Dangers Et Risques Associés Aux Agents Infectieux
Dangers Et Risques Associés Aux Agents Infectieux
Dangers Et Risques Associés Aux Agents Infectieux
INTRODUCTION .................................................................................................................................... 5
8. BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 88
DANGERS ET RISQUES ASSOCIÉS AUX AGENTS INFECTIEUX
INTRODUCTION
Dans ce texte, le terme risque biologique fait référence à une probabilité qu’un travailleur
soit exposé à un microbe lors de son travail. Il pourrait alors y avoir danger qu’il développe
une infection. Ces agents infectieux ou microbes peuvent être de plusieurs natures, tel qu’il
sera vu plus loin.
Lorsqu’on parle de microbes, il ne faut pas croire qu’ils sont tous pathogènes, c’est-à-dire
qu’ils peuvent causer une maladie. En effet, une multitude de microbes vivent en
permanence sur certaines parties de notre corps sans causer de problèmes; il s’agit de la
flore normale. On en retrouve ainsi au niveau de la peau, des muqueuses, des voies
respiratoires supérieures, du système digestif et d'une partie du système uro-génital (vagin
et méat urinaire). Plusieurs de ces microbes jouent un rôle dans le bon fonctionnement de
notre organisme. Ces microbes peuvent toutefois devenir nocifs s’ils pénètrent ou s’ils sont
introduits accidentellement dans une partie du corps normalement stérile (ex. : système
sanguin).
Il y a cependant d’autres microbes qui peuvent causer une infection lorsqu'ils entrent en
contact avec notre organisme. Dans ce texte, l’agent infectieux réfère à ces microbes qui
Les virus sont très petits. Lorsqu’ils réussissent à pénétrer à l’intérieur d’une cellule, ils s’y
logent, en prennent le contrôle et s'y multiplient. Chaque virus est spécialisé quant au type
de cellules qu’il peut infecter; il a une ou des cellules cibles, ainsi qu’une ou des voies
d’entrée spécifique. Tous les virus n’ont pas la même virulence1. L’infection peut être rapide,
incuber un certain temps, demeurer latente ou devenir chronique. Son issue est très
variable; les antibiotiques n’agissent pas sur les virus. Les maladies qu’ils causent sont
difficiles à traiter parce que, comme ils se logent à l’intérieur des cellules, il est difficile
d’avoir un médicament qui ne combat que les cellules infectées, sans affecter les cellules
saines. Les antiviraux développés récemment peuvent ralentir et même parfois arrêter la
progression de certaines maladies virales; toutefois, ils ont généralement un certain niveau
de toxicité et ils sont encore peu connus.
De plus grande taille que les virus, les bactéries vivent à l’extérieur des cellules de l’hôte
humain. Elles sont responsables d’un grand nombre de maladies, qui peuvent être bénignes
ou très graves. Tout comme les virus, elles ont des affinités avec certaines cellules ou
organes; toutefois, certaines sont moins spécifiques et peuvent s’en prendre à plusieurs
types de tissus. La période d’incubation, la contagiosité et la virulence peuvent varier
grandement d'une espèce de bactéries à l'autre et parfois même à l’intérieur de souches
d'une même espèce de bactéries. Les antibiotiques traitent les maladies causées par ces
pathogènes, sans affecter les cellules saines, puisque les bactéries vivent à l’extérieur des
cellules.
Il n’est pas toujours facile de savoir qu’une personne est infectée, c’est-à-dire qu’un agent
infectieux pathogène se retrouve dans son organisme. Une telle personne peut présenter
des symptômes plus ou moins graves selon le type d’agent infectieux en cause, mais elle
1
Virulence : capacité d’un microbe de causer la maladie chez l’hôte une fois qu’il y a pénétré. La virulence
peut varier selon une large échelle, depuis les souches de microbes qui causent presque toujours une
infection inapparente (asymptomatique), à celles qui causent habituellement la maladie, et finalement à
celles qui entraînent fréquemment la mort. La virulence est évaluée par les taux de létalité ou par le taux
de sévérité d’une maladie.
Une personne infectée peut être un travailleur, un citoyen, un prévenu, une personne
incarcérée, etc. Un objet contaminé peut être une aiguille, un instrument, un vêtement, un
gant, un ustensile, une surface, bref, tout ce qui peut être inclus dans les équipements ou
l’environnement.
La quantité nécessaire d’un agent pour causer une infection est variable selon chaque
microorganisme. Cette quantité nécessaire est appelée dose infectante.
La présence d’un agent infectieux ne suffit pas à elle seule pour qu’il y ait transmission
d’une infection en milieu de travail. Encore faut-il que l'agent infectieux réussisse à rejoindre
une personne non infectée.
la voie sanguine,
la voie fécale-orale,
la transmission par gouttelettes.
Sont aussi inclus dans la transmission par contact, la transmission d’une mère à son
nouveau-né et la transmission sexuelle. Ces dernières ne seront pas abordées dans le
cadre du contexte de travail de ce PII.
Comment un agent infectieux peut-il se rendre d’une personne infectée à une personne non
infectée?
♦ Par une personne infectée qui transporte l’agent infectieux directement à une
autre personne. On parle alors de transmission directe.
♦ Par un objet contaminé qui sert d’intermédiaire entre une personne infectée et
une autre personne. On parle alors de transmission indirecte.
Les mains sont souvent impliquées dans la transmission des infections tant directe
qu’indirecte. En effet, les mains sont souvent contaminées par des agents infectieux :
tousser, se moucher, aller à la toilette, porter les mains à la bouche, aux yeux, au nez, sont
autant de gestes qui peuvent contaminer nos mains si nous sommes porteurs d’une
infection. Dans le cas d’agents transmissibles par le sang, dont il sera surtout question dans
ce chapitre, les mains peuvent souvent être souillées de sang. Les mains contaminées
d’une personne infectée peuvent ainsi porter l’agent infectieux à une autre personne de
façon directe, lorsque les mains contaminées d’une personne infectée touchent une autre
personne et, de façon indirecte, lorsque les mains contaminées d’une personne infectée
touchent des objets (ex. : instruments, équipement) qui deviennent à leur tour contaminés.
Dans le cas d’agents transmissibles par le sang, des éclaboussures de sang peuvent aussi
transporter l’agent infectieux directement à une personne.
La transmission par contact indirect peut atteindre une ou plusieurs personnes si l'agent
infectieux est contenu dans un véhicule commun comme l’eau ou la nourriture et s’il peut
survivre dans un tel environnement. Par exemple, l’hépatite A peut être transmise à
plusieurs personnes si le pathogène se retrouve dans l'eau du robinet ou encore si un
manipulateur d’aliment infecté par ce pathogène ne se lave pas bien les mains et contamine
les aliments qu’il prépare l’infection peut se transmettre ainsi aux personnes qui
consommeront les aliments qu’il a préparés.
Dans le contexte d’agents infectieux transmissibles par le sang, la transmission par contact
indirect se fera via des objets contaminés comme des aiguilles (surtout de toxicomanes
dans le contexte de ce PII), des armes blanches, tout objet coupant ou tranchant, des
vêtements, des surfaces, etc.
Moyen de transport
Les agents infectieux possèdent des propriétés et des caractéristiques bien spécifiques qui
varient énormément d’un agent infectieux à l'autre et qui déterminent, entre autres, la façon
dont ils peuvent se transmettre.
Certains sont petits, légers et résistants et peuvent survivre dans les aérosols générés par
une personne infectée qui tousse alors que d’autres, plus lourds, restent seulement au
niveau des gouttelettes de salive qui ne restent pas en suspension dans l’air mais se
déposent sur les mains ou sur les objets ou personnes à proximité. D'autres ne sont pas
présents dans la salive ou les sécrétions nasales mais plutôt au niveau des selles alors que
d’autres doivent se cacher à l’intérieur des cellules du sang pour survivre, etc.
Donc un moyen de transport est une façon de transporter un agent infectieux d’une
personne à une autre de telle façon que l’agent infectieux puisse survivre et
possiblement infecter une personne hôte. 2
L’agent infectieux a besoin d’une porte d’entrée pour infecter une autre personne.
Les possibilités de contact sont multiples. Ils peuvent se faire sur une peau saine, sur une
peau non intacte ou sur une muqueuse, avec du sang, des selles, des sécrétions, etc. Dans
les récentes lignes directrices canadiennes (LLCM, 1999), la notion de transmission par
contact est large. Elle comprend également la transmission sexuelle et la transmission
d’une mère à sont nouveau-né.
2
Par exemple : sang, sperme, sécrétions vaginales, liquide amniotique sont des moyens de transport (des
liquides) qui contiennent le VHB, le gardent vivant et lui permettent de transporter le virus sur un hôte. Les
gouttelettes de salive ou les particules aériennes microscopiques permettent à des agents infectieux tels le virus
influenza ou le bacille de la tuberculose d’être transportés d’une personne à une autre.
Ces agents infectieux survivent bien dans le sang (moyen de transport). Le sang, tout
liquide corporel visiblement teinté de sang, le sperme et les sécrétions vaginales sont
potentiellement infectieux. De même le sont le LCR, les liquides synovial, pleural,
péritonéal, péricardique et amniotique (CDC, 2001). Les selles, les sécrétions nasales, la
salive3, les crachats, la sueur, les larmes, l’urine et les liquides de vomissement ne sont pas
considérés infectieux, sauf s’ils sont visiblement teintés de sang (CDC, 2001). Il y a toutefois
une exception pour le VHB. En effet, celui-ci peut contaminer une personne qui se fait
mordre si cette morsure entraîne un bris cutané et que de la salive contaminée est injectée
lors de cette morsure.
Les agents infectieux pathogènes qui se transmettent de cette façon peuvent le faire
directement entre le sang d'une personne infectée et celui d'une personne non infectée ou
indirectement, par un instrument ou une aiguille contaminée par du sang, par exemple.
Pour que ces pathogènes puissent infecter une autre personne, ils doivent avoir un accès à
son système sanguin, soit par pénétration à travers la peau comme lors de piqûre ou de
blessure, soit par contact avec une peau non intacte ou encore par contact avec une
muqueuse (yeux, lèvres, bouche et intérieur du nez). La peau saine est une excellente
barrière pour ces pathogènes, comparativement aux muqueuses qui sont très
vascularisées, donc plus perméables aux pathogènes.
