Wengia Solodorensis
La Wengia Solodorensis est la plus ancienne fraternité (Schülerverbindung (de)) de l'école cantonale de Soleure. Ses membres se nomment les Wengianer.
Wengia Solodorensis | ||||||
Armes |
Zirkel |
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Cadre | ||||||
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Nom | Wengia Solodorensis | |||||
Kürzel | W! | |||||
Devise | « Patria, Amicitia, Scientia » | |||||
Faîtière | sans association | |||||
Langue | allemand | |||||
Hautes écoles | École cantonale de Soleure (de) | |||||
Histoire | ||||||
Création | ||||||
Statut | active | |||||
Identité | ||||||
Couleurs | vert-rouge-vert (Percussion: d’or) |
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Casquette | casquette verte semi-rigide | |||||
Genre | hommes | |||||
Religion | aconfessionnelle | |||||
Duel | non combattante | |||||
Après avoir passé leur maturité, les anciens actifs rejoignent l'Alt-Wengia. Avec environ 600 membres, celle-ci constitue la plus grande association d'anciens des fraternités soleuroises et l'une des plus importantes de Suisse.
But et activités
modifierLe but de la société, fidèle à sa devise Patria, Amicitia, Scientia (Patrie, Amitié, Science), est décrit comme suit dans les statuts :
« Le but de la Wengia est de promouvoir l'intérêt scientifique de ses membres. Elle cherche à les unir par l'amitié et à leur permettre, par des conférences et des discussions, d'entrer dans la vie en citoyens préparés. »[1]
Les devises Patria et Scientia sont mises en valeur par des séances sur des thèmes politiques ou scientifiques et des excursions régulières. La Wengia cultive des idées libérales, mais reste politiquement neutre. Le futur étudiant peut s'exercer à argumenter, à critiquer et à faire des exposés dans un environnement informel. Souvent, des personnalités du monde politique, scientifique ou économique sont invitées à s'exprimer. Les membres actifs et futurs citoyens ont ainsi la possibilité de s'informer de première main et de faire la connaissance de personnalités expérimentées.
La devise Amicitia s'exprime dans les manifestations sociales de l'association telles que les Stämmen, Kneipen, Kommersen (les deux séances cérémonielles de boisson et de chant), les bals et les voyages d'études. Une grande importance est également accordée au maintien des traditions et des chants[2].
Histoire
modifierAu début des années 1880, des groupes d'étudiants existaient déjà à l'école cantonale de Soleure sous la forme de branches des associations universitaires Helvetia et Zofingue. Leurs activités sont cependant interdites en 1883 par une décision du Conseil d'État[3].
En été 1884, plusieurs étudiants se réunissent sous la direction de Bernhard Wyss et Leo Weltner dans le but de fonder une nouvelle association. Ils choisissent de la nommer Wengia, probablement en souvenir de l'ancienne association Spe-Fuxen d'Helvetia, nom qui était à l'origine celui de Niklaus von Wengi[4]. Pour la casquette, ils conviennent de la couleur verte, depuis toujours un signe des libéraux-radicaux dans le canton de Soleure, et choisissent les couleurs vert, rouge et vert pour le ruban. La nouvelle association a pour but de préserver la tradition estudiantine de Soleure et de former ses membres sur la base des principes du parti libéral-radical prédominant à Soleure et en Suisse à cette époque. Le 7 novembre 1884, le Conseil d'État soleurois approuve les statuts présentés par 15 étudiants[3].
Le premier président est Adolf Meyer (Storch), qui décède alors qu'il était encore actif, et le premier Fux-Major Leo Weltner (Streck). Les premiers membres avaient encore vécu dans les classes inférieures les activités des groupes d'étudiants supprimés et pouvaient ainsi renouer avec une ancienne tradition dans la construction de la nouvelle association[3].
Vient ensuite le temps de la mise à l'épreuve et de la consolidation de la nouvelle association. Avec l'admission d'autres fraternités à l'école cantonale en 1907/1908, la Wengia a de la concurrence. Les relations entre les sociétés d'étudiants évoluent d'une lutte ouverte à une coexistence voire un partenariat[5].
Pendant la Première Guerre mondiale, la vie des fraternités a été ralentie. En revanche, la "Wengia" a connu un essor pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec une vie scolaire et associative limitée, l'intérêt se portait en premier lieu sur les événements guerriers, tout en rejetant clairement tout extrémisme et en se mettant au service de la Défense spirituelle du pays[5].
La "Wengia" a ressenti tardivement les événements de 1968, mais l'association a relevé le défi et a connu une forte affluence dans les années qui ont suivi[5].
