Bonne élève, éduquée dans un milieu [[catholicisme|catholique]], son enfance est marquée par les hallucinations de son père atteint de [[schizophrénie]]. Selon ses camarades de classe, elle était douce, serviable et extrêmement timide. Elle aimait la nature et était passionnée par la littérature. En [[1993]], elle rencontre Audry Maupin et entame ensuite des études de médecine puis de lettres à l'[[Université Paris-Nanterre|université de Nanterre]].
* Audry Patrick Maupin, né à [[Houilles]] le {{date|20|avril|1972}}. Il est issu d'un milieu ouvrier. Passionné d'escalade, il était étudiant en [[philosophie]] à l'université de Nanterre. Il lisait [[Platon]], [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] et [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]], mais également les penseurs [[anarchie|anarchistes]] et [[Internationale situationniste|situationnistes]]. Les œuvres de [[Mikhaïl Bakounine|Bakounine]] et ''[[La Société du spectacle (livre)|La Société du spectacle]]'' de [[Guy Debord]] semblent avoir eu une grande influence sur lui. Audry Maupin est proche du SCALP ([[Section carrément anti-Le Pen]]) et manifeste à Paris sous la bannière de ce groupuscule bien implanté à la faculté de Nanterre{{Sfn|Couderc|1998|p=71-82|loc={{ch.}}« Assedic Park »}}{{,}}<ref name="Le Monde_112013">{{Article|nom1=Le Monde|lien auteur1=Le Monde|titre=Retour sur l'affaire Rey-Maupin|sous-titre=les tueurs de la Nation|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=21|mois=11|année=2013|pages=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/20/les-tueurs-de-la-nation_3517503_3224.html}}</ref>{{,}}<ref name="L'Express_091998">{{Article|prénom1=Henri|nom1=Haget|titre=Le cas Florence Rey|périodique=L'Express|lien périodique=L'Express|jour=10|mois=9|année=1998|lire en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/le-cas-florence-rey_630177.html}}</ref>. Ce réseau lutte contre le racisme et la xénophobie et regroupe une centaine de personnes dans la région parisienne<ref name="Le Monde_112013"/>. Audry Maupin milite également dans les rangs de la [[Confédération nationale du travail (France)|Confédération nationale du travail]] (CNT) qui compte deux à trois mille adhérents{{Sfn|Couderc|1998|p=71-82|loc={{ch.}}« Assedic Park »}} et prend part aux actions du [[Droit au logement (association)|Droit au logement]] (DAL)<ref name="L'Express_091998"/>.

Florence Rey et Audry Maupin participent activement au mouvement anti-[[Contrat d'insertion professionnelle|CIP]]{{Sfn|Couderc|1998|p=71-82|loc={{ch.}}« Assedic Park »}}{{,}}<ref name="L'Express_091998"/> de {{date-|mars 1994}}. Puis après la fin de celui-ci, Audry Maupin, qui rêvait d'un nouveau [[Mai 68]], se radicalise selon les témoignages de son père et de ses amis au procès. Le couple abandonne alors ses études. Ils se marginalisent, fréquentent le [[Mouvance autonome en France|mouvement autonome]] et s'installent à [[Nanterre]] dans un [[squat (lieu)|squat]] au {{Numéro|1}} de la rue Becquet<ref>{{Article |auteur1=[[Patricia Tourancheau]] |titre=Le casse raté du couple Rey-Maupin |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=13 octobre 1995}}.</ref>.

== L'équipée meurtrière : les faits ==
=== Rencontre de Maupin et Dekhar ===
Lors du défilé anti-[[Contrat d'insertion professionnelle|CIP]], Audry Maupin, {{Nobr|22 ans}} et son amie Florence Rey, {{Nobr|18 ans}}, rencontrent l'un des manifestants et qui partage leurs idées, Gilles. Ce dernier propose au couple de participer à une autre marche de protestation : ''[[Agir ensemble contre le chômage]]''<ref name="Couderc_Les hitistes">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Couderc|lien auteur1=Frédéric Couderc|directeur1=oui|champ libre=enquête|titre=Bac+2+Crimes|sous-titre=l'affaire Florence Rey|collection=Sciences humaines et sociales|éditeur=Éditions Raymond Castells|lieu=Paris|jour=15|mois=10|année=1998|année première édition=1998|réimpression=15 février 2007|pages totales=188|isbn=978-2-91258-722-0|bnf=37068704t|titre chapitre=Les hitistes|passage=103 à 112|lire en ligne=}}.</ref>. À l'occasion de cet évènement le {{date-|28 mai 1994}} à Paris, Audry et Florence font la connaissance d'[[#Abdelhakim Dekhar|Abdelhakim Dekhar]] surnommé « Toumi », {{Nobr|28 ans}}<ref name="Couderc_Les hitistes"/>.

Audry et Abdelhakim côtoient l'[[extrême gauche]], les anarchistes et le milieu [[Mouvement alternatif|alternatif]]. Dekhar avait au cours de l'hiver 1990-1991 intégré un comité baptisé, ''Les Mutins de la mer Noire'', dont le but était de s'opposer à la [[guerre du Golfe]]<ref name="Couderc_Les hitistes"/>. Dans la mouvance autonome, les activistes se méfient de Dekhar qui se vante plus qu'il n'agit. La défiance à son égard s'intensifie<ref name="Couderc_Les hitistes"/>. Qui est réellement Dekhar ? Un indicateur de la police ? Un partisan du [[Groupe islamique armé]] ? Un mythomane<ref name="Couderc_Les hitistes"/>?

Maupin se laisse séduire par ce révolté ou du moins qu'il prétend être. Abdelhakim Dekhar demeure à [[Aubervilliers]] depuis 1989 et la [[porte de Pantin]] se situe sur son parcours. Sa voiture a déjà été emmenée à la pré-fourrière de Pantin. Il connaît donc les lieux et les habitudes des gardiens.

=== Achat des armes ===
Le {{date|5 juillet 1994}}, Abdelhakim Dekhar achète un fusil à pompe à [[La Samaritaine]] pour la somme de {{unité|1700|francs}}, sur présentation de sa propre carte d'identité. Il propose à Audry Maupin d'attaquer la pré-fourrière, s'emparer des armes des gardiens et s'en servir dans des futures attaques de banques. Il suffira d'attacher les gardiens avec leurs menottes. L'endroit n'a pas de liaison radio, l'alerte ne risque donc pas d'être immédiate. Cela laissera parfaitement le temps de s'échapper. Le plan est simple et limpide. Abdelhakim Dekhar réussit à convaincre Audry Maupin.

Le {{date|29 septembre 1994}}, son amie Florence Rey, {{Nobr|19 ans}}, se renseigne pour l'achat d'une arme par téléphone, à [[La Samaritaine]]. Le lendemain {{date-|30 septembre 1994}}, elle va acquérir pour {{unité|2370|francs}}, le second fusil à pompe, de marque [[Mossberg 500|Mossberg]], {{Nobr|calibre 12}}, dans ce même magasin en montrant un passeport au nom d'Emmanuelle Coupart<ref group = "note">Emmanuelle Coupart logeait chez un intermittent du spectacle, Stéphane Violet, qui avait également hébergé Florence Rey et Audry Maupin (se reporter au chapitre : [[#L'enquête|L'enquête]]).</ref>. Le couple s'entraîne au tir dans la cave du pavillon.

Le lundi soir du {{date-|3 octobre 1994}}, Audry Maupin et Abdelhakim Dekhar effectuent une reconnaissance à la pré-fourrière de [[Pantin]].

=== Vol d'armes à la pré-fourrière de Pantin ===
Le mardi {{date|4|octobre|1994}} à {{Heure|11|55}}, Florence Rey retire {{unité|400|francs}} dans un distributeur, [[Place de la République (Paris)|place de la République]] à Paris. Cet argent sert à acheter deux cagoules et des gants dans un magasin de moto. L'après-midi de ce {{date-|4 octobre}}, Audry Maupin passe chez sa mère à [[Bezons]] dans le [[Val-d'Oise]]<ref group="note">C'est la dernière fois que Chantal Maupin voit son fils vivant. À {{Heure|18}}, Audry Maupin rencontre une amie, Marie, et parle d'un projet de voyage en [[Corse]]. Échange de conversation anodine, pour Marie rien d'anormal dans le comportement d'Audry Maupin.</ref>, chercher un outil pour « réparer sa cheminée ». En réalité, l'outil en question va servir à scier les crosses des fusils. Le plan est le suivant : Florence Rey et Audry Maupin prendront le [[Réseau express régional d'Île-de-France|RER]], Abdelhakim Dekhar se rendra seul à Pantin. Ils se retrouveront tous les trois à la pré-fourrière. Abdelhakim Dekhar est chargé de faire le guet. Florence Rey et Audry Maupin passeront par le grillage, côté périphérique et attaqueront la guérite des gardiens. Leur sortie se fera par l'entrée principale, [[rue de la Marseillaise]]. Ensuite, le trio regagnera leur squat de [[Nanterre]] par le métro.

{{Heure|20|10}} : Florence Rey et Audry Maupin sont à la [[Gare de Nanterre-Ville|gare du RER Nanterre-Ville]]. Les deux fusils, les munitions et les cagoules sont dissimulés dans un sac de sport. Après quelques changements, ils arrivent à la [[Porte de Pantin (métro de Paris)|station de métro Porte de Pantin]], empruntent l'[[Avenue Jean-Jaurès (Paris)|avenue Jean-Jaurès]], passent sous le pont et se dirigent vers la pré-fourrière où les attend Abdelhakim Dekhar.

{{Heure|21|25}} : Florence Rey escalade la première le grillage de deux mètres. Audry Maupin à son tour franchit la clôture. Ils enfilent leurs cagoules et atteignent la guérite des gardiens. La porte du local est enfoncée et Audry Maupin crie : {{Citation|Allez, couchez-vous ! Face contre terre. Vos flingues ! Vos menottes}} ! Les deux gardiens sont dépourvus de menottes et leurs agresseurs n'ont aucun moyen de les attacher au radiateur. Hésitation dans la voix de Florence, {{Citation|Ne bougez pas, couchez-vous}} ! Audry Maupin sort une bombe lacrymogène, asperge les visages des gardiens, arrache les fils du téléphone et s'empare des armes, des révolvers [[Manurhin MR 73|Manurhin]] de calibre 38. Florence Rey et Audry Maupin s'enfuient et franchissent l'enclos. Un témoin, Pierre Quesnay, 39 ans, musicien, circule en voiture à proximité du portail, {{Citation|intrigué par trois personnes qui dégagent une énergie très particulière. Ce groupe était dans un état d'excitation tel que j'ai été obligé de m'arrêter. Les deux hommes et la femme ouvrent un sac de sport et en sortent une arme de poing, qui se retrouve entre les mains du plus petit homme}}{{Sfn|Tourancheau|19 septembre 1998}}. Le signalement correspond à Abdelhakim Dekhar qui sans plus attendre, se sauve le premier<ref group="note">[[Frédéric Couderc]] dans son livre, ''Bac+2+Crimes : l'affaire Florence Rey'' (page 129), emploie le verbe ''détaler'' à propos de Dekhar : {{Citation|''Toumi'' a détalé le premier. Tout au long de la rue Marseillaise, plongée dans l'obscurité, Florence et Audry tentent de le rejoindre. Mais le bougre a disparu. En son extrémité, la ruelle bute sur la rue des Sept-Arpents. Florence et Audry obliquent en direction de la Porte de Pantin.}}</ref>. Un des gardiens, François Restoul, {{Nobr|37 ans}}, encore commotionné, sort de la guérite et a juste le temps de voir Abdelhakim Dekhar courir rue de la Marseillaise. Pris de panique, Florence Rey et Audry Maupin se croient poursuivis et ne peuvent plus rattraper leur complice.

=== Fuite en taxi ===
À hauteur du [[Boulevard périphérique de Paris|périphérique]], un taxi attend que le feu passe au vert. Alors que le couple devait reprendre le métro pour le retour, Florence Rey court au milieu de la rue et se précipite sur le taxi à l'arrêt. Elle ouvre la porte arrière gauche de la [[Peugeot 405]] break et s'assoit la première. Audry Maupin surpris par la réaction de Florence, est obligé de suivre. Un pas supplémentaire dans l'escalade criminelle. À l'intérieur du taxi se trouve un passager, le docteur Georges Monnier. Le chauffeur de taxi, Amadou Diallo, s'emporte {{Citation|Vous voyez bien que j'ai déjà un client}}. En réponse, Audry Maupin pointe son revolver sur la nuque du chauffeur et le menace : {{Citation|Emmène-nous à Nation, et surtout pas d'histoire}} !

De la [[Place de la Nation (Paris)|place de la Nation]], le couple envisage de prendre le métro pour rejoindre [[Nanterre]]. Le taxi emprunte le périphérique à vive allure. Audry Maupin demande les papiers d'identité au chauffeur et au passager, afin de connaître leurs adresses, garanties de leur silence et protéger ainsi leur fuite. Le docteur obtempère. Amadou Diallo pris de frayeur, assure qu'il ne peut conduire et chercher ses papiers en même temps. Audry Maupin s'énerve, {{Citation|Tu te fous de notre gueule !}} et Florence Rey renchérit, après avoir fouillé la sacoche du chauffeur, {{Citation|Tu vas me les donner ou je t'arrache l'oreille}}<ref group="note">Le lundi 28 septembre 1998 au procès, {{Me|Jean Chevrier}}, avocat de la famille d'Amadou Diallo, interpelle Florence Rey : {{Citation|Ses papiers, que vous lui demandiez de vous donner dans le taxi et qu'il refusait de vous donner, c'était toute sa vie. C'était un problème de survie pour lui. Je vous demande simplement de réaliser les cinq à dix minutes de terreur que vous lui avez fait subir}}.<br>Lire à ce propos, l'article de : {{Article|prénom1=Jean-Michel|nom1=Dumay|lien auteur1=Jean-Michel Dumay|titre=Les parties civiles n'accordent aucune circonstance atténuante à Florence Rey|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|lieu=Paris|jour=30|mois=09|année=1998|pages=|lire en ligne=}}.</ref> ! Georges Monnier propose que le chauffeur arrête son taxi pour lui permettre de donner ses papiers et il essaie de dédramatiser la situation : {{Citation|Je suis médecin, restez calmes, on vous déposera à Nation. Tout se passera bien}}. Aucune réponse du couple. Le médecin enchaîne, {{Citation|Écoutez, vous êtes jeunes, vous n'avez pas l'air méchant, soyons calmes}}. Florence Rey l'interrompt : {{Citation|Pas de psychologie, docteur Freud}} ! Le chauffeur refuse toujours de remettre ses papiers d'identité. Audry Maupin menace à nouveau, rien n'y fait.

{{Heure|21|35}} : [[Place de la Nation (Paris)|place de la Nation]], le feu au carrefour du [[boulevard de Charonne]] et le [[cours de Vincennes]] est au rouge. En face une {{Nobr|[[Renault 19]]}} blanche de la police, en patrouille. À l'intérieur trois policiers. Amadou Diallo aperçoit leur voiture et décide de provoquer un accident. Le chauffeur de taxi brûle le feu et vient percuter violemment la voiture de police. Les trois fonctionnaires, abasourdis, sortent du véhicule pensant à un accrochage, tandis qu'Amadou Diallo hurle : {{Citation|Ils veulent me tuer ! Ils veulent me tuer}} !

=== Première fusillade ===
Audry Maupin aussitôt ouvre le feu à bout portant sur un des policiers, avec l'un des revolvers de Pantin, par la vitre avant gauche du taxi, ouverte. Le policier Thierry Maymard, 30 ans, fait face à Audry Maupin, à une distance d'un mètre cinquante environ et s'effondre sans avoir eu le temps de faire usage de son arme. Audry Maupin tire une seconde fois sur le deuxième policier, qui tombe à son tour, près de la {{Nobr|Renault 19}}. Laurent Gérard, {{Nobr|25 ans}}, est touché dans le dos alors qu'il tentait de se protéger, sans avoir eu la possibilité, comme son collègue, de se servir de son arme. Le chauffeur de taxi Amadou Diallo, {{Nobr|49 ans}}, s'échappe du taxi et succombe aux tirs d'Audry Maupin. Le troisième policier, Régis Decarreaux, {{Nobr|33 ans}}, riposte. Florence Rey, depuis la place arrière du taxi, se met aussi à tirer. Le médecin profite de la confusion générale, ouvre sa portière et se glisse par terre, hors de la voiture. Les détonations se font l'écho des échanges de coups de feu. Des cris retentissent. Deux passants sont atteints par des balles perdues : une élève infirmière de {{Nobr|20 ans}}, Emmanuelle Véron, est touchée à la hanche et Alain Roussel, {{Nobr|43 ans}}, au cuir chevelu. La voix du policier Régis Decarreaux, se fait entendre : {{Citation|Couchez-vous ! Couchez-vous}} !

Florence Rey est maintenant à l'extérieur du taxi, agenouillée, une cartouchière en bandoulière, en train de recharger son fusil à pompe. Audry Maupin est blessé à la jambe. Florence Rey tente de faire revenir le médecin en le menaçant de son arme, pour qu'il soigne son compagnon blessé, en vain. Le {{Dr|Monnier}} a juste le temps de se réfugier derrière un réverbère. Le troisième policier également blessé, continue de tirer en direction du taxi, puis céde du terrain face aux tirs du jeune couple. Audry Maupin s'empare des armes de service des policiers à l'agonie et abandonne l'un des fusils à pompe.

=== Course-poursuite ===
{{Heure|21|40}} : une [[Renault Supercinq]] noire est à l'arrêt, stoppée par la fusillade, comme d'autres véhicules. Les deux passagers, Jacky Bensimon et son cousin, se sont baissés derrière leur voiture. Ils assistent médusés à la scène qui vient de se dérouler{{Sfn|Bensimon|Daunis|2003|p=69-79}} : {{Citation|Tous mes sens sont en éveil, aussi je sens, sans même le voir, sa présence [Maupin], puis j'entends le bruit des semelles de caoutchouc de ses chaussures, glissant sur l'asphalte. Au bruit irrégulier de ses pas, j'en déduis qu'il boite. Enfin je le vois. Il s'approche des policiers, s'adosse au véhicule de police, se baisse, ramasse l'arme que le premier policier abattu tient encore à la main, la glisse dans sa ceinture. Puis, glissant le long du flanc du véhicule, il se dirige vers le deuxième policier qui gît à deux mètres de là. J'entends le frottement de l'arme extraite de sa gaine. Il se relève, glisse l'arme dans son ceinturon. De là où je suis, je peux entendre le bruit de sa respiration, une respiration forte, saccadée. Ma terreur : qu'il s'aperçoive de ma présence. Je me relève légèrement tout en restant accroupi, fixe, de l'intérieur de ma voiture, la vitre en face de moi. Lorsque je tourne enfin la tête, je le vois qui s'éloigne. Serions-nous sauvés ? Non, bientôt, comme s'il avait senti notre présence, il arrive par notre gauche. Il se retourne. Ça y est, il nous a vus. Nous sommes perdus. Cauchemar}}.