Ces pathogènes se retrouvent en grande quantité dans les selles d’une personne infectée
(moyen de transport). La transmission s’effectue le plus souvent lorsque des mains
contaminées touchent les mains d’une autre personne et que celle-ci les porte à sa bouche.
Toutefois, elle peut aussi se faire indirectement par l’entremise d’aliments ou d’objets
contaminés (ex. : des jouets).
3
La salive est considérée comme un matériel infectieux pour le VHB et le VIH uniquement lors de morsure
avec pénétration ou si elle est visiblement teintée de sang (CDC, 2001).
Ces pathogènes survivent dans les gouttelettes de salive ou de sécrétions nasales d’une
personne infectée (moyen de transport). Comme ces particules sont généralement assez
grosses, elles ne restent pas en suspension dans l’air et, pour qu’il y ait transmission, un
contact rapproché est nécessaire (moins d’un mètre).
Ces pathogènes se transmettent, entre autres, lorsqu’une personne infectée parle, tousse,
crache ou éternue. Ces différentes actions provoquent la projection de gouttelettes infectées
qui peuvent atteindre les muqueuses (yeux, lèvres, bouche et intérieur du nez) d’une autre
personne. Pour certains de ces pathogènes, la transmission peut se faire aussi
indirectement par des gouttelettes qui se déposent sur des surfaces ou des instruments, si
le pathogène est capable de survivre dans l’environnement.
Certains pathogènes sont capables de survivre dans des particules microscopiques qui
peuvent rester en suspension dans l’air durant des périodes relativement longues (moyen
de transport) et être dispersées par des courants d’air. Ils peuvent ainsi infecter une autre
personne qui inhale de telles particules. La transmission peut donc s’effectuer si les
conditions de ventilation favorisent une grande dispersion de ces particules. Par exemple, si
une personne atteinte de tuberculose infectieuse tousse, des bacilles peuvent être
disséminés dans la pièce et demeurer en suspension dans l’air pendant quelques heures.
L’hôte possède différents mécanismes de défense que les agents pathogènes doivent
traverser pour qu’il y ait infection. Lorsque les pathogènes pénètrent à l’intérieur de
l’organisme après avoir traversé la peau ou les muqueuses qui représentent les premières
barrières du corps humain, ils mettent en branle le système immunitaire qui est le système
de défense du corps humain.
La vaccination ou immunisation active entraîne une réaction semblable à celle qui survient
chez les personnes qui ont déjà fait la maladie (développement d’anticorps durables). La
durée de la protection obtenue de cette façon est habituellement prolongée (plusieurs
années). Dans le cas de certains vaccins, des rappels périodiques seront requis pour
maintenir les anticorps à un niveau suffisant pour assurer la protection.
Par ailleurs, suite à une exposition à certains pathogènes, une immunisation passive peut
être offerte. Par opposition à l’immunisation active ou vaccination, l’immunisation passive ne
favorise pas le développement d’anticorps chez l’hôte. Au contraire, il s'agit plutôt d’injecter
des anticorps tout faits (immunoglobulines) qui aideront à combattre le pathogène concerné.
La protection durera le temps que ces anticorps persisteront dans l’organisme et cessera
lorsque ceux-ci auront été naturellement éliminés de la circulation (habituellement quelques
semaines).
L’élément précédent explique que des anticorps développés à la suite d’une vaccination ou
d’une infection peuvent assurer une protection contre certaines infections. Le
développement et le maintien d’anticorps dépendent du bon fonctionnement du système
immunitaire. L’âge et certaines conditions altèrent le fonctionnement de ce système et
peuvent faire en sorte qu’une personne n’est plus ou est moins en mesure de développer
des anticorps ou de maintenir les anticorps qu’elle a déjà produits. Des exemples de telles
conditions sont : certains types de cancers et leur traitement (chimiothérapie et
radiothérapie), certains traitements avec des agents immunosuppresseurs, le sida,
certaines pathologies sanguines, une alimentation inadéquate, du stress, de la fatigue, etc.
1.4 Conclusion
Comme il est impossible d’éliminer toutes les sources d’agents infectieux présents dans les
milieux de travail, l’objectif du PII est de prévenir les maladies infectieuses :
2.1 Hépatite B
Le virus de l'hépatite B est une particule vivante extrêmement petite (on en compte
plusieurs milliers sur une tête d'épingle), non visible à l'œil nu et très résistante. En effet, ce
virus survit bien à des températures de –20 oC. De plus, il survit au moins une semaine
dans du sang séché sur une surface, à la température de la pièce (Bond et autres 1981) et
après nettoyage avec certaines substances comme l'alcool. Il est cependant efficacement
détruit par l'eau de Javel domestique 4diluée 1:10 (5 000 ppm d’hypochlorite de sodium).
Une très petite quantité de virus suffit pour transmettre l'infection si les conditions d'entrée
dans l'organisme sont présentes.
Le virus circule dans le sang et dans d'autres liquides corporels mais se multiplie au niveau
des cellules du foie (hépatocytes).
2.1.2 Épidémiologie
Les taux de prévalence d’hépatite B avaient doublé entre 1980 et 1990 au Canada,
possiblement à cause de deux raisons :
Entre 1994 et 1998 cependant, le nombre de cas d’hépatite B déclarés tend à diminuer de
façon constante (1895 cas en 1994 vs 1292 en 1998). La même tendance se retrouve à
Montréal, région socio-sanitaire qui compte le nombre de cas le plus élevé (730 cas en
1998) et, en même temps, les plus hauts taux d’hépatite B de la province (MSSS, 2001a).
4
L’eau de Javel domestique est une solution à 5% d’hypochlorite de sodium avec 50 000 ppm de chlore
actif (LLCM, 1998)
• Hétérosexuel probable : 30 %
• Utilisateur de drogues injectables : 14 %
• Homosexuel masculin : 15 %
2.1.3.1 Incubation
Hépatite aiguë
♦ Symptômes
Les symptômes et signes reliés à l'infection par le virus de l'hépatite B sont très
variables.
Plus de 50 % des adultes infectés n'auront aucun symptôme; donc, l'infection passe
très souvent inaperçue. S'ils ont été infectés à un moment de leur vie, on ne le
saura que si est effectuée une prise de sang détectant la présence d'anticorps
durables fabriqués par l'organisme. Certaines de ces personnes, cependant,
peuvent demeurer contagieuses durant plusieurs mois ou plusieurs années, sans le
savoir.
Les autres personnes infectées (50 %) auront des manifestations cliniques plus ou
moins importantes reliées à l'hépatite B.
♦ Examen physique
• Normal
ou
· Hépatomégalie avec hépatalgie.
· Splénomégalie dans 10 % des cas.
· Chez les personnes qui sont symptomatiques, certaines (moins de 50% des
cas) auront un ictère, soit une coloration jaune de la peau, des muqueuses et
des conjonctives, secondaire à une accumulation excessive de bilirubine
(conjuguée et non conjuguée). Cette coloration anormale apparaît cliniquement
lorsque le taux de bilirubine sérique atteint environ 34 à 50 mmol/L, la normale
se situant entre 4 et 19 mmol/L. Cette jaunisse débute de façon aiguë.
· Dans les formes ictériques, les selles sont pâles et les urines foncées. Les
selles plus pâles sont dues au manque de pigments biliaires; il y a diminution
d'urobilinogène formé dans l'intestin à partir de bilirubine conjuguée. Elles sont
cependant moins décolorées que dans un ictère obstructif. Les urines plus
foncées indiquent une hyperbilirubinémie conjuguée.
Hépatite chronique
Si l'atteinte hépatique est faible ou s'il n'y a pas d'atteinte hépatique, il n'y aura aucun signe
ou symptôme présent lors d’une hépatite B chronique. Dans les autres cas, les signes et les
symptômes sont les suivants :
♦ Symptômes
· Asthénie
· Malaises généraux
· Malaise à l'hypochondre droit
Hépatite fulminante
Forme plus grave survenant dans moins de 1 % des cas d'hépatite B. Il y a insuffisance
hépatique sévère rapide avec encéphalopathie, survenant dans les huit premières semaines
après le début de l'ictère.
Transmission du virus
Période d’incubation
(moyenne de 90 jours)
Durant ce temps, la personne est infectée et contagieuse
Hépatite B aiguë
(peut durer entre 3 mois et 6 mois)
Durant ce temps, la personne est infectée et contagieuse
De ceux-là, 1 % développeront
une hépatite B fulminante
menant au décès.
Porteurs chroniques
Guérison spontanée 5 – 10 % des cas
90 % des cas Ont le virus durant 6 mois ou plus
Les personnes ne sont plus Ont souvent peu de symptômes
infectées ni contagieuses Mais les personnes demeurent
infectées et contagieuses
Elles demeurent généralement en bonne santé, mais sont plus à risque de développer une
maladie chronique du foie (25 % de risque) qui peut évoluer vers la cirrhose ou l'hépatome,
c'est-à-dire un cancer du foie. Cette dernière complication survient cependant après
plusieurs décennies d’infection.
2.1.5 Traitement
Selon Deschênes M, 2001
Il n’y a pas de traitement curatif pour une hépatite B aiguë. Un traitement de support peut
diminuer les signes et symptômes cliniques.
On découvre, avec les recherches sur le virus, que le génome du VHB ressemble en
plusieurs aspects à celui du VIH. Sans doute donc, plusieurs médicaments qui sont
efficaces dans le traitement du VIH le seront également contre le VHB.
Mais actuellement, il est connu que quelques médicaments peuvent être utilisés pour traiter
une hépatite B chronique.
L’interféron
C’est le traitement le plus expérimenté actuellement. Il est administré à des doses de 10
millions d’unités (trois fois/semaine) ou de 5 millions d’unités (chaque jour), durant 16
semaines. Des effets secondaires importants peuvent survenir : maux de tête, myalgie,
douleurs abdominales, étourdissements, nausées et diarrhées.
L'hépatite B aiguë est difficilement reconnaissable en regard des signes et symptômes qui
sont non spécifiques et souvent absents ou vagues. Les tests de laboratoire permettent de
faire le diagnostic.