Alt-Wengia (association des anciens)
modifierTrès tôt, le besoin de se regrouper s'est fait sentir parmi les anciens. En 1897, après de nombreuses tentatives infructueuses, une association durable de vieux frères est fondée. Les groupes d'anciens de la Wengia, qui existent dans de nombreuses villes universitaires de Suisse, permettent d'entretenir des amitiés en dehors de Soleure et donnent également aux étudiants nouvellement immatriculés l'occasion de demander des conseils et contribuent à lutter contre l'anonymat qui règne dans le monde estudiantin[2].
L'assemblée générale de l'Alt-Wengia, qui se tient chaque année en novembre à Soleure et à laquelle participent régulièrement près de 300 Wengianer, témoigne de la grande cohésion entre les anciens[réf. nécessaire].
Restaurant habituel et maison de liaison
modifierDurant les huit premières années de son existence, la Wengia n'avait pas de lieu de réunion fixe. À partir de 1892, elle se réunit dans la Brasserie Schenker de la Judengasse ; le , le restaurant Misteli, situé au 14 Friedhofplatz, devient son local principal. En 1957, une Kneipkeller (cave-bistrot) est aménagée dans les anciennes écuries. En 2006, dans le cadre de la rénovation totale de l'immeuble, celle-ci est transférée dans la cave voûtée[6].
En 1986, l'immeuble est acquis par la Coopérative de construction Wengia. En 2005, il est transféré à la société Misteli. Celle-ci est majoritairement détenue par l'association des anciens et ses membres[7].
Publication de la société
modifierDer Wengianer assure le lien entre les membres actifs et les anciens de la Wengia.
En 1886, les membres actifs publient pour la première fois un journal hectographique, mais sa parution est interrompue en raison de difficultés de production. Der Wengianer voit le jour en octobre 1888 et paraît depuis régulièrement plusieurs fois par an[8]. Les membres actifs et l'association des anciens sont conjointement responsables de la rédaction[réf. nécessaire].
Membres notables
modifier- Werner Kaiser (1868–1926), conseiller d'État[9]
- Hans Affolter (1870–1936), juge fédéral, conseiller d'État et conseiller national [10]
- Hans Jecker (1870–1946), maire de Soleure[11]
- Hans Kaufmann (1871–1940), conseiller d'État ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[12]
- Arthur Oswald (1872–1938), conseiller d'État
- Josef Reinhart (1875–1957), écrivain ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[13]
- Leo Weber (1876–1969), pédagogue ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[14]
- Alfred Rudolf (1877–1955), conseiller d'État[15]
- Walther Bösiger (1878–1960), conseiller d'État[16]
- Adrian von Arx (1879–1934), juge fédéral, conseiller national[17]
- Eugen Bircher (1882–1956), conseiller national, médecin, écrivain militaire[18]
- Robert Furrer (1882–1962), directeur général des douanes[19]
- Walther Stampfli (1884–1965), conseiller fédéral, conseiller national ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia
- Oskar Stampfli (1886–1973), conseiller d'État ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia [20]
- Hugo Meyer (1888–1958), maire d’Olten[21]
- Rolf Roth (1888–1985); caricaturiste, peintre et écrivain; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[22]
- Paul Haefelin (1889–1972), conseiller aux États, maire de Soleure; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[23]
- Eugen Dietschi (1896–1986), conseiller aux États, conseiller national; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[24]
- Urs Dietschi (1901–1982), conseiller d'État, conseiller national; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[25]
- Max Petry (1904–1989), divisionnaire ; chef de l'artillerie suisse [26]
- Karl Obrecht (1910–1979), conseiller d'État, conseiller national; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[27]
- Robert Kurt (1913–1968), maire de Soleure
- Paul Affolter (1917–2005), directeur général des douanes[28]
- Kurt Locher (1917–1991), directeur de l'Administration fédérale des contributions[29]
- Hans Derendinger (1920–1996), maire d'Olten ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[30]
- Fritz Wermelinger (1922–2012), divisionnaire ; chef d'armes de l'artillerie suisse [31]
- Max Affolter (1923–1991), conseiller aux États; membre d'honneur de l'Alt-Wengia[32]
- Hans Künzi (1924–2004); conseiller d'État, conseiller national[33]
- Eugen Lüthy (1927–1990), commandant de corps ; chef de l'état-major général (chef de l'Armée) [34]
- Robert Piller (1935–2019); économiste, journaliste, homme politique local, soutien du canton et de la région du Jura [35]
- Mathias Feldges (1937–2022), conseiller d'État
- Peter Schmid (* 1941), conseiller d'État
- Ruedi Jeker (* 1944), conseiller d'État
- Samuel Schmid (* 1947), conseiller fédéral ; membre d'honneur de l'Alt-Wengia
- Kurt Fluri (* 1955), conseiller national, maire de Soleure
- Hans Schatzmann (* 1962), brigadier, chef d'état-major du chef de l'armée suisse[36],[37]
- Christoph Neuhaus (* 1966), conseiller d'État
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (de) Jörg Kiefer et al., Köpfe, Ereignisse, Taten. 125 Jahre Wengia Solodorensis, 1884 bis 2009, Soleure, Kommissionsverlag Lüthy+Stocker, , 290 p. (ISBN 978-3-9523566-1-6, lire en ligne [PDF]). .