Audry Maupin se dirige vers eux et prend le conducteur Jacky Bensimon en otage. Florence Rey monte à l'arrière du véhicule et Audry Maupin s'installe devant : {{Citation|Allez, roule, roule, tu vas nous sortir de là}} ! Les avenues sont bloquées et les périphériques sont à éviter. La seule issue possible est de franchir la [[porte de Vincennes]] et de se diriger vers [[Saint-Mandé]]. Une voiture de police alertée par un message radio aperçoit le véhicule, tente de le rejoindre, essuie des tirs et se trouve distancée.

Jacky Bensimon engage une course effrénée, {{Citation|devant moi, toujours des voitures. Impossible de doubler. Si. Là, j'ai le temps. Je double. Mais juste au moment où j'arrive à la hauteur de la voiture qui roule devant moi, en voici une autre qui surgit en face. Vite, je me rabats sur la voiture de droite. Je tape. C'est comme dans un film. Tous klaxonnent. Moi aussi, je klaxonne et fais des appels de phare. Feu rouge. Je passe entre les voitures de droite et de gauche, créant une troisième file. Feu rouge, je continue, heurte une voiture et continue. Je ne sais plus où aller}}{{Sfn|Bensimon|Daunis|2003|p=69-79}}.

Au [[bois de Vincennes]], un motard, Jean-Luc Poulouin, s'est lancé à leur poursuite. Florence Rey essaie de tirer, avec un fusil qui ne fonctionne pas. Elle passe l'arme à son ami. Le motard de police se rapproche de la voiture. Audry Maupin tire à travers la vitre arrière qui explose. Florence Rey reprend le fusil à pompe. Une balle ricoche sur la mentonnière du casque. Sous le choc, Jean-Luc Poulouin perd le contrôle de sa moto, qui glisse dans une gerbe d'étincelles{{Sfn|Bensimon|Daunis|2003|p=69-79}}. Le motard est légèrement blessé et s'en sort miraculeusement.

=== Deuxième fusillade ===
{{Heure|21|45}} : la voiture arrive [[Avenue de Gravelle|route de Gravelle]]. Dans un grand virage, Jacky Bensimon découvre, à quatre cents mètres environ, un barrage de police, gyrophares allumés. Les policiers sont en position de tir. Florence Rey commande : {{Citation|Vas-y, roule, roule, si tu t'arrêtes, j'te bute !}} en appuyant son fusil à pompe dans le dos de l'otage. À cent mètres du barrage, malgré la menace de Florence et par instinct de survie, Jacky Bensimon saisit le frein à main de toutes ses forces. Le véhicule fait deux tête-à-queue et s'immobilise. Sous le choc, Audry Maupin heurte sa tête contre le pare-brise, tandis que Florence Rey est déséquilibrée et perd le contrôle de son arme{{Sfn|Bensimon|Daunis|2003|p=69-79}}. Un coup de feu part et une cartouche transperce le plafond de la {{Nobr|[[Renault 5 (1972)|Renault 5]]}}<ref group="note">Jacky Bensimon dans son ouvrage, ''L'Otage, la tuerie de la Nation'', s'interroge : {{Citation|Coup parti seul ? Cartouche qui m'était destinée pour me punir de n'avoir pas foncé mais au contraire de m'être arrêté ? Je ne saurai jamais.}}<br>{{Ouvrage|prénom1=Jacky|nom1=Bensimon|prénom2=Marie-Christine|nom2=Daunis|titre=L'Otage|sous-titre=La tuerie de la Nation|collection=Ma part de vérité|éditeur=Éditions Cheminements|jour=15|mois=octobre|année=2003|pages totales=200|titre chapitre=Route de Gravelle|passage=78|isbn=978-2-84478-216-8}}.</ref>. Les renforts de police affluent et encerclent les fugitifs. Un policier met en joue le conducteur qui s'éjecte de la voiture et crie : {{Citation|Ne tirez pas ! Ne tirez pas ! Je suis un otage}} ! Le véhicule est à ce moment criblé de balles. Jacky Bensimon, pris pour un complice, est blessé au genou par un tir de policier au cours de la fusillade. Le policier hurle : {{Citation|À plat ventre ! À plat ventre ! Bouge pas, à terre }}{{Sfn|Bensimon|Daunis|2003|p=78}} ! 

Un motard, Guy Jacob, 37 ans, couche sa moto sur la chaussée et s'approche du véhicule, arme au poing. Nouvel échange de coups de feu. Audry Maupin, positionné à l'avant droit de la voiture, le vise et tire avec le [[Manurhin MR 73|Manurhin]] dérobé à Pantin. Guy Jacob vacille et alors qu'il se trouve à l'arrière de la voiture, une seconde balle issue du fusil à pompe, le frappe<ref group="note">Le premier coup de feu d'Audry Maupin est fatal au motard Guy Jacob. Le second tir d'après l'expert en balistique, serait imputable à Florence Rey, mais précise que l'impact est « superficiel ». Guy Jacob meurt à une heure du matin, le mercredi 5 octobre 1994.</ref>. Un autre gardien de la paix, Sébastien Bloudeau, 24 ans, est touché à la tête. Patrice Malon, le collègue de Guy Jacob, décharge son révolver en direction du passager avant. Audry Maupin est atteint par plusieurs projectiles et s'effondre sur le tableau de bord. Florence Rey s'est recroquevillée entre les sièges. Elle embrasse son compagnon, puis se laisse emmener par les forces de l'ordre.

Il est {{Heure|21|50}}. Audry Maupin est grièvement blessé et meurt le lendemain à l'[[hôpital Bicêtre]], le mercredi {{date-|5 octobre 1994}} à {{Heure|22|15}}, sans avoir repris connaissance.

{{Citation|En trente minutes, cinq personnes, dont trois policiers, ont été tuées. Depuis bien longtemps, la capitale n'avait pas connu un tel bain de sang}}, écrit le journaliste [[Frédéric Couderc]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Frédéric|nom1=Couderc|lien auteur1=Frédéric Couderc|titre=Bac+2+Crimes|sous-titre=L'affaire Florence Rey|éditeur=Éditions Raymond Castells|lieu=Paris|jour=15|mois=octobre|année=1998|pages totales=188|passage=11|isbn=978-2-91258-722-0}}.</ref>{{,}}<ref group="note">Comme précédent plus récent, les journalistes évoquent la fusillade de l'[[avenue Trudaine]] où deux policiers sont abattus par le groupe armé [[Action directe]] en 1983.</ref>.

== Les victimes ==
Le bilan humain de la double fusillade, place de la Nation et du bois de Vincennes, est très lourd{{Sfn|Couderc|1998|p=138-139}} :
* Amadou Diallo, {{Nobr|49 ans}}, chauffeur de taxi à Paris depuis dix-neuf ans, marié, cinq enfants, est mort à {{Heure|22|07}}, le mardi {{date|4 octobre 1994}}.
* Thierry Maymard, {{Nobr|30 ans}}, gardien de la paix à Paris, marié à Nicole, gardienne de la paix, deux enfants, est mort à {{Heure|22|34}}, le mardi {{date|4 octobre 1994}}.
* Laurent Gérard, {{Nobr|25 ans}}, gardien de la paix à Paris, sa compagne Sabine est élève infirmière, est mort à {{Heure|22|49}}, le mardi {{date|4 octobre 1994}}.
* Guy Jacob, {{Nobr|37 ans}}, motard de la police nationale, marié à Brigitte, gardienne de la paix, deux enfants, est mort à {{Heure|01}} du matin, le mercredi {{date|5 octobre 1994}}.
* Audry Maupin est mort des suites de ses blessures le mercredi {{date|5 octobre 1994}} à {{Heure|22|15}}.

Les policiers Régis Decarreaux et Sébastien Bloudeau, le premier blessé place de la Nation et le second route de Gravelle, sont hospitalisés respectivement aux hôpitaux [[Centre hospitalier universitaire Henri-Mondor|Henri-Mondor]] et [[Hôpital de la Salpêtrière|La Pitié-Salpêtrière]]. Leurs vies ne sont pas en danger. Le motard Jean-Luc Poulouin est blessé légèrement lors de la course poursuite au bois de Vincennes.

Deux passants sont blessés place de la Nation : Emmanuelle Véron, élève infirmière de 20 ans, atteinte par une balle à la hanche gauche, est hospitalisée à La Pitié-Salpêtrière. Alain Roussel, âgé de 43 ans, touché au cuir chevelu est amené à l'[[hôpital Saint-Antoine]]. Leurs vies ne sont pas en danger.

L'otage Jacky Bensimon est blessé au genou dans la confusion de la fusillade du bois de Vincennes, par une balle qui provient de l'arme d'un policier. Il est emmené à l'[[Hôtel-Dieu de Paris|Hôtel-Dieu]] où il est hospitalisé jusqu'au {{date-|15 octobre 1994}}.

== L'énigme Florence Rey, l'enquête et la couverture médiatique ==
=== Les réactions ===
La violence des actes causés par ces deux étudiants inconnus des services de police et issus de familles apparemment sans problème provoqua un vif émoi dans le contexte des manifestations étudiantes contre le [[Contrat d'insertion professionnelle|CIP]]. Pour [[Audrey Goutard]], {{Citation|C'est tout de suite politique, c'est un événement national […] immédiatement cela prend une dimension, qui nous dépasse […] Nous nous retrouvons devant un fait de société}}<ref>[[Christophe Hondelatte]] : entretien avec [[Audrey Goutard]], ancienne journaliste au ''Parisien'', dans l'émission ''[[Faites entrer l'accusé]]''.</ref>.

Une cérémonie et des hommages furent rendus à la mémoire des trois policiers tués, cités à l'ordre de la nation et décorés de la Légion d'honneur, le vendredi {{date-|7 octobre 1994}} à la [[préfecture de police]] de Paris. Le premier ministre [[Édouard Balladur]] promit que {{Citation|l'application la plus sévère des lois serait réservée à ceux qui portent atteinte à la vie des représentants de la force publique<ref>{{article|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|titre=La police a rendu hommage aux trois policiers tués mardi|jour=8-9|mois=10|année=1994|pages=18}}</ref>.}} Des responsables politiques, dont le ministre de l'Intérieur de l'époque, [[Charles Pasqua]], relancèrent le débat sur la [[peine de mort en France|peine de mort]], en se déclarant personnellement favorable pour son rétablissement et en particulier {{Citation|ceux qui assassinent des responsables des forces de l’ordre}}. [[Jean-Marie Le Pen]], Jean-Antoine Giansily du [[Centre national des indépendants et paysans|Centre national des indépendants]], et [[Philippe de Villiers]] profitèrent également de la fusillade de la place de la Nation, pour se prononcer en faveur de la peine capitale. [[Michel Sapin]] du parti socialiste et ancien ministre de la Justice, se dit choqué par une telle instrumentalisation et {{Citation|il faut absolument éviter de relancer ce type de débat au moment où des drames se produisent}}<ref>{{article|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|titre=Les réactions à l'équipée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin|jour=7|mois=10|année=1994}}</ref>. Dans les rangs de la majorité, [[Philippe Séguin]] exclut tout débat sur la réintroduction de la [[peine de mort en France|peine de mort]]. Il s'oppose également au durcissement de la peine prévue pour le meurtre de policiers : {{Citation|je trouve cette gradation dans l'horreur particulièrement déplacée. Je ne vois pas pourquoi ce crime serait plus horrible qu'un autre crime. Je ne connais pas de crime sympathique}}<ref>Propos tenus sur [[France Inter]], le 5 octobre 1994 et rapportés par {{harvsp|Deleu|1998|p=153|texte=Christophe Deleu (1998)}}</ref>. Le lundi {{date-|10 octobre 1994}}, un rassemblement est organisé à l'appel du [[Front national (parti français)|Front national]] pour le rétablissement de la peine capitale, mais ne réunit que deux cents personnes à Paris<ref>{{article|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|titre=Deux cents personnes ont manifesté à Paris pour le rétablissement de la peine de mort|jour=11|mois=10|année=1994|pages=11}}.</ref>. Au lendemain de la tragédie, plus de cinq cents chauffeurs de taxis ont exprimé leur colère par une manifestation, place de la Nation. Ils rendent hommage à leur collègue assassiné et réclament de meilleures mesures pour les protéger.

Ce fait divers intervient en plein débat à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] sur le projet de loi « sécurité ». Ce projet a suscité de vives polémiques entre l'opposition et le gouvernement d'alors, accusant ce dernier d'exploiter l'événement dramatique de la [[Place de la Nation (Paris)|place de la Nation]] pour renforcer le dispositif sur la sécurité. Dès le {{date-|5 octobre 1994}}, Charles Pasqua à la tribune du Parlement, fait référence à Florence Rey et Audry Maupin pour justifier l'urgence du durcissement des mesures destinées à assurer l'ordre public : {{Citation|les événements graves qui se sont produits la nuit dernière justifient que des mesures radicales soient mises en place pour combattre tous ceux qui menacent l'ordre public}}<ref>Extrait du discours cité par {{harvsp|Deleu|1998|p=151|texte=Christophe Deleu (1998)}}.</ref>. Il est soutenu par plusieurs éditorialistes : {{Citation|Le débat théorique qui s'était engagé sur le risque de voir les forces de l'ordre abuser des prérogatives nouvelles qui leur sont octroyées […] paraît presque déplacé aujourd’hui. Car il y a plus que péril en la demeure. Il y a le feu<ref>Éditorial de ''France Soir'', cité dans ''Le Monde'' du 7 octobre 1994.</ref>. Voilà que surgissent, dans le centre de la ville, la violence gratuite et l'instinct de mort […] en ce sens les propositions de Charles Pasqua sur la sécurité peuvent être approuvées dans leurs grandes lignes}}<ref>Éditorial du ''Figaro'', du 5 octobre 1994.</ref>. Les lois dites Pasqua sur la sécurité seront finalement adoptées le {{date-|21 janvier 1995}}.

=== La médiatisation ===
Emmenée dans les locaux de la police judiciaire ce mardi soir {{date-|4 octobre 1994}}, Florence Rey se mure dans le silence. Il fallut plus de dix heures d'interrogatoire pour qu'elle donne enfin son nom. Ce mutisme presque complet, qui dura plusieurs mois, est interprété par les psychiatres comme un « état de sidération ».

L'intérêt pour ce fait divers sanglant est renforcé par la diffusion de la photographie [[Anthropométrie|anthropométrique]] de Florence Rey qui fait la « une » de la presse. En l'absence de déclarations de l'accusée et de mobiles clairs, elle est l'objet de tous les commentaires. Comme le souligne un journaliste au moment du procès : {{Citation|On s'apprêtait à juger une photo […] Avec son écorchure sur la pommette droite, son visage sale qu’on dirait noir de poudre […] son regard inhumain où brille encore une excitation meurtrière, Florence Rey apparaît à la une des quotidiens et des hebdos comme une goule sanguinaire, une terroriste murée dans son silence et dans sa haine}}<ref>{{article|prénom1=François|nom1=Caviglioli|titre=Florence Rey, égérie publique {{numéro|1}}|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|jour=29|mois=1|année=1998}}.</ref>.

L'affaire fait l'objet de titres chocs dans la presse, avec ses interrogations : pourquoi ces deux jeunes gens si ordinaires, ont-ils semé la mort ? Certains médias vont dresser de Florence Rey, une légende noire. Elle devient la « tueuse de flics ». Un nouveau mythe est en train de naître, celui de Florence Rey, dans la continuité de ses aînées [[Nathalie Ménigon]] et [[Joëlle Aubron]]. [[Patricia Tourancheau]], du journal ''[[Libération (journal)|Libération]]''<ref>[[Christophe Hondelatte]] : entretien avec Patricia Tourancheau, journaliste à ''Libération'' dans l'émission ''[[Faites entrer l'accusé]]'', « Florence Rey-Audry Maupin, tueurs nés ? », documentaire de Marie-Sophie Tellier, le {{Date-|14 décembre 2003}}.</ref>, fait remarquer que {{Citation|Florence Rey a vraiment suscité une émotion et quelque chose de particulier}}. Florence Rey n'a jamais eu la prétention de suivre la même voie que [[Louise Michel]] et a toujours réfuté l'idée d'incarner une nouvelle [[Dolores Ibárruri|Pasionaria]]. Cette affaire médiatisée, impliquant une femme, provoque fascination et aversion à la fois. Elle grave son empreinte dans la mémoire collective et inspire écrivains, musiciens, artistes, [[Réalisateur|réalisateurs de cinéma]].

Dans les mois qui suivent la fusillade, des t-shirts à l'effigie de Florence Rey sont imprimés et des rappeurs lui dédient des chansons<ref>''[[Faites entrer l'accusé]]'' : « Florence Rey-Audry Maupin, tueurs nés ? », documentaire de Marie-Sophie Tellier, décembre 2003.</ref>. Elle devient pour les uns, une icône rebelle, pour les autres, le symbole du malaise d'une jeunesse en panne d'avenir et d'idéal. Christophe Deleu souligne dans son analyse du traitement médiatique de cette affaire que {{Citation|l'énigme Florence Rey, c'est aussi l'histoire d'une récupération médiatique, d'une réécriture de l'histoire de deux jeunes gens}}{{Sfn|Deleu|1998|p=133}}. Certains journalistes avancent ainsi que leur coup de folie pourrait être inspiré par la vision du film d'[[Oliver Stone]], ''[[Tueurs nés]]''. Ils se fondent sur le fait qu'une affiche du film est trouvée dans le squat de Florence Rey et d'Audry Maupin. Un débat est lancé sur l'influence des films violents et sur leur interdiction. En réalité, cette affiche a été apportée par un photographe<ref group="note">Cet élément est aujourd'hui certain, comme le confirme [[Patricia Tourancheau]] dans l'émission radio de Jacques Pradel, ''[[Café crimes]]'' : « L'affaire Florence Rey et Audry Maupin ».</ref>. Avec une habile mise en scène et suivant les besoins de l'image, le prospectus se retrouve également à côté d'une cartouche et d'un catalogue d'armes. Tout comme il est établi que le jeune couple avait agi au cours de leur équipée irrationnelle, de façon impulsive et immature.

[[Christophe Hondelatte]] donne son point de vue, à propos de cette médiatisation : {{Citation|Cette affaire a fait fantasmer beaucoup de monde. Trop de monde. On y a vu un remake de ''[[Tueurs nés]]'', le film d'[[Oliver Stone]]. On a voulu donner à ce crime un ''sens'' qu'il n'avait pas. Un mythe né d’une photo, celle de Florence, visage énigmatique, et d'une absence, celle d'Audry, tueur aux allures romantiques. Le grand public n'aime pas les assassins qui n'ont pas la ''gueule'' de l'emploi. Ces deux-là auraient eu une mine patibulaire et des airs de brutes qu'on les aurait sans doute vite oubliés. Parce qu'ils étaient jeunes, beaux et amoureux, le crime devenait impensable. On en parlerait jusqu'à la fin des temps. Il faut peu de choses pour nourrir la notoriété d'un fait divers}}{{Sfn|Hondelatte|2008|p=160-163}}.