AST, ALT
Il y a élévation dramatique des AST et des ALT dans le sang. Ils peuvent être 8 à 20 fois
plus élevés que la normale. Ils sont anormaux dès la fin de l'incubation, donc toujours
lorsque des symptômes apparaissent et sont à leur niveau le plus élevé durant la phase
d'ictère. Dans un ictère obstructif (cholélithiases), les AST et les ALT sont beaucoup moins
élevés.
Phosphatases alcalines
Il y a légère augmentation (3 à 4 fois la normale).
Dans un ictère obstructif, elles sont beaucoup plus élevées.
LDH
Les LDH (lactic deshydrogenase) sont légèrement augmentées (1 à 3 fois la normale).
Cette grande élévation des AST et des ALT, accompagnée d'une augmentation plus légère
des phosphatases alcalines et des LDH sont caractéristiques d'une hépatite aiguë. Il reste à
déterminer de quelle sorte d'hépatite il s'agit. Avec ces tests biochimiques, d'autres causes
d'atteinte hépatique sont éliminées : ictère obstructif, mononucléose, hépatite chronique
virale, hépatite alcoolique.
Bilirubine
La bilirubine est élevée autant dans la fraction directe (conjuguée) qu'indirecte (non
conjuguée).
Quand la bilirubine conjuguée est très élevée en comparaison avec la bilirubine non
conjuguée; le diagnostic est habituellement une cholestase hépatique (ou ictère obstructif).
Quand la bilirubine non conjuguée est très élevée vs la bilirubine conjuguée; il s'agit
d'hémolyse.
Temps de prothrombine
Le temps de prothrombine est normal dans les hépatites virales aiguës. Lorsqu'il est
prolongé, il faut soupçonner une hépatite fulminante.
Niveaux d’élévation des enzymes sériques lors d’hépatite virale aiguë et autres
atteintes hépatiques communes. (Kawai et Feinstone, 1999)
HBs Ag
♦ antigène de surface de l'hépatite B,
♦ indique une infection en cours ou un état de porteur chronique,
♦ constitue le premier marqueur sérologique décelable,
♦ apparaît durant la phase d'incubation,
♦ précède l'augmentation des transaminases et les signes cliniques,
♦ normalement, n'est plus détectable en dedans de 6 mois. Il demeure présent plus
longtemps lors d'un état de porteur chronique, qui se développe chez 5 à 10 % des
cas adultes aigus.
Anti-HBs
♦ anticorps contre HBs Ag,
♦ indique l'immunité contre le virus, acquise suite à une infection antérieure ou suite à
la vaccination,
♦ détectable après la disparition de HBs Ag, environ 1 à 3 mois après le début des
manifestations cliniques,
♦ demeure présent durant de très nombreuses années après une infection naturelle,
♦ la vaccination induit la présence d'anti-HBs et non celle d'anti-HBc.
Anti-HBc
♦ anticorps contre l'antigène de la nucléocapside du virus de l'hépatite B, (anticorps
totaux; soit des classes IgG et IgM),
♦ devient positif peu après le début des manifestations cliniques, soit environ 1 à 4
semaines après l'apparition de HBs Ag,
♦ précède l'apparition d'anti-HBs de plusieurs semaines à plusieurs mois.
IgM anti-HBc
♦ indiquent la présence d'une infection aiguë,
♦ prédominent approximativement durant les 6 premiers mois après une infection
aiguë et sont toujours disparus 24 mois après le début de l'infection,
♦ leur dosage s'effectue afin de préciser un diagnostic d'hépatite B aiguë,
♦ les anti-HBc totaux: indiquent un contact récent ou antérieur avec le virus de
l'hépatite B,
♦ sont détectables toute la vie.
HBe Ag
♦ est un fragment soluble de l'HBc Ag, l'antigène de surface de la nucléocapside du
virus de l'hépatite B,
♦ indique une contagiosité maximale,
♦ est un produit de dégradation du noyau du virus,
♦ apparaît peu après l'apparition des HBs Ag; sa présence coïncide avec des niveaux
élevés de réplication virale,
♦ persiste normalement, dans une hépatite aiguë, de 3 à 6 semaines; mais peut
demeurer présent beaucoup plus longtemps dans une hépatite chronique.
Face à une personne qui présente une symptomatologie aiguë, compatible avec une
hépatite aiguë : doser HBs Ag et IgM anti- HBc (si disponible).
Quelqu'un qui désire connaître s'il est infecté : doser HBs Ag (non fait de routine).
Quelqu'un qui désire savoir s'il est protégé : doser Anti-HBs (non fait de routine).
Figure 3
Le réservoir du virus est l'être humain. Le sang, tout liquide corporel visiblement teinté de
sang, le sperme et les sécrétions vaginales sont potentiellement infectieux. De même le
sont le LCR, les liquides synovial, pleural, péritonéal, péricardique et amniotique (CDC,
2001).
Les selles, les sécrétions nasales, la salive5, les crachats, la sueur, les larmes, l’urine et les
liquides de vomissements ne sont pas considérés infectieux, sauf s’ils sont teintés de sang
(CDC, 2001). Il a été retrouvé de l’antigène HBsAg dans quelques-uns uns de ces liquides,
mais la quantité de matériel infectieux (virus) y est en trop petite quantité pour que le liquide
puisse transmettre une infection (CDC, 2001).
Le sang contient la plus grande concentration du virus et est donc le liquide le plus
infectieux. Il contient jusqu'à 1 000 particules/ml.
directement, lorsqu'une personne qui est infectée (est HBs Ag+) transporte le virus
directement à une autre personne;
indirectement, lorsqu'un objet contaminé sert d'intermédiaire pour transmettre le virus
d'une personne infectée à une autre personne.
Au Canada, le risque d'hépatite B à la suite d'une transfusion sanguine est à peu près nul,
car sur chaque don de sang, une recherche d'anticorps et d'antigènes antihépatite B est
faite, depuis 1972.
5
La salive est considérée comme matériel infectieux, uniquement lors de morsure avec pénétration ou si
elle est visiblement teintée de sang.
Ce contact concerne les yeux, les lèvres, la bouche et l’intérieur du nez. Il peut survenir lors
d'éclaboussures.
Ce contact concerne les liquides (sperme ou sécrétions vaginales) entrant par des
muqueuses sexuelles, retrouvé lors de contacts sexuels (homo ou hétérosexuels).
Il n'y a aucun risque de transmission du virus par l'air ambiant (aucune mise en
aérosol du virus dans l'air) ni par des insectes. Il n'y a pas non plus de cas de
transmission par les larmes, les sécrétions nasales, les crachats, la sueur, les
vomissements, l'urine et les selles, sauf si ces matières sont visiblement teintées de
sang.
Les études démontrent que malgré la rareté de l'infection dans notre population, sa
fréquence est plus élevée dans certains sous-groupes de population.
La liste qui suit n'est pas exhaustive et ne doit pas être considérée comme complète, ni
cibler des populations. Elle représente des catégories d’exposition au VHB, justifiant la
vaccination préventive contre le VHB de ces groupes de personnes (MSSS, 2000a) :
les personnes qui courent un risque professionnel d’être exposé au sang et aux
produits sanguins ou qui risquent de subir des piqûres ou des coupures accidentelles,
notamment les travailleurs de la santé, les embaumeurs, les personnes intervenant en
situation d’urgence (ex. : policiers, pompiers, ambulancier);
les pensionnaires des établissements pour déficients mentaux;
les hommes homosexuels ou bisexuels qui ont plusieurs partenaires sexuels;
les hommes et les femmes hétérosexuels qui ont plusieurs partenaires sexuels ou qui
ont eu récemment une maladie transmise sexuellement;
les utilisateurs de drogues par injection;
Pays à forte endémicité pour le VHB (prévalence élevée à plus de 8 %) (Tremblay M, 2001)
Afrique subsaharienne
Moyen Orient
♦ Haïti
♦ République dominicaine
Cette section est basée sur le document du MSSS (MSSS 1999b), relu, mis à jour et
commenté par le dr Joe Cox, médecin conseil à la DRSP de Montréal-Centre.
La quantité de virus dans le sang est faible : 103 à 105 particules/ml (la quantité de virus
dans le sang pour le VHB était de 108 à 1010). C'est une des raisons pourquoi il est
probable que l'on ne disposera pas d'ici peu de tests de détection d'antigènes viraux pour le
VHC. Le VHC a une réplication très rapide et qui comporte des erreurs; ceci rend la
production d’un vaccin très difficile (Cox et autres, 2001)
Le VHC est connu depuis 1989, date de la découverte de marqueurs sérologiques. Cette
hépatite virale était incluse auparavant dans les hépatites non A non B. C'était l'hépatite non
A non B acquise de façon parentérale. Le VHC est responsable de la plupart des hépatites
post-transfusionnelles contractées avant 1992. Depuis 1992, des tests de dépistage de
seconde génération sont faits sur tout don de sang. Ces tests sont de plus en plus
performants au niveau de la sensibilité (détection de personnes infectées) et de la
spécificité (détermination adéquate des personnes non infectées). Au Québec en 2001,
grâce à un nouveau test encore plus sensible, le NAT (nuclear acid testing), le risque réel
de transmission de l’hépatite C lors de tout don de sang est ainsi réduit à 1/250 000 et est
donc à peu près nul (Cox J, 2001).
Au Québec, on estime que de 40 000 à 50 000 personnes seraient infectées par le VHC. La
prévalence se situerait près de 5,5/1 000 (0,55 %) et les hommes seraient infectés deux fois
plus souvent que les femmes. À Montréal, la prévalence est plus élevée et serait autour de
15/1 000 (1,5 %) (Cox et autres, 2001).
2.2.3.1 Incubation
Hépatite aiguë
♦ Symptômes
L'hépatite C aiguë est très souvent asymptomatique. Lorsqu'ils sont présents (souvent
dans moins d’un cas sur quatre), les symptômes reliés à l'infection par le virus de
l'hépatite C sont similaires à ceux décrits pour l'hépatite B, c'est-à-dire fatigue, perte
d’appétit et malaises. L'ictère est très rare.