- Marco Leutenegger (Hrsg.): Farbe tragen, Farbe bekennen. Publication accompagnant l'exposition du même nom au Kant. Museum Altes Zeughaus à Soleure 1993.
- Jörg Kiefer (Red.): 100 Jahre Wengia Solodorensis 1984. Habegger Druck und Verlag, Derendingen 1984 (disponible sur www.wengia.ch).
- Louis Jäggi: 75 Jahre Wengia Solodorensis, 1884–1959. Buchdruckerei und Verlagsanstalt Vogt-Schild, Solothurn 1959 (disponible sur www.wengia.ch).
- Eugen Dietschi et al.: Festschrift zur fünfzigsten Stiftungsfeier der Wengia Solothurn 1934. Buch- und Verlagsdruckerei Vogt-Schild, Solothurn 1934 (disponible sur www.wengia.ch).
- Max Sauser: Die Wengia Solothurn 1884–1924. Festschrift zum 40. Stiftungsfest, Zepfel’sche Buchdruckerei, Solothurn 1924 (disponible sur www.wengia.ch).
- Paul Bloch (Red.): Die Wengia Solothurn 1884–1909, Festschrift zur 25. Stiftungsfeier, 16. und 17. Oktober 1909. Zepfel’sche Buchdruckerei, Solothurn 1909 (disponible sur www.wengia.ch).
Notes et références
modifier- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Wengia Solodorensis » (voir la liste des auteurs).
- Article 3 des statuts de la Wengia Solodorensis, traduit de www.wengia.ch le 30 juillet 2022
- Karl H. Flatt, dans: Farbe tragen, Farbe bekennen, Soleure, 1993, p. 68 s.
- Louis Jäggi, 75 Jahre Wengia Solodorensis, 1884–1959. Soleure, 1959, p. 9.
- Niklaus von Wengi le Jeune (* vers 1485 à Soleure ; † 1549 ibid.) était un homme politique soleurois. Wengi est devenu connu comme le "héros de la réforme soleuroise", qui, en tant que maire catholique, a empêché une guerre de religion dans le canton de Soleure grâce à une intervention courageuse.
- Karl H. Flatt, dans: Farbe tragen, Farbe bekennen, Soleure, 1993, p. 67 s.
- Louis Jäggi: 75 Jahre Wengia Solodorensis, 1884–1959. Solothurn 1959; P. 20ff.
- Markus Reber, dans: Köpfe, Ereignisse, Taten. 125 Jahre Wengia Solodorensis, Soleure, 2009, p. 116ss.
- Karl H. Flatt, dans: Farbe tragen, Farbe bekennen. Soleure, 1993, p. 68.
- Othmar Noser, « Werner Kaiser » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Max Banholzer, « Hans Affolter » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Peter Heim, « Hans Jecker » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Erich Meyer, « Hans Kaufmann » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Hans Erhard Gerber, « Josef Reinhart » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Hans-Ulrich Grunder, « Leo Weber » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Christoph Zürcher, « Alfred Rudolf » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Peter Stettler, « Walter Bösiger » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Erich Meyer, « Adrian von Arx » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Daniel Heller, « Eugen Bircher » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Therese Steffen Gerber, « Robert Furrer » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Beatrice Küng-Aerni, « Oskar Stampfli » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Erich Meyer, « Hugo Meyer » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Philippe Kaenel, « RolfRoth » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- German Vogt, « Paul Haeflin » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Hermann Wichers, « Eugen Dietschi » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Erich Meyer, « Urs Dietschi » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Peter Müller-Grieshaber, « Max Petry » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Thomas Wallner, « Karl Obrecht » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Therese Steffen Gerber, « Paul Affolter » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Sarah Brian Scherer, « Kurt Locher » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Alfred Wyser, « Hans Derendinger » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Jérôme Guisolan, « Fritz Lorenz Wermelinger » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Alfred Wyser, « Max Affolter » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Markus Bürgi, « Hans Künzi » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Jérôme Guisolan, « Eugen Lüthy » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Philippe Hebeisen, « Piller, Robert », Dictionnaire du Jura,
- Kiefer 2009, p. 77-78.
- « Brigadier Hans Schatzmann », sur Armée suisse (consulté le )
Liens externes
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