L'affaire est de nouveau médiatisée lorsque les médias évoquent la possibilité d'un lien avec les motivations d'[[#Abdelhakim Dekhar|Abdelhakim Dekhar]], responsable de plusieurs fusillades à Paris en {{date-|novembre 2013}}<ref>{{Article|nom1=Le Huffington Post|lien auteur1=Le HuffPost|titre=Abdelhakim Dekhar ''Toumi''|sous-titre=le tireur parisien confondu par son ADN avait été condamné dans l'affaire Florence Rey|périodique=Le Huffington Post|lien périodique=Le HuffPost|lieu=Paris|jour=21|mois=11|année=2013|pages=|lire en ligne=https://www.huffingtonpost.fr/2013/11/20/qui-est-abdelhakim-dekhar-tireur-parisien-liberation-bfm-affaire-florence-rey_n_4312402.html?utm_hp_ref=france}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|nom1=Le Télégramme|lien auteur1=Le Télégramme|titre=''Tireur de Libé''|sous-titre=Abdelhakim Dekhar condamné à 25 ans de réclusion criminelle|périodique=Le Télégramme|lien périodique=Le Télégramme|lieu=Morlaix|jour=13|mois=09|année=2018|pages=|lire en ligne=https://www.letelegramme.fr/france/tireur-de-libe-abdelhakim-dekhar-condamne-a-25-ans-de-reclusion-criminelle-13-09-2018-12077664.php}}.</ref>.

=== L'enquête ===
Une autre piste avancée fut celle de l'influence d'une idéologie d'[[extrême gauche]] qui aurait poussé les deux étudiants à s'en prendre aux forces de l'ordre. Elle se fondait sur le fait que l'on avait retrouvé de la littérature et des tracts anarchistes dans le squat ainsi que dans la chambre de Florence Rey chez ses parents. Une partie de la presse voit dans les deux jeunes gens des héritiers d'[[Action directe]]. Dans cette perspective, le vol d'armes de policiers aurait pu être une action préparatoire pour mettre sur pied un groupe terroriste révolutionnaire ou être l'épreuve pour intégrer un groupuscule déjà existant. Cette interprétation a semblé être confirmée par la mise en cause d'un troisième homme, [[#Abdelhakim Dekhar|Abdelhakim Dekhar]], qui a proposé au couple l'assaut à [[Pantin]]<ref>https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/il-y-a-30-ans-la-cavalcade-meurtriere-d-un-couple-sans-histoires-semait-le-chaos-en-plein-paris_61672791.html</ref>, fait le guet et qui se présentait comme membre des services secrets algériens chargé d'infiltrer, pour le compte de la police, la mouvance autonome<ref>{{Article|nom1=Le Monde|lien auteur1=Le Monde|titre=Fusillade de Vincennes|sous-titre=Florence Rey désigne un troisième homme|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=16|mois=2|année=1996}}</ref>{{,}}<ref>{{article|prénom1=Cathy|nom1=Capvert|titre=Affaire Rey-Maupin|sous-titre=le troisième homme implique un responsable de la légion|périodique=L'Humanité|lien périodique=L'Humanité|jour=28|mois=5|année=1996}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Élisabeth|nom1=Fleury|titre=De Toumi à Dekhar|sous-titre=Sur la piste du troisième homme|périodique=L'Humanité|lien périodique=L'Humanité|jour=24|mois=9|année=1998}}</ref>.

L'hypothèse que les deux jeunes anarchistes auraient pu être victimes d'une manipulation a même été avancée. L'enquête révèle que le {{date-|6 octobre 1994}}, Abdelhakim Dekhar incite un de ses camarades, Stéphane Violet, 34 ans, intermittent du spectacle, scénariste et cinéaste, à s'enfuir car ce dernier a hébergé Florence et Audry. Stéphane Violet a aussi comme locataires, Maxime Aubin et sa compagne Emmanuelle Coupart, dont le passeport est utilisé pour l'achat du deuxième fusil à pompe. Le {{date-|8 octobre}}, Stéphane et son amie Cécile Debrenne, quittent la France pour [[Lisbonne]] au [[Portugal]]. Les investigations concernant l'achat du premier fusil à pompe permettent de remonter la piste jusqu'à Dekhar et le {{date-|18 octobre}}, il est interpellé par la [[brigade criminelle]] à son domicile d'[[Aubervilliers]]. Une fausse carte d'identité est retrouvée chez lui, ainsi que {{unité|10000|francs}} en espèces. Abdelhakim Dekhar conteste obstinément être le « troisième homme » et se disculpe en dénonçant plusieurs militants d'extrême gauche. Selon son témoignage, le commanditaire pour l'acquisition de ce fusil serait Philippe Lemoual, un autonome de 30 ans qui a été condamné par le passé à cinq ans de prison pour une attaque de banque.

Le {{date-|28 octobre}}, à {{Heure|6|30}} du matin, quarante policiers cagoulés, équipés de gilets pare-balles, investissent le pavillon de Philippe Lemoual à [[Suresnes]]. Dans cette maison résident Philippe et sa fiancée Marie, ainsi que des amis du couple. Les enquêteurs trouvent un fusil à pompe acheté légalement et un court-métrage de Stéphane Violet : ''De la politique'', inspiré d'un fait divers. Ce film retient l'attention des inspecteurs où il est question de prise d'otage et d'un gardien de la paix abattu avec son arme de service. Mis en examen pour complicité de vol à main armée et association de malfaiteurs, il est écroué à la [[Centre pénitentiaire de Fresnes|prison de Fresnes]] pendant cinq mois. Dekhar implique également Stéphane Violet dans le [[recel]] de l'une des armes dérobées à Pantin et qui n'a jamais été retrouvée<ref>{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |titre=Rey-Maupin |sous-titre=l'inconnu de la fourrière Stéphane Violet s'est rendu pour se disculper dans le braquage d'octobre 1994 |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=22 janvier 1996 |url texte=http://www.liberation.fr/france/0101168750-rey-maupin-l-inconnu-de-la-fourrierestephane-violet-s-est-rendu-pour-se-disculper-dans-le-braquage-d-octobre-1994 }}.</ref>. La perquisition est restée vaine à l'adresse indiquée par Dekhar, [[rue Pixérécourt]] dans le [[20e arrondissement de Paris|{{20e|arrondissement}} de Paris]], hormis une liasse de billets vierges de la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]], volée dans une gare de la [[Seine-Maritime]]. Abdelhakim Dekhar suggère que Stéphane Violet aurait peut-être remis l'arme à Maxime Aubin. Après une nouvelle interpellation et une perquisition, sans le moindre résultat, Maxime Aubin et Emmanuelle Coupart sont mis hors de cause. Dekhar a été condamné à quatre années de prison pour association de malfaiteurs, son caractère [[Mythomanie|mythomane]] étant prouvé par les experts psychiatres. Au procès, aucune preuve n'est venue confirmer l'existence d'un groupe révolutionnaire plus vaste auquel auraient appartenu Florence Rey et Audry Maupin.

Florence Rey et Audry Maupin ont également été présentés comme un couple diabolique uni dans le crime à la [[Bonnie et Clyde|Bonnie and Clyde]] ou comme deux jeunes « paumés » en rupture avec la société. Animés par une idéologie vaguement [[Nihilisme|nihiliste]] et confrontés aux difficultés matérielles de la vie dans leur squat sans eau ni électricité, ils auraient voulu voler des pistolets dans le but de s'en servir pour faire des braquages de banque. Ils se seraient trouvés pris dans une spirale de violence qui les aurait dépassés. Cette hypothèse, défendue par les avocats de Florence Rey, a semblé s'imposer au procès, même si celui-ci n'a pas permis de faire toute la lumière sur l'affaire. Florence Rey resta, en effet, toujours très vague sur les circonstances et les mobiles de l'attaque de la pré-fourrière{{refnec}} et des fusillades qui l'ont suivie. Elle se contenta de répéter au [[Juge d'instruction en France|juge d’instruction]] Hervé Stéphan, qu'elle n’avait pas voulu qu'Audry, dont elle continuait alors à parler au présent, risque sa vie sans elle. Florence Rey culpabilise d'avoir partagé {{Citation|l'idée irréfléchie}} d'Audry Maupin. Lors d'un interrogatoire devant le juge, le {{date-|21 juin 1996}}, elle déclare : {{Citation|Je regrette que cela se soit passé, parce que cela a fait souffrir beaucoup de gens et que c'était stupide. Sur le moment, je n'ai pas réfléchi pour suivre Audry. J’étais dans des conditions pas très stables. J'avais du mal à m'opposer et à m'affirmer par rapport à Audry. Je me fais des reproches là-dessus. J'avais besoin de me sentir utile et qu'il me reconnaisse, ce qui n'était pas souvent le cas{{Sfn|Tourancheau|20 septembre 1996}}.}}

=== Le troisième homme : Abdelhakim Dekhar ===
Après la reconstitution à la pré-fourrière de [[Pantin]] le {{date-|24 octobre 1995}}, a lieu celle de la fusillade de la [[Place de la Nation (Paris)|place de la Nation]] le {{date-|15 novembre 1995}}, suivie celle de la route de Gravelle le {{date-|12 décembre 1995}}. L’enquête connaît un nouveau rebondissement le {{date-|19 janvier 1996}}, avec l’incarcération d’une personne soupçonnée d’avoir été le complice de Florence Rey et Audry Maupin : Stéphane Violet, auteur du court-métrage retrouvé chez Philippe Lemoual. S’agit-il du guetteur de la pré-fourrière de Pantin, surnommé le « troisième homme » ? L’ami du couple avait quitté son domicile précipitamment, au lendemain de la double fusillade place de la Nation et du bois de Vincennes, après la visite d'[[#Abdelhakim Dekhar|Abdelhakim Dekhar]]. Stéphane Violet était activement recherché et sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis le {{date-|29 juin 1995}}. Ce dernier s’est présenté spontanément ce {{date-|19 janvier 1996}}, au juge d’instruction Hervé Stéphan, qui l’a mis en examen pour « association de malfaiteurs et complicité de vol à main armée ». Cécile Debrenne, l'amie de Stéphane Violet, est également mise en examen pour « association de malfaiteurs », et laissée libre sous contrôle judiciaire.

Stéphane Violet rejette ces accusations et nie formellement avoir pris part avec le couple à l’attaque de la pré-fourrière de Pantin. Florence Rey interrogée le {{date-|14 février 1996}} par le juge d’instruction, innocente Stéphane Violet et reconnaît qu'Abdelhakim Dekhar est bien le « troisième homme » de Pantin. Abdelhakim Dekhar dit « Toumi » était déjà mis en examen et placé sous mandat de dépôt pour avoir acheté, en présentant sa propre carte d’identité, l'un des deux fusils à pompe ayant servi pendant la fusillade. Au moment des faits du {{date-|4 octobre 1994}}, deux témoins, l'un des gardiens de la pré-fourrière de Pantin et un passant, ont bien aperçu une troisième personne dont le signalement correspond à Abdelhakim Dekhar{{Sfn|Couderc|1998|p=??}}.

Stéphane Violet a été libéré le {{date-|23 février 1996}} et bénéficie d’un non-lieu dans cette affaire, tout comme son amie Cécile. Le mystère du troisième homme est enfin levé : Abdelhakim Dekhar est poursuivi pour « vols à main armée et participation à une association de malfaiteurs ». Le juge d’instruction a achevé ses investigations le {{date-|8 mai 1997}}.

La première chambre d’accusation de la [[cour d'appel de Paris]] renvoie Florence Rey et Abdelhakim Dekhar devant la [[Cour d'assises (France)|cour d'assises]] le {{date-|3 juillet 1997}}. Les charges qui pèsent sur Florence Rey sont graves : {{Citation|Vols à main armée, meurtres et tentatives de meurtres commis sur des personnes dépositaires de l'autorité publique dans l'exercice de leurs fonctions ayant précédé, accompagné ou suivi d'autres crimes, enlèvements et séquestrations de personnes comme otages pour favoriser la fuite des auteurs d'un crime, participation à une association de malfaiteurs{{Sfn|Couderc|1998|p=??}}.}}

== Florence Rey : procès, détention et libération ==
=== Le procès ===
{{article détaillé|Procès de l'affaire Rey-Maupin}}
Le procès, très [[média]]tique, s’ouvre le jeudi {{date|17 septembre 1998}} devant la [[Cour d'assises (France)|cour d’assises de Paris]]. Florence Rey y apparaît prostrée et se montre presque incapable de s’exprimer au cours des deux semaines d’audience. Ses avocats, maîtres [[Henri Leclerc (avocat)|Henri Leclerc]] et Olivia Cligman lui reprochent même publiquement son attitude. Pour la défendre, ils la présentent comme une jeune fille qui a suivi par amour son compagnon dans son projet de [[Attaque à main armée|braquage]], sans en mesurer les conséquences, et dont la vie a basculé dans l’horreur dans la panique de la fusillade. Ils s’appuient sur les expertises balistiques, qui prouvent qu’elle n’a tiré aucun des coups de feu mortels, ainsi que sur le rapport des psychiatres. Ceux-ci décrivent l’accusée comme une adolescente fragile ayant grandi dans un « cocon familial pathogène » marqué par la maladie mentale de son père, victime d’hallucinations auditives et sensorielles graves, maladie qui était niée et cachée. Ils mettent en évidence la passion fusionnelle de Florence Rey pour Audry Maupin, sous l’emprise duquel elle était, la complémentarité malheureuse des deux personnalités et l’absence de dangerosité sociale de la jeune femme.

Le coaccusé, Abdelhakim Dekhar alias « Toumi », est défendu par maîtres Emmanuelle Hauser-Phelizon et [[Raphaël Constant]]. Il reconnaît avoir acheté avec sa pièce d'identité l'un des deux fusils à pompe ayant servi lors des fusillades, tout en niant les accusations de complicité dans le braquage de la pré-fourrière de Pantin. Florence Rey a pourtant désigné Dekhar comme étant « le troisième homme » en {{date-|février 1996}}, chargé de faire le guet lors de l’attaque à main armée. Il affirme être victime d’un complot de la mouvance autonome<ref>{{article|prénom1=Jean-Michel|nom1=Dumay|lien auteur1=Jean-Michel Dumay|titre=Dans le box des accusés, Abdelkakim Dekhar nie être le troisième homme|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=19|mois=9|année=1998}}.</ref> et sa ligne de défense reste invariable. À l’en croire, il était chargé par le gouvernement algérien d’infiltrer l’extrême gauche française, en relation avec des réseaux islamistes. Les experts psychologues établissent clairement le portrait de l’accusé comme un {{Citation|individu aux tendances affabulatoires et mythomaniaques qui font de lui un agent de l’ombre, investi d’une mission politique au service de la cause algérienne<ref>{{article|prénom1=Jean-Michel|nom1=Dumay|lien auteur1=Jean-Michel Dumay|titre=Audry Maupin et son impatience à exister en opposition à la société|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=25|mois=9|année=1998}}.</ref>.}}

Le mercredi {{date-|30 septembre 1998}}, après cinq heures trente de délibéré, la [[Cour d'assises (France)|cour d’assises de Paris]] condamne Florence Rey à une peine de vingt années de [[Réclusion criminelle en France|réclusion criminelle]], sans période de sûreté, comme coauteur du meurtre de l'un des policiers et complice de celui des trois autres victimes. Abdelhakim Dekhar est condamné à quatre années de prison pour association de malfaiteurs et acquitté pour le vol d'armes à la pré-fourrière de Pantin<ref group="note">Abdelhakim Dekhar est arrêté le 18 octobre 1994. Au moment où le jugement est rendu le 30 septembre 1998, Abdelhakim Dekhar est donc en fin de peine. L'avocate générale Évelyne Gosnave-Lesieur avait requis contre lui dix années de réclusion criminelle.</ref>. Le jeudi {{date-|1 octobre 1998}}, les trois magistrats de la cour condamnent également Florence Rey à verser 2,35 millions de francs de [[dommages-intérêts]] aux parties civiles. Les familles des victimes se sont déclarées déçues de la clémence du verdict.

=== La détention de Florence Rey ===
[[Fichier:Rennes prison des femmes.JPG|vignette|Entrée de la prison du [[centre pénitentiaire pour femmes de Rennes]].]]

Florence Rey purge sa peine d'abord à la [[maison d'arrêt de Fleury-Mérogis]] de 1994 à 2000, puis au [[centre pénitentiaire pour femmes de Rennes]] jusqu'en 2009<ref name="OuestFrance_260609">{{Article|titre=Florence Rey est sortie de prison|périodique=Ouest-France|lien périodique=Ouest-France|jour=26|mois=6|année=2009|url texte=https://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Florence-Rey-est-sortie-de-prison-_3635-984415_actu.Htm?idCla=3635}}.</ref>. Elle fait, selon les informations diffusées à l'époque, plusieurs tentatives de suicide durant les premières années de sa détention. Elle est placée en isolement de {{date-|novembre 1994}} à {{date-|juin 1995}} à cause du risque de suicide et du plan de la prison, dessiné par elle, retrouvé dans sa chaussure, interprété comme une tentative d'évasion. Elle refuse les tranquillisants et les somnifères qui accompagnent généralement les repas{{Sfn|Couderc|1998|p=??}}. Quelques mois avant le procès qui a lieu du 17 au {{date-|30 septembre 1998}}, Florence Rey souhaite que le père d'Audry, Bernard Maupin, ne vienne plus lui rendre visite à la prison de Fleury-Mérogis<ref>[[Christophe Hondelatte]] : entretien avec Bernard Maupin dans l'émission « ''[[Faites entrer l'accusé]]''.</ref>. À l'époque du procès, elle apparaît comme une détenue calme et discrète, appréciée par les autres prisonnières. Elle vient en aide à ses codétenues, qui soulignent sa disposition bienveillante à l'égard des autres, apprend l'informatique, le traitement de texte, la bureautique, participe à l'atelier théâtral de la prison et se réfugie à la bibliothèque de la maison d’arrêt{{Sfn|Tourancheau|17 septembre 1998}}.

La presse rapporte que Florence Rey est rouée de coups dans la cour promenade de [[Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis|Fleury-Mérogis]], le {{date-|14 février 1999}} par des détenues mineures alors qu'elle participe à un goûter d'anniversaire. Les gardiens n'interviennent pas et les secours semblent avoir tardé alors que la détenue restait sans connaissance. L'enquête interne, dont les conclusions ne sont pas rendues publiques, est ouverte par l'administration pénitentiaire afin de déterminer les circonstances de l'incident. Ses avocats envisagent de porter plainte pour [[non-assistance à personne en danger]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Elke|nom1=Albrecht|prénom2=Véronique|nom2=Guyard|titre=Prisons de femmes en Europe|sous-titre=rapport d'observation sur les conditions de détention (France)|éditeur=Éditions Dagorno|lien éditeur=Éditions Dagorno|année=2001|pages totales=288|isbn=978-2-91001-970-9|lire en ligne=http://prisons.de.femmes.free.fr/france.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Prisons|sous-titre=Florence Rey a été blessée lors d'une bagarre, dimanche 14 février, dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=19|mois=2|année=1999|consulté le=21 septembre 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Pugilat|sous-titre=Florence Rey victime de l'anarchisme carcéral|périodique=Marianne|lien périodique=Marianne (magazine)|jour=22|mois=2|année=1999}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Gérard|nom1=Guégan|lien auteur1=Gérard Guégan|titre=Bars, cafés et autres lieux communs…|périodique=La Nouvelle Revue française|lien périodique=La Nouvelle Revue française|numéro=551|mois=9|année=1999|pages=146}}.</ref>.