♦ Examen physique
· Normal
ou
· Tableau typique d'hépatite (décrit pour l'hépatite B) ou/et ictère.
Hépatite chronique
Hépatite fulminante
Très rare. Elle a plus de risque de survenir lorsque le patient était auparavant infecté par le
virus de l’hépatite B (hépatite aiguë ou chronique) ou par le virus de l’hépatite A.
Transmission du virus
Période d’incubation
(moyenne de 40-50 jours)
Durant ce temps, la personne est infectée et contagieuse
Hépatite C aiguë
Durant ce temps, la personne est infectée et contagieuse
60 à 70 % des cas :
30 à 40 % des cas : Atteinte du foie plus importante
Atteinte du foie minime ; évolution lente la personne demeure infectée et
la personne demeure infectée et contagieuse contagieuse.
6
1,5 % de la population de l’île de Montréal
Les facteurs suivants influenceront l’atteinte des cellules du foie et donc la progression vers
la cirrhose :
· la consommation d'alcool,
· l'âge (plus de 40 ans au moment de l'infection),
· le sexe (masculin),
· la présence d'une co-infection par le VIH ou le VHB,
· le temps : plus le temps écoulé depuis le début de l'infection est long, plus
le risque de cirrhose est élevé.
Chez les personnes affectées d'une atteinte hépatique chronique, une insuffisance
hépatique peut être provoquée par une hépatite A surajoutée. Pour cette raison, la
vaccination préventive contre les hépatites A et B est fortement recommandée chez les
personnes atteintes d’une hépatite C, symptomatique ou non.
2.2.5 Traitement
Selon Deschênes M, 2001
L’interféron alpha-2b est administré à des doses de 3 000 000 unités sous-cutané trois fois
par semaine et la ribavirine (1000 à 1200 mg) est prise quotidiennement.
Les personnes infectées avec le génotype 1 (le plus souvent retrouvé au Canada) devraient
être traités avec ces médicaments durant 48 semaines. Le traitement sera cependant cessé
si un test positif indique une réplication virale active (HCV RNA par PCR) (Lauer G et
Walker B, 2001)
Cette thérapie assure une réponse prolongée après l’arrêt du traitement chez 41% des
personnes atteintes par le génotype 1 du virus (65% avec les génotypes 2 et 3).
Interféron
L’interféron seul est uniquement proposé aux personnes intolérantes à la ribavirine. Il est
beaucoup moins efficace utilisé seul.
Tout comme l'hépatite B, l'hépatite C est difficilement reconnaissable en regard des signes
et symptômes qui sont non spécifiques et souvent vagues. Les tests de laboratoire
permettent de cerner le diagnostic.
ANTI-VHC
♦ Anticorps spécifique contre le virus de l'hépatite C.
♦ Est dosé seulement depuis 1989.
Le dosage des anti-VHC se fait dans les laboratoires, par une épreuve immunoenzymatique
(EIA).
Lorsqu'un résultat est positif, il est refait et, par la suite, repris deux fois au Laboratoire de
santé publique du Québec (LSPQ). Si le test demeure positif, il y a test de confirmation avec
un test plus spécifique, habituellement avec un test RIBA (immunoblot qualitatif). La faible
prévalence d'infection au Québec provoque beaucoup de tests faussement positifs (la
valeur prédictive d’un résultat positif est faible), malgré la fiabilité du test EIA.
PCR
Le test PCR (Polymerase chain reaction) permet de détecter le génome viral par
amplification; c'est-à-dire qu'il amplifie l’ARN du virus plusieurs fois afin de permettre son
identification dans le sang. Ce procédé permet la détection précoce du virus avant même
l'apparition d'une perturbation des enzymes hépatiques et des anticorps.
Ce test permet de détecter les résultats anti-VHC faussement positifs et de confirmer les
personnes infectées qui ont une résolution spontanée de l’infection7 (anti-VHC devenus
négatifs et enzymes hépatites normales). Il permet aussi la vérification de la présence du
virus chez les personnes anti-VHC négatives, mais immunosupprimées, chez qui on
soupçonne la présence d’une infection.
7
lorsque deux tests VHC RNA sont négatifs à 6 mois d’intervalle
ALT
Leurs fluctuations importantes "en yoyo" sont caractéristiques et souvent retrouvées.
D'autres patients présentent un profil plus stable. Les patients ayant une élévation
persistante intermittente des ALT présentent un risque plus élevé d’aggravation histologique
significative (Cox et autres, 2001)
Après qu'un diagnostic (avec un marqueur sérologique) ait été fait, il est pertinent que des
enzymes hépatiques soient dosés régulièrement aux 4 à 6 semaines pour un moins 3
mesures, pour noter leurs fluctuations. Par la suite, des dosages 1 à 2 fois/an sont
suffisants si le dosage des ALT est normal durant quelques années. Il sera alors important
de vérifier s'il y a résolution ou non de l'infection.
Autres tests
Similaires à ce qui a été décrit pour l'hépatite B (tests biochimiques retrouvés dans une
hépatite aiguë).
Le réservoir du virus est l'être humain. Plusieurs liquides du corps peuvent contenir des
virus et des antigènes. Le sang, tout liquide corporel visiblement teinté de sang, le sperme
et les sécrétions vaginales sont potentiellement infectieux. De même le sont le LCR, les
liquides synovial, pleural, péritonéal, péricardique et amniotique (CDC, 2001).
Les selles, les sécrétions nasales, la salive8, les crachats, la sueur, les larmes, l’urine et les
liquides de vomissements ne sont pas considérés infectieux, sauf s’ils sont teintés de sang
(CDC, 2001).
Le sang contient la plus grande concentration du virus et est donc le liquide le plus
infectieux. Il ne contient cependant que peu de virus : 100 particules/ml, soit 10 fois moins
que le VHB. La contagiosité est donc beaucoup moindre que celle du VHB étant donné la
faible concentration du VHC en circulation dans le sang, ce qui nécessite une inoculation
plus longue et plus importante pour provoquer une infection. Les concentrations du virus
dans les autres liquides infectieux sont aussi plus faibles que pour le VHB, ce qui diminue
les risques de transmission, dont les risques occupationnels (CDC, 2001).
· directement, lorsqu'une personne qui est infectée (est anti HCV positif)
transporte le virus directement à une autre personne,
· indirectement, lorsqu'un objet contaminé sert d'intermédiaire pour
transmettre le virus d'une personne infectée à une autre personne.
8
Une morsure n’a jamais été reliée à une transmission du VHC (CDC, 2001)
♦ D'une morsure avec bris de peau. Tel qu'il sera vu plus loin, ce risque est très
faible.
Il peut survenir lors d'éclaboussures. Tel qu'il sera vu plus loin, ce risque est très faible. En
effet, une seule transmission professionnelle a été répertoriée; le risque est non quantifié
(CDC 2001).
Ce contact concerne les liquides (sperme ou sécrétions vaginales) entrant par des
muqueuses sexuelles, retrouvés lors de contacts sexuels (homo ou hétérosexuels). Ce
risque est très faible et estimé à 1,5 %.
Il n'y a aucun risque de transmission du virus par l'air ambiant (aucune mise en
aérosol du virus dans l'air) ni par des insectes. Il n'y a pas non plus de risque de
transmission par les larmes, les sécrétions nasales, les crachats, la sueur, les
Les études démontrent que malgré la rareté de l'infection dans notre population, sa
fréquence est plus élevée dans certains sous-groupes de population.
La liste qui suit n'est pas exhaustive et ne doit pas être considérée comme complète, ni
cibler des populations. Elle représente des catégories d’exposition au VHC :
Cette section est basée sur le document de Lambert et Olivier, (1999), relu et commenté par
le dr Bruno Turmel, médecin conseil au Centre québécois de coordination contre le sida et
au MSSS, juillet 2001.
Le VIH est une très petite particule virale (90 à 120 nanomètres de diamètre) .
Contrairement aux virus des hépatites B et C, réputés résistants en dehors du corps
humain, le VIH est très sensible et ne survit que peu de temps en dehors de l’organisme
humain.
Lorsqu’il a pénétré dans l'organisme, le VIH doit envahir (parasiter) une cellule hôte; il
s’introduit dans cette cellule, s’insère dans l’ADN de la cellule et transforme les gènes des
chromosomes de la cellule.
Le virus peut demeurer silencieux et seulement être transmis aux cellules filles de la cellule
infectée ou, par contre, être actif dans cette cellule et entraîner la production de nouvelles
particules infectieuses qui vont sortir de la cellule infectée et aller en infecter d’autres.
2.3.2 Épidémiologie
Situation mondiale :
Selon l’OMS, au début de 1998, il y avait près de 30 millions de personnes infectées par le
VIH et 11,7 millions en étaient décédés. L’épidémie évolue selon les pays et les continents.
Au Canada et au Québec :
Sida :
♦ au Canada, 17 591 cas de sida ont été déclarés entre 1979 (découverte de
l’infection) et le 31 décembre de l’an 2000 (Santé Canada, 2001);
♦ au Québec, 5 743 cas de sida (la dernière phase de l’infection par le VIH) ont été
déclarés jusqu’au 31 décembre 2000, dont 77 % proviennent de Montréal (Turmel
B et Meunier L, 2000);
♦ le nombre de cas de sida diminue au Canada et au Québec depuis 1994. Ceci est
dû, entre autres, à l’amélioration des traitements antirétroviraux qui peuvent
retarder l’évolution de l’infection par le VIH vers le sida.
Il ne faut pas croire que le problème du sida et d’infection par le VIH est sous contrôle. La
diminution observée du nombre de cas de sida déclarés ne serait pas le reflet d’une
diminution du nombre de personnes infectées annuellement par le VIH. Au contraire, toute
l’information disponible indique qu’il continuerait d’y avoir un nombre important de nouvelles
infections par le VIH (Turmel B et Meunier L, 2000).
Transmission de virus
Période d’incubation
Durant ce temps, la personne est infectée et contagieuse
Primo infection
Infection symptomatique
50 % des cas
Infection asymptomatique
(semblable à une mononucléose : fatigue,
50% des cas
fièvre, ganglions enflés, etc.)
