Cours 060304
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Dans ce chapitre on va introduire de nouvelles notions pour les variables aléatoires. Ces
nouvelles notions s’appuient sur les définitions et exemples du paragraphe 1.3.
Definition 3.1.1. Soit Ω un espace fini ou dénombrable, P une probabilité sur Ω, et X une
variable aléatoire. On appelle espérance de X (ou moyenne de X) la quantité
!
E(X) = X(ω)P (ω). (3.1)
ω∈Ω
"
Remarque 3.1.2. X admet une moyenne que si ω∈Ω X(ω)P (ω) existe.
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Voyons maintenant un exemple pratique
Exemple 3.1.4. Considérons le jeu suivant, on lance un dé et on définit la variable aléatoire
X qui prend la valeur de la face du dé, la loi de X est
Valeurs de X 1 2 3 4 5 6
Probabilités P (X = xi ) 1/6 1/6 1/6 1/6 1/6 1/6
par l’exemple précédent on en déduit E(X) = 1∗1/6+2∗1/6+3∗1/6+4∗1/6+5∗1/6+6+1/6 = 3.
Remarque 3.1.5. Dans l’exemple précédent on remarque que la probabilité d’obtenir une
valeur (entre 1 et 6) est toujours la même égale à 1/6. On dit que X suit une loi
uniforme.
Deux exemples fondamentaux :
Exemple 3.1.6. Moyenne d’une variable de Bernoulli. Soit X une variable de Bernoulli
de paramètre p, par définition d’une variable de Bernoulli (Exemple 1.4.5), on a
E(X) = 1 ∗ P (X = 1) + 0 ∗ P (X = 0) = p.
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1. E(a)=a,
2. X ≥ 0 ⇒ E(X) ≥ 0,
3. X ≥ Y ⇒ E(X) ≥ E(Y ).
Pour terminer on énonce une propriété de l’espérance qui est vraie que si l’on a indépendance
entre variables aléatoires :
Definition 3.2.1. Soit Ω un espace fini ou dénombrable, P une probabilité sur Ω, et X une
variable aléatoire. On appelle second moment de X la quantité
!
E(X 2 ) = X 2 (ω)P (ω). (3.3)
ω∈Ω
Definition 3.2.3. La variance d’une variable aléatoire X, telle que E(X 2 ) < ∞, et notée
var(X) est le nombre positif suivant
Remarque 3.2.4. Dans la pratique on utilise la ”définition” suivante qui est en fait une simple
conséquence de la définition précédente :
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Donnons un premier exemple général
Exemple 3.2.5. Reprenons la variable X de l’Exemple 3.1.2, par définition on a :
n
!
2
E(X ) = x2i pi , (3.6)
i=1
!n n
!
V ar(X) = x2i pi − ( xi pi )2 . (3.7)
i=1 i=1
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3.3 Lois classiques
3.3.1 Loi de Bernoulli B(p)
Nous avons déjà beaucoup parlé des variables de Bernoulli, c’est une variable aléatoire très
élémentaire prenant deux valeurs différentes. Dans ce paragraphe nous résumons ses principales
propriétés.
Soit X ∼ B(p), la loi de X est donnée par P (X = 1) = p et P (X = 0) = 1 − p.
Proposition 3.3.1.
E(X) = p,
V ar(X) = p(1 − p).
0.2
0.15
P(X=k)
0.1
0.05
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
k
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Un exemple typique où une variable binomiale apparaı̂t est le suivant :
Exemple 3.3.4. On effectue n lancés d’une pièce de monnaie équilibrée, on définit Sn la
variable aléatoire qui va compter le nombre de fois ou la pièce tombe sur F ace. Pour comprendre
pourquoi Sn suit une loi binomiale on effectue la démarche suivante : on définit X1 la variable
aléatoire qui prend la valeur 1 si la pièce tombe sur ”face” lors du premier lancé et 0 sinon,
de même on définit pour tout 2 ≤ i ≤ n la variable aléatoire Xi qui prend la valeur 1 si la
pièce tombe sur ”face” lors du ième lancé.