Après son procès, Florence Rey renonce à son [[Pourvoi en cassation en droit français|pourvoi en cassation]]. La [[Cour de cassation (France)|cour]], en conséquence, constate le {{date-|14 avril 1999}} ce désistement qui rend définitive la condamnation. De Fleury-Mérogis, la détenue est donc transférée à la maison centrale de [[Rennes]]<ref>{{article|périodique=Libération|titre=Florence Rey renonce à la cassation|jour=16|mois=4|année=1999}}.</ref> en 2000. Tout au long de son incarcération, elle refuse les sollicitations de la presse et impose le même silence à ses proches. Elle est soutenue par sa mère qui est très présente durant sa détention.

En {{date-|janvier 2001}}, au [[centre pénitentiaire pour femmes de Rennes]], Florence Rey demande à Chantal Maupin de ne plus venir la voir, après leur mésentente. La mère d’Audry donne sa version des faits : {{Citation|Elle a voulu mettre un point final à cette histoire. C'est compréhensible, même si c’est dur à avaler}}<ref>{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=6 août 2007 |url texte=http://www.liberation.fr/portrait/0101108542-l-enfant-mort-et-meurtrier |titre=Portrait, l'enfant mort et meurtrier |sous-titre=entretien avec Chantal Maupin}}.</ref>. À partir de 2004, elle reçoit les visites de son nouvel ami, le réalisateur de cinéma [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]], de vingt-et-un ans son aîné<ref name="Le Mague">{{Article|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Vignale|titre=Qu'est-ce qu'elle est devenue ?|sous-titre=Florence Rey fait du cinéma|périodique=Le Mague|lieu=Paris|jour=08|mois=11|année=2011|pages=|lire en ligne=http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article7930}}.</ref>{{,}}<ref group="note">Florence Rey participe au tournage du film ''[[L'Orpheline avec en plus un bras en moins]]'' de [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]], en tant que figurante et régisseuse-stagiaire à la fin du mois d'{{date|août 2009}}.<br>Pour plus d'informations, consulter l'ouvrage du comédien et neveu de Jacques Richard : {{Ouvrage|prénom1=Melvil|nom1=Poupaud|lien auteur1=Melvil Poupaud|titre=Quel est Mon noM|éditeur=éditions Stock|lien éditeur=éditions Stock|jour=07|mois=09|année=2011|pages totales=288|passage=170 à 173|isbn=978-2-23407-030-1}}.<br>Florence Rey a aussi réalisé l'entretien avec Jacques Richard, le {{date-|30 août 2008}} au cours d'une permission de sortie, sur le film ''[[Ave Maria (film, 1984)|Ave Maria]]'', dans le cadre de la préparation de ce long-métrage en [[DVD]].<br>Lire également : {{Article|périodique=L'Est républicain|lien périodique= L'Est républicain|jour=22|mois=août|année=2012|url texte= https://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/08/22/une-equipee-meurtriere|titre=Une équipée meurtrière|prénom1=Éric|nom1=Nicolas|pages=}}.</ref>, qui l'aide à se reconstruire{{#tag:ref|Le père du réalisateur [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]] est Yves Richard, journaliste sportif à ''[[La Nouvelle République du Centre-Ouest|La Nouvelle République]]''. Jacques Richard est le frère de la réalisatrice et productrice [[Chantal Poupaud]]. Il est aussi l'oncle du comédien [[Melvil Poupaud]] et du chanteur-guitariste [[Yarol Poupaud]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Melvil|nom1=Poupaud|lien auteur1=Melvil Poupaud|titre=Quel est Mon noM|lieu=Paris|éditeur=éditions Stock|lien éditeur=éditions Stock|jour=07|mois=09|année=2011|pages totales=288|isbn=978-2-234-07030-1}}.</ref>. Il est le compagnon de Florence Rey de 2009 à 2015.|group=note}}.

À la maison centrale de Rennes, Florence Rey fait beaucoup de sport, se passionne pour la peinture et se perfectionne en informatique. Elle fréquente assidûment la bibliothèque et participe au jury d'un prix littéraire, le [[prix Wepler]]<ref>{{Article|prénom1=Thomas|nom1=Flamerion|titre=10 ans du prix Wepler-fondation La Poste|sous-titre=Le rêve de Marie-Rose|périodique=Evene.fr|lien périodique= Evene.fr|jour=9|mois=11|année=2007|url texte=http://www.evene.fr/livres/actualite/prix-wepler-fondation-la-poste-10-ans-1044.php}}.</ref>. Elle obtient ses premières permissions en 2007 de la part du juge de l'application des peines, quand l'administration de la prison organise ses sorties extérieures<ref name="OuestFrance_260609"/>. Elle se consacre aux études et prépare avec sérieux son insertion à venir, selon le personnel pénitentiaire. Très indépendante dans le choix professionnel, elle est consciente de la difficulté que représente son dossier sensible et médiatisé. Elle suit des études universitaires d'histoire-géographie, mais celles-ci offrent peu de débouchés dans le cadre de son insertion. Pour compléter sa formation et encouragée par sa [[Conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation|conseillère d'insertion et de probation]], elle décide de s'orienter vers un [[Brevet de technicien supérieur - Gestion de la PME|BTS d'assistante de gestion PME-PMI]] pendant les deux dernières années de sa détention. Elle effectue son premier stage dans une entreprise en février-{{date-|mars 2008}} et un second à la même période, l'année suivante. Elle est autorisée à sortir pour faire ces stages à Rennes. Elle passe les épreuves de son BTS juste après sa libération<ref name="OuestFrance_260609"/>. Décrite comme une détenue modèle par l'administration pénitentiaire, qui qualifie sa détention d'exemplaire, Florence Rey travaillait à la cuisine du centre de détention.

Le directeur de la prison de Fleury-Mérogis écrivait déjà à son propos en 1995 : {{Citation|son comportement en détention est exemplaire, ses relations avec le personnel, irréprochables. Discrète, Florence Rey semble indifférente à l’impact médiatique de son affaire et n'en joue aucunement en détention}}. Michel Beuzon, directeur du centre pénitentiaire de Rennes exprime la même opinion<ref name="OuestFrance_260609"/>.

=== La libération de Florence Rey ===
Condamnée le {{date-|30 septembre 1998}} à vingt années de réclusion, Florence Rey bénéficie des réductions de peine que tous les détenus reçoivent normalement pour bonne conduite et pour leurs efforts de réinsertion<ref>{{Article|prénom1=Flore|nom1=Galaud|titre=Florence Rey est sortie de prison|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=25|mois=juin|année=2009|pages=|url texte=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/06/25/01016-20090625ARTFIG00501-florence-rey-est-sortie-de-prison-.php|consulté le=19 septembre 2012}}.</ref>. Elle est donc libérée grâce à ce processus le {{date-|2 mai 2009}}, après quinze années d'emprisonnement<ref>{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |titre=Florence Rey a été libérée |périodique=Libération |date=25 juin 2009 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/0101576183-florence-rey-a-ete-liberee |consulté le=19 septembre 2012}}.</ref>. Les informations concernant sa détention sont données dans un communiqué diffusé par l'administration pénitentiaire. L'annonce officielle le {{date-|25 juin 2009}} de sa libération en fin de peine dans la presse, paraît exceptionnelle aux professionnels du droit<ref>{{Article|nom1=Maître Eolas|lien auteur1=Maître Eolas|titre=En effleurant ce rai de lumière d’une porte entrebâillée|périodique=Journal d'un avocat|jour=26|mois=juin|année=2009|pages=|url texte= http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/06/26/1459-en-effleurant-ce-rai-de-lumiere-dune-porte-entrebaillee}}.</ref>. Cette nouvelle fait la une des médias et provoque des réactions très vives dans les commentaires des lecteurs sur les sites des journaux, dans les forums de discussion et dans les blogs. Le syndicat de police [[Alliance Police nationale|Alliance]] se dit choqué que des réductions de peine soient accordées à une personne ayant tiré sur les policiers. Le syndicat demande l'ouverture d'un débat sur l'exécution des peines en France<ref>{{Article|nom1=Le syndicat de police Alliance|titre=Libération de Florence Rey|périodique=Alliance Police nationale|lien périodique=Alliance Police nationale|jour=25|mois=juin|année=2009|pages=}}.</ref>. La garde des Sceaux, [[Michèle Alliot-Marie]], interrogée à ce sujet, précise que cette libération est conforme à la loi<ref>{{Article|prénom1=Paul|nom1=Gypteau|titre=Première visite de Michèle Alliot-Marie au palais de justice de Paris|périodique=Ina|lien périodique=Institut national de l'audiovisuel|jour=25|mois=juin|année=2009|pages=|url texte=http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/VDD09020238/premiere-visite-de-mam-au-palais-de-justice-de-paris.fr.html}}.</ref>.

{{Citation|C'est très difficile à admettre pour les familles des victimes, mais cela fait partie des règles du système judiciaire. J'espère que Florence Rey sera bien encadrée}} déclare {{Me|Françoise Berrux}}<ref name="Parisien_260609">{{Article|lien auteur1=Rédaction|titre=Florence Rey libérée après quinze ans de prison|périodique=Le Parisien|lien périodique=Le Parisien|jour=25|mois=juin|année=2009|pages=|url texte=http://www.leparisien.fr/faits-divers/florence-rey-liberee-apres-quinze-ans-de-prison-25-06-2009-559833.php}}.</ref>, avocate des familles des trois policiers tués.

Cette libération intervient dans un climat marqué par plusieurs faits de violence dans lesquels des policiers sont pris pour cible ou tués. Une proposition de loi visant à supprimer les réductions de peine est déposée par des députés [[Union pour un mouvement populaire|UMP]]. Celle-ci est rejetée<ref>{{Article|prénom1=Laurence|nom1=de Charette|lien auteur1=Laurence de Charette| titre=Récidive|sous-titre=les remises de peine automatiques en question|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=17|mois=novembre|année=2009|pages=|url texte=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/11/17/01016-20091117ARTFIG00300-les-remises-de-peine-automatiques-en-question-.php}}.</ref>. La proposition d'introduire une peine incompressible de trente années pour ceux qui tirent sur des policiers revient régulièrement depuis la fin de l'année 2009. De plus, l'affaire du [[Julien Coupat|groupe de Tarnac]] amène au centre de l'actualité la question de la menace de groupuscules d'[[Extrême gauche en France|extrême gauche]]. Pour justifier le danger que peuvent représenter les anarchistes, la fusillade de la place de la Nation est souvent citée comme exemple.

Le traitement médiatique de la libération de Florence Rey pose la question du droit à l'oubli pour les anciens détenus. La presse reste fascinée par le destin de celle qui a participé à une équipée meurtrière, puis a grandi en prison pour en sortir « transformée »<ref group="note">C'est sous cet angle que TF1 aborde l'affaire après l'annonce de la libération de Florence Rey dans un reportage de l'émission ''Sept à huit''.</ref>. Durant l'enquête et les deux semaines d'assises, l'affaire fait régulièrement la « une » de la presse. Les journalistes s'intéressent particulièrement à la personnalité des deux amants, à leurs familles et à la vie de Florence Rey en prison<ref group="note">[[Patricia Tourancheau]], journaliste à ''Libération'', explique dans les émissions ''Café crime'' et ''[[Faites entrer l'accusé]]'', qu'à la veille du procès, elle souhaitait écrire un article sur les quatre premières années de la détention de Florence Rey. Celle-ci, contactée par l'intermédiaire de ses avocats, lui avait opposé une fin de non-recevoir. L'évolution supposée de la détenue apparaît comme un élément important pour la juger. À ce propos, lire :
* {{Harvsp|Tourancheau|17 septembre 1998}} ;
* Jean-Michel Dumay : « L'autre visage de Florence Rey », dans ''Le Monde'', du {{date-|17 septembre 1998}} ;
* Pierre Bois : « Les maigres confessions d'une semeuse de mort », dans ''Le Figaro'', page 34, du jeudi 17 septembre 1998.</ref>. Cette attention se prolonge après le procès et même au-delà de la fin de peine. Ses proches comme ses avocats et l'administration pénitentiaire s'accordent pour dire qu'{{Citation|[elle ne] veut pas qu'on parle d'elle.}} Son avocate, {{Me|Olivia Cligman}}, précise : {{Citation|En réalité, elle a honte d'être devenue un personnage public sur des faits aussi épouvantables{{Sfn|Tourancheau|17 septembre 1998}}.}} Aujourd’hui libre, Florence Rey souhaiterait tourner la page. Pour son avocat, {{Me}} [[Henri Leclerc (avocat)|Henri Leclerc]] : {{Citation|Quinze ans de détention, c’est une lourde peine. J’avais demandé aux jurés de lui laisser la chance d’avoir un jour des enfants. Je souhaite maintenant qu’elle puisse vivre tranquille<ref name="Parisien_260609"/>.}}

Dans le cadre de sa réinsertion, Florence Rey rejoint à la fin du mois d'{{date-|août 2009}} l'équipe de tournage du film ''[[L'Orpheline avec en plus un bras en moins]]'', réalisé par son ami [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]] en [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]]. Elle est régisseuse-stagiaire et figurante dans le rôle d'une religieuse<ref name="Le Mague"/>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Marie-Estelle|nom1=Pech|titre=Florence Rey est devenue actrice de cinéma|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=22|mois=11|année=2013|url texte=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/21/01016-20131121ARTFIG00604-florence-rey-est-devenue-actrice-de-cinema.php}}.</ref>. Le film sort dans les salles de cinéma au mois de {{date-|janvier 2012}} et elle est citée au générique. Après sa brève expérience dans le monde du cinéma, elle se dirige vers celui de l'édition<ref group="note">À propos des efforts de réinsertion, lire l'article d'{{Article|prénom1=Éric|nom1=Nicolas |titre=Une équipée meurtrière|périodique=L'Est républicain|lien périodique=L'Est républicain|jour=22|mois=08|année=2012|pages=|url texte= https://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/08/22/une-equipee-meurtriere}}.</ref> en 2010, plus en rapport avec ses études d'assistante de gestion.

== L'affaire Dekhar ==
=== Abdelhakim Dekhar ===
L'affaire Florence Rey connaît un regain d'actualité médiatique en {{date-|novembre 2013}} avec celle du « tireur fou » qui sévit à [[Paris]]. Le vendredi {{date-|15 novembre}}, un homme attaque avec un fusil à pompe<ref>{{Article|prénom1=Laurent|nom1=Borredon|titre=Le silence d'Abdelhakim Dekhar, personnalité instable et mythomaniaque|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=22|mois=11|année=2013|pages=|url texte=https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/22/le-silence-d-abdelhakim-dekhar-personnalite-instable-et-mythomaniaque_3518650_3224.html}}.</ref> le siège de [[BFM TV]]. Sans tirer de coup de feu, il fait usage de son arme en mettant en joue le rédacteur en chef, Philippe Antoine<ref name="Libération_211113">{{Article|nom1=Libération|lien auteur1=Libération (journal)|nom2=AFP|lien auteur2=Agence France-Presse|titre=Abdelhakim Dekhar évoquait un ''complot fasciste'' dans sa lettre|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=21|mois=11|année=2013|url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/11/21/en-direct-des-ecrits-assez-confus-retrouves-pres-de-dekhar_960972}}.</ref>. Le lundi {{date-|18 novembre}}, il blesse grièvement un assistant photographe de 23 ans dans les locaux du journal ''[[Libération (journal)|Libération]]''<ref>{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |titre=Coups de feu à ''Libé'' |sous-titre=un mobile confus |périodique=Libération |date=21 novembre 2013 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/11/21/coups-de-feu-a-libe-un-mobile-confus_961205 }}.</ref>. Le même jour, il se rend à [[La Défense]] devant les [[tours Chassagne et Alicante]] de la [[Société générale]] et prend pour cible la façade de la [[tour Granite]] par d'autres tirs, sans faire de victimes. Il couvre sa fuite vers les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]] depuis [[Puteaux]] en prenant en otage un automobiliste, Chabane O. retraité<ref name="TF1_Info">{{Lien web|langue=fr|titre=Justice : procès Dekhar|url=https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/proces-dekhar-je-lui-ai-dit-que-je-n-irais-pas-plus-loin-car-j-avais-rendez-vous-chez-mon-medecin-raconte-l-ex-otage-du-tireur-parisien-2071242.html|site=TF1 Info}}.</ref>. Dekhar monte dans la Renault Twingo du conducteur et menace celui-ci en lui présentant grenades et armes à feu dans son sac<ref name="TF1_Info"/>{{,}}<ref>{{Article |titre=Coups de feu à la Défense après ceux à ''Libération'' |périodique=[[Le Monde]] |date=18 et 20 novembre 2013 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/18/coups-de-feu-devant-l-immeuble-de-la-societe-generale-a-la-defense_3515668_3224.html }}.</ref>. Une chasse à l'homme s'organise dans Paris et monopolise les forces de l'ordre, pendant que la presse s'implique dans la traque du tireur<ref>{{Article|nom1=Le Figaro|lien auteur1=Le Figaro|titre=En Direct - Chasse à l'homme à Paris|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=18 et 20|mois=11|année=2013|url texte=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/18/01016-20131118LIVWWW00206-tir-liberation-homme-arme-fusil.php}}</ref>. Celui-ci est identifié grâce à la vidéo-surveillance et des traces d'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] retrouvées sur les cartouches et la portière de l'automobile. Interpellé le mercredi {{date-|20 novembre}} dans un parking souterrain des ''Aubépines'' à [[Bois-Colombes]] dans les [[Hauts-de-Seine]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jérôme|nom1=Sage|titre=Le gardien du parking où a été arrêté Abdelhakim Dekhar raconte l'interpellation|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|lieu=Paris|jour=21|mois=11|année=2013|pages=|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/21/01016-20131121ARTFIG00694-le-gardien-du-parking-o-a-ete-arrete-abdelhakim-dekhar-raconte-l-interpellation.php}}.</ref>, il est présenté par les enquêteurs comme étant Abdelhakim Dekhar, déjà condamné le {{date-|30 septembre 1998}}, lors du procès de l'équipée meurtrière de Florence Rey et d'Audry Maupin<ref>{{Article|nom1=The Huffington Post|lien auteur1=The Huffington Post|titre=Abdelhakim Dekhar ''Toumi''|sous-titre=le tireur parisien confondu par son ADN avait été condamné dans l'affaire Florence Rey|périodique=The Huffington Post|lien périodique=The Huffington Post|jour=21|mois=11|année=2013|url texte=https://www.huffingtonpost.fr/2013/11/20/qui-est-abdelhakim-dekhar-tireur-parisien-liberation-bfm-affaire-florence-rey_n_4312402.html?utm_hp_ref=france}}</ref>. Le ministre de l'Intérieur [[Manuel Valls]] annonce la fin de la cavale du tireur parisien, tandis que le président de la République [[François Hollande]] et son Premier ministre [[Jean-Marc Ayrault]] rendent hommage à l'efficacité de la police et de la justice : {{Citation|le déploiement et la mobilisation des moyens, humains et techniques, de l’État ont permis d'éviter que le pire ne se reproduise}}<ref>{{Article|prénom1=E.|nom1=C.|nom2=Le Journal du dimanche|lien auteur2=Le Journal du dimanche|titre=Tireur de ''Libération''|sous-titre=Abdelhakim Dekhar confondu par son ADN |périodique=Le Journal du dimanche|lien périodique=Le Journal du dimanche|jour=21|mois=11|année=2013|url texte=http://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Tireur-de-Liberation-Abdelhakim-Dekhar-confondu-par-son-ADN-639841}}</ref>. Abdelhakim Dekhar est mis en examen par le juge d'instruction dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 pour tentatives d'assassinats, enlèvement et séquestration. Dans une conférence de presse, le procureur de la République de Paris, [[François Molins]], évoque une lettre de Dekhar retrouvée par les enquêteurs au moment des perquisitions, dont les propos confus {{Citation|tournent autour d'un complot qui viserait à faire revenir le fascisme à travers l'action des médias, des banques, la gestion des banlieues et se terminent par l'évocation du [[Le Chant des partisans|''Chant des partisans'']]}}<ref name="Libération_211113"/>.