Durée : environ 2 semaines
Infection asymptomatique
porteur sain
la personne est infectée et contagieuse
Infection symptomatique
(température, perte de poids, diarrhée, etc.)
la personne est infectée et contagieuse
SIDA
Lorsque le système de défense de l’organisme est détruit, apparaissent les
signes et symptômes du sida (plusieurs années après la transmission).
Actuellement la prise de médicaments peut retarder
l’évolution de la maladie vers le sida.
L’infection par le VIH évolue durant plusieurs années et passe par quatre phases. Les
personnes infectées sont considérées contagieuses à toutes les phases de l’infection :
primo infection (infection aiguë) ; pas toujours reconnue (peut passer inaperçue),
personne porteuse du virus, considérée contagieuse.
infection asymptomatique; personne porteuse du virus, considérée contagieuse, mais
pas de symptômes.
infection symptomatique; personne porteuse du virus, considérée contagieuse,
présence de symptômes plus ou moins spécifiques.
Sida; personne porteuse du virus, considérée contagieuse, présence de maladies
rares secondaires à l’affaiblissement du système immunitaire.
2.3.3.1 Incubation
Les signes et symptômes peuvent être variables et plus ou moins intenses et sont souvent
multiples.
D’une durée variable, elle se caractérise par l’absence de toute manifestation clinique
(absence de signes et de symptômes). Le virus peut être moins présent dans le sang mais
s’est logé dans certaines régions corporelles (dont entre autres les ganglions lymphatiques).
Il se multiplie très activement. La personne est contagieuse durant tout ce stade.
Infection symptomatique :
Affections opportunistes :
♦ candidose buccale (muguet),
♦ vaginite récidivante,
♦ dermite séborrhéique,
♦ leucoplasie chevelue de la langue,
♦ condylomes récalcitrants.
2.3.3.4 Le sida
C’est la forme avancée de l’infection par le VIH. La survie, sans traitement, varie de 18 mois
à 3 ans. Les diverses manifestations cliniques sont reliées à l’apparition de maladies rares
et sévères, dites opportunistes, c’est-à-dire qui profitent de la faiblesse du système
immunitaire.
9
Ce sont des lymphocytes T qui ont une protéine particulière, le CD4, qui induit la réponse immunitaire à
médiation cellulaire
10
Mesure de la quantité de virus circulant dans le sang, évaluée par la mesure quantitative de l’ARN du VIH
dans le plasma
Le premier antirétroviral, l’AZT (zidovudine), a été approuvé en 1987. Puis sont apparus les
ddI (didanosine), ddC (zalcitabine), vers 1990. De façon générale, ces médicaments ont été
utilisés en monothérapie à cette époque.
Le phénomène de la résistance est ensuite apparu; c’est-à-dire qu’au bout d’une période de
temps, le médicament utilisé ne donnait plus de résultats. C’est que le virus réussissait à se
répliquer malgré la présence du médicament. La réplication du virus est très rapide, causant
alors des erreurs ou mutations. S’il y a des mutations à l’endroit de la cible du médicament,
ce médicament ne reconnaît plus la copie du virus modifié et n’arrive plus à l’éliminer. Ce
phénomène a poussé les médecins à utiliser les médicaments en combinaison avec deux
(bi-thérapie) et plus tard, trois (tri-thérapie) antirétroviraux, quand les inhibiteurs de la
protéase sont apparus. Cette façon d’utiliser les médicaments en les combinant permet
d’attaquer le virus à différentes étapes de son cycle de réplication, augmentant ainsi
l’efficacité du traitement.
Depuis 1996, année où les inhibiteurs de la protéase sont apparus, le nombre de maladies
opportunistes et de décès liés au sida a chuté de façon considérable.
Des effets secondaires peuvent apparaître dans les premières semaines de traitements et
s’estompent graduellement dans les 2 ou 3 mois.
Anticorps anti-VIH
Parce que le VIH a une réplication très rapide, comportant des erreurs, les anticorps ne
peuvent habituellement pas combattre l’infection. Un résultat positif indique donc, la plupart
du temps, une infection chronique.
La recherches des anticorps dirigés contre le VIH est le premier examen pour dépister la
présence de l’infection. Le test ELISA est utilisé11. Si les deux tests ELISA pratiqués sont
positifs ou équivoques, un autre test sera pratiqué sur le même échantillon de sang, via un
test Western Blot12. Si ce test est positif, la personne est considérée séropositive. Si ce test
est négatif, la personne est considérée séronégative.
En début d’infection, durant trois à quatre semaines, survient une fenêtre sérologique.
Durant cette période, les anticorps ne sont pas encore détectables dans le sang.
Il est donc conseillé de rechercher les anticorps anti-VIH une fois cette période fenêtre
écoulée.
Un test ELISA positif signifie que la personne est infectée par le virus mais ne donne
aucune information sur la gravité ni sur l’évolution future du patient.
11
Il s’agit d’un test de dépistage sensible (test immuno-enzymatique). Le test est répété deux fois sur le
même échantillon. Si les deux tests, sont négatifs, la personne est séronégative.
12
Western Blot est un test plus spécifique et utilise une méthode de transfert par buvard
La mesure de l’antigène p24 n’est pas un test utilisé de façon courante. Il peut être utilisé,
entre autres, pour confirmer un diagnostic posé à partir de symptômes caractéristiques
d’une primo infection ou vérifier un résultat douteux d’anticorps obtenu par Western Blot. Il
s’agit d’une protéine qui se retrouve dans le noyau du virus et lorsque décelable, peut
précéder l’apparition des anticorps.
CD413
Le nombre de lymphocytes CD4 (nombre de cellules/ml) mesure l’état du système
immunitaire et donc des dommages causés par le virus, ainsi que du degré
d’affaiblissement du système immunitaire.
Le réservoir du VIH est l'être humain. Seuls le sang et les produits sanguins, le sperme et
les sécrétions vaginales peuvent transmettre l'infection d’une personne à une autre. Aucun
autre liquide corporel n’a été impliqué dans la transmission du VIH sauf s’il est visiblement
teinté de sang.
Le sang contient la plus grande concentration du virus et est donc le liquide le plus
infectieux. Par rapport à d’autres infections virales tel que l’hépatite B, la quantité de VIH
présente dans le sang est relativement faible. La contagiosité est donc beaucoup moindre
que celle du VHB.
13
CD4 : Plus les lymphocytes CD4 baissent, plus le système immunitaire s’affaiblit.
Utilité de la mesure :
· Indique quand commencer la prophylaxie contre les infections opportunistes
· Montre l’effet de la thérapie antirétrovirale sur l’état du système immunitaire
Valeurs et signification :
· 400–2 000/mm3: normale
· 500 : immunité altérée
· <500 : risque de Kaposi, infections à candida, herpès, zona, tuberculose
· <200 : risque de pneumonie à Pneumocystis carinii
· <100 : risque de toxoplasmose (si sérologie positive)
· <50 : risque de Mycobacterium Avium Intracellulare, cytomégalovirus
14
Charge virale :
Utilité :
· Indique quand commencer ou modifier une thérapie antirétrovirale
· Mesure l’efficacité ou l’inefficacité du traitement
· Constitue un indice de pronostic
Valeurs et signification :
· <500 copies/ml : sous le seuil détectable
· 5 000-30 000 copies/ml : infection virale active nécessitant un traitement
· >100 000 copies /ml : charge virale très élevée
· >1 000 000 copies /ml : mauvais pronostic à court terme
Ce contact concerne les yeux, l'intérieur du nez et de la bouche. Il peut survenir lors
d'éclaboussures. Tel qu'il sera vu plus loin, ce risque est très faible. En effet, le risque
occupationnel est estimé à 0,09% (CDC 2001)
Ce contact concerne les liquides (sperme ou sécrétions vaginales) entrant par des
muqueuses sexuelles, retrouvés lors de contacts sexuels (homo ou hétérosexuels. Ce
risque, estimé entre 0,2 % et 1 %, est le mode le plus fréquent de transmission du VIH au
Québec, en plus du partage de seringues et d’aiguilles souillées pour l’utilisation de drogues
par injection.
Le risque de transmission par une mère infectée à son enfant peut être fortement diminué
par l’administration de médicaments contre le VIH à la mère et au nouveau-né au moment
du travail et de l’accouchement.
Il n'y a aucun risque de transmission du virus par l'air ambiant (aucune mise en
aérosol du virus dans l'air) ni par des insectes. Il n'y a pas non plus de risque de
transmission par les larmes, les sécrétions nasales, les crachats, la sueur, les
vomissements, l'urine et les selles, sauf si ces matières sont visiblement teintées de
sang.
Les études démontrent que malgré la rareté de l'infection dans notre population, sa
fréquence est plus élevée dans certains sous-groupes de population.
La liste qui suit n'est pas exhaustive et ne doit pas être considérée comme complète, ni
cibler des populations. Elle représente des catégories d’exposition au VIH :
Sources répertoriées
♦ Sang et produits sanguins (dont tout liquide corporel visiblement teinté de sang)
Sources possibles
Ces liquides n'ont pas été impliqués dans une transmission professionnelle mais
contiennent du virus ou ont été impliqués dans certains modes de transmission.
♦ Sperme et sécrétions vaginales
♦ Liquides corporels : LCR, liquide synovial, liquide pleural, liquide péritonéal, liquide
péricardique, liquide amniotique
♦ Salive; uniquement lors de morsure (CDC 2001)
♦ Par les yeux, l’intérieur du nez et de la bouche. Ce contact survient souvent lors
d'éclaboussures.
♦ Contact avec une peau lésée : la transmission ne se fait pas lorsque la peau est
intacte. Cependant, du sang ou d'autres liquides contaminés peuvent pénétrer dans
l'organisme lorsqu’il y a des lésions cutanées (ex. : eczéma, gerçure), de l'abrasion
ou de petites coupures non cicatrisées, même non visibles.
Des cas de transmission sont répertoriés pour ces trois types de contact mais le
risque n’est pas quantifié.
Sources répertoriées
♦ Sang et produits sanguins (dont tout liquide corporel visiblement teinté de sang).
Sources possibles
Ces liquides n'ont pas été impliqués dans une transmission professionnelle mais
contiennent du virus ou ont été impliqués dans certains modes de transmission.