"n Il apparaı̂t clairement que chaque variable Xi suit une
loi de Bernoulli de paramètre 1/2. i=1 Xi compte le nombre de "face que l’on a obtenu sur n
lancés. Chaque lancé étant indépendant les uns des autres Sn = ni=1 Xi suit une loi binomiale
de paramêtre 1/2 et n.
1.2
0.8
P(X=k)
0.6
0.4
0.2
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
k
Remarque 3.3.6. Cette variable aléatoire est différente de toutes celles qui ont été introduites
jusqu’à maintenant car elle prend un nombre infini dénombrable de valeurs. On peut vérifier
que 3.14 est une mesure de probabilité en montrant que :
+∞
! λk
e−λ = 1. (3.15)
k=0
k!
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On donne maintenant la moyenne et la variance de X,
Proposition 3.3.7. Si X ∼ P (λ)
E(X) = λ, (3.16)
V ar(X) = λ. (3.17)
P (X = k) = (1 − p)k−1p. (3.18)
0.2
0.15
P(X=k)
0.1
0.05
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
k
De même que la loi de Poisson une variable aléatoire qui suit une loi Géométrique prend un
nombre
"+∞ infinik−1 dénombrable de valeur avec une probabilité strictement positive. On vérifie que
k=0 (1 − p) p = 1.
Proposition 3.3.9. Si X ∼ G(p)
1
E(X) = , (3.19)
p
1−p
V ar(X) = . (3.20)
p2
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Definition 3.4.1. Soit X une variable aléatoire à valeurs dans N. La fonction génératrice GX
de X est donnée par
+∞
!
X
GX (t) = E(t ) = tk P (X = k). (3.21)
k=0
Remarque 3.4.2. De façon générale, G est définie pour tout t ∈ [−1, +1], GX (t) existe si et
seulement si la série de terme générale tk P (X = k) est absolument convergente.
Proposition 3.4.3. La fonction génératrice d’une variable aléatoire X à valeurs dans N ca-
ractérise sa loi. Autrement dit, si X et Y sont deux variables à valeurs dans N,
GX = GY ⇐⇒ ∀k ∈ N, P (X = k) = P (Y = k). (3.22)
Plus généralement,
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Chapitre 4
Les variables aléatoires que nous avons étudiées jusqu’à maintenant prenaient un nombre fini
ou dénombrable de valeurs. Il est très souvent intéressant, en particulier dans les applications
industrielles, de considérer des variables aléatoires à valeurs continues dans un espace infini non
dénombrable. Par exemple, en finance on modélise le prix d’une action par une variable aléatoire
à valeurs continues dans R+ . En physique on peu modéliser la trajectoire d’une particule dans
un fluide par une variable aléatoire à valeur dans R3 ... La définition d’une variable aléatoire
continue fait appel à des concepts abstraits avancés que nous n’introduirons pas ici, nous nous
limiterons donc aux variables aléatoires absolument continues que nous pourrons définir à partir
de leur densité.
Definition 4.1.2. On appellera variable aléatoire continue X toute variable aléatoire à valeurs
dans R, telle que pour tout x ∈ R
$ x
P (X ≤ x) = f (t)dt (4.2)
−∞
25
%y
2. pour tous x, y ∈ R tels que x ≤ y, P (X ∈ [x, y]) = x
f (t)dt.
Remarque 4.1.4. Dans la pratique pour vérifier que f est une une densité de pro-
babilité on vérifie que :
1. f est continue (sauf éventuellement en un nombre dénombrable de points) et positive,
% +∞
2. −∞ f (t)dt = 1.
Exemple 4.1.5.