Abdelhakim Dekhar est né le {{date|24|septembre|1965}} à [[Algrange]] dans le département de la [[Moselle (département)|Moselle]]. D'origine [[algérie]]nne, il réside à [[Aubervilliers]] et fait partie des milieux d'ultra-gauche. Il est le fils de Larbi Dekhar, ancien agent de liaison du [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]] pendant la [[guerre d'Algérie]], ouvrier dans la sidérurgie d'[[Usinor|Usinor-Sacilor]], et de Reckia, mère au foyer<ref>{{Article |auteur=Patricia Tourancheau |titre=Le baroud d'un ''caméléon'' sorti de l’ombre |périodique=Libération |date=21 novembre 2013 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/11/21/le-baroud-d-un-cameleon-sorti-de-l-ombre_961178 }}.</ref>, tous deux sont originaires de [[petite Kabylie]]. Abdelhakim Dekhar, alias « Toumi », dispose de la double nationalité, française et algérienne. Il a exercé les métiers de chaudronnier et d'animateur. Après sa sortie de prison en {{date-|octobre 1998}}, il vit à [[Londres]] où résident sa sœur Farida et son frère Mohamed sans toutefois entretenir des relations familiales<ref name="Libération_271113">{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |auteur2=Sonia Delessalle-Stolper |titre=Dekhar, un passé lourd à Londres |périodique=Libération |date=27 novembre 2013 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/11/27/dekhar-un-passe-lourd-a-londres_962554 }}.</ref>. Il épouse le {{date-|29 février 2000}} une jeune femme d'origine [[Turquie|turque]], Gamze Aras, âgée de 27 ans<ref name="Libération_271113"/>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Éric|nom1=Albert|prénom2=Nicolasl|nom2=Bastuck|titre=Abdelhakim Dekhar s'était marié en 2000 en Grande-Bretagne, où il avait une sœur|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=22|mois=11|année=2013|url texte=https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/22/premiers-elements-sur-la-vie-d-abdelhakim-dekhar-en-grande-bretagne_3518510_3224.html}}</ref>. Le {{date-|17 janvier 2013}}, il est condamné par la justice britannique pour coups et blessures envers sa seconde compagne, Valentina<ref name="Le Figaro_281113">{{Article|nom1=Le Figaro|lien auteur1=Le Figaro|nom2=AFP|lien auteur2=Agence France-Presse|titre=Les démêlés judiciaires d'Abdelhakim Dekhar à Londres|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=28|mois=11|année=2013|url texte=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/28/01016-20131128ARTFIG00062-les-demeles-judiciaires-d-abdelhakim-dekhar-a-londres.php}}</ref> native de [[Lettonie]], et doit : {{Citation|porter un bracelet électronique, effectuer des travaux d'intérêt général et respecter un couvre-feu pendant six mois}}<ref name="Le Figaro_281113"/>, jusqu’au {{date-|16 juillet 2013}}. Abdelhakim Dekhar revient en France ce même mois de juillet après avoir accompli sa peine en [[Grande-Bretagne]]. Il séjourne chez un ami arménien, Sébastien Simonian-Lemoine, rencontré à Londres et domicilié à [[Courbevoie]], jusqu'au {{date-|10 novembre 2013}}. Dekhar avait fait appel de son jugement pour violences conjugales, appel rejeté le {{date-|16 octobre 2013}}<ref name="Libération_271113"/>. Il loge par la suite dans un hôtel parisien, ''Le Rivoli'', situé [[rue des Mauvais-Garçons]] dans le [[4e arrondissement de Paris|{{4e}} arrondissement]], avant de commettre ses crimes<ref>{{Article|prénom1=Thibault|nom1=Raisse|prénom2=Stéphanel|nom2=Sellami|titre=La carte d'identité d'Abdelhakim Dekhar trouvée dans un hôtel parisien|périodique=Le Parisien|lien périodique=Le Parisien|jour=24|mois=11|année=2013|url texte=http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-carte-d-identite-de-dekhar-trouvee-dans-un-hotel-parisien-24-11-2013-3345051.php}}</ref>. Dénoncé par son ami qui indique sa localisation le {{date-|20 novembre 2013}} à la suite de la diffusion de sa photographie et l'appel à témoins<ref name="Libération_211113"/>, Abdelhakim Dekhar est retrouvé semi-inconscient dans sa voiture au sous-sol d'un parking de la [[Rue du Général-Leclerc (Bois-Colombes)|rue du Général-Leclerc]] à Bois-Colombes, après une tentative de suicide<ref name="Libération_271113"/>. Hospitalisé à l'[[Hôtel-Dieu de Paris|Hôtel-Dieu]], il est incarcéré à [[Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis|Fleury-Mérogis]] où il entreprend une grève de la faim<ref>{{Article|nom1=Libération|lien auteur1=Libération (journal)|nom2=AFP|lien auteur2=Agence France-Presse|titre=Le tireur de ''Libération'', mis en examen pour tentatives d'assassinats, a entamé une grève de la faim|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=25|mois=11|année=2013|url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/11/25/abdelhakim-dekhar-transfere-a-fleury-merogis_961811}}</ref> et ne veut plus de l'assistance de son avocat, Maître Rémi Lorrain. L'homme qui hébergeait Abdelhakim Dekhar dans les [[Hauts-de-Seine]] est de nouveau auditionné par la [[Brigade criminelle]] le {{date-|12 décembre 2013}}<ref>{{Article|nom1=20 minutes|lien auteur1=20 minutes (France)|nom2=AFP|lien auteur2=Agence France-Presse|titre=Le complice de Dekhar a détruit des preuves|périodique=20 minutes|lien périodique=20 minutes (France)|jour=14|mois=12|année=2013|url texte=http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Le-complice-de-Dekhar-a-detruit-des-preuves-25135622}}</ref>. Il est soupçonné par les enquêteurs d'avoir aidé Abdelhakim Dekhar à se débarrasser de son fusil à pompe qui n'a pas été retrouvé. Il est mis en examen le lendemain {{date-|13 décembre}} par le juge Quentin Dandoy chargé de l'enquête, pour {{Citation|dissimulation ou destruction de preuves et recel de malfaiteurs}}, et laissé libre sous contrôle judiciaire<ref>{{Article|nom1=Le Parisien|lien auteur1=Le Parisien|nom2=AFP|lien auteur2=Agence France-Presse|titre=Abdelhakim Dekhar|sous-titre=mise en examen de l'homme qui l'avait hébergé|périodique=Le Parisien|lien périodique=Le Parisien|jour=14 et 15|mois=12|année=2013|url texte=http://www.leparisien.fr/faits-divers/l-homme-qui-a-heberge-dekhar-le-tireur-de-paris-mis-en-examen-14-12-2013-3409185.php}}</ref>.

Abdelhakim Dekhar cesse sa grève de la faim dans le courant du mois de {{date-|janvier 2014}} et un nouvel avocat, {{Me}} Thierry Lévy, assure désormais sa défense. Face aux enquêteurs ou au juge Quentin Dandoy, Dekhar refuse de s'exprimer sur les faits et persiste dans ses explications délirantes. Il revendique {{Citation|un statut de prisonnier d'opinion}} et réclame {{Citation|l'abrogation du régime de détenu particulièrement signalé (DPS) qui lui est imposé}}<ref>{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |titre=Dekhar |sous-titre=l'enquête face à l'amnésie délirante |périodique=Libération |date=15 janvier 2014 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/2014/01/15/dekhar-l-enquete-face-a-l-amnesie-delirante_973180 }}.</ref>. Dans une lettre adressée à ses deux enfants et remise à son hébergeur parisien Sébastien Lemoine avant ses attaques armées, Dekhar énumère son parcours de « combattant » et confie à son logeur qu'il souhaite {{Citation|se faire tuer par la police après une action d’éclat ou se suicider aux barbituriques}}<ref>{{Article |auteur1=Patricia Tourancheau |titre=Un ''révolutionnaire'' à l’idéologie attrape-tout |périodique=Libération |date=15 janvier 2014 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/2014/01/15/un-revolutionnaire-a-l-ideologie-attrape-tout_973176 }}.</ref>.

Le {{date-|25 novembre 2017}}, Abdelhakim Dekhar est condamné par la justice à vingt-cinq années de réclusion criminelle pour {{citation|tentatives d'assassinat et séquestration}} en raison de son implication dans les fusillades de 2013<ref>{{Article|nom1=Le Monde|lien auteur1=Le Monde|titre=Abdelhakim Dekhar|sous-titre=le ''tireur de Libération'', condamné à vingt-cinq ans de réclusion|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|lieu=Paris|jour=25|mois=11|année=2017|pages=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/11/25/abdelhakim-dekhar-le-tireur-de-liberation-condamne-a-25-ans-de-reclusion_5220196_1653578.html}}.</ref>. Il conteste la décision du tribunal trois jours plus tard en formant un recours devant la [[Cour d'appel (France)|cour d'appel]]<ref>{{Article|nom1=Le Monde|lien auteur1=Le Monde|titre=Abdelhakim Dekhar|sous-titre=le ''tireur de Libération'', fait appel de sa condamnation|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|lieu=Paris|jour=28|mois=11|année=2017|pages=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/28/abdelhakim-dekhar-le-tireur-de-liberation-fait-appel-de-sa-condamnation_5221635_3224.html}}.</ref>. Cette peine est confirmée à l'issue de son deuxième procès par la cour d'assises de l'[[Essonne (département)|Essonne]] le {{date-|13 septembre 2018}}<ref name="Ouest France_130918">{{Article|nom1=Ouest-France|lien auteur1=Ouest-France|titre=Le '' tireur de Libé'' de nouveau condamné à 25 ans de réclusion en appel|périodique=Ouest-France|lien périodique=Ouest-France|lieu=Rennes|jour=13|mois=09|année=2018|pages=|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/societe/justice/le-tireur-de-libe-de-nouveau-condamne-25-ans-de-reclusion-en-appel-5966624}}.</ref>. Au cours des débats, l'avocat général rappelle que l'accusé, lors de sa détention, a menacé également de mort l'un des surveillants au mois de {{date-|mars 2018}} et doutait de la sincérité d'Abdelhakim Dekhar<ref name="Ouest France_130918"/>. Quant à Sébastien Simonian-Lemoine, il est condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir hébergé et remis de l'argent à Dekhar<ref>{{Article|nom1=Le HuffPost|lien auteur1=Le HuffPost|titre=Le ''tireur de Libé'', Abdelhakim Dekhar, condamné à 25 ans de réclusion|périodique=Le HuffPost|lien périodique=Le HuffPost|lieu=Paris|jour=25|mois=11|année=2017|pages=|lire en ligne=https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/24/le-tireur-de-libe-abdelhakim-dekhar-condamne-a-25-ans-de-reclusion_a_23287659/}}.</ref>.

=== Le droit à l'oubli de Florence Rey ===
Le samedi {{date|23 novembre 2013}}, après l'arrestation d'Abdelhakim Dekhar, Florence Rey fait savoir par le biais de son avocat, Maître [[Henri Leclerc (avocat)|Henri Leclerc]], qu'elle n'a aucune relation avec Dekhar depuis 1994<ref>{{Article|langue=fr|titre=Tireur parisien|sous-titre=Florence Rey dénonce les actions d'Abdelhakim Dekhar, ''sinistre personnage''|périodique=Francetv info|lien périodique=France Télévisions|lieu=Paris|jour=23|mois=11|année=2013|lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/coups-de-feu-a-paris/tireur-parisien-florence-rey-denonce-les-actions-d-abdelhakim-dekhar-sinistre-personnage_465994.html}}.</ref> et condamne les actions criminelles dont il est accusé. Florence Rey revendique le droit à l'oubli<ref>{{Article|langue=fr|nom1=AFP|lien auteur1=Agence France-Presse|titre=Florence Rey|sous-titre=''Abdelhakim Dekhar, ce sinistre personnage'' …|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|lieu=Paris|jour=23|mois=11|année=2013|lire en ligne=https://www.liberation.fr/societe/2013/11/23/florence-rey-abdelhakim-dekhar-ce-sinistre-personnage_961553/}}.</ref>{{,}}<ref name="Contrepoints">{{Article|langue=fr|prénom1=Roseline|nom1=Letteron|titre=Le droit à l'oubli de Florence Rey|périodique=Contrepoints|lien périodique=Contrepoints|lieu=Paris|jour=28|mois=11|année=2013|lire en ligne=https://www.contrepoints.org/2013/11/28/147879-le-droit-a-loubli-de-florence-rey}}. Roseline Letteron est professeur de droit public à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV).</ref> : {{Citation bloc|N'ayant plus aucun lien avec le dénommé Abdelhakim Dekhar depuis 1994, et ayant payé ma dette à la société, je m'étonne que, pour illustrer les récents événements tragiques, ma photo se soit retrouvée aussitôt en bonne place dans les médias, avec les conséquences graves que ça représente forcément pour qui cherche à retrouver une vie normale. Pour ma part, j’ai souvent condamné et regretté les terribles événements du 4 octobre 1994 et leurs conséquences pour les victimes et leur famille. Je m'étonne enfin que ce sinistre personnage n'en ait pas lui aussi retiré les enseignements qui s'imposent, et qu'il ait choisi de replonger dans des actions criminelles graves et dramatiques.}}

La presse<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Vincent|nom1=Lesage|titre=Florence Rey écrit le scénario de sa vie|périodique=Le Parisien|lien périodique=Le Parisien|lieu=Paris|jour=25|mois=01|année=2014|lire en ligne=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/florence-rey-ecrit-le-scenario-de-sa-vie-25-01-2014-3525837.php}}.</ref> et les journaux spécialisés du cinéma<ref name="Destination Ciné">{{Article|langue=fr|prénom1=David|nom1=Gauthier|titre=L'histoire de Florence Rey bientôt au cinéma réalisée par le compagnon de… Florence Rey|périodique=Destination Ciné|lieu=Paris|jour=26|mois=01|année=2014|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20140219063931/http://destinationcine.com/a-decouvrir/lhistoire-de-florence-rey-bientot-au-cinema-realisee-par-le-compagnon-de-florence-rey/}}.</ref>{{,}}<ref name="Film français">{{Article|langue=fr|nom1=Le Film français|lien auteur1=Le Film français|titre=Un biopic sur Florence Rey en préparation|périodique=Le Film français|lien périodique=Le Film français|lieu=Paris|jour=23|mois=01|année=2014|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20140219101013/http://www.lefilmfrancais.com/116963/un-biopic-sur-florence-rey-en-preparation}}.</ref> annoncent en {{date|janvier 2014}}, la préparation d'un film biographique intitulé ''Rey, Florence Rey'' par le réalisateur [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]], le compagnon de Florence Rey. Celle-ci participe également au scénario et le long-métrage devait sortir en salles au début de l'année 2015<ref name="Film français"/>. Cette information intervient deux mois après l'affaire [[#Abdelhakim Dekhar|Abdelhakim Dekhar]] et l'ébauche de deux autres films réalisés respectivement par Éric Raynaud et [[Arnaud Desplechin]], en 2013 (voir à ce sujet, le chapitre [[#Cinéma|Cinéma]]). Le projet de Jacques Richard vient en contradiction avec les précédentes déclarations de Florence Rey qui {{Citation|ne voulait plus faire parler d’elle}}<ref name="Destination Ciné" />, souhaitait {{Citation|l'anonymat}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=M.|nom1=P.|lien auteur1=<!---->|champ libre=<!---->|titre=Affaire Rey-Maupin|sous-titre=qu'est devenue Florence Rey ?| périodique=20 minutes|lien périodique=20 minutes (France)|lieu=Paris|jour=21|mois=11|année=2013|résumé=<!---->|lire en ligne=https://www.20minutes.fr/societe/1253025-20131121-20131121-affaire-rey-maupinqu-devenue-florence-rey}}.</ref> et sollicitait {{Citation|le droit à l'oubli}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le fait divers de la semaine : Florence Rey avec Patricia Tourancheau|url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-fait-divers-de-la-semaine/florence-rey-7325969|site=Radio France}}.</ref>{{,}}<ref name="Contrepoints"/>.

=== « La traque passe par Wikipédia » ===
La journaliste Camille Gévaudan souligne, par le titre de cet article<ref name="Libération Wikipédia_211113">{{Article|prénom1=Camille|nom1=Gévaudan|titre=La traque passe par Wikipédia|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=21|mois=11|année=2013|url texte=http://www.liberation.fr/societe/2013/11/21/la-traque-passe-par-wikipedia_961143}}</ref> publié dans le journal ''[[Libération (journal)|Libération]]'', une particularité du traitement médiatique de l'affaire Dekhar.

Le lundi {{date-|18 novembre 2013}}, l'article concernant le dossier Rey-Maupin dans l'encyclopédie en ligne [[Wikipédia:Accueil principal|Wikipédia]] connaît un fort taux de visites entre {{Heure|12}} et {{Heure|13}} avec {{unité|333}} consultations ({{unité|590}} pour la journée entière), bien supérieur à la moyenne journalière. La relation avec les événements parisiens en cours et cette affaire qui remonte à 1994, est évoquée. En effet, le mode opératoire du tireur qui agit dans Paris depuis le vendredi {{date-|15 novembre}}, n'est pas sans rappeler celui, entre autres, de Florence Rey et Audry Maupin : cavale d'un individu armé, tirs, automobiliste pris en otage. La presse, dans ses investigations concernant des affaires similaires, suggère également le couple Rey-Maupin mais le nom du criminel est encore inconnu des enquêteurs. D'autre part, les recherches sur internet avec les mots-clés « fusil à pompe » et « sac de sport » à cette période amènent prioritairement vers la page Wikipédia de l'affaire Rey-Maupin.