♦ Sperme et sécrétions vaginales.
♦ Liquides corporels : LCR, liquide synovial, liquide pleural, liquide péritonéal, liquide
péricardique, liquide amniotique.
♦ Par les yeux, l’intérieur du nez et de la bouche. Ce contact survient souvent lors
d'éclaboussures.
Des cas de transmission professionnelle sont répertoriés mais le risque n’est pas
quantifié.
2.4.3 VIH
Sources répertoriées
♦ Sang et produits sanguins (dont tout liquide corporel visiblement teinté de sang)
♦ Contact avec une peau lésée : la transmission ne se fait pas lorsque la peau est
intacte. Cependant, du sang ou d'autres liquides contaminés peuvent pénétrer
dans l'organisme lorsqu’il y a des lésions cutanées (ex. : eczéma, gerçure), de
l'abrasion ou de petites coupures non cicatrisées, même non visibles.
Le tétanos est une maladie aiguë grave du système nerveux, caractérisée par des
contractures (contractions prolongées et involontaires des muscles). Celles-ci sont causées
par une toxine extrêmement puissante fabriquée par une bactérie, le Clostridium tetani.
Cette maladie est souvent mortelle.
Clostridium tetani est un bacille (bactérie en forme de bâtonnet) qui produit une spore à une
de ses extrémités, lui donnant alors une forme caractéristique de raquette de tennis. Cette
spore est très résistante, peut survivre plusieurs années dans l’environnement et résister à
de nombreux désinfectants ainsi qu’à l'ébullition durant 20 minutes. Il est impossible de
l’éliminer dans la nature.
Clostridium tetani est retrouvé dans le monde entier dans le sol, l’environnement, les
excréments d’animaux et, plus rarement, dans les selles humaines.
3.2 Épidémiologie
Le tétanos survient seulement chez les personnes incorrectement ou non vaccinées ou qui
n’ont pas reçu les doses de rappel nécessaires. Bien que totalement prévenu par une
vaccination adéquate, le tétanos demeure encore largement présent dans le monde, surtout
dans les régions agricoles et les zones tropicales. Le tétanos atteignant les bébés en
période néonatale tue encore environ 800 000 nouveau-nés dans le monde. En Amérique
du Nord, le tétanos est rare et aucun nouveau-né n’en est atteint. En effet, moins de 100
cas par année sont déclarés aux États-Unis; près de 70 % des patients sont âgés de plus
de 50 ans.
Au Canada, il n’y a qu’entre 2 et 7 cas de tétanos par année depuis 1991 et aucun
décès n’a été répertorié.
Les spasmes musculaires peuvent être paroxystiques, violents, généralisés. Ils surviennent
spontanément ou suite à une stimulation minime.
La mortalité du tétanos généralisé atteint 30 %. Ceci peut être provoqué suite à des arrêts
cardiaques survenant sans cause apparente ou des difficultés respiratoires importantes
secondaires aux contractures touchant les muscles respiratoires.
Les personnes atteintes de tétanos localisé récupèrent bien et sans séquelle grave.
Le diagnostic du tétanos est d’abord clinique. Le tétanos est improbable chez une personne
correctement vaccinée.
Donc, toute plaie constitue un risque, surtout si elle est profonde et contaminée par de la
terre. Toute la population est à risque de contracter le tétanos, mais certains travailleurs le
sont encore plus, en raison de la nature de leur travail :
La rage humaine est une maladie virale aiguë du système nerveux central, presque toujours
mortelle. Elle touche tous les mammifères et se transmet par l’intermédiaire de sécrétions
infectées, habituellement la salive. La plupart des expositions au virus sont liées à une
morsure par un animal infecté.
4.1 Rhabdovirus
Le virus a une survie variable en dehors de l’animal selon les conditions de température,
d’ensoleillement et d’assèchement. Il est inactivé par la dessiccation, les rayons UV du
soleil et une température élevée. Si, par exemple, le moyen de transport (la salive) est sec,
il peut être considéré non infectieux.
4.2 Épidémiologie
La rage est un problème de santé connu depuis 4 000 ans. Même si son incidence est faible
actuellement, surtout dans les pays développés, elle demeure importante dans l’opinion
publique parce qu’elle est presque toujours mortelle.
Il y a environ annuellement 30 000 cas de rage humaine dans le monde, surtout dans les
pays en voie de développement. Au Canada, depuis le début de la déclaration obligatoire
de tout cas de rage humaine, en 1925, 22 personnes sont mortes de la rage, dont 12 cas
déclarés par le Québec. Le plus récent cas au Québec date de 1999 et concernait un jeune
enfant mordu par une chauve-souris rabique.
Il faut attirer l’attention sur la place particulière qu’occupe depuis plusieurs années, la
chauve-souris dans la transmission de la rage aux humains. Au Canada, entre 1970 et
2000, quatre des cinq cas de rage humaine étaient dus à une exposition à une chauve-
souris (Varughese P, 2000). De même, aux États-Unis, 20 (74%) des 27 cas de rage
humaine ont été associés à la chauve-souris et, pour la majorité de ces cas (19 sur 20),
aucune morsure n’a pu être identifiée ou rapportée (Lambert, 2000).
La rage animale est plus fréquente chez la mouffette, le renard, le raton laveur et la chauve-
souris. Cependant, l’épidémiologie de la rage animale est en constante évolution. La rage
chez les ratons laveurs s’étend lentement, depuis 1940, à l’intérieur des États-Unis vers le
nord et l’est. Elle était présente dans les états du Vermont et de New-York ces dernières
années, ainsi qu’en Ontario. Cette proximité conduit à une vaccination massive des ratons
laveurs sur une partie du territoire de l’Estrie et de la Montérégie. Cette vaccination s’est
effectuée en 1999 via le largage aérien d’appats contenant le vaccin liquide. Ce vaccin est
immunogène pour le raton laveur, le renard et la mouffette.
Des opérations efficaces de largage aérien ont aussi eu lieu près de la frontière ontarienne
afin de vacciner les renards. Elles ont, à date, réduit la transmission de la rage chez le
renard.
Donc, au Québec, lorsqu’on parle de région où il y a plusieurs cas de rage, on parle de rage
animale, et non de rage détectée chez les humains.
4.3.1.1 Incubation :
Prodrome :
Elle débute souvent par des troubles sensoriels imprécis souvent ressentis à l’endroit d’une
morsure récente d’un animal enrage incluant de la douleur, des paresthésies et/ou des
fasciculations et du prurit. Les autres symptômes accompagnateurs peuvent être: fièvre,
frissons, malaises, fatigue, myalgies, photophobie, anxiété et irritabilité. Le prodrome peut
durer de 24 heures à 10 jours.
La maladie progresse par la suite, soit en rage furieuse (dans 8% des cas), ou en rage
paralytique.
Rage furieuse :
L’hydrophobie est présente. Ce symptôme consiste en de fortes contractions irrégulières du
diaphragme ou autres muscles de la respiration déclenchées par la vue de l’eau. Il est
Rage paralytique :
Elle est normalement associée aux morsures de chauves-souris et son prodrome est
similaire à celui observé dans la rage furieuse. Par contre, ensuite, la rage paralytique est
caractérisée par une paralysie flasque débutant dans le membre affecté et progressant de
façon symétrique ou asymétrique. Les muscles de la déglutition deviennent affectés et la
mort survient généralement en dedans de deux semaines.
4.4 Évolution
4.5 Traitement
Il n’y a qu’un traitement de support. Aucun traitement spécifique (incluant interféron) n’a été
démontré efficace contre la rage. Il est inutile d’administrer des immunoglobulines ou un
vaccin après que la maladie se soit installée.
Les tests de routine effectués sur le LCR n’aident pas au diagnostic car ils ne sont pas
spécifiques.
Détection de l’antigène du virus dans les tissus nerveux par immunofluorescence directe;
isolement du virus par technique d’inoculation chez la souris ou dans des cultures de tissus
nerveux.
Le virus de la rage se retrouve dans la salive et les tissus nerveux de l’animal infecté.
Sa concentration est :
Les autres liquides corporels, tels que le sang, le lait, l’urine et les selles ne sont pas
considérés comme pouvant transmettre le virus.
La salive (qui contient la plus grande concentration du virus) exposée au soleil, à une
température ambiante d’été durant plus de deux heures, sera considérée non à risque de
transmission. Ceci parce que le virus est inactivé par la dessiccation, les rayons UV du soleil
et la température élevée.
Il est tenu pour acquis qu’une morsure implique nécessairement une contamination par la
salive.
Dans le cas de contact avec une chauve-souris, compte tenu que les blessures infligées par
les chauves-souris peuvent facilement passer inaperçues, il faut considérer qu’une morsure
a pu se produire pour les expositions suivantes : manipuler à main nue, flatter, manipuler à
travers une surface, laisser l’animal se promener sur nous. De même, une sensation de
picotement suite à un contact physique avec une chauve-souris, une chauve-souris qui a
touché la peau en plein vol, qui est écrasée par un pied nu, sont considérées comme une
exposition significative probable, par morsure ou via un contact significatif.
Une griffure ou une égratignure causée par un animal rabique doit être considérée à risque
car les pattes de l’animal peuvent avoir été contaminées par la salive. Mais ce risque est
évalué comme étant 50 fois moins important que le risque encouru par une morsure.
Il n’y aurait qu’un cas rapporté dans la littérature, mais le risque est théorique.
Deux cas de rage humaine ont été causés suite à l’exposition au virus en suspension dans
l’air des cavernes infestées de chauve-souris. Deux autres cas sont survenus chez des
travailleurs de laboratoire exposés au virus vivant atténué en aérosolisation.
Les facteurs à considérer lors de l’évaluation sont multiples, mais chacun, individuellement,
est important.
Tel que mentionné au point précédent, le virus de la rage se retrouve dans la salive
(surtout) et les tissus nerveux de l’animal infecté.
Le virus de la rage peut infecter tous les mammifères, mais certaines espèces sont plus
susceptibles.