&
1 si x ∈ [0, 1]
f (x) =
0 si 0 ∈
/ [0, 1]
Il est clair que cette fonction est positive et continue sauf en 0 et en 1 c’est à dire en un nombre
dénombrable de points donc la condition 1. de la Remarque précédente est vérifiée. La condition
2. est également vérifiée sans difficulté. f est donc bien une densité de probabilité. Si on cherche
à calculer la probabilité que X soit comprise entre 1/6 et 1/3, c’est à dire P (X ∈ [1/6, 1/3]) ≡
P (1/6 ≤ X ≤ 1/3) on doit effectuer le calcul suivant
$ 1/3 $ 1/3
P (X ∈ [1/6, 1/3]) = f (t)dt = dt = 1/6. (4.3)
1/6 1/6
Remarque 4.2.2. Bien entendu ces définitions sont soumises à la condition d’existence des
intégrales.
26
Exemple 4.2.3. Reprenons l’Exemple 4.1.4, on a :
$ $ 1
E(X) = tf (t)dt = tdt = [t2 /2]10 = 1/2, (4.7)
R 0
$ 1
E(X 2 ) = t2 dt = [t3 /3]10 = 1/3. (4.8)
0
(4.9)
Definition 4.3.1. X suit une loi uniforme si et seulement si il existe a et b deux réels tels que
a < b, et
& 1
b−a
si x ∈ [a, b]
f (x) =
0 si x ∈
/ [a, b]
Proposition 4.3.2.
b+a
E(X) = ,
2
b2 + ab + a2
E(X 2 ) = ,
3
(b − a)2
V ar(X) = .
12
27
f (x)
1
2
−1 1 x
1
f (x) =
π(1 + x2 )
0.3
0.25
0.2
f(x)
0.15
0.1
0.05
0
−6 −4 −2 0 2 4 6
x
Remarque 4.3.4. La fonction x -→ x/(1 + x2 ) n’étant pas intégrable sur R, X n’a pas
d’espérance.
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4.3.3 La loi Normale
Definition 4.3.5. X suit une loi Normale réduite centrée (X ∼ N(0, 1)) si et seulement si
pour tout x ∈ R sa densité f est donnée par
1 x2
f (x) = √ e− 2
2π
0.35
0.3
0.25
f(x)
0.2
0.15
0.1
0.05
0
−6 −4 −2 0 2 4 6
x
Proposition 4.3.6. Soit X une v.a. suivant une loi normale réduite centrée :
E(X) = 0,
E(X 2 ) = 1,
V ar(X) = 1.
Definition 4.3.7. X suit une loi normale X ∼ N(m, σ) si et seulement si pour tout x ∈ R sa
densité f est donnée par
1 (x−m)2
f (x) = √ e− 2σ 2
2πσ 2
Sur le graphe ci-dessous on a dessiné 3 densités normales de même variance mais avec trois
moyennes différentes :
29
Densite d une loi normale reduite a differentes moyennes
0.4
m=−2
m=0
0.35 m=2
0.3
0.25
f(x)
0.2
0.15
0.1
0.05
0
−6 −4 −2 0 2 4 6
x
Sur le graphe ci-dessous on a dessiné 3 densités normales de même moyenne mais avec trois
variances différentes :
Densite d une loi normale centree a differentes variances
0.8
sigma=0,5
sigma=1
0.7 sigma=2
0.6
0.5
f(x)
0.4
0.3
0.2
0.1
0
−6 −4 −2 0 2 4 6
x
Proposition 4.3.8. Soit X une v.a. suivant une loi normale de moyenne m et de variance
σ2 :
E(X) = m,
E(X 2 ) = σ 2 + m2 ,
V ar(X) = σ 2 .
30
Densite d une loi Exponentielle de parametre 1.5
1.5
0.5
0
0 1 2 3 4 5 6
Proposition 4.3.10. Soit X une v.a. suivant une loi exponentielle de paramètre α :
1
E(X) = ,
α
2
E(X 2 ) = 2 ,
α
1
V ar(X) = 2 .
α
31
32