L'article atteint {{unité|35515}} fréquentations quand le nom du tireur arrêté par la police est dévoilé le mercredi {{date-|20 novembre 2013}}. Dekhar ne figure alors dans cet article que pour sa participation à l'affaire Rey-Maupin comme fournisseur de l'arme du crime<ref>{{article|prénom1=Johan|nom1=Hufnagel|titre=Pourquoi la fiche Wikipedia de l'affaire Rey-Maupin a connu un pic dès lundi|jour=21|mois=11|année=2013|périodique=Slate|lien périodique=Slate (magazine)|url=http://www.slate.fr/france/80255/wikipedia-rey-dekhar}}</ref> et guetteur de la pré-fourrière de Pantin.

Le pic de fréquentations est franchi le jeudi {{date-|21 novembre}} avec {{unité|125026}} consultations, à la suite de la médiatisation de la journée du {{date-|18 novembre}} sur l'article en question<ref name="Libération Wikipédia_211113"/>. L'engagement des internautes qu'ils soient policiers, journalistes ou simples lecteurs à la recherche d'informations, relayée par les [[Réseau social|réseaux sociaux]], démontre l'attrait du public pour le fait divers, à l'image des cinéastes (consulter à ce propos le chapitre [[#Cinéma|Cinéma]]). Les internautes-enquêteurs utilisent [[Internet]] comme un moyen d'investigation, à l'affût de la moindre trace numérique, et [[Wikipédia :Accueil principal|Wikipédia]] n'échappe pas à la règle. Dans le cas présent, nul n'a fait la relation entre les photographies du suspect et « [[#Le troisième homme|le troisième homme]] » de la pré-fourrière de Pantin<ref>{{Article|prénom1=A.|nom1=S.|nom2=Le Nouvel Observateur|lien auteur2=Le Nouvel Observateur|titre= Affaire Dekhar|sous-titre=la fiche Wikipédia qui prédisait l'identité du tireur|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|jour=21|mois=11|année=2013|url texte=http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20131121.OBS6533/affaire-dekhar-la-fiche-wikipedia-qui-predisait-l-identite-du-tireur.html}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=V.|nom1=F.|nom2=Le Parisien|lien auteur2=Le Parisien|titre=Affaire Rey-Maupin|sous-titre=la page Wikipédia très consultée avant l'interpellation de Dekhar|périodique=Le Parisien|lien périodique=Le Parisien|jour=22|mois=11|année=2013|url texte=http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-rey-maupin-la-page-wikipedia-tres-consultee-avant-l-interpellation-de-dekhar-22-11-2013-3339635.php}}</ref>.

== Œuvres inspirées par l'affaire ==
L'affaire Rey-Maupin exerce une grande fascination et inspire de nombreux artistes.

=== Littérature ===
[[Frédéric Couderc]], journaliste, publie après le procès de Florence Rey en {{date-|octobre 1998}}, un livre d'investigations sur cette affaire, résultat d'une enquête auprès des proches de Florence Rey et d'Audry Maupin, {{Citation|pour comprendre comment des étudiants, destinés a priori à un avenir privilégié, ont pu sombrer dans le monstrueux}}{{Sfn|Couderc|1998|p=résumé en fin de couverture}}. L'ouvrage soulève la question de la motivation du couple Rey-Maupin de ce besoin d'exister, de donner un sens à sa vie et qui bascule dans la tragédie.

Frédéric Couderc évoque une citation de Florence Rey au moment de l'occupation, avec son compagnon Audry Maupin, du squat au {{Numéro|1}} rue Becquet à Nanterre<ref>Voir {{Harvsp|Couderc|1998}}. Texte intégral de la citation {{p.}}88. En-tête de chapitre, {{p.}}141 : {{citation|Que devient le rêve, quand le rêve est fini ?}}.</ref>{{,}}<ref>Dans le livre de Chantal Montellier, la narration de l'histoire débute par cette citation. {{Ouvrage |auteur1=[[Chantal Montellier]] |titre=Les Damnés de Nanterre |éditeur=[[éditions Denoël]] |collection=Denoël Graphic |lieu=Paris |date=10 février 2005 |pages totales=88 |passage=5 |isbn=978-2-20725-629-9}}.</ref>{{,}}<ref>Lire également le document de Jean Roger Bourrec dans le magazine ''[[VSD (magazine)|VSD]]'' du {{Date-|26 octobre 1995}}.</ref>{{,}}{{#tag:ref|[[Patricia Tourancheau]] en précise le contexte : {{Citation|La nuit, d'après une lettre à un ami, elle regarde en face la prison de Nanterre, illuminée, qui lui rappelle concrètement la réalité de ce monde. Elle s'attriste sur son sort : ''Je n'ai pas d'histoire. Je retourne à la chaleur de ma cellule et je pense à un refrain à 2 francs : que devient le rêve quand le rêve est fini'' ?, écrit-elle quelques jours avant la folle équipée}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|titre=Florence Rey à mots découverts|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|lieu=Paris|jour=29|mois=12|année=1997|pages=|lire en ligne=}}.</ref>.|group=note}} :

{{Citation bloc|Ah, j'existe, je le sens. C'est loin d'être une consolation. C'est parfois plus triste, puisque je n’ai pas d'histoire. Je me tais, mais je ne sauve pas le monde. Je sens déjà l'influence de la morale, de la police de la pensée … Certains sont prêts au combat, mais se feront vite briser, d'autres sont déjà brisés et plus tard, ne sauront jamais nommer leur mal … En face, la prison de Nanterre, toujours illuminée, qui me rappelle concrètement la réalité de ce monde. Je ferme la fenêtre et retourne à la chaleur de ma cellule et je pense à un refrain à deux francs : ''Que devient le rêve, quand le rêve est fini ?''}}

[[David Foenkinos]] consacre un roman à l'affaire Rey-Maupin, ''Les Cœurs autonomes'', dans lequel il met l'accent sur l'enchaînement fatal de l'histoire d'amour désespérée qui a fait de ces deux jeunes gens des meurtriers. Le romancier analyse la radicalité politique d'Audry Maupin. Elle le captive d'un point de vue psychologique comme un élément de la relation des amants et de la violence des sentiments entre eux. Pour Foenkinos, le couple a créé inconsciemment une machine infernale dès leurs premières rencontres. Elle les dépasse et les mène toujours plus loin jusqu'à la folie et à l'irréparable. Le jour de la fusillade, il aurait pu, selon lui, ne rien se passer ou presque. Foenkinos décortique la série d'imprévus et de grains de sable qui font dévier le projet initial. L'engrenage emporte inexorablement le jeune couple dans la démence jusqu'au moment où la mort sépare ceux qui avaient fini par ne plus former qu'un seul être{{Sfn|Foenkinos|2006|p=169-171}} : {{Citation bloc|Une balle le touche, et il bascule en arrière. Ses yeux sont ouverts. Une seule balle. Il est neutralisé. Il n'y a aucun doute. Les policiers se rapprochent lentement de la voiture. Ils crient à la seconde personne de se rendre. Ils ne savent pas encore qu'il s'agit d'une femme, ils ne savent pas encore qu'il s'agit d'une si jeune femme. Elle n'entend rien. Ni les mots, ni les pas de ceux qui avancent vers elle, armes en avant. Elle regarde son amour, immobile déjà, et calme. Presque soulagé par la mort. Elle s'approche de lui, et pose ses lèvres sur ses lèvres. Ce moment est parsemé de tous les moments, en folie, à la vitesse supérieure, les moments de leur amour tourbillonnants autour de leurs deux visages comme la vie défile aux yeux de ceux qui glissent vers le néant ; le néant qui l'attend, lui, dans l'au-delà, et elle dans l'en-delà ; tous deux vers le néant. Les instants du premier baiser, la bataille de polochons, l'amour mauvais des mauvais jours aussi, les montées et les descentes des montagnes, les excitations infinies, les illusions perdues, le bonheur absolu, évident, le temps suspendu, tout est là, encore à cet instant, encore plus évident et plus fort que jamais, peut-être. Le goût de ses lèvres, dans le froid. Le goût de ses lèvres, comme une transmission de la mort.}}

Florence Rey est devenue une icône de la contre-culture. [[Gérard Guégan]] a, par exemple, affirmé que dans une sorte de prémonition, il avait écrit ''La Rage au cœur'' ([[Champ libre]], 1974) dans l'immeuble de la [[ZUP]] d'[[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]] où Florence Rey a passé son enfance<ref>{{Article|prénom1=Jean-Luc|nom1=Douin|titre=Vous m'aviez menti|sous-titre=en se penchant sur son passé, Gérard Guégan découvre les mensonges, les omissions d'un amant trahi, d'un militant trompé|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=7|mois=novembre|année=1997|pages=}}</ref>. Des jeunes gens arboraient la photographie anthropométrique de Florence Rey sur leurs t-shirts avec le slogan « Freedom Florence ». Cette expression difficilement traduisible, peut signifier soit qu’ils demandaient sa libération soit qu’elle était pour eux un symbole de liberté{{refnec}}. Durant les mois qui ont suivi la fusillade, de nombreux intellectuels, éditorialistes, sociologues ont été amenés à donner dans la presse leur interprétation du fait divers et ce qu’ils pouvaient dire de l’évolution de la société.

Florence Rey inspire [[Patrick Besson]] dans son recueil ''Sonnet pour Florence Rey et autres textes''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Patrick|nom1=Besson|lien auteur1=Patrick Besson|titre=Sonnet pour Florence Rey et autres textes|collection=La Fronde|éditeur=Éditions L'Âge d'Homme|lien éditeur= Éditions L'Âge d'Homme|pages totales=168|lieu=Lausanne|jour=7|mois= mai|année=1996|isbn=978-2-82510-724-9|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=yGGy-BIranMC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false}}</ref>. Le poète s'y découvre une complicité secrète avec la criminelle. Tous deux sont des figures de « hors-la-loi », réfractaires à l'ordre établi, incapables de trouver leur place dans la société. Le poète déclare sa flamme à Florence Rey et, par provocation, dit rêver de se marier avec l’adolescente, {{Citation|qui n'aimera jamais sur terre qu'un seul garçon.}} La figure de Florence Rey, sous le patronage de laquelle est placé l'ensemble de l'œuvre, allie la rébellion et l’amour à la critique de la société, thèmes qui sont les fils conducteurs des textes réunis dans la suite du livre. Patrick Besson continue à explorer les liens entre l’écrivain et le hors-la-loi, esquissés sous forme de défis dans le sonnet, au travers de portraits d’écrivains qui ont connu la prison, [[Louis-Ferdinand Céline]] et [[Jean Genet]]. De même, la critique des médias amorcée dans le poème en introduction, se prolonge avec les portraits acides de personnalités dans la seconde partie de l'ouvrage.

* Pour [[Jean-Paul Bourre]], Florence Rey incarne la révolte et une icône de la culture rock’n'roll : ''Sexe, Sang & Rock'n'Roll''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Paul|nom1=Bourre|lien auteur1=Jean-Paul Bourre|titre=Sexe, Sang et Rock’n'Roll|éditeur=Éditions Camion noir|lien éditeur=Éditions du Camion blanc|lieu=Rosières-en-Haye|jour=13|mois=07|année=2009|pages totales=224|isbn=978-2-35779-022-3|lire en ligne= }}.</ref>.
* [[Gwenaëlle Aubry]], qui dit être fascinée par le visage et par le silence de Florence Rey enfermée dans sa prison intérieure<ref>{{Article|prénom1=Gwenaëlle|nom1=Aubry|lien auteur1=Gwenaëlle Aubry|titre=Ceci n'est pas de la littérature|périodique=Le Monde des livres|lien périodique=Le Monde|lieu=Paris|jour=23|mois=06|année=2006|pages=2|lire en ligne=}}.</ref>, s'en est inspirée dans son roman ''L'Isolée''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gwenaëlle|nom1=Aubry|lien auteur1=Gwenaëlle Aubry|titre=L'Isolée|éditeur=Éditions Stock|lien éditeur=Éditions Stock|nature ouvrage=Roman|lieu=Paris|jour=20|mois=08|année=2002|pages totales=196|isbn=978-2-234-05510-0|lire en ligne=}}.</ref>, ainsi que dans un récit, ''L'Isolement''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gwenaëlle|nom1=Aubry|lien auteur1=Gwenaëlle Aubry|titre=L'Isolement|éditeur=Éditions Stock|lien éditeur=Éditions Stock|lieu=Paris|jour=30|mois=04|année=2003|pages totales=57|isbn=978-2-234-05597-1|lire en ligne=}}.</ref>, où il est question du deuil et de la désolation.
* Gérard Lambert, assistant social en milieu pénitentiaire, a consacré deux romans à l’affaire. Dans ''D’eau et de braise''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gérard|nom1=Lambert|titre=D'eau et de braise|collection=Textes courts|éditeur=Éditions HB|lien éditeur=HB éditions|lieu=Forcalquier|jour=25|mois=08|année=1998|pages totales=163|isbn=978-2-91140-647-8|lire en ligne=}}.</ref>, il cherche à comprendre par quelle dérive l’adolescente intelligente, cultivée et sensible, est passée du mal de vivre au geste fatal. Dans ''Comme un jeu d’enfants''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gérard|nom1=Lambert|titre=Comme un jeu d'enfants|éditeur=Éditions Gunten|jour=08|mois=10|année=2009|pages totales=150|isbn=978-2-91421-176-5|lire en ligne=}}.</ref>, il décrit la descente aux enfers des deux adolescents dépassés par leurs jeux de rôles dans lesquels ils se sont emprisonnés.
* Mano, dans son roman d’anticipation ''Un monde parfait''<ref>{{Ouvrage|nom1=Mano|titre=Un monde parfait|éditeur=Éditions Léo Scheer|lien éditeur=Éditions Léo Scheer|lieu=Paris|jour=05|mois=01|année=2009|pages totales=236|isbn=978-2-75610-155-2|lire en ligne=}}.</ref>, met en scène un jeune couple rebelle, Léa et Samuel, qui choisit la marginalité et qui n'est pas sans rappeler Florence Rey et Audry Maupin.
* [[Roberto San Geroteo]], poète et traducteur espagnol, lui a dédié un poème dans son recueil ''Gens de la nuit''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Roberto|nom1=San Geroteo|lien auteur1=Roberto San Geroteo|titre=Gens de la nuit|éditeur=Éditions Encres vives|lien éditeur=Encres vives|nature ouvrage=recueil de poèmes|lieu=Colomiers|année=2004|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>. Elle y apparaît comme une revenante d’outre-tombe, une étrangère enfermée pour toujours dans sa nuit, « parti[e] en fumée le long des rues », consumée « au bout de son rêve ».
* On reconnaît facilement l’histoire de Florence Rey, dans la nouvelle ''L’Anamor(t)'' de [[Renaud Santa Maria]] parue initialement dans la revue ''[[Bordel (revue)|Bordel]]'' {{numéro}}11 (2009) et reprise dans le recueil ''Le Cœur en berne'' (Stéphane Million éditeur, 2010). Le texte se présente comme le monologue d’une jeune femme détenue depuis 15 ans. Renaud Santa Maria fait de Florence Rey le symbole de l’amour fou qui peut mener à la mort et en même temps lui résiste. Dans le recueil, elle apparaît comme une icône post-punk. Sa figure semble dire la faillite des idéaux de l’adolescence à laquelle succède la résignation.
* Jacky Bensimon, l’un des otages, a écrit un livre de témoignage où il raconte sa vie avant le {{date-|4 octobre 1994}}, la prise d’otage et la manière dont il a vécu l’enquête et le procès{{Sfn|Bensimon|Daunis|2003}}.
* [[Patrick Burgaud]] a créé un récit numérique interactif sur Florence Rey, en 2001<ref>[[Patrick Burgaud]] : ''Florence Rey in Do(c)ks'', ''What’s your war'', série 3, {{numéro}}25/26/27/28'', Ajaccio, 2001.</ref>.
* [[Lionel Bourg]] lui a consacré des pages notamment dans ''Matière du temps'' en 1996<ref>Lionel Bourg : ''Matière du Temps'', Éditions Cadex, 1996 {{ISBN|978-2-905910-68-4}}.</ref>.
* On peut encore citer ''Florence Rey'' par Jean-Roger Bourrec<ref>Jean-Roger Bourrec : ''Florence Rey'', Paris, Flammarion, 1995 {{ISBN|978-2-08-067162-2}}.</ref> et ''L’Affaire Florence Rey'' de Cathy Capvert.

=== Bandes dessinées ===
* [[2005 en littérature|2005]] : [[Chantal Montellier]] traite ce fait divers sous l'angle politique dans une bande dessinée, ''Les Damnés de Nanterre''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Chantal|nom1=Montellier|lien auteur1=Chantal Montellier|titre=Les damnés de Nanterre|éditeur=Éditions Denoël|lien éditeur=Éditions Denoël|collection=Denoël Graphic|lieu=Paris|jour=10|mois=février|année=2005|pages totales=88|isbn=978-2-20725-629-9}}</ref>, en mettant en évidence le rôle du troisième homme. Elle replace la fusillade dans une filiation idéologique, une lutte commencée dans les [[Années de plomb]]. Florence Rey et Audry Maupin seraient le dernier maillon de cette histoire.

