Sisowath
Preah Bat Sisowath, né le et mort le , est roi du Cambodge de 1904 à sa mort, à l'époque du protectorat français.
Sisowath | |
Sisowath en 1922. | |
Titre | |
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Roi du Cambodge | |
– (23 ans, 3 mois et 16 jours) |
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Couronnement | |
Prédécesseur | Norodom Ier |
Successeur | Sisowath Monivong |
Biographie | |
Nom de naissance | Preah Bat Sisowath |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oudong (Empire khmer) |
Date de décès | (à 86 ans) |
Lieu de décès | Phnom Penh (Protectorat français du Cambodge) |
Père | Ang Duong |
Mère | Neang Pou |
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Monarques du Cambodge | |
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Il est le fils du roi Ang Duong et le demi-frère du roi précédent Norodom Ier.
Biographie
modifierNé en 1840 à Oudong, comme beaucoup de princes cambodgiens de l'époque, Sisowath passe une partie de sa jeunesse à Bangkok. En 1860, alors que la lutte entre ses deux demi frères Norodom et Si Votha fait rage, que le premier nommé doit fuir au Siam et que le second prend le maquis, il décide de rester à Phnom Penh. La querelle se termine par le retour sur le trône de Norodom et l'exil de Sisowath à Bangkok. En 1865, il décide de rejoindre Saïgon et de se mettre sous la protection des Français. En 1867, il participe aux côtés de ses nouveaux protecteurs à la lutte contre l'insurrection de Po Kombo ; en récompense, le gouverneur de Cochinchine fait pression sur son demi-frère pour qu'il puisse rentrer au Cambodge. En 1885-1886, de nouvelles émeutes éclatent, durant lesquelles Sisowath participera personnellement à la répression, ce qui ne fera qu’accroître son crédit auprès des Français et la suspicion de Norodom. À plusieurs reprises, quand le monarque se montre réticent à appliquer les réformes voulues par les protecteurs, ceux-ci menacent de le déposer au profit de son demi-frère.
Roi du Cambodge
modifierQuand le roi décède, le , les Français font pression pour que tout naturellement Sisowath accède au trône. Après les relations tumultueuses entre Norodom et les autorités coloniales, le nouveau règne fut marqué par une relative harmonie entre la cour et les représentants du protectorat[1].
En 1906, le roi Sisowath est en visite en France, accompagné de danseuses cambodgiennes qui frappent le public occidental — dont Rodin, qui les rencontre le 10 juillet à Paris et est si fasciné par leurs mouvements qu'il les suit jusqu'à Marseille, où se déroule la première grande exposition coloniale[2]. Sur une une du magazine satirique L'Assiette au beurre, il est représenté juché à dos d'éléphant, saluant le président français Armand Fallières, qui chevauche pour sa part un coq[3].
Le à Pnom-Penh le vieux roi Sisowath, fidèle ami de la France, accueille le maréchal Joffre et lui rend hommage à travers de somptueuses cérémonies[4].
À Angkor, le , à l'occasion de la visite de Joffre, Sisowath fête la matinée d'une façon exquise en y envoyant un groupe de ses danseuses. L'après-midi, il donne un autre spectacle grandiose figurant la reconstitution des cortèges des rois khmers : plus de 90 éléphants et 5 000 personnes participent au cortège.
Son monument funéraire, réalisé par le sculpteur français Paul Ducuing (1867-1949), devait être érigé dans la pagode d'Argent à Phnom-Penh[5].
Postérité
modifierLe roi Sisowath eut vingt épouses, qui lui donnèrent seize fils et neuf filles, dont son successeur, Sisowath Monivong[6].
Ordre honorifique
modifierIl institua un ordre honorifique dont la médaille porte au revers ce texte en français :
- « Sisowath 1er, roi du Cambodge »
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- (fr) Alain Forest, Le Cambodge et la colonisation française : Histoire d'une colonisation sans heurts (1897 - 1920), vol. 1, Éditions L'Harmattan, coll. « Centre de documentation et de recherches sur l'Asie du Sud-Est et le monde insulindien », , 546 p. (ISBN 9782858021390), chap. IV-1 (« Détournement de pouvoir - La royauté récupérée »), p. 73-74.
- Claudie Judrin, « La fascination pour le Cambodge au début du XXe siècle », sur histoire-image.org (consulté en ).
- Gabrielle Abbe, « La construction d'un mythe », L'Histoire, , p. 52-59 (lire en ligne).
- André d’Arçais, « Avec le Maréchal Joffre en Extrême-Orient/01 ».
- Luce Rivet, « Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) », Annales du Midi, 1988/100-182[Quoi ?], pp.181-192.
- (en) « Cambodia - The Varman dynasty - Genealogy », sur The royal ark - Royal and ruling houses of Africa, Asia, Oceania and the Americas (consulté le ).
Liens externes
modifier- Louis Finot, « Nécrologie - S. M. Sisowath, roi du Cambodge », Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, vol. 27, , p. 519-523 (DOI 10.3406/befeo.1927.4406, lire en ligne)