Toffa
Toffa, né dans les années 1850 et mort en 1908, est un roi (« dă ») de Porto-Novo (« Hogbonou »). Son règne (1874-1908) fut marqué par une alternance d'alliances et de conflits avec des voisins militairement puissants et expansionnistes, royaume de Dahomey, Angleterre et France. À sa mort, Porto-Novo est annexée par cette dernière et rattachée à la colonie du Dahomey.
Toffa | ||
Portrait du roi par Abel Tynaire publié dans le The Illustrated London News le 3 décembre 1892[1]. | ||
Titre | ||
---|---|---|
Roi de Porto-Novo | ||
– (34 ans) |
||
Couronnement | ||
Prédécesseur | Mési | |
Biographie | ||
Titre complet | Dă (chef, père, grand-père) | |
Dynastie | Tè Agbalin | |
Lieu de naissance | Porto-Novo | |
Date de décès | ||
Père | Sodji | |
|
||
modifier |
Biographie
modifierFils du roi Sodji (1848-1864), Toffa doit s'exiler à Tori puis à Lagos lorsque Mikpon s'empare du pouvoir en 1864. Les Anglais l'incitent à reprendre son titre par la force mais Toffa transige. Toffa se rend à la cour d'Abomey où il est bien accueilli par Da-Da Glélé Kini-Kini, roi du Dahomey. Mési succède à Mikpon en 1872 mais lorsqu'il meurt à peine deux années plus tard, Toffa revient à Porto-Novo avec 200 soldats du Dahomey, chasse le prince Sogningbé qui s'apprêtait à prendre la succession et est sacré roi le [2]. Pour prendre ses distances avec son trop puissant voisin et aussi parce qu'il se méfie des Anglais qui ont soustrait Dangbo et Kéténou à sa suzeraineté, Toffa signe en 1882 avec les Français un protectorat[3].
Aidé par l'armée française, Toffa conquiert Dangbo et Kéténou dont le roi, Houngbo, est déporté à Goré[2].
En 1889, le Dahomey lance un raid contre Porto-Novo, Toffa se replie et la cité et son palais Honmè sont pillés. Dès lors, Toffa se range définitivement dans le camp français : Porto-Novo sert de base à la première et à la seconde guerre du Dahomey de 1890 à 1894. Toffa fournit en particulier environ 2 000 porteurs, qu'ils recrutent de gré ou de force. Les Français lui versent une prime pour chaque porteur[4]. Après la victoire, les Français offrent le trône en bois doré d'Abomey à Toffa qui ajoute à sa titulature (abobo) « maître de Béhanzin », le dernier roi du Dahomey[5],[6].
Après la naissance de la colonie française du Dahomey, Porto-Novo garde officiellement son indépendance mais elle la perd peu à peu dans les faits, ce qui entraîne Toffa à protester à plusieurs reprises contre les lois coloniales dans les années 1900 pour sauvegarder ses prérogatives mais aussi pour protester contre l'instauration de nouvelles taxes[3],[7]. Il ne peut anticiper l'annexion pure et simple à sa mort en 1908.
Notes et références
modifier- (en) « The French Expedition To Dahomey », Illustrated London News, , p. 705 (lire en ligne)
- Catherine Coquery-Vidrovitch (dir.) et al., Des historiens africains en Afrique, L'Harmattan, , p. 221
- Catherine Coquery-Vidrovitch, L’Afrique occidentale aux temps des Français, La Découverte, , p. 373
- Luc Garcia, Le royaume du Dahomey face à la pénétration coloniale, Karthala, , p. 148
- N'buéké Adovi Goeh-Akué et Nicoué Lodjou Gayibor, Histoires nationales et/ou identités ethniques, L'Harmattan, , p. 44
- Viard Edouard : Expéditions africaines au bas-Niger, Guérin Ed., Paris, 1886.
- Hélène d'Almeida-Topor, Histoire économique du Dahomey, L'Harmattan, , p. 338
Bibliographie
modifier- (en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, « Toffa, King (1874-1908) », in Historical Dictionary of Benin, The Scarecrow Press, Lanham, Toronto, Plymouth, 2013 (4e éd.), p. 337 (ISBN 9780810871717)