uraniste

Français

Étymologie

(XVII^e siècle) Sens 1 : avec le suffixe -iste, de Uranie, muse de l’Astronomie, autre nom d’Aphrodite, la déesse de l’amour dans la mythologie grecque.

(XIX^e siècle) Sens 2 : de uranisme, issu de l’allemand Uranismus, mot créé par Karl Heinrich Ulrichs.

Nom commun

Singulier	Pluriel
uraniste	uranistes
\y.ʁa.nist\

uraniste \y.ʁa.nist\ masculin

(Littéraire) (Histoire de la littérature française) Partisan du Sonnet d’Uranie lors de la querelle des jobelins et des uranistes survenue en 1648.
- Toute la France se partagea en uranistes et en jobelins ; heureuse si elle n’eût jamais été partagée en d’autres sectes ! Les jobelins tenaient pour Benserade, qui avait fait un sonnet sur Job ; les uranistes pour Voiture, qui en avait fait un pour Uranie. — (Jean-François de La Harpe, Jean-François Marmontel, Charles Rollin, Répertoire de la littérature ancienne et moderne, tome 3, 1824, page 323)
(Littéraire) Homosexuel masculin. — Note : André Gide, dans Corydon (1924), précise qu’il ne s’adresse qu’aux « pédérastes normaux » et non aux « uranistes honteux ».
- J’étais l’assidu d’un des bals musette de la rue de Lappe, près de la Bastille, où les mecs en casquette, les matafs, les filles de joie, les femmes du monde, les lesbiennes et les uranistes dansaient la java. — (Daniel Guérin, Un jeune homme excentrique, Julliard, 1965, page 190)
- Il [Proust] me dit la conviction où il est que Baudelaire était uraniste : « La manière dont il parle de Lesbos, et déjà le besoin d’en parler, suffiraient seuls à m’en convaincre ». — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 692)
- Hélas pour lui, à cette époque-là en Roumanie, être uraniste, comme on disait alors, était aussi dangereux que de s’opposer au régime. — (Sylvain Audet-Găinar, Charivari à Bucarest, éditions Robert Laffont, Montréal, 2024, page 350)