Animaux sauvages
En Amérique du Nord, les animaux sauvages constituent le principal réservoir du virus de la
rage et surtout le renard, la moufette, la chauve-souris et le raton-laveur. La chauve-souris
est un animal dont il faut particulièrement se méfier
Les marmottes sont les rongeurs où la rage a été le plus souvent signalée.
Animaux domestiques
Les animaux domestiques (chien, chat, bétail) et au Canada, les animaux sauvages gardés
en domesticité (cobaye, lapins, ratons laveurs) sont des hôtes accidentels mais
représentent l’intermédiaire le plus fréquent par lequel l’humain peut être exposé. Ils sont
habituellement contaminés suite à la morsure par un animal infecté.
Le virus peut être présent dans la salive de l’animal plusieurs jours avant les manifestations
des signes cliniques. L’animal a probablement été contaminé lors de morsure ou
d’agression par un animal enragé, deux semaines à trois mois avant qu’il ne développe des
symptômes.
L’évolution clinique de la rage chez les animaux domestiques est bien documentée. Si un
animal domestique mord un humain, on le garde sous observation pendant dix jours. S’il
demeure en bonne santé après cette période, il n’y a aucun danger de rage (Deshaies,
1996).
Le virus de la rage peut infecter tous les mammifères, dont l’humain, même si ce dernier est
peu susceptible d’être infecté.
♦ le risque est de 40 à 80% suite à une morsure à la tête par un animal rabique;
♦ le risque est de 0 à 10% suite à une morsure à une jambe par un animal rabique;
du type d’exposition :
♦ le risque est de 0,1% suite à une contamination d’une plaie mineure par la salive;
♦ le risque est beaucoup plus élevé lors d’une morsure.
♦ est mordu par un animal domestique qu’on peut garder sous observation;
♦ est mordu par un animal domestique qu’on ne peut garder sous observation ou un
animal sauvage;
♦ est en contact avec une chauve-souris.
Il doit voir rapidement un médecin qui devra signaler l’événement à la Direction de la santé
publique ou à un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA)15 (cf.
tableau 5). Il y aura évaluation du risque d’exposition à un animal rabique. Les conclusions
de cette évaluation permettront de décider, avec le médecin traitant, s’il y a lieu de faire un
traitement post-exposition contre la rage.
4.8.2.1 Morsure par un animal domestique qu’on peut garder sous observation
15
La rage animale est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux.
L’ACIA a le mandat de prévenir la transmission de la rage des animaux aux humains.
Toute morsure et tout contact avec une chauve-souris devraient être signalés à un médecin
en santé publique pour que la prophylaxie antirabique post-exposition soit débutée le plus
tôt possible, si nécessaire. L’animal est considéré comme rabique, jusqu’à preuve du
contraire.
Les petits rongeurs sont peu susceptibles d’être rabiques. Il n’est pas nécessaire de
signaler un incident de morsure à moins qu’il ne soit survenu dans des circonstances
particulières comme une attaque non provoquée par un animal furieux et agressif ou en
mauvais état de santé.
Tous les travailleurs doivent observer les précautions suivantes (MLCP, 1992) :
4.10 Prophylaxie
Les travailleurs ciblés par le PII ne sont pas dans les groupes de travailleurs pour qui la
vaccination préventive est recommandée. Ces travailleurs sont les :
L’administration des RIG accorde une protection passive pour les deux premières semaines
du traitement, soit le temps que nécessite le vaccin pour provoquer une réponse
immunitaire active. Les techniques et les modalités d’administration dépassent le cadre de
ce document.
Le vaccin utilisé au Québec, en 2001, est le VCDH (vaccin sur cellules diploïdes humaines).
Il contient du vaccin inactivé et provoque, dans un délai de sept à dix jours, une réponse
immunitaire qui dure de un à deux ans. En pratique, la réponse immunitaire persiste au-delà
de deux ans. Les techniques et les modalités d’administration dépassent le cadre de ce
document.
5.1 Définitions
Toute personne qui, régulièrement, plusieurs heures par jour et pendant une période de
temps prolongée, au domicile ou dans d’autres milieux (au travail, à l’école, au cours
d'activités sociales), a partagé les mêmes lieux qu’un cas de tuberculose-maladie d’origine
pulmonaire ou laryngée au moment où ce dernier était contagieux est considérée être ou
avoir été en contact étroit avec lui.
Les mycobactéries se caractérisent par leurs lipides de surface qui les rendent
acidoalcoolo-résistantes, ce qui signifie qu’elles ne peuvent être décolorées par l’acide
alcoolique après coloration.
5.3 Épidémiologie
La tuberculose était en diminution continue au Canada jusque durant les années 1980.
La diminution est moins importante durant les années 1990. Cependant, au Québec, la
tuberculose demeure relativement peu fréquente. Les taux d’incidence annuels
moyens de 1995 à 1998 ont été de 4,6 cas par 100 000 personnes. Le taux
d’incidence à Montréal est cependant 3,5 fois plus élevé que celui du reste du Québec
(10 cas par 100 000 personnes, soit 187 personnes, en 1997)(DRSP Montréal Centre,
2000). D’autres régions du Québec ont également des taux d’incidence nettement
supérieurs au taux québécois : le Nunavik (83,5), les Terres-Cries-de-la-Baie-James
(29,8) et le Bas-Saint-Laurent (7,1).
La toux chronique est le principal symptôme respiratoire. Les crachats sont habituellement
peu abondants et non purulentes. Les hémoptysies sont fréquentes, le plus souvent limitées
à des crachats striés de sang.
Il y a souvent atteinte de l’état général du patient : perte de poids, fatigue, sudation et fièvre.
L’examen clinique pulmonaire des patients atteints de tuberculose pulmonaire est souvent
normal.
D’autres formes de tuberculose active, quoique plus rares, sont possibles. Notons la
tuberculose laryngée, la tuberculose miliaire.
5.5.1.2 Traitement
5.5.2.1 Diagnostic
Radiographie pulmonaire :
Cependant, la radiographie peut être interprétée différemment d’un expert à l’autre et peut
aussi être atypique chez les personnes âgées et celles souffrant d’une déficience
immunologique, dont celles infectées par le VIH. Donc, elle n’est pas aussi fiable que
prévue et d’autres tests diagnostiques sont nécessaires.
16
TCT : test cutané à la tuberculine, est le même test que le PPD
17
Maintenant aussi appelé TCT : test cutané à la tuberculine
Ce test est beaucoup plus fiable que la radiographie pulmonaire. De plus, c’est le meilleur
indice de la contagiosité; une tuberculose pulmonaire avec un frottis positif et une culture
des expectorations positive est 6 à 10 fois plus contagieuse que celle avec un frottis négatif
et une culture positive.
Des techniques d’amplification d’acides nucléiques (ADN ou ARN) existent comme moyen
de détection directe très rapide des micro-organismes dans les spécimens cliniques. On
utilise surtout la PCR (Polymerase chain reaction : réaction de polymérase en chaîne). Elle
permet de différencier le Mycobacterium tuberculosis d’une autre mycobactérie atypique.
5.5.2.2 Traitement
De façon générale, en présence d’une amélioration clinique, la grande majorité des patients
atteints de tuberculose pulmonaire active ne sont plus contagieux après 2 à 3 semaines du
traitement adéquat.
Tel que mentionné précédemment, la présence de Bacille acido alcoolo résistant (BAAR)
sur le frottis des expectorations demeure le meilleur indice de la contagiosité du cas index.
Si le frottis d’expectorations est négatif, l’investigation des contacts se limite aux personnes
qui habitent le même domicile.
Si le frottis est positif, tous les contacts étroits seront investigués. Est alors préconisée
l’approche en pelure d’oignon (en cercles concentriques) où les contacts sont classés
selon l’importance de leur exposition et où l’investigation des contacts moins exposés
dépend des résultats obtenus chez les contacts plus exposés. Si le frottis est négatif,
l’investigation est limitée aux personnes en contact étroit qui présentent davantage de
risques.
Les contacts à moyen risque sont les personnes qui, hors du foyer partagent
l’espace d’air pendant plusieurs heures, régulièrement et quotidiennement (par
exemple, contacts au travail ou à l’école).
Les contacts à faible risque sont les personnes qui, ayant des contacts
occasionnels, passent un nombre d’heures variable avec le cas index.
À titre indicatif, si on découvre que le passager sur un vol d’avion était contagieux,
Transport Canada ne fait une recherche de contacts que dans les rangées voisines du
passager contagieux et si le vol a duré plus de 8 heures. (Isler, 2001)
Les enquêtes et l'établissement du niveau de risque des contacts sont effectués d’abord par
les directions de santé publique qui reçoivent et traitent les déclarations de maladies à
déclaration obligatoire (MADO) dont fait partie la tuberculose maladie. Tel que mentionné
antérieurement, l’approche en pelure d’oignon sera faite lorsque le dépistage, via les TCT
des contacts les plus à risque (les contacts présentant davantage de risques) montreront un
nombre de TCT positifs plus élevé que ce qui était attendu18.
18
Les taux de positivité attendus au TCT varient dans les différents groupes de la population
Cette investigation sera faite en étroite collaboration avec les équipes de maladies
infectieuses de la direction de la santé publique de la région où habite la personne atteinte
de tuberculose contagieuse.
Cette section discutera des risques professionnels des populations ciblées par ce PII, soit
les pompiers, les policiers et les agents des services correctionnels.
Très peu de littérature réfère à la tuberculose chez des pompiers et des policiers et il est
très clair que le risque professionnel n’est pas comparable à celui de certains travailleurs en
milieu hospitalier.
5.8.1 Pompiers
Les pompiers sont en contact avec toute la population en général. La probabilité de contact
avec une personne atteinte de tuberculose contagieuse, et pouvant donc transmettre
l’infection, est liée directement à l’incidence de la tuberculose maladie dans la population.
19
La vaccination avec le BCG peut donner un TCT qui demeure longtemps positif
Donc, les pompiers ont un risque très faible de se trouver en contact avec une personne
atteinte de tuberculose maladie et, même à ce moment, les contacts avec cette personne
seraient ponctuels (ni fréquents ni réguliers) et courts.
Dans un cas où une réanimation cardiorespiratoire par un pompier aurait été nécessaire et
aurait induit de la toux chez une personne atteinte de tuberculose maladie, la possibilité
d’un suivi du pompier par un TCT en post-exposition serait à discuter avec l’équipe de la
direction de la santé publique et les spécialistes impliqués.