=== Cinéma ===
* [[1994 au cinéma|1994]] : un court métrage d'[[Alain Raoust]], ''Muette est la girouette'', se présente comme une lettre filmée, adressée à Florence Rey. Le film est tourné sous le coup de l'émotion suscitée par le braquage dans la semaine qui l'a suivi, en {{date-|octobre 1994}} et se termine par : {{Citation|… et j'espère que tu resteras muette, que tu ne parleras jamais.}} Alain Raoust s'est également inspiré de Florence Rey dans son film ''La Cage''<ref name="Libération_040902">{{Article|prénom1=Philippe|nom1=Azoury|titre=La vie dans un virage|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=4|mois=septembre|année=2002|pages=|url texte=http://next.liberation.fr/cinema/0101423705-la-vie-dans-un-virage|consulté le=23 septembre 2012}}</ref>. Le [[réalisateur]] évoque la reconstruction d'une détenue à sa sortie de prison, au travers d'un long chemin initiatique dans la montagne. Elle y apprend à s'accepter, se réconcilie avec elle-même et retrouve le courage de regarder vers l'avant. L'actrice principale [[Caroline Ducey]] pour incarner son personnage, {{Citation|n'avait en tête qu'un visage, dès la lecture du scénario, celui de Florence Rey<ref name="Libération_040902"/>}}. La similitude est grande avec la passion d'Audry Maupin pour l'escalade, passion à laquelle le jeune homme avait initié sa compagne.
* [[1995 au cinéma|1995]] : dans ''[[La Cérémonie (film, 1995)|La Cérémonie]]'', [[Claude Chabrol]] se sert discrètement de l'image de Florence Rey à des fins narratives. Au cours de la rencontre de Jeanne et Sophie, Jeanne, jouée par [[Isabelle Huppert]], tient sa photo à la main. Un parallèle est ainsi suggéré entre Sophie et l'image de jeune femme mutique, froide et mystérieuse de Florence Rey<ref>{{Article|prénom1=Cédric|nom1=Anger|prénom2=Anne|nom2=Gollac|titre=La Cérémonie|sous-titre=de Claude Chabrol|périodique=Cinémas Indépendants Parisiens|jour=21|mois=octobre|année=2009|pages=7|format=pdf|url texte=http://www.cinep.org/site/pages/archives/formations_filmiques/ceremonie/ceremonie.pdf|consulté le=23 septembre 2012}}</ref>.
* [[1998 au cinéma|1998]] : le réalisateur [[Thomas Gilou]] tente de monter un long-métrage autour de l'équipée meurtrière. Ce premier projet de film sur l'affaire Rey-Maupin est resté sans suite<ref name="Nouvel Observateur_041213">{{Article|prénom1=Alexandre|nom1=Boussageon|titre=Florence Rey inspire Desplechin|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=L'Obs|lieu=Paris|jour=4|mois=12|année=2013|pages=|lire en ligne=https://www.nouvelobs.com/cinema/20131204.CIN1436/florence-rey-inspire-desplechin.html}}.</ref>.
* [[2000 au cinéma|2000]] : dans le court-métrage ''Aux Abois''<ref>Voir sur le site Dailymotion : {{lien web|url=https://www.dailymotion.com/video/x2fqw20_aux-abois_shortfilms|titre=''Aux Abois''}}.</ref>, Luc Wouters suit le parcours de Florence Rey et d'Audry Maupin dans les rues de Paris en adoptant un point de vue subjectif. Avec les voix de Cécile Garcia Fogel et Mehdi M. Drais. L'actrice termine le récit par : {{Citation|Il n'y a pas de visa pour le paradis.}}
* [[2010 au cinéma|2010]] : la relation entre Florence Rey et Audry Maupin a influencé [[Isabelle Czajka]] pour aborder les rapports entre les personnages de son film ''[[D'amour et d'eau fraîche (film, 2010)|D'amour et d'eau fraiche]]''. Le scénario de l'histoire est celui d'une jeune femme fascinée par un marginal qui se laisse entraîner par lui.
* [[2010 au cinéma|2010]] : projet de long-métrage sur l'histoire de Florence Rey et Audry Maupin sous le titre, ''La Tuerie de la Nation'', adapté du livre de Jacky Bensimon avec l'actrice Aurélie Matéo dans le rôle de Florence Rey. Le tournage devait commencer au mois de {{date-|septembre 2010}}<ref>Voir : {{Lien web|langue=fr|titre=Biographie d'Aurélie Matéo|url=https://web.archive.org/web/20160303172009/http://www.cinemotions.com/biographie-Aurelie-Mateo-nm1385731|date=|site=CinÉmotions}}.</ref>. Ce projet est abandonné.
* [[2011 au cinéma|2011]] : l'affaire Rey-Maupin doit également servir de trame pour le long-métrage ''Voisines'' de la réalisatrice Marie-Hélène Mille, avec la comédienne [[Stéphanie Crayencour]]. Les premières scènes étaient prévues pour {{date-|novembre 2011}}<ref>{{Article|prénom1=Nicolas|nom1=Crousse|titre=Elle court, elle court, Stéphanie Crayencour|périodique=Le Soir|lien périodique=Le Soir|lieu=Bruxelles|jour=19|mois=07|année=2011|pages=|lire en ligne=}}.</ref>. Mais cette ébauche sur l'affaire ne va pas aboutir.
* [[2013 au cinéma|2013]] : nouveau projet de cinéma sur un film biographique : ''L'Affaire Florence Rey-Audry Maupin'', avec pour actrice principale [[Christa Theret]]<ref>Voir sur le site de ''[[Première (magazine)|Première.fr]]'', {{Citation|Christa Theret a annoncé qu'elle travaillait sur un biopic de Florence Rey - en 1994, elle avait participé avec Audry Maupin à une virée sanglante à Paris - qui sera réalisé par Éric Raynaud}} : {{Lien web|langue=fr|titre=''L'affaire Florence Rey-Audry Maupin'' d'Éric Raynaud|url=https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Kristen-Stewart-Jessica-Chastain-et-Antonio-Banderas-profitent-de-la-Berlinale-2013|date=|site=Premiere.fr}}.</ref>. Le réalisateur est le scénariste Éric Raynaud<ref>Éric Raynaud est producteur, réalisateur et scénariste. Il a réalisé en 2008, ''Juste un pitch'' et écrit le scénario du film ''[[L'Affaire Farewell]] '' en 2009, issu de son ouvrage ''Adieu Farewell''.<br />Se reporter à la fiche du réalisateur sur le site Unifrance : {{lien web|url=http://www.unifrance.org/annuaires/personne/355190/eric-raynaud|titre=Éric Raynaud}}</ref> et ce long-métrage est en cours de financement. Comme les projets précédents, celui-ci est finalement abandonné.
* [[2013 au cinéma|2013]] : depuis la tentative de [[Thomas Gilou]] à la fin des années 1990, un cinquième projet de film sur cette affaire est entrepris par le réalisateur [[Arnaud Desplechin]]<ref name="Nouvel Observateur_041213"/>. Affaire qui connaît un retour sur la scène médiatique avec l'arrestation le {{date-|20 novembre 2013}} du tireur fou, [[#Abdelhakim Dekhar|Abdelhakim Dekhar]], l'ancien complice de Florence Rey et Audry Maupin. Mais nouvel abandon du réalisateur.
* [[2013 au cinéma|2013]] : la réalisatrice suédoise [[Mia Engberg]] s'inspire de l'affaire Rey-Maupin dans son documentaire autobiographique, également considéré comme une autofiction, ''Belleville Baby''. Dans ce film, Engberg raconte son histoire d'amour avec un homme de la banlieue parisienne, une histoire qu'elle compare avec celle de Florence Rey et Audry Maupin<ref>{{Article|prénom1=Christophe|nom1=Brangé|titre=Belleville Baby|sous-titre=un documentaire de Mia Engberg|périodique=Abus de Ciné|lieu=Lyon|mois=09|année=2013|pages=|lire en ligne=http://www.abusdecine.com/critique/belleville-baby}}.</ref>.
* [[2014 au cinéma|2014]] : le réalisateur [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]] et compagnon de Florence Rey jusqu'en 2015, envisage un long-métrage intitulé : ''Rey, Florence Rey''<ref name="Destination Ciné" />. Celle-ci participe aussi au scénario. Ce film biographique dont la sortie dans les salles de cinéma était prévue au début de l'année 2015, reste à l'état de projet et il finit par être abandonné (se reporter au chapitre : [[#Le droit à l'oubli de Florence Rey|Le droit à l'oubli de Florence Rey]]).

=== Télévision ===
* [[2003 à la télévision|2003]] : l'épisode de la série ''[[Commissaire Moulin]]'' intitulé « Les Lois de Murphy » (saison 7) est inspiré de la fusillade de la Nation ainsi que de la [[tuerie de Nanterre]] perpétrée par Richard Durn. Le feuilleton est sorti le {{date-|9 décembre 2004}}.
* [[2003 à la télévision|2003]] : l'émission ''[[Faites entrer l'accusé]]'', présentée par [[Christophe Hondelatte]], est consacrée à l'affaire Rey-Maupin, sous le titre « Florence Rey-Audry Maupin, tueurs nés ? ». Documentaire de Marie-Sophie Tellier, diffusé sur [[France 2]] le {{date-|14 décembre 2003}} ({{4e}} saison) et rediffusé le {{date-|19 février 2008}}. Pour la première fois, Bernard Maupin, le père d'Audry, apporte son témoignage et Maître Olivia Cligman, avocate, nous éclaire sur la personnalité de Florence Rey. Principaux intervenants : Denis Rouillé et Marie, amis de Florence Rey et Audry Maupin. Jacky Bensimon et le docteur Georges Monnier, les otages. Jean-Claude Mules et Pierre Valéro, anciens enquêteurs de la [[Brigade criminelle]]. Brigitte Jacob, veuve du motard Guy Jacob. Maître Emmanuelle Hauser-Phelizon, avocate d'Abdelhakim Dekhar. Maître Françoise Berrux, avocate des familles des policiers. Maître Marie-Christine Chastand-Morrand, avocate des parties civiles. Maître Jean Chevrier, avocat de la famille d'Amadou Diallo. [[Dominique Rizet]], Patricia Tourancheau, Élisabeth Fleury et Audrey Goutard, journalistes.

=== Théâtre ===
* [[1997 au théâtre|1997]] : Florence Rey intervient dans ''Karl Marx théâtre inédit'' de Bernard Chartreux, monté par [[Jean-Pierre Vincent]] en [[1997]] au théâtre des ''Amandiers'' à [[Nanterre]].
* [[2004 au théâtre|2004]] : Florence Rey est l'un des personnages de la pièce de théâtre de Claudine Galéa, ''Les Idiots''<ref>''Les Idiots'' est une pièce de théâtre éditée aux ''Éditions Espace 34'' en 2004 et nommée au Grand Prix de la Littérature Dramatique en 2005. Son auteur, [[Claudine Galéa]], publie des romans, des pièces de théâtre et des livres jeunesse.</ref>. Cette pièce de théâtre rassemble cinq hommes et quatre femmes, adolescents entre 13 et 19 ans. Florence est l'une d'entre elles et s'adresse directement au public dans un long monologue. Cette pièce a eu du succès dans le milieu théâtral<ref>Lecture par Dominique Blanc, le 9 juillet 2004, pour ''Texte Nu'', dans le cadre du festival Nîmes culture organisé par la SACD et France-Culture. Création du {{1er}} avril au 10 avril 2005 à la Comédie de Genève dans une mise en scène de Agnès-Maritza Boulmer. Pièce sélectionnée par le Bureau des lecteurs de la Comédie-Française. Lecture dirigée par Laurent Muhleisen, au Théâtre du Vieux Colombier, le {{1er}} juillet 2008.</ref>.
* [[2005 au théâtre|2005]] : au [[théâtre du Nord]] en {{date-|mars 2005}}, la pièce ''Clara 69'' de [[Gildas Milin]] s'inspire de la figure de la jeune femme<ref>{{Article|prénom1=Isabelle|nom1=Demeyere|titre=Entretien avec Anne Caillère|sous-titre=Une communauté de femmes très présente en moi|périodique=Théâtre Contemporain.net|mois=juin|année=2007|pages=|url texte= http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Clara-69/ensavoirplus/idcontent/3364}}</ref>.
* [[2005 au théâtre|2005]] : la troisième pièce ''Une nuit au poste'' d'[[Éric Rouquette]], auteur dramatique, est influencée par l'histoire de Florence Rey et d'Audry Maupin : {{Citation|Pourquoi revenir sur cette affaire ? Parce que le destin de Florence Rey est lié à une rencontre, rencontre à laquelle elle s'est accrochée. Parce que la vie tient parfois à une somme de manques : des parents absents, une jeunesse qui grandit dans la noirceur et la solitude, et qui trouve soudain en quelqu'un une étincelle, une raison d'exister. Je retrouverai beaucoup de ce thème en écrivant ''Une nuit au poste''<ref>{{Article|prénom1=Éric|nom1=Rouquette|lien auteur1=Éric Rouquette|titre=Histoire d'une pièce|sous-titre=une nuit au poste|périodique=Le Billet des Auteurs de Théâtre|jour=1|mois=janvier|année=2008|pages=|url texte=http://www.lebilletdesauteursdetheatre.com/Un-auteur-une-piece-1-2008-01-01.html}}</ref>.}} Cette pièce est créée en {{date-|juillet 2005}}, lors du [[Festival d'Avignon]] au [[La Luna (théâtre)|Théâtre La Luna]], puis reprise en {{date-|mai 2007}} à Paris, au [[théâtre Mouffetard]] et de nouveau à Avignon au théâtre des Corps-Saints, au mois de {{date-|juillet 2012}}. ''Une nuit au poste'' est publiée en {{date-|décembre 2006}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Éric|nom1=Rouquette|lien auteur1=Éric Rouquette|titre=Une nuit au poste|éditeur=Éditions L'Œil du Prince|mois=décembre|année=2006|pages totales=78|isbn=978-2-35105-024-8}}</ref>.
* [[2008 au théâtre|2008]] : Sandrine Bauer a traité ce fait divers dans une pièce, ''J'ai pas rêvé longtemps'', montée à l'Espace 44 à [[Lyon]] en [[2008]], où elle imagine Florence Rey à sa sortie de prison qui revit les étapes de sa vie : la passion dévorante de son premier amour, les randonnées en montagne encordée à Audry, la nuit de folie meurtrière où elle le suit, puis le vide de la détention.
* [[2009 au théâtre|2009]] : dans la pièce ''Ce que les enfants racontent à leurs parents quand ils dorment'', jouée en novembre 2009 dans la salle Les Pipots à [[Boulogne-sur-Mer]], Ludovic Longelin, auteur, metteur en scène et comédien, trace le portrait d'une jeune criminelle qui loin de se sentir coupable trouve le sens de sa vie dans le meurtre. Le geste de tuer devient pour elle l'unique manière d'affirmer sa présence au monde<ref>{{Article|nom1=La Semaine dans le boulonnais.fr|titre=Une seconde et la vie bascule|périodique=La Semaine|jour=25|mois=novembre|année=2009|pages=|url texte=http://www.lasemainedansleboulonnais.fr/actualite/boulogne/2009/11/25/article_une_seconde_et_la_vie_bascule.shtml}}.</ref>.
* [[2011 au théâtre|2011]] : au [[Festival d'Avignon]] en {{date-|juillet 2011}} est jouée au théâtre Présence Pasteur, la pièce ''Tom et Lou'' de Jacques Develay. Cette pièce est construite autour de l'affaire Florence Rey : {{Citation|l'histoire d'une dérive où comment l'amour fou entre un jeune homme et une jeune fille, amène à un désastre lors d'une folle virée nocturne}}. On retrouve les deux anges noirs, ''Tom et Lou'', au centre socio-culturel Le Local<ref>{{Article|prénom1=Aurèle|nom1=Nourisson|titre=''Tom et Lou'' racontent Florence Rey|périodique=La Nouvelle République|lien périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|jour=9|mois=avril|année=2013|pages=|url texte=http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Loisirs/Theatre-danse/n/Contenus/Articles/2013/04/09/Tom-et-Lou-raconte-Florence-Rey-1404081}}</ref> à [[Poitiers]] du 9 au {{date|13 avril 2013|au théâtre}}.
* [[2016 au théâtre|2016]] : Pauline Peyrade est l'auteure de la pièce ''Bois impériaux'', dont la conception du projet est de Das Plateau et la mise en scène de Céleste Germe : {{Citation|j’étais partie sur les traces de Florence Rey et Audry Maupin, deux jeunes anarchistes qui ont braqué une préfourrière et ont tué des policiers à la suite d'une cavale au milieu des années 1990, et au fil de l'écriture je me suis retrouvée avec un frère et une sœur perdus sur une route, la nuit, encerclés par la forêt}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=''Bois impériaux''|url=https://www.theatre-contemporain.net/images/upload/pdf/f-254-5a620a30b812a.pdf|date=|site=Théâtre contemporain.net}}.</ref>.

=== Musique ===
* En musique, de nombreuses chansons lui ont été consacrées et révèlent des interprétations radicalement différentes du fait divers. Plusieurs rappeurs citent ainsi « la tueuse de flics » qui était devenue, selon une journaliste, une {{Citation|égérie rebelle sacralisée dans les banlieues}}{{Sfn|Tourancheau|26 juin 2009}}. Parmi ceux-ci, on peut citer le [[ministère A.M.E.R.]] (''sacrifice de poulets''), [[Soprano (rappeur)|Soprano]] (''Le divan'', second titre de l'album ''[[Puisqu'il faut vivre]]''), [[LIM (rappeur)|LIM]] (''Mon frère''), [[Booba]] (''100-8 zoo''), [[Relic (groupe)|Relic]] (''Regarde''), [[MC Solaar]] (''Gangster moderne''), [[Keny Arkana]], [[Kayna Samet]] (''Tueuse née'') ou le groupe [[Suprême NTM|NTM]]. [[Booba]] la considère comme une héroïne et lui crie son admiration : {{Citation|d'vrait y avoir plus de filles comme Florence Rey}}.
* Le groupe de Rock, [[The Kills]], rend fréquemment hommage à Florence Rey dans leurs interviews et dans leurs concerts en la présentant comme une héroïne punk, icône de la révolte nihiliste de la jeunesse. Ils lui ont dédié la chanson ''Fuck the people'', et sa photographie figure sur la pochette de leur disque ''Black Rooster''. Lors de leur concert au [[Printemps de Bourges]] en 2005, la chanteuse et le guitariste confirment que le nom du groupe est une référence à l'équipée sauvage des jeunes amants<ref>{{Article|périodique=Concert and Co|jour=17|mois=mai|année=2005|url texte= http://www.concertandco.com/critique/concert-the-kills-printemps-bourges-2005/palais-auron-bourges/11521.htm|titre=Concert The Kills au [[Printemps de Bourges]]|prénom1= Pierre|nom1=Andrieu|pages=}}</ref>. Le couple [[Alison Mosshart]] et [[Jamie Hince]], persévère au moment de leur troisième album en 2008 : {{Citation|Nous n'agirons jamais comme elle, mais nous vivons la même chose, dont elle a cherché à sortir à sa façon. Dans un genre de révolte, son exemple reste impressionnant}}<ref>{{Article|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=7|mois=mars|année=2008|url texte=http://www.liberation.fr/culture/010175891-l-art-de-fixer-l-eclat-d-innocence|titre=L'art de fixer l'éclat d'innocence|prénom1=Bruno|nom1=Bayon|lien auteur1=Bruno Bayon| pages=}}</ref> et à la sortie de ''Blood Pressures'' en 2011, Jamie Hince déclare qu'il aimerait rencontrer Florence Rey : {{Citation|Je pense que c'est une personne importante. Elle est iconique, cinématographique, c'est du pur nihilisme}}<ref>{{Article|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=4|mois= avril|année=2011|url texte= http://next.liberation.fr/musique/06013368-the-kills-la-musique-punk-est-en-nous|titre=La musique punk est en nous|prénom1=Philippe|nom1=Brochen|pages=}}</ref>.
* Des groupes [[anarcho-punk]] français se réclament de Florence Rey comme porte-drapeau d'un combat politique, notamment Dead Spike, Perfusés : ''J't'aurais aimée'', ''Pousse au Krime'', ou Pekatralatak dans ''On va tous mourir'' et ''Liberté''. Cette chanson réclame sa libération et l'associe aux militants d'[[Action directe]]. Le disque de Pekatralatak est également accompagné d'un texte racontant son procès.<br>Le groupe d'[[Rock indépendant|indie rock]] espagnol Fine! a intitulé ''Florence Rey'', une plage électronique expérimentale sur leur premier [[Extended play|EP]], en 2000. Les Edmonds, groupe de jazz marseillais, a fait de même pour l'une de ses musiques sur leur disque ''Enfin'', en 1999 : ''L'Oppossum'' (Florence Rey).
* Le groupe de [[punk rock]] anarchiste [[Royaume-Uni|britannique]], [[Chumbawamba]], dédie sa chanson ''Stitch That'' extraite de leur album ''{{lien|lang=en|trad=Shhh}}'' à Florence Rey, au cours de leurs concerts peu de temps après les événements du {{date-|4 octobre 1994}}.
* Les chansons dédiées à Florence Rey dans les années qui ont suivi son procès par des artistes qu'ils soient connus ou confidentiels témoignent d'un élan de sympathie d'une partie du public pour celle qui avait été présentée lors des audiences comme une adolescente fragile dépassée par ses actes. [[Bertrand Louis]] a donné son nom à l'une de ses chansons où il évoque un rêve d'évasion et de liberté qui ne peut se réaliser que hors la loi. Le groupe rock [[Subway (groupe)|Subway]] imagine ce que la jeune fille ressent lorsqu'elle est allongée sur le sol à la fin de la fusillade à côté du corps de son compagnon : ''Eva'' sur ''Rien ne se voit'' en 2003. Elle a inspiré à [[Fédération française de funk|FFF]], ''Mon désordre'' sur l'album ''Vierge''. Cette chanson est une réflexion sur ce fait divers que les médias ont catalogué comme la révolte d’une génération d'incompris en oubliant la personne qui a commis l'acte. Pour [[Kayna Samet]] celle dont la presse a fait un monstre était juste une adolescente amoureuse à la folie. Elle s'indigne de l'insensibilité de la justice.
* [[Yves Simon (artiste)|Yves Simon]] a écrit ''Pardonnez'' pour Florence Rey, chanson dans laquelle il prend sa défense et demande l'indulgence pour une erreur de jeunesse.
* [[Alain Souchon]] dans ''{{unité|8|m|2}}'' parle du quotidien d'une détenue qui a {{citation|foutu sa vie en l'air}}, parce qu'elle a voulu suivre son amant<ref>[[Alain Souchon]] fait allusion dans sa chanson à Florence Rey : {{Article|périodique=Le Parisien|lien périodique=le Parisien|jour=1|mois=décembre|année=2008|url texte=http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/alain-souchon-j-ai-ete-bouscule-dans-ma-vie-01-12-2008-327639.php|titre=J'ai été bousculé dans ma vie|pages=}}</ref>.
* [[Nessbeal]] cite Florence Rey sur le morceau ''Peur d'aimer'' de l'album ''Roi sans couronne'', sorti en 2008.
* Le groupe de [[metalcore]] nancéien La Horde publie la chanson ''Nuclear Mind'' sur l'album ''En passant par le monde'' en 2012. La chanson, sans parti pris, revient sur la chronologie des évènements<ref>{{Article|périodique=Aux portes du metal|jour=24|mois=septembre|année=2012|url texte= https://www.auxportesdumetal.com/interviews/LaHorde2012-fr.html|titre=Interview de la Horde}}</ref>.

