Trimeresurus albolabris
Crotale des Bambous, Fer de lance asiatique
- Cryptelytrops albolabris (Gray, 1842)
Trimeresurus albolabris, le Crotale des Bambous ou Crotale des arbres à lèvres blanches ou Fer de lance asiatique, est une espèce de serpents de la famille des Viperidae[1].
Répartition
modifierCette espèce se rencontre[1] :
Habitat
modifierLe crotale des bambous vit dans les épais sous-bois des forêts tropicales et dans les plantations ainsi que dans la jungle et dans la mangrove côtière[2].
Description
modifierC'est un serpent venimeux de couleur vert vif, avec une face ventrale plus pâle.
Cette espèce présente un dimorphisme sexuel : les femelles sont d'un vert uniforme, en particulier la tête et sont les plus grandes, pouvant atteindre 80 centimètres de long ; les mâles ont une ligne blanche non brisée qui s'étirent le long de leur flanc, tête incluse ("lèvres blanches"), et sont plus petits, pouvant atteindre seulement 60 centimètres.
Le crotale des bambous est un chasseur nocturne aux mœurs arboricoles. Il utilise ses fossettes thermosensibles localisées entre ses yeux et ses narines pour s'aider à repérer ses proies[3] qui sont essentiellement des rongeurs (rats, souris) et parfois des grenouilles. Comme tous ses cousins d'Amérique, ce crotale possède une dentition solénoglyphe, c'est à- dire des crochets rétractables relativement longs qui lui permettent d'inoculer son venin.
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Jeune mâle dans le parc national de Kaeng Krachan
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Jeune femelle dans le parc national de Kaeng Krachan
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mâle
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femelle
Reproduction
modifierLes crotales des bambous se reproduisent après la saison des pluies. Ce serpent est ovovivipare, il peut donner naissance entre 8 et 12 petits crotales déjà formés d'un vingtaine de centimètres.
Danger
modifierLe Crotale des Bambous, de par sa robe verte, est particulièrement recherché par les collectionneurs, notamment car ils possèdent une fausse réputation de « venimeux peu dangereux ». En France en 1999, sur les douze observations d’envenimations par animaux exotiques colligés par le Centre Antipoison de Marseille, trois mettaient en cause des Crotales des Bambous, dont la morsure peut entraîner des troubles de la coagulation sévères et des signes loco-régionaux extensifs pouvant nécessiter une prise en charge chirurgicale (aponévrectomie de décharge)[4]. Son venin est hémotoxique[5]. À défaut d'être d'une grande dangerosité, il est constant que les chercheurs ou éleveurs qui ont été accidentellement envenimés lors des nourrissages ou manipulation ont officiellement prétendu sur leurs sites ou ouvrages techniques que la douleur correspondant à ce venin est la plus insoutenable de toutes celles qu'ils ont connues jusqu'alors bien qu'elle ne demeure pas constante et décroisse rapidement.
En Asie du Sud-Est, les fréquentes morsures du crotale du bambous sont heureusement rarement sérieuses.
Publication originale
modifier- Gray, 1842 : Synopsis of the species of Rattle-Snakes, or Family of CROTALIDÆ. The Zoological Miscellany, vol. 2, p. 47-51 (texte intégral).
Notes et références
modifier- (en) Référence Reptarium Reptile Database : Trimeresurus albolabris
- « Les serpents de la famille des Vipères », sur thailande-guide.com, 29 août 2017 (mis à jour le 23 juin 2019)
- Chris Mattison (trad. Yvan Ineich et Annemarie Ohler), Serpents, autres reptiles et amphibiens, Larousse, , 352 p. (ISBN 978-2-03-589883-8), Crotale des arbres à lèvres blanches page 114
- Docteurs Luc de Haro, Jocelyne Arditti, Jean-Marc David et Marc Valli Centre Antipoison, Hôpital Salvator, « 12 observations d’envenimations par animaux exotiques colligés par le Centre Antipoison de Marseille durant l’année 1999 », revue Urgence Pratique - Novembre 2000 n°43
- Fiche sur toxinology.com
Liens externes
modifier- (en) Référence Animal Diversity Web : Trimeresurus albolabris
- (fr + en) Référence ITIS : Trimeresurus albolabris Gray, 1842
- (en) Référence NCBI : Cryptelytrops albolabris (taxons inclus)
- (en) Référence Reptarium Reptile Database : Trimeresurus albolabris (Gray, 1842)
- (en) Référence UICN : espèce Cryptelytrops albolabris Gray, 1842 (consulté le )