5.8.2 Policiers
Les policiers côtoient des populations où l’incidence de tuberculose maladie est plus élevée
que dans la population générale (toxicomanes, détenus, sans-abri). Les contacts habituels
des policiers avec le public sont, dans la très grande majorité des cas, ponctuels et courts.
Quelques rares situations où des contacts entre un policier et une personne atteinte de
tuberculose maladie (en général, diagnostiquée par la suite) peuvent survenir. Le risque réel
d’infection du policier et la possibilité d’un suivi du policier par un TCT en post-exposition
serait à discuter avec l’équipe de la direction de la santé publique et les spécialistes
impliqués. Ces experts considéreraient les résultats du frottis et l’évaluation du degré de
contagiosité du patient.
5.8.3.1 Épidémiologie
Le taux de TCT positif chez 3 000 employés de centres de détention fédéraux en 1994
s’élevait à 14 % à travers le Canada. Vingt-cinq pour cent des employés de centres situés
au Québec avaient des TCT positifs, 15 % parmi ceux-ci qui n’avaient pas reçu le vaccin
Peu d’études se sont attardées à déterminer les taux de séroconversion au TCT (test
cutané à la tuberculine ou TCT) des travailleurs des services correctionnels dans le monde.
À notre connaissance, une seule étude en ce sens a été faite dans l’état de New York
(Steenland et autres, 1997). Il a alors été retrouvé que 1,9 % des 24 000 employés
montraient une séroconversion un an après le premier test. L’incidence de séroconversion
dans une prison était plus élevée lorsque le nombre de cas diagnostiqués de tuberculose
active chez les détenus était plus important.
la surreprésentation de certains groupes pour qui le risque est élevé d’être infectés par
le Mycobacterium tuberculosis ou de développer une tuberculose active parmi les
prisonniers (personnes nées à l’étranger, autochtones, consommateurs de drogues
par injection, sans abri, etc.);
la présence, parmi la clientèle, d’une proportion importante d’individus infectés par le
VIH. Lorsque la tuberculose se développe dans un établissement correctionnel, la
progression rapide de l’état d’infection à l’état de tuberculose active parmi les individus
séropositifs pour le VIH peut favoriser la propagation de l’infection aux autres détenus
et au personnel;
le retard à poser le diagnostic de la tuberculose active parmi les détenus présentant
des symptômes évocateurs de la maladie;
le retard ou l’omission dans l’application des mesures d’isolement;
certaines failles dans l’application du traitement;
le retard à reconnaître les cas de tuberculose active dont la souche était résistante à
certains agents antituberculeux;
le surpeuplement de plusieurs établissements ainsi que les conditions environne-
mentales que l’on y trouve (un environnement sombre, humide et mal ventilé favorise
la transmission);
l’absence d’un programme de dépistage de l’infection tuberculeuse, tant pour les
détenus que pour les membres du personnel.
20
En comparaison, 4 % des jeunes adultes non vaccinés de la même région ont des TCT positifs, soit 6 fois
moins)
Dépistage de l’infection tuberculeuse parmi les employés ayant des contacts avec les
détenus
21
Compte tenu que ce dépistage est très onéreux et que le risque d’infection, jusqu’à présent, est estimé
moins important que pour les employés à risque élevé des hôpitaux, un dépistage aux deux ans
permettrait d’exercer une surveillance médicale sur les taux de conversion. La périodicité du dépistage
pourra alors être réajustée selon les résultats. Ceci à condition de bien documenter les TCT effectués
dans l’intérim et si possible avoir effectué un TCT au départ.
6.1.1 Agents
Ce sont de minuscules insectes qui vivent près de la racine des cheveux. Ils ne
transmettent aucune maladie. Ils ne vivent pas sur les animaux domestiques. Les poux se
nourrissent du sang de leur hôte et ont besoin d’un milieu chaud et humide pour survivre. Ils
ne peuvent survivre plus de 36 heures en dehors du cuir chevelu. Les poux femelles
pondent de 6 à 8 œufs (lentes) par jour, qui s’accrochent à la tige du cheveu, tout près du
cuir chevelu.
Les poux provoquent souvent, mais pas toujours, une démangeaison légère. Dans certains
cas, on peut voir des lésions de grattage qui peuvent se surinfecter.
Les poux et les lentes se retrouvent souvent à la nuque et derrière les oreilles, à la racine
des cheveux. Rarement, on peut en trouver sur les sourcils et dans la barbe.
Les poux ne sautent pas et ne volent pas. Ils passent facilement d’une tête à l’autre s’il y a
contact direct entre les cheveux. Ils ne s’attrapent pas facilement au contact d’objets
personnels tels que chapeaux, peignes, brosses à cheveux, ni par contact avec les dossiers
de divans, lunettes, etc.
6.1.4 Précautions
6.2.1 Agents
Ce sont de petits parasites qui infestent les vêtements, surtout le long des coutures
intérieures. Ils surviennent surtout chez les personnes avec une hygiène déficiente ou qui
ne peuvent se baigner ni laver leurs vêtements régulièrement. Ils diffèrent des poux des
animaux. Dans certaines conditions (guerres, camps de réfugiés, etc.) ils peuvent être
impliqués dans des épidémies de certaines maladies. Les poux se nourrissent du sang de
leur hôte et ont besoin d’un milieu chaud et humide pour survivre. Ils ne peuvent survivre
plus de quelques jours en dehors de leur hôte.
Les poux provoquent souvent, mais pas toujours, une démangeaison légère. Dans certains
cas, on peut voir des lésions de grattage qui peuvent se surinfecter.
Par contact direct avec la personne infestée ou par contact indirect avec ses effets
personnels, surtout ses vêtements et sa literie.
6.2.4 Précautions
Si possible, éviter le contact avec la personne infestée, de même que ses effets
personnels, surtout la literie et les vêtements.
Pour la fouille, porter des gants et laver les mains après le contact.
Si le contact ne peut être évité et que l’infestation est évidente, changer de vêtements
(ceux ayant été en contact avec le corps) dès que possible. Laver les effets
personnels à l’eau chaude (65°C ou 150°F), nettoyer à sec ou entreposer dans un sac
en plastique pour 10 jours.
Si le travailleur devient infesté, la désinfestation des vêtements et de la literie suffit
généralement pour le traitement. Il peut être nécessaire de vaporiser des insecticides
sur certaines surfaces.
Éviter le contact avec la personne infestée, de même que ses effets personnels,
surtout la literie et les vêtements.
Si fouille à faire : porter des gants et laver les mains après le contact.
Si le contact avec la personne infestée n’a pu être évité, changer de vêtements dès
que possible. Les laver à l’eau chaude (65°C ou 150°F), nettoyer à sec ou entreposer
dans un sac en plastique pour 10 jours.
Si vous devenez infesté, la désinfestation des vêtements et de la literie suffit
généralement pour le traitement. Il peut être nécessaire de vaporiser des insecticides
sur certaines surfaces.
7.1 Agent
La gale est causée par une mite (Sarcopte Scabei) qui creuse des tunnels dans la peau. La
mite peut survivre environ 48 à 72 heures au plus à l’extérieur du corps humain. Elle tolère
mal les températures élevées. Elle peut être tuée en 10 minutes avec des températures de
lavage de vêtements autour de 50 o C ou 120 o F.
Au site de pénétration, on peut retrouver des vésicules ou des sillons. Une démangeaison
intense, pire la nuit, touche souvent tout le corps.
Les zones interdigitales, les plis cutanés des poignets, des coudes, des genoux; la région
des épaules et des aines ainsi que la région génitale et les seins.
La gale est transmise de personne à personne par contact direct et prolongé de peau à
peau (une poignée de main ou une embrassade par le cou n’est pas un contact
suffisamment prolongé).
La transmission peut se rencontrer chez des individus qui dorment ensemble. Le partage de
sous-vêtements, de serviettes ou de literie peut causer une transmission (transmission par
contact indirect) mais il est considéré comme moins important et nécessite un contact
prolongé (exemple : l’usage d’un sac de couchage contaminé par une personne infestée).
Éviter le contact avec la personne infestée, de même que ses effets personnels.
Si fouille à faire : porter des gants jetables et laver les mains après le contact.
Si le tout est impossible et une infestation est évidente :
Le risque de transmission à un travailleur dans le cadre de ses fonctions, même lors d’une
fouille, est très faible. Le port de gants élimine à toute fin pratique complètement le risque.
ABRUTYN E (1995) »Tétanos », dans : Harrison. Médecine interne Ed. :Mc Graw-Hill. 13e
ed. , 633-635
ASSTSAS (2001). « Prévention des infections : intégration des pratiques de base. Cahier
du participant ». Association pour la santé et la sécurité du travail, secteur affaires sociales,
Montréal, p.20-21
BOND WW ET AUTRES. (1981). « Survival of hepatitis B virus after drying and storage
for one week [letter]. Lancet, vol , n o 1, p. 550-551.
DANILE T (1995) «Tuberculose » dans : Harrison. Médecine interne Ed. :Mc Graw-Hill.
13eed., p. 710-718
KAWAI H, FEINSTONE SM (1999). “Acute viral Hepatitis”, dans: Mandell, Douglas and
Bennett’s. Principles and practice of infectious diseases. Ed. : Churchill Livingstone. 1999 :
1283.
LAMBERT L (2000). « La rage animale… à l’actualité plus que jamais. » Sentinelle (Bulletin
d’information en maladies transmissibles, Direction de la santé publique de la Régie
régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie). vol 6, no 11, p 1-4.
LAUER G, WALKER B (2001). « Hepatitis C virus infection. » N Engl J Med, vol 345, no 1, p.
41-52
MAHONEY FJ, KANE M (1999). “Hepatitis B vaccine”, dans : Plotkin SA, Orenstein WA.
Vaccines. 3d edition. Ed. Saunders, p.163
MSSS (1999a). « Analyse des cas de chlamydiose, de gonorrhée, d’infection par le virus de
l ‘hépatite B et de syphilis déclarés au Québec par année civile 1994-1998 ». p.