=== Radio ===
* [[1999]] : Christophe Deleu consacre une évocation radiophonique sur ce fait divers, le {{date-|24 avril 1999}} à [[France Culture]]. Il met en perspective la dérive du jeune couple et la révolte désespérée dans laquelle il s'enferme au sein du malaise et des déceptions de toute une génération<ref>{{Article|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|titre=Deux ou trois choses que je ne sais pas de Florence Rey|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=24|mois=avril|année=1999|pages=|url texte=http://www.liberation.fr/medias/0101278749-itineraire-d-un-engrenage-france-culture-atelier-de-creation-radiophonique-deux-ou-trois-choses-que-je-ne-sais-pas-de-florence-rey-22h35}}.<br />Christophe Deleu, documentariste à [[France Culture]], Maître de conférence au centre universitaire d'enseignement du journalisme, université Robert Schuman de [[Strasbourg]]. Son analyse « Deux ou trois choses que je ne sais pas de Florence Rey », est sélectionnée aux États Généraux du film documentaire de [[Lussas]] ([[Ardèche (département)|Ardèche]]), en 2000.</ref>.
* [[2009]] : émission de [[Jacques Pradel (journaliste)|Jacques Pradel]] sur ''L'Affaire Florence Rey et Audry Maupin'' dans ''Café crime'', diffusée le {{date-|6 juillet 2009}}, sur [[Europe 1]] avec comme invitées, [[Patricia Tourancheau]] et Olivia Cligman.
* [[2011]] : l'artiste Lucie Rébéré prête sa voix pour le personnage de Florence Rey dans une fiction radiophonique à [[France Culture]] : ''Marathon''.
* [[2012]] : lors du centenaire de la [[Brigade criminelle]], l'affaire Rey-Maupin est évoquée en seconde partie dans l'émission L'Heure du crime sur [[RTL]], présentée par [[Jacques Pradel (journaliste)|Jacques Pradel]], le {{date-|5 juillet 2012}} avec pour invité, Olivier Bordaçarre, écrivain<ref>Émission ''L'Heure du crime'' sur [[RTL]], le 5 juillet 2012 : {{lien web|url=http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/billet/jeudi-5-juillet-emission-speciale-a-l-occasion-de-la-sortie-du-hors-serie-100-ans-de-la-crim-des-magazines-le-point-et-alibi-7750068979|titre=''Les cent ans de la Crim'''}}.</ref>.
* [[2014]] : émission de [[Fabrice Drouelle]] sur ''Florence Rey et Audry Maupin, une dérive meurtrière'' dans ''Affaires sensibles'', diffusée le {{date-|3 septembre 2014}}, sur [[France Inter]] avec pour intervenant, Frédéric Couderc, romancier et écrivain<ref>Émission ''Affaires sensibles'' sur [[France Inter]], le 3 septembre 2014 : {{Lien web |url=https://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-florence-rey-audry-maupin-une-derive-meurtriere |titre=Florence Rey et Audry Maupin, une dérive meurtrière |site=franceinter.fr}}.</ref>. Rediffusion le {{date-|11 janvier 2017}} avec pour invité [[Emmanuel Pierrat]], avocat au barreau de Paris, écrivain, essayiste et actuel avocat de Florence Rey.

=== Arts plastiques ===
* [[2009]] : dans les [[arts plastiques]], [[Claude Lévêque]] fait référence à Florence Rey dans ses installations, notamment dans « Le grand soir », exposition présentée en [[2009]] à la [[Biennale de Venise]] et construite autour d'une citation attribuée à l'étudiante : {{Citation|Nous voulons en finir avec ce monde irréel<ref>Sur l'œuvre de [[Claude Lévêque]] et la citation de Florence Rey, consulter sur son site le document [[Portable Document Format|PDF]], {{p.}} 2 : [http://claudeleveque.com/files/uploads/2011/02/ecrit_19_pdf_fr.pdf ''Égarement du cœur et de l'esprit''], par Christian Bernard, le 8 mai 2009.</ref>.}}

== Bibliographie ==
=== Articles de presse ===
{{légende plume}}

* {{Article |auteur=Henri Haget |titre=Le cas Florence Rey |périodique=[[L'Express]] |date=10 septembre 1998 |url texte=http://www.lexpress.fr/informations/le-cas-florence-rey_630177.html |consulté le=18 septembre 2012 |plume=oui}}
* {{Article |auteur1=[[Jean-Michel Dumay]] |titre=Au procès de Florence Rey, les jurés vont devoir juger une parenthèse meurtrière de 25 minutes |périodique=[[Le Monde]] |date=29 septembre 1998 |pages=20 |plume=oui}}
* {{Article |auteur1=Jean-Michel Dumay |titre=Florence Rey en jeune fille timide placée sous l’emprise de son premier amour |périodique=Le Monde |date=26 septembre 1998 |pages=10 |plume=oui}}
* {{Article |auteur1=Jean-Michel Dumay |titre=Audry Maupin et son impatience à exister en opposition à la société |périodique=Le Monde |date=25 septembre 1998 |pages=11 |plume=oui}}
* {{Article |auteur1=Jean-Michel Dumay |titre=L'autre visage de Florence Rey |périodique=Le Monde |date=18 septembre 1998 |plume=oui}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|titre=Au bout de sa peine |périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|lieu=Paris|date=26 juin 2009 |url texte= http://www.liberation.fr/societe/0101576289-au-bout-de-sa-peine |consulté le=18 septembre 2012 |id=Tourancheau26 juin 2009}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|titre=Y avait pas à discuter ils étaient armés |sous-titre=des témoins ont reconstitué le film du braquage |périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|lieu=Paris|date=19 septembre 1998 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/0101255433-le-proces-de-la-fusillade-de-nation-vincennes-y-avait-pas-a-discuter-ils-etaient-armes-des-temoins-ont-reconstitue-le-film-du-braquage |consulté le=13 octobre 2012 |id=Tourancheau19 septembre 1998 |plume=oui}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|titre=Florence Rey, quatre ans après ce soir-là |périodique=Libération|lieu=Paris|date=17 septembre 1998 |pages=16 |url texte=http://www.liberation.fr/societe/0101255194-florence-rey-quatre-ans-apres-ce-soir-la-le-proces-de-la-fusillade-de-nation-vincennes-s-ouvre-aujourd-hui |consulté le=20 septembre 2012 |id=Tourancheau17 septembre 1998 |plume=oui}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|titre=Florence Rey à mots découverts|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|lieu=Paris|jour=29|mois=12|année=1997|pages=|lire en ligne=|id=Tourancheau29 décembre 1997|plume=oui}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|titre=Florence Rey, les regrets d'une dérive meurtrière |périodique=Libération|lieu=Paris|date=20 septembre 1996 |url texte=http://www.liberation.fr/france/0101190959-florence-rey-les-regrets-d-une-derive-meurtriere-a-six-huit-mois-de-son-proces-elle-juge-stupide-la-folle-equipee-d-octobre-94-qui-a-fait-cinq-morts-dont-son-ami-audry-maupin-c-est-par-amour-pour-lui- |consulté le=18 septembre 2012 |id=Tourancheau20 septembre 1996 |plume=oui}}
* {{Article|prénom1=Patricia|nom1=Tourancheau|lien auteur1=Patricia Tourancheau|prénom2=Michel|nom2=Henry|titre=La nuit sanglante de Florence Rey|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|lieu=Paris|jour=6|mois=10|année=1994|pages=|lire en ligne=https://www.liberation.fr/societe/2007/07/13/la-nuit-sanglante-de-florence-rey_98356/|plume=oui}}
* {{Article |auteur1=Isabelle Monin |titre=Notre fils ce meurtrier |périodique=[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]] |date=8 octobre 1998 |plume=oui}}
* {{Article |auteur1=Isabelle Monin |titre=Une jeune fille sous influence |périodique=Le Nouvel Observateur |date=1 octobre 1998 |plume=oui}}
* {{Article|prénom1=Élisabeth|nom1=Fleury|titre=Vingt ans de prison pour Florence Rey, ''la complice''|périodique=L'Humanité|lien périodique=L'Humanité|jour=2|mois=10|année=1998|url texte=https://www.humanite.fr/node/318431}} {{plume}}
* {{Article|prénom1=Cathy|nom1=Capvert|titre=Affaire Rey-Maupin|sous-titre=le troisième homme implique un responsable de la légion|périodique=L'Humanité|lien périodique=L'Humanité|jour=28|mois=05|année=1996|url texte=https://www.humanite.fr/node/174822}} {{plume}}

=== Ouvrages ===
{{légende plume}}

* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pascal|nom1=Dague|directeur1=oui|titre=L'affaire Rey-Maupin|sous-titre=la gamine|éditeur=Éditions Sydney Laurent|lieu=Paris|jour=28|mois=07|année=2020|année première édition=2020|pages totales=120|isbn=979-1-03263-641-1|bnf=46599253b|présentation en ligne=https://editions-sydney-laurent.fr/livre/laffaire-rey-maupin-la-gamine/|lire en ligne=}}
* {{Ouvrage|prénom1=Yann|nom1=Frémy|titre=Soleil froid et autres nouvelles|éditeur=Éditions Academia-L'Harmattan|lien éditeur=Éditions L'Harmattan|lieu=Ottignies-Louvain-la-Neuve|pages totales=112|jour=14|mois=04|année=2016|isbn=978-2-8061-0279-9}}
* {{Ouvrage|prénom1=Pascal|nom1=Dague|titre=L'affaire Rey-Maupin|collection=Classique|éditeur=Éditions Édilivre|lien éditeur=Éditions Édilivre|lieu=Paris|pages totales=112|jour=2|mois=4|année=2014|isbn=978-2-33270-525-9}}
* {{Ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Bordaçarre|titre chapitre=Tueurs nés|titre=La crim' 1912-2012|sous-titre=la brigade criminelle à travers dix affaires mythiques|éditeur=Le Point hors-série et la revue Alibi|lien éditeur=Le Point|passage=76 à 81.|jour=5|mois=juillet|année=2012|isbn=}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Jean-Michel Dumay]] |titre=[[Le Monde]] |sous-titre=les grands procès 1944-2010 |titre chapitre=La folle cavale de Florence Rey |éditeur=éditions [[Les Arènes]] |pages totales=576 |passage=402-405 |lieu=Paris |date=5 janvier 2010 |isbn=978-2-35204-099-6 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Christophe Hondelatte]] |titre=Les Grandes Histoires criminelles |sous-titre=de Pierrot le Fou à l'affaire d'Outreau |titre chapitre=L'odyssée sanglante de Florence Rey et d'Audry Maupin |éditeur=éditions Hors Collection |pages totales=192 |passage=160-163 |date=16 octobre 2008 |isbn=978-2-25807-627-3 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[David Foenkinos]] |titre=Les Cœurs autonomes |collection=Ceci n'est pas un fait divers |éditeur=[[éditions Grasset]] |pages totales=180 |lieu=Paris |date=10 mai 2006 |isbn=978-2-24669-481-6 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Chantal Montellier]] |titre=Les Damnés de Nanterre |éditeur=[[éditions Denoël]] |collection=Denoël Graphic |lieu=Paris |date=10 février 2005 |pages totales=88 |isbn=978-2-20725-629-9}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Jacky Bensimon |auteur2=Marie-Christine Daunis |titre=L'Otage |sous-titre=la tuerie de la Nation |collection=Ma part de vérité |éditeur=éditions Cheminements |date=15 octobre 2003 |pages totales=200 |isbn=978-2-84478-216-8 |plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Roger|nom1=Bourrec|titre=Florence Rey|année première édition=1995|éditeur=Éditions Flammarion|lien éditeur=Groupe Flammarion|jour=8|mois=mars|année=2003|isbn=978-2-08067-162-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Couderc|lien auteur1=Frédéric Couderc|directeur1=oui|champ libre=enquête|titre=Bac+2+Crimes|sous-titre=l'affaire Florence Rey|collection=Sciences humaines et sociales|éditeur=Éditions Raymond Castells|lieu=Paris|jour=15|mois=10|année=1998|année première édition=1998|réimpression=15 février 2007|pages totales=188|isbn=978-2-91258-722-0|bnf=37068704t|lire en ligne=|plume=oui}}
* {{Article|prénom1=Christophe|nom1=Deleu|titre=Deux ou trois choses que je ne sais pas de Florence Rey|périodique=Esprit|lien périodique=Esprit (revue)|numéro=246|éditeur=Éditions Esprit|lien éditeur= Esprit (revue)|pages totales=264|pages=133 à 154.|mois=octobre|année=1998}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Cathy|nom1=Capvert|titre=L'Affaire Florence Rey-Audry Maupin|éditeur= Éditions Actes Sud|lien éditeur=Actes Sud|mois=août|année=1998|isbn=978-2-91464-526-3}}
* {{Ouvrage|prénom1=Patrick|nom1=Besson|lien auteur1=Patrick Besson|titre=Sonnet pour Florence Rey et autres textes|collection=La Fronde|éditeur=Éditions L'Âge d'Homme|lien éditeur= Éditions L'Âge d'Homme|pages totales=168|jour=7|mois=mai|année=1996|isbn=978-2-82510-724-9|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=yGGy-BIranMC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false}}

== Voir aussi ==
=== Documentaires ===
* [[DVD]] ''[[17 juin média]]'' : « Florence Rey, Audry Maupin : Tueurs nés ? » Un document de Marie-Sophie Tellier - ''[[Faites entrer l'accusé]]'' - série proposée par Christian Gerin, présentée par [[Christophe Hondelatte]], produite par {{Nobr|17 Juin}} Média, réalisée par Bernard Faroux, rédacteur en chef : Christian Huleu. {{date-|Décembre 2003}}.
* Vidéo du magazine culturel [[Grand Public]] : « Florence Rey : sa vie comme un film ou ''la muse sulfureuse'' ». Émission présentée par [[Aïda Touihri]] et diffusée sur [[France 2]], le samedi {{date-|30 novembre 2013}}. Entretien du journaliste Eddy Pizzardini. Principaux intervenants : le réalisateur [[Jacques Richard (réalisateur)|Jacques Richard]] qui témoigne sur sa compagne Florence Rey, [[Frédéric Couderc]] journaliste d'investigation, Éric Raynaud réalisateur et scénariste, [[Christa Theret]] actrice, [[Yves Simon (artiste)|Yves Simon]] auteur-compositeur, [[Chantal Montellier]] scénariste et dessinatrice de bandes dessinées, Françoise Berrux avocate des familles de victimes.

=== Liens externes ===
* Dominique Rizet : {{Lien web|langue=fr|titre=Florence Rey, l'impossible oubli|url=https://www.youtube.com/watch?v=aLsBclI8c1E|site=You Tube}}
* Vidéo archives de l'[[Institut national de l'audiovisuel]] : France 2 - Journal télévisé de 20H, émission du {{date-|6 octobre 1994}}. Présentateur : [[Étienne Leenhardt]] - [https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab05091014/f2-le-journal-20h-emission-du-6-octobre-1994 « L’équipée meurtrière du 4 octobre 1994 »].
* Vidéo archives de [[TF1 Vidéo|TF1]] : Journal télévisé de 20H, émission du {{date-|25 juin 2009}}. Présentatrice : [[Laurence Ferrari]] - [https://www.dailymotion.com/video/x17g56w « La liberté pour Florence Rey »].

=== Articles connexes ===
* [[Procès de l'affaire Rey-Maupin]]
* [[Mouvance autonome en France]]
* [[Extrême gauche]]
* [[Liste d'affaires criminelles françaises depuis 1900]]

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références}}

{{Portail|criminologie|droit français|anarchisme|années 1990|Paris|prison|France}}

{{DEFAULTSORT:Rey-Maupin, affaire}}
[[Catégorie:Affaire criminelle en France]]
[[Catégorie:Mouvement autonome en France]]
[[Catégorie:Tueur à la chaîne]]
[[Catégorie:Tueur de masse français]]
[[Catégorie:1994 en France]]
[[Catégorie:Octobre 1994]]
[[Catégorie:Personnalité détenue au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis]]